The Northman de Robert Eggers

[PierrotDameron]

J'ai eu beaucoup de mal avec les persos qui sont tous antipathiques

Clairement ça fait partie des nombreux choix radicaux (et anti-commerciaux) du film, on adhère ou pas.
Perso j'ai eu un peu de mal au début. Avec cette séquence où notre protagonite pille et massacre un village innocent. Je me suis dit "attend c'est ça notre héros ?".
Puis en me rendant compte que le thème de la vengeance est traité de manière nihiliste, voire absurde (personne n'est "bon", l'époque est violente, la vengeance n'a aucun sens), ça a fait très bien passer la pillule.

Par contre je vois des avis comme le tien de gens qui l'ont vu vraisembablement chez eux (cf ton message sur l'autre topic). J'ai adoré le film en salles, je crains le revisionnage à la maison, une grande partie du plaisir que j'ai pris venant du montage sonore et des visuels, forcément plus difficile à apprécier chez soi...

Oui je pense que c'est le nihilisme du film qui m'a déplut (par comparaison j'ai adoré The Green Knight).

J'ai vu le film à la maison (mais on a projecteur + enceintes 5.1 donc on est bien loti) et finalement je ne regrette pas de ne pas m'être déplacé, j'ai vraiment trouvé la 2e heure interminable.

[NaughtyDog]

Au contraire je trouve ça hyper interessant et ça en fait pas des coquilles vides

Tout en embrassant totalement l'heritage Shakespearien laissé par la legende d'Amleth

[Next]

Enfin pu avoir le temps de le visionner au Cinéma.
Je me refusais à le regarder par d'autres biais, et il est important de soutenir ce type de projets.

Et je ne regrette pas parce que j'ai beaucoup aimé.
Un film résolument radical à beaucoup de points de vue, sûrement trop pour pouvoir être un succès commercial et je comprends un peu mieux la promo en grosse dents de scie et les difficultés à vendre The Northman.

Au-delà des références classiques et évidentes à Hamlet ou Conan, le non manichéisme total (qui me touche toujours beaucoup avec ma misanthropie latente) couplé au récit de vengeance m'a aussi pas mal rappelé la claque émotive reçue durant le jeu The Last of Us 2.

Le casting est top, les images sublimes, la violence et la lourdeur des coups se font ressentir à plein, etc... Une vraie belle grosse séance et une superbe plongée dans le dur mais aussi mystique univers Viking.

Seule petite anicroche, mais qui ne m'a pas tant dérangé que ça dans les faits, j'aurais à titre perso aimé qu'on aille encore plus profond dans le bestial et les instincts primaires de l'Homme (même si cela va déjà loin), plutôt de coupler ça à des textes très théâtraux sur beaucoup de scènes.

[Gekko]

C'était bien, mais un peu décevant au final.
Au vu du budget et du sujet je m'attendais à un film plus épique et ambitieux que ça...
Le cinéaste reste dans sa veine film intimiste et "naturaliste", par moments il sort de ce carcan et livre quelques images fantastico-mystique de qualité. Mais dans l'ensemble il reste dans ses souliers, alors ça reste bien foutu, même si sur une poignée de scènes nocturnes, j'ai trouvé le rendu visuel assez moche.
En terme de script, c'est un bête film de vengeance, plutôt bien raconté et qui tient bien sur la longueur, mais ça ne va pas plus loin que ça.
En conclusion: j'ai aimé, néanmoins ce n'est pas une claque.

[aureliagreen]

J'ai bien aimé. Cette adaptation d'une saga islandaise présente un bon équilibre entre souffle épique et film de guerre cru dans un monde médiéval, entre fantastique et réalisme, avec une description brutale des réalités de la vie en Europe du Nord et de l'Est de l'époque, entre pillages et esclavage. On peut voir en ce dosage une certaine marque de fabrique d'Eggers, en pensant notamment à The ligthouse, mais là il joue la carte d'un fantastique médiéval vraiment baigné de magie, mais pas trop présente. Et surtout, s'il tourne autour d'une histoire de vengeance murie de longue date, et racontée du point de vue du personnage principal, le récit ne donne pas dans le manichéisme. On se rend compte finalement que si ce désir de revanche paraissait tout au long du film le plus justifié qui soit, personne n'était en fait noir ou blanc, les responsables du meurtre initial du père d'Amlet, qui guidera ce dernier dans sa quête, se révélant n'être en fait pas plus mauvais que leur victime, chacun croyant sincèrement être du bon côté. Amlet lui-même, toute victime en fuite qu'il soit, évolue sans état d'âme particulier en un guerrier berzerker participant à des pillages en Russie.

Visuellement superbe, bien interprété par son casting 4 étoiles, troublant dans son refus de toute moralisme simpliste, ce qui a pu obérer son succès public, un film qui je l'espère saura trouver sa place dans les annales du genre.
16/20

[Redzing]

Et surtout, s'il tourne autour d'une histoire de vengeance murie de longue date, et racontée du point de vue du personnage principal, le récit ne donne pas dans le manichéisme. On se rend compte finalement que si ce désir de revanche paraissait tout au long du film le plus justifié qui soit, personne n'était en fait noir ou blanc, les responsables du meurtre initial du père d'Amlet, qui guidera ce dernier dans sa quête, se révélant n'être en fait pas plus mauvais que leur victime, chacun croyant sincèrement être du bon côté.

C'est (entre autre) ça qui m'avait plus dans le film.
On pourrait sans problème tourner l'histoire du point de vue de l'oncle et en faire le "héros" :
Un homme amoureux de la femme de son frère, un roi incompétent, qui a violé sa femme pour avoir un héritier. Il tue son frère, épouse sa bien-aimée, et prend le trône. Mais il perd rapidement son royaume, et laisse son neveu s'enfuir.
Ayant retrouvé le bonheur et la stabilité, il se fait harceler par son neveu à moitié fou, revenu pour se venger.

[aureliagreen]

On pourrait sans problème tourner l'histoire du point de vue de l'oncle et en faire le "héros" :
Un homme amoureux de la femme de son frère, un roi incompétent, qui a violé sa femme pour avoir un héritier. Il tue son frère, épouse sa bien-aimée, et prend le trône. Mais il perd rapidement son royaume, et laisse son neveu s'enfuir.
Ayant retrouvé le bonheur et la stabilité, il se fait harceler par son neveu à moitié fou, revenu pour se venger.

Oui, c'est une façon aussi légitime de voir les choses !