Une variation ou relecture féminine de Frankenstein avec Emma Stone et dans l'univers décalé de Yórgos Lánthimos (The Lobster, La Favorite, Mise à Mort du Cerf Sacré) ? JE PRENDS !
Mark Ruffalo, Willem Dafoe, Margaret Qualley, Ramy Youssef et l'humoriste Jerrod Carmichael seront également de la partie de Poor Things. Les images du teaser sont très belles et j'ai hâte d'aller voir ça en salles, à priori à partir de 11 octobre 2023 en France (9 septembre aux USA).
Poor Things (Yórgos Lánthimos, 2023)
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j'adore Yorgos (surtout The Lobster et The Favorite), donc bien hâte
Fincher-addict, Cameron-sexuel, Cuaron-gourmet
Vu en salle ce matin !
Ce sera sûrement pour moi l'un des grands films de cette année. J'aime le cinéma de Yorgos Lanthimos (comme beaucoup, j'ai vu tous ses films depuis The Lobster), et là ça prend un autre niveau.
On est donc dans une fable, sorte de revisite du mythe de Frankenstein. Passée une première demi-heure en noir & blanc qui est assez malaisante (intentions des protagonistes, body horror), le film prend l'aspect d'un récit initiatique. Bella, femme-enfant, découvre le monde avec un avocat lubrique.
Les acteurs sont fantastiques. Emma Stone incroyable dans le rôle cette "créature" qui découvre son corps et le monde. L'actrice donne allègrement de sa personne, on croule sous les scènes de sexe... Et Mark Ruffalo, désopilant en séducteur invétéré, qui voit peu à peu son monde d'effondrer alors que sa sex doll mûrit.
La direction artistique est démente. Je m'attendais à un récit victorien avec quelques folies, c'est plutôt l'inverse. On est dans une espèce d'univers steam punk avec de l'Art Nouveau à tous les étages. Et Lanthimos utilise énormément les grands angles (un peu comme dans The Favorite), montrant toutes les coutures de ce monde poétique. Les costumes sont également très beaux. On notera d'ailleurs que .
Surtout c'est une oeuvre profonde. Certains diront simplement que c'est un film féministe, en réalité ça va beaucoup plus loin. Poor Things parle de parentalité, de religion, et de relations entres les hommes et les femmes. Avec évidemment, certes, la place des femmes dans la société, et la façon dont elles sont perçues et/ou contrôlées. Mais la manière dont c'est présenté retourne vraiment le bide.
C'est aussi un film très drôle. Comme dans ses précédents films, l'humour est absurde, noir, cruel, et souvent inattendu.
Bref, je recommande, surtout si vous appréciez le cinéaste. On a besoin de soutenir en salles du cinéma créatif comme celui-ci.
Ce sera sûrement pour moi l'un des grands films de cette année. J'aime le cinéma de Yorgos Lanthimos (comme beaucoup, j'ai vu tous ses films depuis The Lobster), et là ça prend un autre niveau.
On est donc dans une fable, sorte de revisite du mythe de Frankenstein. Passée une première demi-heure en noir & blanc qui est assez malaisante (intentions des protagonistes, body horror), le film prend l'aspect d'un récit initiatique. Bella, femme-enfant, découvre le monde avec un avocat lubrique.
Les acteurs sont fantastiques. Emma Stone incroyable dans le rôle cette "créature" qui découvre son corps et le monde. L'actrice donne allègrement de sa personne, on croule sous les scènes de sexe... Et Mark Ruffalo, désopilant en séducteur invétéré, qui voit peu à peu son monde d'effondrer alors que sa sex doll mûrit.
La direction artistique est démente. Je m'attendais à un récit victorien avec quelques folies, c'est plutôt l'inverse. On est dans une espèce d'univers steam punk avec de l'Art Nouveau à tous les étages. Et Lanthimos utilise énormément les grands angles (un peu comme dans The Favorite), montrant toutes les coutures de ce monde poétique. Les costumes sont également très beaux. On notera d'ailleurs que .
Surtout c'est une oeuvre profonde. Certains diront simplement que c'est un film féministe, en réalité ça va beaucoup plus loin. Poor Things parle de parentalité, de religion, et de relations entres les hommes et les femmes. Avec évidemment, certes, la place des femmes dans la société, et la façon dont elles sont perçues et/ou contrôlées. Mais la manière dont c'est présenté retourne vraiment le bide.
C'est aussi un film très drôle. Comme dans ses précédents films, l'humour est absurde, noir, cruel, et souvent inattendu.
Bref, je recommande, surtout si vous appréciez le cinéaste. On a besoin de soutenir en salles du cinéma créatif comme celui-ci.
Quand c'est fait comme cela ça me plaît fortement. L'un de mes films préférés est Mother, de Aronofsky. Et entre le body horror que tu cites au début et ton paragraphe du dessus, j'ai l'impression que je vais kifferRedzing a écrit : ↑dim. 14 janv. 2024 15:52
Surtout c'est une oeuvre profonde. Certains diront simplement que c'est un film féministe, en réalité ça va beaucoup plus loin. Poor Things parle de parentalité, de religion, et de relations entres les hommes et les femmes. Avec évidemment, certes, la place des femmes dans la société, et la façon dont elles sont perçues et/ou contrôlées. Mais la manière dont c'est présenté retourne vraiment le bide.
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C'est clairement pas le même délire que Mother, mais on y retrouve effectivement des réflexions sur la femme, enrobées dans une oeuvre riche.
Sur le body horror, on n'est pas chez Cronenberg non plus, mais il y a des scènes qui ne laisseront pas indifférent. Rien que le concept de la protagoniste
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Vu il y a 2 semaines : film excellent à tous points de vue t le meilleur Lanthimos (avais posté dans "Votre Dernier film")
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J'imagine bien que ce n'est pas le même délire, je parlais oui du traitement.Redzing a écrit : ↑dim. 14 janv. 2024 16:41C'est clairement pas le même délire que Mother, mais on y retrouve effectivement des réflexions sur la femme, enrobées dans une oeuvre riche.
Sur le body horror, on n'est pas chez Cronenberg non plus, mais il y a des scènes qui ne laisseront pas indifférent. Rien que le concept de la protagoniste
Sinon pour ton spoiler
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Je te rejoins à 2000% : Pauvres Créatures est le film féministe et anticonformiste que Barbie rêverait d'être. Ce qui frappe en premier lieu, c'est cette direction artistique à tomber par terre, entre expressionnisme et steampunk, qui rappelle les Tim Burton et Jean-Pierre Jeunet de la très grande époque.Breaking the Bat a écrit : ↑jeu. 25 janv. 2024 14:56le vrai film féministe des Oscars c'est Poor Things qui défonce gentiment Barbie sur tous les plans
Sinon, sans trop en révéler, le film consiste en un récit initiatique accéléré (évidemment inspiré de Frankenstein mais réussissant à trouver sa propre singularité) sur une protagoniste imparfaite et avide d'expérience, fuyant toute forme de mensonge et d'enfermement. L'histoire traduit une fois de plus la fascination de l'auteur pour la féminité et le lesbianisme, malgré un un message prévisible sur la condition humaine et la cruauté inhérente à celle-ci.
Les acteurs sont tous au meilleur de leur forme : comme à son habitude, Emma Stone y est irrésistible (elle n'a pas démérité son second Golden Globe), Willem Dafoe émouvant et Mark Ruffalo étonnant (deuxième acteur du MCU à s'être sorti les doigts du troufion en 2023 après RDJ dans Oppenheimer).
Un excellent conte philosophique, picaresque et érotique, qui se hisse sans problème parmi les meilleurs films de 2023-2024. À noter les apparitions de Damien Bonnard et Raphaël Thiéry dans la séquence située au bordel, où on les voit tous deux
Plus sérieusement, j'étais le seul à penser
La Favorite reste quand même quelques coudées au-dessus je trouve.
Modifié en dernier par Tulio le ven. 26 janv. 2024 17:47, modifié 1 fois.
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Ai mis la meme note aux 2 films mais je mets Poor Things en 1er
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Ca ne m'a pas effleuré l'esprit, j'avoue...
A vrai dire le film est relativement imprévisible, surtout dans les derniers actes, je n'ai pas cherché à anticiper les événements !
Mais je trouve que cela fonctionne bien ainsi.
Ce qui est "drôle", c'est que c'est son personnage, de Harry Astley, qui est le plus posé, qui prête le moins à rire et qui a la plus grande clairvoyance dans son propos, fataliste ! (bon, après, les avis de chacun, toussa, c'est personnel et subjectif )
Merci pour le contremploi bienvenu.
"Le plus important est toujours de se faire rire soi-même." bewyder
Dans l'esprit, il faut se demander si Godwin l'aurait souhaité (à mon avis, non évidemment ) et si Bella aurait voulu aimer, comme figure paternelle/créatrice, la tronche du Général de la sorte ( :bis: ).
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Je n'ai toujours pas vu Barbie (ça pourrait être réparé sous peu), mais c'est en effet à mes yeux le film féministe idéal, celui que les féministes sectaires détesteront absolument. D'une façon plus générale, c'est le nec plus ultra du cinéma de Lanthimos, qui réussit à déstabiliser à l'aide d'un fantastique surréaliste délicieusement décalé. Tout est en subtilité, de sa peinture d'une fin de XIXème/début de XXème siècle au style steampunk uchronique, de son détournement du mythe de Frankenstein par un double biais (celui du docteur martyrisé dans son enfance par son père savant fou, et celui de ses propres expériences une fois adulte), nous donnant une horreur viscérale qui à mon avis vaut largement celle de Cronenberg. Et nous livre un humour noir de situation, en exploitant l'innocence (si on peut dire ainsi) de l'héroïne, qui parvient tout au long du film à rester du niveau du meilleur des Monthy Python, tout en permettant un magnifique récit d'initiation, et de détricotage au scalpel de tous les préjugés de l'époque. Le récit joue à tellement de niveaux, met en collision tellement de thèmes (ainsi le juriste véreux Duncan Wedderburn sert-il de faire-valoir des préventions de son époque autant que de souffre-douleur des "illuminations" de Bella Baxter, jusqu'à incarner à son tour la victime des institutions médicales et de leurs cruelles pratiques). Ajoutant à cela l'interprétation fabuleuse d'Emma Stone et celle de Willem Dafoe (toujours à l'aise dans ces personnages à la limite de la folie), sans oublier Mark Ruffalo, ce serait vraiment une injustice si ce film ne trustait pas les récompenses.Tulio a écrit : ↑ven. 26 janv. 2024 17:25Je te rejoins à 2000% : Pauvres Créatures est le film féministe et anticonformiste que Barbie rêverait d'être. Ce qui frappe en premier lieu, c'est cette direction artistique à tomber par terre, entre expressionnisme et steampunk, qui rappelle les Tim Burton et Jean-Pierre Jeunet de la très grande époque.
Modifié en dernier par aureliagreen le mer. 28 févr. 2024 21:46, modifié 1 fois.
J'ai commencé mon rush de rattrapages hier soir avec Poor Things. Avant qu'il ne disparaisse des salles et avant d'aller voir Dune 2.
Pas sûr que cela restera comme mon Lánthimos préféré, mais vraiment un superbe film et assurément une grande oeuvre de cette année 2024 en salles ! Sur le fond comme sur la forme, c'est vraiment délicieux. De son parcours initiatique féministe et peu manichéen à ses sublimes environnements et décors intemporels.
Tout le casting est très bon, mais il est difficile de ne pas dire un mot sur la performance incroyable de Emma Stone. Autant en termes émotions qu'en "physicalité" (pas sûr d'avoir le bon mot, il est tôt, pas bu mon café ).
Me reste à rattraper à minima La Zone d'Intérêt (peut-être ce soir !) et Daaaaaali! avant de retourner dans le sable.
Pas sûr que cela restera comme mon Lánthimos préféré, mais vraiment un superbe film et assurément une grande oeuvre de cette année 2024 en salles ! Sur le fond comme sur la forme, c'est vraiment délicieux. De son parcours initiatique féministe et peu manichéen à ses sublimes environnements et décors intemporels.
Tout le casting est très bon, mais il est difficile de ne pas dire un mot sur la performance incroyable de Emma Stone. Autant en termes émotions qu'en "physicalité" (pas sûr d'avoir le bon mot, il est tôt, pas bu mon café ).
Me reste à rattraper à minima La Zone d'Intérêt (peut-être ce soir !) et Daaaaaali! avant de retourner dans le sable.
En tout cas ma salle d'hier soir était plutôt remplie, ce qui a de quoi surprendre un bon mois après le début de son exploitation.
Ma soeur a parfaitement saisi le concept du film : c'est Candide au féminin ! Le regard pur, totalement dépourvu des biais sociaux, qui se retrouve plongé dans un monde brutal tout en ne voulant voir que le positif chez les gens, c'est tout à fait lui. Même une bonne part des personnages et des évènements sont dérivés du roman philosophique de Voltaire, avec la touche Steampunk/Frankenstein/Bunuel qui donnent au film cette puissante identité formelle (maquettes et décors sont un vrai festin pour les yeux).
Points particulièrement remarquables : l'interprétation de l'incroyable Emma Stone, que je n'avais plus vue en salle depuis trop longtemps, et la musique obsédante de Jerskin Fendrix, déjà nominé aux Oscars alors que c'est sa première BO de cinéma.
Et qu'est-ce que je me suis marré !
Est-ce le meilleur film de Lanthimos ? J'hésite aussi avec La Favorite, mais au fond quelle importance. C'est un régal de le voir avec une telle maîtrise de son style, pourvu qu'il continue sur cette lancée.
Non. Mais après coup ç'eut été trop facile et j'ai préféré que sa fin soit respectée de la sorte. Et puis l'opération ne semble fonctionner qu'avec les nouveau-nés.
J'avais aussi repéré les nombreux parallèles avec Candide, dont la première étape du voyage consiste également en une escale à Lisbonne !
Le seul élément qui manque par rapport au texte de Voltaire est la critique de l'obscurantisme religieux : pour un film parlant d'émancipation féminine, je trouve surprenant que pas un seul mot ne soit prononcé au sujet de la religion (qu'elle soit chrétienne, bouddhiste ou musulmane) et du rôle que celle-ci continue de jouer dans l'asservissement des corps féminins.
Pour le coup, j'avais d'abord vu venir le dénouement mais comme je m'étais dit que ce serait trop facile de terminer le film sur cette note, je m'étais imaginé une autre fin où Bella sauverait son père adoptif… alors que j'avais vu juste depuis le début.
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Sacré bon dieu de claque ce film , J adore cette univers Steam punk qui rappelle un peu Jeunet Carot (Delicatessen, cité des enfants perdus) une revisite "frankensteiniste féministe" . claque visuelle mais claque de Emma qui donne beaucoup de sa personne , voila un oscar qui n'est pas volé .