Le Centre de Visionnage : Films et débats

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groil_groil
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je viens de me relire j'avais en effet fait une énorme faute de frappe (italien au lieu d'américain :D ) c'est corrigé, merci à toi !
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Pale
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Groil : En fait ton engouement pour Prisoners (qui m'a beaucoup marqué aussi) me rappelle le cas Interstellar, premier film de Nolan que tu adorais vraiment :D
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Kit
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groil_groil a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 12:51
je viens de me relire j'avais en effet fait une énorme faute de frappe (italien au lieu d'américain :D ) c'est corrigé, merci à toi !
:hello: de rien, c'est quand même épatant de pouvoir éditer ;)
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Tyra
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Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
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groil_groil
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Pale a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 12:52
Groil : En fait ton engouement pour Prisoners (qui m'a beaucoup marqué aussi) me rappelle le cas Interstellar, premier film de Nolan que tu adorais vraiment :D
c'est en effet, exactement la même chose, j'y ai pensé aussi :D
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groil_groil
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Kit a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 13:10
groil_groil a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 12:51
je viens de me relire j'avais en effet fait une énorme faute de frappe (italien au lieu d'américain :D ) c'est corrigé, merci à toi !
:hello: de rien, c'est quand même épatant de pouvoir éditer ;)
oui c'est dingue cette liberté :D
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groil_groil
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Tyra a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 14:53
Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
persévère c'est un réal passionnant.
Et pour reprendre et changer d'avis celui-ci serait parfait.
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Kit
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groil_groil a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 15:05
Tyra a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 14:53
Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
persévère c'est un réal passionnant.
Et pour reprendre et changer d'avis celui-ci serait parfait.
j'aime beaucoup Victor, Victoria et Opération jupons, La Grande Course autour du monde, les premiers opus de La Panthère rose, La Party
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Babs
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groil_groil a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 11:04
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Le film sort en 62, donc Blake Edwards choisit de le tourner en noir et blanc, et quelle bonne idée, tant ce film est sa lecture propre du film noir. Pourtant le genre connait son heure de gloire dans les années 40, et connaitra un revival, baptisé néo-noir, dans les 90's, mais Experiment in Terror est entre les deux. Il rend hommage au film noir en le pervertissant, exactement comme Hitchcock avait perverti le cinéma de suspense avec Psychose en 1960. Il est d'ailleurs dingue de voir combien l'image de ces deux films est proche, un noir et blanc profond, super contrasté, avec un grain et un jeu sur les gros plans, sur les textures de peau, sur la façon de capter la ville, des choses qui m'ont fait penser, à tort, que les deux films avaient le même chef-op. Mais, ce qu'il y a de plus intéressant encore, c'est de voir combien ce film, qui est un film américain, anticipe le Giallo, genre purement italien, dont l'apogée est les années 70, mais dont les premières manifestations arriveront chez Mario Bava avec "La Fille qui en savait trop" (on peut dire que c'est le premier giallo), mais qui date de 1963, c'est à dire que le Blake Edwards est antérieur ! C'est dingue... Si il y a ici des spécialistes capables de me dire si Bava avait connaissance de ce film ça m'intéresserait beaucoup. Bref, ce film est un pur giallo, jusque dans ses moindres détails, et anticipant des scènes qui allaient devenir des figures emblématiques du genre (notamment la scène dans la salle remplie de mannequins, qu'on ira même jusqu'à retrouver dans Peur sur la Ville de Lautner qui est lui une relecture populaire du genre Giallo). Et bien évidemment, j'ai eu un gros choc en découvrant le panneau Twin Peaks en ouverture du film, ville où se déroule en partie l'intrigue, et plus encore en apprenant que l'assassin se nomme Red LYNCH. Là aussi je serais curieux de trouver des infos concernant Lynch et ce film de Blake Edwards qu'il a forcément vu, au même titre que Kiss me Deadly ou Sunset Boulevard, qui sont des jalons importants visibles dans toute son oeuvre. Et comment écrire sur ce film sans mentionner l'extraordinaire BOF d'Henry Mancini, une de ses plus belles, que je connaissais par coeur avant de voir le film puisque j'ai le disque depuis des années. L'utilisation qu'en fait Edwards est magistrale. Un dernier mot sur ce génie de Blake Edwards. Ce mec a beau avoir raté quelques films (encore heureux, c'est un être humain), sa filmographie est aussi longue qu'hallucinante, et surtout, je connais peu de cinéastes aussi à l'aise sur différents genre, de la comédie potache au film noir, un peu comme si c'était un nouveau Billy Wilder.
J'adore "Experiment in Terror" !!! j'ai le DVD zone 1 US depuis les années et je revoie toujours le film avec la même fascination. C'est vrai que la BO de Mancini est un pur bijou (il faut le dire, cet homme était un génie ! ) et est pour beaucoup dans l'atmosphère angoissante du film. Je ne sais pas pourquoi mais les thrillers tournés à San Francisco sont quasi toujours des réussites. Est-ce que ça a voir avec la géographie si particulière de la cité, la proximité de l'océan, la mixité démographique ???? Enfin, voilà il y a une alchimie entre le genre et la ville. Après pour ce qui est des références aux giallo, je connais trop peu ces films pour en répondre. Comme je le disais, je vois surtout l'inscription du film dans une sorte de tradition du thriller à SF.
Quant à Blake Edwards, je le perçois comme une version trash de Wilder, en tout cas dans le registre de la comédie à partir des années 80. Sinon, est-ce que tu as vu "The Days of Wine and Roses" ? c'est son "Poison" à lui ! avec encore une BO magnifique de Mancini :love2:
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Babs
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Tyra a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 14:53
Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
Mais c'est bouleversant "Breakfast at Tiffany's" !!!! Cette faculté qu'à Blake Edwards d'étirer les scènes jusqu'à la rupture ^^ C'est sa grande marque de fabrique ! Dans les séquences de comédie (la soirée comme une annonce de "The Party"), comme les plus dramatiques. Et ici il film justement l'ennui et la mélancolie avec un charme et une élégance qui, moi, m'émeuve beaucoup. S'ajoute à ça, encore une BO de toute beauté sigée Mancini, la divine Audrey...et comme à la base j'adore la nouvelle de Capote, pfff ! le Graal n'est pas loin :D :love2:
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Ilan
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ADIEU LES CONS - Albert Dupontel (2020)


Il y a un ton, une ambition, une direction d'acteurs intéressante, mais ces qualités sont noyés sous un flot de démagogie et de populisme cinématographique qui rend l'ensemble antipathique.
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groil_groil
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je vous ai déjà dit que je haïssais Dupontel ? :D
Sinon Babs j'ai le dvd de Wine & Roses depuis mille ans, toujours pas vu, mais je suis dans Edwards en ce moment donc il passera !
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groil_groil
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L'archétype même du faux film d'auteur, un objet vide, poseur et racoleur qui se veut dans l'air du temps mais qui aurait déjà fait ringard en 2002, tant il ressemble à 1000 premiers films tous bâtis sur le même schéma.

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Etonnant de réaliser que le nouveau film de Linklater n'est même pas sorti en salles en France. Un peu moins étonnant quand on le voit, même s'il est très beau plastiquement, une plastique froide et nette mais belle, tant les névroses qu'il met au jour me semblent tellement américaines. Ce qui fait que le film n'est pas intéressant, on s'y ennuie beaucoup alors qu'on rêverait d'éprouver de l'émotion pour ce portrait de femme ancienne architecte reconnue qui a tout balancé contre ses névroses et sa dépression, et qui fuit en Antarctique où elle devait initialement se rendre en famille, et où elle redonnera un sens à sa vie. Dieu merci, la fin du film est très réussie, enfin émouvante, et rattrape un peu l'ensemble, mais on a connu le cinéaste plus inspiré.
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groil_groil
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J'adore Philippe Garrel, même ses films les plus modestes, donc j'ai tendance à accueillir chaque nouvel opus avec bienveillance, mais il faut bien reconnaitre que celui-ci fait partie de ses plus faibles. C'est essentiellement à cause du scénario qui n'a de scénario qu'un squelette, enfilade de clichés garreliens ou de situations improbables, de personnages qui réagissent d'une manière impensable dans la vie. Pourtant ce scénario a été écrit par Garrel, Jean-Claude Carrière et Arlette Langmann, comme c'est leur habitude depuis un moment, mais ici on a l'impression que Garrel s'est dépêché de tourner la V1 du scénar avant même une première relecture. Le résultat fait que ça tombe souvent à plat, sans parler de quelques remarques de mauvais goût (celle sur la prostitution au secours), de situations improbables (le trio, le fait qu'il n'ouvre pas à son père, qu'il jette Djamila immédiatement après son refus de s'offrir le premier soir) et de scènes franchement gênantes (la danse en boite de nuit, l'altercation avec les loubards...) Garrel vit en dehors du monde moderne (quasiment pas de portable, personne dans Paris, des rencontres hasardeuses qui se font encore plus facilement que dans le dernier Mouret), on a pris l'habitude, on l'aime ainsi, mais ce qui devient gênant c'est que là il commence à vivre en dehors du cinéma, se fichant de plus en plus de règles de bases qui vont nous faire entrer dans son film. Bon, je suis dur, mais j'ai quand même aimé le film, enfin, j'en ai aimé plein de chose, sa mise en scène est toujours aussi épurée et élégante, sa photographie, même sans Lubtchansky, magnifique, et ses acteurs sont vraiment bien, surtout André Wilms bien sûr, bouleversant dans le rôle du père, et l'on sait combien la figure du père est capitale dans le cinéma de Garrel.
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Tyra
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Babs a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 20:12
Tyra a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 14:53
Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
Mais c'est bouleversant "Breakfast at Tiffany's" !!!! Cette faculté qu'à Blake Edwards d'étirer les scènes jusqu'à la rupture ^^ C'est sa grande marque de fabrique ! Dans les séquences de comédie (la soirée comme une annonce de "The Party"), comme les plus dramatiques. Et ici il film justement l'ennui et la mélancolie avec un charme et une élégance qui, moi, m'émeuve beaucoup. S'ajoute à ça, encore une BO de toute beauté sigée Mancini, la divine Audrey...et comme à la base j'adore la nouvelle de Capote, pfff ! le Graal n'est pas loin :D :love2:
J'aime la musique aussi. J'adore Audrey Hepburn aussi évidemment. Moins son personnage. En fait si on gatte les clichés de papier glacé qui ont marqué une certaine image du cinéma (toutes les illustrations et produits dérivés d'Hepburn viennent de ce film), je trouve le film finalement très pauvre, pas très bien écrit ni très drôle. Le personnage de Holly Golightly n'est qu'une arriviste à la recherche de fric totalement antipathique et le film ne fait rien pour lui donner une autre épaisseur. Et puis il y a cet horrible personnage du voisin japonais, assez honteux. Bref, le film est un peu misogyne et raciste, ça commence à faire beaucoup, même si la belle fin rattrape un peu le film. :saint:
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Tyra
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Je n'en ai vu que deux jusque là, mais je crois que je préfère les Sautet post Dabadie. On retrouve cette construction assez unique chez Sautet, cette façon de ne pas savoir où va le film, d'installer le récit dans un faux rythme, de refuser une progression dramatique classique avec suspense et climax (même s'il y a bien un drame à la fin). C'est amusant parce que le début du film peut paraitre très chabrolien, avec cette satyre de la grande bourgeoisie, parisienne d'abord puis provinciale. Et puis, au milieu du film, Sautet réunit tout ce beau monde, prolos picoleurs, bourgeois arrogants (formidables acteurs d'ailleurs) lors d'une soirée très drôle qui réconcilie toute la petite troupe par delà les antagonismes. Quand le naturel de Sautet revient au galop. On n'est ni chez Chabrol, ni chez Buñuel. :D Reste l'humanisme et l'amour que l'hauteur porte à ses personnages, premiers ou secondaires, cette farandole (ni Fellinienne ni Bergmanienne) de bon potes que t'aimerais avoir.
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asketoner
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El - Luis Bunuel (1952)

Un film aussi fou que le fou qu'il filme. Je crois que c'est le Bunuel que je préfère.
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asketoner
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(Et je ne savais pas que Vertigo s'inspirait de El.)
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groil_groil
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asketoner a écrit :
ven. 23 oct. 2020 11:01
(Et je ne savais pas que Vertigo s'inspirait de El.)
ah oui oui carrément, le final notamment :eek: :eek: :eek:
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Kit
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ouch

asketoner a écrit :
ven. 23 oct. 2020 11:01
(Et je ne savais pas que Vertigo s'inspirait de El.)
:hello: j'ai pensé la même chose en voyant la photo
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Tyra
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La question est de savoir si cette scène est présente dans le roman D'entre les morts de Boileau-Narcejac sorti en 54.
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groil_groil
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je crois oui. il faudrait que je relise le passage mais je crois.
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Babs
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Tyra a écrit :
ven. 23 oct. 2020 10:10
Babs a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 20:12
Tyra a écrit :
jeu. 22 oct. 2020 14:53
Ca donne envie pour le Blake Edwards, même si le peu que j'ai vu de lui m'ennui (Diamant sur Canapé par exemple, revu dernièrement et d'une grande platitude).
Etonné pour le Villeneuve, j'avais trouvé ça sans aucun intérêt.
Mais c'est bouleversant "Breakfast at Tiffany's" !!!! Cette faculté qu'à Blake Edwards d'étirer les scènes jusqu'à la rupture ^^ C'est sa grande marque de fabrique ! Dans les séquences de comédie (la soirée comme une annonce de "The Party"), comme les plus dramatiques. Et ici il film justement l'ennui et la mélancolie avec un charme et une élégance qui, moi, m'émeuve beaucoup. S'ajoute à ça, encore une BO de toute beauté sigée Mancini, la divine Audrey...et comme à la base j'adore la nouvelle de Capote, pfff ! le Graal n'est pas loin :D :love2:
J'aime la musique aussi. J'adore Audrey Hepburn aussi évidemment. Moins son personnage. En fait si on gatte les clichés de papier glacé qui ont marqué une certaine image du cinéma (toutes les illustrations et produits dérivés d'Hepburn viennent de ce film), je trouve le film finalement très pauvre, pas très bien écrit ni très drôle. Le personnage de Holly Golightly n'est qu'une arriviste à la recherche de fric totalement antipathique et le film ne fait rien pour lui donner une autre épaisseur. Et puis il y a cet horrible personnage du voisin japonais, assez honteux. Bref, le film est un peu misogyne et raciste, ça commence à faire beaucoup, même si la belle fin rattrape un peu le film. :saint:
Mais le film n'est pas très drôle, et effectivement le personnage d'Audrey Hepburn, comme celui de George Peppard, n'est pas un modèle de vertu ni d'indépendance économique :D On est sur le fil de la moral, dans un entre-deux dramatique, avec des personnages qui survivent aux crochets de fortunés et qui, malgré leurs intérêts respectifs, vont apprendre à s'aimer.
Après, en ce qui concerne le personnage joué par Mickey Rooney, perso, j'ai "un peu" de mal avec les lectures contemporaines politiquement correctes qu'on donne aux films classiques. Si on va par là, on va jeter aux orties 90 % de la production cinématographique, car on y trouvera à des degrés divers toujours quelque chose qui va froisser nos convictions de 2020. Est-ce que à l'époque, le personnage avait une dimension caricaturale ? oui, parce que Rooney est un clown, qu'il en fait beaucoup ; c'est lui, c'est son dynamisme, sa fougue. Est-ce que à l'époque, il y a de la part d'Edwards et de Rooney d'être racistes ? Franchement je ne le pense pas. Je pense qu'il est important de toujours contextualiser un film dans son époque de production et de comprendre ce qui en son temps tenait déjà du paternalisme, du sexisme et du racisme. Et il y a des films qui le furent d'entrée de jeu. Et les films qui le sont devenus aux yeux de certains spectateurs des décennies plus tard.
Quant aux merchandising autour d'Audrey Hepburn, "la faute" aux enfants de l'actrice, qui vivent de l'image de leur mère démultipliée sur tout support. Je crois même, qu'ils ont crée une société pour gérer le business.
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groil_groil
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Film très réputé, que je découvrais dans sa longue version de 3h30, un long, très long ciné-tract très engagé politiquement, mêlant érotisme et politique, un peu comme si Yoshida importait au Japon les cinémas de Godard et de Robbe-Grillet en les adaptant aux secousses politiques qui agitent le Japon à la fin des années 60. Le film est beau, à la hauteur de sa réputation en tant que brûlot, magnifique visuellement avec des plans originaux et très marqués plastiquement, mais je m'y suis tout de même relativement emmerdé, notamment à cause de sa longueur.
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Narval
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groil_groil a écrit :
sam. 24 oct. 2020 11:38
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Film très réputé, que je découvrais dans sa longue version de 3h30, un long, très long ciné-tract très engagé politiquement, mêlant érotisme et politique, un peu comme si Yoshida importait au Japon les cinémas de Godard et de Robbe-Grillet en les adaptant aux secousses politiques qui agitent le Japon à la fin des années 60. Le film est beau, à la hauteur de sa réputation en tant que brûlot, magnifique visuellement avec des plans originaux et très marqués plastiquement, mais je m'y suis tout de même relativement emmerdé, notamment à cause de sa longueur.
Un de mes plus grands chocs cinématographiques, quelle merveille ce film !
La version courte est moins réussie donc c'était une bonne idée de regarder la version complète.
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Narval
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Un pays qui se tient sage - David Dufresne
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L'exercice de débat autour des questions de la légitimité de l'usage de la violence, du pouvoir des images captées par les smartphones, des rituels qui entourent la réalisation d'une manifestation aujourd'hui en France, tout cela est plutôt bien mené. On suit une vingtaine de personnalités, anciens manifestants mutilés ou citoyens (dont les noms et professions ne seront révélés qu'en fin de film), analysant deux par deux les récents évènements qui ont bousculé la tranquillité des rues de Paris, tranquillité qui refait aujourd'hui surface avec le virus et que le cinéaste rappelle d'ailleurs dans des raccords assez vertigineux. Si la plupart des interventions ne sont pas forcément essentielles car un peu trop charcutées sans doute, c'est surtout le regard très acéré du directeur de recherche Fabien Jobard, celui que l'on suit le plus tout du long, qui est le plus intéressant. Dans son petit coin, il semble ruminer ses pensées à une vitesse folle tout en dévoilant quelques bribes pourtant très cohérentes à la caméra de Dufresne. C'est comme s'il était déjà en train d'écrire tout une thèse dans un coin de sa tête et c'est fascinant de l'écouter. Le film gagne aussi de la présence des non-universitaires au regard plus émotionnel en convoquant autant des mères de familles que des salariés travaillant en lien avec la police. Le tout permet d'apporter constamment des nuances entre le pathos et la réflexion, ce qui est bienvenu.
Mais faire se réunir des personnes parfois très différentes entre elles pour amener le débat ne marche pas toujours malheureusement, et les pro-police sont assez vite ridiculisés (il faut dire qu'ils font déjà beaucoup d'efforts pour l'être par eux-mêmes), mais le montage fait qu'ils n'ont aucune chance et que le film souffre donc un peu de les avoir amené là sans qu'ils n'aient quelque chose à dire de pertinent. Ils ne n'écoutent pas, restent campés sur leurs positions, bref il n'y a aucune entente possible, simplement de la moquerie. Car la salle était très réactive, et ça se comprend puisque le film s'adresse tout entier à notre quotidien, à la violence du quotidien et de notre liberté d'expression face à cette violence, comme l'exprime très bien une intervenant au bord des larmes.
Si le film sur la forme est totalement neutre, son propos est très engagé (depuis on superbe titre), mais sa courte durée et le côté un peu gratuit de certaines interventions (Damasio en tête, décevant) fait que l'objet n'est pas tout à fait convainquant. Reste qu'il est le premier à s'attaquer à cette échelle au problème de la violence systémique des puissants (Macron étant bien entendu lui aussi porté en ridicule plusieurs fois dans le film par effet de décalage). Il est toujours bon de rappeler le degré d'impunité dont notre président est capable lorsqu'il refuse de parler de violences policières alors que des armes de guerre sont pourtant utilisées contre les citoyens, Il est aussi toujours bon de découvrir certaines vidéos amateur tournées pendant les manifestations des gilets-jaunes, dont certaines culminent à l'absurde total dans leur bêtise et leur violence. Au cinéma, elles ont quelque chose d'encore plus glaçant.
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SILS MARIA - Olivier Assayas (2014)

C'est pas mal, mais c'est quand même un film pour critiques, avec la mise en abîme de mise en abîme de mise en abîme qui va bien, les acteurs/personnages-qui-se-confondent-t'as-vu-l'effet-miroir, le scénario dans lequel Assayas se commente son propre commentaire de sa filmo (en répondant à son tout premier scénario, "Rendez-vous", la classe à Dallas), etc...
Après le film est plaisant, il marche au premier degré quand même, se suit avec plaisir, mais enfin on est quand même vraiment dans du post-modernisme, ça ne me passionne pas vraiment et je n'en garde quasi rien...
bon, après Assayas a fait bien pire (mais bien mieux aussi).
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Aaron Sorkin en scénariste, c'est bavard, mais ça peut passer si il y a un bon metteur en scène (Fincher, Miller...). Maintenant le petit prince du scénar bavard passe à la mise en scène et c'est une autre paire de manches... Et quand en plus c'est pour Netflix et qu'il y a une absence totale de producteur, ça donne ça... Insupportable, bavard à perdre le fil tellement t'as 15 robinets de parole ouverts en permanence. L'idée du film à procès était séduisante, mais Sorkin n'en fait rien, il l'évite en permanence, et les enjeux de ce dernier sont tellement mal mis au jour qu'il n'en reste pour un spectateur non-américain que l'artifice d'une mise en place ni crédible dans sa reconstitution ni intéressante dans le fond. j'ai souffert.

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Brion a la bonne idée d'attaquer un formidable cycle Hollywood et la presse et de débuter par trois films rares de Mervyn LeRoy, cinéaste que j'étais justement en train de creuser en ce moment. Ce premier film est une grande réussite, narrant l'histoire d'une actrice qui tente de disparaitre pour des raisons judiciaires, et d'un journaliste qui fait tout pour la retrouver mais qui, au moment où il publie son histoire dans la presse, tombe amoureux d'elle...
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asketoner
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Bunny Lake a disparu, Otto Preminger, 1966

Ce n'est pas du tout le genre de film que j'aime a priori, parce qu'on est trimballé d'un rebondissement à l'autre et livré à nos seules capacités d'interprétation et de déduction (je ne vais pas au cinéma pour résoudre une enquête, d'autant que ce n'est pas moi qui la conduis), mais Bunny Lake m'a quand même beaucoup plu. Otto Preminger, à partir de son scénario volatil, parvient malgré tout à installer de vraies scènes, profondes, amples, sensuelles. Il ne se contente pas de révéler (la scène finale, où l'on comprend tout, est d'ailleurs l'une des plus longues et se passe totalement d'explications par le dialogue (tout est montré par les corps et la direction d'acteurs)), il déploie et fait exister ses personnages et ses situations. Belle découverte, donc.


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Versailles Rive Gauche, Bruno Podalydès, 1992

C'est assez drôle et plutôt bien rythmé alors qu'il s'agit d'une seule soirée dans un seul appartement filmée pendant 40 minutes. Je ne m'y suis pas ennuyé mais ça ne m'a pas non plus passionné, parce que je ne suis pas certain de savoir ce que ça raconte, à part l'histoire d'un déjà-vieux-garçon enfermé dans ses fétichismes d'enfance, incapable de considérer la femme qu'il désire comme une personne différente de lui, et traumatisé à l'idée qu'elle puisse penser qu'il ait fait caca. La fin vaguement cruelle me déçoit un peu. Les personnages de Rohmer ne sont pas beaucoup plus évolués, mais au moins quelque chose leur arrive - quelque chose de grand, qui les modifie durablement. Pourquoi choisir de filmer cette soirée alors qu'elle ne change rien ? C'est le problème avec le cinéma de Podalydès : si j'avais beaucoup aimé Dieu seul me voit et Liberté Oléron, Adieu Berthe et Comme un avion me semblent totalement inertes, comme si le cinéaste s'attachait à filmer des états plutôt que des transformations, des êtres plutôt que des existences, et se retrouvait assez vite coincé dans son système.
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cyborg
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On est bien loin de ce qui peut me plaire ou même véritablement m'intéresser mais il serait dur de ne pas voir en Roméo + Juliette un certain parangon de ce que furent les années 90s, sorte de gloubiboulga fumant assimilant tout type de cultures et de références pour les rendre accessibles au plus grand nombre.
Ceci étant dit, l'ambition général du projet, ne fléchissant pas devant la radicalité de l'exercice qu'il s'est imposé (2h de tirades en vieil anglais de Shakespears dans le texte ce n'est pas rien...) fini par imposer un certain respect. Et me conduit à me demander si les grands studios américains (le film est financé par la Fox) ont produit beaucoup de films frisant autant avec l'expérimental. L'expérimental kitsch et baroque, mais l'expérimental tout de même. In fine cela m'a donné envie de voir un autre exercice simiaire, le Edward II de Derek Jarman qui traine sur mon disque dur.

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La soufrière - Werner Herzog

Assez beau dans son honnêteté et ce que ce court-métrage semble dire du cinéma de Herzog dans son ensemble : ce n'est jamais l'évènement en lui même et son spectaculaire supposé qui intéresse l'auteur mais plus exactement ses à côtés, ses limites et ce qu'il génère sur les hommes, sur l'environnement. Ils sont ici hantés par les prémisses d'un évènement qui n'arrivera pas mais dont l'esprit sera à jamais vivant.

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Réjouissant film totalement 70s dans sa forme et son esprit, drôle, critique et surtout libre. Le cinéma grand public français accouchera t-il à nouveau un jour de ce type d’œuvres ?
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Ilan
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Je viens de voir Versailles rive gauche, et je rejoins mot pour mot ce que tu en dis Asky.
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asketoner
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et justement, ça m'a donné envie de revoir :

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Dieu seul me voit, Bruno Podalydès, 1998

C'est surtout l'inventivité du film qui est étonnante, son énergie (plutôt que son esprit), sa capacité à toujours faire quelque chose de la banalité. Les acteurs sont grandioses, mais le montage aussi, l'est. J'ai d'énormes réserves sur les scènes de sexe : non seulement je n'aime pas beaucoup la façon dont elles sont mises en scène, mais en plus je pense qu'elles ne devraient même pas exister.
(Et je préfère un milliard de fois Comment je me suis disputé, qui est presque le même film.)

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City Hall, Frederick Wiseman

Les scènes sont intelligemment organisées entre elles, ça ne fait pas de doute, mais elles ne semblent se relier à rien d'autre qu'à l'actualité américaine. C'est comme s'il n'y avait aucun hors-champ (j'ai vraiment eu l'impression d'étouffer, et je suis parti au bout d'une heure ou d'une heure et demi).
C'est le problème des films américains récents, et particulièrement des documentaires (mais évidemment cela se ressent dans la fiction aussi) : le monde ne passe plus les frontières des Etats-Unis.
Aussi, dans City Hall, on assiste à l'oxymore le plus étrange qui soit, produit monstrueux du capitalisme : la folie ennuyeuse. (Pour le dire autrement : le néant structuré.) Wiseman enchaîne les réunions, où chacun parle sans temps mort (mais sans temps vivant non plus). Et personne ne coupe la parole à personne, parce que tout est parfaitement réglé. En fait on n'assiste pas à des dialogues mais à des discours officiels, prononcés avec les voix absolument vides de ceux qui sont convaincus de l'importance quasi-historique de leur propos.
Je suis parti peu de temps après une séquence où l'on voit le camion des éboueurs broyer un énorme barbecue électrique. Je me suis rendu compte que cette image me soulageait du flux ininterrompu de discours auquel je devais d'assister. C'est un film sans doute intéressant en soi mais ça ne m'intéresse pas (je ne dois pas être assez citoyen pour me passionner pour les réunions de la mairie d'une ville où je ne vis pas et où je ne foutrai jamais un pied ; il y a une part de moi qui résiste encore à la civilisation et le film de Wiseman fait comme si cette part-là n'existait pas).
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sokol
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j'ai hésité à maintes reprises d'aller le voir ce weekend de pluie mais chaque fois j'ai renoncé

j'ai bien eu raison, apparemment
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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sokol
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asketoner a écrit :
dim. 25 oct. 2020 09:57
Versailles Rive Gauche, Bruno Podalydès, 1992
je l'ai revu aussi. Moi la tronche de Denis Podalydès me fait rire dès que je la vois, c'est comme ça (c'est presque plus fort que moi). :D
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asketoner
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sokol a écrit :
lun. 26 oct. 2020 10:50
Moi la tronche de Denis Podalydès me fait rire dès que je la vois, c'est comme ça (c'est presque plus fort que moi). :D
Il est génial, mais vraiment génial. Je l'adore dans ce film et dans Dieu seul me voit. (Et j'adore aussi Vuillermoz.)
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B-Lyndon
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Denis Podalydès est le plus grand acteur français actuellement, il est incroyable.
« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »
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asketoner
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sokol a écrit :
lun. 26 oct. 2020 10:45
j'ai hésité à maintes reprises d'aller le voir ce weekend de pluie mais chaque fois j'ai renoncé
Et pourtant je serais curieux de lire ce que tu en penses. J'ai pensé à toi pendant la séance, je me suis dit : "est-ce que Sokol ne penserait pas exactement le contraire ?" :D Je réfléchissais à ce que tu disais sur les derniers plans des Siffleurs, dans le parc d'attraction singapourien, qui pour moi sont insupportables. Je me disais, est-ce qu'il ne s'agit pas, au fond, du même type de plan ?
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Tyra
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Babs a écrit :
ven. 23 oct. 2020 19:58

Après, en ce qui concerne le personnage joué par Mickey Rooney, perso, j'ai "un peu" de mal avec les lectures contemporaines politiquement correctes qu'on donne aux films classiques. Si on va par là, on va jeter aux orties 90 % de la production cinématographique, car on y trouvera à des degrés divers toujours quelque chose qui va froisser nos convictions de 2020. Est-ce que à l'époque, le personnage avait une dimension caricaturale ? oui, parce que Rooney est un clown, qu'il en fait beaucoup ; c'est lui, c'est son dynamisme, sa fougue. Est-ce que à l'époque, il y a de la part d'Edwards et de Rooney d'être racistes ? Franchement je ne le pense pas. Je pense qu'il est important de toujours contextualiser un film dans son époque de production et de comprendre ce qui en son temps tenait déjà du paternalisme, du sexisme et du racisme. Et il y a des films qui le furent d'entrée de jeu. Et les films qui le sont devenus aux yeux de certains spectateurs des décennies plus tard.
Je ne suis pas en désaccord. Mais j'ai pourtant j'ai été choqué, c'est dire à quel point le personnage du Japonais est gênant : pas seulement à cause de la caricature, mais aussi parce qu'il est lourd, prend beaucoup de place, n'est pas drôle une seconde. Mais bon ce n'est qu'une petite partie du film. :)
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asketoner
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B-Lyndon a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:32
Denis Podalydès est le plus grand acteur français actuellement, il est incroyable.
Je suis d'accord, mais il joue dans des films tellement nuls que finalement je le vois peu. :sweat:
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B-Lyndon
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Je ne me souviens plus, tu as vu et aimé Plaire, aimer et courir vite d'Honoré ? Il est prodigieux là dedans.
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Tyra
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asketoner a écrit :
dim. 25 oct. 2020 09:57
(je ne vais pas au cinéma pour résoudre une enquête, d'autant que ce n'est pas moi qui la conduis)
A encadrer. Si des gens prennent plaisir à jouer au Sudoku ou au Cluedo, c'est bien pour eux. Mais lorsque le jeu de piste ou le casse-tête devient l'intérêt principal d'un film c'est toujours au détriment du cinéma. Hitchcock l'avait bien compris d'ailleurs.
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Pour ceux qui sont énervés par le cinéma de Vitenberg (que je ne connaissais pas d'ailleurs), rassurez vous, ce film n'a rien d'énervant, il est simplement insignifiant. Sur le fond, on est très proche des films de Ruben Östlund du genre Snow Thérapy. Il va falloir que les scandinaves nous envoient autre chose que ces histoires de crise de virilité et de quarantenaires tristes qui on les couilles broyés par leur femme, quand ils en ont une. Quant au discours sur l'alcool, on peut le résumer ainsi : buvez, mais avec modération. Merci du conseil Mr Vitenberg.
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sokol
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asketoner a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:35
Je me disais, est-ce qu'il ne s'agit pas, au fond, du même type de plan ?
Je n'ai pas vu City Hall mais j'ai déjà vu des films de Wiseman donc j'en suis quasiment sur que ce n'est pas la même chose car ce dernier fait des films purement documentaires donc, ce' n'est vraiment pas le même régime d'image. Du tout du tout (chez le roumain, on est dans l'ironie la plus ahurissante !!!)
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sokol a écrit :
lun. 26 oct. 2020 14:28
on est dans l'ironie la plus ahurissante !!!)
et, ET, en pleine fiction !!
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B-Lyndon a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:42
Je ne me souviens plus, tu as vu et aimé Plaire, aimer et courir vite d'Honoré ? Il est prodigieux là dedans.
si tu demande ça à moi : ouiiiii, j'ai adoré ce' film (un des (seuls ??) magnifiques films de Honoré. Et Podalides est.... géniaaaaaal
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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asketoner a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:28


Il est génial, mais vraiment génial. Je l'adore dans ce film et dans Dieu seul me voit. (Et j'adore aussi Vuillermoz.)
tu veux dire ": Liberté-Oléron" ?
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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B-Lyndon
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sokol a écrit :
lun. 26 oct. 2020 14:30
B-Lyndon a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:42
Je ne me souviens plus, tu as vu et aimé Plaire, aimer et courir vite d'Honoré ? Il est prodigieux là dedans.
si tu demande ça à moi : ouiiiii, j'ai adoré ce' film (un des (seuls ??) magnifiques films de Honoré. Et Podalides est.... géniaaaaaal
Je demandais à asky, toi je sais que tu l'adores :love2:
Il est démentiel dedans !! comme tous les comédiens !
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B-Lyndon a écrit :
lun. 26 oct. 2020 13:42
Je ne me souviens plus, tu as vu et aimé Plaire, aimer et courir vite d'Honoré ? Il est prodigieux là dedans.
Je l'ai vu, oui, mais c'est pas un film que j'aime beaucoup. Cela dit Podalydès est très bien dedans, c'est vrai.
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Babs
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asketoner a écrit :
dim. 25 oct. 2020 09:57

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Versailles Rive Gauche, Bruno Podalydès, 1992

C'est assez drôle et plutôt bien rythmé alors qu'il s'agit d'une seule soirée dans un seul appartement filmée pendant 40 minutes. Je ne m'y suis pas ennuyé mais ça ne m'a pas non plus passionné, parce que je ne suis pas certain de savoir ce que ça raconte, à part l'histoire d'un déjà-vieux-garçon enfermé dans ses fétichismes d'enfance, incapable de considérer la femme qu'il désire comme une personne différente de lui, et traumatisé à l'idée qu'elle puisse penser qu'il ait fait caca. La fin vaguement cruelle me déçoit un peu. Les personnages de Rohmer ne sont pas beaucoup plus évolués, mais au moins quelque chose leur arrive - quelque chose de grand, qui les modifie durablement. Pourquoi choisir de filmer cette soirée alors qu'elle ne change rien ? C'est le problème avec le cinéma de Podalydès : si j'avais beaucoup aimé Dieu seul me voit et Liberté Oléron, Adieu Berthe et Comme un avion me semblent totalement inertes, comme si le cinéaste s'attachait à filmer des états plutôt que des transformations, des êtres plutôt que des existences, et se retrouvait assez vite coincé dans son système.
J'ai bien vu "Versailles Rive Gauche" 25 fois, et ça me fait toujours autant rire. ça fourmille de détails et de dialogues (parfois, un simple mot) qui me mettent dans une joie immense. Le principe de base, d'un gars qui veut passer une soirée tranquille qui tourne au cauchemar, est en soit, un grand classique de la comédie. Le lieu clos, la touche scato, la satire aristo et le talent des comédiens ajoutent à la grandeur de ce moyen-métrage qui est, peut-être le court-métrage césarisé le plus brillant de l'histoire. Quand j'ai vu le film en 92, j'étais persuadée que Podalydès (Bruno) allait devenir un futur grand du cinéma hexagonal. Je ne me suis pas trompée. Et d'ailleurs j'attends avec la plus grande impatience son dernier opus, qui est, parait-il, très très bon.

vu
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Steet Scene - King Vidor - 1931

Un drame en 3 actes sur une tragédie ordinaire dans un quartier populaire de New York, uniquement filmé sur un bout de trottoir (un trottoir de studio, on est 1931 !). Bien évidemment, on comprend tout de suite que Vidor adapte une pièce de théâtre, mais le montage est si vif, les enchaînements de situations, de personnages et de dialogues si alertes, et la caméra, comme souvent chez le cinéaste, si mobile et audacieuse dans ses cadrages que le spectre du théâtre filmé plombant est très vite oublié. Ce drame bouillonnant, où il est question de mixité ethnique, de jalousie, de frustration, est une grande réussite. :love2:

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Beyond the Forest (La Garçe) - King Vidor - 1949

Ce drame féminin est moins surprenant et visuellement accompli que "Street Scene". Il faut dire que Bette Davis bouffe littéralement le film et ne permet pas à Vidor de déployer une mise en scène particulièrement originale. Perso, je l'adore, LA Bette. Ici, elle est affublée d'une perruque brune pas tip-top, mais surtout elle en fait des caisses en épouse frustrée qui s'ennuie ferme dans une bourgade de province morne. La scène finale, anthologique dans une emphase dramatique digne des grandes tragédiennes du muet, est un plaisir coupable.
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sokol
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Moi aussi j'ai vu récemment plein de Vidor (ils passent tous sur TCM). Je pense exactement la même chose que toi concernant La Garce.
J'étais un peu déçu par "Notre pain quotidien", bon on voit bien qu'il a voulu faire 'La ligje générale' ou 'La Terre', version USA (c'est à dire, avec la morale chrétienne et l'entreprenariat qui va avec, tout en s'agissant d'une coopérative en autogestion) mais... la réponse au génie du cinema soviétique est un peu décevante.

Ruby Gentry aussi, m'est apparu moins passionant (celui je l'avais déjà vu il y a fort longtemps).
Par contre, j'ai adoré Halleluijah !!! (l'utilisation du chant est extraordinaire : je dirais même que c'est le premier bon film musical au monde, même si ce n'est pas une comédie musicale en tant que genre)
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Jean-Marie Straub
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