Date de sortie : 16 octobre 2020Le procès des manifestants lors du Congrès de l'assemblée Nationale de Chicago en 1968, une date importante dans l'histoire des Etats-Unis. Cette assemblée avait pour but de désigner le candidat démocrate aux élections présidentielles de 1968.
Les critiques presse :
Cinemateaser :
Première :Comme à son habitude, Aaron Sorkin use du rire, de la malice et du rythme de ses mots pour emballer ce cinglant traité politique. Mais il trouve également un souffle de mise en scène, notamment à travers un travail très abouti de montage – la manière dont il relie les personnages dans ce qu’ils ont de similaire et de différent dans la première séquence ; l’usage des flashbacks durant le procès, récit alterné source de vivacité, de suspense et parfois, d’émotions. Il ne peut certes pas faire plus « sorkinien » – le bon usage d’un pronom est ici vital à l’histoire ! Mais il tire aussi clairement leçon des grands réalisateurs pour qui il a écrit – une longue séquence de dispute entre Eddie Redmayne et Mark Rylance renvoie, dans sa construction visuelle et sonore, à une scène de STEVE JOBS – et ne se contente donc pas des idées. Car il sait que pour mieux les porter, rien de tel qu’un cinéma alerte, vivant, qui sache être virtuose ou opératique si besoin, subtil et en retenue par ailleurs. La tête, le cœur et les tripes : tout est là, sur l’écran. Cette générosité et cette sincérité, précieuses, emportent tout.
Ecran Large :Certains objecteront que Sorkin reste un réalisateur un peu "raide". Accordé. Il ne sait pas toujours quoi faire de l’espace du prétoire et ne parvient pas à faire swinguer son texte avec autant d’aisance qu’un Fincher, un Danny Boyle ou un Thomas Schlamme. Mais il prouve par ailleurs ici qu’il est un directeur d’acteurs phénoménal. Tous les comédiens conviés livrent des performances faramineuses, de Redmayne en agitateur propre sur lui à Mark Rylance en avocat hippie. Et c’est Sacha Baron Cohen qui récoltera le plus de suffrages, en ressuscitant magnifiquement la figure légendaire d’Abbie Hoffman, dont on comprend très vite, dans un autre effet-miroir stupéfiant, qu’il est un modèle pour Baron Cohen lui-même – révolutionnaire hilarant, citoyen vénère, fouteur de merde professionnel.
Les Sept de Chicago est un grand film de procès (et de justice) porté par un montage fabuleux et le scénario électrisant de Sorkin. Plus qu'une simple reconstitution historique, sa résonance avec l'actualité en fait d'ailleurs une oeuvre universelle et intemporelle d'autant plus marquante.