J'en sors. Et comme c'est typiquement le genre de film très clivant dans sa forme, j'ai été très attentif à ce qui se disait dans la salle une fois rallumée.
Et j'ai distinctement entendu deux mecs (de groupes différents) dire qu'ils "n'avaient rien compris" et que "c'est le genre de film que seul le réalisateur comprend"...
Comme quoi c'est loin d'être limpide pour tout le monde, même avec ce final qui pousse les curseurs au maximum.
Dans un autre style, il y avait aussi le mec du fond qui pouffait de rire à tout va dans les 10 dernières minutes. Mais difficile de savoir si c'était pour compenser le malaise, s'il trouvait ça nul ou si ça devenait trop abstrait pour lui et qu'il avait décroché, se contentant de regarder le "green man" au premier degré.
En tout cas, perso j'ai beaucoup aimé, même si je comprends tout à fait les réticences autour du dernier chapitre, qui à mon sens appuie plus le sentiment de fatalisme et d'inexorabilité que les constats détaillés durant le reste du film.
Si l'ensemble n'est pas toujours subtil (et ne cherche pas spécialement à l'être), c'est en tout cas une proposition radicale, dans le fond comme dans la forme. Et ça me plait.
Jesse Buckley, dont le talent me fascine depuis "
I'm thinking of ending things" (probablement un des longs métrages qui m'a le plus marqué ce 3 ou 4 dernières années), est encore assez magistrale ici. Et que dire que Roy Kinnear qui trouve peut-être ici le rôle de sa carrière.
Visuellement, le film est d'une beauté confondante, avec cette nature sublimée pouvant passer de la grosse bouffée d'air frais à l'asphyxie en un changement de plan.
Le travail musical est intéressant, notamment avec ce thème qui se construit au sein même du film.
Bref, c'est totalement ma came et pas déçu du voyage, même s'il est profondément déprimant, Alex Garland dépeignant des rapports hommes/femmes voués à l'échec et semblant ne pouvoir trouver aucune issue positive dans le temps.
Par contre, vis à vis de ce que je viens de lire sur le topic, j'ai beaucoup plus pensé à "
Mother!" de Aronofsky dans sa plongée dramatico-horrifique et au "
Under the Skin" de Glazer dans les phases plus oniriques et solitaires qu'aux travaux de Ari Aster pendant le visionnage.