Le Cercle des profileurs disparus

Inutile de vénérer Godard pour venir discuter sur ce forum. Le Général vous permet en effet d'aborder tous les sujets outre le cinéma.
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Pale
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EL n'a pas trop aimé Les Trois Mousquetaires : Milady (2 étoiles) :

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Aux côtés d’Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu, le diptyque des Trois Mousquetaires a représenté le plus gros pari de Pathé en 2023. Budget massif, casting cinq étoiles et promesse de remettre au goût du jour le film de cape et d’épée : tous les ingrédients semblaient réunis pour relancer une certaine idée du cinéma populaire à la française. Après une première partie en demi-teinte, Martin Bourboulon complète son adaptation d’Alexandre Dumas avec Les Trois Mousquetaires : Milady, toujours avec François Civil, Eva Green et Vincent Cassel.

PRÉCÉDEMMENT, DANS LES TROIS MOUSQUETAIRES...


Avec son résumé introductif tout droit sorti d’un téléfilm, la seconde partie des Trois Mousquetaires nous rappelle l’incongruité du projet, coincé entre deux mondes. D’un côté, le blockbuster en costumes noble et populaire, adapté d’un classique de la littérature. De l’autre, l’objet faussement hype et opportuniste, dont la modernité brouillonne jure avec son ambition initiale.

À vrai dire, Milady confirme la direction qu'aurait dû prendre cette nouvelle version du classique d’Alexandre Dumas : celle d’une série télévisée. La première partie avait déjà peiné à introduire organiquement ses personnages dans son riche contexte historique, avant de laisser l’intrigue autour des ferrets de la reine phagocyter le rythme du récit.

Et pour être clair, ce n’est pas dévaloriser la production de Pathé que de l’imaginer sur petit écran. Au contraire, face aux deux films de Martin Bourboulon, on se plaît à imaginer ce qu’une écriture au long cours aurait pu offrir à ses nombreuses figures, réelles comme fictives. Un peu à la manière d’un Game of Thrones, Les Trois Mousquetaires propulse ses héros dans un univers politique et militaire qui les dépasse, où la ligne morale ne cesse d’évoluer selon les camps, les complots, et les associations plus ou moins attendues entre les protagonistes.

Ce second chapitre joue d’ailleurs cette carte maîtresse dès son premier quart d’heure, lorsque D’Artagnan (François Civil, qui surjoue toujours le boy-scout) est contraint de s’associer avec Milady (Eva Green, qui surjoue toujours la femme fatale) dans leur quête de survie saupoudrée d’attraction-répulsion.

Sauf qu’encore une fois, Pathé a voulu mixer cette apparente complexité avec l’énergie d’un grand film d’aventures familial “à l’ancienne” pour la salle obscure. Là réside le problème : Les Trois Mousquetaires vise un renouveau artificiel pour justifier son existence, alors que ses référents sont clairement les classiques du genre des années 90, à commencer par Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau.

UN BEAU DUMAS SANS GOUVERNAIL

Résultat, si le premier film vivotait, il avait au moins le mérite d’une entrée en matière efficace de son quatuor (complété par Vincent Cassel, Pio Marmaï et Romain Duris) et de sa camaraderie naissante. En comparaison, Milady suppose que le gros du travail est fait et jette donc toute forme de caractérisation par la fenêtre. D’aucuns mettront sans doute en avant une forme de fidélité à la dimension feuilletonnante du livre, bien que sa mécanique se montre inadaptée à une transposition au cinéma.

Le film court après ses péripéties comme autant de set-pieces négligemment assemblés les uns à la suite des autres. La démarche est d’ailleurs parfaitement encapsulée par le dispositif majeur de Martin Bourboulon : le fait de filmer toutes ses scènes d’action en plan-séquence, à l’image des combats du premier chapitre. Cette fois, on a même droit à cette absence de coupe dans l’échappée inaugurale de D’Artagnan, tendance The Revenant du pauvre.

Au-delà de la vulgarité de l’effet de frime, qui a perdu toute originalité depuis sa vampirisation par le cinéma d’action contemporain, il devient surtout un contresens. Le film de cape et d’épée, c’est par définition un cinéma du découpage, où chaque angle choisi doit mettre en lumière les entrechoquements des lames et la stratégie de chorégraphies en perpétuel renouvellement. Ce n’est pas un hasard si Hollywood en a fait un genre important de son Âge d’or. On assiste à du drame cinématographique à l’état pur, où le ressenti des corps s’exprime seulement par les mouvements.

En voulant se démarquer par l’artifice du plan-séquence, Bourboulon met moins l’accent sur la virtuosité des joutes que sur celle, supposée, de sa caméra. Si on considère ce genre d’action virevoltante comme un ballet, passe encore. Après tout, l’opérateur pourrait être un danseur à part entière, en phase avec la scène et son déroulé (cf. La scène de l’église de Kingsman).

Malheureusement, Les Trois Mousquetaires préfère capter un chaos par des effets de secoués et des panoramiques rapides qui ne font que passer d’un assaillant à un autre. La laideur du procédé reflète l’incapacité de la caméra à trouver sa place, et à s’attarder sur le moindre enchaînement chorégraphique. Dès lors, les scènes de bataille attendues, à commencer par la prise du fort de La Rochelle, deviennent aussi pauvres et désincarnées qu’un spectacle de parc à thème.

MY FAIR MILADY ?

L’échec est néanmoins intéressant et interroge sur ce projet tiraillé par ses inspirations. Le plan-séquence se transforme en tunnel qu’on traverse sans s’attarder sur l’action, en passage obligé dont le systématisme prive le film à la fois de surprise et de crescendo. Or, comme dit plus tôt, Les Trois Mousquetaires 2 se montre encore plus radin que le premier en ce qui concerne le développement de ses personnages, à commencer par son antagoniste éponyme, pourtant présentée comme le cœur émotionnel de cette suite.

La véritable modernité du diptyque semblait se trouver du côté de Milady, chez cette femme dont la morale complexe est finalement en accord avec celle de son monde, qui lui a tant pris par le passé. Mais mis à part un rapide flashback et les susurrements d’Eva Green, la narration bazarde cette ambition en quelques dialogues lapidaires, au point où certaines situations semblent évoluer dans le hors-champ.

On passera sur le sort de Porthos et Aramis, laissés sur le banc de touche de manière presque comique, pour en arriver à la question importante : que filme Les Trois Mousquetaires ? Les relations et le parcours de ses protagonistes ne l’intéressent pas, la faute à une histoire qui file pour enchaîner ses scènes majeures. Et en même temps, les scènes majeures en question ne cherchent aucunement à montrer l’action, et encore moins à raconter quelque chose de ses héros au sein de ses batailles.

Donc que reste-t-il ? Pas grand-chose, si ce n’est de l’argent jeté par les fenêtres dans une étonnante pornographie du vide. Un oxymore qui définit plutôt bien le paradoxe de cette méga-production, moins vendue sur ce qu’elle offre à l’écran que sur le fantasme d’un retour au cinéma de papa boosté aux hormones. À vouloir parler à tout le monde, pas sûr que la démarche de Pathé s’adresse à qui que ce soit.

Si le premier chapitre peinait déjà à choisir une direction claire, Milady s’écroule sous le poids de ses ambitions. Sans personnage, le film accumule péripéties et scènes d’action poussives pour, au final, ne même pas donner de l’ampleur à son grand spectacle familial.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... jahv85r-Cw

Je n'étais déjà pas hypé :D
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EL a beaucoup aimé Le Monde après nous (4 étoiles) :

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Après avoir passionné le monde avec l'excellente série Mr Robot et embrassé un public moins large avec la non-moins passionnante Homecoming, le réalisateur, scénariste et producteur Sam Esmail est de retour avec un film sur Netflix : Le Monde après nous (Leave the World Behind en version originale). Adaptation du roman éponyme de Rumaan Alam, ce thriller psychologique sur fond d'apocalypse est mené par un casting de rêve (Julia Roberts, Mahershala Ali, Ethan Hawke, Myha'la Herrold) et aussi Barack et Michelle Obama (oui oui) à la production. Et après Don't Look Up et White Noise, Netflix continue décidément à nous rappeler que l'humanité court à sa perte.

KNOCK AT THE VILLA


Dans The Killer, David Fincher dénonçait avec un certain cynisme la manière dont le monde se mettait inévitablement en danger à cause de son usage intensif et, de facto, sa dépendance aux technologies. Et d'une certaine manière, Le Monde après nous pourrait être une suite spirituelle et thématique du film de David Fincher. Dans Le Monde après nous, Clay, Amanda et leurs deux enfants (Archie et Rose) se rendent en week-end dans une luxueuse villa louée sur Airbnb afin d'échapper à l'effervescence new-yorkaise (Amanda "déteste les gens").

Sauf que le soir même de leur arrivée, deux inconnus frappent à la porte. GH et Ruth, un père et sa fille (comme ils se présentent), affirment être les propriétaires, qu'une panne de courant a paralysé la ville et qu'ils sont donc venus trouver refuge dans leur luxueuse demeure. Le début d'une analyse captivante de notre asservissement inconscient aux technologies et la façon dont leur absence pourrait nous plonger dans une horreur quasi-insurmontable.

C'est indiscutablement ce qui ressort principalement de Le Monde après nous. Dès son plan-séquence inaugural (suivant un générique à la Saul Bass modernisé), le film suggère que la véritable tragédie moderne se cache bien dans notre besoin de connexion permanent. Non plus celui idéalisé des débuts d'Internet, où la virtualité devait dépasser les frontières physiques pour tous nous rapprocher, mais bien uniquement celui nous ayant peu à peu enfermés dans nos bulles respectives. Ainsi, alors que la petite famille est en route pour sa location, la caméra circule à l'intérieur de la voiture dans un mouvement ultra-fluide (rappelant Les Fils de l'homme ou La Guerre des mondes), passant d'un personnage à un autre.

Le moyen de faire un constat flagrant : la famille a beau être ensemble, chacun vit une aventure isolée (la mère au téléphone, le père à la radio, le fils avec sa musique et la fille sur Netflix). Du moins, jusqu'au moment où la jeune fille perd Internet, se voit obligée de réfléchir à comment rêver autrement et regarde le paysage, la nature, en comprenant que le réel ne se trouve pas vraiment dans sa série. Ce n'est sans doute pas anodin si c'est elle qui, par la suite, remarquera le plus les bouleversements en cours autour d'elle (et plus encore). Que se serait-il passé à la plage, entre autres, si Rose avait eu le nez rivé sur sa tablette pour regarder Friends ? Mystère.

L'APOCALYPSE AUX TROUSSES

Le message sur notre hyper-connexion (taclant d'ailleurs subtilement Netflix et les plateformes de streaming) n'est pas franchement novateur en vérité, mais prend une autre dimension dans Le Monde après nous. Au-delà des affres de la technologie, le livre de Ruman Alaam capturait avec habileté les dérives de la société, ses problèmes de communication, ses préjugés sociaux et raciaux, ses déchirements relationnels, au coeur d'une apocalypse qui taisait son nom, mais remettait en cause le sens de nos existences. Avec son adaptation, Sam Esmail développe les mêmes thématiques (par exemple, le racisme discret, voire possiblement inconscient, d'Amanda) et en décuple la puissance.

Qu'il pastiche à la fois Panic Room de David Fincher avec des mouvements de caméra dépassant les limites du possible ou tout le cinéma d'Alfred Hitchcock (une scène de drone rappelant la poursuite mémorable de l'avion de La Mort aux trousses, le rôle des animaux remémorant Les Oiseaux, un petit caméo sinistre du réalisateur typiquement hitchcockien...), Sam Esmail réussit, grâce à sa maitrise du cadre et son audace visuelle, à créer une tension durable.

Rien de bien surprenant venant du monsieur – il avait déjà montré l'étendue de son talent sur Mr Robot (auquel le cinéaste fait quelques clin d'oeil) –, et pourtant, c'est d'autant plus impressionnant que Le Monde après nous décide de malmener sa structure narrative. En choisissant volontairement de transformer sa mise en scène de manière inattendue, jonglant entre des zooms, travellings, effets de torsion et de rotation, jeux sur le hors-champ ou mouvements de caméra lunaires, Sam Esmail renforce à la fois le sentiment de paranoïa des personnages et des spectateurs.

C'est bien simple, malgré son chapitrage clair et précis, Le Monde après nous ressemble à un petit chaos. Parfois, c'est pour le pire, il est vrai. comme lorsque le film subit un petit ventre mou, que sa mise en scène semble légèrement tape-à-l'oeil ou que les musiques pops sont utilisées de manière un peu trop exubérante. Mais ce faux désordre est souvent pour le meilleur, car Le Monde après nous déconcerte constamment.

En faisant corps avec la confusion croissante des personnages (de plus en plus attachants), la mise en scène plonge aussi les spectateurs dans un état d'incertitude très angoissant rendant l'expérience du visionnage régulièrement malaisante. Le film s'appuie d'ailleurs magnifiquement sur la bande-originale anxiogène de Mac Quayle pour ajouter à la torpeur saisissant les protagonistes, et le montage de l'excellente Lisa Lassek (La Cabane dans les bois, The OA).

En mêlant les styles – transition très douce et raccord violent, longue discussion apaisée en huis clos et montage parallèle ultra-tendu aux quatre coins des lieux, jeu de suspense très minimaliste et soudain déchainement de spectacle digne d'un blockbuster – et les tonalités (de l'humour, de la poésie), Le Monde après nous bouscule les attentes. Le danger apocalyptique planant au-dessus des personnages s'accentue et ils doivent impérativement évoluer, renouveler leurs priorités, retrouver une connexion humaine, pour s'adapter à cette situation incontrôlable.

LE DÉBUT DE LA FIN

Autant dire que Le Monde après nous est un petit précis de tension, d'autant plus terrifiant qu'il reflète une réalité que notre monde semble refuser d'entendre, préférer nier ou se délecter d'observer dans des fictions (le succès de Don't Look Up en dit long). "Leave the World Behind" ("Laissez-le monde derrière vous" en français) affichait l'annonce du Airbnb selon Amanda, et c'est finalement ce que les personnages vont devoir accepter de faire au fil du récit, qu'ils le veuillent ou non. Car l'avenir que la société a construit semble bien plus dangereux qu'un brusque retour aux sources non désiré qui désintégrait notre commode quotidien si durement acquis.

"J'ai toujours considéré Le Monde après nous comme un récit de mise en garde et je le dis, car ce film est dépourvu de trajectoire de héros ou de leçon de morale. Il décrit la situation dans laquelle se trouve le monde, la direction qu'il pourrait prendre et les possibles conséquences de tout ça", explique Sam Esmail dans le dossier de presse. Un avertissement encore plus préoccupant quand on sait que le film est produit, entre autres, par l'ancien couple présidentiel : Barack et Michelle Obama.

Les Obama ont signé un contrat en or avec Netflix en 2018, eux qui ont "toujours eu foi en la puissance du récit" pour s'inspirer, réfléchir différemment sur le monde et aider à ouvrir les esprits et les cœurs. Pour Le Monde après nous, Sam Esmail n'a donc pas hésité à consulter l'ancien président des États-Unis pour parfaire son scénario. Le moyen de "comprendre comment les choses pourraient se dérouler dans la réalité" comme le révélait le réalisateur à Vanity Fair, Barack Obama fondant en partie ses remarques sur des observations réelles vécues à son ancien poste.

L'éco-anxiété, la paranoïa, l'effondrement psychologique... frappant les personnages de Le Monde après nous n'est donc pas une simple fiction, mais émane, au moins un peu, d'une réalité sourde. Qu'un personnage puisse affirmer que "personne n'est aux commandes, personne ne tire les ficelles" dans un film produit par un ancien président ayant, a priori, tout fait pour le rendre le plus réaliste possible a tout d'une confidence alarmante. Bien sûr, les élites ont un temps d'avance sur le reste du monde (il ne faut pas être naïf), mais le message est clair : il serait temps que chacun reprenne le contrôle pour éviter le pire.... même s'il est sûrement déjà trop tard. Si ça ce n'est pas suffisamment effrayant...

Le Monde après nous est disponible sur Netflix depuis le 8 décembre 2023

La fiction semble plus proche que jamais du réel dans Le Monde après nous, et venant d'un thriller apocalyptique, ça n'a rien de rassurant.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... HCYbE0hi4k
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Pale
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EL a aimé Godzilla Minus One (3,5 étoiles) :

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Énorme carton à travers le monde, le très attendu Godzilla : Minus One de Takashi Yamazaki a le droit à une distribution brève, mais intense en France. Il n'est à l'affiche que deux jours, les 7 et 8 décembre 2023, en Imax et 4DX (et même en Dolby). Mais il a eu droit à une projection au Paris International Fantastic Film Festival en séance de minuit ce 6 décembre. C'est donc les oreilles encore vrombissantes du rugissement du roi des monstres qu'on écrit cette courte critique.

LE RETOUR DE GOJIRA


Repoussé par le hiatus contractuel décidé avec les Américains de Legendary et la pandémie, Godzilla Minus One allait forcément occuper une place particulière dans la saga. Si on exclut la trilogie animée de triste mémoire, cela faisait plus de six ans que l'icône absolue de la culture populaire japonaise n'avait pas été à l'affiche d'un blockbuster local. Tandis que ses homologues américains s'inspirent de plus en plus du monstre grotesque des années 1960 et après la déflagration philosophico-bureaucratique de Shin Godzilla, l'expérimenté Takashi Yamazaki choisit de revenir à un divertissement classique, au sens noble du terme.

Loin, très loin des expérimentations de Hideaki Anno et Shinji Higuchi, il le situe symboliquement avant même la sortie de l'original, dans l'immédiate après-guerre. À l'époque, la défaite, les cendres à peine retombées d'Hiroshima et de Nagasaki (qui ne sont pas explicitement citées dans le film), la situation sociale et politique empêchent encore le cinéma de faire raisonner la souffrance de la guerre, comme il le fera dans les années 1950, parfois de manière détournée à travers la naissance du Kaiju Eiga.

C'est dans cet angle mort qu'il entend, aux côtés de son co-scénariste Kiyoko Shibuya, se remparer de la dimension allégorique du lézard géant. Plus une sorte de divinité directement issue de la guerre qu'un animal biologique aux origines explicites, accompagné du légendaire thème d'Akira Ifukube, il est bien une puissance monstrueuse terrifiante, charriant toute la violence et la destruction qui hantent encore l'esprit des Japonais au lendemain des combats.

Un statut rendu possible grâce au passif du metteur en scène, venu des effets spéciaux et passé par l'animation, virtuose quand il s'agit de décupler l'impact de ses effets numériques. Et ce notamment lors d'une scène de chaos au découpage précis, traduisant à la fois la panique frénétique des victimes à coups de mouvements de caméra rapides et la dévastation progressive du bestiau dans quelques superbes plans larges.

Yamazaki parvient miraculeusement à conjuguer la pesanteur historique de ses références et les idées contemporaines. Il préserve un design portant l'empreinte de la suitmation (un acteur dans un costume, technique d'effets spéciaux utilisée par la Toho jusqu'à Shin Godzilla, le premier Godzilla numérique), comme pour rappeler les prémisses humaines des ravages de la guerre. Toutefois, pour signifier la menace que le monstre représente, il fait de son fameux souffle atomique non pas une arme supplémentaire destinée à agrémenter le climax, mais bien une épée de Damoclès destructrice (et hyper spectaculaire), directe représentation de la bombe nucléaire et de la sidération qui suit son passage.

SUICIDE CLUB

Si la saga Godzilla est aussi fascinante et commentée, c'est qu'elle évolue en même temps que le Japon et le monde, matérialisant au sein de la culture pop courants sociaux, historiques et politiques. En reprenant telles quelles les thématiques du classique d'Ishirô Honda, et alors que le Monsterverse américain est en train de malmener un peu ses jouets, la Toho aurait-elle dérogé à la règle pour se contenter d'un shoot de nostalgie grave, dans la droite lignée de ce que fait Hollywood depuis une décennie ?

Certes, la narration assume les codes du blockbuster à l'ancienne, articulée autour d'une quête de rédemption. Mais cette rédemption est impossible, puisque c'est celle d'un pilote désigné kamikaze ayant fui ses obligations (sujet déjà abordé par le cinéaste dans Kamikaze, le dernier assaut), forcé de survivre dans un pays qui l'accuse de ne pas avoir donné sa vie pour lui. Minus One tire en fait toute son originalité de sa description de l'après-guerre, monde incertain où les anciens soldats tentent tant bien que mal de panser des plaies ouvertes, sous la pression perpétuelle du feu atomique (les débuts de la guerre froide sont évoqués).

L'antimilitarisme des débuts de la franchise, qui allait de pair avec une conclusion très amère, rejoint ici une quête de la valeur humaine, alors que les personnages reprennent le contrôle de leur existence. Le cheminement de Shikishima accompagne celui de ses concitoyens, ainsi que des réflexions finalement très contemporaines : comment en finir avec nos guerres personnelles, empoisonnées par les idéaux belliqueux, et accepter une cohabitation pacifique ? C'est un travail collectif, qui implique de faire couler, puis de faire remonter à la surface le poids de la destruction d'autrefois pour mieux prendre conscience de l'importance de chacun. Non pas dans une armée, mais dans une famille, un équipage, une société.

Shin Godzilla était obsédé par la mainmise administrative et le joug politique. Godzilla Minus One, au contraire, choisit de raconter son histoire à un moment d'absence du gouvernement, laissant ses personnages prendre la mesure de leur valeur et de leur capacité à s'extirper par eux-mêmes du cycle de destruction incarné par Big G. Cela se fait peut-être au prix d'une intrigue aux ressorts un peu artificiels (le dernier twist), voire parfois mièvres (la fin), mais à l'aune de la pandémie de Covid, qui déteint sur le scénario de l'aveu même du réalisateur, ce 37e volet de la saga est sans conteste l'un des plus humanistes.

Malgré son classicisme apparent et ses séquences de destruction spectaculaires, ce Godzilla est bien celui de la reconstruction.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... NoUROEeHbY
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Pale
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Vu :

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Vu en AVP et c'est très bon, on est vraiment dans la continuité des Paddington du même réalisateur. Très drôle, enjoué, créatif. Mon seul regret est de l'avoir vu en VF car les chansons sont également traduites (film familial oblige) mais ça reste malgré tout un moment exquis et parfait en cette période.

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Le film divise, j'étais très curieux de voir ça. J'ai adoré. J'avoue qu'en voyant la durée, j'avais peur de me faire chier mais le film m'a directement happé, l'ambiance est mystérieuse/apocalyptique/anxiogène à souhait et j'ai toujours adhéré à ce genre de vision bien pessimiste de l'humanité :D

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Premier film de Laurent Tirard, Mensonges et trahisons et plus si affinités... est une comédie romantique absolument savoureuse de bout en bout devant laquelle on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde tellement les bons moments affluent. Ah et je me suis rendu compte que Edouard Baer avait un sacré air de ressemblance avec Alan Rickman :D

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Modifié en dernier par Pale le dim. 10 déc. 2023 20:25, modifié 1 fois.
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Demain :

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Mon programme ciné du week-end prochain :

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Peut-être :

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En VOD :

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robinne
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Pale a écrit :
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L'affiche fait BD.
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Pale a écrit :
lun. 11 déc. 2023 18:09
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Bon le visuel est déjà mieux que le précédent :o Je pourrais suivre Anya taylor joy en enfer :lol: :o :D
Ah ça y’est, j’viens de comprendre à quoi ça sert la canne. En fait ça sert à rien… Du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde ! (Perceval)
"Le chemin de la liberté commence la ou les croyances se meurent"
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Trailer incroyablement épique, c'est un peu le trailer que je rêvais de voir pour cet univers :D
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Un film de survie avec des gens bloqués dans un avion sous l'eau (oui) et avec des requins qui rodent dans les parages. Le concept est WTF mais ça a l'air très sympa :D
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robinne
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weird

Pale a écrit :
mer. 13 déc. 2023 17:57
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Il revient ? Avec un déambulateur ? :D
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robinne a écrit :
mer. 13 déc. 2023 21:43
Pale a écrit :
mer. 13 déc. 2023 17:57
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Il revient ? Avec un déambulateur ? :D
Mais non il est encore très en forme notre Eddie :D
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NaughtyDog
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Un très très bon film d'animation, à la fois drôle, touchant, triste, émotionnel et mature.
Cela commence en enchainant les gags situationnels, dans ce NY 80's ultra vivant peuplé d'animaux anthropomorphiques, où un chien décide de s'acheter un robot comme compagnie de vie.
Mais lorsque cette amitié profonde se brise, c'est face à une surprenante réflexion sur le deuil, le regret et la nécessité d'avancer dans d'autres relations qui font de ce Robot Dreams une grande réussite à multiples niveaux de lecture (sur n'importe quel type de relation).
Le tout dopé par une très belle animation, un excellent sound design et surtout un usage du muet sur l'entiéreté du métrage qui convoque la quintessence même du storytelling (avec des idées de mise en scène et des easter eggs cinéphiles bien sentis).

Très très bien !

8/10 ou 8.5/10

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Dans Io Capitano, Matteo Garrone (Gomorra, Dogman) montre encore une fois sa capacité à toujours se réinventer, tout en gardant ses facultés de conteur visuel.
En s'emparant d'une réalité, il construit donc une odyssée ancrée dans le réel autant qu'un roman picaresque versant parfois vers le conte.
En résulte un film visuellement saisissant, qui n'a pas volé son Lion d'argent de la meilleure réalisation.
Malheureusement, avec un tel sujet sur l'immigration, le récit semble occulter deux choses importantes : les bases du périple, et surtout sa finalité !
En effet, difficile d'acheter des personnages dont la simple motivation tient dans l'imagerie fantasmée d'une Europe comme terre promise à la richesse.
Un point de départ néanmoins plausible et réaliste dans toute une psyché de tiers-monde on me dira, mais dans sa construction dramaturgique pire Garrone oublie de présenter réellement en quoi Dakar est une terre sans avenir. Mais plus encore, le film semble se terminer sur une note excluant toute réflexion politique sur le devenir de ces réfugiés après ce dangereux périple où les éléments, la violence et l'esclavage broient des milliers de personnes.
Même d'un point de vue filmique centré sur les personnages, cela donne un arc narratif qui s'arrête au milieu du guet, sans doute trop frileux à montrer qu'au bout du compte se rendre en Europe n'est en rien une solution.

Des manques qui nuisent au film donc, mais heureusement Io Capitano jouit d'un vrai sens de cinéaste (ces plans quasi mythologiques dans le désert ou bien ces moments sur la traversée en mer), en plus d'une impeccable interprétation de Seydou Sarr dans le rôle principal (prix du meilleur espoir à Venise, et c'est la toute première fois qu'il joue donc chapeau).

Bref de belles intentions, une super fabrication, mais des manques narratifs qui nuisent à son propos ou sa portée.

2.5 ou 3/5
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La Partie 1 était correcte, celle-ci est ratée.
La faute à une mise en scène analphabète (l'action en plan-séquence est encore plus illisible, la prise de La Rochelle est charcutée et réalisée en aplat total), et surtout aux manques de la Part 1 en ce qui concerne l'introduction des divers personnages.
Ici on considère que le boulot dramaturgique est acquis, et que cette Partie 2 est un gros épilogue (encore que, les mecs se sont dit on va exploiter encore plus le bouquin pour une fin ouverte) qui se permet de foirer la portée émotionnelle/romanesque/romantique du livre de Dumas (j'ai pesté sur la finalité avec Constance).
On notera également une sous-intrigue inutile pour Porthos & Aramis digne d'un feuilleton télévisuel de surcroit.
Grosse déception malgré les moyens affichés car le casting est bon (surtout Eva Green),, avec une Milady respectée (d'ailleurs le climax en feu est pour le coup pas trop mal).
La BO est encore plus passe-partout que celle de la Part 1.

Bref très déçu

2/5
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Malade en ce moment. Du coup je me repose, je me soigne et je mate des films.

Vu :

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Oui ça ne réinvente pas la poudre sur le plan scénaristique/déroulement de l'histoire mais ça reste un très bon moment. Il faut souligner un petit coup de mou durant la seconde partie (en même temps la première est tellement dynamique) mais c'est très bien dans l'ensemble. Certaines scènes sont hilarantes (en particulier celle avec les hérons) et le film arrive même à se montrer touchant. À ce titre, le final m'a donné des frissons.

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Je découvre le premier film de Guy Ritchie et c'est très bon, c'est clairement du Snatch avant l'heure. La formule est identique, c'est un film dans lequel absolument rien ne se déroule comme prévu et c'est vraiment jouissif.

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Malgré avoir modérément apprécié Lolita malgré moi, j'ai eu envie de regarder Freaky Friday avec Lindsay Lohan et Jamie Lee Curtis mais mon choix s'est d'abord porté sur la version originale (j'ignorais totalement que c'était avec Jodie Foster). Bref j'avoue que la prestation des actrices est vraiment bonne, elles jouent vraiment bien le jeu mais je trouve que le film s'écroule totalement durant ses 10-15 premières minutes. On s'attend à une fin touchante mais on se tape une immense course poursuite où la présence constante des doublures fait vraiment mal aux yeux.

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La première partie (qui se déroule en 1939) ne manque pas de charme, on retrouve une ambiance vraiment comme les films des années 80 pouvaient offrir, un peu à la Rocketeer. Steve Miner (davantage connu pour ses films d'horreur comme Vendredi 13, House ou Warlock) livre une comédie romantique/dramatique teintée de science-fiction car le héros participe à un projet top secret de cryogénisation. Bref la guerre éclate, son caisson reste enfoui dans un laboratoire au fin fond de nulle part et le mec va être réveillé par 2 gamins en 1992. Le concept pouvait permettre un beau film sur le choc des générations (un peu comme un Retour vers le futur inversé) mais malheureusement on se tape une bluette paresseuse et la fin qui se veut larmoyante est à pisser de rire de par son ridicule.

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C'est marrant car Forever Young et Idiocracy ont en commun le point de départ sur la cryogénisation sauf qu'ici le mec se réveille 500 ans plus tard dans une société devenue complètement abrutie et qui bien évidemment va paraître comme l'homme le plus intelligent de la planète malgré les emmerdes qu'il se coltine durant tout le long. Je m'attendais pas à me marrer de la sorte. Certes il y a un côté kitsch sur le plan visuel mais ça n'en reste pas moins un film très riche et dont le concept est bien exploité. Les scènes hilarantes se succèdent du début à la fin.

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J'ai modérément apprécié. Si on exclut le fond qui est bien réel, je pense que le film s'apprécie davantage si on se dit que toutes les péripéties présentées sont fictives car j'ai rarement vu autant d’invraisemblances :D Toutes les situations policières manquent vraiment de crédibilité, à aucun moment le personnage principal est crédible tant sa couverture peut être grillée toutes les 5 minutes. C'est donc pas un film à regarder pour la véracité de son intrigue. Après si on exclut tout ce que je dis, ça se mate comme un thriller du dimanche soir et même si c'est censé ajouter de l'hostilité à son histoire, les paysages sont assez impressionnants.
Modifié en dernier par Pale le ven. 15 déc. 2023 08:26, modifié 1 fois.
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Pale
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Le box-office français de la semaine :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... wFWzmLAaFs
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Pale
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Bon et bien c'est du pur John Hughes, toujours ce mélange de comédie et de sensibilité, le réalisateur avait ce don d'apporter un vrai supplément d'âme à ses personnages et à leur écriture. John Candy est exceptionnel dedans. À la limite, peut-être que certaines choses se résolvent un peu trop facilement sur la fin mais ça reste une perle de la part du réalisateur.
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NaughtyDog
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Eh bien c'est plutot pas mal ce Vermines, film qui joue très bien de l'arachnophobie (ce qui n'est pas du tout mon cas d'ailleurs) en distillant une tension régulière.
C'est d'ailleurs intelligent de placer son setting au sein d'une cité isolée, où évidemment les forces de l'ordre ne voudront pas forcément mettre les pieds.
Pareil, en introduisant une race d'araignée issue d'un désert du Moyen-Orient, le réal flirte aussi avec le genre en développant des arachnides de plus en plus gros, tout en tentant de renouveler les situations rencontrées par les persos.
Pour un premier film c'est quand même sacrément bien tenu (même chose pour le sound design et la BO anxiogène), usant de plans rapprochés et d'excellents FX de Mac Guff.
Et en plus le cast est très bon (Theo Christine en tête).
Je serai plus réservé sur les 20 dernières minutes du film par contre, allant certes vers une surenchère récréative, mais amenuisant la tension tout en usant de situation un peu programmatique.
Mais bon in gine c'est pas mal ce Vermines !

3 ou 3.5/5
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Ça va polariser ce Rebel Moon et à raison : on tient une Partie 1 de récit, elle-même tronquée d'1h. Incompréhensible qu'on ait pas accès au director's cut R-Rated de 3h, car même si j'ai passé un bon moment, les manques se ressentent.
Snyder signe ici un space opera référencé, entre Star Wars, Les Sept Samourai et Métal Hurlant, si bien que la trame globale n'aura rien de surprenant. Mais étant donné qu'il use du pitch du grand chef-d'oeuvre de Kurosawa, je trouve que narrativement il n'y a pas de fausse note (pendant la 1e moitié), allié à une certaine efficacité.
Ce qui démarque c'est évidemment comment Snyder investit son univers, dans un ton résolument plus adulte (langage fleuri, allusions sexuelles, égorgements, mise à mort plus violente etc).
Malheureusement, si graphiquement c'est plutot aseptisé (cut PG-13 oblige) c'est surtout narrativement que ça pèche, alors que l'on part à la recherche des 7 mercenaires du film. Ces derniers sont introduits en 2 sec de maniere badass (voire pas du tout comme Djimon Hounsou présent 4 min sur une planète de gladiateurs), et presque pas traités ensuite.
C'est terrible, car le casting est plutot bien charismatique, mais impossible de se satisfaire d'un tel manque de caractérisqtion préalable.
Du coup on se concentre surtout sur Kora (Sofia Boutella est très bien), le bad guy Noble (Ed Skrein parfait pour jouer les space nazis), et 2-3 autres (dont un Conan-like attachant et Charlie Hunnam en contrebandier).

Visuellement c'est entre le chaud et le froid, via quelques arrière-fonds parfois moins réussis (mais pour l'avoir vu sur grand écran, rien de trop dérangeant car la DA parvient souvent à contrebalancer) ou une photo plus telévisuelle qu'avec Larry Fong. On reste sur du style à la Snyder mais je trouve qu'il a moins abusé des ralentis gratos (il y en a toujours bien sûr), gandis que la BO de Junkie XL est de bonne facture.

Bref on pourrait en parler plus longuement (le robot doublé par Anhony Hopkins a la plus belle scène du film), mais rien de déplaisant (derriere qqes designs génériques, Snyder amène aussi des idées de SF cools que ce soit un arachnide-alien usqnt d'un hôte pour parler, ou bien des robots-scorpions utiles comme camisole).

Mais bon on tient objectivement un film tronqué..lui-même moitié d'un plus grand récit. Fonc il faudra attendre pour mieux juger l'ensemble. Reste que malgré ses évidents dédauts, cela m'a donné envie d'en voir plus.

2.5 ou 3/5
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robinne
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weird

Pale a écrit :
jeu. 14 déc. 2023 22:48
Le box-office français de la semaine :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... wFWzmLAaFs
Rien vu de tout ça :sweat:
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robinne
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weird

Pale a écrit :
jeu. 14 déc. 2023 19:20
Malade en ce moment. Du coup je me repose, je me soigne et je mate des films.
Soigne-toi bien ! :bounce:
Tu peux tout de même sortir ?
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Pale
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robinne a écrit :
ven. 15 déc. 2023 07:46
Pale a écrit :
jeu. 14 déc. 2023 19:20
Malade en ce moment. Du coup je me repose, je me soigne et je mate des films.
Soigne-toi bien ! :bounce:
Tu peux tout de même sortir ?
Merci :jap:

Oui mais vu qu'il fait pourri en extérieur, j'essaie d'éviter :D
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Pale
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NaughtyDog a écrit :
ven. 15 déc. 2023 02:19
film qui joue très bien de l'arachnophobie (ce qui n'est pas du tout mon cas d'ailleurs)
J'ai une peur bleue des araignées donc je risque de déguster :D
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Pale
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Je m'attendais à un Mel Brooks mineur mais en réalité il s'agit d'une parodie de Robin des Bois absolument hilarante. Le réalisateur abuse peut-être de certains effets (comme l'apparition de la caméra) mais impossible de bouder son plaisir devant le génie comique de Brooks et des acteurs. Cary Elwes est d'ailleurs parfait dans le rôle et pastiche à merveille le style de Errol Flynn.
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Kit
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robinne a écrit :
mer. 13 déc. 2023 21:43
Pale a écrit :
mer. 13 déc. 2023 17:57
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Il revient ? Avec un déambulateur ? :D
j'ai 24 jours de plus que lui :grrr:
ce ne sera peut-être plus un feu follet mais pas encore feu Foley (quoique je ne sais pas s'il se fait pas descendre dans le film)
Vosg'patt de cœur
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robinne
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weird

Kit a écrit :
ven. 15 déc. 2023 13:22
robinne a écrit :
mer. 13 déc. 2023 21:43
Pale a écrit :
mer. 13 déc. 2023 17:57
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Il revient ? Avec un déambulateur ? :D
j'ai 24 jours de plus que lui :grrr:
mais tes jeux de mots te conservent mieux que lui :saint:
La preuve :
ce ne sera peut-être plus un feu follet mais pas encore feu Foley (quoique je ne sais pas s'il se fait pas descendre dans le film)
:saint:
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NaughtyDog
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Si narrativement c'est un peu balbutiant au début, Wonka est une nouvelle belle réussite sucrée de Paul King après les Paddington. Renouant un peu plus avec le Wonka de Wilder plutot que celui de Depp, le cinéaste se réapproprie avant tout Roald Dahl pour y injecter son ton british et une fantaisie débridée.
C'est impeccable visuellement (chef op' de Park Chan-wook), musicalement réussi (même si quelques chorés méritaient plus de débridage comme le reste de la mise en scène inspirée), le casting au top et Chalamet surprennamment solide dans le rôle.
Et si quelques pistes narratives auraient pu être plus développées (le cartel du chocolat par exemple), Wonka amène aussi une touchante note émotionnelle finale.
Bref une belle réussite
7.5/10

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Un beau premier film, qui m'a moins convaincu émotionnellement car reste un poil en surface de sa romance fleuve (Linklater ou Wong Kar-wai sont déjà passés par là), mais qui outre un aspect visuel bien travaillé et un spleen musical efficace, réussit bien à retranscrire le trouble identitaire du superbe personnage incarné par la non-moins excellente Greta Lee, tiraillée entre une Corée d'enfance et une Amérique melting-pot.
Bien !
3.5/5
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Pale
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J'ai modérément apprécié. En vrai le film est d'excellente facture pendant facilement 1h20, durant cette période il s'agit d'un thriller aérien à l'ambiance très anxiogène. Malheureusement le film a tendance à se casser la gueule durant sa dernière ligne droite, ça vire ensuite au film catastrophe bas de gamme avec son lot de facilités/aberrations scénaristiques.

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Je pense que j'aurais apprécié davantage si l'actrice ne s'était pas octroyée le rôle principal car voir Maïwenn qui joue les jeunes courtisanes, c'est juste pas possible.

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Le film en tant que tel est plutôt efficace mais on a quand même l'impression que John Woo a vécu dans une bulle pendant ces 20 dernières années. Croisement entre Death Sentence et John Wick (et toutes les déclinaisons qui ont suivi), on a l'impression d'avoir déjà vu ça 50 fois (jusqu'à la scène de la cage d'escaliers que le héros grimpe en butant en tout le monde). La seule particularité, c'est que le personnage est muet. Après ça reste bien foutu malgré certaines aberrations scénaristiques qui font plus rire qu'autre chose.

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Excellente suite qui pour moi n'a rien à envier au premier épisode (que je n'ai pas revu depuis sa sortie au ciné). Même si cette suite a probablement recours a davantage de technologie, ça n'en reste pas moins bourré de bonnes idées et c'est incroyablement rythmé, ça m'a fait rire et tenu en haleine du début à la fin.
Modifié en dernier par Pale le lun. 18 déc. 2023 06:12, modifié 1 fois.
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Miamsolo
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J'ai aussi vu Chicken Run 2 et c'était bien sympa au final, même si je préfère le 1er qui fait partie des films de mon enfance :hot: :hello:
+ de 4400 jours sur AlloCiné
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Grosse semaine ciné à venir, mon programme du week-end prochain :

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Peut-être :

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En VOD :

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Le film est bien pendant... 5 minutes. Durant ces 5 premières minutes on se dit "Ah cool une sorte de Brooklyn Nine-Nine chez les pompiers" mais ensuite le drame. Les pompiers sauvent des enfants qu'ils vont devoir garder quelques jours et bien évidemment ces enfants vont leur en faire baver. En vrai ça aurait pu être sympa genre comme une bonne petite comédie familiale d'antan sauf que ce n'est pas drôle du tout et les enfants sont probablement les plus insupportables et irritables que j'ai vu dans un film ces 5 dernières années. Bref ce ne fut pas sans mal de tenir jusque la fin, d'autant plus qu'on doit également se coltiner une dose de mièvrerie assez abominable.
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Après Napoléon et Gladiator 2, Ridley Scott prépare un thriller explosif dans la veine de Speed

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Ridley Scott a enfin dévoilé quel sera son prochain film, après Napoléon et Gladiator 2. Et il va revenir à un genre qu'il avait délaissé depuis un moment.

Ridley Scott s'est déjà essayé plusieurs fois au thriller. Si Blade Runner s'inscrit plus ou moins dans ce registre (le film étant avant tout un hommage au film noir dans un univers de science-fiction), plusieurs autres longs-métrages du genre ont parcouru la carrière du réalisateur : Traquée, Black Rain, Hannibal, American Gangster, Mensonges d'État, Cartel... Certains comme Traquée ont reçu un accueil critique favorable, tandis que d'autres, à l'exemple de Black Rain, ont davantage divisé la presse.

Autant dire que cela n'a pas toujours réussi au cinéaste. Mais après avoir récemment défendu son film Cartel, Ridley Scott a dévoilé son nouveau projet : Bomb, un thriller dans la veine du film Speed.

Selon Deadline, une bataille aux enchères a été livrée pour acheter les droits de l'adaptation de Bomb, une nouvelle de Kevin McMullin. Cette guerre a été menée par plusieurs concurrents de poids, tels que Apple, Netflix, Sony ou Warner, avant d'être remportée par 20th Century Studios. L'accord, qui serait d'une valeur de 7 chiffres, impliquerait la société de production Scott Free, société qui n’appartient à nul autre que... Ridley Scott. Le cinéaste devrait donc officier en tant que producteur (épaulé de Sam Roston et Rebecca Feuer), mais aussi en tant que réalisateur. McMullin, quant à lui, écrira normalement le scénario.

Bomb, décrit comme un thriller d'action, serait apparemment très similaire à deux films. Il devrait en premier lieu s'inspirer de Un après-midi de chien, drame biographique policier réalisé par Sidney Lumet en 1975. L'intrigue serait également semblable à celle Speed, blockbuster d'action de Jan de Bont sorti en 1994, porté par Keenu Reeves.

Le film devrait mettre en scène le personnage de Frankie Ippolito, un négociateur d'otages. Il viendra en aide à un homme qui a garé sa voiture... pile sur une bombe datant de la Seconde Guerre mondiale, encore jamais découverte, et qui vient d'être réactivée (ouais, il y a des jours comme ça...). Ippololito, qui connaît la personne ayant posé la bombe, va devoir se confronter à ses démons du passé tout en empêchant la bombe d'exploser.

Les rapports sur le film suggèrent que Bomb pourrait avoir un "potentiel de franchise". Ainsi, même si le premier opus n'est pas encore en production, il faut déjà plus ou moins s'attendre à un Bomb 2. Toutefois, on en est évidemment encore loin puisqu'avant, Ridley Scott doit finir sa suite de Gladiator, prévue pour le 20 novembre 2024 dans les salles françaises.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... qNSQBPe5ss
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Rebel Moon est le pire film de la carrière de Zack Snyder selon la presse anglophone

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Les avis négatifs se multiplient avant la sortie de l'épopée spatiale de Netflix par Zack Snyder et Rebel Moon se classe déjà comme le pire film du réalisateur.

Il est vrai que la presse américaine n'a jamais été tendre avec le réalisateur de Watchmen d'autant plus depuis sa déroute à la tête du DCEU de Warner. Ainsi, le mal-aimé Sucker Punch avait largement divisé la critique et a été son plus gros flop au cinéma. Avec un budget de 82 millions (hors marketing), le film s'était totalement écrasé au box-office mondial avec seulement 89,8 millions de dollars. Et c'était, encore ces derniers jours, le pire film de Zack Snyder selon la presse américaine jusqu'à l'arrivée timide de Rebel Moon: Partie 1 - Enfant du feu.

De fait, alors que les premiers avis sur le Star Wars Netflix de Zack Snyder étaient divisés, mais restaient mesurés, ça semble être la descente aux enfers depuis que l'ensemble de la presse (sauf Ecran Large, non-invité sur consigne américaine) a découvert le film. Et alors que la deuxième partie est attendue en 2024 et que Netflix semble avoir énormément misé sur le succès du diptyque, le premier volet semble ne convaincre personne outre-Atlantique. On fait le point.

Comme mentionné plus haut, les premiers avis du space opera de Zack Snyder étaient loin d'être unanimes, mais nous rendaient tout de même assez curieux. Sauf que depuis, beaucoup plus de médias américains (et seulement quelques médias français et européens) ont pu découvrir le film. Et on comprend aisément pourquoi Netflix semble avoir choisi de préserver le long-métrage le plus longtemps possible. En effet, tout semble désormais annoncer une immense catastrophe.

Sur Metacritic, qui totalise 18 critiques dont celles de Variety ou IGN, le premier volet de Rebel Moon présente un score sans précédent dans la carrière de Zack Snyder : 32/100. C'est derrière Sucker Punch qui s'accompagnait déjà d'un score invraisemblable de 33/100 et détenait le triste record du réalisateur.

À titre de comparaison, la première collaboration entre Netflix et Zack Snyder, Army of the Dead en 2021, affiche une moyenne confortable de 57/100 malgré des critiques divisées. Et même la première version de Justice League de 2017 fait bien mieux avec 45/100. Il faut dire cela dit que son meilleur film, selon la presse anglophone, à savoir L'Armée des morts n'affiche qu'une faible moyenne de 59/100 sur Metacritic. Rien de bien folichon donc.

Reste désormais à savoir si le public américain et mondial sera un soutien de taille comme il l'avait été pour Army of the Dead. En effet, celui-ci a rapidement intégré le top 10 des films plus vus sur la plateforme. En tout cas, pour découvrir Rebel Moon: Partie 1 - Enfant du feu (et notre critique), il faudra attendre le 21 décembre 2023 sur Netflix.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... K-DF7FDJ5o
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EL a aimé Chicken Run : La menace nuggets (3,5 étoiles) :

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Les origines de la vague de conversion au végétarisme et au véganisme qui a frappé la génération née dans les années 1990 sont très débattues. Mais nous, on sait qu'elle est due à la sortie en 2000 de Chicken Run, génial remake de La Grande Évasion avec des poulets signée Aardman. En 2023, le film de Nick Park et Peter Lord a droit à sa suite sur Netflix, intitulée Chicken Run : La menace nuggets et réalisé cette fois par Sam Fell. Suite qui pourrait faire passer le goût de la volaille en chapelure à une toute nouvelle tranche d'âge.

POULES ÉLEVÉES EN PLEIN AIR


Certes, la production d'une suite de Chicken Run rentre dans la politique d'acquisition de franchises de Netflix et se doit de renflouer les caisses d'Aardman après la petite déception de Shaun le mouton 2, mais surtout l'échec au box-office du pourtant sympathique Cro-man. Toutefois, ce retour aux sources va quand même de soi dans un monde où les réseaux sociaux ont sensibilisé des portions non négligeables de population aux conditions affreuses d'élevage en batterie.

La menace nuggets ne pouvait donc plus se contenter de répéter la formule, même si à première vue, il utilise un schéma de suite classique. Ginger et Rocky ont bien eu, comme ils disent, leur "happy ending". Ils vivent dans un havre de paix, où ils donnent naissance à une poulette avide d'aventure (doublée par Bella Ramsey). Eux qui avaient tout fait pour s'échapper, ils se retrouvent à priver leur fille de liberté. Un récit simple (comme souvent chez Aardman), mais logique : tôt ou tard, les évadés allaient forcément devoir recroiser la route de l'Homme, et c'est un type d'élevage bien différent qui va bien évidemment enlever la jeune Molly à ses vétérans de parents.

Le film aurait pu mettre en scène l'élevage intensif pour rattraper l'air du temps, mais il préfère se moquer des promesses absurdes – et hypocrites – des industriels les plus vicieux, qui garantissent à coups de labels douteux et de démonstrations technologiques absurdes le bien-être artificiel des poulets qu'ils vont transformer en nuggets. Et ce non pas pour améliorer leurs conditions de vie... mais bien pour attendrir la viande. Le scénario de Karey Kirkpatrick, John O'Farrell et Rachel Tunnard enchaine les piques envers différents maillons du mensonge de l'industrie, de la promotion si savamment utopique qu'elle va jusqu'à convaincre les poulets eux-mêmes aux expérimentations des géants du fast-food.

Une actualisation des thèmes du premier volet d'autant plus maligne qu'elle permet à Aardman d'éviter sa tonalité hyper sombre, qui aurait difficilement sa place sur la plateforme. Certains regretteront de ne plus pouvoir traumatiser leurs gosses comme eux-mêmes avaient été traumatisés par la cruauté de l'horrible Madame Tweedy (par ailleurs également de retour). Reste que l'ambiance dystopique qui prévaut désormais est particulièrement adaptée à l'ère de la communication de masse, lavant le cerveau des poulets... et des consommateurs.

PROTOCOLE FANTOCHE

Outre son contexte et ses thématiques plus morbides que la moyenne, Chicken Run premier du nom était surtout, en tant que long-métrage inaugural des rois de la pâte à modeler (en collaboration avec DreamWorks à l'époque), un étalage d'inventivité et d'humour anglais parfaitement dosé, qui avait convaincu un très large public (dont l'auteur de ces lignes) de la beauté de la stop-motion. Grâce à son pitch et surtout à son superbe décor d'élevage ultra-moderne digne d'un repaire de méchant bondien, La menace nuggets se hisse presque à sa hauteur.

"L’idée centrale s’est vite résumée à un concept : le premier était un film d’évasion, celui-là allait être un film de casse", résumait le nouveau réalisateur Sam Fell, déjà auteur du génial Paranorman pour Laika, à nos confrères de Première. Et en effet, cette intrigue enfantine permet au cinéaste et à ses scénaristes de retourner le concept : plus question de s'exfiltrer, mais de s'infiltrer. De quoi renouveler les gags, mais surtout les références.

Chicken Run parodiait La Grande Évasion. Sa suite parodie de toute évidence les Mission : Impossible, le compositeur Harry Gregson-Williams allant jusqu'à reprendre plus ou moins explicitement le célèbre thème de Lalo Schifrin. Quant à Rocky, doublé non plus par Mel Gibson mais par Zachary Levi, il ne se prend plus pour Steve McQueen, mais pour Tom Cruise. Ce running gag, très adapté au pastiche des nouvelles technologies de l'industrie alimentaire, fait mouche. Enchainant les séquences techniquement impressionnantes (certains plans contiennent plusieurs dizaines de personnages en mouvement) et les idées visuelles brillantes, le film se réapproprie le meilleur de la saga de blockbusters et de ses héritiers.

Car en fin de compte, comme le brillant fusil de Tchekov central – du popcorn – le sous-entend, c'est bien une forme de divertissement intelligente que vise Aardman, figée quelque part entre une réalité peu reluisante et les cascades surréalistes du cinéma hollywoodien le plus déconnecté. Le studio avait un peu dévié de cette position dans le néanmoins amusant Shaun le Mouton 2. En revenant à son premier succès au cinéma, il retrouve définitivement sa place : celle du roi de la stop-motion.

Chicken Run : La menace nuggets est disponible depuis le 15 décembre 2023 sur Netflix.

En retournant l'idée du premier volet et en actualisant sa vision de l'élevage industriel, Aardman signe l'un de ses longs-métrages les plus divertissants et reste en poule position dans le coeur des amateurs de stop-motion.


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Avant Fast & Furious 11, The Rock va casser des mâchoires dans ce film très intrigant

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Avant son grand retour dans Fast and Furious 11, Dwayne Johnson va revenir à ses racines de catcheur dans l'un de ses prochains films.

Avant Dwayne Johnson, il y avait The Rock. L'acteur s'est d'abord fait un nom en tant que catcheur avant d'intégrer le cinéma à travers des films bien bourrins. Il est devenu un visage régulier de la saga Fast and Furious, s'est retrouvé dans plein de blockbusters explosifs (No Pain No Gain, San Andreas) ou dans des comédies d'action (Voyage au centre de la terre 2, Jumanji : Bienvenue dans la jungle, Jungle Cruise).

Bien sûr, The Rock ne va pas totalement s'écarter de cette voie puisqu'il a officialisé son retour dans la saga Fast and Furious et qu'un Red Notice 2 est toujours prévue sur Netflix. Cependant, l'échec de Black Adam lui a probablement donné envie de jouer dans de meilleurs films et de remettre en question sa carrière. L'ancien catcheur devrait en effet sortir de sa zone de confort, tout en revenant paradoxalement à ses racines de lutteur avec son prochain film : le très intrigant The Smashing Machine mené par Benny Safdie.

En effet, d'après The Hollywood Reporter, The Rock va interpréter Mark Kerr dans The Smashing Machine, qui retracera l'histoire de ce champion de lutte immensément célèbre. A24 a dévoilé le synopsis officiel du film :

"The Smashing Machine est un drame basé sur l'histoire de Mark Kerr, le légendaire combattant de MMA durant l'ère de l'UFC, au sommet de sa carrière. En l'an 2000, il doit jongler entre addiction, victoire, amour et amitié."

L'histoire de Mark Kerr avait déjà été racontée en 2002, à travers un documentaire portant également le nom de The Smashing Machine. Le studio A24 a déclaré collaborer sur ce projet avec The Rock depuis 2019. Si voir Dwayne Johnson se lancer dans un film dramatique peut en surprendre beaucoup, et peut même inquiéter certains, on peut espérer que la star saura appréhender le rôle avec sérieux et réalisme, grâce à son passé de catcheur.

D'autant plus qu'avec Benny Safdie à la barre, le résultat pourrait être plus qu'à la hauteur. Pour rappel, lui et son frère Joshua Safdie ont notamment réalisé Good Time et Uncut Gems, deux thrillers extrêmement tendus et très éloignés des divertissements boum-boum où on a pris l'habitude de voir Dwayne Johnson. On est donc très curieux de voir ce que Benny Safdie, pour son premier film en solo, fera avec ce biopic parfait pour potentiellement mener l'acteur aux Oscars.

Pour le moment, le projet n'a pas encore de date de sortie. Il va donc falloir patienter avant de voir notre montagne de muscles préférée tenter de nous faire pleurer. En attendant, pour voir l'acteur rester fidèle à ses bonnes habitudes, Dwayne Johnson sera au casting de Red One, une comédie d'action avec Chris Evans, dont la sortie est prévue pour 2024.


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Pale
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EL a aimé Wonka (3,5 étoiles) :

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Croyez-nous ou pas : les films Paddington s’affirment aux côtés des classiques Pixar parmi les incontournables modernes du cinéma familial. Au-delà de la tendresse évidente des aventures de l’ours péruvien, la créativité de leur mise en scène continue de faire pâlir une concurrence en manque cruel d’exigence. Autant dire qu’on attendait au tournant le réalisateur Paul King, convié à accaparer Wonka, un prequel de Charlie et la chocolaterie porté par Timothée Chalamet.

WONKA, WHY ?


Si le projet Wonka n’excitait pas grand monde sur le papier, la présence de Paul King à la réalisation (et au scénario) pouvait laisser espérer une vision intéressante, ou au moins une inventivité adaptée à l’imaginaire loufoque de Roald Dahl – et à l’adaptation de Charlie et la chocolaterie de 1971, clé de voûte nostalgique du film.

Sur ce point, le cinéaste a le mérite de rassurer dès ses premiers plans. Au travers d’une brume épaisse, voile transitif vers l’imaginaire sorti d’une toile de William Turner, un bateau révèle dans des couleurs pastel la silhouette d’un jeune Willy Wonka. Comme Paddington, venu d’une contrée lointaine, le chocolatier débarque avec “des rêves plein le chapeau” (très belle chanson d’introduction), avant que son optimisme ne se prenne un mur. Ce mur, c’est un capitalisme qui ne dit pas son nom, mais qui incite chaque personne à exploiter son prochain, ou à se sentir menacé par la réussite des autres.

Derrière sa nature de film de Noël tout doux et tout mignon, Wonka n’hésite pas à éveiller une certaine noirceur thématique, finalement très en phase avec l’œuvre de Dahl. King pioche d’ailleurs dans la nouvelle La Logeuse pour développer son récit, lorsque le confiseur un peu naïf se retrouve prisonnier d’une tenancière d’auberge machiavélique (Olivia Colman, réjouissante dans son cabotinage).

La notion de dette revient souvent, et devient même un élément central, qui freine à plusieurs reprises la progression des personnages. Le réalisateur joue d'une tension passionnante, puisque son film est – à l’instar de son héros – incapable de rester en place, alors que tout pousse à la stagnation.

Difficile alors de ne pas faire le lien avec Paddington, autre figure de bienveillance contrainte de constater la nature cynique du monde qui l’entoure. L’équilibre, c’est de voir l’horreur de ce monde, sans pour autant s’y abandonner. Willy Wonka suit cette même trajectoire, en injectant de la magie et de l’espoir dans des vies bien moroses.

LONG LIVE THE (PAUL) KING

De cette façon, Paul King confirme qu’il est bien plus qu’un simple artisan soigné, et que ses longs-métrages sont le fruit d’une poésie singulière. Plutôt que de sombrer dans la béatitude malhonnête d’une machine de studio prônant la croyance indéfectible en ses rêves, Wonka ne cesse de mettre en scène des obstacles, et la résistance permanente que nécessite l'accomplissement de l’individu face à un système écrasant. C’est pour cette raison que l’écriture millimétrée du cinéaste (épaulé par son comparse Simon Farnaby) satisfait par la place de ses personnages secondaires.

Comme à son habitude, King les croque par quelques traits de caractère rapidement identifiables, autant dans leur potentiel que dans leurs entraves dont ils se libèrent au contact du protagoniste. On pourrait reprocher à cette mécanique bien huilée d’être moins dévastatrice que dans Paddington (même si on a lâché notre petite larme à la fin), mais elle contribue à l’efficacité indéniable du long-métrage.

Et au fond, cette efficacité martèle la sève du cinéma de Paul King : dans des univers réglés comme du triste papier à musique, le héros vient imposer un nouveau tempo et dérégler le statu quo. On en revient à cette brume inaugurale de Wonka : elle annonce le portail, ou plutôt le vaisseau que représente ce personnage dans cette nouvelle musicalité ; une musicalité qui dépend de la rythmique d’une réalisation virtuose.

Comme s’il malaxait une matière de film d’animation dans du live-action, King s’amuse de ses élans burlesques, de ses accumulations de plans improbables, et autres effets de style jouissifs (cette ampoule qui s’allume au-dessus d’une tête en pleine épiphanie). Le timing comique du montage est à l'avenant des scènes de comédie musicale, où tout s’entremêle dans une harmonie faussement foutraque. À l’instar des mots de Roald Dahl, dont l’absurdité récurrente se rendait digne d’un cadavre exquis, le réalisateur aime pousser ses scènes et ses images à leur plein potentiel, à la manière des concoctions du jeune Willy qui fascinent tant sa caméra.

PURE IMAGINATION

Perclus de mallettes-laboratoires, de systèmes de laverie ingénieux et de caves à chocolat, le film reflète par son utilisation de la mécanique celle de sa propre fabrication. Mais au-delà de son chef d’orchestre derrière l’objectif, Wonka dépend beaucoup de Timothée Chalamet, et de sa propension à apporter sa propre musicalité à l’ensemble. Jusque-là connu pour ses rôles dramatiques, l’acteur s’affirme dans un lâcher-prise salvateur, où ses maniérismes et son travail physique marchent habilement dans les pas de Gene Wilder et de Johnny Depp.

Seule ombre au tableau, cette méticulosité globale devient un peu trop visible pour son propre bien, surtout lorsque la machine se grippe. Bien contraint de réintégrer les chansons les plus cultes du film de 1971, ainsi que les éléments inhérents à la mythologie de Roald Dahl, le scénario ne sait pas toujours jongler avec ces contingences.

Même si le fait de confier le rôle d’un Oompa Loompa à Hugh Grant est en soi une idée de génie, il faut bien admettre que le personnage semble plus ou moins forcé dans un récit déjà riche, au point de le réduire à une suite d’apartés menant à des deus ex machina un peu faciles.

Par la force des choses, Wonka parvient moins à effacer le savoir-faire très structuré de ses créateurs, ce qui semble presque méta pour traiter d’un confiseur de talent. L’émotion s’en retrouve quelque peu amoindrie, surtout après les chutes du Niagara que Paddington faisait de nos yeux. Reste que la filmographie exemplaire de Paul King amène sans doute à faire la fine bouche, car son dernier-né s'impose en film de Noël idéal, qui confirme sous les atours du blockbuster calibré la voix d’un auteur aussi charmant que passionnant.

Wonka est bien l'élan de magie sucrée espéré. Après Paddington, Paul King confirme l’inventivité et le charme de son cinéma, ici accordé au casting inspiré de Timothée Chalamet.


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weird

Pale a écrit :
dim. 10 déc. 2023 19:13
Vu :

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Vu en AVP et c'est très bon, on est vraiment dans la continuité des Paddington du même réalisateur. Très drôle, enjoué, créatif. Mon seul regret est de l'avoir vu en VF car les chansons sont également traduites (film familial oblige) mais ça reste malgré tout un moment exquis et parfait en cette période.
J'ai appris que les chansons sont de Neil Hannon (aka The Divine Comedy) :hot:
C'est un bon argument pour moi :)
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Jonathan Majors viré par Marvel après sa condamnation : changement de plan pour Avengers 5

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Alors que Jonathan Majors a été jugé coupable d'agression et de harcèlement, Marvel décide de s'en séparer. Mais qu'est-ce que cela implique pour Avengers : The Kang Dynasty, et le reste de la phase 5 ?

Décidément, tout fout le Kang chez Marvel, et ce mauvais jeu de mots est plus d'actualité que jamais. Outre le désintéressement global auquel les diverses productions de l'estampille semblent être en proie, le scandale relatif à l'affaire Jonathan Majors a gentiment mis en péril une poignée d'arcs narratifs propres à la Saga du multivers et son éventuel dénouement.

Récemment, il avait par exemple été communiqué que le cinquième Avengers, sous-titré The Kang Dynasty, avait non seulement perdu son réalisateur, mais aussi, son scénariste, remplacé au pied levé par Michael Waldron. Si ces deux arlésiennes consécutives ne devraient pas impacter la sortie du film, prévue au 29 avril 2026, force est de constater qu'elles s'imposent en témoin d'un joyeux bazar.

Rapidement, il a ainsi été spéculé que Waldron, qui a officé sur les deux premières saisons de la série Loki, aurait été embauché à l'écriture pour mieux balayer Kang le Conquérent sous le tapis. Une théorie corroborée par un précédent rapport de Variety, lequel avançait que Marvel disposait déjà du méchant idéal pour se sauver de l'enfer Jonathan Majors. Il s'agissait désormais de patienter jusqu'à la conclusion du procès pour en apprendre davantage sur les dispositions mises en place par le studio.

Le 18 décembre 2023, Majors a bel et bien été jugé coupable pour harcèlement et agression, et le studio s'est empressé de réagir en se séparant promptement de l'acteur. Son personnage ayant été introduit en 2021 comme le nouvel antagoniste censé assurer la relève de Thanos, inutile de dire que ce renvoi implique de gros changements pour le MCU.

Si d'après The Hollywood Reporter, The Kang Dynasty est toujours d'actualité, le film s'est retrouvé allégé de son sous-titre évocateur pour mieux être renommé Avengers 5. Faut-il en déduire que le Conquérant ne sera plus au coeur du récit, et pourrait être évacué de la Phase 5 d'ici de prochains projets ? Le personnage sera-t-il plutôt amené à être interprété par un nouvel acteur (une éventualité aisément réalisable grâce au Multivers) ?

Pour le moment, rien n'est moins sûr. Il s'agira cependant de noter que suite au flop légendaire d'Ant-Man 3, censé introduire le personnage sur grand écran, le succès de l'intrigue consacrée à Kang semblait déjà plus ou moins compromis, et il n'y aurait rien d'étonnant à ce que Marvel ait déjà commencé à corriger le tir bien avant la condamnation de Majors. Reste à savoir de quoi il en retournera à l'avenir.


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Cliffhanger 2 : Sylvester Stallone en rappel avec Jean-François Richet

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C'est la fille de Gabriel Walker qui devra user de ses compétences d'alpiniste pour secourir son père, pris en otage dans le somptueux paysage des Dolomites.

A 77 ans, Sylvester Stallone va-t-il renfiler son baudrier pour s’adonner à des acrobaties pantelantes dans le futur Cliffhanger 2 ? Il semblerait qu’une version plus féministe et au goût du jour serait davantage pressentie.

Souvenez-vous, Cliffhanger : Traque au sommet (1993) réalisé par Renny Harlin (58 Minutes pour vivre, Peur bleue) avait pour tête d’affiche Sylvester Stallone et sa musculature impeccable dans le rôle de Gabriel Walker (Gabe pour les intimes), un alpiniste traumatisé par un accident vertigineux et malheureusement mortel. Dans un décor glacial, Gabe affrontait des malfrats en quête d’un butin.

Alors qu’un projet de remake était envisagé, sous la direction de Ric Roman Waugh, la fiction montagneuses semblerait être un sujet épineux puisqu’il aurait muté en sequel, et c'est le réalisateur français Jean-François Richet (Assaut sur le central 13, Mesrine L’instinct de mort et L’ennemi public n°1) qui serait envisagé pour le mettre en scène.

Dans cette suite, on retrouverait le personnage de Gabe en responsable d'un gîte de montage selon le pitch relayé par Screen Daily. Une retraite paisible subitement interrompue quand l'alpiniste se retrouve pris en otage, lui et ses clients, par des ravisseurs. Ce n’est autre que sa fille qui volera à la rescousse de son papa en usant ses compétences d’escalade héritées, pour rétablir l’ordre dans le massif de montagnes italien.

Le projet a reçu un financement de 2 millions d’euros du fonds de production allemand FFF Bayern. Le tournage serait prévu pour l’été 2024, en Europe, avec Mark Bianculli (The Good Neighbor) chargé d’assurer l’écriture du scénario.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... ELUYq5Mgqo
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