Le Centre de Visionnage : Films et débats

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groil_groil
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sokol a écrit :
mer. 28 déc. 2022 11:03
groil_groil a écrit :
mer. 28 déc. 2022 10:16

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Purée il emmène à la campagne le père Rossellini, quand tu vois ça tu réalises qu'il est vraiment, avec deux trois autres, au-dessus de la mêlée. Film magnifique, incroyable de dureté, et à la beauté plastique renversante, aidée certes par son actrice et son île, toutes deux renversantes de beauté aride.
Tu ne l'avais jamais vu ?
Merveille, bien évidemment. Rossellini, très souvent, c'était quelques chose (pour que Godard se pliait devant lui, c'est que... ).
je ne savais plus trop si je l'avais vu et en le voyant j'ai constaté que c'était la première fois.
C'est un peu la version dark de Monika ce film.
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groil_groil
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Revu en famille pour Noël. Déjà la seconde fois pour mon fils, la première pour ma fille, ils adorent tous les deux. Drôle car je n'ai personnellement découvert ce film que récemment - habituellement c'est toujours trop tard de découvrir ces films-là adulte, mais là, ça marche, je l'ai aussitôt et malgré ça adopté comme un "classique" du genre. C'est la patte John Hughes, à n'en pas douter, qui rend ce film si aimable.

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Une journaliste se fait passer pour une prostituée afin d'enquêter sur un serial killer qui les assassine l'une après l'autre dans les faubourgs de la grande fille de Mashhad en Iran. Elle finit par l'identifier et le faire arrêter en mettant sa vie en danger. L'homme est finalement condamné à la peine de mort mais l'opinion populaire lui est favorable. Car dans un pays où être un serial killer est moins grave que de se prostituer pour survivre, il apparait finalement comme un héros, notamment auprès de ses propres enfants, lors d'une scène finale glaçante.
J'ai lu que le film avait pas mal divisé que beaucoup lui reprochaient de la complaisance dans la monstration de la violence par exemple, mais franchement je ne comprends pas, et personnellement j'ai trouvé ce film magnifique, imparable et glaçant. Oui il montre, oui il dénonce, mais n'est-ce pas le propre du cinéma ? Je n'avais pas du tout aimé le premier film du cinéaste mais celui-ci est pour moi un beau et fort geste, aussi bien politique qu'esthétique, et les moyens pour y parvenir n'y sont jamais honteux, toujours dignes. Je ne vois pas au nom de quoi on accepterait la violence gratuite des films d'horreur ou des giallos, et on la rejetterait dès que le film présente un fond (politique, moral) qui accompagne le geste. Tout est question de dosage, je le trouve parfait ici, et de finalité, elle est pour moi plus qu'atteinte.
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sokol
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groil_groil a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 10:34

C'est un peu la version dark de Monika ce film.
Bien vu. mais je ne suis pas un grand fan de "Monika". or celui-ci je l'adore
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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asketoner
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Fireball, Werner Herzog & Clive Oppenheimer, 2020

Werner Herzog et son copain vulcanologue Clive Oppenheimer décident de parcourir le monde à la recherche des météorites et de celles et ceux qui s'y intéressent. On y rencontre, comme toujours chez Herzog, des gens très exaltés, qui consacrent leur vie à des signes infimes et des tâches étranges : ratisser un glacier à la recherche de poussière d'étoile, veiller sur le ciel pour prévoir la prochain collision entre une météorite et la terre, ramasser des cailloux sur le toit d'un stade... Le voyage est intéressant. Le film, lui, souffre de choix atroces, esthétiques et de mise en scène. On dirait que Herzog choisit toujours le pire, par provocation, jusqu'à l'écoeurement. La blague sur la Bavière, la voix-off qui détruit ce qui se passe dans le plan, les survols incessants en drone, la musique mystique, l'insistance gênante vis-à-vis de ses interlocuteurs... Et pourtant ce sont des choix. Et donc on sait ce à quoi on à affaire. Et on peut y penser. Alors le cinéma reste vivant.
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asketoner
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groil_groil a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 10:46
Je ne vois pas au nom de quoi on accepterait la violence gratuite des films d'horreur ou des giallos, et on la rejetterait dès que le film présente un fond (politique, moral) qui accompagne le geste.
Je trouve cette question passionnante, et très sensible en ce moment. Comme si la violence, encadrée par un récit, une pensée, ou distanciée par le propos lui-même, ou tout simplement mise en jeu dans une ensemble de données qui réunies forment un discours, était toujours moins recevable que sous la couverture du genre, qui serait l'autorisation suprême.
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yhi
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 12:34
Je trouve cette question passionnante, et très sensible en ce moment. Comme si la violence, encadrée par un récit, une pensée, ou distanciée par le propos lui-même, ou tout simplement mise en jeu dans une ensemble de données qui réunies forment un discours, était toujours moins recevable que sous la couverture du genre, qui serait l'autorisation suprême.
Peut être que parce que dans pas mal de films de genre, la violence est juste une fin en soi. Et du coup, je ne sais pas si les gens l'acceptent plus facilement, mais en tout cas ceux qui rejettent le concept passent leur chemin directement.
Dans un film qui article un discours, la violence des images vient se poser en moyen/argument qui devient par nature recevable/irrecevable (mais en tout cas discutable) en fonction de ce qu'on pense du point de vue exprimé par le film.

p.ex. Je me sens justifié de critiquer l'histoire des doigts coupés dans Les banshees d'Inisherin, parce que je trouve que ça dessert le récit, ça dessert le propos du film sur l'amitié (qui avant ça je trouvais plutôt réussi), et que ça ressemble plutôt à une escalade un peu gratuite.
A l'inverse, si je vais voir Terrifier 2 en janvier qui m'a l'air d'être du torture porn assez élevé, je ne vais probablement pas le critiquer sur son niveau de violence, puisque si j'y vais c'est bien pour ça. (ou alors ça serait comme de dire que des scènes de sexe sont déplacées dans un porno ^^ )
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sokol
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groil_groil a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 10:46
Je ne vois pas au nom de quoi on accepterait la violence gratuite des films d'horreur ou des giallos, et on la rejetterait dès que le film présente un fond (politique, moral) qui accompagne le geste.
Question : est-ce que tu ne voulais pas plutôt écrire : "... la violence gratuite des mauvais films d'horreurs" car, dans un bon film (d'horreur ou pas d'ailleurs) la violence ne doit jamais être gratuite. Or, si tu pars du principe que tu acceptes la violence gratuite des films d'horreur, effectivement...
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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yhi a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 13:55
Peut être que parce que dans pas mal de films de genre, la violence est juste une fin en soi.
C'est ce qu'on peut appeler de très mauvais films, tout court.
yhi a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 13:55
mais en tout cas ceux qui rejettent le concept passent leur chemin directement.
Encore heureux ! Comment peut-on accepter un tel 'concept' ??
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 12:34
Je trouve cette question passionnante, et très sensible en ce moment. Comme si la violence, encadrée par un récit, une pensée, ou distanciée par le propos lui-même, ou tout simplement mise en jeu dans une ensemble de données qui réunies forment un discours, était toujours moins recevable que sous la couverture du genre, qui serait l'autorisation suprême.
Ni dans l'un ni dans l'autre ! C'est si simple que ça.
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groil_groil a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 10:46
Je n'avais pas du tout aimé le premier film du cinéaste
Tu parles de "Border" ? Je l'avais beaucoup aimé (je le mettrais au même niveau qu'un "It follows" ou "Les Bonnes Manières"). Et s'il est contraire à celui que tu viens de voir, ça me rassure encore plus dans mon choix de ne pas aller le voir le dernier
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sokol a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 14:21
asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 12:34
Je trouve cette question passionnante, et très sensible en ce moment. Comme si la violence, encadrée par un récit, une pensée, ou distanciée par le propos lui-même, ou tout simplement mise en jeu dans une ensemble de données qui réunies forment un discours, était toujours moins recevable que sous la couverture du genre, qui serait l'autorisation suprême.
Ni dans l'un ni dans l'autre ! C'est si simple que ça.
On ne doit pas parler de la même chose. Il y a une violence inouïe dans Salo par exemple. Et elle est gratuite, puisqu'elle est fasciste (c'est-à-dire qu'elle ne cherche pas à se justifier, seulement à s'exercer et s'établir comme loi).
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 15:22

On ne doit pas parler de la même chose. Il y a une violence inouïe dans Salo par exemple. Et elle est gratuite, puisqu'elle est fasciste (c'est-à-dire qu'elle ne cherche pas à se justifier, seulement à s'exercer et s'établir comme loi).
Je pense qu'on parle vraiment de la même chose, le fait de prendre Salo en exemple le prouve : non seulement Salo est une exception qui confirme la règle, c'est à dire une provocation inégalée dans l'histoire du cinéma (la preuve : il n’y a jamais eu d’enfants de Salò), de surcroit payé au prix fort de la vie du créateur, mais dans Salo, plus que la violence, c'est notre inhumanité qui nous est jeté à la figure.
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sokol a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 16:23
asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 15:22

On ne doit pas parler de la même chose. Il y a une violence inouïe dans Salo par exemple. Et elle est gratuite, puisqu'elle est fasciste (c'est-à-dire qu'elle ne cherche pas à se justifier, seulement à s'exercer et s'établir comme loi).
Je pense qu'on parle vraiment de la même chose, le fait de prendre Salo en exemple le prouve : non seulement Salo est une exception qui confirme la règle, c'est à dire une provocation inégalée dans l'histoire du cinéma (la preuve : il n’y a jamais eu d’enfants de Salò), de surcroit payé au prix fort de la vie du créateur, mais dans Salo, plus que la violence, c'est notre inhumanité qui nous est jeté à la figure.
Je ne sais pas, je crois que parler d'exception c'est refuser la persistance de cette pensée aujourd'hui. Or Pasolini lui-même a travaillé cette question de la violence (et de l'inhumanité) avant Salo déjà. Ca n'est pas arrivé comme ça. C'est dans son théâtre aussi, ses cinq pièces écrites alors qu'il avait un ulcère à l'estomac et qu'il pensait mourir. Orgie par exemple est une pièce insoutenable et pourtant si on la soutient on voit quelque chose que personne n'a jamais voulu montrer à ce point. Donc ça n'est pas une exception mais une révélation progressive.
Et ma question est finalement celle-ci, à la suite de groil : qu'est-ce qui fait qu'on trouve Salo insoutenable, que les gens sortent, disent avoir vomi, etc, et que par contre on tient sans problème devant toutes les horreurs infligées par ailleurs, sans pensée pour les soutenir, juste avec le style ou la stylisation, ou le genre (comme le giallo, le thriller, etc...) pour les couvrir (les absoudre).
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yhi
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J'en reviens à ce que je disais avant, mais il me semble que Salo est insoutenable car bien qu'étant de fiction, il se veut décrire une certaine réalité qui est au moins en partie la notre. Quand les gens vont voir du genre c'est souvent pour le pur divertissement et on prend plus facilement plus de recul devant ce genre de fictions. "Si le thriller est violent, peu m'importe, c'est une histoire inventée, ça ne fait pas partie de ma réalité."

Si les films qui veulent de frapper fort utilisent souvent la mention "inspirée d'une histoire vraie" c'est bien pour essayer de faire passer cette frontière au spectateur il me semble.
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asketoner
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yhi a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 18:51
Quand les gens vont voir du genre c'est souvent pour le pur divertissement et on prend plus facilement plus de recul devant ce genre de fictions.
Justement, cette question du "plus de recul" est compliquée, je trouve.
Il faudrait savoir ce qu'on entend par recul, finalement. S'il ne s'agit pas plutôt de déni ou d'indifférence.
"Si le thriller est violent, peu m'importe, c'est une histoire inventée, ça ne fait pas partie de ma réalité."
Voilà donc une réponse.
En fait, on va voir un film où l'on ne va rien voir. On va au cinéma, dans ce cas, pour surtout ne rien voir.
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groil_groil
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Les enfants pliés de rire du début à la fin, quel bonheur...
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 12:34
groil_groil a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 10:46
Je ne vois pas au nom de quoi on accepterait la violence gratuite des films d'horreur ou des giallos, et on la rejetterait dès que le film présente un fond (politique, moral) qui accompagne le geste.
Je trouve cette question passionnante, et très sensible en ce moment. Comme si la violence, encadrée par un récit, une pensée, ou distanciée par le propos lui-même, ou tout simplement mise en jeu dans une ensemble de données qui réunies forment un discours, était toujours moins recevable que sous la couverture du genre, qui serait l'autorisation suprême.
Merci d'avoir soulevé ça, car c'est une question qui m'intéresse aussi beaucoup. J'ai lu tous vos échanges, ils sont très intéressants, mais je ne suis pas d'accord avec Sokol sur le fait qu'on accepte la violence non gratuite et qu'on n'accepte pas la gratuite, c'est plus complexe que cela (je ne veux pas dire que ta pensée ne l'est pas hein :D ) mais si on va dans ton sens, ça voudrait dire qu'on accepte la violence dans les bons films et pas dans les mauvais, et ce n'est pas le cas.
Je pense qu'on accepte la violence dans les films d'horreur et giallos d'abord car elle en est le sujet principal, on sait ce qu'on va voir en somme, comme si on s'y préparait, mais aussi car elle y est tellement stylisée, qu'elle est quasiment déréalisée. Elle devient une esthétique. Et je pense que dans le cas du cinéma d'auteur, la violence est rejetée (notamment par la critique bizarrement (enfin, pas si bizarrement que ça en fait)) car elle nous met face à la réalité de la société. Je ne sais pas vous, ou si c'est moi qui devient parano, mais je trouve que la société n'a jamais été aussi violente qu'en ce moment, à tous points de vue, et qu'inconsciemment ou pas, le spectateur rejette la violence dans le cinéma d'auteur traditionnel car elle le met face à la réalité de la société qu'elle a du mal à accepter (c'était déjà un peu le cas de Tori & Lokita, non ? ;) )
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TOP PATRIMONIAL 2022

1. Ordet - Carl-Theodor Dreyer – 1955
2. Stromboli - Roberto Rossellini – 1950
3. Les Plus Belles Années de notre Vie - The Best Years of Our Lives - William Wyler – 1947
4. Maternité Eternelle - Chibusa yo eien nare - Kinuyo Tanaka – 1955
5. Break-Up - L'uomo dei cinque palloni - Marco Ferreri – 1969
6. Les Rebelles du Dieu Néon - Qing shao nian nuo zha - Tsai Ming-liang – 1992
7. Anthropophagous - Antropophagus - Joe d'Amato – 1982
8. Dites-lui que je l'aime - Claude Miller – 1977
9. La Lettre Inachevée - Neotpravlennoe Pismo - Mikhaïl Kalatozov – 1961
10. Judex - Louis Feuillade – 1917
11. Maurice - James Ivory – 1987
12. Le Malin - Wise Blood - John Huston – 1979
13. Fait Divers - Claude Autant-Lara – 1923
14. L'Obsédé - The Collector - William Wyler – 1965
15. Nuit de Folie - Adventures in Babysitting - Chris Columbus – 1988
16. La Princesse Errante - Ruten no ōhi - Kinuyo Tanaka – 1960
17. Jardins de Pierre - Gardens of Stone - Francis Coppola – 1988
18. Passion - Jean-Luc Godard – 1982
19. Quand une femme monte l'escalier - Onna ga kaidan wo agaru toki - Mikio Naruse – 1960
20. Passion Fatale - The Great Sinner - Robert Siodmak – 1950
21. Le Futur est Femme - Il Futuro e Donna - Marco Ferreri – 1984
22. Meurtre à Montmartre - Reproduction Interdite - Gilles Grangier – 1957
23. Non Coupable - Henri Decoin – 1947
24. Les Mains d'Orlac - Mad Love - Karl Freund – 1935
25. L'Enfant du Diable - The Changeling - Peter Medak – 1980

Un de mes tops préférés, et le dernier de l'année, le Top Patrimonial, qui rassemble les 25 films que j'ai préférés cette année qui ne soient pas des nouveautés (il faut que les films aient plus de 10 ans pour pouvoir concourir) et que j'ai découverts cette année.
Une année 2022 où mon emploi du temps a fait que j'ai vu moins de films que d'habitude, compteur à 435.
J'espère que cette liste vous donnera envie d'en découvrir un ou deux.
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yhi
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groil_groil a écrit :
ven. 30 déc. 2022 08:14
car elle le met face à la réalité de la société qu'elle a du mal à accepter
Ca probablement souvent vrai, mais si on généralise, ça remettrait la faute sur le spectateur. Je dirais que dans le cinéma d'auteur, la violence le met face à une vision de la réalité de la société qu'elle a du mal à accepter. Le spectateur a quand même le droit de ne pas adhérer à cette vision. (Je ne veux pas parler pour Sokol, mais je pense que sur Tori et Lokita c'est le fond du problème, il n'y croit pas. - Moi non plus en tout cas).
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Au Coeur des volcans, requiem pour Katia et Maurice Krafft, Werner Herzog, 2022

Voilà un documentaire valable réalisé à partir des images tournées par le couple de vulcanologues Katia et Maurice Krafft. Werner Herzog ne nous épargne pas sa voix-off redondante et volontiers morale, mais qui au moins n'a rien de convenable, contrairement à celle de Sara Dosa, l'autre documentariste s'étant emparée des mêmes images pour composer un film mièvre nommé Fire of Love. Le film de Sara Dosa est sorti en salles, elle n'a pourtant pas fait Fitzcarraldo à ce que je sache, et celui de Herzog s'est contenté de la télé.
C'est intéressant de voir deux cinéastes disposer des mêmes images et de la même histoire et de les donner à voir si différemment. Sara Dosa fait du feel-good, Herzog, du too-much. Je préférerais toujours le too-much. Au moins les intentions sont claires, on sait à quoi on a affaire - et à qui. C'est assez émouvant de voir le documentaire d'Herzog s'attarder sur les images de la voiture tombée dans un ravin, hissée patiemment à l'aide d'une corde au milieu de la forêt. Comment ne pas penser au bateau de Fitzcarraldo ? Comment ne pas penser aussi à l'homme de La Soufrière, déterminé à rester chez lui alors que le volcan voisin est prêt à rentrer en éruption d'un instant à l'autre, quand on voit les Krafft quitter tranquillement une île qui quelques minutes plus tard sera entièrement pulvérisée par le volcan qui l'a créée ?
Cette manière de toujours se tenir au bord du gouffre (magnifique séquence où Maurice Krafft longe une route à moitié effondrée), de se risquer sans cesse, de s'embourber, de se passionner à la fois pour le cosmos et pour l'homme, de ne jamais séparer l'un et l'autre, de rencontrer l'un dans l'autre, c'est précisément ce qu'a expérimenté Herzog dans sa vie de cinéaste. Il se reconnaît dans ce couple, on le retrouve en eux, à présent qu'il vieillit. Avec cette seule différence : Herzog n'a presque jamais parlé d'amour. A-t-il vécu cette existence inouïe dans la solitude ? En parcourant les images tournées par les Krafft, difficile de ne pas penser que leur aventure n'a été possible que parce qu'ils étaient deux à désirer la vivre.
len'
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 18:34
Et ma question est finalement celle-ci, à la suite de groil : qu'est-ce qui fait qu'on trouve Salo insoutenable, que les gens sortent, disent avoir vomi, etc, et que par contre on tient sans problème devant toutes les horreurs infligées par ailleurs, sans pensée pour les soutenir, juste avec le style ou la stylisation, ou le genre (comme le giallo, le thriller, etc...) pour les couvrir (les absoudre).
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asketoner a écrit :
jeu. 29 déc. 2022 18:34

Et ma question est finalement celle-ci, à la suite de groil : qu'est-ce qui fait qu'on trouve Salo insoutenable, que les gens sortent, disent avoir vomi, etc, et que par contre on tient sans problème devant toutes les horreurs infligées par ailleurs, sans pensée pour les soutenir, juste avec le style ou la stylisation, ou le genre (comme le giallo, le thriller, etc...) pour les couvrir (les absoudre).
La gratuité de la violence.

ps: Une des scène de «Fumer fait tousser » traite exactement de ça : après avoir écouté la première histoire (une des pires d’ailleurs), une des filles de l’équipe dit : ah bon, c’est tout ? (or, elle avait sauté au plafond parce que quelque chose avait bougé derrière un petit arbuste)
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Joyland, Saim Sadiq

Les cinq premières minutes sont très poétiques, la suite est plus banale (le réalisateur n'a pas beaucoup d'idées pour filmer la transformation de son héros coincé en danseur de cabaret amoureux), puis la fin devient glauque (le scénario annule tout ce que le film a tenté de mettre en place).
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cyborg
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Pour qui connait bien l’œuvre de Dupieux, nombre de motifs ponctuant Fumer Fait Tousser sembleront familiers : de l'enfant regardant à travers les jumelles (Rubber) à l'oeil crevé (Au Poste) en passant par le slasher (Le Daim) ou ses premières amours de marionnette (Flat Eric)... ici remélangés dans ce qui semble être un clin d’œil à la culture japonaise (les "Super Sentai") mais qui semble plus véritablement lorgner -comme à son habitude- vers les Etats-Unis et les films de super héros.

En composant son film comme une somme de narration, Dupieux trouve le moyen de contourner sa faiblesse principale : une certaine difficulté à faire durer ses récits et à amplifier ses idées, toujours aussi géniales que délirantes prisent individuellement. C'était bien là la faiblesse de son précédent film paru il y a quelques mois à peine, Incroyable Mais Vrai, qui tout en démarrant de façon très excitante peinait à tenir la longueur et se terminait d'une façon particulièrement bâclée. Incroyable Mais Vrai aurait ainsi tout à fait pu exister dans une version brève au sein de Fumer Fait Tousser. Et plus encore car il traitait non seulement d'un rapport au temps mais surtout de la vanité des corps. C'est exactement cette place centrale du rapport au corps et à la chair, avec la Technè en ligne de mir, qui sert de fil rouge à tous les récits se croisant durant Fumer Fait Tousser. Les explosions sanglantes, la broyeuse de la scierie, la cellule d'isolement conduisant à la folie, la cigarette... sont tout autant de contre-point à la pudibonderie des super héros, à leur corps aseptisés et à l'inquiétant manque d'aspérité de leurs costumes.

C'est ici que se trouve la véritable évolution du cinéma de Dupieux qui semble, dans ses deux derniers films, vouloir cesser de faire "de l'absurde pour l'absurde" mais se tourner vers une certaine satire de notre époque. "Changement en cours" nous assène la fin, sans que ne soit bien défini ni quoi ni quand ni comment... Si sa première tentative péchait par sa simplicité, elle est ici plus intéressante car plus pointilliste dans son approche. Ceci, bien sur, sans oublier son humour ravageur (il y avait longtemps que je n'avais pas tant ri au cinéma) et ni son esthétique caractéristique, que lui seul sait concevoir au sein du cinéma français. Je suis ainsi particulièrement curieux de découvrir la prochaine de ses créations cinématographiques.

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Considéré comme une pierre angulaire de la screwball comedy, La Joyeuse Suicidée est pourtant particulièrement ronronnant dans la majorité de son déroulé, même si son dernier tiers (quart même, peut être ?) s'emballe un peu, durant lequel chacun fini par en prendre pour son grade (justifiant alors son titre de "Nothing sacred"). Le plus intéressant, près d'un siècle après sa création, est de voir aujourd'hui un film en technicolor... dont la colorimétrie qui pourrait nous paraitre délirante (en vue des progrès réalisé en la question) n'est pas sans me rappeler les filtres numériques (instagram...) contemporains.


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"Il m'a sauvé en me faisant rire" nous dit la réalisatrice au début du film.

Plus tard, lorsque Kimi est à l’hôpital psychiatrique, une scène semble lui répondre : Marusya essaye de le faire rire mais n'y parvient pas, aucun sourire ne vient éclairer le visage de Kimi en retour.

Cette scène ne dure que quelques secondes mais illustre parfaitement la construction de ce bouleversant documentaire intimiste. Il y a ici l'amour comme l'idée d'un miroir : non pas forcément quelle image me renvoie le miroir, mais comment je me projette sur ce miroir. C'est ainsi que commence la relation de Marusya et de Kimi qui reconnaissent chez l'autre ce qu'ils voient chez eux (le mal-être) et les signes d'appartenance qu'ils affichent dans le monde (le grunge).

Deux éléments viendront distordre ces reflets, pour l'un cela sera la rencontre avec la drogue (la vraie, la dure, qu'on s'injecte) pour l'autre ce sera le cinéma (celui qu'on pense, qu'on construit). L'un va en mourir et l'autre sera sauvée. A la puissance de l'amour se double la puissance de l'art et de la création (le cynisme ferait dire que la vraie différence est celle de l'argent et de classe sociale, elle même ne nous cachant pas qu'elle est issue d'une "bonne famille", sans pour autant s’appesantir mais orientant forcément la lecture ultérieure de la suite du film).

Nous suivons son film et donc son histoire à elle, et le documentaire de suivre cette évolution : de l'accumulation d'images filmées à l'arrache au début du film apparaissent progressivement des plans plus construits laissant transparaitre un rapport à ce qui se joue sous nos yeux et qui, de surcroit, sont ponctuées de grandes idées de cinéma (je pense à la première apparition du voisin cadavérique juste après l'annonce de la mort clinique-réanimation de Kimi, générant un profond trouble chez le spectateur). Comme le dit Asketoner, il est vrai qu'il manque quelques scènes au début pour rendre le film plus immédiatement fort, mais c'est au final précisément cette absence, cette imperfection, qui permet d'obtenir un film juste.

L'image du miroir revient plus tard dans le film, lorsque Marusya imagine son reflet dans la fenêtre de la barre d'immeuble en face de la sienne et l'histoire qui aurait pu être celle de leur vie : que se serait-il passé s'il n'y avait pas eu la drogue, si il n'y avait pas eu le cinéma ? Tandis qu'il a choisi la vie chimique, elle a choisi la vie numérique (des images numériques, du moins), qui seront la seule façon de le sauver lui aussi, virtuellement, brutalement, sans fioriture, sans fard : les archives des cicatrices de Kimi finiront par envahir pleinement l'écran et de devenir la texture même de l'image.

Ceci exactement avant la dernière séquence durant laquelle les barres d'immeubles finissent par s'effondrer sur elles-même par l'effet -véritablement- miroir posé sur les images de drone, jusqu'à la réduction des immeubles à une portion congrue flottant dans le ciel. Ce final cathartique, porteur d'une profonde émotion, dans laquelle la voix de la réalisatrice répond à une vieille lettre d'amour de Kimi, est un geste d'une puissance extrême envers la vie et envers le cinéma. En se détachant du sol, flottant dans son propre espace pictural, le deuil se retrouve réduit à portion congrue, "acceptable", observable, tout en adoptant la forme d'un nouveau cosmos porteur d'une vie propre et d'un infini potentiel.

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I comme Iran - Sanaz Azari

Une large sélection de film de réalisatrices Iraniennes, nommée Films From Iran For Iran, sont mis à disposition en ligne ici https://www.another-screen.com/films-from-iran-for-iran. Parmi ceux-ci, I comme Iran, de la réalisatrice Sanaz Azari, vivant il me semble en Belgique (à la vue des soutiens reçus par le film).
Azari parle le persan (le farsi) mais ne sait ni l'écrire ni le lire. Le film de 50 minutes se compose de sa "première leçon" durant laquelle un professeur lui enseigne les formes des lettres et de l'écriture, tout en se servant d'un vieux manuel scolaire, de craies et d'un tableau noir. Les digressions sont légions, conjuguant cette leçon à des idées politiques, historiques, intimes, mêlant la puissance du langage à celui de la révolution possible. Le film est très simple mais très beau et parvient à intéresser du début à la fin malgré la légèreté de son dispositif.

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Reisender Krieger - Christian Schocher

A quoi ressemblerait un road-movie dans un pays enclavé et aussi petit que la suisse ? Alain Tanner avait déjà tenté l'expérience avec Messidor en 1978. Celui-ci buttait sans cesse sur les frontières montagneuses du pays mais était porté par l'énergie d'une rébellion adolescente. En 1981, exit l'adolescence, nous suivons un représentant de commerce dans la 50aine, errant dans la Suisse alémanique pour vendre un produit de beauté semblant tout aussi médiocre que lui. Le film de Christian Schocher est un digne héritier de la moderne incommunicabilité Antonionnienne que l'on aurait croisé avec la grisaille humide et la démesure d'un Béla Tarr fin de carrière.

Ici point de départ et point d'arrivée sont les mêmes, détournant les règles du road-movie ouvert vers l'inconnu et le changement (le réalisateur revendiquant quant à lui une relecture moderne de l'Odysée d'Homère, croisé avec l'Ulysse de Joyce, rien que ça) mais qui se transforme en prétexte à essayer de circonscrire un monde et une époque.

Le résultat est aussi déprimant que fascinant, longue dérive entre villes modernes et zones commerciales se concluant par des errements nocturnes alcoolisées de bars en bars. Tout au long du film notre héros rencontre de nombreux individus très différents, chacun porteur d'une certaine approche de la vie et du monde, du hippie libidineux à la famille de paysan ou encore une féministe désabusée. On ne sait jamais bien si les choses sont écrites ou improvisées, donnant l'impression que tout pourrait surgir à tout moment, le meilleur comme le pire. Le style, entre cinéma direct et cinéma documentaire, se joue précisément de sa propre existence, la propre présence de l'équipe de tournage étant régulièrement manifesté par les passants tandis que le personnage principal justifie l'existence d'une trame narrative aussi vague que la vie qu'il incarne. La parole tient une place centrale dans le film, de nombreuses discussions devenant témoignages d'un temps, d'une époque, d'une pensée, donnant l'impression d'une mal-aimable négociation permanente sur le statut des choses et de la vie.

Je ne sais pas pourquoi ce réalisateur et ce film est si méconnu -le film fut longtemps invisible semble-t-il- mais il mérite totalement un coup d'oeil et une rédécouverte par le plus grand nombre.
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yhi
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Mon top Patrimonial des films découverts cette année.
Encore une fois, ça me fait plaisir de réunir ce genre de liste bilan parce que bien que j'ai souvent l'impression d'être blasé et de ne plus apprécier grand chose, ça fait quand même une quarantaine de films vraiment sympas.
Certains titres sont datés 2022, ce sont ceux qui n'ont pas eu le droit à une sortie salle cette année (ça sera soit 2023, soit perdus dans les limbes de la non-distribution)

Le top du top :

Tommy guns - Conceiçao Carlos , 2022
Un homme à abattre - Coutinho Eduardo , 1984
Une longue journée qui s'achève - Davies Terence , 1992
Le souffle au cœur - Malle Louis , 1971
Zazie dans le métro - Malle Louis , 1960
Happy Sweden - Östlund Ruben , 2009
L'ami de mon amie - Rohmer Eric , 1987

Les autres très bons :

Fragile come le monde - Azevedo Gomes Rita , 2001
L'âge d'or - Bunuel Luis , 1930
Trenque Lauquen - Citarella Laura , 2022
Tous les matins du monde - Corneau Alain , 1991
L'île - Damian Anca , 2022
Time to love - Erksan Metin , 1965
Et vogue le navire... - Fellini Federico , 1983
Gueule d'amour - Grémillon Jean , 1937
Fay Grim - Hartley Hal , 2007
Les révoltés de l'an 2000 - Ibanez Serrador Narciso , 1976
La femme scorpion - Itô Shun'ya , 1972
Mère Jeanne des anges - Kawalerowicz Jerzy , 1961
Ma vache et moi - Keaton Buster , 1925
Equus - Lumet Sidney , 1977
Le prêteur sur gages - Lumet Sidney , 1965
Black moon - Malle Louis , 1975
Le feu follet - Malle Louis , 1963
Milou en mai - Malle Louis , 1990
Chaînes conjugales - Mankiewicz Joseph L. , 1949
Anatomie d'un rapport - Moullet Luc, Pizzorno Antonietta , 1976
Singapore sling - Nikolaïdis Nikos , 1990
Elena et les hommes - Renoir Jean , 1956
Le beau mariage - Rohmer Eric , 1982
Main basse sur la ville - Rosi Francesco , 1963
Unrest - Schäubin Cyril , 2022
Light sleeper - Schader Paul , 1992
… era erera baleibu izik subua aruaren … - Sistiaga Jose-Antonio , 1970
Interdit aux chiens et aux italiens - Ughetto Alain , 2022
Gerry - Van Sant Gus , 2002
Qui veut tuer Jessie ? - Vorlicek Vaclav , 1966
Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été - Wertmüller Lina , 1974
Friendship's death - Wollen Peter , 1987
N°7 Cherry lane - Yonfan , 2021
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Mr-Orange
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Mon top 15 hors 2022 des films vus l'année précédente :
1. La Sentinelle — Arnaud Desplechin — 1992
2. Tout va bien — Jean-Luc Godard — 1972
3. Stranger than Paradise — Jim Jarmusch — 1984
4. La Folle ingénue — Ernst Lubitsch — 1946
5. Énorme — Sophie Letourneur — 2019
6. Glass — Hong Sang-Soo — 2018
7. Passe ton bac d'abord — Maurice Pialat — 1979
8. Conte d'automne — Éric Rohmer — 1998
9. Les Nuits de la pleine lune — Éric Rohmer — 1984
10. France — Bruno Dumont — 2021
11. Le Corbeau — Henri-Georges Clouzot — 1943
12. L'Amour l'après-midi — Eric Rohmer — 1972
13. Barcelona — Whit Stillman — 1994
14. Les Derniers jours du disco — Whit Stillman — 1998
15. L'Homme invisible — James Whale — 1933

Et 2022 :
1. Licorice Pizza — Paul Thomas Anderson
2. Nope — Jordan Peele
3. Contes du hasard et autres fantaisies — Ryusuke Hamaguchi
4. Les Passagers de la nuit — Mikhaël Hers
5. La Nuit du 12 — Dominik Moll
6. Azuro — Matthieu Rosé
7. Viens je t'emmène — Alain Guiraudie
8. Red Rocket — Sean Baker
9. Sans filtre — Ruben Östlund
10. Rien à foutre — Julie Lecoustre et Emmanuel Marre

Je sais que ça n'a pas beaucoup de sens de raisonner en découpage annuel mais je n'ai pas été très emballé par ce cru. :D Peut-être est-ce parce que, en raison de la pandémie, on a eu un report de beaucoup d'excellents films en 2021, qui était une année assez exceptionnelle (m'a-t-il semblé). Après, j'ai raté le Serra, qui aurait peut-être rehaussé mon avis, ainsi que le Mungiu.

Sinon @groil_groil , si tu es à la recherche de rétrospectives d'œuvres courtes en 2023 je te recommande celle de Whit Stillman, qu'on apparente assez souvent à Woody Allen. :D
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sokol
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cyborg a écrit :
sam. 31 déc. 2022 14:45
C'est ici que se trouve la véritable évolution du cinéma de Dupieux qui semble, dans ses deux derniers films, vouloir cesser de faire "de l'absurde pour l'absurde" mais se tourner vers une certaine satire de notre époque.
"Steak" c'était déjà ça. Mais Dupieux n'a pas pu (su ?...) continuer.

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cyborg a écrit :
sam. 31 déc. 2022 14:45
"Changement en cours" nous assène la fin, sans que ne soit bien défini ni quoi ni quand ni comment...
C'est Godard qui disait dans son tout dernier interview que nos sociétés sont obsédées par les virus : "Changement en cours", en quelque sorte, en est un.
cyborg a écrit :
sam. 31 déc. 2022 14:45
(il y avait longtemps que je n'avais pas tant ri au cinéma)
Pareil !! (de surcroit, jétais bien servi : à coté de mon, il y avait une momone * qui passait son temps à dire : mais c'est pas vrai !! :D et à engueuler sa fille de 14-15 ans qui avait, apparemment, choisi ce film, en partant de son affiche ou de sa BA :D (une comédie marrante quoi avec des super héros)

* la momone est une bonne femme d'une quarantaine voir cinquantaine d’année, haut en couleur, en poids et en tout ce qu'on veut :lol:
Modifié en dernier par sokol le lun. 2 janv. 2023 09:44, modifié 2 fois.
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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asketoner
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Sous les toits de Paris, René Clair, 1930

J'aime beaucoup la façon dont est représenté le chanteur de rue, comment les gens s'organisent autour de lui, l'émotion de ce petit rassemblement où tant de choses se jouent (un vol, une rencontre amoureuse, une rivalité). J'aime aussi la première soirée, quand tout le monde dérive de façon si légère d'une personne et d'un bar à l'autre, sans contenance, presque sans décider, au gré du hasard et des rapports de forces. Sinon, c'est un peu lent et j'ai souvent pensé à autre chose.

Et puis, hier à 19h, la séance était pleine pour :

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L'espoir de ceux qui n'en ont plus.
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sokol
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asketoner a écrit :
lun. 2 janv. 2023 09:43

L'espoir de ceux qui n'en ont plus.
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Stalker : "Ce n’est pas vrai, vous vous trompez. Un Stalker n’a pas le droit d’entrer dans la Chambre. Ni d’aller dans la Zone dans un but intéressé. Souvenez-vous de Porc-èpic. (…) Mais ne m’enlevez pas ce qui est à moi. On m’a déjà tout pris derrière les barbelés. Ce qui m’appartient est ici-même, dans la Zone ! Mon bonheur, ma liberté, ma dignité, tout est là. Je conduis ici des gens comme moi, des malheureux. (…) Et personne d’autre que moi ne peut les aider. Moi, je peux, moi, la larve ! J’en pleure de bonheur, de les aider ! C’est tout, je ne veux rien de plus".
Modifié en dernier par sokol le lun. 2 janv. 2023 10:30, modifié 1 fois.
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donc, au fond, "Stalker" est une une transposition très sophistiquée de la Bible
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sokol a écrit :
lun. 2 janv. 2023 10:24
donc, au fond, "Stalker" est une une transposition très sophistiquée de la Bible
Mais oui, de toute façon c'est une initiation au sens sacré du terme. La zone prend toutes les définitions du sacré d'ailleurs.

Ce qui m'a intéressé cette fois, et que je ne voulais pas vraiment savoir les autres fois, c'est que l'écrivain et le professeur ont eu eux-mêmes, comme le stalker, l'ambition de conduire ou guider les humains vers une vérité plus grande. Et l'écrivain a été déchu - il dit que finalement ce sont les gens qui l'ont fait à son image, contrairement à ce qu'il espérait. Et le professeur n'a pas encore tout à fait renoncé - il garde une petite bombe dans son sac au cas où, pour pouvoir priver l'humanité de ce qu'elle ne saura jamais utiliser correctement selon lui. En fait, le stalker est exactement comme les deux hommes qu'il conduit dans la zone. Sauf qu'il espère encore. Et en rentrant chez lui, après cette aventure, il se met à pleurer, parce que c'est si difficile de porter seul l'espoir de l'humanité, porter seul la croyance. Heureusement, sa fille est magicienne et dissimule ses tours sous le passage des trains.
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asketoner a écrit :
lun. 2 janv. 2023 10:49
Mais oui, de toute façon c'est une initiation au sens sacré du terme. La zone prend toutes les définitions du sacré d'ailleurs.

Ce qui m'a intéressé cette fois, et que je ne voulais pas vraiment savoir les autres fois, c'est que l'écrivain et le professeur ont eu eux-mêmes, comme le stalker, l'ambition de conduire ou guider les humains vers une vérité plus grande. Et l'écrivain a été déchu - il dit que finalement ce sont les gens qui l'ont fait à son image, contrairement à ce qu'il espérait. Et le professeur n'a pas encore tout à fait renoncé - il garde une petite bombe dans son sac au cas où, pour pouvoir priver l'humanité de ce qu'elle ne saura jamais utiliser correctement selon lui. En fait, le stalker est exactement comme les deux hommes qu'il conduit dans la zone. Sauf qu'il espère encore. Et en rentrant chez lui, après cette aventure, il se met à pleurer, parce que c'est si difficile de porter seul l'espoir de l'humanité, porter seul la croyance. Heureusement, sa fille est magicienne et dissimule ses tours sous le passage des trains.
:jap: :jap: :jap:

C'est l'histoire d'Adam et Eve (lui, Adam; sa femme, Eve : il faut vraiment prêté attention à ce qu'elle dit : de surcroit, c'est la seule qui s'adresse directement aux spectateurs ! - pas si macho que ça Tarko :D, il donne un rôle unique à une femme, c'est dire !! ). Et l'histoire de leur enfant. Une mutante. Normal, puisque le film est une mutation de la Bible (l'Apocalypse a déjà eu lieu : le texte qui défile sur l'écran au début du film).
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Mr-Orange a écrit :
dim. 1 janv. 2023 10:51
Mon top 15 hors 2022 des films vus l'année précédente :
1. La Sentinelle — Arnaud Desplechin — 1992
2. Tout va bien — Jean-Luc Godard — 1972
3. Stranger than Paradise — Jim Jarmusch — 1984
4. La Folle ingénue — Ernst Lubitsch — 1946
5. Énorme — Sophie Letourneur — 2019
:love: :love: :love:

Et voici 5 films que je peux re(re)(re)voir sans aucun problème !
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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O Som da terra a tremer, Rita Azevedo Gomes, 1990

Dans Qui a part nous ? de Jonas Trueba, deux adolescents entrent à la Cinémathèque et s'assoient devant un film de Rita Azevedo Gomes. La séquence est très courte, mais elle m'a donné envie de découvrir cette cinéaste.
O som da terra a tremer (le son de la terre qui tremble) commence comme un Duras. Des personnages figés comme des cadavres qui citent André Gide ou parlent du malheur en écarquillant les yeux. Mais après trente minutes un peu pénibles, le film change de direction, ou plus précisément se diffracte (car il annonçait ce changement depuis le début), en suivant l'itinéraire d'un jeune marin, héros du roman que n'écrira jamais le premier personnage principal. Soudain, la mise en scène devient extrêmement lyrique, et laisse exploser l'amour, son espoir, son désespoir, dans une série de plans aux couleurs fascinantes. On quitte le gris-brun des intérieurs de la haute bourgeoisie pour le bleu tonitruant de la mer. Tout le secret est là : même les gens les plus riches du monde et les plus cultivés rêvent d'une rencontre qui changera leur vie, animera leur coeur, leur corps et leur esprit.
Les deux mondes, peu à peu, se mélangent, finissant par se croiser autour d'un livre oublié sur une table, à l'intérieur de laquelle le marin a écrit une lettre, que l'écrivain découvre, comme s'il était lui-même un personnage, alors qu'il est censé être l'auteur de tout ce que nous voyons.
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Bonne année les amis !

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Dernier film vu en 2022, et avec les enfants bien sûr qui le découvraient. J'ai étonnamment trouvé ça mieux que dans mon souvenir. Je me souvenais d'un truc poussiéreux au possible, ça ne l'est pas tant que ça, disons que c'est un équivalent français de La Panthère Rose et que même si les enjeux sont faibles, ça bouge tout le temps.

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Directeur de l'Alliance Française à Irkoutsk en Sibérie, le Gillou est accusé à tort de pédophilie et d'inceste sur sa propre fille. C'est une invention de toute pièce du FSB qui croit voir en lui un espion; il est emprisonné puis, alors qu'il s'est évadé et qu'il est en cavale (pendant plus de la moitié du film), victime d'une gigantesque chasse à l'homme alors qu'il tente à tout prix (mais il est très grand) de quitter le pays. J'adore les films d'espionnage (même si ce n'en est pas vraiment un) et celui-ci a des arguments pour, mais l'ensemble est raté à cause de raccourcis scénaristiques totalement bâclés, de situations improbables et parfois grotesques, et d'une ridicule histoire d'amour greffée sur l'ensemble au forceps et sans aucun sens. Tout ce que je dis là est très dur, mais vrai, et pourtant le film se regarde tout de même sans aucune difficulté, car le déroulé narratif est très plaisant, mais c'est dommage, il y avait matière à donner un bon film.

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Franchement c'est pas mal, chapeau (même si ça ne mérite peut-être pas un Lion d'Or, mais on ne va pas chipoter, y a des films bien moins bons qui l'ont eu, ou qui ont eu la Palme d'Or) mais Cristian Mungiu l'avait déjà réalisé ce film non ? J'ai un peu eu l'impression d'en voir une redite quand même. Et sinon, même si les acteurs sont impeccables, à commencer par l'héroïne, j'ai du mal à me croire en 1963, leur physique, et leur façon de l'imposer et à l'écran et dans le récit (le volonté tenace du personnage par exemple) me semblent tellement des choses contemporaines.
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asketoner a écrit :
mar. 3 janv. 2023 10:40
mais elle m'a donné envie de découvrir cette cinéaste.
J'essaye de la faire venir à Grenoble en avril !

J'ai eu du mal avec celui-ci (au moins tu commences par le début), mais Fragile comme le monde est vraiment magnifique. Dans l'ensemble ce n'est pas un cinéma facile d'accès quand même je trouve.
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yhi a écrit :
mar. 3 janv. 2023 12:56
asketoner a écrit :
mar. 3 janv. 2023 10:40
mais elle m'a donné envie de découvrir cette cinéaste.
J'essaye de la faire venir à Grenoble en avril !

J'ai eu du mal avec celui-ci (au moins tu commences par le début), mais Fragile comme le monde est vraiment magnifique. Dans l'ensemble ce n'est pas un cinéma facile d'accès quand même je trouve.
Ca c'est le moins qu'on puisse dire ! Un peu pénible même... Mais il y a des surgissements.
J'essaierai de voir Fragile comme le monde. ;)
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yhi a écrit :
mar. 3 janv. 2023 12:56
asketoner a écrit :
mar. 3 janv. 2023 10:40
mais elle m'a donné envie de découvrir cette cinéaste.
J'essaye de la faire venir à Grenoble en avril !

J'ai eu du mal avec celui-ci (au moins tu commences par le début), mais Fragile comme le monde est vraiment magnifique. Dans l'ensemble ce n'est pas un cinéma facile d'accès quand même je trouve.
tu bosses à la Cinémathèque ?
tu connais Gabriela alors ? :)
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groil_groil a écrit :
mar. 3 janv. 2023 14:26
yhi a écrit :
mar. 3 janv. 2023 12:56
asketoner a écrit :
mar. 3 janv. 2023 10:40
mais elle m'a donné envie de découvrir cette cinéaste.
J'essaye de la faire venir à Grenoble en avril !

J'ai eu du mal avec celui-ci (au moins tu commences par le début), mais Fragile comme le monde est vraiment magnifique. Dans l'ensemble ce n'est pas un cinéma facile d'accès quand même je trouve.
tu bosses à la Cinémathèque ?
tu connais Gabriela alors ? :)
:lol: je viens de lui poser la même question en mp ! à un moment je me suis même dit que yhi était Gabriela ! :D
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asketoner a écrit :
mar. 3 janv. 2023 14:38
groil_groil a écrit :
mar. 3 janv. 2023 14:26
yhi a écrit :
mar. 3 janv. 2023 12:56


J'essaye de la faire venir à Grenoble en avril !

J'ai eu du mal avec celui-ci (au moins tu commences par le début), mais Fragile comme le monde est vraiment magnifique. Dans l'ensemble ce n'est pas un cinéma facile d'accès quand même je trouve.
tu bosses à la Cinémathèque ?
tu connais Gabriela alors ? :)
:lol: je viens de lui poser la même question en mp ! à un moment je me suis même dit que yhi était Gabriela ! :D
Ahaha j'y ai pensé deux secondes aussi mais non, trop de divergence au niveau des goûts :D
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Donc non je ne travaille pas à la cinémathèque (mais parfois avec). Et oui, je connais Gabriela. :)
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10+1 films découverts en 2022 :

1 Ana, António Reis et Margarida Cordeiro, 1982
2 Trás-os-Montes, António Reis et Margarida Cordeiro, 1976
3 Les Rebelles du dieu néon, Tsai Ming-Liang, 1992
4 La Sentinelle, Arnaud Desplechin, 1992
5 Journal d'un curé de campagne, Robert Bresson, 1951
6 Hatari, Howard Hawks, 1962
7 Sauve qui peut (la vie), JLG, 1979
8 La Rivière, Tsai Ming-Liang, 1997
9 La Folle ingénue, Ernst Lubitsch, 1946
10 SuperGrave, Greg Mottola, 2007

10+1 De l'origine du XXIe siècle, JLG, 2000

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« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »
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Je pensais que le film allait me mettre hors de moi... mais même pas, il n'a même pas cette qualité-là. C'est juste totalement nul, rien du plus. Interminablement long (2h30 pour un truc qui tient tout mouillé en 1h15) et ultra mal construit narrativement (la scène de croisière, comme celle de l'ile sont d'un vide abyssal et le pauvre Östlund ne sait plus quoi faire surgir dans le champ pour occuper le temps qu'il le remplit de vomi). Je veux bien accepter le cynisme au cinéma, ok avec beaucoup de mal, mais certains cinéastes y parviennent car le sens moral qui l'accompagne vaut le coup, mais là, c'est du cynisme pur, sans rien d'autre que dire que les gens sont des cons. OK, merci du message. Le seul truc un petit peu émouvant c'est de penser que l'actrice principale (32 piges) est morte quelques jours avant la sortie du film et deux mois après l'obtention de la Palme, mais ça n'a donc rien à voir avec le film lui-même. Et la dernière heure, celle de l'ile, mon dieu, ça fait juste 20 ans que Koh Lanta nous montre ça en 100 fois mieux ! On pourrait s'énerver sur le fait qu'un type comme ça gagne la Palme d'Or, mais c'est pire, c'est sa seconde ! Au secours !
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Mr-Orange
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groil_groil a écrit :
mer. 4 janv. 2023 12:49
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Je pensais que le film allait me mettre hors de moi... mais même pas, il n'a même pas cette qualité-là. C'est juste totalement nul, rien du plus. Interminablement long (2h30 pour un truc qui tient tout mouillé en 1h15) et ultra mal construit narrativement (la scène de croisière, comme celle de l'ile sont d'un vide abyssal et le pauvre Östlund ne sait plus quoi faire surgir dans le champ pour occuper le temps qu'il le remplit de vomi). Je veux bien accepter le cynisme au cinéma, ok avec beaucoup de mal, mais certains cinéastes y parviennent car le sens moral qui l'accompagne vaut le coup, mais là, c'est du cynisme pur, sans rien d'autre que dire que les gens sont des cons. OK, merci du message. Le seul truc un petit peu émouvant c'est de penser que l'actrice principale (32 piges) est morte quelques jours avant la sortie du film et deux mois après l'obtention de la Palme, mais ça n'a donc rien à voir avec le film lui-même. Et la dernière heure, celle de l'ile, mon dieu, ça fait juste 20 ans que Koh Lanta nous montre ça en 100 fois mieux ! On pourrait s'énerver sur le fait qu'un type comme ça gagne la Palme d'Or, mais c'est pire, c'est sa seconde ! Au secours !
Je suis d'accord sur le caractère inoffensif du film, qui se voulait pourtant, manifestement, beaucoup plus provoc' qu'il ne l'est à l'arrivée.

En revanche, je ne suis pas d'accord sur le traitement des personnages ni sur la misanthropie supposée du film. Je craignais a priori son cynisme, mais j'ai été positivement surpris. Les deux personnages principaux dépassent constamment leurs situations conflictuelles par un amour authentique (Östlund ne choisit jamais le règlement de comptes pour résoudre leurs tensions), le milliardaire russe est crade mais fait preuve d'une certaine lucidité, les hommes à l'état de nature dans la dernière partie dépassent leurs positions sociales et cultivent une franche camaraderie. Au fond, ce que montre le film, c'est que la position sociale est toujours le problème, jamais l'individu, et que l'embellie des rapports humains est possible dès que les personnages sont affranchis de leur situation sociale. C'est un acte de foi qui est tout le contraire du cynisme, à mon avis. Concernant la partie sur l'île, Östlund ne tombe pas du tout dans le jeu de massacre misanthrope qu'on aurait pu attendre de lui.
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sokol
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B-Lyndon a écrit :
mer. 4 janv. 2023 00:32


1 Ana, António Reis et Margarida Cordeiro, 1982
2 Trás-os-Montes, António Reis et Margarida Cordeiro, 1976
Que je suis con : je viens de m’apercevoir qu'ils sont tous les deux sur YouTube
Modifié en dernier par sokol le mer. 4 janv. 2023 16:09, modifié 1 fois.
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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sokol
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Mr-Orange a écrit :
mer. 4 janv. 2023 15:12

Je suis d'accord sur le caractère inoffensif du film, qui se voulait pourtant, manifestement, beaucoup plus provoc' qu'il ne l'est à l'arrivée.

En revanche, je ne suis pas d'accord sur le traitement des personnages ni sur la misanthropie supposée du film. Je craignais a priori son cynisme, mais j'ai été positivement surpris. Les deux personnages principaux dépassent constamment leurs situations conflictuelles par un amour authentique (Östlund ne choisit jamais le règlement de comptes pour résoudre leurs tensions), le milliardaire russe est crade mais fait preuve d'une certaine lucidité, les hommes à l'état de nature dans la dernière partie dépassent leurs positions sociales et cultivent une franche camaraderie. Au fond, ce que montre le film, c'est que la position sociale est toujours le problème, jamais l'individu, et que l'embellie des rapports humains est possible dès que les personnages sont affranchis de leur situation sociale. C'est un acte de foi qui est tout le contraire du cynisme, à mon avis. Concernant la partie sur l'île, Östlund ne tombe pas du tout dans le jeu de massacre misanthrope qu'on aurait pu attendre de lui.
Tandis que moi, contrairement à toi par rapport au groil, je suis d'accord avec ce que tu dis (en fait, je le reverrais bien, par exemple, la première partie du film; c'est dire !).
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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Tyra
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J'aime largement mieux celui-ci que le précédent sorti il y a 6 mois, précédent qui à mon sens aurait été plus efficace raccourci et placé en court métrage à l'intérieur de celui-ci, entre la femme cloche et l'homme broyé. D'ailleurs, j'aurais aimé d'autres récit intercalés, il en manque un peu, et Dupieux a du mal à aller au bout de ses idées avec cette équipe de proto-power-rangers. Comme souvent c'est inégal, imparfait, mais l'amour de l'absurde, ses récits "marabout de ficelle" et cette capacité à extraire la quintessence de la bêtise pure fait que j'y retourne toujours, d'ailleurs le prochain est déjà prévu en 2023. Ce sera décevant, inabouti, mais bien quand même, comme d'habitude. Et j'y retournerai en 2024.


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Mignon, charmant, mais assez anecdotique.

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J'aime bien les scènes de troupe, qui arrivent à vivre un peu, à rendre un peu de l'urgence et l'envie de vivre de ces gens là, à cette époque là. Après, malheureusement, je me dis avec ce genre de film (comme avec Guermantes de Honoré), que les acteurs ne sont pas des gens foncièrement très intéressants (ni sympathiques) pris individuellement, et que leurs petits problèmes de couple et de baise finissent par m'ennuyer. Notamment cette relation de couple principale qui prend trop de place, tant le personnage masculin est une caricature outrancière du bad-boy violent, et son interprète affreusement mauvais.

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Ce qui pouvait marcher dans le premier, c'était que cet univers de Pandora était, en plus d'une planète exotique, un monde numérique dans lequel le héros se téléportait. Il y a avait un envers, le monde de chair des humains oposé aux créatures numériques Navis. Cela donnait, parfois, des scènes réussies. Ici, Cameron se débarrasse clairement de cette thématique au début du film (début tout en voix off assez catastrophique en terme de narration) prenant à peine le temps d'expliquer la résurrection des personnages, pour mieux faire de ce monde numérique l'unique référent du film, le privant ainsi de ce qui faisait relief sur lui.
Tout ce qui posait problème dans le premier en ressort renforcé, cette laideur générale, cette incapacité à créer du trouble et de la beauté par cette nature entièrement numérique, cette vision idéalisée de la nature (les Navis ont des montures qui leur obéissent au doigt et à l'œil par un lien magique, atténuant la violence intrinsèque que constitue le dressage), où globalement toute question de violence pour la survie est évacuée. A une nature originelle où un être vivant se développe au détriment d'un autre, on oppose ici une sorte de symbiose magique et panthéiste, avec en prime un lien magique avec mère Gaia pour un des enfants des deux héros.
Deux premières heures d'ennui poli donc, atténué dans la dernière heure par l'arrivée de ce qui a toujours réussi à Cameron : une orgie de brutalités mécaniques, d'engins aquatiques de toutes sortes, de destructions et collisions de machines et de métal qui lui permettent même quelques autocitations (Titanic et Abyss surtout).
Au final deux choses qui me posent de gros problèmes, comme dans le premier :
- Un film contradictoire, qui nous survend sa technologie dans sa fabrication pour nous assener un message anti techniciste accompagné d'un retour à un état primitif fantasmé (scène ahurissante où la médecine occidentale est rejetée au profit d'incantations vaudous)
- Un film antihumaniste, où le spectateur est constamment poussé à haïr les hommes jusqu'au souhait de les voir massacrés par des créatures numériques.

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Après le film techniciste anti-techniciste, le film anti-riche mal torché par mec qui a n'a pourtant pas oublié d'encaisser son gros chèque que lui a donné Netflix pour la suite de sa franchise. Franchise toute nase, d'une grande vulgarité, ni drôle ni divertissante, où il n'y aura pas de vision sur les situations de classe comme dans Triangle of Sadness (je rebondis car vous en parlez plus haut), mais un pauvre ressentiment contre les riches, mollement exploité, aboutissant à la conclusion -sensée être réconfortante pour le spectateurs- que de toute façon ils sont tous bêtes et méchants.

La suite plus tard. :)
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Tamponn Destartinn
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Bonne année !

pour commencer 2023, les 3 dernières grosses sorties de 2022 :


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Je suis partagé sur les 3 films, mais c'est le seul pour lequel le positif l'emporte largement.
Mon problème ici est purement scénaristique : l'escalade de la violence, du cheval au dernier meurtre, me parait très mal amené. Je veux bien que le prêtre soit un con, mais son comportement envers son ex guide, je ne le comprends pas. Bon. De fait, j'aime moins la 2nde partie du film que la première. Ce n'est pas grave, vu que l'intérêt du film est clairement esthétique et peut être aussi la façon dont le film a été fait. La fascination domine.


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Les frères Coen ont fait de grands films et des beaucoup moins grands. Mais surtout, ils font partis de ces cinéastes dont le principal péché est d'avoir (malgré eux) engendré un nombre d'ersatz qui interroge vraiment sur leur apport au Cinéma.
Celui là n'est pas le pire, mais putaing, c'est tellement décevant de la part du mec qui a fait In Brudges !
Et aussi, concernant le pitch, la seule idée sur lequel le film repose entièrement : pourquoi le mec ne déménage pas ? Son problème n'est pas qu'il se met à détester son pote, c'est qu'il déteste la vie sur cette île où tout le monde est comme ça. Et vu qu'il n'y visiblement rien qui l'oblige à rester.... pourquoi ?



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Après une hallucinante succession rapide de films spectacles phares dans les années 80 et 90, James Cameron a eu cette fois besoin de 10 ans pour faire le suivant, Avatar 1... Et pourtant, c'est pour moi son moins bon, où si son talent de mise en scène est encore indéniable, surtout dans la logique "films spectacles", il me parait au service de quelque chose de beaucoup moins fascinant, marquant et original qu'un Abyss, Terminator ou Titanic. Du coup, pourquoi 10 ans ? Parce que la technologie. Juste ça. Et vu que pour moi, c'est pour amener une esthétique beaucoup moins plaisante que sur ses films d'avant, avec une nouvelle planète pas si inspirée que ça, y compris la faune très (trop) calqué sur ce qu'on connait chez nous, je ne peux m'empêcher de voir dans le projet Avatar un truc qui n'en vaut pas autant, et qui nous a gâché le temps et le talent d'un cinéaste important.

Ceci étant dit, j'attendais quand même au tournant cet Avatar 2. 13 ans d'attente, cette fois. Aucun doute que c'est encore une question de technologie, ajouter cette fois à cela un autre élément qui m'énervait d'avance, à savoir le besoin de préparer x suites derrière. Donc non seulement la promesse que Cameron ne fera probablement plus jamais autre chose que cela, mais aussi le risque de tomber dans le mal du siècle des blockbusters d'aujourd'hui : la sérialité des récits, où un film ne se suffit plus à lui même.
Mais ok, je suis chaud. Parce que Avatar 1 n'est pas non plus nul. Il a un jusqu'au boutisme sur son sous texte révolutionnaire qui me plait, par exemple. Un personnage féminin principal très réussi, et un masculin qui a une très bonne évolution. Pour la faire courte : il fait bien mieux que le fameux Disney Pocahontas auquel il a souvent été ramené. Et donc je crois en l'idée qu'une suite puisse être meilleure. Malheureusement, ce n'est pas vraiment ce que j'ai vu.

Déjà, sur la promesse première de faire un grand film spectacle (j'insiste sur ce terme à défaut d'en trouver un mieux), je suis de nouveau partagé. Le film est en trois actes, qui chacun ont les défauts de leurs qualités et vice et versa. Le premier met en place pleins d'enjeux intéressants mais souvent maladroitement, jusqu'à cette décision d'exode qui est scénaristiquement un peu con, mais passons. Les actes 2 et 3 sont mieux. L'acte 2 est une pause sur l'intrigue principale pour découvrir le nouvel environnement, ce fameux peuple de l'eau. Et si on sent que Cameron s'éclate, je suis frustré de trouver ça pas si riche que ça voudrait l'être. Rien qu'avec la créature principale mise en avant, qui est ni plus ni moins qu'une baleine, j'ai la sensation que la promesse de voyager dans un monde nouveau n'est pas si tenue que cela. Exactement comme le premier film. Enfin, l'acte 3 qui est comme toujours l'action interrompue, pour le coup c'est nettement mieux que dans Avatar 1, mais il y a tout de même un sentiment dominant de déjà vu, on reconnait Abyss, AlienS, Titanic... alors que justement ces films là, ils ne ressemblaient qu'à eux même.

Et ensuite, mon plus gros problème vient des trois personnages principaux du 1. Nos deux héros ont régressé. D'abord elle, qui passe de femme forte passionnante à femme soumise qui, à part au début et à la toute fin, subit les décisions de son mari. C'est notamment caractérisé par plusieurs scènes où elle se met littéralement derrière son mari quand il faut monter des créatures pour se déplacer. Au vu de ce qui a été installé dans cet univers, ce n'est pas un détail anodin et ça n'a aucun sens. Ensuite, lui est redevenu une caricature de male dominant, comme si son parcours dans le premier film n'avait pas eu lieu. Comme s'il devait réapprendre une leçon qu'il avait déjà reçu, le pire étant qu'à la fin, il n'a pas vraiment appris de ses erreurs, à nouveau contrairement au 1. Ce duo nous ramène un mode de fonctionnement familiale très patriarcal hétéro normé, d'autant plus décevant que le 1 avait pour lui d'éviter (ou presque) cela. Et enfin, il y a le méchant. Pour le coup, je ne l'aimais déjà pas dans le 1. Dans ses films précédents, Cameron avait deux styles de méchants. Soit des méchants non humains, donc certes unidimensionnels, mais justement flippant pour cela. C'est les Terminator, les aliens ou plus simplement la nature pour le Titanic. Soit des méchants humains, mais du coup réussis parce que non unidimensionnels. Le meilleur étant celui de Abyss, devenant petit à petit fou, mais même pour Titanic ça marchait bien, car couplé au méchant malgré lui qu'était la nature même. Là, dans Avatar 1, on a un méchant militaire que je qualifierais de "agrougrou", de loin le moins intéressant de toute la filmo de Cameron, surtout qu'il est tout seul, car tout ce qui n'est pas humain est "gentil" dans cet univers. Et donc plutôt que d'en créer un nouveau, ce mec, buté la fin du 1, revient pour le 2 ! Mais, mine de rien, avec un nouveau background : il est devenu na'vi, c'est à dire ce qu'il combat, et en plus il a un fils resté lui humain, mais qui a épousé depuis la cause na'vi. De quoi promettre des parallèles, mis en miroir, etc, et donc l'espoir d'un approfondissement. Mais non. Après de bonnes premières idées (le crâne de son cadavre retrouvé, par exemple), le mec reste la caricature qu'il était tout du long, son fils observe ça passivement, et on a juste vite fait un embryon de retournement à la Dark Vador à la toute fin, pour teaser un retour en 3ème film. Je ne suis pas d'accord avec ça. Là on est dans la sérialité dont je parlais au début. C'est paresseux, c'est signe qu'il y a trop de choses traités en surface en même temps, alors que le film dure plus de 3h. Donc quand on dit que le scénario du film est bien dans sa simplicité, je ne suis pas vraiment d'accord.
Cela dit, ce serait injuste de s'arrêter là, car je n'ai pas parlé des vrais personnages principaux du film, à savoir les enfants Sully. Eux sont intéressants. Tous. Ils portent le film et ce sont surtout eux qui font que le film est in fine meilleur que le 1, de mon point de vue. Mais sérieux James, quitte à refaire un film, refait plutôt Abyss stp...

(j'ajoute un PS en eddit : en vrai, ce que je dis sur les personnages pourraient être justifiés par le fait que Jack est volontairement celui qui est en tort, que les enfants et sa femme sont bien plus intelligent que lui, et que l'idée principale est de dire qu'il faut arrêter de fuir et que le combat est nécessaire, même quand on a l'impression que les méchants ne s'attaquent à nous directement - ici le peuple de l'eau - car si on les arrête pas, on est les suivants. Un parallèle avec ce qui nous arrive sur notre planete, et donc un appel à l'insurection. Mais le 1 faisait déjà ça, et le faisait mieux. Car Jack était remis en cause et l'acceptait. Là, sa remise en cause finale est incomplète. Encore lié au fait qu'une suite est prévue ? je m'en fiche, ça marche moins bien)
Modifié en dernier par Tamponn Destartinn le mer. 4 janv. 2023 20:53, modifié 2 fois.
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Tamponn Destartinn
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(les Navis ont des montures qui leur obéissent au doigt et à l'œil par un lien magique, atténuant la violence intrinsèque que constitue le dressage)
De ouf ! Gros +1 sur cet exemple qui dit beaucoup !

(ah et j'ai vu aussi Le Lycéen et Les pires, mais j'en parlerais plus tard)
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B-Lyndon
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sokol a écrit :
mer. 4 janv. 2023 16:05
B-Lyndon a écrit :
mer. 4 janv. 2023 00:32


1 Ana, António Reis et Margarida Cordeiro, 1982
2 Trás-os-Montes, António Reis et Margarida Cordeiro, 1976
Que je suis con : je viens de m’apercevoir qu'ils sont tous les deux sur YouTube

Ne t'y risques pas !!! les copies sont immondes (c'est irregardable)
attends plutôt les ressorties en copies restaurées, qui sont magnifiques
« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »
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