Le Centre de Visionnage : Films et débats

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sokol
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groil_groil a écrit :
lun. 11 oct. 2021 10:21
Revisionnage qui confirme que c'est pour moi le chef-d'oeuvre du cinéaste.
Je suis toujours fier vis à vis de ce film car je l'avais vu au cinéma à sa sortie (quand j'allais parfois au cinéma "comme tout le monde", tout en n'y connaissant rien de chez rien !) et non seulement je l'avais adoré mais depuis, je m'étais toujours dit que je n'avais jamais vu un autre Almodovar si beau que celui-ci. Pendant longtemps je mettais ça sur le compte de mon 'incultitude' :D de l'époque vis à vis du cinéma de Almodovar ET du cinéma tout court, mais ce n'était pas vrai : je ne m'étais pas du tout trompé (je l'ai revu depuis, bien sur). Comme quoi : oui, bien évidement que les gouts s'éduquent, mais une partie de nos gouts est, tout de même, intrinsèque, avouons-le :p

groil_groil a écrit :
lun. 11 oct. 2021 10:21
Ce n'est pas encore ce coup-ci que Oui-Oui va faire un bon film
J'ai du rater un chapitre :D : pourquoi tu l’appelles Oui-Oui ?
groil_groil a écrit :
lun. 11 oct. 2021 10:21
Il n'y a pas une scène qui tienne debout
Je pense que, justement, cela fait la force du film car elle ne tiennent debout faussement (qui vieilli de mieux en mieux en moi, même si je lui ai vais mis la piètre note de 5; je crois qu'il mérite un 7).
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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groil_groil
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groil_groil a écrit :
lun. 11 oct. 2021 10:21
Ce n'est pas encore ce coup-ci que Oui-Oui va faire un bon film
J'ai du rater un chapitre :D : pourquoi tu l’appelles Oui-Oui ?


:D :D
je l'appelle ainsi car je trouve son cinéma incroyablement béni oui-oui, c'est à dire bien pensant, dans les cordes, ultra naïf.
De plus Oui-Oui est un personnage de la littérature enfantine très célèbre et je le compare aussi à ça en terme de profondeur de ce que Shyamalan a à dire. c'est-à-dire des propos bien pensants et compréhensibles pour un enfant de 4 ans.

Sinon ne te casse pas, Old est absolument indéfendable :D même si ce n'est pas son pire film.

et grand oui pour Carne Tremula ! :love:
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sokol
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groil_groil a écrit :
lun. 11 oct. 2021 12:35
je trouve son cinéma incroyablement béni oui-oui, c'est à dire bien pensant, dans les cordes, ultra naïf.
Je ne trouve pas mais bon, on va pas refaire le monde (que "le cinéma est, lui-même, assez naïf de par sa nature", etc etc etc...). Et surtout : puisque pour nous le cinéma veut avant tout dire de la-mise-en-scène, je ne vois pas trop pourquoi la sienne est plus naïve que celle de certains de ses compatriotes et contemporains auteurs (c'est à dire de : Paul Thomas Anderson, Bryan Singer, les Wachowski, Darren Aronofsky, Noah Baumbach, Wes Anderson, Christopher Nolan, Harmony Korine, Miranda July).
:(
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len'
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groil_groil a écrit :
jeu. 7 oct. 2021 13:22

, il y a une justesse permanente dans la mise en scène et dans le jeu d'acteurs, jouant en permanence de la confusion entre fiction et réalité d'une manière très réussie.
La confusion était tellement présente que j'ai cru que la troupe passait la soirée chez moi (je précise que je l'ai vu à la télévision). Pour ça aussi que je peux difficilement en faire une critique, parce que j'étais ici et ailleurs, avec des moments de flottements, des moments où je passais d'une pièce à une autre, où j'épluchais une patate, etc etc. La chose qui m'a néanmoins marqué, comme asketoner, c'est l'obsession de la comédienne pour ce qu'elle ne peut avoir mais qu'elle peut dessiner, comme si l'art pouvait tout rapprocher. Mais ça n'a rien de naïf pour autant, parce que la souffrance est là, ce qui témoigne aussi que ce n'est pas donné, que c'est quelque chose qu'il faut chercher, par-delà les moqueries ou l'incompréhension, et qui nécessite une aide extérieure parfois. Ainsi, quand la muse se met à nu, éclate également l'association harmonieuse entre la comédienne qui peut réaliser son dessin et le metteur en scène qui offre à son personnage cette possibilité-là de se libérer. C'est de ce geste d'amour que naît le film.



Et sinon, j'aime bien oui-oui.
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Skipper Mike
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asketoner a écrit :
sam. 9 oct. 2021 21:11
De même, le soir, on entend l'un des comédiens chanter une chanson bizarre sur des amants qui se sont rencontrés devant un film de Polanski duquel ils ont débattu toute la nuit, chanson de Yves Simon, qui existe réellement ("Le Film de Polanski"), et qu'on ne peut plus entendre du tout de la même manière aujourd'hui qu'à l'époque. Pour autant, aucun clin d'oeil supplémentaire ne vient appuyer l'effet de double-archive, aucun commentaire de la part des personnages. Et c'est un peu déstabilisant, mais beau aussi, de voir qu'on finit par ne rien penser d'une telle chanson, simplement l'écouter, et se dire que le temps a passé.
Je me suis quand même demandé s'il n'y avait pas un clin d'œil caché, dans le sens où Polanski a largement puisé dans la troupe de la Comédie-Française pour constituer le casting de J'accuse.
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asketoner
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Skipper Mike a écrit :
lun. 11 oct. 2021 22:10
Je me suis quand même demandé s'il n'y avait pas un clin d'œil caché, dans le sens où Polanski a largement puisé dans la troupe de la Comédie-Française pour constituer le casting de J'accuse.

Ah mais oui, le rapport est évident. Je disais juste qu'il n'y avait pas de commentaire sur la présence de cette chanson, qu'elle était là simplement comme témoin de notre temps et surtout du passage du temps.
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Tyra
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Grosse flemme, peu de temps, alors juste quelques petits mots...

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Parce que tout arrive un jour, enfin un film des Larrieu que je trouve réussi. La comédie musicale donne une intensité à leur cinéma qui en manque cruellement d'habitude. Avec pour mot d'ordre ces mots de Philippe Katerine (qui écrit quelques chansons du film) "surtout ne soyez pas vous même". Un film qui reste tout le temps sur le fil, en équilibre constant entre le réjouissant et le ridicule, et bon nombre de spectateurs ne manqueront pas de ne voir que le ridicule. Les Larrieu abandonnent un peu leur voie libidineuse un peu ringarde pour une mélancolie qui fait mouche et une réflexion sur la fiction via ce personnage d'Amalric, adopté par une famille qui le prend pour le le fils prodigue de retour, sans que l'on sache en fin de compte s'il est ou non un imposteur. Les acteurs sont tous excellents.


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Le blockbuster américain, tellement fier de lui lorsqu'il s'agit d'annoncer en grande pompe qu'il est ambitieux et surtout autre chose qu'un énième Marvel, en oublie de s'interroger sur ses vieilles recettes qu'il réchauffe ad nauseam. Ici donc, cette formule rebattue du messie, qu'Hollywood a fini d'épuiser (Star Wars, Harry Potter, Matrix, le SDA etc), fier de dupliquer sa formule magique sortie tout droit du Monomythe de Campbell. Si cela ne posait pas problème à la sortie du livre, ni même à la sortie du Lynch, on se demande aujourd'hui ce qu'en retire un spectateur de 2021.
Je reconnais avoir pris un certain plaisir, mais qui tenait plus à la découverte d'un beau livre d'image (oh le beau costume, oh le beau décor) qu'à un vrai plaisir de cinéma.
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asketoner
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La Loi de Téhéran, Saeed Roustayi

Très bien fait, rien à redire de ce côté-là, sinon la tristesse de voir le cinéma iranien, depuis Farhadi, essayer de ressembler au cinéma hollywoodien, et y parvenir, sans rien inventer de plus (et en renonçant à tout ce qui avait été inventé jusqu'à présent). Bref, un polar efficace, qui traite plutôt bien son sujet, mais qui ne traite que ça. Tout le reste laisse transparaître un imaginaire un peu fascisant très désagréable : le cinéaste aime visiblement beaucoup diriger des foules et tenter de mettre un peu d'ordre (esthétique) dans le désordre (humain).
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sokol
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asketoner a écrit :
mar. 12 oct. 2021 17:44
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La Loi de Téhéran, Saeed Roustayi
Tout le reste laisse transparaître un imaginaire un peu fascisant très désagréable : le cinéaste aime visiblement beaucoup diriger des foules et tenter de mettre un peu d'ordre (esthétique) dans le désordre (humain).
Ta remarque est remarquable : meme si je n'ai pas vu le film, comment veux-tu que ce soit autrement puisqu'il a été diffusé sur les grands écrans en Iran (70% des affiches là-bas sont avec ce genre de films et 30% des drames familiales) donc, il a bel et bien passé la censure officielle, pense bien ! Donc, comment veux tu que la censure accepte un chaos (désordre) esthétique quand il s'agit du désordre humain ?? Le film est un produit mainstream qui vient d'un pays gouverné par des ayatollahs ET (on oublie souvent !) par des paramilitaires (les pasdarans et les bassijis : les gardiens de la révolution quoi).
De l'ordre, bien sûr. D'une façon ou l'autre. Encore et toujours.
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asketoner
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Les Intranquilles, Joachim Lafosse

C'est triste à dire mais je n'aime pas beaucoup le style de ce cinéaste. Son film est réussi à bien des égards, il est même plutôt émouvant, et ses intentions sont très claires (à part une fin un peu factice). Mais je ne suis pas du tout sensible à cette manière de faire : j'ai l'impression d'être à l'étroit dans ses films, étroitesse esthétique (des plans toujours collés aux acteurs, et le monde autour qui semble absent), étroitesse morale (on est quand même toujours plus ou moins du côté de la normalité), étroitesse imaginaire (le bizarre est proscrit).
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groil_groil
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Excellente surprise, c'est un film fantastique, un film de fantômes, qui s'inscrit dans cette nouvelle vague de fantastique ambient atmosphérique mais qui n'en oublie jamais la narration, le suspense et les effets de peur. C'est quelque part entre les récents Invisible Man et Tenet, mais sans aucune complexité narrative. La fin est tellement ouverte qu'on peut se demander si c'en est bien une, mais j'aime ce sentiment d'inachevé, qui ne nuit en rien à l'ensemble. Produit et joué par la sublime Rebecca Hall, qui est de chaque plan, et qui est parfaite.

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Un classique de la SF vintage, dont le titre français te dévoile d'emblée le pot aux roses (le The Survivor original est préférable), mais qui a vraiment du mal à passer les ans. Aujourd'hui, on n'y voit qu'effets de manche anticipables à 2km, ainsi qu'une narration volontairement et inutilement emberlificotée.

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Ce retour en grâce de Paul Schrader fait vraiment plaisir à voir, après le déjà très réussi First Reformed. D'ailleurs celui-ci est exactement dans la même veine, même si un peu moins perché. Je dirais que Card Counter est à First Reformed ce que American Gigolo est à Hardcore, deux faces de la même pièce, avec des constructions et des thématiques identiques, mais envisagées d'un point de vue opposé. Autre comparaison qui me semble judicieuse, ce film peut apparaitre comme une relecture pertinente de Taxi Driver post-11 septembre.

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J'ai largement préféré au 1er volet qui m'avait parfois gêné à force d'incohérences. De plus ici, on a plus besoin d'introduire le principe, car on le connait déjà, et on entre directement dans l'action, directement dans la terreur. Parmi les Aliens les plus flippants vus depuis... Alien justement. La mise en scène est assez prodigieuse, le réal allant jusqu'à monter en montage parrallèle 3 scènes de terreur pure, et les trois fonctionnent parfaitement ensemble sans jamais perdre de leur lisibilité, et chacune intensifiant les autres. Un film de genre aussi efficace que brillant.
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robinne
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weird

groil_groil a écrit :
ven. 15 oct. 2021 13:57

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Ce retour en grâce de Paul Schrader fait vraiment plaisir à voir, après le déjà très réussi First Reformed. D'ailleurs celui-ci est exactement dans la même veine, même si un peu moins perché. Je dirais que Card Counter est à First Reformed ce que American Gigolo est à Hardcore, deux faces de la même pièce, avec des constructions et des thématiques identiques, mais envisagées d'un point de vue opposé. Autre comparaison qui me semble judicieuse, ce film peut apparaitre comme une relecture pertinente de Taxi Driver post-11 septembre.
Il est diffusé en salles ? :??:
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groil_groil
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robinne a écrit :
sam. 16 oct. 2021 08:06
groil_groil a écrit :
ven. 15 oct. 2021 13:57

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Ce retour en grâce de Paul Schrader fait vraiment plaisir à voir, après le déjà très réussi First Reformed. D'ailleurs celui-ci est exactement dans la même veine, même si un peu moins perché. Je dirais que Card Counter est à First Reformed ce que American Gigolo est à Hardcore, deux faces de la même pièce, avec des constructions et des thématiques identiques, mais envisagées d'un point de vue opposé. Autre comparaison qui me semble judicieuse, ce film peut apparaitre comme une relecture pertinente de Taxi Driver post-11 septembre.
Il est diffusé en salles ? :??:
à partir du 1er décembre.
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sokol
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Deux mots pour un film qui m'a vraiment marqué :

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Les cœurs verts de Edouard Luntz

Premièrement, merci à @asketoner de me l'avoir suggéré !
Deuxièmement, comment se fait-il que je ne connaissais même pas le nom de ce cinéaste qui a fait quand même 4 films ?? De surcroit, "Les cœurs verts" est littéralement le précurseur des films de Brisseau (c'est dire !!) et bien évidement de "La Haine" (puisque le père de Kassovitz a été l’assistant de Luntz pour le film en question !). Puis, pourquoi on ne l'avait jamais évoqué, par exemple, dans les tournois des films des années 60 ? Mystère... .
Bon, c'est un film fondateur, c'est si "simple" que ça. Bon, j'ai appris que "Terrain vague" (que je n'ai jamais vu) de Marcel Carné est le premier film à traiter de la vie difficile dans "les grands ensembles" et de la délinquance des bandes de jeunes de banlieues mais s'il est si splendide que celui Luntz, je ferais mon "mea culpa" (mais je ne crois pas une seule seconde)

p.s.1: scène d'anthologie : le moment quand les «cœurs verts» plongent nus dans la piscine (débarrassés de leurs vêtements de loubards). Un tel nu en 1966 c'est... :ouch: :love: :ouch: :love: (Godard & co. ont du avoir honte en voyant ce film)
p.s.2 : je comprend mieux pourquoi @asketoner dit qu'il trouve un peu "du centre" les films de Rozier... . ce n'est pas très faux
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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asketoner
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sokol a écrit :
lun. 18 oct. 2021 11:15
Deux mots pour un film qui m'a vraiment marqué :

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Les cœurs verts de Edouard Luntz

Premièrement, merci à @asketoner de me l'avoir suggéré !
Deuxièmement, comment se fait-il que je ne connaissais même pas le nom de ce cinéaste qui a fait quand même 4 films ?? De surcroit, "Les cœurs verts" est littéralement le précurseur des films de Brisseau (c'est dire !!) et bien évidement de "La Haine" (puisque le père de Kassovitz a été l’assistant de Luntz pour le film en question !). Puis, pourquoi on ne l'avait jamais évoqué, par exemple, dans les tournois des films des années 60 ? Mystère... .
Bon, c'est un film fondateur, c'est si "simple" que ça. Bon, j'ai appris que "Terrain vague" (que je n'ai jamais vu) de Marcel Carné est le premier film à traiter de la vie difficile dans "les grands ensembles" et de la délinquance des bandes de jeunes de banlieues mais s'il est si splendide que celui Luntz, je ferais mon "mea culpa" (mais je ne crois pas une seule seconde)

p.s.1: scène d'anthologie : le moment quand les «cœurs verts» plongent nus dans la piscine (débarrassés de leurs vêtements de loubards). Un tel nu en 1966 c'est... :ouch: :love: :ouch: :love: (Godard & co. ont du avoir honte en voyant ce film)
p.s.2 : je comprend mieux pourquoi @asketoner dit qu'il trouve un peu "du centre" les films de Rozier... . ce n'est pas très faux

:love2: :love2: :love2:

Et à propos de la piscine, il n'y a pas quelque chose comme ça justement dans Deep end de Skolimowski ?
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sokol
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asketoner a écrit :
lun. 18 oct. 2021 12:44
Et à propos de la piscine, il n'y a pas quelque chose comme ça justement dans Deep end de Skolimowski ?
Tout à fait : et j'y ai pensé monsieur, pensez bien ! :love2:
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@asketoner bon, je vois qu'il est deuxième dans ta liste 1966 (après "Les chevaux de feux", ça veut tout dire)

Question : as tu vu d'autres films de lui ??

Une autre : à propos de cinéastes 'oubliés' : connais tu les films de François Leterrier ? (ou aux autres : connaissez vous ce cinéaste ?)
Merci
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@sokol Je n'ai vu que l'Humeur vagabonde, qui n'est pas très bon malheureusement... Et Enfants des courants d'air, un court-métrage que tu peux trouver sur Youtube, magnifique, où l'on suit un gamin des bidonvilles de Nanterre. ;)

Et je ne connais pas du tout Leterrier.
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weird

groil_groil a écrit :
lun. 18 oct. 2021 09:19
robinne a écrit :
sam. 16 oct. 2021 08:06
groil_groil a écrit :
ven. 15 oct. 2021 13:57
[The Card Counter, de Paul Schrader]
Il est diffusé en salles ? :??:
à partir du 1er décembre.
Merci :jap: Je vais guetter sa sortie.
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asketoner a écrit :
lun. 18 oct. 2021 14:22
Et Enfants des courants d'air, un court-métrage que tu peux trouver sur Youtube, magnifique, où l'on suit un gamin des bidonvilles de Nanterre. ;)
C'est drole : j'ai ouvert sa page sur youtube il y a quelques minutes mais je ne peux le regarder right now... .
asketoner a écrit :
lun. 18 oct. 2021 14:22
Et je ne connais pas du tout Leterrier.
Je suis tombé sur son nom grâce au profil du cameraman qui a filmé "Les cœurs verts" (magnifique photo n'est ce pas ?!), un certain Jean Badal qui apparemment a été photographe pour quelques beaux films. Et là, j'ai déniché le nom de Leterrier (qui auraient fait quelques beaux films, mais aucun succès commercial). Et c'est intriguant...
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sokol a écrit :
lun. 18 oct. 2021 13:35
@asketoner bon, je vois qu'il est deuxième dans ta liste 1966 (après "Les chevaux de feux", ça veut tout dire)

Question : as tu vu d'autres films de lui ??

Une autre : à propos de cinéastes 'oubliés' : connais tu les films de François Leterrier ? (ou aux autres : connaissez vous ce cinéaste ?)
Merci
oui je connais Leterrier.
Tu sais que c'est lui le Condamné à mort de Bresson ?
c'est un cinéaste inégal.
un film réussi sans être génial c'est un roi sans divertissement.
Et il a réussi plusieurs comédies que j'aime beaucoup : Va voir maman, papa travaille, Je vais craquer et les Babas-Cool, toutes 3 excellentes, les deux dernières étant sans doute les deux meilleurs rôle de Christian Clavier.
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groil_groil a écrit :
lun. 18 oct. 2021 15:56
Tu sais que c'est lui le Condamné à mort de Bresson ?
oui, j'ai apris ça aujourd’hui sur son profile :)
groil_groil a écrit :
lun. 18 oct. 2021 15:56
les deux dernières étant sans doute les deux meilleurs rôle de Christian Clavier.
Ah, carrément ! C'est intriguant alors.

Cela dit, toi-qui-as-tout-vu, il faut que tu regardes un jour "Cœurs verts" (déjà le titre !!)
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sokol a écrit :
lun. 18 oct. 2021 16:13
groil_groil a écrit :
lun. 18 oct. 2021 15:56
Tu sais que c'est lui le Condamné à mort de Bresson ?
oui, j'ai apris ça aujourd’hui sur son profile :)
groil_groil a écrit :
lun. 18 oct. 2021 15:56
les deux dernières étant sans doute les deux meilleurs rôle de Christian Clavier.
Ah, carrément ! C'est intriguant alors.

Cela dit, toi-qui-as-tout-vu, il faut que tu regardes un jour "Cœurs verts" (déjà le titre !!)

oui j'ai noté, bien sûr ! :)
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cyborg
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Senses - Ryusuke Hamaguchi

Grosse douche froide devant cet autre film d'Hamaguchi que je n'ai même pas réussi à terminer. La longueur n'aide pas, mais j'ai vraiment décidé de jeter l'éponge après plus de 3h30 ne réussissant aucunement à me connecter aux interminables discussions des protagonistes, très peu mises en relief par une mise en scène intéressante de surcroit. Je veux bien croire être "passé à côté" des enjeux (cette étrange "thérapie de groupe" au début était pourtant prometteuse) , mais je doute retenter l'expérience un jour.


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L'humanité - Bruno Dumont

Dumont est il un génie ? Cinématographiquement, c'est à n'en pas douter. L'humanité, comme La Vie de Jésus, est incroyable en terme de mise en scène, de gestion du temps, des espaces, des acteurs, des cadres. La rigueur et l'exigence que développent Dumont sont magnifiques.
Pour le reste, je suis moins sur. Alors que dans La Vie de Jésus je pensais que l'artiste faisait confiance à ses spectateurs, à leurs intelligences, il est ici dur de ne pas voir un petit complexe de supériorité maintenant à distance ses spectateurs, restant trop volontairement abscons.
Les deux films sont totalement parents, même univers, même type d'histoire, et on sans doute été pensés en parallèle. Ils exploitent de la même façon le Nord et la France transfiguré par le style Western. De façon crescendo dans LVdJ, decrescendo dans L'Humanité, dont Dumont finit par ne garder que les oripeaux christiques. Pourquoi le titre d'un film réfère à l'autre et vice-verca ? C'est le genre de détail qui me fait dire que Dumont est plus dans une posture que dans la franchise que revendique pourtant ses films. Je reste donc malheureusement un petit peu sceptique face à l'entreprise.


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Le dernier plan à beaucoup été discuté ici, certains disant qu'il n'aurait pas du être là. A mon sens : erreur. Ce plan est essentiel.
Aussi essentiel qu'une phrase, magnifique, clé du film, surgissant dans un flot de paroles au milieu du film. Le héros cite sa mère qui lui disait "La géographie finit toujours par gagner".
Le dernier plan ce n'est pas tant le départ que Israël vu du ciel, vu depuis l'avion qui fuit, l'abstraction terrestre reprenant quasiment sa forme cartographique. Le territoire à gagné, une fois encore.
Le Genou d'Ahed est un grand film géographique. Un film de territoire qu'on ne connait trop bien mais qu'on ne peut arpenter avec le genou broyé par une balle tiré par l'appareil étatique.
Tous les plans du film sont incroyablement construits dans un rapport à l'espace, aux corps, aux espaces entre les corps que toujours l'image vient unir. Les scènes "de drague", à l'intérieur de la maison puis dans le désert durant la projection, entre Y et la programmatrice sont sidérantes par leurs rapports d'échelles, des extrêmes gros plans à ceux très larges. Tout le reste est pulsions, souvenirs, souffrances. Tout vibre. Quand on mange une pomme ou quand on s'immerge dans une rivière, rien n'est anodin en pays du Christ. Quand les poivrons pourrissent, quand les larmes coulent. Je n'ai aucun doute que Lapid sait très bien qu'il "se" donne un caractère-personnage odieux et malaisant
tout au long du film. Là encore c'est un regard vers Godard, quand il revient au cinéma au début des années 80 (ayant juste revu Sauf qui peut la vie, il y est vraiment horrible), et qu'il se déteste de le faire, autant qu'il déteste son médium pour sa pauvreté à construire un discours politique. L'artiste sait pourtant qu'il est condamné à cette façon de s'exprimer, même si il ne pourra qu'échouer à ses yeux. Et que le territoire, une fois encore, gagnera.
Grand film, je suis impatient de voir ou le prochain film de ce réalisateur va nous emmener.


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The Night It Rained or The Epic of Gorgan Village Boy - Kamran Shirdel - 1967

Heureux de découvrir un réalisateur de la première "nouvelle vague" iranienne, Kamran Shirdel, avec ses quelques courts métrages documentaires (également "Tehran is the capital of Iran" et "Woman prison", capturant la misère sociale d'une société alors en pleine mutation). The Night it Rained est un mockumentaire, se moquant allégrement de la presse et de la rumeur social dressant en un instant des héros n"ayant jamais existé. Un poil trop long dans son déploiement, mais amusant.


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Quelques années après avoir été victime d'un grave accident de la route l'ayant largement fragilisé, Pollet décide de filmer au plus proche de lui, dans sa maison, les lumières et les objets qui l'entourent. La Grèce, essentielle au début de sa carrière, n'est plus qu'un lointain souvenir, mais surgit toujours par des écrans et des voix. Il n'y a d'ailleurs pas de corps dans ce film, sauf par l'entremise d'autres images, d'autres films, qui apparaissent dans le champ. Dieu Sait Quoi est un film hommage à Ponge, cité en exergue "Ce monde muet est notre seule patrie". Un film poème, un film élégiaque, tentant de saisir le mystère des choses telles qu'elles sont et dont l'étrangeté la plus singulière réside dans le simple fait d'exister. Simple, épuré au maximum, mais magnifique.
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sokol
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cyborg a écrit :
mar. 19 oct. 2021 15:54
est incroyable en terme de mise en scène, de gestion du temps, des espaces, des acteurs, des cadres. La rigueur et l'exigence que développent Dumont sont magnifiques.
Pour le reste, je suis moins sur.
Mais quel 'reste' ? Qu'est ce qu'il reste encore ??
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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cyborg
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Je sais pas, ce que je dis dans la deuxième partie de mon texte, peut-être...?
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cyborg a écrit :
mar. 19 oct. 2021 21:09
Je sais pas, ce que je dis dans la deuxième partie de mon texte, peut-être...?
Oui, sans doute dans cette phrase :
"il est ici dur de ne pas voir un petit complexe de supériorité maintenant à distance ses spectateurs, restant trop volontairement abscons"
Mais comme tu citais déjà la mise en scène (qui est incroyable, disais-tu) où la supériorité supposée en fait partie, je trouvais ça contradictoire.

Non, je ne pense pas que Dumont, avec "L'humanité" est déjà dans ce que j'aime bien appeler "c'est-la-faute-à-Bresson". Pour une raison très simple : la présence de Pharaon : s'il n'y avait pas Pharaon (je veux dire, Emmanuel Schotté) ton soupçon aurait été totalement légitime. A mon opinion, sa présence annule tout soupçon (lui et seulement lui. Pas forcement Séverine Caneele (par ex).

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ps: c'est sans doute ce que Cronenberg a pensé en lui attribuant le Prix d'interprétation masculine (or, le même Cronenberg a également attribué le Grand Prix du Jury au film en question)
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groil_groil
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La fille de x 2 fait son cinéma... Certes c'est nul (et d'ailleurs pas plus nul qu'un autre, pas plus nul que le dernier Maïwenn par exemple) mais ça ne valait pas toutes les insultes et quolibets qu'elle a pu recevoir à cause de son statut plus qu'à cause de son film d'ailleurs. C'est juste un petit film bourgeois parisien d'entre-soi en plus, mais c'est tout.

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Certes je l'aimais déjà beaucoup mais ce revisionnage a été une calotte totale, ce film est un chef-d'œuvre, et il se pourrait bien qu'il prenne la première place de mon classement provisoire, devant Carne Tremula, oui oui... Son film le plus noir, le plus profond, le plus mélodramatique... ça touche parfois au sublime. Deux détails marquants : ce film est en fait le roman qu'écrit le personnage de Marisa Paredes dans La Fleur de mon Secret. Se faire l'intégrale dans l'ordre, permet de prendre compte de ce genre de correspondances. Le film commence par une scène qu'on a déjà vue, filmée autrement, et on comprend alors qu'il s'agissait de ça... C'est superbement fait. Mieux encore : comme Carne Tremula était régi par Ensayo de un Crimen de Buñuel, on en voyait un long extrait, et le film était placé sous le patronnage de, celui-ci est dépendant de All About Eve de Mankiewiecz. Avant de mourir, le gamin regarde le film à la télé, doublé en espagnol, et il lui dit un truc du genre : le titre espagnol est tout nul, c'est Eva al desnudo, alors qu'en fait, le titre original du film se traduit par Todo Sobre Eva. Tout sur Eve, tout sur ma mère, la boucle est bouclé, le parrainage est fait, et le film est vraiment au niveau de son compagnon de route.

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Un biopic trop conventionnel, mais qui finit par l'emporter car il a l'intelligence de tout centrer sur la chanson "Strange Fruit", et parce qu'il montre une Billie Holiday pas édulcorée, mais au contraire en prise avec ses démons, dont et surtout sa dépendance à la drogue. Et surtout, il est important de revenir au titre original du film : The United States vs. Billie Holiday, car il fait état de son vrai sujet : la lutte acharnée du FBI pour ruiner la vie de la chanteuse afin de l'empêcher de chanter Strange Fruit.

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Une des matrices du slasher, et un bon film, avec des scènes assez horribles à supporter. Surtout, c'est le film-référence de Craven pour Scream, ce dernier n'ayant pas hésiter à reproduire la première et longue scène du film en ouverture du sien.

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Envie de me refaire les 3 Maigret de Gabin en HD, et commençant donc par le 1er, très bon film, belle mise en scène et une image restaurée sublime. De mémoire, je crois que je préfère le second, et ça aussi donner envie de lire des Maigret de Simenon, je ferais sans doute ça l'été prochain.
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Tamponn Destartinn
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Tralala

C'est un chouette Larrieu. Clairement pas du niveau de leurs deux chefs d'oeuvre (Un homme, un vrai et Les derniers jours du monde), mais sympathique, visant soit juste soit joliment à côté.
Il parait que Philippe Katerine devait jouer le rôle principal, mais qu'il annulé pour une raison pas clair et qu'Amalric l'a remplacé au dernier moment. C'est très cool de la part d'Amalric (j'imagine qu'un rôle où il ne faut pas se laver, pas se changer, ça lui allait très bien :D ) et il fait plus que sauver les meubles, mais à mon avis on a quand même loupé une belle occasion. C'était clairement un rôle pour Katerine.


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Debout les femmes !

J'ai eu l'occasion de le voir (pas au ciné) et je regrette pas, c'est un documentaire au sujet important. Y a juste deux problèmes : il n'y a aucune recherche de mise en scène, il n'y a que la dernière scène qui fait appel à une idée de cinéma, et surtout Ruffin se met un peu trop en avant. Je lui en veux pas tant que ça, parce qu'évidemment il a un rôle central dans cette histoire et il faut l'en remercier. Mais y a des moments où il devrait avoir la modestie de s'éclipser plutôt que de garder au montage quand les femmes lui jettent des fleurs (encore une fois, la dernière scène).

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No time to die

C'est pas si mal jusqu'au dernier tiers très très chiant, marqué particulièrement par la nullité du méchant qui gâche tout.
C'est con parce qu'avant ça y a de l'idée, et surtout de l'idée de mise en scène. Le réal la saison 1 de True Detective fait le job. Mais au niveau du scénar, ils ont voulu trop en faire. Pourtant, les apports de Phoebe Waller Bridge se voient et marchent bien. Y a des bonnes blagues et je suis sûr qu'on lui doit les caractéristiques des personnages secondaires comme l'espionne de CIA faussement timide jouée par Ana de Armas ou le méchant au sourire constant de faux cul joué par cet acteur étrange dont j'ai la flemme de chercher le nom. Mais le problème est là : ils font presque doublon avec la nouvelle 007 qui est totalement sous exploitée la pauvre (quand je pense que sa présence en tant que femme noire a fait polémique) et le vrai méchant nul donc. Ca se sent qu'il y a eu plusieurs scénaristes qui n'ont pas bien fusionné. Bref, le spectacle vaut le coup d'oeil, mais ne suffit plus pour m'intéresser aux enjeux et la toute fin, aussi intéressante soit-elle sur le papier, en est la preuve ultime (raf)
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sokol
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La Kawaseisation de Kelly :

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Jean-Marie Straub
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Tamponn Destartinn a écrit :
ven. 22 oct. 2021 17:50
Il parait que Philippe Katerine devait jouer le rôle principal
Tiens tiens ! Quelque chose me dit que le film m'aurait plus un tout petit peu plus (même si j'ai beaucoup aimé !)
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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Tyra
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sokol a écrit :
lun. 25 oct. 2021 11:30
La Kawaseisation de Kelly :
Je vois ce que tu veux dire. J'ai aimé le film, mais c'est peut être une régression par rapport à ses précédents.
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Tyra a écrit :
lun. 25 oct. 2021 14:07
J'ai aimé le film, mais c'est peut être une régression par rapport à ses précédents.
Moi aussi : je n'ai pas "pas aimé".

Sinon : j'avais beaucoup aimé "Old Joy" mais déjà, un tout petit peu moins son suivant, "Wendy et Lucy". Puis détesté "La dernière piste". Ces trois c’était au cinéma (c'était les années 2000 : à l'époque, je pouvais retourner 2 autres fois au cinéma revoir le même film "pour l'aimer" (exemple : Inland Empire) tandis que aujourd'hui, je me casse de la salle du ciné au bout de 20 minutes :D )

Durant la confiture, j'ai rattrapé "Certaines femmes" (dont la terre entière criée au génie à sa sortie) : bof bof... (mais ça, c'est typique : quand les Cahiers n'ont rien à mettre sous les dents coté cinéma américain, ils se rabattent sur "n'importe quoi". Quoi qu'il en coute - quoi). Puis, j'ai regardé il y a quelques mois à la télé son tout premier : "River of Grass". Pas mal, mais pas très fabuleux non plus.

Que dire ... :roll:
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groil_groil
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Confirmation qu'il s'agit bien du meilleur de la trilogie. Il se passe un truc énorme entre les deux films, alors qu'ils sont espacés d'un an seulement, 58 et 59, et qu'ils sont pourtant tous les deux signés de Delannoy, c'est que le cinéaste change de format, passant du 4/3 au 1:85. Et ça change tout, tant ça donne de l'espace à un personnage qui en a besoin. Ce film là est beau également car sa mise en scène en est changée, et il devient presque un film gothique de la Hammer. La fin est un peu en deça, une résolution à la Agatha Christie, même si de bonne qualité, mais l'ensemble a une sacré gueule.

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La vie quotidienne d'un conservatoire de chant qui aujourd'hui a tout d'un éloge du patriarcat bien rance.

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Dans la lignée du précédent, à savoir très bien, et avec des petits changement tout de même. C'est un film profondément nocturne, il se déroule sur une nuit (et même les flashbacks se déroulent de nuit), la nuit qui suit le film précédent, et il n'y a absolument aucun plan de jour dans le film. ça lui donne évidemment un côté très sombre, mais c'est renforcé par des sensations de huis-clos qui vont bien évidemment penser à Carpenter ou à Romero. C'est un film qui, plus encore que le précédent, se met vraiment dans la lignée des films de l'époque, et qui pourrait vraiment, esthétiquement parlant, être un Carpenter de la fin des 70's. Qui plus est, Green a l'intelligence de ne pas agiter sans cesse sous ton regard toutes les breloques pseudo vintage comme le fait par exemple un naveton comme Stranger Things. Le bémol c'est le caractère un peu gratuit de l'ensemble, et le fait que vu ce qu'ils lui mettent dans la gueule de manière collective à la fin du film, on voit mal comment Michael Myers peut encore se redresser, la seule justification étant d'aller jouer dans le film suivant. Mais ça n'enlève rien au plaisir pris.

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Une jeune fille muette qui communique uniquement en sifflant, s'éprend d'un jeune homme caché dans les bois et considéré comme terroriste (alors qu'il semble n'être que déserteur) par les habitants du village dont le père de la demoiselle est maire. Un film d'auteur trop chic pour être honnète.

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Zéro pointé. De la mythologie de pacotille pour génération Y en mal de repères culturels.

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Un médecin de nuit embourbé dans un trafic de fausses ordonnances tente d'y renoncer sans y parvenir. C'est super. Très proche du "Alyah" du même Wajeman, qui raconte la même histoire dans un environnement différent, c'est une sorte de Carlito's Way à la française, ou un type bien pris dans une merde noire tente en vain de s'en sortir. Encore un film totalement nocturne d'ailleurs. Macaigne est super et prouve qu'il sait jouer autre chose que le mou craquant intello gauche. Seul bémol, la toute fin, qui est une fin ouverte mais complètement ratée vue le sujet : il fallait choisir !

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Je crois que c'est la première adaptation du Lawrence, et elle est très bien, elle a un petit côté Diable au Corps d'Autant-Lara.
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groil_groil
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sokol a écrit :
lun. 25 oct. 2021 14:33
Tyra a écrit :
lun. 25 oct. 2021 14:07
J'ai aimé le film, mais c'est peut être une régression par rapport à ses précédents.
Moi aussi : je n'ai pas "pas aimé".

Sinon : j'avais beaucoup aimé "Old Joy" mais déjà, un tout petit peu moins son suivant, "Wendy et Lucy". Puis détesté "La dernière piste". Ces trois c’était au cinéma (c'était les années 2000 : à l'époque, je pouvais retourner 2 autres fois au cinéma revoir le même film "pour l'aimer" (exemple : Inland Empire) tandis que aujourd'hui, je me casse de la salle du ciné au bout de 20 minutes :D )

Durant la confiture, j'ai rattrapé "Certaines femmes" (dont la terre entière criée au génie à sa sortie) : bof bof... (mais ça, c'est typique : quand les Cahiers n'ont rien à mettre sous les dents coté cinéma américain, ils se rabattent sur "n'importe quoi". Quoi qu'il en coute - quoi). Puis, j'ai regardé il y a quelques mois à la télé son tout premier : "River of Grass". Pas mal, mais pas très fabuleux non plus.

Que dire ... :roll:
et Night Moves ? c'est son meilleur !
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Mr-Orange
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Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ce film est porté aux nues.

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Le son de la projection au Gaumont Parnasse (quel cinéma de merde, d'ailleurs, quelqu'un peut m'expliquer comment un exploitant proposant une prestation aussi médiocre peut-il maintenir des tarifs aussi lunaires et largement supérieurs à celui des concurrents ?) a grillé après 1h de film, hier.

Moyennement convaincu par cette première portion de film, je me suis finalement décidé à aller le terminer.
Erreur.

Ce n'est guère plus qu'un article de Marie-Claire filmé, ce qui rend sa tendance auteurisante et son absence d'humour d'autant plus irritants. A choisir, on préférera Playlist, dont la frivolité frisait certes l'inconséquence et l'anecdote, mais au moins je n'avais pas cette désespérante impression, dont Trier semble être conscient puisqu'il fait dire dans la bouche d'un de ses personnages "Je fais du womansplaining", de voir un réalisateur et deux scénaristes masculins nous dire de nous asseoir au coin du feu et de les écouter nous expliquer ce qu'est LA vie de LA femme.

Je ne sais pas trop où Trier veut en venir, car il n'a rien à dire, ni sur son héroïne (je viens de justifier pourquoi), ni sur ce qui l'entoure, car toutes les manifestations d'autrui sont systématiquement stupides et à côté de la plaque : la militante féministe, les légumes qui lui servent de mecs, les quadras ringards qui ne savent parler que des couches de leurs gosses, la meuf qui se découvre des origines inuites et se sent soudainement frappée de solastalgie. Bref, Trier méprise tout et tout le monde, sauf son actrice. Le dernier tiers du film essaie d'aller à rebours, devant subitement un film sur la maladie. Je n'ai pas compris pourquoi. Ah bah si, le titre du dernier chapitre l'explique, c'est la leçon existentielle du cinéaste : "Tout a une fin", et l'héroïne le comprend enfin. Super. Ca me rappelle la richesse du propos de Drunk de Vinterberg : Boire, c'est marrant, mais avec modération sinon il y a des morts et des ruptures. Complètement creux.
len'
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Les Intranquilles de Joachim Lafosse

Avec ce couple et l'enfant vus comme un monde en soi, le début exprime déjà tout sans rien dire, entre la respiration, l'isolement, le flottement et les appels incessants pour réunir. Il y a tellement tout dans ce début qu'il y a de quoi se demander si la suite est nécessaire. Et elle paraît bien inutile quand elle consiste à appuyer, à basculer d'un regard à l'autre par un mouvement de caméra ou à ajouter le pinceau au jeu de l'acteur. Ça donne l'impression que le film est lui-même dopé au lithium, parce qu'il ne parvient pas à s'échapper d'une régularité, même dans la longueur de ses plans qui ne débordent jamais complètement. D'autres personnages tantôt masqués, tantôt pas, interviennent occasionnellement, et apparaissent comme de simples figurants qui sont là, on ne sait si c'est pour ancrer dans la réalité ou pour souligner la solitude des trois êtres. Ça donne le sentiment, en tant que spectateur, d'être soi-même enfermé entre quatre murs et de respirer avec difficulté.
Mais après l'épreuve, et en y repensant, c'est de ce paradoxe entre la réalisation et son sujet vibrant que découle toute la sensibilité du film, et du réalisateur. Parce qu'il n'est justement pas ce peintre, cet artiste sans limites qui refuse les médicaments, il est l'enfant ou la femme qui gravite autour de lui et qui essaie de trouver une stabilité manquante. L'expérience est très intime et vise à un rééquilibre jusque dans la mise en scène. Ainsi, même s'il y a une volonté dans la première partie de passer d'un regard à l'autre, Joachim Lafosse ne peut s'empêcher de suivre finalement le point de vue, d'abord de l'enfant, puis de la femme/mère qui cherche à rétablir un cadre tout en éprouvant de l'amour pour cet être débordant. La fin, qui peut sembler brutale et évidente, obéit à ce pragmatisme poignant qui sonne comme une quête désespérée pour rétablir une sérénité fantasmée.
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Tyra
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Mr-Orange a écrit :
lun. 25 oct. 2021 22:29
Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ce film est porté aux nues.
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Je vais avoir du mal à trouver une explication aussi. La fraude de l'année.
Que la critique porte aux nues cette chose m'agasse pas mal. Une enfilade de clichés sur l'époque, sur la société (sont évoqués, tour à tour de manière didactique et illustrative, cancel culture, meetoo, féminisme etc), et sur la jeunesse. L'héroïne semble être un personnage reconstitué, artificiel, une synthèse de la citadine occidentale paumée qui n'existe que comme cliché (elle est écrite pour que chacune puisse se reconnaitre, mais du coup elle n'a pas de consistance, d'existence réelle, concrète). On est loin, très loin des héroïnes des Comédies et proverbes de Rohmer, indécises elles aussi, mais tellement incarnées, vivantes, réelles (un critique avait fait un parallèle avec Les nuits de la pleine lune de par le sujet, mais on en est tellement loin).
Quand au regard sur l'époque... je ne suis pas certain qu'il y en ait un, qu'il soit critique, satirique, attendri...
Quoi qu'il en soit tout cela est fort antipathique, et lorsqu'à la fin on nous balance l'artillerie lourde pour émouvoir, cancer et grossesse, tout cela est non seulement grossier, mais en plus inutile, puisqu'on a fini par détester tout ce petit monde, qui peut bien crever avec ses petits problèmes existentiels minables.
Et merde, tout passe par les dialogues, mauvais d'ailleurs. Rien n'est montré, suggéré, c'est du blog/journal intime illustré. Et lorsqu'on sort de l'illustratif, on tombe dans le clip, via les l'intro, l'épilogue, et les scènes oniriques ratées.
Bref, le cinéma scandinave, du peu que j'en ai vu ces dernières années, c'est quand même pas terrible.
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Tyra a écrit :
jeu. 28 oct. 2021 15:07
Mr-Orange a écrit :
lun. 25 oct. 2021 22:29
Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ce film est porté aux nues.
Image
Je vais avoir du mal à trouver une explication aussi. La fraude de l'année.
Que la critique porte aux nues cette chose m'agasse pas mal. Une enfilade de clichés sur l'époque, sur la société (sont évoqués, tour à tour de manière didactique et illustrative, cancel culture, meetoo, féminisme etc), et sur la jeunesse. L'héroïne semble être un personnage reconstitué, artificiel, une synthèse de la citadine occidentale paumée qui n'existe que comme cliché (elle est écrite pour que chacune puisse se reconnaitre, mais du coup elle n'a pas de consistance, d'existence réelle, concrète). On est loin, très loin des héroïnes des Comédies et proverbes de Rohmer, indécises elles aussi, mais tellement incarnées, vivantes, réelles (un critique avait fait un parallèle avec Les nuits de la pleine lune de par le sujet, mais on en est tellement loin).
Quand au regard sur l'époque... je ne suis pas certain qu'il y en ait un, qu'il soit critique, satirique, attendri...
Quoi qu'il en soit tout cela est fort antipathique, et lorsqu'à la fin on nous balance l'artillerie lourde pour émouvoir, cancer et grossesse, tout cela est non seulement grossier, mais en plus inutile, puisqu'on a fini par détester tout ce petit monde, qui peut bien crever avec ses petits problèmes existentiels minables.
Et merde, tout passe par les dialogues, mauvais d'ailleurs. Rien n'est montré, suggéré, c'est du blog/journal intime illustré. Et lorsqu'on sort de l'illustratif, on tombe dans le clip, via les l'intro, l'épilogue, et les scènes oniriques ratées.
Bref, le cinéma scandinave, du peu que j'en ai vu ces dernières années, c'est quand même pas terrible.
:jap: :jap:
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Comme le blockbuster 2020, Tenet, le blockbuster de l'année 2021 Dune préfère mener la guerre du son plutôt que la bataille de l'image. Aucun plan ne subsiste alors, en dépit d'un aspect vaguement contemplatif, le réalisateur préférant mettre le turbo sur les basses assourdissantes, les petites notes vainement contradictoires, les incantations qui quémandent qu'un peu de mystique tombe du ciel. Pas d'imaginaire qui se déploie, pas de poésie visuelle. De l'apathie, de la léthargie, que la spiritualité de pacotille ne vient jamais bousculer. Ceux qui pensaient au début du XXe siècle que l'image allait aliéner les peuples peuvent reposer en paix ; la grande industrie cinématographique semble désormais bien incapable de piéger les spectateurs dans des usines à rêves.
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Âme d'artiste - Germaine Dulac - 1925

Si Dulac est connu comme réalisatrice d'avant-garde et théoricienne incontournable de l'histoire du cinéma, elle a aussi réalisé d'autres films -apparemment presque sur commande ?- narratifs plus classiques comme ce Âme d'artiste. Reconstitution fastueuse d'un Londre début de siécle, entre les palaces de la bourgeoisie et les quartiers des théâtres. On sent que la réalisatrice se fait plaisir, mais le drame excessif et exagéré de l'ensemble peine à convaincre sur la durée.

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Horse Money - Pedro Costa - 2014

De silencieuses images d'archives de corps prolétaires surgit soudain le bien connu Ventura, débarquant du fin fond d'un long tunnel obscur. Comme projeté à notre époque, il est malade, souffre du corps et de l'esprit. Il meurt puis ressuscite devant nous, par la parole et les gestes, sur une table d'hôpital. Démarre alors un long film labyrinthique, fascinant et étouffant, ou les éclairages semblent toujours glaciaux et les horizons absents. Les yeux brillent mais sans chaleur, les corps sont hantés mais par quels âmes ? Dante et sa comédie ne sont pas bien loin sans se transformer en référence écrasante, Costa intégrant avec justesse les questionnements du Portugal contemporain vis à vis de son histoire coloniale. Grand et bel objet cinématographique que ce Horse Money.

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La femme sans tête - Lucrecia Martel - 2009

Film typique du cinéma d'auteur maniériste et formaliste du début des années 2000. La maitrise cinématographique est impressionnante, mais finalement sclérosante, ne laissant aucune existence et sensibilité apparaitre au sein de cette histoire d'accident, de dénis, de paranoïa et d'oubli qu'il prétend narrer. Quant au discours politique que la réalisatrice prétend donner à son œuvre il est tellement cryptique qu'il en devient invisible.

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Batalla en el cielo n'est pas un bon film mais il m'intéresse beaucoup dans la trajectoire de Reygadas. Si son chef d’œuvre à mes yeux, Nuestro Tiempo, est le croisement conceptuel et formel de ses deux précédents (Lumière Silencieuse + Post Tenebra Lux), Batalla en présente déjà tous les germes, des tentatives de mises en scène (les décrochages panoramiques pendant les scènes, les surgissements d'autres temporalités à priori sans liens entre elles) aux thématiques (la sexualité, la culpabilité, la religion, la famille) et aux surgissements visuels (ce plan du moteur que l'on répare, en lien avec le long plan de moteur de NS, par exemple). Mais Reygadas est peut-être encore un peu jeune, un peu trop chien-fou, préférant la provocation facile et directe (du bain de sang à ses envolées lyriques) à la réflexion osant laisser ouvert son univers et ses questionnements. J'en retiendrais surtout quelques scènes incroyables, comme celle de la station service dans laquelle le héros, éclairé en bleu et rouge écoute passer au loin une procession sacrée.

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High Sierra - Raoul Walsh - 1949

Régulièrement apparaissent très clairement à l'écran les tempes grisonnantes de Humphrey Bogart. Que ce parangon de la masculinité soit représenté avec un tel marqueur de faiblesse n'est pas un hasard. Au contraire, cet implacable signe du temps et du vieillissement est l'indice parfait d'un film inéluctable ou, dramatiquement, ce qui doit se passer se passe : la jeune fille qui est déjà engagé dans un mariage le restera, le premier accident de voiture dans le désert est évité mais ressurgit plus tard sous une autre forme, l'indic parle aux flics, le chien porte le malheur. Et bien sur la mort du héros, la fameuse "grand évasion" du titre français était elle aussi inéluctable. La conclusion de cette tragédie, perché sur les hauteurs d'un massif montagneux est à ce titre splendide. Mais quelle noirceur...
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cyborg a écrit :
sam. 30 oct. 2021 15:01
Mais Reygadas est peut-être encore un peu jeune, un peu trop chien-fou
Tu le dis bien (ton constat est juste) mais pour moi, justement, Reygadas était bien plus passionnant quand il était trop chien-fou. C'est exactement comme le turc Ceylan : ils se sont assagis tous les deux au fil du temps, sans doute en voulant réaliser leur film 'somme' (et surtout long : minimum 3h !) qui obtiendrait la Palme à Cannes ou le Lion à Venise (Ceylan y est arrivé avec "Winter Sleep").
C'est pour ces raisons que j'adore ces premiers films (celui-ci ou "Lumière silencieuse") et un peu moins les suivants ("Post tenebras lux" ou "Nuestro tiempo")
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@sokol : autant oui Ceylan s'est "assagi" et livre un film ennuyant et académique avec Winter Sleep, autant pour moi ce n'est pas du tout le cas pour Reygadas, qui transcende & synthétise ses précédents films avec Nuestro Tiempo. Il n'a d'ailleurs pas eu de prix en festival, si on suit ta logique ^^
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sokol
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cyborg a écrit :
mar. 2 nov. 2021 11:58
Il n'a d'ailleurs pas eu de prix en festival, si on suit ta logique ^^
Vrai. Mais cette histoire n'est pas forcement liée du fait de l’obtention (ou pas) du prix : c'est plutôt une histoire d'intention (mais tout ça, tu le sais).

Oui peut-être il ne s'agit pas d'un "autre cas Ceylan" mais ce qui me dérange un peu c'est qu'ils font des films de plus en plus long (du coup, 3 heures devient presque une norme). C'est pour ça, par exemple, que cette année j'ai adoré "Le genou d'Ahed" : non seulement ce n'est pas long, mais c'est un film rapide également.
Bon, on verra bien s'il en fait déjà un autre
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
Kahled
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Bon, petit point / récap sur les films vus ces dernières semaines.

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The French Dispatch, Wes Anderson (2021)

J'ai bien aimé mais j'ai regardé ça avec beaucoup de distance. Comme d'habitude chez Wes Anderson, la mise en scène est hyper chiadée, peut-être plus que d'habitude encore, le film, incroyable de maîtrise formelle, se permet à peu près toutes les folies visuelles possibles et imaginables, couplées à une narration sophistiquée, entre changements de formats (parfois d'un plan à un autre), alternance entre le noir et blanc et la couleur (procédé utilisé de manière plus ou moins gratuite), passage à l'animation, split-screen, charme des décors en carton-pâte, etc. Le problème, et c'est la limite des films à sketch en général (format dont je ne suis pas très fan mais que le film exploite quand même relativement bien avec cette idée d'articles de journaux mis en scène), c'est qu'à force de renouveler les enjeux, d'une histoire à une autre, il y a un manque flagrant d'implication qui se fait ressentir et qui est d'autant plus accentué par le fait que le rythme survitaminé propre à Wes Anderson, s'il tient bien la route dans le cadre d'un long-métrage classique, devient rapidement fatigant ici, dans la mesure où le film se décline et se renouvelle continuellement sur plusieurs récits différents, plus ou moins intéressants, plus ou moins émouvants (sur ce point, la partie avec Chalamet est la meilleure, très actuelle, très politique et c'est dommage que le reste ne soit pas davantage de cet acabit). Un bel objet plastique froid en somme. Et dernière remarque : si je sais qu'on ne peut pas se plaindre de ça ici, étant donné que c'est du Wes Anderson et qu'à chaque fois (pour ce film-là aussi) son esthétique est parfaitement cohérente et s'adapte bien vis-à-vis du milieu / pays qu'il met en scène, vivement que les Américains passent définitivement à autre chose avec cette vision de la France romantique à l'extrême. En 2021, c'est quand même assez ridicule d'en être encore là.

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Dune, Denis Villeneuve (2021)

Alors ok, ça se regarde, de la même manière que son Blade Runner 2049. Mais plus désincarné tu meurs et là aussi, gros souci d'implication, j'ai maté ça avec beaucoup de distance (ce qui ne m'a pas empêcher de raccorder les wagons malgré le jargon pseudo-complexe utilisé et qui est un passage obligé de tout univers de SF/fantasy). Villeneuve a suffisamment de talent pour parvenir à faire illusion mais ce type pue l’arnaque quand même.

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Last Night in Soho, Edgar Wright (2021)

Ça finit par prendre, l'énergie du film ne tourne pas continuellement à vide et arrive, in fine, à faire mouche. Wright a un sens aiguisé du montage qui fait que le tout est quand même assez bien construit du point de vue de la mise en scène et le film, en tant qu’objet fétichiste influencé par les gialli d'Argento, est assez savoureux à regarder. Mais c’est un peu le même problème qu’avec Baby Driver (sur ce dernier c'était encore plus criant, il y a du mieux avec son nouvel opus) : je soupçonne Edgar Wright d’être encore puceau, je sais pas comment le dire autrement (peut-être en disant que le cinéaste n'assume pas pleinement la noirceur de son sujet ?).

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The Mist, Frank Darabont (2008)

C’est excellent. C’est La Quatrième Dimension et le cinéma fantastique et horrifique américain des années 1950 qui sont évoqués ici avec toute la cruauté dont King sait faire preuve (adaptation d’une de ses nouvelles). Avec La Guerre des Mondes, le film, en choisissant l’approche du cinéma de genre avec une relecture des dix plaies d’Égypte (à peu près tout y passe sans trop en dévoiler), se situe dans cette tendance des films américains post-11 septembre qui dévoilent la fragilité de la société américaine et ses paradoxes, la menace venant autant de l’extérieur (la brume) que de l’intérieur (le supermarché, théâtre macabre de la folie humaine avec ses dissensions, son sectarisme et son fanatisme). Entre son dyptique carcéral Les Évadés/La Ligne Verte (ce dernier étant quand même le moins réussi des trois) et The Mist, Darabont aura décidément fait du bon boulot dans son approche des trois œuvres de l’auteur, celui-ci étant son plus noir, son plus radical.

Petite remarque : le visuel est assez cheap (ce qui ne m'a pas gêné outre mesure tant le film est franc du collier et c'est le plus important) mais j’ai vu le film en couleur (pas eu le choix). Or, il semblerait que Frank Darabont l’ait pensé pour être tourné en noir et blanc (version alternative présente sur le DVD) mais que les producteurs frileux aient exigé de la couleur. Du coup, je pense que ce choix esthétique du noir et blanc permet justement au film d’assumer clairement et jusqu’au bout son côté fauché en renvoyant à une certaine idée du cinéma de genre américain des années 50 avec ces films de monstres et d’invasion, courants à l’époque. Et certains passages, qui jouent clairement sur des nuances de noir et de blanc, étaient de toutes évidence tournés pour un film censé être en N et B. Bref, j'aimerais beaucoup me pencher sur cette version.

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Illusions perdues, Xavier Giannoli (2021)

C'est bien, très actuel (Un jour tu verras qu'on aura un banquier à la tête du pays, j'ai bien ris j'avoue), tant dans son regard sur le monde du spectacle que dans celui de la presse (et des médias au sens large) que dans celui de la politique, les trois s'imbriquant parfaitement bien les uns avec les autres dans une mascarade ouvertement vénale. Mais je pense que la réussite du film, combien même il est d'actualité, doit plus au livre de Balzac qu'il adapte (assez fidèlement d'après ce que j'ai compris) qu'aux talents de metteur en scène de Xavier Giannoli. Sa mise en scène se veut ouvertement scorsesienne mais ça manque du panache, de la folie et du jusqu'au boutisme des meilleurs films de son modèle. Ici c'est juste plat et académique, à l'image de sa photographie vieillotte, la même que celle de son film Marguerite.

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Mourir peut attendre, Cary Joji Fukunaga (2021)

3h00 pour nous dire qu’il est temps de raccrocher… on le savait depuis 25 films. La bonne nouvelle (spoiler alert !) c'est que dans la mesure où le personnage meurt à la fin du film, on n'aura plus à se taper sa tronche de pseudo-dépressif constipé sur grand écran. Seul point positif : Ana De Armas, tellement pétillante que je trouve honteux de ne pas lui avoir offert un rôle de plus grande envergure.

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Le Sommet des dieux, Patrick Imbert (2021)

Beaucoup aimé. La narration est dense mais en toute simplicité, ça alterne les époques, passe d’un personnage à un autre, de la montagne à la ville sans qu’on ne perde jamais le fil. C’est un film d’enquête journalistique dans le milieu de l’alpinisme qui aurait rencontré l’émotion et le chemin de croix d’un Tintin au Tibet, c’est vraiment de la manière dont je peux le mieux résumer l’œuvre qui met en scène deux personnages, deux obsessions qui finissent, in fine, par se rejoindre.

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Beckett, Ferdinando Cito Filomarino (2021)

C'est un cinéma du mouvement comme je l'aime, le film est construit comme une spirale vertigineuse qui a pour point de départ une romance intimiste pour déployer une envergure et une complexité incroyable en à peine deux heures de film, complexité qui n'est jamais surlignée grâce à une maestria de mise en scène qui serait un mix entre Frantic, La mort aux trousses, Les 39 marches et L'homme qui en savait trop (grosse influence hitchcockienne). Ça enchaîne les scènes de course poursuite et de tension, à pied, dans les rues, sur les toits, dans des parkings, sous-sols, métro ou trains, que ça soit en campagne ou en ville, le film tirant habilement parti de l'espace géographique qu'il met en scène pour développer une nébuleuse politique kafkaïenne plus d'actualité que jamais et sans avoir l'air de trop y toucher.

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Malignant, James Wan (2021)

C’est un mix bancal entre Argento, De Palma et Shyamalan période Split. Gros bordel au niveau du scénario du coup (le twist, non mais WTF ?!) mais Wan a un sens de l’outrance tellement poussé que ça sauve le film. Dans la catégorie thrillers / films d’horreur sur la masculinité toxique, James Wan, Leigh Whannell (Invisible Man) et Edgar Wright (Last Night in Soho) s’en sortent plutôt bien avec leurs derniers opus, en dépit des défauts qu'ils peuvent accumuler.
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Tamponn Destartinn
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Fisrt Cow

C'est très bien, mais je sens que ça va faire comme La dernière piste : je l'aurais totalement oublié d'ici quelques temps.
Contrairement à Certains Womans ou Wendy et Lucy, qui sont des Kelly Reichardt qui me hantent encore.
Le point commun est films d'époque vs films contemporain. Coincidence ou y a-t-il quelque chose à creuser là dedans ? Je ne sais pas du tout :D


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J'étais chaud pour aimer.
Contrairement à Grand Budapest Hotel, je trouve que celui-ci échappe à son côté pot-pourri/film somme de l'univers d'Anderson grâce à une radicalité esthétique qui en devient impressionnant. Et retranscrit très bien le dessin que j'aime à qu'il rend hommage.
Le souci est que sur 3 récits, seul le premier m'a vraiment plu. J'ai même cru à la fin de ce dernier qu'on tenait l'un des plus grand film de son auteur. Mais les récits 2 et 3 (surtout 2) me semblent complètement vains. C'est dommage.
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groil_groil
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Film qui a traumatisé mon enfance, et l'enfance de beaucoup d'entre nous, et qui est toujours mortel aujourd'hui, mais qui s'impose vraiment comme un classique vu d'aujourd'hui. J'y ai vu aussi énormément de points communs avec Shining, que je n'avais jamais repéré avant, mais c'est flagrant tout du long, puisque le film peut très bien se lire comme la paranoïa d'un homme enfermé dans un endroit clos qui a de l'emprise sur lui et qui le transforme en bête. Sinon la musique de Schifrin est géniale et Margot Kidder est magnifique.

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Je ne l'avais jamais vu, quelle claque... Sans doute le film le plus dur et le plus réussi sur la catastrophe d'Hiroshima et ses conséquences, la Pluie Noire étant celle occasionnée par les retombées de la Bombe et continuant de polluer et de tuer des gens sur des kilomètres à la ronde et durant des années. Le choix d'un beau noir et blanc est très intelligent, car rendant cette pluie noire encore plus opaque et dense. Imparable...

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Je pensais qu'il s'agissait d'un biopic d'Eminem écrit par Eminem et joué par Eminem, mais en fait c'est une fiction qui invente un personnage proche de lui sans être lui, et qui romance ses débuts, avant qu'il n'explose. C'est pas mal... sans plus... Hanson a fait mieux, mais Eminem se débrouille bien.

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L'un des plus beaux Anderson - le plus beau après Darjeeling Limited - et l'un des plus beaux films de l'année. Si le maniérisme du cinéaste peut parfois agacer, il n'en est plus question ici. Ceux qui y voient du maniérisme se trompent, ou c'est ce qu'ils veulent voir aux dépends de ce que le film est réellement : un grand film proustien, où chaque détail est important et où c'est l'accumulation d'une multitude de détails qui fait corps et qui donne naissance au récit global. C'est vertigineux, car le film est construit comme le feuilletage d'un magazine, le dernier n° du French Dispatch, et il pourrait durer 8 heures de plus, on continuerait à le lire / le voir sans la moindre lassitude, s'arrêtant sur l'article qui nous intéresse le plus mais en lisant tout de même les autres... Film inépuisable, plein de mélancolie mais dont l'enthousiasme qu'il véhicule pousse tout de même vers la joie la plus totale. ça fait du bien de voir autant d'ambition au cinéma, sentiment qui a tendance à disparaitre ces dernières années du cinéma dit indépendant...

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Je pensais détester car je n'aime pas du tout ce que fait Garrone habituellement et je l'associe à toute la clique de l'affeux Sorrentino, mais la curiosité fait parfois bien les choses car j'ai trouvé ça super bien. Personnage principal magnifique, et je trouve que le film a une force rare, directe, très simple mais en même temps extrêmement fine dans la complexité des enjeux soulevés.

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Nouvelle rédaction niveau Cm2 de la cinéaste française la plus surestimée de nos temps. Une gamine croise une gamine qui n'est autre que sa mère enfant. OK, sur le principe ça peut donner quelque chose de beau, imaginez Tanner s'emparant d'un sujet pareil, mais non, Sciamma n'en fait absolument rien. Le film dure 1h13 génériques compris, et ses plans et séquences enchainent le vide et la vacuité absolue. Comme si un postulat suffisait à faire un film. C'est vraiment l'archétype du faux cinéma d'auteur 21ème siècle, ultra poseur et ne racontant strictement rien...

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Revu avec plaisir ce film que j'aime beaucoup et qui est n'est pas encore assez réhabilité. Vite un bluray !!!

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Il a toujours fait partie de mes préférés et c'est vrai que c'est un immense film. C'est-à-dire que là, Almodovar n'est même plus au stade de sa superbe (atteint les deux trois films précédents), il l'a transcendé pour écrire un cinéma qui est instantanément mythologique. Chaque plan, chaque séquence est pensé ainsi. C'est forcément sublime, d'ailleurs sa narration n'a jamais été aussi maitrisée, c'est d'une limpidité rare alors qu'il y a des tas de récits croisés, mais on sent aussi en voyant le film que le cinéaste touche une sorte de plafond et qu'il va forcément redescendre et que la chute peut être rude.

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Adorable et touchante comédie romantique fifties servies par des comédiens en état de grâce. Certes c'est de la comédie à portes qui claquent, mais les portes sont remarquablement huilées.

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La mélancolie du Clint viellissant est malheureusement plombée par un scénario simpliste, digne d'une note d'intention, qui empêche les sentiments de se déployer comme ils le devraient. Il reste le regard brillant du vieux cow-boy qui sait qu'il ne lui reste pas beaucoup de films à tourner, mais on est loin de la beauté de The Mule.

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Nul, comme quasiment tout ce que fait Anne Fontaine, mais au moins ici ce n'est pas un nul qui te rend fou de rage et te donne envie de casser ta TV. C'est juste un nullet parfois consternant mais qui peut même te faire parfois sourire, tant le message est simpliste, mais mignon. En gros, deux anciens présidents, Sarko et Hollande, se retrouvent par hasard à la campagne et parce qu'ils s'emmerdent, sympathisent et tentent de fonder un nouveau parti. Si Gadebois tente un minimum de créer un personnage, Dujardin est consternant dans ses imitations (ratées, digne d'un Canteloup) de Sarkozy.

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Grosse claque, j'ai adoré, le plus beau film de SF tendance monstre extraterrestre vu depuis Alien. Une merveille de scénario, de jeu, de mise en scène, même la musique, pourtant traditionnelle dans le genre, fonctionne parfaitement. j'ai flippé comme rarement. Je ne comprends pas qu'on puisse, dans les films récents du genre, encenser une daube comme Gravity et passer ce magnifique Life sous silence... D'ailleurs, la fin génialissime laisse la porte ouverte à une suite qui promet d'être aussi différente qu'enthousiasmante, mais je ne crois pas du tout que ce soit en chantier... Si quelqu'un à des infos, je suis preneur...
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sokol
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groil_groil a écrit :
lun. 8 nov. 2021 10:59

et passer ce magnifique Life sous silence... .
On a jamais entendu parler de ce film sorti, pourtant, en 2017
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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groil_groil
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sokol a écrit :
lun. 8 nov. 2021 11:34
groil_groil a écrit :
lun. 8 nov. 2021 10:59

et passer ce magnifique Life sous silence... .
On a jamais entendu parler de ce film sorti, pourtant, en 2017
fou hein.
je me souviens de sa sortie, du fait que Bastien avait aimé je crois, mais c'est passé totalement inaperçu.
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groil_groil a écrit :
lun. 8 nov. 2021 11:36
sokol a écrit :
lun. 8 nov. 2021 11:34
groil_groil a écrit :
lun. 8 nov. 2021 10:59

et passer ce magnifique Life sous silence... .
On a jamais entendu parler de ce film sorti, pourtant, en 2017
fou hein.
je me souviens de sa sortie, du fait que Bastien avait aimé je crois, mais c'est passé totalement inaperçu.
Je l’avais vu à sa sortie aussi. Plutôt sympa mais j’avais trouvé ça tellement programmatique (ça bouffe un peu à tout les râteliers, y compris Gravity justement) qu’il ne m’a pas marqué plus que ça j’avoue. Je me rappelle surtout de la fin, assez retorse.
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