Le Centre de Visionnage : Films et débats
Posté : lun. 15 mars 2021 15:11
@groil_groil est ce que tu peux poster ton top Polanski ? Je suis assez curieux de voir comment tu places "Cul-de-sac" Merci
Les Forum de discussion Allociné ne répondent plus ? Pas grave, Allo-Le-G est là pour vous !
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J'avais beaucoup aimé La Nuit américaine à l'époque, mais maintenant, avec le recul, je me demande si Tirez sur le pianiste n'est pas son meilleur film, pour les raisons que tu évoques. J'aime pas du tout la saga Antoine Doinel, j'ai l'impression que c'est un cinéma qui a toujours un train de retard, et j'ai du mal avec le personnage de Léaud, sorte de fantasme intemporel de la vie germano-pratine (mais j'aime bien l'idée bunuelienne du suiveur un peu spectral dans Baisers volés, cela dit). C'est peut-être plus l'héritage du personnage (avec toutes les multiples déclinaisons du pauvre que ça a amené) que le personnage en soi qui pose problème, mais cette espèce de mix bon-chic bon-genre d'insolence et de légèreté — c'est à ça qu'on reconnait les pitres déguisés en bohèmes lettrés et libidineux du Ve et du VIe arrondissements aujourd'hui — un peu poseur m'ennuie.sokol a écrit : ↑lun. 15 mars 2021 14:14Tirez sur le pianiste (Truffaut, 1960) :
On m'avait dit que ça pouvait être un Truffaut des année 60 qui pouvait me plaire (à propos : je pense que, contrairement à ses copains de la Nouvelle Vague, ses films des années 60 sont mauvais et seulement vers la toute fin des années 60 et surtout durant les années 70 qu'il a réalisé quelques bons).
Bon, celui-ci je l'ai plutôt aimé.
Sachant que son film précédent était "Les 400 coups" (1959) (que je n'aime quasiment pas du tout), je le trouve celui-ci plus libre, plus 'nouvelle vague', plus rapide (au sens de la rapidité godardienne) : durant le visionnage, je me suis posé la question si "Tirez sur le pianiste" (1960) était intérieur à "A bout de souffle" (1960 également). J'avais bien raison : même si les deux films sont sortis en 1960, j'ai vérifié sur Wiki que les prises de vue du film de Godard ont eu lieu du 17 août au 15 septembre 1959 tandis que le film de Truffaut a été tourné du 30 novembre 1959 au 22 janvier 1960. Ce dernier, sans aucun doute a du être plus que impressionné en regardant celui de son camarade : son influence est évidente dans "Tirez sur le pianiste".
Alors,on peut se poser la question : Truffaut, après celui-ci, pourquoi il a fait un film horrible comme "Jules et Jimes" ? Sans doute parce que il s'est rendu compte que "Les 400 coups" (à qui, en terme de mise en scène "Jules et Jim" lui ressemble beaucoup plus qu'à "Tirez sur le pianiste") a eu un succès public nettement supérieur. Donc, à mon opinion, Truffaut s'est plutôt soumis au gout ambiant (l’éternel paradoxe de l'œuf et de la poule contextualisé : est-ce que les films donc les réalisateurs doivent tirer le public vers le haut ou ils doivent se soumettre au gout du public ?).
Ca ne métonne pas que,au milieux des année 60, il a dit à propos de Godard, je le cite : "Jean-Luc Godard n'est pas le seul à filmer comme il respire, mais c'est lui qui respire le mieux. Il est rapide comme Rossellini, malicieux comme Sacha Guitry, musical comme Orson Welles, simple comme Pagnol, blessé comme Nicholas Ray, efficace comme Hitchcock, profond, profond, profond comme Ingmar Bergman et insolent comme personne".
Comme je disais plus haut, plus tard il a fait quelques beaux films (j'ai découvert récemment "Le dernier métro" et c'est vraiment un bon film !!) mais il est évident qu'il a voulu plaire aux plus grand nombre donc, il a risqué beaucoup beaucoup moins que Godard, Rivette ou Rohmer : "Tirez sur le pianiste" est l’exception qui confirme la règle.
1. Le Locataire (1976)
Ah mais tu fais bien comme tu veux !Alors Asky, oui, ça transpire, mais ça se passe durant l'une des plus fortes canicules qu'ait connu les USA, c'est un peu normal, non ?
Merci !groil_groil a écrit : ↑lun. 15 mars 2021 17:01
1. Le Locataire (1976)
2. Rosemary's Baby (1968)
3. Chinatown (1974)
4. Tess (1979)
5. Répulsion (1965)
6. Frantic (1988)
7. The Ghost Writer (2010)
8. Weekend of a Champion (2013)
9. Pirates (1985)
10. Le Bal des vampires (1967)
11. J’Accuse (2019)
12. Le Pianiste (2001)
13. Le Couteau dans l'eau (1962)
14. Cul-de-sac (1966)
15. Lunes de Fiel (1992)
16. La Neuvième Porte (1999)
17. La Vénus à la Fourrure (2013)
18. Oliver Twist (2005)
19. Deux hommes et une armoire (1956)
20. La Jeune Fille et la Mort (1994)
21. D’après une histoire vraie (2017)
22. Cinéma érotique (2007)
23. Macbeth (1972)
24. Carnage (2011)
pas revu Cul de Sac et Le Couteau dans l'eau depuis des lustres ceci-dit
Oui, grand OUI : ce n'est pas à l'américaine, bien évidement que non. Mais c'est problématique, quand meme.asketoner a écrit : ↑jeu. 25 mars 2021 19:51@sokol Est-ce que faire un film peut être une chose juste ? Aristakisian au moins n'est pas dans le déni (le faire comme si à l'américaine), ni dans le semblant. Il prend le pouvoir sur ces images, le temps d'un film (comme Mekas par exemple). (Et Herzog ne coupe peut-être pas le son, mais il commente énormément.)
(Et la parole d'Aristakisian n'est pas tout à fait un commentaire... Poème, essai ou commentaire : ça change beaucoup de choses.)
J'avais vu des images de ce film dans "The story of film" de Mark Cousins (série que je recommande) qui a le mérite de mettre en lumière quelques films "world cinema" souvent un peu plus mis de côté habituellement. Ca m'avait accroché l'oeil tout de suite.
Moi non plus je n'aime pas ses films. Celui-ci encore moins.