Mes visionnages de la semaine en bref :
Tokyo Shaking (était dispo su Canal jusqu'en milieu de semaine)
Plutôt un bon film français au concept intéressant qui, sous ses faux airs de film catastrophe (prenant cadre au milieu de celle de Fukushima en 2011), évoque en réalité plus la partie sociétale et économique que naturelle.
On y suit Karin Viard et quelques expats qui montent en pression au fil des informations de plus en plus alarmantes, au milieu de japonais dévoués et qui restent, eux, naturellement plus zen.
Principal défaut du film : c'est un peu long pour ce que ça raconte et tourne donc un peu en rond comme on peut vite anticiper la réaction inhumaine de la Société qui préfèrera prendre des décisions économiques dans lesquels les salariés ne sont que des pions.
Un mot sur la prestation de Stéphane Bak, d'autant plus remarquable que je le trouve habituellement vraiment quelconque.
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Turning Red (Disney+)
J'ai été assez surpris, n'ayant pas regardé de trailer du film, de ses thématiques, mais en fait plutôt agréablement.
Un film sur la puberté, le début de l'adolescence et tout ce que ça comporte de premiers émois, de l'importance des amis comparée à la sensation d'envahissement parental, etc... Voire aussi du poids des traditions chez certains.
Bref il y a plein de choses très vraies, bien dosées et senties comme dans tout bon Pixar. Et je suis persuadé que le film peut être une véritable petite bouffée d'air frais pour une fille de l'âge de Mei qui se découvre et doit s'accepter avec les méandres psychologiques que ça amène.
A côté de ça, plus formellement j'ai trouvé la "reconstitution" du début des années 2000 vue par les ados très cool.
Il est vrai tout de même qu'on n'a pas à faire au Pixar le plus majeur qui soit. Perso, je le trouve meilleur que le récent Luca, Monstres Academy, Rebel ou que les Cars qui m'ont toujours peu intéressé, mais loin malgré tout de ce que la firme a fait de meilleur. Ce qui reste très relatif quand on se dit qu'un Pixar mineur reste souvent meilleur que la plupart des productions du genre concurrentes.
Le film a la saveur et la profondeur que seul Pixar ou presque sait donner à ses oeuvres, mais fourmille un peu moins d'inventivité que ce à quoi on est habitué, aussi parce que sa métaphore est moins subtile ou plus frontale ici.
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The Dark and the Wicked (exclu Shadowz)
Bryan Bertino fait partie de ces réalisateurs horrifiques au talent vraiment évident et qu'on aimerait voir véritablement exploser, mais qui ont malgré tout du mal à sortir de véritables sans-fautes.
C'est encore le cas avec ce quatrième long métrage (après
The Strangers,
Mockingbird et
The Monster), rempli de scènes de genre assez réussies et stressantes prises une à une, mais dont l'ensemble peine pourtant à complètement convaincre.
Peut-être parce que The Dark and the Wicked reste trop sur les sentiers battus et rebattus en terme de présence démoniaque. Même si j'ai bien aimé que le film n'en fasse que très peu mystère et balance un peu la sauce dès le début, les séquences qu'il propose manque un peu d'originalité.
Le film est très sombre, très déprimé et le crescendo démoniaque ne propose quasi aucune éclaircie pour laisser le spectateur souffler.
Et pour le coup j'aurais aimé de fait pouvoir vivre l'expérience en salle, surtout que visuellement ça pouvait se mériter.
Bertino fait par ailleurs preuve d'une vraie maîtrise du cadre et du montage
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The Adam Project (Netflix)
Que c'est laborieux et formaté !
"Adam à travers le temps" (très moche ce titre FR) est un peu l'archétype du film cahier des charges de notre époque qui n'essaie même plus d'offrir la moindre surprise, la moindre singularité et qu'on a oublié à peine terminé.
Au point que je l'ai vu hier et n'en ai déjà plus rien à dire.
Ryan Reynolds reprend son rôle habituel, le gosse fait (évidemment) du Ryan Reynolds et tout ce qu'il y a autour est foncièrement et au mieux facultatif, qu'il s'agisse du scénario un peu débile, de l'antagoniste sans saveur (juste prétexte à foutre une dose de rajeunissement numérique assez mal fichu) et de la mise en scène qui ne parvient jamais à offrir de moments marquants, même quand il s'agit d'action.
Le pire c'est qu'on sent que Shawn Levy aimerait convoquer une petite ambiance façon Amblin dans sa façon de faire (et lorgne aussi peu subtilement vers l'hommage à Retour vers le Futur), mais il n'a pas le niveau pour ça.
Finalement, le film me fait un peu penser à The Tomorrow War. Pas dans la forme ni même parce qu'ils parlent tous les deux de voyage dans le passé, mais plutôt parce que ce sont deux productions qui n'auraient pas mérité qu'on y foute 10 balles pour les voir en salle, mais dont on accepte plus facilement la présence et la médiocrité parce qu'on peut les mater dans son canapé sur une plateforme.