Topic des Petits Romanciers

Inutile de vénérer Godard pour venir discuter sur ce forum. Le Général vous permet en effet d'aborder tous les sujets outre le cinéma.
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Zefurin
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Certains d'entre nous sont peut-être des romanciers en herbe qui rêvent un jour du Goncourt !
J'ouvre ce topic pour laisser libre cours à nos envolées lyriques !

Peut-être avez vous un début de roman en cours...
Peut-être êtes vous déjà un écrivain de grande renom...
Peut-être écrivez-vous secrètement dans votre chambre des poèmes...
Peut-être...

Ce que je sais surtout c'est que nous écrivons des pages et des pages entre nous.
Mais nous écrivons également parfois pour nous-même.

Ce topic est un lieu de création et d'essai !
Modifié en dernier par Zefurin le mer. 20 oct. 2021 17:19, modifié 2 fois.
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Mothra2000
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Génial comme topic 😊
C est fou parfois comme on s inspire de sa propre vie pour écrire...
On projette nos envies...nos désillusions...nos réussites..nos rêves...
Ca me donne presque envie de reprendre l histoire du "soleil de l ombre"
L uchronie est souvent une projection de notre capacité à imaginer et si?
Si notre vie avait suivi une bifurcation plutôt qu une autre...
C est fascinant
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Zefurin
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J'ouvre le bal : voici un début de roman que j'ai écrit en 2014.
J'ai pour mauvaise habitude de classer les livres en
deux catégories : les livres conçus pour être écrits et ceux
pour être lus.

En général, un ouvrage de la première catégorie se
caractérise par son auteur. Je parle, entre autres, d'un bougre
perturbé par une vie dont les épreuves semblent si atroces ou
si pertinentes à surmonter que le principal intéressé n'a pas
résisté à l'idée d'en faire un livre. Bon ou mauvais, peu
importe. Les lecteurs les plus assidus y relèvent parfois des
récits à caractère autobiographiques, malgré d'astucieux
habillages de fiction ou d'imparfaits poncifs saupoudrés ça
et là dans le texte pour en cacher un autre.

Présenté ainsi, ce genre d'ouvrage passe pour un témoin
d'idée qui n'existe que pour exister. Un recueil de réflexions
où l'écrivain pense, avant toute chose, à son unique
personne. Cela dans le but de clamer haut et fort qui il était,
qu'il existe et ce qu'il laissera derrière lui... sinon des asticots
bien repus de son cadavre putréfié.

L'autre catégorie regroupe ces ouvrages unanimement
appréciés... ou qui tentent de l'être. Des livres (pas encore)
populaires. Des livres (in)vendus en masse et dont les
libraires vantent (ou s'efforcent de vanter) les louanges,
faute de quoi ils mettraient la clef sous la porte.
Ce sont aussi, parfois, des livres si élégamment composés
que les éducateurs les jugent pertinents à être enseignés à
leurs morveux d'écoliers.

Mais si, allons... nous sommes tous passés par ce recueil de
fables insipides de renards et de chevreaux épiloguant sur
l'existence. Nous avons tous étudié cette pompeuse tragédie
mêlant folie, politique et passion dans un pugilat sordide.
Nous nous sommes tous aussi farcis ce pavé de littérature
classique dont la lecture nous paraissait alors si longue que
l'on aurait juré voir le temps reculer entre chaque page.
Pour ma part, les livres que je considère comme réussis sont
ceux qui parviennent à se loger dans les deux catégories. Ils
évitent ainsi de se contenter du standard littéraire en vogue
tout en se gardant de raconter des choses qui ne parlent à
personne.

Je vous parle des oeuvres qui parviennent à provoquer
l'étincelle dans votre mémoire. Ces livres qui bousculent
votre paradigme dès la première page. Je veux parler de ces
splendeurs qui brisent votre quatrième mur en mille
morceaux. Ces suites de mots si génialement fichues que
vous jureriez qu'elles n'existent que pour être lues et
comprises par vous uniquement.

Ainsi, c'est avec diligence que je vous préviens : le livre que
vous tenez entre les mains n'est pas un de ceux-là.
En réalité, je voudrais presque que vous le refermiez dès
maintenant pour aller vous faire rembourser auprès du
libraire auquel vous l'avez acheté. Si vous allez jusqu'au
bout de ces pages, j'ose espérer que vous les oublierez aussi
vite que possible. Et surtout, j'espère ne rien vous apprendre
au cours de ce récit, car de ma vie, il n'y a rien à apprendre.
D'ailleurs, si vous lisez ces lignes, je suis déjà mort.

N'ayez aucune inquiétude, je n'attends de votre part aucun
sentiment de tristesse ou de regret en retour de cette triste
annonce. Je me suis arrangé pour que mon éditeur et ami de
longue date, le pamphlétaire Cérumin, puisse rendre public
ces mémoires dès mon trépas. Sans doute vous demandezvous
les raisons justifiant une parution aussi tardive de ma
dernière oeuvre littéraire. Elles sont multiples et vous aurez
tout le loisir de les apprécier (ou de les déprécier) au cours
de cet essai.

Mais avant toute chose, permettez-moi de me présenter. Mes
nom et prénom sont Zéfurin. Je vous rassure, il s'agit là d'un
nom de scène que je me suis affublé il y a de longues
années. Pour la petite histoire de ce patronyme, j'avais en
premier lieu l'intention de me baptiser « Séraphin ». Puis un
collègue me suggéra une autre nomenclature :« Zébulon ».
Enchanté par l'agréable sonorité de cette option, je réussi à
contracter les deux pseudonymes en un seul. Le résultat
sonna comme une évidence. Un pseudonyme enivrant et
porteur d'un espoir scintillant au son de chacune de ses
syllabes : Zéfurin... ne trouvez-vous pas ? Très bien... je
n'insisterai pas.

Ah oui, j'oubliais : je suis barde. Voyageant au gré des villes
et des contrées, je recherche le moindre savoir, la moindre
épopée et la moindre aventure qui puisse enrichir mes
ballades et récits. Récits que je raconte sous forme de
poèmes, de chansons, de romans ou de chorégraphies
mimétiques. Barde est une profession nomade et fascinante.
Peu payée, certes, mais j'y trouve un épanouissement que
peu d'autres métiers ne sauraient égaler. J'oeuvre
essentiellement dans les auberges et tavernes, là où tout
homme espère trouver la sainte trinité masculine : chaleur,
boisson et femme. Profitant de cette ambiance des plus
joviales, je conte à ceux qui veulent l'entendre les faits
d'armes les plus épiques des guerres psychiques passées, les
folklores les plus angoissants ou les anecdotes croustillantes
sur les rois et empereurs de naguère.

Je suspecte cette vocation d'être née de ma fascination pour
les héros. Ces êtres capables de nous insuffler cette volonté
à défier le pragmatisme et la peur pour embrasser des idéaux
aux utopiques desseins.

Les mémoires sont mes toiles. La harpe mon instrument.
L'emphase mon langage. La crédulité mon gagne-pain. Et le
chiffre sept mon sacerdoce.

A l'inverse, les limiers de l'oubli me sont ennemis.
L'indifférence m'est scandaleuse. L'apathie me fait horreur.
Et l'abstraction m'est adverse.


Certains me disent naïf... je leur réponds que je suis barde.
C'est sans doute truffé de fautes, mon orthographe ayant une immense marge de progression.
Le titre : LE PAROLIER DES SEPTENAIRES

Un roman semi-autobiographique que j'ai mis 4-5 ans à écrire.
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Mothra2000
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J'aime bien ton style ;c est Plutôt clair et vivant ,pas lourd a lire.
On sent que tu y met de toi dans l écriture.
Bon si je peux tout a l heure je mettrais le début du "soleil de l l'ombre "
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Zefurin
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Merci :jap:

Après, c'est ce qui me plait le plus dans les écrits un peu intimistes des premiers romans : on a tendance à l'écrire comme si notre vie en dépendait.

HÂTE DE TE LIRE ! :bounce: (et oui, contente toi de mettre le début... on ne sait jamais avec les gens qui traînent :zorro: :ninja: )
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Mothra2000
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debut du "Soleil de l Ombre"

persos
Lucy une jeune femme dans les home guards la défense civile anglaise pendant la seconde guerre mondiale
Hanz un soldat allemand de la wermacht
Churchill que tout le monde connait je pense
Guderian un des meilleurs géneraux allemands de la guerre,qui a officié pendant la campagne de France de 1940 et de Russie de 1941/42

ensuite les evenements divergent de notre réalité


"Janvier 1944 ,les declarations martiales de Churchill revenaient parfois à l esprit de Lucy..bien que tout cela semblait aussi lointain
et illusoire que les promesses des alliés pour renverser le cours de la guerre qui semblait déja perdue...
trop tard et pas assez unis finalement..les rues de Londes sont le symbole de cette époque troublée et de l emergence d un nouveau monde..une Terre
ou les empires de l Axe vont peut etre finir par vaincre et balayer tout souvenir d un passé chimérique...

Bataille de Manchester..les meilleurs Chars Tigre ont encerclé la ville..les derniers marines sont regroupés en bataillons qui tant bien que mal
s efforcent de ne pas etre volatilisés par les missiles allemands..
si les anglais semblent se battre avec les moyens du bord..pour les Americains la bataille d Angleterre est déja perdue...
Guderian n aura qu a lancer le dernier coup d épée pour voir s effondrer l ultime carré de résistance..de longues colonnes de civils se massent sur les routes..
Hanz sait que le vent a tourné...l Axe risque de l emporter et les divergences entre leurs chefs ne font que mettre en image la défaite prévisible.
En se refugiant derriére un porche d immeuble..il se demande combien d heures il lui restera avant de mourir...les Anglais sont devenus fanatiques..
ils essaient d étrangler avec du fil de fer les soldats isolés..mais ces piqures de mouches ne changeront pas le cours de la bataille ."

c est trés perfectible, et c est assez différent de ton style Zefurin..mais bon..on fait du mieux qu on peut ;)
c est le premier paragraphe et bon j ai un peu elague..parcque le premier jet me semblait trop lourd.
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PierrotDameron
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Chouette topic ! (Par contre jamais je ne ferai lire le peu que j'ai écris, je trouve le tout trop honteusement mauvais :lol: ).

@Zefurin as-tu déjà lu la nouvelle "Mauvaise donne" ou le roman Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski ? Le ton de ton texte m'y a fait penser.
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Zefurin
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J'adore ça :
Mothra2000 a écrit :
mer. 20 oct. 2021 18:20
ils essaient d étrangler avec du fil de fer les soldats isolés..mais ces piqures de mouches ne changeront pas le cours de la bataille ."
Tu racontes beaucoup en peu de mots : tu relates un détail faisant figure d'une nuance qui se distingue d'un ensemble déjà joué d'avance.

Si je puis me permettre une suggestion :
1- tu pourrais commencer ton roman par cette phrase. (Hors contexte... cette phrase elle en jette : des gens qui s'étranglent avec des barbelés... je pense que ça met bien dans le ton)
2-Puis t'enchaîne sur ton texte sur la bataille de Manchester. (Trés bien synthétisé... tu survoles le conflit sans donner l'impression de bacler le récit)
3- tu finis sur ton début de Janvier 1944 qui parle de Lucy.

Est ce que tu parles des Radar dans le reste de ton roman ? Parce que j'ai appris que les radar avaient été la clef de la victoire Britannique. Du coup, tu pourrais faire un pitch où tu révèles un coup du sort :
"Les Radar n'ont pas fonctionnés."
"Le nouveau cryptage des Allemands a rendu nos radars obsolètes."

Oh mec... j'ai envie de faire un roman de guerre ça y est !
PierrotDameron a écrit :
mer. 20 oct. 2021 18:23

@Zefurin as-tu déjà lu la nouvelle "Mauvaise donne" ou le roman Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski ? Le ton de ton texte m'y a fait penser.
Non jamais.
Je connais juste le nom du 2eme de Jaworski qui me fait de l'oeil.
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Mothra2000
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Merci zefurin c est super motivant des conseils que tu donnes😊
Oui c est très intéressant le nouveau plan que tu donnes par rapport au paragraphe,cela inverse certaines perspectives et rend plus vivant.😉
Dans la suite du roman,bien que je ne l ai pas encore approfondi,la royal air force a été mise à mal par la luftwaffe et effectivement les radars ont été détruits en grande partie...toutefois les combats continuent...si tu veux c est une guérilla a l échelle insulaire...
Ecoute je serais ton premier lecteur si tu te lances dans un roman de guerre 😊
Je me suis un peu inspiré aussi du maitre du haut chateau ...mais en essayant d etre plus vivant...dans le conflit même..dick n a fait que survoler très vaguement cet aspect dans le livre et c c'etait très frustrant...
En tout merci beaucoup pour tes commentaires 😊
Modifié en dernier par Mothra2000 le mer. 20 oct. 2021 19:21, modifié 1 fois.
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PierrotDameron
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Zefurin a écrit :
mer. 20 oct. 2021 18:59
Non jamais.
Je les conseille (très) fortement.
Zefurin a écrit :
mer. 20 oct. 2021 18:59
Je connais juste le nom du 2eme de Jaworski qui me fait de l'oeil.
Rois du monde ?

Je ne l'ai pas encore commencé (mais j'ai réussi a me procurer la très belle édition limitée :cool: :cool: ).
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Mothra2000
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Il y a aussi dans les romans uchroniqies..
Fatherland de Robert harris mais qui se passe aussi après le conflit alternatif...ou l Allemagne domine l Europe..du a l échec du débarquement allié..et la victoire en Russie a Stalingrad.

Les oranges de Yalta autre roman uchronique ..peu connu...mais intéressant à lire
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PierrotDameron
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Il nous faut un topic lectures !
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C est fait topic cree 😉
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Breaking the Bat
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Super d'avoir ouvert ce topic !

Demain je vous balancerai les synopsis de mes projets en cours. Si ça vous botte, je vous enverra des pages dans la foulée !
C'est toujours bon d'avoir des lecteurs pour un travail en cours, les critiques sont toujours bonnes à prendre pour faire évoluer les écrits dans bonne direction !
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Mothra2000
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avec plaisir Breaking the bat ;)
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Zefurin
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@Mothra2000
Je suis toujours épaté de voir que parfois, un texte fonctionne comme un film : le montage des paragraphes peut totalement changer la donne.
Je fais souvent l'analogie avec un tracé de montagnes russes :
- Là je mets une pente grimpante
- Puis je mets un virage à droite
- Là je fais pente descendante
- Puis virage à gauche...

Tiens... et il se passe quoi si je mets le virage à droite AVANT la pente grimpante ?

Et parfois... une description qui pourrait passer pour un truc très générique... devient étonnamment dynamique.

@PierrotDameron
Oui le bouquin sur les Gaulois.
La culture de cette époque pré-romaine - celtique... je suis fasciné par ça.
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Mothra2000
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zefurin : entierement d accord ;)
le visuel dans le mental quand tu ecris est assez important
tu visualises..tu reflechis à comment tu peux le mettre en forme
tu schematises ou tu changes des elements qui te semblaient lourds

c est un processus qui rend l écriture vivante et finalement interessante dans sa conception.
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Breaking the Bat
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Type survival... tu veux faire un bouquin un peu d'horreur ?

C'est marrant parce que tes trois bouquins... j'essaie de faire un livre qui marie les trois genre : un Thriller Erotico-Policier dans un monde de Dark Fantasy avec une tendance à virer sur de l'horreur à la fin.
Mais j'ai un mal fou a sortir du carcan que sont :
- Seven
- Basic Instinct
- Le Silence des Agneaux
Ces trois films... c'est un peu l'éléphant au milieu de la pièce quand j'essaie de faire un Thriller avec une présence féminine prédominante dans un rôle Antagoniste ou Protagoniste et avec une affaire de meurtre vraiment sordide.
J'ai sans arrêt l'impression de piocher ça dans tel film, ceci dans l'autre et encore ça dans le troisième.
Et du coup... je tourne en rond, et je me dis que le lecteur va vite cerner d'où j'ai tiré ça.

Mais comme toi, je suis sur trois bouquins en même temps en ce moment et c'est très difficile de pas s'éparpiller.
@Zefurin Pas vraiment d'horreur. Plus un survival assez violent ! J'ai un autre projet de scénario qui est purement un film d'horreur par contre, dans la pure tradition du slasher. J'ai situé l'intrigue en France, dans les Alpes. Un tueur très inspiré de Michael Myers, fait d'une petite station de ski son nouveau terrain de chasse. Il traque alors un groupe de jeunes alors qu'un homme mystérieux issu du passé du tueur tente de le stopper.

Et pour mon thriller, comme toi, je puise un peu dans les mêmes inspirations. C'est comme si Basic Instinct rencontrait Le Silence des Agneaux !

Allez, je vous pitch mes projets :

Primal : Un petit avion au dessus de l'Alaska. À l'intérieur quatre flics et deux prisonniers en attente de transfert. Ils se rebellent. L'avion s'écrase au coeur des étendues sauvages. Deux survivants. Une flic. Un prisonnier. Il veut gagner la frontière canadienne. Elle ne veut pas le laisser s'enfuir. Une traque commence.
Écrit sous forme de scénario

Les enfants du chaos : Monde foisonnant régit par la féodalité, Sgathàn se divise en cinq royaumes jadis dévorés par les guerres. Il aura suffi d’un homme porteur d’une foi nouvelle pour qu’une paix durable s’installe, sacrifiant au passage autres croyances et créatures mythiques au profit d’un intérêt supérieur. Des siècles tard, des évènements troublants viennent perturber à nouveau l’équilibre des royaumes. Alors que de jeunes enfants trouvent mystérieusement la mort, un simple soldat et un puissant seigneur vont être entrainés dans une quête douloureuse de vérité. Car à Sgathàn, la paix a toujours un prix…
Écrit sous forme de roman

Valse avec les monstres : Octobre 98. Plusieurs tueurs en série prolifèrent aux quatre coins des États-Unis, monopolisant au maximum les effectifs du FBI. L'agent Claire Scott est l'une d'elle. Brillante mais autodestructrice, elle travaille depuis trois ans sur un tueur de femmes baptisé "Victoria". Contre son gré et sous pression politique, son supérieur la décharge de l'affaire au profit d'une autre. Celle d'un tueur surnommé par la presse "Le vampire des Cascades", dont les meurtres, horriblement mis en scène terrorisent le pays. Elle part rejoindre les inspecteurs de Portland en compagnie d’un agent chevronné mais au bord du burn-out, Mark Douglas, d’une jeune stagiaire prometteuse, Nora Vanhorne et d’un criminologue réputé, Jay Darcy, qui aide le FBI sur certaines affaires. Alors qu’ensemble ils tentent de dresser le profil du tueur avec la police locale, l’obsession de Claire pour « Victoria » pourrait bien ressurgir de manière inattendue…
Écrit sous forme de roman
"- Tu fumes après l'amour ?
- J'en sais rien baby, j'ai jamais regardé !"
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Breaking the Bat
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Question : Est-ce que l'un de vous a déjà écrit un scénario et tenté de le vendre ?
J'ai terminé mon premier il a quelques temps (le second devrait vite suivre) et je cherche à le vendre, visant avant tout les plateformes comme Netflix et Amazon (mon scénario est un film d'horreur et les plateformes sont moins frileuses que les studios français à produire du cinéma de genre). J'ai lu qu'on ne pouvait pas leur soumettre directement, mais qu'il fallait passer par un agent littéraire ou encore un avocat spécialisé dans l'audiovisuel...
Est-ce que l'un de vous s'y connait un peu dans ce domaine ou aurait des tuyaux à me filer ?
Merci d'avance ! :jap:
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Breaking the Bat a écrit :
dim. 22 mai 2022 22:22
Question : Est-ce que l'un de vous a déjà écrit un scénario et tenté de le vendre ?
J'ai terminé mon premier il a quelques temps (le second devrait vite suivre) et je cherche à le vendre, visant avant tout les plateformes comme Netflix et Amazon (mon scénario est un film d'horreur et les plateformes sont moins frileuses que les studios français à produire du cinéma de genre). J'ai lu qu'on ne pouvait pas leur soumettre directement, mais qu'il fallait passer par un agent littéraire ou encore un avocat spécialisé dans l'audiovisuel...
Est-ce que l'un de vous s'y connait un peu dans ce domaine ou aurait des tuyaux à me filer ?
Merci d'avance ! :jap:
Je t'avoue n'avoir aucun connaissance dans le milieu.
La seule chose que j'ai tenté pendant... 2 semaines... c'est d'envoyer mes textes à des éditeurs, et je n'ai jamais eu de réponse. Du coup je me suis tourné vers des éditeurs en ligne.

Et je constate sur le site de publication en ligne sur lequel j'ai été qu'ils donnent quelques réponses à ta question :
http://www.bookelis.com/content/30-livr ... e-de-roman
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J'en profite pour balancer un petit paragraphe que j'ai récemment écrit (un roman policier).
Déjà gosse avais-je cette peur viscérale des bureaux. Je craignais la sombre silhouette de l'homme d'affaire arborant son ténébreux ensemble dans une arrogance impersonnelle. Je n'avais que du dégoût pour cet être propre, aseptisé et se confortant de la distance qu'il semblait vouloir prendre avec la réalité. J'avais l'impression d'être confronté à ce qui restait d'un homme ou d'une femme ayant tronqué son humanité contre un ersatz s'en éloignant. Guidé par un réflexe de survie, mon esprit révulse l'idée de porter une cravate. Épée de Damoclès pointée vers mon organe géniteur, ce mince tissus d'apparat enroulé autour d'un cou m'évoque une strangulation éternelle mais assumée par sa victime, trop fière pour être réticente. Mais cette pendaison ne pouvait être plus marquante dans mon imagination si elle n'était pas surplombée d'une sobre coupe de cheveux lisse, froide, proche d’imiter le crâne luisant d'un squelette.
En réalité, le problème ne venait pas du costume ni de l'homme restant à l'intérieur. Sous l'effet d'un esprit critique s'aiguisant avec l'âge ainsi que d'une perte progressive de tolérance que je ne saurais incriminer à qui que ce soit d'autre qu'à moi-même, j'avais fini par désigner comme coupable un seul et même mal : l'administration.
Ce monstre au corps difforme, standardisant plus encore le cœur des hommes et des femmes dans un processus aussi systématique que méthodique. Ce dédale de closes. Ces dossiers de procédures. Ces éternelles quêtes de signatures pour valider ces dérogations tenaces. Ces montagnes de formulaires à remplir et ces pièces à joindre, rejoindre et re-rejoindre avec le fol espoir d'être compris par le regard plus ou moins professionnel qui sera chargé de mon dossier. Je devins persuadé qu'entre les pages de cette maléfique paperasse destructrice de bon sens se cachait une entité à la conscience abstraite, inévitable démon du monde moderne. De ce mal inoffensif, les hommes et femmes, tantôt standardistes, tantôt huissiers, tantôt secrétaires en étaient les esclaves.
Dans mon esprit perturbé, ce cauchemar administratif ne pouvait qu'être source de frustration et d'animosité. Combien de fois n'ai-je pas hurlé au téléphone en espérant qu'une conseillère de l'assurance maladie comprenne mon problème ? Combien de kilomètres ai-je parcouru dans les couloirs administratifs de cette université pour laquelle je n'avais que l'innocente mais naïve intention de postuler ? Combien de mots et acronymes prononcés dans un incompréhensible jargon procédurier ai-je tenté de déchiffrer ? Combien de fois me faudra-t-il photocopier la carte d'identité auprès d'un organisme pour que ce dernier daigne admettre que je suis bel et bien moi ?
J'étais en train de subir le syndrome du "Laisser-Passé A38" ce soir là... en plus de quelques bières.
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Zefurin a écrit :
dim. 22 mai 2022 22:57
Breaking the Bat a écrit :
dim. 22 mai 2022 22:22
Question : Est-ce que l'un de vous a déjà écrit un scénario et tenté de le vendre ?
J'ai terminé mon premier il a quelques temps (le second devrait vite suivre) et je cherche à le vendre, visant avant tout les plateformes comme Netflix et Amazon (mon scénario est un film d'horreur et les plateformes sont moins frileuses que les studios français à produire du cinéma de genre). J'ai lu qu'on ne pouvait pas leur soumettre directement, mais qu'il fallait passer par un agent littéraire ou encore un avocat spécialisé dans l'audiovisuel...
Est-ce que l'un de vous s'y connait un peu dans ce domaine ou aurait des tuyaux à me filer ?
Merci d'avance ! :jap:
Je t'avoue n'avoir aucun connaissance dans le milieu.
La seule chose que j'ai tenté pendant... 2 semaines... c'est d'envoyer mes textes à des éditeurs, et je n'ai jamais eu de réponse. Du coup je me suis tourné vers des éditeurs en ligne.

Et je constate sur le site de publication en ligne sur lequel j'ai été qu'ils donnent quelques réponses à ta question :
http://www.bookelis.com/content/30-livr ... e-de-roman
Autre blog qui donne des conseils et quelques "noms" d'agents/éditeurs travaillant avec Netflix (et sûrement d'autres plateformes par extension) :
https://www.coollibri.com/blog/comment- ... o-netflix/
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ClintReborn
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:saint: J'ai trop la flemme pour mettre par écrit tout ce que j'imagine :o

J'ai bien quelques idées de titres :lol:

"Les 7 vies d'un forumeur" autobiographie 2.0 de myself :rofl:
'Le commandant des âges sombres" roman de SF
"Ce que vous ne voyez pas" expertise de la matrice au quotidien :o
"Le chant par delà la muraille" roman fantastique :roll:
Ah ça y’est, j’viens de comprendre à quoi ça sert la canne. En fait ça sert à rien… Du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde ! (Perceval)
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Zefurin
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ClintReborn a écrit :
mar. 24 mai 2022 05:33
:saint: J'ai trop la flemme pour mettre par écrit tout ce que j'imagine :o

J'ai bien quelques idées de titres :lol:

"Les 7 vies d'un forumeur" autobiographie 2.0 de myself :rofl:
'Le commandant des âges sombres" roman de SF
"Ce que vous ne voyez pas" expertise de la matrice au quotidien :o
"Le chant par delà la muraille" roman fantastique :roll:
C'est pour ça qu'il faut toujours avoir sur soi un petit callepin avec un stylo dans sa poche. Comme ça j'écris le truc au moment où sa vient... même dans la situation inattendue.

Ils sont bien tes titres :jap:

Moi j'en ai un en tête qui serait sur le personnage de Cassandre : j'aimerais faire un roman qui réécrirait l'Iliade sous la forme d'une Uchronie... en jouant avec Cassandre qui trouve le moyen de contourner la malédiction qui la frappe et qui l'empêche de convaincre les gens de ses prédictions. Elle dit... tout simplement... le contraire de chaque prédiction qu'elle fait... et de ce fait, elle inverse la course des évènements... pour en provoquer d'autres (la guerre de Troie serait évitée... mais aurait lieu à Sparte où les Troyens assiègent la ville... et un duel tactique opposerait Ulysse à Cassandre où les deux rivaliseraient d'intelligence pour gagner la guerre). Et tout se concluerait sur la victoire des... je dirais rien.
Le titre : La compensation de Cassandre
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pas mal, réécrire l'histoire.
j'avais beaucoup aimé un roman de sf de Philip Jose Farmer, Chacun son tour d'après l'œuvre de Jules Verne Le Tour du monde en 80 jours. Farmer avait l'habitude de donner ses initiales à un héros de ses romans et ici c'était facile avec Phileas J. Fogg
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Kit a écrit :
mar. 24 mai 2022 14:49
pas mal, réécrire l'histoire.
j'avais beaucoup aimé un roman de sf de Philip Jose Farmer, Chacun son tour d'après l'œuvre de Jules Verne Le Tour du monde en 80 jours. Farmer avait l'habitude de donner ses initiales à un héros de ses romans et ici c'était facile avec Phileas J. Fogg
Sous son autre nom : The Other Log of Phileas Fogg
Le pitch m'a l'air effectivement croustillant ! Et puis du steampunk... c'est toujours un plaisir. J'aimerais beaucoup faire un roman de SF de ce type (basée un peu sur le domaine de l'astrophysique où un astronome de Paris et un astronome de Berlin se dispute la paternité de la découverte d'une comète. Dans le premier tiers, la découverte sera attribuée au Berlinois... et la France se sentira si humiliée qu'elle va s'engager dans une conquête spatiale vers cette comète : "Vous l'avez découverte ? Nous iront la fouler." dira Napoléon 3 (sans mesurer l'énormité de sa connerie... puisque la comète sera déjà trop loin le temps qu'on arrive à l'atteindre...)
Trop fiers pour reconnaitre l'impossibilité de la tâche et bien Naopléon 3 va faire une fuite en avant et dire : "Nous visons la comète pour atteindre la Lune"...
Et bam... une conquête spatiale a lieu dans les années 1869... (100 ans avant les premiers pas réels sur la Lune) entre la France et la Prusse... une conquête spatiale qui va tellement occuper les esprits et les budgets industriels... que la guerre de 1870 n'éclatera pas. Et les premiers vaisseaux spatiaux seront particulièrement lol.
Modifié en dernier par Zefurin le mar. 24 mai 2022 15:23, modifié 1 fois.
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poucenlair

@Zefurin
que la guerre de 1870 n'éclatera pas
ça rejoint un truc de Clint mais pour une raison plus politique que scientifictionnique
quoique il réécrivait aussi l'histoire donc...

sinon j'aime beaucoup ton idée
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Zefurin
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Petite nouvelle écrite dans le cadre d'un exercice fantastique.

16 mars 2020
J’ai toujours eu le nez creux pour les bons timings. Voilà trois mois que je me tâtais de quitter Paris. Depuis fin décembre, je répétais à tûe-tête à mes amis que mon départ de la capitale n’était qu’une question de semaines. Janvier passe, puis février… pas l’ombre d’une maison suffisamment isolée qu’un salaire de pigiste pourrait payer. Et là… 3 mars, une annonce pour une baraque dans le Juras. Cent-dix mille balles pour un quatre pièces de cent mètres carrés avec un jardin du triple de superficie. Aucune clôture ! J’aurais dit non si j’étais cadre, jeune père de famille et amoureux de la gestion quotidienne de la RATP. Une rapide visite le 6 mars m’a suffit pour dire oui. Une semaine passe, le temps que je fasse mes cartons et que les déménageurs fassent deux navettes. Le 15 mars, je me réveille pour la dernière fois dans mon cinquante mètres carrés du 11ème arrondissement hors de prix : j’ai mis plus de temps à faire l’annonce sur Le bon Coin que pour trouver un acquéreur. Le soir même, me voilà cerné par des sapins ! Mais là où ma chance est définitivement légendaire, c’est qu’à peine les déménageurs repartis, je branche ma radio : j’entends Macron annoncer le confinement pour ce virus venu de Chine dont tout le monde parle depuis janvier.
Rester isolé ici pendant plus de 3 semaines ? Aucun problème : je suis venu ici m’isoler pour minimum 10 ans !
Tulipe est déjà comme un rond de flan en train de se prélasser dans le jardin : je compte sur cette boule de poils pour me débarrasser des éventuels rongeurs du coin. Quoique… je ne m’attends pas à beaucoup de miracles d’un chat élevé à Paris et habitué à sa pitence quotidienne depuis la naissance.

22 mars 2020
Une semaine a passé depuis mon arrivée : j’ai rencontré mon voisin… que dis-je… MA VOISINE la plus proche de mon nouveau « chez moi ». Abigail est née dans la région et ne l’a jamais quittée. Points importants : elle est célibataire, rouquine et férue de livres sur la nature. Et elle a l’air aussi peu sensible aux mesures de distanciation que le gouvernement nous répète jusqu’à la nausée. Elle m’a invité à dîner chez elle après-demain.
Tulipe s’est faite des amis : elle vient de rencontrer un couple de chats errants. Trois félins se chargent désormais de la dératisation du secteur. Cette semaine, j’ai croisé quelques mulots dans le grenier et les coins du jardins envahis par les mauvaies herbes : les chats ont du pain sur la planche.
Je ne suis pas croyant… mais mince… loué soit le divin créateur du Juras !

24 mars 2020
C’était une très belle soirée. Voilà longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien avec une femme. Abigail est simple, charmante, sans jugement ni interdit. Elle respire la vie à plein nez. Ni télé ni de radio, elle suit les informations en lisant une gazette locale, Arc Hebdo. Je n’ai pas osé lui demander si elle avait une box : je ne veux pas passer pour le citadin dépendant d’internet (ce que je suis : le boulot serait impossible, sinon). Elle est jardinière et paysagiste. N’y connaissant pas grand-chose dans le domaine et mon jardin faisant la taille d’un terrain de baskett, j’ai une raison valable de la faire venir chez moi. Quand on s’est souhaité bonne nuit, nos regards ont un peu tardé à se séparer… j’avais l’impression de retrouver mes années d’étudiant à la Sorbonne.
Tulipe m’a fait la tête en rentrant par contre : j’ai oublié de la nourrir. Elle a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie.

29 mars 2020
Abigail vient pratiquement tous les jours s’occuper de mon jardin. Elle a déjà planté des fleurs dont j’ignore le nom ou les provenances. Je viens parfois la rejoindre entre deux articles pour le magazine : on s’embrasse comme des jeunes qui découvrent leurs premiers instants charnels. Ici, le temps paraît interrompu. Les informations parlent de cette pandémie tous les jours comme si le monde était désormais régi par ce virus. Mais ici, il semble n’avoir aucune prise. La nature est reine. Les pins se balançant au gré du vent autour de mon jardin sont comme des palissades naturelles me protégeant des tumultes du monde.
Seule ombre au tableau : Tulipe ne s’entend plus avec ses compagnons du coin. Elle feule à leur approche et fait de même avec Abigail. Je ne la savais pas aussi jalouse.

1er avril 2020
J’ai retrouvé Tulipe morte ce matin dans le jardin. J’en ai le coeur retourné. Son petit corps, que j’avais appris à caresser et gratter ces trois dernières années, était éventré et méconnaisable. Passé l’horreur de ma découverte, je me suis improvisé légiste amateur pour analyser le cadavre. Les yeux étaient révulsés, la gueule ouverte prête à mordre et les pattes toutes griffes dehors. Bravo ma belle : tu t’es défendue courageusement malgré tout. Malheureusement, l’agresseur (ou les agresseurs ?) était plus puissant et d’une efficacité redoutable : une seule griffure sur l’abdomen a suffit pour l’éventrer. Les viscères ont été sortis. J’ai retrouvé une petite morsure au niveau de la nuque. Les crocs ont pénétré la chair sans résistance. Je suspecte les deux chats errants avec lesquels Tulipe s’amusait lorsque nous sommes arrivés. Elle a fini par se comporter de façon farouche vis-à-vis d’eux… son instinct ne l’a pas trompé visiblement.
J’ai sorti une pelle et creusé une petite sépulture. Un retour à la terre. Elle va me manquer. Abigail passera ce soir, je lui demanderai de m’apporter des bulbes de tulipe pour sa tombe.

3 avril 2020
J’ai de plus en plus de mal à sortir dans le jardin. J’ai l’impression d’être cerné par toutes ces plantes. Je n’y avais pas prêté attention jusque-là mais les sapins sont intimidants. Je me sens… je me sens chassé par les environs. Il m’arrive de voir les deux chats errants en train de gratter la petite tombe de Tulipe : je les chasse immédiatement. Ces saletées lui ont pourri la vie, je ne les laisserai pas profaner sa petite sépulture.
Ca paraît idiot mais ces histoires de chats me rendent aigri. Ca se ressent sur mon travail. Depuis que Tulipe n’est plus là, mes articles sont plus virulents. Plus critiques. Moins nuancés. Je prends de moins en moins de pincettes sur les sujets. Jean-Luc m’a rappelé la ligne éditoriale du magazine pour la première fois depuis huit ans… depuis que je travaille avec lui. Je l’ai senti aigri au téléphone… le confinement lui pèse à lui aussi : ses enfants lui tappent sur les nerfs. Des humains… je l’envie presque de devoir gérer des humains : eux au moins ils sont prévisibles, même dans la connerie. Moi c’est la nature que j’affronte… et ça n’est que le printemps. Si le moral me pèse déjà maintenant, qu’est-ce-que ce sera en hiver ?
Les seules présences humaines que je vois sont Abigail et le livreur des courses que je commande sur le net… donc autant dire que je ne vois qu’elle. Son sourire est le seul élément réjouissant que je peux admirer ici. Il me fait oublier la nature qui m’intimide de plus en plus. Elle est dans son élément. Contrairement à moi.
Je ne pensais pas que la mort d’un chat me pèserait autant…

10 avril 2020
Je n’arrive toujours pas à croire ce que j’ai vu.
Abigail m’avait invité pour boire un thé chez elle à 16 heures. Je suis arrivé un quart d’heure en avance : je l’ai surprise en train de nourrir les deux chats que je soupçonne responsable de la mort de Tulipe. Ils sont apprivoisés : Abigail les a nommé Sphynx et Manticore… comme les monstres de la mythologie. Ces deux félins n’ont pas volé leurs noms.
Abigail a dû me sentir amer quand je lui ai dit avec sarcasme qu’elle n’avait nul besoin de les nourrir étant donné leur régime alimentaire. Je lui ai rappelé mes soupçons quant aux responsables de la mort de mon chat. Elle l’a confirmé sans même s’émouvoir.
« Ce sont bien Sphynx et Manticore qui ont tué ton chat, veux-tu que je te montre comment ? » m’a-t-elle demandé.
Sans même attendre une réponse de ma part, elle a effectué un simple claquement de la langue suivi d’un sifflement d’entre les dents. Docilement, les deux chats sont sortis de chez elle, l’un avec une souris encore vivante entre les dents.
« Sphynx adore sentir la proie bouger entre ses dents. Manticore préfère la suite. » a commenté Abigail. Elle parlait comme une voix off de documentaire animalier.
Manticore a sorti une griffe de ses coussinets avant de la planter sous la gorge de la souris. J’ai senti le temps d’arrêter à cet instant précis. Les oiseaux ont cessé de chanter. Le vent de souffler. Je n’entendais plus que les respirations terrifiées du rongeur. Ses yeux regardaient ceux de Manticore dans une indicible expression. Un dialogue sans mot s’échangeait. Sa griffe toujours plantée dans la souris, le chat a tourné la tête vers sa maîtresse. Abigail n’a fait qu’incliner la tête, ordonant silencieusement la mise à mort de la proie. Manticore n’a fait que descendre lentement sa griffe le long de l’abdomen. J’ai fermé les yeux à cet instant.
« Le thé t’intéresse toujours ? » m’a demandé Abigail comme si rien d’anormal ne s’était produit.
« Tu es folle, Abigail… apprendre des choses pareilles à tes chats… »
« Je ne leur ai rien appris, Cédric. Ils savaient déjà faire celà quand je les ai trouvés. Ils n’ont fait que m’accepter dans l’assistance de leur rituel. Ta chatte n’était pas même novice dans ce domaine… pensais-tu vraiment que la nature opterait pour sa survie ?
« Tulipe était une adorable petite chatte de trois ans, à peine capable de tuer une mouche ! Elle ne méritait pas de… »
« Un prédateur-né rendu inapte par ta faute. Tu l’as domestiquée pour la faire vivre dans un appartement loin de la nature. Tu as toi-même choisi de l’amener ici, dans une forêt, en espérant qu’elle survive. Mais la nature n’a que faire d’un tel animal : Tulipe n’a été qu’une victime de tes caprices de citadin venu se mettre au vert. »
Je n’ai pas eu le coeur à répondre ou polémiquer. Je suis reparti sans même me retourner. J’ai senti les regards d’Abigail et de ses chats me fusiller dans le dos.
Je ne sais plus quoi penser.

13 avril 2020
Macron a annoncé une prolongation du confinement jusqu’à mi-mai… 4 semaines. Je ne sais pas si je vais tenir d’ici là. Les chats… Sphynx et Manticore… ils grognent dans mon jardin et y laissent des souris éventrées. J’en ai même retrouvé une sur mon paillasson : écartelée. Furieux, je suis allé voir Abigail hier pour lui ordonner de faire cesser ses chats. Elle ne m’a affiché qu’un sourire plein de condescendance signifiant « Reste ou pars car je suis ici chez moi. »
Je… je suis à deux doigts de prendre un chien. Moi qui ai horreur des chiens, je ne vois pas d’autres solutions, sinon un fusil… mais je déteste les armes encore plus que les chiens. Une amie vétérinaire m’a parlé d’un berger allemand relativement agressif sur le point de se faire piquer…
Si c’est la guerre que veut Abigail… elle va l’avoir.
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En bref, je suis très bien à Paris. :o

Très sympa @Zefurin !
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Zefurin
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@Next
J'avoue que c'était l'idée principale qui habitait mon esprit quand j'ai écrit ça.
Plus mon chat avec lequel je commençais à vivre en colloc'.
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Redzing
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@Zefurin Merci pour ce joli partage !

La morale de l'histoire : "maintenant on sait pourquoi elle était pas chère la maison !" :D

Soit-dit en passant, les querelles de voisinage sont maheureusement chose fréquente quand un "nouveau" débarque près d'habitations tenues par des locaux depuis des années / décennies. Ce qui est encore plus courant et marqué à la campagne.
Je le vois en ce moment même dans ma belle-famille. Une intellectuelle citadine, étrangère à la famille, s'est installée dans la maison de la grand-mère décédée, et a pour voisine immédiate la tante "pas très ouverte" (pour rester poli) qui vit là depuis 40 ans avec ses petites habitudes.
Sans aller jusqu'à des histoires de chat éviscéré (on parle plutôt de fil à linge détourné, de portail commun non fermé, et de pot de fleur cassé), c'est passé en 1 an d'un accueil indifférent à une guerre froide avec menace de main courante...
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Zefurin
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@Redzing
C'est marrant que tu dises ça car effectivement, j'étais également en pleine querelle de voisinage quand j'ai écrit ça (des histoires de local à vélo dans un immeuble que d'autres utilisent comme garage à trotinette et poussettes... et donc pas de place pour les vélos... et je me suis retrouvé avec des pneux dégonfflés).
C'est curieux... j'y a avais pas pensé, mais oui, peut-être qu'inconsciemment j'ai voulu sortir une histoire un peu similaire à ça.
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Zefurin a écrit :
dim. 6 nov. 2022 15:53
@Redzing
C'est marrant que tu dises ça car effectivement, j'étais également en pleine querelle de voisinage quand j'ai écrit ça (des histoires de local à vélo dans un immeuble que d'autres utilisent comme garage à trotinette et poussettes... et donc pas de place pour les vélos... et je me suis retrouvé avec des pneux dégonfflés).
Ca ne m'étonne pas..
Les querelles de voisinages en campagne c'est le pire car les nouveaux arrivants sont vus comme des envahisseurs. Mais c'est aussi très fréquent dans les immeubles en ville, surtout avec le local à vélo. J'ai plusieurs amis à qui c'est arrivé. Ton texte m'a fait directement pensé à ça !

Pour ma part j'ai une querelle plus "exotique" dans un ancien logement, avec un dealer qui s'était installé deux étages au-dessus. Le mec générait du barouf : des allées et venues toutes les 10 minutes, même en plein confinement ou couvre-feu. Des "clients" qui consommait leur marchandise dès la sortie de l'immeuble (parfois à même le trottoir :hehe: ). Et un "encaisseur" (manager ?) qui a un jour frappé à ma porte pour savoir où il se trouvait ("ne vous inquiétez pas, je vais pas lui casser la gueule" :lol: ). Le tout sous le regard amorphe des flics qui surveilait la synagogue de la rue...
Finalement, je n'ai pas eu à le dénoncer aux flics, il est parti en moins d'un an...
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Redzing a écrit :
dim. 6 nov. 2022 16:54
Pour ma part j'ai une querelle plus "exotique" dans un ancien logement, avec un dealer qui s'était installé deux étages au-dessus. Le mec générait du barouf : des allées et venues toutes les 10 minutes, même en plein confinement ou couvre-feu. Des "clients" qui consommait leur marchandise dès la sortie de l'immeuble (parfois à même le trottoir :hehe: ). Et un "encaisseur" (manager ?) qui a un jour frappé à ma porte pour savoir où il se trouvait ("ne vous inquiétez pas, je vais pas lui casser la gueule" :lol: ). Le tout sous le regard amorphe des flics qui surveilait la synagogue de la rue...
Finalement, je n'ai pas eu à le dénoncer aux flics, il est parti en moins d'un an...
C'est un super début de roman ce genre d'intrigue. :love:
Limite tu devient témoin sonore d'un meurtre ayant lieu au-dessus de chez toi. Et les ennuis commencent à te poursuivre. La protection de la police est pas fiable...
Tension.
Paranoïa.
Flic ripoux.
Potentiel propos sur l'antisémitisme avec la synagogue en face.
...
ROMAN DE GARE DE L'ANNEE. :bounce:
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Zefurin a écrit :
lun. 7 nov. 2022 10:54
C'est un super début de roman ce genre d'intrigue. :love:
Limite tu devient témoin sonore d'un meurtre ayant lieu au-dessus de chez toi. Et les ennuis commencent à te poursuivre. La protection de la police est pas fiable...
Tension.
Paranoïa.
Flic ripoux.
Potentiel propos sur l'antisémitisme avec la synagogue en face.
:lol: :lol: :lol:

Franchement le truc qui m'avait marqué dans cette histoire, c'est quand le patron/encaisseur du dealer est passé une fois (je ne sais pas quel est le terme adéquat), il n'était visiblement pas content. Il gueulait le nom du dealer dans la rue et a tambouriné à sa porte un moment en lui proférant des menaces.
Ce patron à l'allure rustre (apparence délavée, jogging, air hagard) a ensuite frappé à ma porte. J'étais prêt à composer le 17, et en fait il m'a parlé le plus poliment du monde "Pardonnez-moi monsieur, pourriez-vous me dire où est machin ?". :lol: :hehe:
Clairement ces types là font en sorte que les "honnêtes gens" qui ne sont pas de leur milieu (et qui peuvent facilement avoir recours à la police dans un quartier tranquille -je n'habitais pas une zone sinistrée) ne soient pas impliqués dans leurs affaires. Zigouiller un dealer dans un immeuble tranquille, ce n'est pas dans leurs idées...
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