Men (Alex Garland, 2022)

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Après "Ex Machina", "Annihilation" sur Netflix et la mini-série "Devs" qu'il faudrait que je vois, Alex Garland revient cette année à la réalisation (il est surtout écrivain et scénariste au départ n'oublions pas) avec le long métrage "Men".

(Sachant qu'il bosse déjà sur le suivant qui s'appellera "Civil War" avec Kirsten Dunst)

On en sait encore peu sur le contenu si ce n'est un synopsis assez vague :
Une jeune femme part seule en vacances dans la campagne anglaise après la mort de son ex mari.
Au casting sont annoncés l'excellente Jessie Buckley ("Chernobyl", "Fargo", le fabuleux "I'm Thinking of Ending Things" :love2: ) et Rory Kinnear (second rôle dans "Skyfall", "Imitation Game", la très bonne mini-série HBO "Years and Years" et partie prenante du tout premier épisode de "Black Mirror" à l'époque).

Grosse attente pour ma part et trailer à priori demain !

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Gekko
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Superbe affiche déjà !
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ConFucKamus
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À voir
Là avec cette affiche, ça me fait penser à Annihiliation - récit métaphorique sur un état psychologique - et sachant que je suis pas fan du film.

Je préfère de loin Ex Machina, moins long, plus subtil et vénéneux.
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Je préfère aussi Ex Machina que j'aime vraiment beaucoup. Qui traite d'un sujet qui m'intéresse vraiment à la base et qui le fait de façon assez pertinente au global.

Annihilation, j'étais assez circonspect après le premier visionnage à l'époque, puis je l'ai revu parce que beaucoup de scènes m'étaient restées en tête.
Et je l'ai réévalué à la hausse la seconde fois, bien que ça reste moins maîtrisé que son premier film.

Globalement, son travail d'écriture est en tout cas intéressant. Même quand il n'est pas derrière la caméra (Sunshine, 28 Jours Plus tard).
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NaughtyDog
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Ptite attente vu que j'aime bcp Garland

Le film conserve la meme equipe que sur ses 3 precedentes oeuvres, et s'annonce comme de l'horreur psychologique


Et qu'attendiez-vous pour voir Devs ? C'est son meilleur taff avec Ex Machina


Voici d'ailleurs ma critique : http://linfotoutcourt.com/critique-devs-alex-garland/
Y a aussi une critique en lien des 2 premiers eps seuls
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NaughtyDog a écrit :
mar. 8 févr. 2022 21:40
Et qu'attendiez-vous pour voir Devs ? C'est son meilleur taff avec Ex Machina
La raison est simple. Je voulais à la sortie, j'ai pas eu le temps... Et j'avais totalement oublié son existence avant ce soir. :D
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J'avais pas fait gaffe mais le poster du film represente un crâne ^^
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On dirait + du Ari Aster que du Garland ^^
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Je valide fort le teaser ! :o :love:
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Xsmooth
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C'est creepy, j'aime bien aussi.
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Le coup des "ombres/silhouettes" (un symptôme classique de la paralysie du sommeil et autres terreurs nocturnes) me fait pas mal penser à Bad Dreams, un de mes petits chouchous de 2021.
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NaughtyDog a écrit :
mer. 9 févr. 2022 15:11
On dirait + du Ari Aster que du Garland ^^
Carrément !
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J'aime aussi. Un film de Garland, c'est toujours une belle promesse. L'un des réal' les plus intéressants de ces dernières années !
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Celui-ci semble plus anecdotique mais assez intéressé aussi.
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Le film sort le 8 juin en France, mais est présenté à la Quinzaine des realisateurs (donc mon ptit retour le mois prochain)
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La perf de Roy Kinnear a l'air sympa !
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NaughtyDog
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Une bonne pioche que ce Men, même si pour moi il y a quelque chose à en redire sur le versant horrifique : Garland utilise beaucoup trop d'effets (surtout vers la fin) à base de grosse musique et ralentis ce qui diminue grandement l'impact voulu (concrètement la tension initialement installée de manière impeccable, avec une belle gestion de la scénographie et du tempo).
Malgré cet aspect train phantome qui l'empeche pour moi d'être untrès bon film, la fabrication et la direction d'acteurs est globalement impecc (Garland retrouve ses collab Salisbury/Rob Hardy etc et ça fait encore des merveilles avec un côté contemplatif et semi-angoissant)

Jesse Buckley continue de prouver qu'elle est une des actrices sur qui compter, autant à l'aise dans l'effroi que la force de caractère. Mais le plus impressionnant reste Rory Kinnear (encore plus que dans Penny Dreadful) jouant plusieurs rôles avec une facilité déconcertante.

Pour le reste, le film en décontenancera plus d'un, mais ce qu'aborde le film est on ne peut plus clair : les rapports hommes-femme (que ce soit depuis les temps anciens avec Agamemnon, Adam & Eve, l'Homme Vert celte synonyme de cycle et Sheela Na Gig le symbole féminin de fertilité et de tentatrice; ou bien aujourd'hui avec principalement la toxicité masculine)
Il y a pas de grande subtilité mais Garland n'est ni trop évasif, ni trop explicite, donc on a un équilibre plutot parfait qui tient plutot en haleine.

Pour le reste, fin bien amenée avec un soupçon de body horror très intriguant (à défaut d'être terrifiant selon moi)

7/10 ou 7,5/10
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Redzing
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Vu !

J'ai un avis similaire à @NaughtyDog.
J'aime bien Ex machina, et j'ai adoré Annihilation. J'aime moins celui-ci.

La première partie est pour moi la meilleure. Les images sont magnifiques (bon sang, cette verdure !). La tension s'installe bien avec des scènes diablement flippantes, qu'il s'agisse d'imageries dérangeantes (body-horror, nature, folklore), de stalking étonnant, ou de dialogues inconfortables.
J'ai notamment beaucoup apprécié que Garland ne fasse aucun jumpscare, tactique facile dans le genre. D'ailleurs à de nombreuses reprises les cadrages laissent imaginer que l'on va y avoir le droit (l'héroïne est une adapte des pas en arrière ! :lol: ), mais non. Ca tient presque du tacle aux films qui en abusent ! :D

Jesse Buckley est excellente, je crois que c'est la première fois que je la vois porter un film et elle fait des merveille.
Rory Kinnear est la vraie surprise. Je suis habitué à le voir dans des seconds rôles de type lambda (dans les JB notamment). Là il joue sur cette image pour donner un spectre de tout ce qu'il y a de pire chez l'homme.

Par contre, plus réservé sur la fin. Cette explosion graphique est franchement lourde, et n'était pas nécessaire pour délivrer le message du film, assez clair. Message effectivement sur les rapports homme/femme dans la culture en général. Message à deux doigts de la misandrie quand même... Si Alex Garland était une femme, le film aurait été allègrement critiqué pour ça.

Et sinon, comme on l'avait anticipé dans les trailers, oui ça fait furieusement penser à Ari Aster. Le côté folk horror, les images léchées, et aussi le point de départ, très proche de celui des films d'Aster (un décès enlenche tout).
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ConFucKamus
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Redzing a écrit :
ven. 10 juin 2022 10:14
Vu !

J'ai un avis similaire à @NaughtyDog.
J'aime bien Ex machina, et j'ai adoré Annihilation. J'aime moins celui-ci.

La première partie est pour moi la meilleure. Les images sont magnifiques (bon sang, cette verdure !). La tension s'installe bien avec des scènes diablement flippantes, qu'il s'agisse d'imageries dérangeantes (body-horror, nature, folklore), de stalking étonnant, ou de dialogues inconfortables.
J'ai notamment beaucoup apprécié que Garland ne fasse aucun jumpscare, tactique facile dans le genre. D'ailleurs à de nombreuses reprises les cadrages laissent imaginer que l'on va y avoir le droit (l'héroïne est une adapte des pas en arrière ! :lol: ), mais non. Ca tient presque du tacle aux films qui en abusent ! :D

Jesse Buckley est excellente, je crois que c'est la première fois que je la vois porter un film et elle fait des merveille.
Rory Kinnear est la vraie surprise. Je suis habitué à le voir dans des seconds rôles de type lambda (dans les JB notamment). Là il joue sur cette image pour donner un spectre de tout ce qu'il y a de pire chez l'homme.

Par contre, plus réservé sur la fin. Cette explosion graphique est franchement lourde, et n'était pas nécessaire pour délivrer le message du film, assez clair. Message effectivement sur les rapports homme/femme dans la culture en général. Message à deux doigts de la misandrie quand même... Si Alex Garland était une femme, le film aurait été allègrement critiqué pour ça.

Et sinon, comme on l'avait anticipé dans les trailers, oui ça fait furieusement penser à Ari Aster. Le côté folk horror, les images léchées, et aussi le point de départ, très proche de celui des films d'Aster (un décès enlenche tout).
Perso, j'ai eu du mal sur Annihilation et celui-là. Seul Ex Machina me semble bien supérieur.

J'ai vraiment du mal avec les film qui se la jouent métaphoriques à tel point que ce qu'elle recouvre ce qui se passe au premier plan. Surtout que là, c'est clair à partir de 30 minutes.
L'explosion finale c'est presque Garland qui y va au bulldozer alors qu'on a tous déjà bien cerné la chose. Ça me dépasse : trop grande confiance en lui ou pas assez dans son public ?

Cependant je l'ai trouvé mieux fait et moins longuet que du Ari Aster, qui m'ennuie prodigieusement avec son approche de gros bourrin alors qu'il ne raconte rien de plus que ce qu'on a déjà vu ailleurs et en mieux.
Désolé mais voir ses films érigés au rang de référence, ça a tendance à bien m'énerver, Elevated horror de mes 2 !. :D
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Redzing
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ConFucKamus a écrit :
ven. 10 juin 2022 11:54
Perso, j'ai eu du mal sur Annihilation et celui-là. Seul Ex Machina me semble bien supérieur.

J'ai vraiment du mal avec les film qui se la jouent métaphoriques à tel point que ce qu'elle recouvre ce qui se passe au premier plan. Surtout que là, c'est clair à partir de 30 minutes.
L'explosion finale c'est presque Garland qui y va au bulldozer alors qu'on a tous déjà bien cerné la chose. Ça me dépasse : trop grande confiance en lui ou pas assez dans son public ?

Cependant je l'ai trouvé mieux fait et moins longuet que du Ari Aster, qui m'ennuie prodigieusement avec son approche de gros bourrin alors qu'il ne raconte rien de plus que ce qu'on a déjà vu ailleurs et en mieux.
Désolé mais voir ses films érigés au rang de référence, ça a tendance à bien m'énerver, Elevated horror de mes 2 !. :D
Annihilation j'aime beaucoup car il me fait penser à l'ambiance surréaliste de Stalker, et aussi à The Thing (l'un de mes films préférés).

Oui le final de Men c'est du bulldozer, je n'ai pas compris pourquoi il y est allé autant à fond. Je soupçonne que l'idée spectaculaire était là depuis un moment et qu'ils ont construit le film autour pour justifier sa présence.
Le coup de la main tranchée, qui évoque la végétation et la ramification, ça me suffisait amplement en terme de body horror.

Et oui, c'est nettement plus court (1h40) que du Aster de 2h30. Ceci dit j'aime beaucoup le cinéma sensoriel et la narration visuelle, donc j'accroche bien au cinéma de Ari Aster. Même si effectivement, les idées sont très empruntées d'ailleurs (Midsommar fait par exemple furieusement penser à The Wicker Man).
Mais que l'on aime ou pas, on ne peut pas nier qu'Aster (et dans une certaine mesure Robert Eggers ?) sont devenus les papes de la niche du folk horror... En tout cas chez les critiques pros.
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Redzing a écrit :
ven. 10 juin 2022 13:42
Et oui, c'est nettement plus court (1h40) que du Aster de 2h30. Ceci dit j'aime beaucoup le cinéma sensoriel et la narration visuelle, donc j'accroche bien au cinéma de Ari Aster. Même si effectivement, les idées sont très empruntées d'ailleurs (Midsommar fait par exemple furieusement penser à The Wicker Man).
Mais que l'on aime ou pas, on ne peut pas nier qu'Aster (et dans une certaine mesure Robert Eggers ?) sont devenus les papes de la niche du folk horror... En tout cas chez les critiques pros.
Tout à fait d'accord, les deux cinéastes ont trouvé leur marché de niche. Et ils sont très talentueux à la caméra, indéniablement. Mais je trouve leurs univers très boursouflés.

Elevated horror, c'est supposé me déstabiliser psychologiquement et jouer sur d'autres ficelles que le jumpscare. C'est très bien mais déjà ça existait bien avant Aster et Eggers.
ces deux réalisateurs. Et en ce qui me concerne, je les trouve bien inférieurs à de vraies brutes du genre (Hitchcock, Friedkin, Polanski,...). Dans les récents, les Jordan Peele me paraissent bien plus profonds et funs à regarder. It Follows était très bon aussi.

Puis je n'aime pas l'idée derrière ce concept, qui impliquerait une supériorité par rapport au genre horreur pure/slasher et cie. Parce que c'est faux, tout bêtement.
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Redzing a écrit :
ven. 10 juin 2022 13:42
Oui le final de Men c'est du bulldozer, je n'ai pas compris pourquoi il y est allé autant à fond. Je soupçonne que l'idée spectaculaire était là depuis un moment et qu'ils ont construit le film autour pour justifier sa présence.
Le coup de la main tranchée, qui évoque la végétation et la ramification, ça me suffisait amplement en terme de body horror.
J'en sors. Et comme c'est typiquement le genre de film très clivant dans sa forme, j'ai été très attentif à ce qui se disait dans la salle une fois rallumée.
Et j'ai distinctement entendu deux mecs (de groupes différents) dire qu'ils "n'avaient rien compris" et que "c'est le genre de film que seul le réalisateur comprend"...
Comme quoi c'est loin d'être limpide pour tout le monde, même avec ce final qui pousse les curseurs au maximum. :D
Dans un autre style, il y avait aussi le mec du fond qui pouffait de rire à tout va dans les 10 dernières minutes. Mais difficile de savoir si c'était pour compenser le malaise, s'il trouvait ça nul ou si ça devenait trop abstrait pour lui et qu'il avait décroché, se contentant de regarder le "green man" au premier degré.

En tout cas, perso j'ai beaucoup aimé, même si je comprends tout à fait les réticences autour du dernier chapitre, qui à mon sens appuie plus le sentiment de fatalisme et d'inexorabilité que les constats détaillés durant le reste du film.
Si l'ensemble n'est pas toujours subtil (et ne cherche pas spécialement à l'être), c'est en tout cas une proposition radicale, dans le fond comme dans la forme. Et ça me plait.

Jesse Buckley, dont le talent me fascine depuis "I'm thinking of ending things" (probablement un des longs métrages qui m'a le plus marqué ce 3 ou 4 dernières années), est encore assez magistrale ici. Et que dire que Roy Kinnear qui trouve peut-être ici le rôle de sa carrière.

Visuellement, le film est d'une beauté confondante, avec cette nature sublimée pouvant passer de la grosse bouffée d'air frais à l'asphyxie en un changement de plan.
Le travail musical est intéressant, notamment avec ce thème qui se construit au sein même du film.

Bref, c'est totalement ma came et pas déçu du voyage, même s'il est profondément déprimant, Alex Garland dépeignant des rapports hommes/femmes voués à l'échec et semblant ne pouvoir trouver aucune issue positive dans le temps.
Par contre, vis à vis de ce que je viens de lire sur le topic, j'ai beaucoup plus pensé à "Mother!" de Aronofsky dans sa plongée dramatico-horrifique et au "Under the Skin" de Glazer dans les phases plus oniriques et solitaires qu'aux travaux de Ari Aster pendant le visionnage.

:star: :star: :star: :star: :passtar:
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Redzing
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Next a écrit :
lun. 13 juin 2022 23:58
Et j'ai distinctement entendu deux mecs (de groupes différents) dire qu'ils "n'avaient rien compris" et que "c'est le genre de film que seul le réalisateur comprend"...
Comme quoi c'est loin d'être limpide pour tout le monde, même avec ce final qui pousse les curseurs au maximum. :D
Et pourtant...
Certes ça reste un film assez "ouvert" avec pas mal d'interprétations possibles sur le pourquoi du comment, ou les allusions qui oscillent entre l'antique, le biblique et le païen.
Mais le gros du fond ne laisse que peu de doute, surtout dans un contexte post #metoo. Faut vraiment avoir l'esprit fermé (ou carburer au MCU et JW toute la journée ?) pour ne rien piger. Ou alors peut-être ces gens cherchaient-ils une explication rationnelle à tout ce qui se passe à l'écran ?
Next a écrit :
lun. 13 juin 2022 23:58
Par contre, vis à vis de ce que je viens de lire sur le topic, j'ai beaucoup plus pensé à "Mother!" de Aronofsky dans sa plongée dramatico-horrifique et au "Under the Skin" de Glazer dans les phases plus oniriques et solitaires qu'aux travaux de Ari Aster pendant le visionnage.
Under The Skin je n'y ai pas du tout pensé, même si effectivement on y retrouve le rapport homme/femme... avec la femme en prédateur sexuel.
Mother! carrément oui. La maison isolée, les références bibliques hyper-évidentes (bon dans Mother! c'était presque de la relecture chapitre par chapitre), le travail sur les sons...
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Redzing a écrit :
mar. 14 juin 2022 00:26
Et pourtant...
Certes ça reste un film assez "ouvert" avec pas mal d'interprétations possibles sur le pourquoi du comment, ou les allusions qui oscillent entre l'antique, le biblique et le païen.
Mais le gros du fond ne laisse que peu de doute, surtout dans un contexte post #metoo. Faut vraiment avoir l'esprit fermé (ou carburer au MCU et JW toute la journée ?) pour ne rien piger. Ou alors peut-être ces gens cherchaient-ils une explication rationnelle à tout ce qui se passe à l'écran ?
Je me suis clairement dit sur le moment qu'il fallait se coller des œillères pour ne "rien comprendre".
Ou vouloir ne pas comprendre, vu qu'en l'occurrence il s'agissait de deux hommes et qu'ils pouvaient potentiellement se considérer ciblés. ^^

Le film est quand même suffisamment rationnel dans sa première heure (le seul point qui achoppe réellement étant les visages masculins) pour que les messages soient explicites. Que la dernière partie, plus allégorique, perde le spectateur je peux à la limite comprendre. Et encore vu que c'est dans le prolongement...
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Gekko
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"On peut manger tous les champignons !
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"
aureliagreen
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Avec Men, Alex Garland livre un film d'horreur inhabituel par son point de vue en cette époque. Sa construction n'est en rien inédite, il tient de long-métrages comme Mother, The lighthouse et Terre maudite, qui jouent sur l'incertitude quant à la réalité des événements vécus par le personnage principal Harper (Jessie Buckley est remarquable), de façon croissante car au départ il est certain qu'elle est confrontée à des incidents bizarres, lorsqu'elle rencontre le clochard nu et inquiétant dans les bois ; mais ensuite, après une montée d'angoisse vraiment prégnante lorsqu'elle se retrouve seule et vulnérable dans sa maison de campagne où elle espérait retrouver le calme (très bonne réalisation de Garland, utilisant certains procédés déjà vus mais souvent oubliés ces dernières années), elle subit un vrai déchaînement d'apparitions et agressions (ou d'hallucinations...), qui nous amène à douter de la vraie nature de ce qui se passe vraiment. Une violence narrative qui rappelle en effet nettement Mother, et qui tranche avec les chapitres précédents du film, jouant sur une angoisse diffuse.
D'autant que le récit tourne autour de la tentative de la victime de surmonter un traumatisme violent, celui de la perte de son mari suite à son suicide, suicide dont elle a des raisons de se sentir en partie responsable. Et qui résulte en une grande fragilité psychologique. Du point de vue d'une interprétation au premier degré des événements du film, on ne peut guère trancher si elle est victime d'une crise de panique, déclenchée par son état émotionnel, rendu encore plus aigu par la rencontre incongrue (mais pouvant se cantonner au domaine de l'insolite et ne rien avoir de paranormal) avec ce vagabond un peu dérangé (qui ne peut en effet que faire ressortir les problèmes qu'elle doit ressentir dans toute relation avec les hommes depuis ce drame), ou si cet état fragile a attiré des forces surnaturelles profitant de sa vulnérabilité. Cependant, la spécificité de ce long-métrage n'est pas là : elle est qu'en cette période post-MeToo, il met en scène une femme qui sort d'une relation difficile avec son mari décédé, de qui elle a subi une fois seulement de la violence physique, et après l'avoir poussé à bout, lui ayant infligé une situation relevant d'une forme de harcèlement psychologique. Son désarroi d'alors venant apparemment seulement de ce qu'elle n'arrivait pas à faire face aux problèmes psychologiques de son époux. Toute l'épreuve, vraiment effrayante, qu'elle subit dans cette maison retirée, au versant symbolique apparent, s'apparentant à un processus de guérison de ce sentiment de culpabilité.

Ce film, donc, est réellement terrifiant. Après, en raison tant de sa construction (reposant sur le symbolisme) que de son thème et de son approche, en contrepied du mouvement MeToo, qui lui donnent un caractère très tranché voire provocateur, beaucoup le verront comme à prendre ou à laisser, et ce même si l'approche symbolique marquée (trop, pour certains) pourrait avoir été choisie pour éviter de choquer trop frontalement.
15/20
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