Le Centre de Visionnage : Films et débats

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cyborg
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@groil_groil : oui je savais que tu appréciais beaucoup le film !

C'est marrant car je pensais un peu à toi lors du visionnage et notamment ce jour ou tu m'avais décris assez précisément un scénario que tu avais en tête (ou même que tu avais écris...? Avec à la fin un livre qui s'ouvre mais dont les notes avaient disparues... si tu te souviens de ce dont je veux parler ?) et je m'imaginais une réalisation similaire à Requiem..... enfin dans ma tête, peut-être que je me plante ! :D

Pour Tabucchi oui je n'ai jamais lu cet auteur, va savoir pourquoi qqch m'a toujours retenu et à l'heure actuelle je ne suis pas sur d'avoir envie de ça... Peut-être un jour :)
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asketoner
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Le Prince, Lisa Bierwirth

Une galerie allemande qui s'ennuie rencontre un Congolais qui veut vendre des diamants. Tout l'enjeu du film est de savoir si leur amour existe ou s'il cherche à l'escroquer (elle comme les autres). Un film d'un autre temps, qui pourtant vient de sortir.
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groil_groil
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cyborg a écrit :
ven. 22 juil. 2022 20:31
@groil_groil : oui je savais que tu appréciais beaucoup le film !

C'est marrant car je pensais un peu à toi lors du visionnage et notamment ce jour ou tu m'avais décris assez précisément un scénario que tu avais en tête (ou même que tu avais écris...? Avec à la fin un livre qui s'ouvre mais dont les notes avaient disparues... si tu te souviens de ce dont je veux parler ?) et je m'imaginais une réalisation similaire à Requiem..... enfin dans ma tête, peut-être que je me plante ! :D

Pour Tabucchi oui je n'ai jamais lu cet auteur, va savoir pourquoi qqch m'a toujours retenu et à l'heure actuelle je ne suis pas sur d'avoir envie de ça... Peut-être un jour :)
belle mémoire :)
oui ce scénario est quasiment fini d'écrire, et je sais précisément comment l'achever, tout est dans ma tête, mais je crois que je ne le terminerai jamais.
C'est l'oeuvre de ma vie :D il faut donc qu'elle reste à jamais inachévée :D
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groil_groil
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cyborg a écrit :
ven. 22 juil. 2022 20:31
@groil_groil : oui je savais que tu appréciais beaucoup le film !

C'est marrant car je pensais un peu à toi lors du visionnage et notamment ce jour ou tu m'avais décris assez précisément un scénario que tu avais en tête (ou même que tu avais écris...? Avec à la fin un livre qui s'ouvre mais dont les notes avaient disparues... si tu te souviens de ce dont je veux parler ?) et je m'imaginais une réalisation similaire à Requiem..... enfin dans ma tête, peut-être que je me plante ! :D

Pour Tabucchi oui je n'ai jamais lu cet auteur, va savoir pourquoi qqch m'a toujours retenu et à l'heure actuelle je ne suis pas sur d'avoir envie de ça... Peut-être un jour :)
et concernant Tabucchi, les deux livres que je préfère de lui ont été magnifiquement adaptés au cinéma, celui-ci et Nocturne Indien.
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Kit
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Localisation : où est né William Wyler

groil_groil a écrit :
ven. 22 juil. 2022 12:36
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Lui non plus je ne l'avais encore jamais vu ! Et claquouze encore plus énorme. Chef-d'oeuvre absolu. Wyler suit pendant 3 heures (!!!) 3 soldats démobilisés à la fin de la guerre et qui se rencontrent en rentrant dans la même ville, Boone City. Et comment on survit quand on a vécu la guerre ? comment on retrouve / ou pas son petit boulot quand on a piloté un bombardier pendant plusieurs années ? Et comment on accepte le regard des autres, et de la femme qu'on aime, quand on revient à vingt ans amputé des deux bras ? Ce film est absolument bouleversant, magnifique, d'une mise en scène folle, et invente tout simplement le Nouvel Hollywood avec 30 ans d'avance. Car tous les sujets traités ici dans le film de Wyler sont les grands thèmes du Nouvel Hollywood, qui prendra comme traumatisme initial la guerre du Vietnam. Ici c'est la seconde Guerre Mondiale, mais les enjeux sont les mêmes et le film est d'une modernité, et d'une beauté, terrassantes.
:love2: :jap: c'est beau ce que tu as écrit et si juste
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Kit a écrit :
lun. 25 juil. 2022 06:14
groil_groil a écrit :
ven. 22 juil. 2022 12:36
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Lui non plus je ne l'avais encore jamais vu ! Et claquouze encore plus énorme. Chef-d'oeuvre absolu. Wyler suit pendant 3 heures (!!!) 3 soldats démobilisés à la fin de la guerre et qui se rencontrent en rentrant dans la même ville, Boone City. Et comment on survit quand on a vécu la guerre ? comment on retrouve / ou pas son petit boulot quand on a piloté un bombardier pendant plusieurs années ? Et comment on accepte le regard des autres, et de la femme qu'on aime, quand on revient à vingt ans amputé des deux bras ? Ce film est absolument bouleversant, magnifique, d'une mise en scène folle, et invente tout simplement le Nouvel Hollywood avec 30 ans d'avance. Car tous les sujets traités ici dans le film de Wyler sont les grands thèmes du Nouvel Hollywood, qui prendra comme traumatisme initial la guerre du Vietnam. Ici c'est la seconde Guerre Mondiale, mais les enjeux sont les mêmes et le film est d'une modernité, et d'une beauté, terrassantes.
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merci :jap:
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sokol
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Quant à moi j'ai revu "Le bonheur" de Varda (1966) que j'avais découvert il y a seulement quelques mois.

1. Je suis véridique : il est impossible que Tarkovski n'ait pas vu ce film.


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et Tarkovski (Le Miroir) :

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Deuxièmement : j'étais très surpris quand, en 2008, dans son documentaire autobiographique "Les plages d'Agnès" Agnes Varda évoquait l'homosexualité de son mari, Jacques Demy. Elle laissait entendre qu’elle avait envié d’autres couples, que le bonheur serait un sans faute, sinon, sans sentiment de culpabilité et qu'ils ont voulu l’éradiquer, ce sentiment.
Hier je me suis dis qu'elle a du s'apercevoir assez tôt de tout ça et que "Le bonheur" était un film autobiographique (d'où sans doute sa splendeur). Dans le sens : Émilie, l'employée de la Poste que François rencontre n'est rien d'autre que l'autre désir (le désir homosexuel) que Demy avait car, comme dit François dans le film : "le bonheur s’additionne" (A+B+...). La première fois que j'ai vu le film, je trouvé ça trop naïf. Maintenant, je comprends mieux (on peut même dire que dans son film, Agnès se suicide puisque Thérèse, c'est bien elle et François (un ouvrier) c'est bien Jacques (fils d'ouvrier par excellence !) donc, elle avait fait assez tôt (dès 1965) le deuil de la bisexualité de son mari.
Bref, un très très grand film sur les grandes notions tels que le bonheur, l'humanité, l'amour, la liberté, la vie la mort etc.

On peut même faire un top5 :

1. "Stalker" de Tarkovski : la quête du bonheur (le sens de la vie)
2. "L’Humanité" de B. Dumont : qu'est ce que l'humanité
3. "Numéro Deux" de JL Godard : qu'est ce que la liberté
4. "Le bonheur" de A. Varda : qu'est-ce que le bonheur
5. "Le gout de la cerise" de A. Kiarostami : qu'est ce que mourir
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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sokol
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Et aussi un truc sur le film de Varda : la scène clé du film est le moment lorsque, après la mort de sa femme, François va dans les bois avec ses gosses et sa nouvelle épouse, il dit à cette dernière : je vais juste me promener un peu, je reviens. Il a voulu se suicider, comme sa femme, mais il ne le fait pas. Au nom des enfants, bien évidement. Et il revient.
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groil_groil
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:jap:
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Poursuite du cycle avec le fiston. Quel bonheur de le voir aussi flippé et aussi heureux en même temps.

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Un scientique fait des expériences sur des corps humains pour les faire muter en montres-plantes. Curieux film de Jack Cardiff, un des plus grands chef-op d'Hollywood, devenu un cinéaste curieux et inconstant, qui enchaine des ambiances très réussies à des grands moments de n'importe quoi poussant le film à la frontière du nanar.

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J'ai découvert ce film en février de cette année et j'écrivais cela : "Etre homosexuel au début du 20ème siècle dans un pays où c'est encore un délit. Choisir ou non l'hétérosexualité forcée pour rentrer dans le rang. Film magnifique et bouleversant, qui se passe en partie dans la magnifique ville de Cambridge que j'adore, d'un cinéaste qui n'est autre que le Visconti anglais, dont je ne connais que les gros tubes, et dont j'ai subitement envie de me faire une intégrale."
Quelques mois plus tard, j'achève ma retrospective intégrale de 32 films et je confirme que Maurice est vraiment l'un de ses, voire son plus beau film. Je reviens très vite sur le bilan de la retro.

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Une jeune suédoise à peine majeure débarque à Los Angeles avec la ferme intention de devenir une star du porno. Elle devra passer par les pires outrages, humilations, mais aussi trahisons pour arriver à ses fins. J'ai plutôt aimé le film durant sa projection, il y a des choix francs, une esthétique, un point de vue, mais dès le générique final tombé je ne sais plus trop quoi en penser. Disons qu'heureusement qu'il est signé par une femme sinon il serait franchement et immédiatement problématique. Comment dire... Le film est censé dénoncer l'horreur de ce milieu, son machisme, sa violence sexuelle, son humilation permanente de la femme, mais notre héroïne s'accroche pour arriver à ses fins, elle endure donc tout ça pour être une star du porno. OK. Mais à la fin du film, elle y arrive. Et le film s'arrête. Comme si la cinéaste laissait entendre - sans le dire frontalement - que finalement ça fallait le coup d'endurer toute cette merde pour y arriver. Et arriver à quoi ? à la même humiliation, à la même violence, mais juste en gagnant plus de fric ?
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sokol
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Ça y est, j'ai commencé à regarder... Twin Peaks: The Return (la troisième saison de la série télévisée) de David Lynch :

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Pour l’instant, je n'ai vu seulement les deux premiers épisodes. Le premier m'a beaucoup beaucoup plu.

Bon, selon moi :
C'est littéralement "Mulholland Drive" 2.0. Je parle de la mise en scène (coté scénario, on ne comprend rien, bien évidement). Prenez Mulholland Drive. Enlevez toutes les scènes où il y a Bety/Rita (ou Diane/Camilla, ça revient au même) pour ne pas se perdre dans l'histoire des filles et vous verrez que, tout le reste (enchainements des scènes des "mafieux" à Hollywood, des tueurs à gages etc etc) ça donne exactement "Twin Peaks : The Return".

J'aime beaucoup ce que je vois (ça ne fait pas du tout série, c'est une fiction, c'est surement un vrai film qui dure presque 18h) mais le problème c'est que j'ai l'impression que je suis en train de regarder un remake de Mulholland Drive (film que pour des raisons diverses je le connais quasiment par cœur puisque c'est le film que j'ai vu le plus dans ma vie).
Je ne sais pas si je vais continuer car, si l'histoire ne me motive quasiment jamais pour regarder un film (puisque toutes les histoires se sont déjà racontées, n'est ce pas ? :D ), coté mise en scène, RAS non plus.
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groil_groil
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sokol a écrit :
mar. 26 juil. 2022 11:15
Ça y est, j'ai commencé à regarder... Twin Peaks: The Return (la troisième saison de la série télévisée) de David Lynch :

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Pour l’instant, je n'ai vu seulement les deux premiers épisodes. Le premier m'a beaucoup beaucoup plu.

Bon, selon moi :
C'est littéralement "Mulholland Drive" 2.0. Je parle de la mise en scène (coté scénario, on ne comprend rien, bien évidement). Prenez Mulholland Drive. Enlevez toutes les scènes où il y a Bety/Rita (ou Diane/Camilla, ça revient au même) pour ne pas se perdre dans l'histoire des filles et vous verrez que, tout le reste (enchainements des scènes des "mafieux" à Hollywood, des tueurs à gages etc etc) ça donne exactement "Twin Peaks : The Return".

J'aime beaucoup ce que je vois (ça ne fait pas du tout série, c'est une fiction, c'est surement un vrai film qui dure presque 18h) mais le problème c'est que j'ai l'impression que je suis en train de regarder un remake de Mulholland Drive (film que pour des raisons diverses je le connais quasiment par cœur puisque c'est le film que j'ai vu le plus dans ma vie).
Je ne sais pas si je vais continuer car, si l'histoire ne me motive quasiment jamais pour regarder un film (puisque toutes les histoires se sont déjà racontées, n'est ce pas ? :D ), coté mise en scène, RAS non plus.
ça s'éloigne très vite de ce que tu penses être du Mullholland Drive. Dès l'épisode 3 en fait. Et je t'engage bien sûr à terminer, mais en tout cas ne T"ARRETES SURTOUT PAS avant l'épisode 8 qui est le sommet de la saison, et parmi les meilleurs trucs faits par Lynch.
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groil_groil
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C'est bien, mais j'en attendais trop, et je suis du coup un peu déçu. Disons qu'il s'emmerde avec cette histoire de polar qu'il doit faire tenir debout scénaristiquement, et il se fait chier, ça se voit, et nous aussi, et il s'emmêle même un peu les pinceaux avec ses flashes back. Et puis c'est dommage, hormis pour la fin, et le rendez-vous fixé au bout du monde, l'histoire très belle de cette langue sifflée n'est pas assez exploitée scénaristiquement, il garde ça comme du folklore alors que c'est justement ce qui devrait être le coeur du récit. Bon ça reste un film recommandable hein.

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Au début du 20ème siècle, dans un pensionnat de jeunes hommes, l'un d'eux, pour avoir volé de l'argent à l'un de ses camarades, devient le bouc-émissaire de tous les autres. Le jeune homme est stygmatisé, violenté, harcelé, torturé. Törless fait partie des bourreaux, mais il est le seul à éprouver des doutes, et à tenter de s'interposer entre la victime et ses bourreaux, au risque d'être stygmatisé lui aussi. Adapté de Robert Musil, voici le tout premier film de Volker Schlöndorff, alors tout jeune homme, et sans doute son meilleur, inspiré par tous les renouveaux dynamiques de mise en scène des années 60. Très beau film.
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sokol
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groil_groil a écrit :
mar. 26 juil. 2022 13:08
ça s'éloigne très vite de ce que tu penses être du Mullholland Drive. Dès l'épisode 3 en fait.
Là, ça change tout. L'épisode 3 été prévu pour ce soir donc, je continue. Merci !! :jap: :love2:
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Jean-Marie Straub
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groil_groil
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;)
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cyborg
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Ha oui oui Sokol ça mérite de se voir en entier, ça évolue vraiment dans pas mal de directions dans la suite ;)
Kahled
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sokol a écrit :
mar. 26 juil. 2022 11:15
Ça y est, j'ai commencé à regarder... Twin Peaks: The Return (la troisième saison de la série télévisée) de David Lynch :

Image

Pour l’instant, je n'ai vu seulement les deux premiers épisodes. Le premier m'a beaucoup beaucoup plu.

Bon, selon moi :
C'est littéralement "Mulholland Drive" 2.0. Je parle de la mise en scène (coté scénario, on ne comprend rien, bien évidement). Prenez Mulholland Drive. Enlevez toutes les scènes où il y a Bety/Rita (ou Diane/Camilla, ça revient au même) pour ne pas se perdre dans l'histoire des filles et vous verrez que, tout le reste (enchainements des scènes des "mafieux" à Hollywood, des tueurs à gages etc etc) ça donne exactement "Twin Peaks : The Return".

J'aime beaucoup ce que je vois (ça ne fait pas du tout série, c'est une fiction, c'est surement un vrai film qui dure presque 18h) mais le problème c'est que j'ai l'impression que je suis en train de regarder un remake de Mulholland Drive (film que pour des raisons diverses je le connais quasiment par cœur puisque c'est le film que j'ai vu le plus dans ma vie).
Je ne sais pas si je vais continuer car, si l'histoire ne me motive quasiment jamais pour regarder un film (puisque toutes les histoires se sont déjà racontées, n'est ce pas ? :D ), coté mise en scène, RAS non plus.
:jap: :jap: :jap:

Super que tu l’aies enfin commencée !

Concernant la comparaison avec Mulholland Drive, c’est drôle que tu en parles parce qu’à l’époque de sa diffusion ça m’avait déjà frappé ! Il ne faut pas oublier qu’à la base ce film c’était d’abord le pilote d’une série justement. Et Lynch en a fait un film parce que le projet qu’il avait soumis a rendu les producteurs trop frileux pour continuer. Bien sûr, cinématographiquement, le film est une merveille mais je pense que les nombreuses intrigues ou sous-intrigues que le film esquisse (au hasard, celle du tueur à gages ou celle du restaurant) étaient en réalité des intrigues plus amples prévues pour la série que Lynch avait imaginé.

Du coup, je reste convaincu que son Twin Peaks : The Return, au-delà du fait qu’il s’agisse d’une suite de la série d’origine est aussi la série que Lynch avait imaginé à la base avec le projet initial qu’était Mulholland Drive.

Bon, alors bien sûr l’épisode 8 est une merveille mais le dernier, et surtout son plan final, sont à mes yeux encore plus inoubliables. Autrement dit : va jusqu’au bout ! :D
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Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04

Du coup, je reste convaincu que son Twin Peaks : The Return, au-delà du fait qu’il s’agisse d’une suite de la série d’origine est aussi la série que Lynch avait imaginé à la base avec le projet initial qu’était Mulholland Drive.
:jap: Je te rejoins. A 100%.
Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04
Bon, alors bien sûr l’épisode 8 est une merveille mais le dernier, et surtout son plan final, sont à mes yeux encore plus inoubliables. Autrement dit : va jusqu’au bout ! :D
Oui oui, c'est plié (@groil_groil m'a déjà convaincu. Mais il me fallait juste un peu de 'soutiens', un peu d'"explications" pour mieux saisir la chose car, comme dirait Godard, au cinéma, à cause de ce déluge de feux d'image et de son, on reste, on "accepte" le film. Or, si on se fait chier depuis des décennies à vouloir aimer (comprendre,.... ) le cinéma, on a droit de se poser des question et donc, d’arrêter d’être devant "ce déluge de feux d’image et de son" et "faire autre chose".
Modifié en dernier par sokol le mer. 27 juil. 2022 10:09, modifié 1 fois.
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sokol a écrit :
mer. 27 juil. 2022 09:38
Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04

Du coup, je reste convaincu que son Twin Peaks : The Return, au-delà du fait qu’il s’agisse d’une suite de la série d’origine est aussi la série que Lynch avait imaginé à la base avec le projet initial qu’était Mulholland Drive.
:jap: Je te rejoins. A 100%.
Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04
Bon, alors bien sûr l’épisode 8 est une merveille mais le dernier, et surtout son plan final, sont à mes yeux encore plus inoubliables. Autrement dit : va jusqu’au bout ! :D
Oui oui, c'est plié (@groil_groil m'a déjà convaincu. Mais il me fallait juste un peu de 'soutiens', un peu d'"explications" pour mieux saisir la chose car, comme dirait Godard, au cinéma, à cause de ce déluge de feux d'image et de son, on reste, on "accepte" le film. Or, si on se fait chier depuis des décennies à vouloir aimer (comprendre,.... ) le cinéma, on a droit de se poser des question et donc, d’arrêter d’être devant "ce déluge de feux d’image et de son" et "dfaire autre chose".
:love2:
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Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04
Bien sûr, cinématographiquement, Mulholland Drive est une merveille mais je pense que les nombreuses intrigues ou sous-intrigues que le film esquisse (au hasard, celle du tueur à gages ou celle du restaurant) étaient en réalité des intrigues plus amples prévues pour la série que Lynch avait imaginé.
D'ailleurs, cela a du être la raison pour laquelle Lynch avait arrêté le tournage du film à son 2/3 (cela s'est dit dans les suppléments qui accompagnent le DVD du film) car, sans doute, il voulait que une fois le film terminé, les spectateurs puissent donner au moins un (ou deux, ou même trois) sens à son histoire. Mais en donner tout de même (sinon, il faut s'appeler Godard pour réussir à produire des films tels que "Hélas pour moi", "Passion" etc (ce qu'on appelle : de grands films malades).
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sokol a écrit :
mer. 27 juil. 2022 10:08
Kahled a écrit :
mar. 26 juil. 2022 17:04
Bien sûr, cinématographiquement, Mulholland Drive est une merveille mais je pense que les nombreuses intrigues ou sous-intrigues que le film esquisse (au hasard, celle du tueur à gages ou celle du restaurant) étaient en réalité des intrigues plus amples prévues pour la série que Lynch avait imaginé.
D'ailleurs, cela a du être la raison pour laquelle Lynch avait arrêté le tournage du film à son 2/3 (cela s'est dit dans les suppléments qui accompagnent le DVD du film) car, sans doute, il voulait que une fois le film terminé, les spectateurs puissent donner au moins un (ou deux, ou même trois) sens à son histoire. Mais en donner tout de même (sinon, il faut s'appeler Godard pour réussir à produire des films tels que "Hélas pour moi", "Passion" etc (ce qu'on appelle : de grands films malades).
alors t'en es à quel épisode ?
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groil_groil a écrit :
jeu. 28 juil. 2022 09:07
alors t'en es à quel épisode ?
Comme j'aime bien dire, il y a que toi qui a le secret du "comment-regarder-5-films-par-jour" :D , perso je ai pas pu en voir un seul ni hier ni avant hier soir. J'étais claqué et je ne veux surtout pas m’endormir devant ce film.
Très probablement, ce soir
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Dans une famille italienne bourgeoise composée d'un père et de trois enfants (un gamin de 10 ans, un ado, et un jeune adulte), la mort brutale de la mère, coïncide avec l'arrivée au foyer d'une jeune et très belle bonne, qui va redonner le goût de vivre, et bien plus encore, à ces messieurs. C'est LE film culte par excellence pour tous les amateurs de la divine Laura Antonelli, qu'on l'ait vu ou non d'ailleurs ! Et je ne l'avais jamais vu. Et je ne suis pas déçu, loin de là. Ce n'est pas du tout la comédie grivoise que je pensais, c'est une comédie italienne des 70's du meilleur cru, avec de la légereté, de la frivolité même, mais qui laisse la part belle aux sentiments, et qui se termine même avec une certaine gravité. Bref, c'est une découverte majeure pour le fan de cinéma italien que je suis, qui évoque parfois certains Scola, ou les films de Nino Manfredi, Risi aussi, beaucoup plus qu'un Tinto Brass (ce que peut laisser penser l'aura du film et qui est complètement faux).

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Pas revu depuis des lustres, ça reste un film sympatique, très teenager dans l'esprit (j'attends avec impatience de le montrer à mon fils). Disons que c'est une histoire de vampire on ne peut plus classique, mais dont l'originalité est de la transposer dans l'univers Amblin / John Hughes. C'est pas plus que ça, mais ce décalage donne le sel au film. Sel qui sera récupéré et usé jusqu'à la corde quelques années plus tard par la série Buffy. Il y a des problèmes de rythme dans ce "Fright Night" (le début devrait durer plus longtemps tant c'est cette mise en place et ce doute sur l'identité du voisin qui sont intéressantes / et l'affrontement vampire / ado est beaucoup trop long et ce temps est mal géré), il y a aussi des personnages affreusement sous exploités (la mère, personnage génial, est totalement zappée au bout de 45 minutes), mais ça reste un divertissement aussi agréable qu'inconséquent.

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Le quotidien d'une jeune femme célibataire et hôtesse de l'air sur une compagnie low cost. Film très juste et très beau, sur la solitude des jeunes gens de notre époque, et sur l'aridité du milieu du travail pour ces jeunes gens. Ce que le film dit en sous-texte de son époque est parfaitement rendu et totalement terrifiant. On a parfois peur que le film ne parte trop en roue libre, laissant trop de place à l'improvisation, au freestyle rien à foutre justement, mais non, les auteurs se rattrapent toujours in extremis, et le résultat est celui d'une oeuvre libre mais habitée, et maitrisée. Les acteurs sont très convaincants, donnant vraiment l'impression d'y être, abolissant les frontières entre personnages et spectateurs, portés par une Adèle Exarchopoulos extraordinaire de naturel et de détermination. Un mot sur la toute fin du film, un plan-séquence d'apparence anodine, qui m'a littéralement glacé le sang par ce qu'il dit du monde et son état actuel.
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groil_groil a écrit :
jeu. 28 juil. 2022 11:09


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Le quotidien d'une jeune femme célibataire et hôtesse de l'air sur une compagnie low cost. Film très juste et très beau, sur la solitude des jeunes gens de notre époque, et sur l'aridité du milieu du travail pour ces jeunes gens. Ce que le film dit en sous-texte de son époque est parfaitement rendu et totalement terrifiant. On a parfois peur que le film ne parte trop en roue libre, laissant trop de place à l'improvisation, au freestyle rien à foutre justement, mais non, les auteurs se rattrapent toujours in extremis, et le résultat est celui d'une oeuvre libre mais habitée, et maitrisée. Les acteurs sont très convaincants, donnant vraiment l'impression d'y être, abolissant les frontières entre personnages et spectateurs, portés par une Adèle Exarchopoulos extraordinaire de naturel et de détermination. Un mot sur la toute fin du film, un plan-séquence d'apparence anodine, qui m'a littéralement glacé le sang par ce qu'il dit du monde et son état actuel.
on a vu le même film :jap:
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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groil_groil
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Un cinéaste isréalien, en plein casting de son prochain film, se rend dans une petite ville pour présenter le précédent dans une bibliothèque / salle de conférence, dirigée par une jeune femme dynamique, mise en place par le gouvernement, avec qui le cinéaste va se rapprocher avant d'entrer en conflit avec elle. Plus qu'avec elle, c'est avec le gouvernement israélien, sa gestion de la politique culturelle, mais pas que, puisqu'il arrive rapidement à critiquer sa politique dans son ensemble, que le cinéaste (celui du film mais également Lapid qui ne joue pas le rôle mais dont on devine l'autoportrait) règle ses comptes, d'une manière violente et sans concession. Comme souvent chez Lapid, ça commence de manière brouillonne, c'est plein de rage, colérique, bouillonnant, un peu confus parfois, mais le film possède une force intrinsèque assez forte qui finit par emporter l'adhésion.

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Comme dans quasiment chacun de ses films, Jafar Panahi est en voiture, sa fille est assise derrière, et ils s'arrêtent pour prendre une jeune femme, amie de sa fille. Celle-ci raconte qu'elle monte une pièce de théâtre, que le rôle principal est chanté, qu'elle a trouvé une jeune femme magnifique pour tenir le rôle, avec une voix d'or, mais que celle-ci ne peut pas tenir le rôle parce que sa famille, paysanne, très conservatrice, s'y oppose. Jafar et sa fille emmènent cette jeune femme jusqu'au petit village paumé au Turkménistan, où vit la jeune chanteuse. Une fois arrivée, sa mère (le père est absent) refuse qu'on filme sa fille. Mais elle accepte qu'on entende sa voix. Panahi filme donc un drap blanc, et derrière, la jeune femme chante, et sa voix est sublime. En jouant sur la structure de Trois Visages, son dernier long métrage sorti, qui est d'ailleurs évoqué dans la voiture, se disant que leur quête est la même que celle du film "3 Visages", mais cette fois pour de vrai, Panahi livre une oeuvre d'une grande force, disant tellement de choses sur l'Iran, la religion, la liberté des femmes, le rapport des fondamentalisme à l'art et à la question de la représentation. Il y a tant de richesse dans ce film qu'il pourrait en nourrir dix autres, et pourtant, il a été tourné uniquement avec deux téléphones portables, celui de Panahi et celui de sa fille, et il ne dure que 17 minutes ! C'est dire le génie du mec !
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cyborg
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La découverte de Le Quattro Volte à Cannes en 2010 fut une réjouissante surprise. Je n'ai néanmoins jamais osé le revoir (alors que je l'ai en dvd il me semble) et je crois que mon rapport au cinéma/à l'art à trop changé pour qu'il me convainc encore autant. Je me suis néanmoins laissé tenter par Il Buco dans lequel Frammatrino filme toujours aussi remarquablement la nature. Sa mise en scène place sur le même plan tous les éléments qui la constituent -humain, animaux, plantes, phénomènes météorologiques...- afin de renforcer la perspective qu'il met en place : tandis que les grattes-ciels modernes se dressent vers les cieux, un petit groupe de spéléologues s'enfonce au plus profond d'une mystérieuse cavité. Cette évocation architecturale est vite remplacé par la présentation des derniers jours de la vie d'un paysan local. Et Frammartino de mettre en place des jeux d'échelles des plus saisissants, jouant sans cesse sur les noirs de la grotte et de l'écran de cinéma, semblant transformer peu à peu l'expédition spéléologique en remake de Le Voyage Fantastique de Fleisher... Si l'expérience plastique est indéniablement réussi, le propos du film (fond de la grotte-demi tour / décès du vieil homme) tourne un petit peu trop court pour transformer l'essai en grand film.

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L’incroyable "L.A. Plays Itself" de Thom Andersen est définitivement une des découvertes de ces dernières années qui m'aura le plus offert matière à réflexion (et je crois que toujours personne ne l'a vu ici... snif). Parmi les nombreuses strates de son analyse de la ville (à travers sa représentation au cinéma) il est dit que l'on ne voit à peu près jamais les transports en commun de Los Angeles à l'écran, et ce pour une bonne raison : personne ne les prend. Personne, sauf... les pauvres qui ne sont eux même, jamais ou presque portés à l'écran. C'est bien là la grande force et originalité de Tangerine, suivant les déambulations de prostituées à travers les bas fonds banalement sordides de la cité des anges, des arrières-cour aux sordides motels de passes et rdv dans les fast-food dégueulasses (et dans les bus et métro, donc...), le tout filmé aux plus près des corps avec un simple iPhone (argument marketing à la sortie du film d'ailleurs et désormais assez désuet). Malheur au grand malheur, la mise en scène boosté aux hit techno-pop est éreintante tandis que le niveau de l'intrigue et de ses dialogues fait tomber l'histoire d'amour au niveau d'un vulgaire télénovelas. Dommage. La différence avec le convaincant "Florida Project", film suivant du réalisateur, n'en est d'ailleurs que plus saisissante.

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L'échange sur Piavoli entre Aski & Sokol à la suite de Il Buco m'a donné envie de m'y pencher.
Le temps d'une vie humaine est comparée aux rythmes des saisons dans un petit village italien. Une approche documentaire (bien qu'évidemment mise en scène) de Piavoli pour représenter la société des hommes et ses différents rites de passage. Sans doute le document parfait pour présenter dans 300 ans les archétypes de la société traditionnel occidentale durant la 2ème partie du XXème siécle. Le tout est un peu trop propret-gentil-tradi(tionnaliste ?) pour me convaincre vraiment.


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Cette nuit, je m'incarnerai dans ton cadavre - José Mojica Marins - 1967

"Zé du Cerceuil", méchant vraiment très méchant, ne recule devant rien pour trouver la femme idéale qui sera digne de prolonger sa lignée : mygale, serpents, mensonges, tortures, meurtres... nous aurons droit à tout l'attirail du film d'horreur dans cette série-B brésilienne plutôt réjouissante pour son jusqu'au boutisme et sa créativité, malgré quelques longueurs.
Personnage légendaire dans son pays d'origine, sa renommé n'a guère voyagé jusqu'à chez nous malgré trois films présentant ses aventures, deux dans les années 60 et l'un en 2008 dans l'un des derniers films de José Mojica Marins. C'est d'ailleurs le réalisateur lui-même qui incarne son personnage fétiche, étrange démon d'une perversion totale à l'esprit pourtant rationnel et philosophique. Semblant incarner une certaine idée de la modernité en lutte permanente avec le clergé, à qui il finira par donner finalement raison dans l'ultime plan du film... sans aucun doute un tour du réalisateur pour échapper à la censure d'alors...

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Le film s'ouvre sur une partie de poker dont on ne voit que les mains des joueurs. Tout le monde se couche, sauf une personne, qui gagne pourtant sans bluff : il avait bien la main la plus forte. La victoire est totale, à la régulière. Tout comme la faillite finale du film sera totale et implacable. Du Rififi chez les Hommes est un film entier, droit, sans esbroufe ni fioriture. Après la scène de casse, 30 minutes d'un silence total exécuté à la perfection, et que revient la parole c'est pour que chacun des truands exprime ses rêves et envies permis par le pactole dérobé. Seule scène, très brève, ou la divagation prend le pas sur le concret, avant que ne se déclenche l'inattendue berezina finale. C'est donc ici le rêve, forcément imprécis, qui tue. Jamais le qualificatif de "noir" de "film noir" n'aura été si fort à propos.
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cyborg
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Anecote incroyable : j'ai un coloc pour un mois, à qui j'ai raconté mon visionnage du soir (le Dassin) et il m'annonce que Magali Noel, qu'on voit dans un numéro de cabaret dans le film (et qui a aussi joué pour Felini) est... sa grand-mère !
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groil_groil
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cyborg a écrit :
dim. 31 juil. 2022 00:46
Anecote incroyable : j'ai un coloc pour un mois, à qui j'ai raconté mon visionnage du soir (le Dassin) et il m'annonce que Magali Noel, qu'on voit dans un numéro de cabaret dans le film (et qui a aussi joué pour Felini) est... sa grand-mère !
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Incroyable !
et ce Dassin est génial.
Et bisous copain ! :love2:
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J'avais déjà vu ce classique du giallo dans une copie bas de gamme, le revoir via une belle restauration bluray lui donne toute sa splendeur. Il reste toujours quelques approximations scénaristiques, mais j'ai envie de dire que c'est une des règles du genre, mais l'ensemble est vraiment parmi ce qui s'est fait de mieux dans le genre. Et puis, surtout, il y a la bande son de Bruno Nicolai qui est, je crois bien, ma musique de film préférée tous genres et toutes époques confondues.

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Un couple de jeunes homosexuels espagnols, dont l'un des deux vit et travaille en république Tchèque, attendent un train dans une micro-gare paumée au milieu de nulle part. Avec eux, un couple un peu bourrin, se moque ouvertement d'eux, persuadés qu'ils ne comprennent pas la langue. Court-métrage original et bien tenu.

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A la fin - Nicolas Lichtlé - 2020

Petit court métrage d'animation en forme de fable poétique sur les changements - pas toujours bienvenus - apportés par le monde moderne. Sans grand intérêt.

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Dans la banlieue pauvre de Sydney, Un ado de 13 ans vient passer un weekend chez son père qu'il ne connait presque pas. Celui-ci est un grand gamin de 30 ans totalement irresponsable, qui va entrainer son fils dans un weekend de débauche, de vulgarité et de provocation, le poussant à se comporter comme lui. Assez humilié, l'enfant rentrera chez sa mère hors d'elle, sans qu'on sache vraiment si les liens avec son paternels se sont reformés. Joli film qui évoque un style pas très éloigné d'un Jeff Nichols et qui peut possiblement laisser penser que ce jeune cinéaste peut devenir intéressant.

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Après la grande intégrale Ivory, cet été sera centré sur une intégrale "vacances", consacrée à Adrian Lyne. C'est son dernier film excellent qui m'a donné envie de me replonger dans une oeuvre souvent moquée et méprisée, notamment par moi bien évidemment, mais je ne demande qu'à changer d'avis (c'est ce que j'ai fait récemment sur le très chouette Liaison Fatale). Je commence donc avec Foxes, son tout premier long-métrage et l'un des rares que je n'avais pas vu. C'est un super teen-movie entre 4 adolescentes, dont Jodie Foster (il y a aussi Laura Dern, qui doit avoir 12 ans, au casting), qui gagne en gravité au fur et à mesure que le film se déroule. J'ai été très surpris par la qualité de la mise en scène, et de la photographie, chez un cinéaste qui essuie les plâtres, c'est sans doute lié au fait qu'il a commencé tard; Lyne avait en effet 39 ans lorsqu'il tourne son premier film, de mémoire passé totalement inaperçu en France. Il aura en revanche un énorme succès dès le second.
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yhi
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cyborg a écrit :
sam. 30 juil. 2022 23:57
et je crois que toujours personne ne l'a vu ici... snif
Si, mais il ne m'avait vraiment pas marqué autant que toi. Je suis allé à LA depuis (en tant que touriste) et la ville m'avait assez surprise tant elle correspondait peu aux images qu'on a d'elle. Peut être que je reverrai le film différemment maintenant.
cyborg a écrit :
sam. 30 juil. 2022 23:57
Cette nuit, je m'incarnerai dans ton cadavre - José Mojica Marins - 1967
Il est cool celui-ci, mieux que le premier épisode. On l'avait passé au festival que j'organise. J'ai pas vu les suivants cependant.
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asketoner
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@cyborg : ce Piavoli n'est pas le meilleur. Tout le monde cite Nostos comme étant son chef d'oeuvre, moi je le trouve assez mauvais celui-là, je pense que c'est parce qu'il y a une sorte de plus-value culturelle avec la référence à l'Odyssée. Par contre, Il pianeta azzuro et Al primo soffio di vento, c'est grandiose.
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Un été comme ça, Denis Coté

J'ai rarement vu un cinéaste réussir aussi bien à esquiver le cinéma tout du long de son film. Et en manquant le cinéma, il rate aussi ses personnages, son propos, son paysage, son point de vue, sa pensée, son sujet, sa durée : tout. A un moment, il y a une nuit américaine, sauf pour filmer le hibou : parce qu'il a de jolies couleurs, c'est ça la raison ? A un autre moment, trois filles vont rencontrer trois gars, et lors des deux premières rencontres on ne verra pas le visage des gars, alors on se demande pourquoi, ce que ça signifie, ce qui se joue dans ce parti-pris, et puis lors de la troisième rencontre, on voit le visage du troisième gars, et on se rend compte qu'il n'y avait aucun parti-pris, juste du vide, et même pas tenu. Enfin, les trois filles se demandent si elles vont rester amies après ce qu'elles ont vécu ensemble, mais la vérité c'est qu'on ne les a pas du tout vues devenir amies, d'ailleurs on ne les a même jamais vues ensemble.
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J'ai lu des retours plutôt négatif sur ce dernier opus, personellement j'ai trouvé ça très fun. Et courageux, car c'est le premier film de la série qui ose casser le shéma initial imposé par le 1er film de Spielberg (c'est sans doute pour cela qu'il reçoit des quolibets) en lâchant les dinosaures dans le monde réel. Cela lance le film sur des perspectives nouvelles, une sorte de grand huit au rythme ininterrompu. L'autre chouette idée étant de rassembler les personnages du second cycle à ceux du premier, en les faisant revenir avec (déjà) trente ans de plus, et bouclant la boucle avec un petit sentiment nostalgique. Ce n'est pas un grand film, comme aucun de la saga d'ailleurs, mais un divertissement tout à fait honorable.
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sokol
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Salut tout le monde,
Je suis au septime épisode de la 3e saison de Twin Peaks : the Return.

Comme je n'ai jamais vu les deux premières saisons de la série (sauf le film-pilote et, je crois, seulement les deux premières épisodes de la première saison), je me pose la question suivante : tous ces personnages qui peuplent The Return, existent-il dans les 2 saisons précédentes ? Certains oui, je me doute bien mais les autres ?? Car je ne comprends vraiment rien (je ne veux pas vraiment comprendre mais un minimum quand même :D
par exemple, celle sur la gauche de la photo :
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ou celui-ci :

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ou celui-là :

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de toute façon, ils sont trop jeunes pour qu'ils apparaissent dans les 2 saisons précédentes mais faut-il chercher un lien avec ??
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Jean-Marie Straub
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sokol a écrit :
lun. 1 août 2022 09:57
Salut tout le monde,
Je suis au septime épisode de la 3e saison de Twin Peaks : the Return.

Comme je n'ai jamais vu les deux premières saisons de la série (sauf le film-pilote et, je crois, seulement les deux premières épisodes de la première saison), je me pose la question suivante : tous ces personnages qui peuplent The Return, existent-il dans les 2 saisons précédentes ? Certains oui, je me doute bien mais les autres ?? Car je ne comprends vraiment rien (je ne veux pas vraiment comprendre mais un minimum quand même :D
par exemple, celle sur la gauche de la photo :
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ou celui-ci :

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ou celui-là :

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de toute façon, ils sont trop jeunes pour qu'ils apparaissent dans les 2 saisons précédentes mais faut-il chercher un lien avec ??
Les 2 premières oui. Ce sont même des personnages majeurs des 2 premières saisons (et elle apparaissaient déjà dans les 2 premiers épisodes de la saison 1).

Les 2 suivants non, ce sont de nouveaux personnages.

Par contre, je ne comprends pas trop ta logique pour le coup : tu mates la saison 3 d’une série sans avoir vu les deux premières ?! :??: :ouch: :lol:

C’est quand même normal que tu ne fasses pas trop les raccords. D’autant que le film a un côté beaucoup plus intimiste voir restreint car la grande majorité des personnages secondaires voir tertiaires de la série n’apparaissent pas dedans (il n’y a que les personnages vraiment centraux qu’on voit et encore).
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sokol
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Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
Les 2 premières oui. Ce sont même des personnages majeurs des 2 premières saisons (et elle apparaissaient déjà dans les 2 premiers épisodes de la saison 1).
Je me suis douté un peu. Et une des deux (la vielle), n'est-elle pas un personnage du "Fire walk with me : Twin peaks" ?? (car, ce film je l'ai vu maintes fois).

Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
Par contre, je ne comprends pas trop ta logique pour le coup : tu mates la saison 3 d’une série sans avoir vu les deux premières ?! :??: :ouch: :lol:
C'est @groil_groil qui m'avait dit de le regarder. Je lui avais posé la question il y a quelques mois (voir, années ?) si je pouvais voir la saison 3, tout en n'ayant jamais vu les deux saisons précédentes (tout le monde était hyper excité à l'époque : on parlait que de ça pendant un bon moment). Il a hésité un peu puis, il m'a dit : vas-y, tu peux le voir. Ce n'est pas moi qu’il faut "engueuler", c'est groil :D

Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
C’est quand même normal que tu ne fasses pas trop les raccords. D’autant que le film a un côté beaucoup plus intimiste voir restreint car la grande majorité des personnages secondaires voir tertiaires de la série n’apparaissent pas dedans (il n’y a que les personnages vraiment centraux qu’on voit et encore).
J'avais essayé en amant, il y a 2-3 ans, de regarder la saison 1 : oh mon dieu, c'est vraiment impossible. De surcroit, j'ai appris que Lynch n'a réalisé que l'épisode -pilote (chef d’œuvre à mes yeux - mais je l'ai découvert il y a 15-20 ans celui-là) et l'épisode 2. Je crois que je m'étais arrêté à l'épisode 3, sans savoir qui a fait quoi d'ailleurs. Mais je n'aimais pas ce que je regardais (déjà que je hais les séries...).

ps : chaque fois que je regarde un épisode (en gros, j'aime bien, la preuve, je continue), je me dis : Mulholland Drive aurait été une magnifique série !!!
Modifié en dernier par sokol le lun. 1 août 2022 14:01, modifié 1 fois.
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Kahled
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sokol a écrit :
lun. 1 août 2022 12:30
Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
Les 2 premières oui. Ce sont même des personnages majeurs des 2 premières saisons (et elle apparaissaient déjà dans les 2 premiers épisodes de la saison 1).
Je me suis douté un peu. Et une des deux (la vielle), n'est-elle pas un personnage du "Fire walk with me : Twin peaks" ?? (car, ce film je l'ai vu maintes fois).

Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
Par contre, je ne comprends pas trop ta logique pour le coup : tu mates la saison 3 d’une série sans avoir vu les deux premières ?! :??: :ouch: :lol:
C'est @groil_groil qui m'avait dit de le regarder. Je lui avais posé la question il y a quelques mois (voir, années ?) si je pouvais voir la saison 3, tout en n'ayant jamais vu les deux saisons précédentes (tout le monde était hyper excité à l'époque : on parlait que de ça pendant un bon moment). Il a hésité un peu puis, il m'a dit : vas-y, tu peux le voir. Ce n'est moi qu’il faut "engueuler", c'est groil :D

Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 11:49
C’est quand même normal que tu ne fasses pas trop les raccords. D’autant que le film a un côté beaucoup plus intimiste voir restreint car la grande majorité des personnages secondaires voir tertiaires de la série n’apparaissent pas dedans (il n’y a que les personnages vraiment centraux qu’on voit et encore).
J'avais essayé en amant, il y a 2-3 ans, de regarder la saison 1 : oh mon dieu, c'est vraiment impossible. De surcroit, j'ai appris que Lynch n'a réalisé que l'épisode -pilote (chef d’œuvre à mes yeux - mais je l'ai découvert il y a 15-20 ans celui-là) et l'épisode 2. Je crois que je m'étais arrêté à l'épisode 3, sans savoir qui a fait quoi d'ailleurs. Mais je n'aimais pas ce que je regardais (déjà que je hais les séries...).

ps : chaque fois que je regarde un épisode (en gros, j'aime bien, la preuve, je continue), je me dis : Mulholland Drive aurait été une magnifique série !!!
Shelly (à gauche) apparaît bien dans le film je crois mais si je me souviens bien, ça n’est pas le cas de Norma (à droite). Ou alors très furtivement.

Après Lynch en a réalisé plusieurs des épisodes dans les 2 premières saisons il ne s’est pas juste contenté de lancer la série puis de se barrer, même quand il a pris un peu de recul (j’ai oublié les détails mais il a été écarté pendant la saison 2 à un moment avant de revenir). Le rôle de Gordon Cole il le tenait d’ailleurs déjà à l’époque.

Les 2 premières saisons (surtout la deuxième qui contient pourtant les meilleurs épisodes) ont un rythme en dent de scie après, justement parce que Lynch ne s’est pas occupé de tout mais elles restent quand même passionnantes. Si ça ne t’intéresse pas de voir les deux saisons dans leur intégralité regarde au moins le dernier de la saison 2 (réalisé par Lynch) qui est proprement démentiel et qui annonce 25 ans à l’avance ce que sera la S3. :D

PS : Pour Mulholland Drive, j’ai appris sur SC qu’il existe bien le téléfilm correspondant au pilote original de la série :

https://www.senscritique.com/film/Mulho ... r/15732450

Je ne sais pas si quelqu’un l’a vu mais il est apparemment bien présent sur YouTube :

https://m.youtube.com/watch?v=kcXt3ufaLgc

Ça doit donner une idée plus précise encore de ce à quoi la série aurait pu ressembler.
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Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 12:57
regarde au moins le dernier de la saison 2 (réalisé par Lynch) qui est proprement démentiel et qui annonce 25 ans à l’avance ce que sera la S3. :D
Merci, je vais faire ça car, en plus, je les ai les 2 saisons (on m'a prêté les DVD).
Kahled a écrit :
lun. 1 août 2022 12:57
PS : Pour Mulholland Drive, j’ai appris sur SC qu’il existe bien le téléfilm correspondant au pilote original de la série :
https://www.senscritique.com/film/Mulho ... r/15732450
Je ne sais pas si quelqu’un l’a vu mais il est apparemment bien présent sur YouTube :
https://m.youtube.com/watch?v=kcXt3ufaLgc
Ça doit donner une idée plus précise encore de ce à quoi la série aurait pu ressembler.
Je viens de jeter un coup d’œil. C'est exactement les 90 premières minutes du film. Ça s’arrête juste avant que Betty et Rita partent au théâtre Silencio. Puis, les 20 dernières secondes sont "inédites" (on va dire).
Est-ce vraiment un pilote, pour "cacher" le fait que, "Mulholand Drive", si on regarde bien, fait assez film-pilote ou c'est le film que Lynch aurait rendu s'il avait définitivement arrêté le tournage après avoir tourné, à peu près, 2/3 du film ? (chose dites dans les bonus du MD par Naomi Watts ou Laura Elena Harring, je ne sais plus)
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Ah oui, il y a juste un insert qui n'existe pas dans le film : de 1:03:59 au 1:06:11 : 2 minutes supplementaires
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Me voilà donc lancé dans une intégrale chronologique d'Adrian Lyne, et Flashdance, son second film uniquement, fut un succès planétaire et durable. De ce film, que j'ai du voir une fois quelques années après sa sortie, sans doute à son premier passage TV, je ne me souvenais de pas grand chose, surtout des deux tubes Maniac et What a Feeling, que tu reconnais encore à la première note 40 ans après, et de Jennifer Beals, restée pour moi à jamais dans mon cerveau de cinéphile grâce à Nanni Moretti, dans Journal Intime. D'ailleurs, dès que je l'ai vue à l'écran hier soir, j'ai moi aussi hurlé : "Jennifer Beaaaals ! Jennifer BEAAAALS !" Sinon je me souvenais qu'il s'agissait d'une jeune femme qui rêvait de devenir danseuse mais c'est à peu près tout. Bon, c'est revu, et il y a du bon et du moins bon. Les points positifs sont surtout techniques, il s'agit du cadrage et de la photographie magnifiques avec lesquels le cinéaste rend visible la ville de Pittsburgh au début des années 80, c'est dingue de beauté, l'image a juste la patine qu'il faut, c'est parfait. L'autre point fort est l'actrice, Beals est effectivement magnifique, je comprends Moretti, ainsi que le cast de l'époque qui a vraiment réussi son coup. Mais c'est malheureusement à peu près tout. Le film est sinon complètement gâché par un scénario aussi indigent que stupide : en gros, c'est une jeune femme qui travaille dans une usine qui rêve de devenir danseuse et de passer un concours, qui tombe amoureuse de son patron, et qui finalement va passer son concours et le réussir. Et c'est tout. Plutôt qu'un scénario, on a l'impression d'un canevas, d'une ébauche de scénario, comme s'il ne restait plus que les points de bascule qui permettent de passer d'une scène à l'autre, mais qu'il manquait tout le reste, ce qui permet de donner du corps à l'ensemble. En parlant de corps, l'autre gros souci, ce sont les numéros de danse. Il y en a beaucoup trop, tout le temps, à devenir insupportable surtout qu'il n'ont aucun sens diégétique, et qu'ils ne font jamais avancer l'ensemble. Et Beals est doublée par une danseuse qui ne lui ressemble pas trop et ça se voit comme le nez au milieu de la figure, c'est assez gênant. Voilà, jamais peiné à le regarder non plus, mais c'est dommage car il y a toute la matière (on y pense assez souvent notamment lors des magnifiques scènes d'extérieur) pour faire une sorte de Rocky au féminin, mais Lyne ne se donne pas la peine de faire exister tout cela, pensant à tort que ces longues scènes dansées feraient le boulot pour lui.
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Becoming Father, Tetsuya Mariko

C'est extraordinaire parfois d'aller de biais voir un film vendu comme la dernière sensation des festivals, comparé tour à tour à Takeshi Kitano ou à Irréversible de Gaspar Noé (autant dire à tout ou rien), et de tomber sur un cinéaste qui a une confiance absolue dans la mise en scène. Becoming Father est un film vivant, qui croit dans ce qu'une scène peut faire surgir d'un récit ou d'un personnage, d'une situation ou d'un corps. Il a pour personnage principal un idiot, acteur fantastique qui passe son temps à hurler et à vouloir prouver qu'il est à la hauteur d'une situation à laquelle il ne comprend rien. Face à lui, il aurait été malin d'opposer des personnages sobres (c'est ce que Ruben Ostlund aurait fait - et a fait avec The Square) pour créer du contraste. Mais Tetsuya Mariko se fiche d'être malin, il préfère être subtil. Les autres personnages sont tour à tour très sobres en effet, et parfois aussi très énervés, comme si la violence ou le désir de violence était une chose aléatoire, propre à la société, tournant autour des individus et s'emparant de l'un ou de l'autre comme un esprit capricieux ; propre à la société plus qu'aux individus en somme. C'est ainsi qu'un rugbyman gigantesque, auquel le héros plus chétif veut s'en prendre, joue d'abord le flegme (ce qui est assez drôle), avant de vriller et de révéler toute sa monstruosité d'homme pétri à la fois de sadisme et de terreur. Tout ce qui concerne les familles aussi est très subtil : leurs apparitions successives donnent des informations sur les personnages mais n'expliquent rien. Je pense notamment à ce personnage très réussi et très surprenant du père du rugbyman qui veut savoir coûte que coûte ce que son fils a fait pour qu'une personne veuille lui faire du mal.
Mais ce qui sidère en premier lieu, c'est l'importance accordée à la durée des scènes et à leur capacité à transformer les situations proposées initialement. La scène la plus spectaculaire, en ce sens, est celle de la bagarre dans l'escalier de secours, qui organise une série de volte-face jubilatoires, et parvient à créer de la surprise et de l'inattendu sur un créneau (tarantinesque disons) pourtant usé. Le récit est d'ailleurs assez parfait, puisqu'on sait que le héros va perdre ses dents et se casser le bras, or, avant cette confrontation, il a déjà perdu ses dents (et en quelques secondes à peine), donc on pense évidemment qu'il va se faire casser un bras, et toute la force de la scène est déjouer ce programme, ou plutôt de le jouer mais d'une façon bien différente de ce qu'on pouvait imaginer, en le distendant : donc, par la durée. Et même quand les scènes sont plus intimes, Tetsuya Mariko parvient à dépasser l'illustration pour entrer dans l'épaisseur du vivant, à donner du temps à ses scènes. Aussi, on le présente comme un cinéaste énervé ou punk ou je ne sais quoi, mais j'ai rarement vu un cinéma aussi serein, aussi calme, aussi humble face à ce qu'il entend nous montrer. A mon sens, c'est un grand cinéaste et j'ai hâte de voir son film précédent, Destruction Babies.
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asketoner
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Un détail : le film aurait gagné à finir plus tôt, sur le héros qui crie, le visage ensanglanté, qu'il voit la vie en rose. La scène d'accouchement est extrêmement drôle, mais c'est plus un gag qu'autre chose. Et ce qui précède est un petit peu mièvre et sérieux. Même si bien sûr je comprends bien que le cinéaste en profite pour nous dire : voyez tout ce qui se passe sous les apparences normales et ennuyeuses de la société, voyez tout le sang versé pour maintenir ce vague équilibre. Mais bon, c'était un peu inutile.
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yhi
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Je suis loin d'être aussi convaincu que toi que ce cinéaste sait ce qu'il fait :D
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asketoner
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@yhi : je pense sincèrement que c'est impossible qu'il ne sache pas ce qu'il fait. Mais : as-tu vu Destruction babies en premier ? Ca ne m'étonnerait pas. Je crois que si j'avais découvert Destruction Babies d'abord, j'aurais un peu douté de ce cinéaste.

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Destruction babies, Tetsuya Mariko, 2016

Les vingt premières minutes sont fantastiques, radicales comme un film de Chantal Akerman, et puis ça se perd un peu, ça se détend, ça cherche à divertir parfois et parfois à faire sens, ou bien à raccorder entre eux des bouts de récit, et ce n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant.
Pourtant ça promettait : un film qui ne serait composé que de bagarres, provoquées par un type presque muet, à moitié suicidaire, se foutant de perdre ou de gagner, seulement plein d'une haine qui ne trouve jamais assez à s'assouvir, et pas spécialement costaud pour autant, mais pugnace, frondeur, insistant, incontrôlable - et le monde autour qui observe ça sans intervenir. Un monde qui ne peut rien contre la violence (qui a plutôt même tendance à la favoriser), et un homme qui n'a qu'un désir : trouver la fin, le bout de sa jouissance - en vain. Il y avait, dans les vingt premières minutes, une mélancolie inouïe, quelque chose qu'on voit rarement, qui transforme l'acteur en danseur, le mouvement en geste, et le corps en rapport impossible au monde. Après, c'est autre chose.
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B-Lyndon
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Je l'avais vu au Festival des 3 continents à l'époque (où il avait eu un prix je crois), et j'en pensais la même chose que toi au mot près ! :love2:
J'ai donc failli faire l'impasse sur Becoming Father mais tu donnes super envie, j'y vais !!
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B-Lyndon
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sokol a écrit :
lun. 25 juil. 2022 12:44
Quant à moi j'ai revu "Le bonheur" de Varda (1966) que j'avais découvert il y a seulement quelques mois.

1. Je suis véridique : il est impossible que Tarkovski n'ait pas vu ce film.


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et Tarkovski (Le Miroir) :

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Deuxièmement : j'étais très surpris quand, en 2008, dans son documentaire autobiographique "Les plages d'Agnès" Agnes Varda évoquait l'homosexualité de son mari, Jacques Demy. Elle laissait entendre qu’elle avait envié d’autres couples, que le bonheur serait un sans faute, sinon, sans sentiment de culpabilité et qu'ils ont voulu l’éradiquer, ce sentiment.
Hier je me suis dis qu'elle a du s'apercevoir assez tôt de tout ça et que "Le bonheur" était un film autobiographique (d'où sans doute sa splendeur). Dans le sens : Émilie, l'employée de la Poste que François rencontre n'est rien d'autre que l'autre désir (le désir homosexuel) que Demy avait car, comme dit François dans le film : "le bonheur s’additionne" (A+B+...). La première fois que j'ai vu le film, je trouvé ça trop naïf. Maintenant, je comprends mieux (on peut même dire que dans son film, Agnès se suicide puisque Thérèse, c'est bien elle et François (un ouvrier) c'est bien Jacques (fils d'ouvrier par excellence !) donc, elle avait fait assez tôt (dès 1965) le deuil de la bisexualité de son mari.
Bref, un très très grand film sur les grandes notions tels que le bonheur, l'humanité, l'amour, la liberté, la vie la mort etc.

On peut même faire un top5 :

1. "Stalker" de Tarkovski : la quête du bonheur (le sens de la vie)
2. "L’Humanité" de B. Dumont : qu'est ce que l'humanité
3. "Numéro Deux" de JL Godard : qu'est ce que la liberté
4. "Le bonheur" de A. Varda : qu'est-ce que le bonheur
5. "Le gout de la cerise" de A. Kiarostami : qu'est ce que mourir

Comme tu dis tout le temps : "j'essuie les larmes" :love2: :love2: :love2: :love2:
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B-Lyndon
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Message à tout le monde : je n'arrive plus du tout à écrire sur les films que je vois, ça me manque beaucoup mais c'est comme ça... :(
Par contre j'arrive encore à vous lire et c'est tous les jours une joie, même quand je réagis pas ! Respiration quotidienne. :love2:
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sokol
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B-Lyndon a écrit :
mer. 3 août 2022 19:34

Comme tu dis tout le temps : "j'essuie les larmes"
Sérieux ??
Qu’est ce qui t’as ému tant ?
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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B-Lyndon
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Cela dit, tout de même quelques mots qui me sont venus sur :

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La Nuit du 12, Dominik Moll, 2022.


Domi Moll bande enfin ! :D
C'est un très beau film, et je le dis d'autant plus librement que, pour être honnête, je suis loin d'être un inconditionnel. J'avais déjà beaucoup aimé des passages de Seules les bêtes. Mais là, j'ai complètement décollé avec le film.

Déjà, je trouve les acteurs somptueux. Et ils le sont tous. Je veux dire qu'ils existent tous, même s'ils ont seulement quelques scènes ou quelques plans. C'est rare. Et ce, alors que le registre de jeu est pour moi très particulier, et j'imagine compliqué à tenir, à nuancer. On est pas tout à fait dans un jeu naturaliste, mais on danse un peu avec ça...comme le film danse avec les fantômes sans s'y abandonner complètement. Bastien Bouillon-Yohann est impeccable, Bouli Lanners-Marceau est bouleversant (quel acteur), la jeune actrice qui joue Nani, la meilleure amie de la victime, m'a arraché le cœur, les suspects sont formidables, Anouk Grinberg est comme d'habitude bizarre et fascinante dans le rôle de la juge...

Il s'agit d'un film qui réussit à être à la fois très "français", dans le sens qu'on sent les journées de ces flics passer, se suivre et se ressembler, les heures de bureau, la retraite qui n'existera peut-être plus et qui paraît loin, rentrer se pieuter avec les problèmes de la journée... et en même temps souterrainement tancé par la présence du Mal. C'est-à-dire que le film parvient à être à la fois quotidien et habité, tenant les deux registres avec beaucoup de finesse, de précision et d'inspiration. La scène dans la voiture où Bouillon s'agace après une journée passée à ne rien trouver est formidable, il joue ça très bien, on a tous vécu ça. Sauf que lui, c'est la mort non-élucidée d'une gamine qu'il amène chez lui. Et ce que Moll fait dire à Marceau est finalement d'une grande puissance poétique : "on combat le Mal en écrivant des rapports". C'est drôle, je viens de finir le Journal d'un curé de campagne de Bernanos, et c'est un peu ce que le pauvre curé vit, en observant sa paroisse qu'il regarde "s'enfoncer dans la nuit, disparaître...". Dans sa préface au début du livre, François Bégaudeau écrit "Le curé est mon ami parce qu'il est faible, parce qu'il n'arrive à rien". Marceau et Yohann sont mes amis, parce qu'ils sont faibles, parce qu'ils n'arrivent à rien, parce qu'ils écrivent des rapports et qu'ils ne sauveront rien, comme le curé ne sauvera pas sa paroisse, comme le curé ne se sauvera pas lui-même. Mais il y a la montagne qui nous accueille quand on pète un plomb (dernier plan déchirant de Marceau).

Car, évidemment, je ne m'y attendais pas (je savais que ça se passait plus ou moins dans les Alpes mais rien de plus), ça m'a plu de voir ces coins que je connais bien autour de Grenoble, très justement filmés, sans "exotisme" mal venu. Il y a dans la présence de ces montagnes autour de nous quelque chose qui nous permet d'accéder malgré nous à une autre dimension, mystérieuse, entêtante. Laquelle, précisément ? Le film n'y répond pas, et tant mieux, il se contente de montrer la présence de ces petites silhouettes humaines, si fragiles, qui butent toujours contre la roche. Ça donne au film un côté droit, presque un peu sec, froid. Mais un froid qui oblige les personnages à rester solide, digne. Un peu comme la mise en scène que je trouve remarquable d'intelligence. On voit les choses, Moll ne masque rien, il ne joue enfin plus au petit malin. Je songe au moment où Yohann écoute Angel in the night, une chanson fictive chantée par un déséquilibré sur la tombe de la victime le soir de l'anniversaire de sa mort, et Yohann de se laisser aller aux sonorités de la musique...Avant de se reprendre. C'est si émouvant de regarder ces hommes ensemble. D'autant qu'ils sont bien regardés, ces hommes, avec beaucoup d'empathie et de bonté. Mais pas épargnés.

En rentrant dans la salle, je craignais un peu la réflexion féministe posée dans le film comme un discours qui surplomberait le récit. C'est plutôt ce que la bande-annonce fait craindre. Finir par un cinglant "c'est quelque chose qui cloche entre les hommes et les femmes" est très appuyé. Dans le film, la vraie beauté de ce dialogue, c'est plutôt ce que Yohann dit plus tôt, qu'il est hanté par la conclusion que si le tueur n'est pas trouvé, c'est que ce sont tous les hommes qui ont tué Clara... Ou ce que répond la Juge : "je suis une femme...mais je suis aussi juge". En quelques dialogues, une complexité millénaire vient éclairer le récit. C'est quand même assez radical (pas ce qui se dit en soi, mais la façon dont le dialogue est structuré), ça marche, et c'est très beau. Car cet aspect du film lui permet de livrer ses scènes les plus poignantes : Nani qui n'en peut plus des questions de Yohann, le visage glacé de la mère de la victime en face du flic, les réactions défensives et butées de la compagne d'un des suspects qui semble décidée à le défendre jusqu'à la mort... Jusqu'au moment où Mouna Soualem (que je n'ai jamais vu auparavant, preuve qu'il y a dans ce film un certain génie du casting), nouvelle recrue de la PJ, parle d'un monde d'hommes dans la planque nocturne garée sur le lieu du crime, et que dehors, les parents viennent se recueillir. La lumière à ce moment-là est très belle, et la musique fait enfler une véritable émotion.

Parfois je me demande si le film n'est pas un peu court, surtout à l'endroit des séquences avec les suspects. Des scènes un peu plus fouillées, nouées, tressées, auraient pu faire plus amplement faire émerger quelque chose de ce Mal qu'on verrait contaminer un peu plus le duo de flics dans la durée, atteindre quelque chose de plus vénéneux dans la confrontation. Dans le Journal, les scènes de confrontation du curé avec les habitants de sa paroisse sont un modèle de cela...On le voit se rouler dans le Mal, presque s'y confondre...Ou pour comparer avec une autre œuvre plus proche du film, je pense à des scènes de Zodiac de Fincher (qui dure près de 3h !) auquel j'ai pas mal pensé. C'est un film également très droit, mais aussi complètement fou. Et je pense que le film de Moll peut peut-être manquer de folie...C'est le problème qui peut arriver aux films parfaitement écrits, on peut parfois rester un peu trop sur les rails. Un exemple très concret : la scène avec un des premiers suspects, un post-ado très inconséquent, pas coupable pour un sous. Elle se termine par un rire nerveux. A ce moment je me dis "génial ! une réaction inconsciente, ça peut arriver, c'est complexe !". Mais Moll coupe, et on reprend avec les deux flics qui nous indiquent un peu trop quoi penser à mon goût : "quel petit con". Alors que je ne suis pas sûr que ce soit aussi simple que ça. Il y a une candeur dans le personnage de ce garçon, comme il y a une candeur très belle chez Gaby Lacazette, un ex-copain de la victime ayant signé de son vivant un morceau où il chante qu'il voudrait la cramer, soit une description dans les détails du mode opératoire du tueur, et qui demande aux flic qu'on prévienne sa mère avant qu'on le mette en taule. Candeur insupportable, atroce, mais réelle, sur lequel Moll, par paresse, ou par manque d'attention, ne s'appuie pas. Je crois pourtant que les très grands polars, et même les plus précisément narrés, ont cette part souterraine : tout d'un coup, nous donner l'impression de quitter le récit, et plonger dans les abîmes, risquer de s'y perdre et ne plus pouvoir repartir, et repartir quand même. Il manque cette dimension cruciale au film, mais elle est là, quelque part, et pour une fois, je pense que le cinéaste avait la force et l'inspiration d'aller jusque là.
Modifié en dernier par B-Lyndon le mer. 3 août 2022 22:04, modifié 1 fois.
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B-Lyndon
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sokol a écrit :
mer. 3 août 2022 21:55
B-Lyndon a écrit :
mer. 3 août 2022 19:34

Comme tu dis tout le temps : "j'essuie les larmes"
Sérieux ??
Qu’est ce qui t’as ému tant ?
Je sais pas, tes comparaisons, les images des films, penser à Varda et Demy, et de quoi parlent vraiment les films, au fond...Enfin, comme dirait JLG, je n'ai pleuré qu' "intérieurement", mais j'essuie les larmes quand même ;)
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