Everything Everywhere All At Once (2022) : le bon multiverse ?

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Nouvelle curiosité de A24, signée du duo Dan Kwan et Daniel Scheinert, derrière la caméra il y a quelques années de Swiss Army Man.
Cette fois, ils dirigent Michelle Yeoh et Jamie Lee Curtis dans un multiverse qui promet d'être plutôt loufoque et créatif.

Pas encore de date de sortie officielle je crois, mais anticipé pour le second trimestre à priori.

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Gekko
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Ah je voulais créer le topic, tu m'as devancé !!!!!!!

Oeuvre intrigante, en plus j'adore Michelle Yeoh !
"On peut manger tous les champignons !
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Gekko
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Everything Everywhere All at Once va enfin sortir en France

https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... -en-France
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Good news !
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Gekko
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Prions pour une sortie ciné, le film a très bien marché aux USA, alors pourquoi pas...
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Tulio
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Hâte que l'on connaisse la date de sortie française ! Swiss Army Man était déjà une proposition de cinéma bien barrée.
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Gekko
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ConFucKamus
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J'ai vu la bête tout à l'heure.
Je m'étais retenu pendant 1 mois (le film étant déjà dispo en streaming) suite à ces retours si élogieux. J'ai bien fait, l'expérience de la salle est primordiale.

Le bon multiverse ? Hum, New Generation est passé par là avant mais sinon, oui Everything Everywhere all at Once est le deuxième bon exemple. :D
Film somme évoquant le premier Matrix, Wong Kar Wai et Pixar, c'est un défilé ininterrompu d'idées bizarres, absurdes, poétiques et scabreuses (le combat au plug-anal incroyable, :lol: ).
La mise en scène suit très bien, le "gadget" propulsant l'intrigue est sans cesse redéfini, transformé (comédie, action, drame, romance).
En sus, on assiste à un hommage magnifique à Michelle Yeoh. L'actrice n'a jamais autant fait exploser son talent (et pourtant il y avait déjà du matos), elle fait un perfect dans toutes les catégories où elle est sollicitée.
Ça sent la nomination aux Oscars.
Mais ça ne s'arrête pas là, Everything... paye également son tribut à Ke Huy Quan, rappelant à quel point on s'est attaché à l'énergie et la bonhommie naturelle du monsieur (toujours là 30 ans après les Goonies et Indy 2)

L'œuvre sera incontestablement parmi les séances les plus marquantes de 2022, aux côtés de 3000 ans à t'attendre, Freaks out ou Nope, qui partagent ce goût pour les proposition singulières.
Et ce même en étant pas un chef-d'œuvre. Oui, il y a des défauts. Pas tous petits.

-> La forme elle-même essouffle arrivé à la moitié. Les Daniels assument le côté jusqu'au-boutiste et proposent à tout-va, tout le temps. Or il faut bien laisser de petites respirations pour que le spectateur ait l'opportunité de s'imprégner de cet univers, avec ses règles et chausses-trappes. Hélas, c'est frénétique et parfois le bordel, disons-le sans détour.
-> Je trouve que le film démarre sur les chapeaux de roue, expose superbement son concept. Et quand il faut en arriver au propos, le film devient trop confus pour ce qu'il veut dire.
La résolution familiale ne pose pas de problème. Pas original ? On s'en fiche, quand c'est traité de manière originale (ce qui est le cas).
Ce qui pose plus problème, c'est de voir le film proposer une double-résolution en guise de climax (30 minutes au bas mot) avec le père, puis la fille comme deux gros morceaux avant le lever de rideau.
Pour moi, c'est boulimique comme programme. Et ça déborde.


:star: :star: :star: :demistar: :passtar:
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Tulio
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Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi ce film a rencontré un tel succès aux États-Unis ? :??:

Non pas que ce soit particulièrement mauvais, mais j'ai beaucoup de mal à voir ce qui a pu plaire au public américain dans un ovni aussi barré.

Je n'ai personnellement pas réussi à passer outre le côté effréné et frénétique, qui m'a très vite tapé sur le système et empêché tout investissement émotionnel de ma part (puisque n'ayant pas eu le temps de cerner les enjeux régissant l'histoire et sous-tendant les relations entre les personnages).

Se déroulant en temps réel, le film m'est passé dessus comme un rouleau compresseur. Et si ses auteurs savent cultiver l'inattendu avec un certain talent, toute cette culture du WTF m'a paru très éloignée de mes préoccupations en tant que spectateur européen, plus cartésiennes et terre-à-terre.

Reste un bouillonnement d'idées absurdes et débridées, dont je suis resté en dehors du délire burlesque et épileptique.

Le fait que les frères Russo en soient les producteurs a eu tôt fait me fâcher avec le film. :o
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ConFucKamus
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@Tulio

Je dirais que la promo a été suffisamment intrigante et fédératrice.

De l'action, du king-fu, de la comédie puis ce thème du multiverse bien dans l'air du temps. Puis, j'imagine que le bouche-à-oreille a fait le reste.
Un peu comme Matrix en son temps, même si les résultats sont moins haut.
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Redzing
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Quel film ! J'ai beaucoup aimé !

Ca mélange les langues (anglais, cantonais, mandarin), les formats d'image, les genres, les thématiques (existentialisme, nihilisme, famille, identité américano-asiatique...) et ça n'arrête presque jamais, le tout sur près de 2h20.

Le risque c'est d'arriver soit à un délire stérile, soit à un rouleau compresseur épuisant.

On échappe clairement au délire stérile, grâce aux idées barrées qui s'enchaînent et aux nombreuses thématiques. Pour l'effet rouleau compresseur, je pense que ça va dépendre des gens. Visiblement ça en a gêné certains ici, moi pas trop. Peut-être parce que je craignais une oeuvre difficile à digérer et que ce n'est finalement pas trop le cas ?

Sinon, ce que j'ai vraiment aimé :
- La distribution. Evidemment, Michelle Yeoh impériale, le film a clairement été écrit pour elle. Mais beaucoup d'excellentes surprises à côté. Jamie Lee Curtis déjantée, le vétéran James Hong, ou Ke Huy Quan, très touchant, qui avait disparu des écrans depuis un moment ! J'espère que ce sera l'occasion d'un rebond de sa carrière d'acteur.
- Les idées de mise en scène et les vannes complètement barrées. Le dialogue de cailloux, le plug anal, les doigts hot dog, la fausse fin... :lol: Ce qui conduit le film à être totalement imprévisible et surtout drôle. Et ça fait du bien.
- Le montage très réussi entre les univers. Je l'ai trouvé moins fluide que dans Cloud Atlas, mais les sujets sont ici plus complexes (Cloud Atlas enfonçait des portes ouvertes).
- Les trèèèès nombreux clins-d'oeils cinématographiques. Ce n'est ni gratuit ni trop appuyé, et souvent parodique sans en faire des tonnes. En vrac, j'ai repéré : The Matrix (la scène dans les bureaux), Ratatouille ( :lol: ), 2001, In The Mood for Love, Superman (les lunettes du mari, qu'il enlève quand il devient costaud), Big Trouble in Little China (merci James Wong !)... et je suis sûr qu'il y en a un paquet d'autres.

La grosse faiblesse est pour moi la dernière demi-heure, un peu plus laborieuse dans sa résolution.

Mais, à l'instar de Nope, je me réjouis que l'on puisse encore faire ce genre de film... et surtout qu'il fonctionne en salle.
Bien que dans le cas présent j'ai du mal à comprendre son succès ! Le concept à la mode du multivers ?

ConFucKamus a écrit :
jeu. 1 sept. 2022 20:44
Le bon multiverse ? Hum, New Generation est passé par là avant mais sinon, oui Everything Everywhere all at Once est le deuxième bon exemple.
N'oublions pas The One, sorti il y a 20 ans.
Non j'déconne :D

Blague à part, apparemment les Daniels ont commencé à bosser sur ce projet il y a plus de 10 ans, et étaient vénères de se faire damer le pion par Spiderman New Generation.
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Rattrapé aujourd'hui. Je l'ai attendu tellement longtemps que le moment où il est arrivé en salle je n'ai pas eu le temps d'y aller...

Sympathique et rafraîchissant sont les deux mots qui me viennent le plus vite à l'esprit à la fin du générique.

Est-ce que ça mérite tout ce buzz ? Pas nécessairement, mais disons que s'il y a 15 ans, Hollywood était capable de nous faire ce genre de propositions atypiques régulièrement, c'est devenu plus rare de nos jours donc il est "normal" de s'emballer un peu plus que de raison.

J'avais vu leur travaux en tant que réalisateurs de clip, et on retrouve ici leur créativité mais aussi une certaine frénésie qu'on y retrouve régulièrement.
En soi le film porte très bien son nom, mais sur plus de 2h c'est quand même un peu fatigant, surtout quand l'intérêt baisse un peu dans la dernière demi-heure je trouve.

Quoiqu'il en soit, il me parait important que des films comme celui-ci et Nope aient trouvé leur public en salle aux USA cette année. Ils sont un peu les derniers bastions échappant à l'uniformisation des productions de genre tout en sachant capter le public.

:star: :star: :star: :demistar: :passtar:
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Gekko
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Tellement content pour lui.
C'est mérité, il a un très bon rôle dans le film, et c'est un retour totalement inattendu !
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Tulio
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Je n'ai pas du tout aimé le film, mais je trouve la récompense amplement méritée. Le moment où il remercie Spielberg m'a mis les larmes aux yeux. :(
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Redzing
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Gekko a écrit :
mer. 11 janv. 2023 12:31
Tellement content pour lui.
C'est mérité, il a un très bon rôle dans le film, et c'est un retour totalement inattendu !
Je plussoie ! Une jolie prestation de sa part (pas évident quand il y a Michelle Yeoh et James Hong à côté !), qui je l'espère va le faire revenir devant les caméras.
Chapeau aussi aux réalisateurs d'avoir pris le risque de faire appel à lui (même s'il n'a jamais vraiment quitté le cinéma).

J'ai lu une interview où il explique qu'il est allé à une convention pour présenter le film, et il a appris que Harrison Ford était dans la loge d'à côté pour un autre film. Il a réussi à venir le voir, 38 ans après leur dernière interaction, et Ford lui a dit "Excuse me, are you Shortround ?" (demi-lune en VO) :lol:
(ils avaient semble-t-il une relation proche lors du tournage, Ford lui a appris à nager dans la piscine de l'hôtel)
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Gekko
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Il se dit que Disney lui a proposé un rôle au sein du MCU...
Donc, il y a de bonnes chances pour qu'il revienne sur le devant de la scène.

J'aimerai le revoir dans un Indiana Jones, mais c'est un peu beaucoup compromis, après le 5ème... :sweat:
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aureliagreen
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Je l'ai vu enfin à la télé, je ne suis plus si surpris qu'il ait raflé tant de récompenses. Dans ce rôle à la fois très singulier, d'un point de vue général, et très atypique pour elle, Michelle Yeoh assure, exprimant une étonnante palette, incarnant littéralement une multitude de personnages variés dans le même temps, avec la même aisance. On appréciera aussi le côté auto-référentiel aussi bien qu'anti-référentiels de certains de ces rôles multiples. D'autres interprètes se montrent également d'une grande versatilité, qu ce soit Stéphanie Hsu, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan pour s'en tenir aux rôles principaux.
Le sujet du film lui-même sera familier aux amateurs de comics, mais le spectateur européen moyen peut se trouver plus mal à l'aise, même après avoir vu certains des films récents de Marvel. C'est que le multivers est un concept difficile à manier, on ne peut que féliciter Daniel Qwan et Daniel Scheinert pour avoir réussi à faire preuve de l'habileté nécessaire à l'enchaînement des plans transdimensionnels. J'ai apprécié aussi les usages référentiels, au cinéma, à la littérature (tant les comics que certaines nouvelles de science-fiction) comme aux idées les plus farfelues rappelant certains épisodes de La quatrième dimension. Et bien sûr, à Matrix, dont il réussit à reprendre l'idée du groupe de contrôleurs capables d'aller le "programme" adéquat afin d'augmenter leur agent, tout en faisant preuve d'invention.
Mais au-delà, ce que peu ont noté, c'est que ce récit questionne la notion-même de moi et d'identité. Il est toujours bon de se laisser aller à rêver de ce qu'on pourrait être si les choix pris avaient été différents, ou si on était né ailleurs, et aller se laisser à fantasmer sur les théories d'Everett ou Wheeler pour imaginer que ce la pourrait être vrai quelque part. Mais si on peut être tout et son contraire à la fois, comme le réalise Jobu Topaki, alors on n'est plus rien à la fin, l'identité, le sens de soi se dissout. Comme le fait remarquer Étienne Klein dans l'avant-dernier numéro de L'Express, Bob Dylan rapportait dans ses Chroniques le dialogue suivant :
-Elle : Dans une autre vie, j'aurais pu être toi.
-Lui : Ouais, mais dans une autre vie, j'aurais été quelqu'un d'autre.
-Elle : Ah, tu as raison. Il va falloir débrouiller ça.

Peut-être que dans le multivers, plein de variations de nous-mêmes existent. Mais la seule vraie leçon à en tirer, c'est qu'on doit tirer du plaisir de ce qu'on est là, présentement. Après nous avoir plongé dans un tourbillon vertigineux de réalités multiples, au point de sentir vaciller le sens de la réalité, le film termine sur la même constatation que certains de ses prédécesseurs, La vie est belle de Frank Capra et, d'une façon un peu différente, L'effet papillon d'Eric Bress et J. Mackie Gruber : faire avec ce que l'univers nous a donné.
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