Dix ans après "Le Vent se Lève", Hayao Miyazaki revient aux affaires avec "How Do You Live", adaptation à priori très libre d'un best-seller pour enfants des années 30.
Sortie au Japon le 14 juillet 2023.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 13 déc. 2022 21:47
par Kahled
Une fin de carrière qui semble marcher sur les pas du dernier film d’Isao Takahata si on se fie à l’affiche et au style de dessin plus brut, épuré et minimaliste.
Aussi impatient qu’intrigué. Surtout quand on sait à quel point la production semble avoir été faramineuse, sur tous les plans (durée, budget, effectif).
Miyazaki pourra sortir de sa retraite autant de fois qu'il le souhaite, je répondrai toujours présent.
N’empêche, c’est ouf qu’il soit aussi en forme alors qu’il se plaint depuis des années d’avoir une santé déclinante tout en fumant comme un pompier.
Quand on dit que le travail c’est la santé, ben c’est pas une blague !
82 ans en janvier ! Pas mal alors qu’on lui avait prédit qu’il ne dépasserait pas les 20 ans.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 15:27
par Kahled
Bon, apparemment le nouveau Miyazaki ne serait pas à Cannes finalement.
Il laisserait la primauté de la découverte d’abord aux Japonais, d’une part, et souhaiterait garder le secret sur le film jusqu’à ce qu’il sorte au Japon, d’autre part.
Un article lu récemment dis par contre qu’il serait plutôt présent au Festival de Venise (qui me semble être un festival moins ronronnant que celui de Cannes, ce qui est mieux pour lui).
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 16:25
par NaughtyDog
Cannes c'est quand meme mieux que Venise niveau visibilité
Cannes c'est quand meme mieux que Venise niveau visibilité
Bof. Pas sûr que Miyazaki ait vraiment besoin de visibilité en soi.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 18:24
par MisterM
Tous les films ont besoin de visibilité, quel que soit leur réalisateur.
Il est vrai qu'il y a toujours un fanclub de Miyazaki qui ira voir ses films quels qu'ils soient, mais ce n'est jamais eux tous seuls qui font le succès d'un film.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 19:08
par Ragounet
Pour séduire le marché américain, Cannes est bien plus puissant que Venise en terme de notoriété et retombées aux États-Unis.
De toute manière, vu l'état du marché américain pour les films étrangers / indépendants en salles, ça sent la sortie directement sur une plateforme vidéo.
Tous les films ont besoin de visibilité, quel que soit leur réalisateur.
Il est vrai qu'il y a toujours un fanclub de Miyazaki qui ira voir ses films quels qu'ils soient, mais ce n'est jamais eux tous seuls qui font le succès d'un film.
Oui c’est vrai.
Après, pour la visibilité, je pense quand même qu’il a plus de chance à Venise qu’à Cannes : s’il obtient un prix là-bas c’est plus bénéfique pour lui que de repartir bredouille de la Croisette.
Takahata avait bien présenté Le Conte de la Princesse Kaguya qui s’est fait royalement snobé. Et il n’était même pas dans la Compétition mais dans la catégorie Quinzaine des réalisateurs.
Le Festival de Venise me paraît être plus audacieux dans ses choix de récompenses (je pense à Joker notamment qui avait créé la surprise en 2019, quoiqu’on puisse penser du film).
Sachant que ces dernières années, tous les films qui ont été récompensés on en a entendu parler au final (Nomadland, Joker, La forme de l’eau, Roma, etc.).
Pour séduire le marché américain, Cannes est bien plus puissant que Venise en terme de notoriété et retombées aux États-Unis.
De toute manière, vu l'état du marché américain pour les films étrangers / indépendants en salles, ça sent la sortie directement sur une plateforme vidéo.
Le succès international d’un film ne dépend pas forcément de sa réception aux Etats-Unis hein.
Franchement, Cannes ou pas, je ne m’attends pas à ce que ce film-ci fasse un score incroyable là-bas (surtout au regard du maigre aperçu qu’on a des choix stylistiques du film, pas sûr que le public suive pour le coup).
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 19:31
par Ragounet
Le marché américain joue beaucoup même si c'est moins vrai qu'avant.
De toute manière, il cartonnera au Japon, comme tous les Miyazaki. Les entrées à l'international, c'est du bonus.
Mais on peut d'ores et déjà dire que la France lui réservera un très bon accueil en salles.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 20:09
par Zefurin
Il faudra que je revois Le Vent se Lève à l'occasion.
Plus revu depuis le cinéma. Mais il m'avait fasciné pour sa vision du japon pré-guerre.
Takahata avait bien présenté Le Conte de la Princesse Kaguya qui s’est fait royalement snobé. Et il n’était même pas dans la Compétition mais dans la catégorie Quinzaine des réalisateurs.
Ah mince quel gâchis... Après je crois ce festival un peu plus attaché aux noms prestigieux qu'à la qualité des films proposés, Takahata est quand même considérablement moins connu que Miyazaki. Mais comme tu le dis Venise semble être devenu un bon tremplin désormais.
De toute façon je pense que même un bide (très improbable) ne freinerait pas la mise en chantier d'un autre film si Miyazaki en avait envie. Et comme dit plus bas, il cartonnera automatiquement au Japon et c'est ce qui compte vraiment commercialement parlant.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 mars 2023 22:04
par Kahled
Oui, s’il cartonne au Japon, c’est l’essentiel pour lui !
Et c’est toujours mieux pour financer un nouveau film s’il veut en refaire un. Surtout que le Studio Ghibli semble être face à une crise dont il n’est pas parvenu à se sortir depuis 10 ans - depuis le Takahata justement qui avait été un échec commercial.
Et ça s’est aggravé avec la Covid-19 (très faibles entrées pour le musée Ghibli qui était une source de revenus solide pour le studio avant).
Apparemment, aucune promo, même minime, avant la sortie du film (images, BA, teaser, etc.).
Il sortira en salle direct.
Ils prennent des risques chez Ghibli. Je prie pour qu’il y ait un gros truc derrière ça…
Quelqu’un sait s’il y a eu des films qui ont opté pour une telle non-communication ?
Pourquoi pas. J'aime bien l'idée dans l'absolu, à partir du moment où ça vient d'un metteur en scène en qui on peut faire une confiance quasi aveugle (ou à la limite avec un concept bien particulier et adapté).
Par contre, ça n'aide pas à la sortie du film en l'état puisque How Do You Live n'a visiblement toujours pas de distributeur en France ni aux US à l'heure actuelle...
Vu que le film sort à la mi-juillet au Japon, on aura donc très probablement des images avant sa sortie chez nous.
[...]How Do You Live n'a visiblement toujours pas de distributeur en France [...]
Le prochain Miyazaki n'a pas de distributeur en France ?? Disney n'est plus de la partie ?
Il faut faire une cagnotte Leetchi ?
Il me semble que c’est Wild Bunch qui assure la distribution des films Ghibli désormais (succédant à Disney depuis 2020).
J’espère juste que c’est pas Netflix qui va récupérer les droits en Occident pour ce dernier cru (au-secours…).
Sinon, concernant le choix du studio de ne pas faire de promo, je trouve ça finalement assez couillu de leur part et surtout, c’est une décision qui s’avère finalement assez éthique puisqu’ils préfèrent privilégier l’expérience spectateur en gardant la surprise la plus totale plutôt que de s’orienter vers des considérations commerciales.
Et si ça leur permet de faire un carton là où certaines grosses productions américaines se plantent en beauté après grosse campagne promotionnelle, franchement c’est la classe ultime !
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : ven. 14 juil. 2023 17:17
par Kahled
A voir si ça se confirme mais le prochain Miyazaki pourrait sortir en France le 1er septembre et serait distribué par Gaumont :
Pour les retours au Japon (le film est sorti aujourd’hui avec certaines séances en IMAX) il parait qu’il s’agit d’un film incroyablement sombre avec très peu d’humour et parfois proche du film d’horreur avec une ambiance qui rappelle les films de Satoshi Kon.
Les 30 premières minutes du film seraient, à ce titre, assez dingues. Et la suite serait plus classique, dans la veine des films précédents de Miyazaki (ce qui me convient très bien).
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 29 août 2023 10:34
par NaughtyDog
Le Garçon et le Héron sort officiellement chez nous le 1er novembre !!!
Apparemment nouvelle grande reussite du maître, entre Le Vent se Lève (le film se déroule juste après la WW2), Totoro et Chihiro, bien qu'ayant un aspect parfois décousu dans le déroulement de ses péripéties. Néanmoins c'est visiblement le film le plus personnel de Miyazaki.
Mais bon sang revoir un dernier film de Miyazaki en salle n'a pas de prix
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 29 août 2023 10:42
par Zefurin
@NaughtyDog
Merci pour ces images...
Pas besoin d'en voir davantage pour comprendre que ce sera de la folie.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 29 août 2023 11:32
par Gekko
Mince, je croyais qu'il allait sortir pour septembre chez nous !
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 29 août 2023 12:27
par Kahled
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : mar. 29 août 2023 14:50
par NaughtyDog
L'ideal serait qu'il y ait aucun trailer comme au Japon mais je doute pas que Wild Bunch en concoctera une
Askip Miyazaki aurait des idées pour un nouveau film
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 2 oct. 2023 20:44
par NaughtyDog
Nouveau trailer de l'évènement de l'année
Mon avis rapide sur le film en fin de semaine
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : dim. 8 oct. 2023 18:49
par NaughtyDog
Pure merveille que ce nouveau Miyazaki, sorte de prolongement et d'anti-thèse du Vent se Lève sous la forme d'une odyssée fantasmagorique avec à la clé le coping du deuil.
Ce n'est d'ailleurs pas anodin que l'intro du film se déroule peu ou prou au moment de la fin de l'avant-dernier film de Miyazaki. L'envers réaliste, misanthrope et pessimiste est d'ailleurs présent d'entrée de jeu (comme Ozu, Hayao s'attarde sur les détails du quotidien pour ancrer le spectateur) suite à une formidable séquence d'incendie et de trauma originel, avant que le fantastique fasse irruption par petites touches inquiétantes (effectivement pas si éloigné de Satoshi Kon en plus léger).
Le Garçon et le Héron nous mène ensuite dans un voyage quasi jumeau à Chihiro en un sens, mais dont la douce mélancolie ambiante et la multiplicité de symboles/rencontres offrent plusieurs niveaux de lecture passionnants.
Perroquets anthropomorphiques mangeurs d'hommes, pélicans belliqueux, fille aux pouvoirs pyrotechniques.. autant d'outils utilisés avec sens pour offrir un monde crépusculaire malgré son aspect verdoyant.
Film le plus cher de l'Histoire du Japon, l'animation est tout simplement incroyable, résultat encore plus dingue quand on sait que tout est artisanal, proposant quelques morceaux d'anthologie formelle immédiatement percutants (notamment un impliquant "des papiers volants").
Joe Hisaishi livre également une merveilleuse partition contribuant à l'aspect émotionnel du récit :une émotion contrôlée, parfaitement distillée sans esbroufe ni violon.
Bref, autant le dire on est sans doute sur du chef-d’œuvre (si c'est le dernier film de Miyazaki, il s'en va avec les honneurs) et une formidable œuvre sur le deuil et la manière d'en venir à bout.
Pour les retours au Japon (le film est sorti aujourd’hui avec certaines séances en IMAX) il parait qu’il s’agit d’un film incroyablement sombre avec très peu d’humour et parfois proche du film d’horreur avec une ambiance qui rappelle les films de Satoshi Kon.
Il va falloir que j'évite d'en lire et voir plus sur ce film pour ne pas me retrouver dans un cycle de hype et finir déçu. Même si ça semble vraiment très improbable avec un réal qui n'a quasiment que des joyaux dans sa filmo.
Du coup j'ai seulement lu la conclusion de @NaughtyDog :
Franchement voir ça aujourd'hui c'est tellement beau
J'espère que vous l'aimerez autant que je l'ai aimé car c'est pas non plus du Miyazaki totalement facile d'accès (la filiation Le Vent se Lève est pas loin) mais pour moi on est sur du génie pur dans un ecrin d'oeuvre d'art
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : ven. 13 oct. 2023 07:37
par Gekko
Le parallèle avec Le vent se lève me fait peur, c'est son film le plus faible à mon sens.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : ven. 13 oct. 2023 10:47
par NaughtyDog
C'est bien meilleur à mon sens, mais il y a une certaine filiation
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : sam. 14 oct. 2023 15:33
par Tulio
J'ai vu la BA avant ma séance de DogMan (alors que j'avais réussi à m'en préserver jusqu'à présent). Cette dernière a beau ne rien dévoiler de l'histoire, je sens que Miyazaki a encore accouché d'un chef-d'œuvre dont lui seul a le secret, chaque plan ayant l'air d'être tiré d'un film différent. N'ayant pas vu Le Vent se lève, je ne saurais dire si ce que j'ai vu s'en rapproche thématiquement ou esthétiquement, même si je me doute qu'il y aura une continuité.
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : jeu. 2 nov. 2023 00:23
par Tulio
Tout simplement le meilleur film sorti au cinéma cette année. Pas la peine de chercher plus loin, personne ne pourra faire mieux d'ici décembre.
Premier aspect qui saute aux yeux : l'esthétique. Comment ne pas être subjugué et émerveillé par la beauté des univers que nous propose Miyazaki ? Non content d'évoquer ses meilleures œuvres (on pense à Princesse Mononoké le temps d'une séquence nocturne, au Vent se lève au détour d'une réplique), ceux-ci sont aussi variés et changeants que les paysages explorés et les figures rencontrées par le protagoniste, avatar évident de Miyazaki.
J'ai souvent eu l'impression que les personnages du film me prenaient par la main et m'invitaient à les suivre dans cette odyssée sensorielle et lyrique, à la fois métaphorique et métaphysique, dont j'ai plusieurs fois été surpris par la tournure des événements et dans laquelle je n'ai jamais cessé d'être immergé. La fin était d'ailleurs à deux doigts de m'arracher une larme lorsque la mère de Mahito lui dit qu'elle a hâte de le mettre au monde.
Le récit s'avère riche de nombreuses interprétations, de l'acceptation du deuil en passant par l'ode à la nature et l'imagination comme moyen d'échapper à la réalité, et traduit les principales obsessions et les inspirations disparates de son auteur (Le Roi et l'Oiseau pour la relation entre le garçon et le héron éponymes, mais également la mythologie japonaise et la peinture européenne, notamment à travers un plan reproduisant L'Île des morts de Böcklin). Le film pouvant être considéré comme l'œuvre-somme de Miyazaki, à voir s'il en réalisera d'autres ou s'il raccrochera définitivement les gants après celui-ci.
Dans tous les cas, Le Garçon et le Héron reste un très grand film et s'il venait vraiment à être son dernier, Miyazaki s'en tirerait avec les honneurs.
Tout simplement le meilleur film sorti au cinéma cette année. Pas la peine de chercher plus loin, personne ne pourra faire mieux d'ici décembre.
Premier aspect qui saute aux yeux : l'esthétique. Comment ne pas être subjugué et émerveillé par la beauté des univers que nous propose Miyazaki ? Non content d'évoquer ses meilleures œuvres (on pense à Princesse Mononoké le temps d'une séquence nocturne, au Vent se lève au détour d'une réplique), ceux-ci sont aussi variés et changeants que les paysages explorés et les figures rencontrées par le protagoniste, avatar évident de Miyazaki.
J'ai souvent eu l'impression que les personnages du film me prenaient par la main et m'invitaient à les suivre dans cette odyssée sensorielle et lyrique, à la fois métaphorique et métaphysique, dont j'ai plusieurs fois été surpris par la tournure des événements et dans laquelle je n'ai jamais cessé d'être immergé. La fin était d'ailleurs à deux doigts de m'arracher une larme lorsque la mère de Mahito lui dit qu'elle a hâte de le mettre au monde.
Le récit s'avère riche de nombreuses interprétations, de l'acceptation du deuil en passant par l'ode à la nature et l'imagination comme moyen d'échapper à la réalité, et traduit les principales obsessions et les inspirations disparates de son auteur (Le Roi et l'Oiseau pour la relation entre le garçon et le héron éponymes, mais également la mythologie japonaise et la peinture européenne, notamment à travers un plan reproduisant L'Île des morts de Böcklin). Le film pouvant être considéré comme l'œuvre-somme de Miyazaki, à voir s'il en réalisera d'autres ou s'il raccrochera définitivement les gants après celui-ci.
Dans tous les cas, Le Garçon et le Héron reste un très grand film et s'il venait vraiment à être son dernier, Miyazaki s'en tirerait avec les honneurs.
Faut que jme cale un 2e rewatch
How Do You Live (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : jeu. 2 nov. 2023 23:46
par Ragounet
@Next On peut pas mettre le titre en français tellement plus joli ? j'ai cru qu'il s'agissait d'un nouveau projet du maître japonais.
En plus, le titre anglais n'est pas le titre VO mais juste un titre parmi d'autres.
Moi aussi, tellement hâte de le revoir au plus vite !
Chose amusante : le film s'inspire de trois livres différents (dont un dont il reprend carrément le titre, et dont les ventes ont explosé au Japon suite à cela) mais ne constitue l'adaptation d'aucun des trois ! J'imagine que c'est le genre de folie que seul un cinéaste comme Miyazaki peut se permettre.
En plus, le titre anglais n'est pas le titre VO mais juste un titre parmi d'autres.
Il est vrai que le titre français/anglais est plus joli à l'oreille et sied mieux à un public occidental que "Comment vivez-vous ?" ou "Comment vivrez-vous ?" qui correspond davantage à la culture japonaise des titres à rallonge, même si celui-ci est tout aussi poétique et cohérent vis-à-vis de l'histoire racontée.
Le Garçon et le Héron (Hayao Miyazaki, 2023)
Posté : lun. 6 nov. 2023 21:38
par Zefurin
Je ressors du film. Et c'est magnifique.
J'en ai les larmes aux yeux. Buée sur les lunettes.
Emotions. Joie. Triste. Mélancolie. Espoir.
Mellange de Chihiro et Le Vent se Lève.
Mercie Myazaki.
Comme @Tulio le meilleur film de l'année (et de trés trés loin)
Tout d'abord il faut se joindre aux éloges visuels : dans quel dessin animé a-t-on vu l'obsession du détail de faire légèrement bouger l'édredon sous le seul effet de la respiration d'un corps endormi ? Les pépites s'enchaînent dans une mise en scène toujours simple et polie à l'extrême. Evidemment la musique ajoute au ravissement, décidément personne ne pourra égaler ce duo dans le monde de l'animation.
Curieusement, c'est au moment où l'on bascule dans l'univers fantastique que le film a commencé à s'essouffler. Jusqu'à ce point c'était pour moi un sans faute de délicatesse, (l'exploration de cette grande maison, le mystère du héron, les relations entre les personnages) mais cette redite de Chihiro, composée de scènettes avec un protagoniste devenu étrangement passif, m'a progressivement laissé de côté. Le récit n'a de cohérent que ses motifs mythologiques, on ne comprend rien aux règles de cet univers, les éléments arrivent et s'évacuent d'un seul mouvement... seuls les arguments d'autorité des compagnons expliquent l'action. Bizarrement j'ai souvent pensé à Ponyo qui, lui, n'avait aucun mal à construire un récit cohérent avec au moins la même richesse sur le fond.
Au final je le placerais tout juste devant Le Château ambulant. Est-ce le meilleur film que j'ai vu cette année ? Franchement non, bien qu'il puisse prétendre à la troisième place. C'est quand même un Miyazaki, il met à l'amende tout ce qu'a pu faire l'animation depuis... pfou je ne saurais même pas dire quand !
Curieusement, c'est au moment où l'on bascule dans l'univers fantastique que le film a commencé à s'essouffler. Jusqu'à ce point c'était pour moi un sans faute de délicatesse, (l'exploration de cette grande maison, le mystère du héron, les relations entre les personnages) mais cette redite de Chihiro, composée de scènettes avec un protagoniste devenu étrangement passif, m'a progressivement laissé de côté.
Sur le coup j'ai beaucoup aimé... car je ne m'attendais pas à une 2nd partie comme ça, et je me suis laissé porté.
Mais oui... j'ai adoré cette première partie : l'exploration de cette maison est hypnotisante, le petit jeu avec les gouvernantes (on aurait dit une scène de théâtre). Et y a ce cadrage où Mahito sort de la maison où y a sa chambre... et tu vois la maison complète avec cette forêt et le silence... qu'est ce qu'il est beau.
Et puis le héron a une allure trés menaçante lorsqu'il apparait aux fenêtres avant que le montage ne coupe.
Myazaki qui fait de l'épouvante en dessin animé... mais quelle superbe idée. (le début de Chihiro était un peu comme ça)
Mais j'ai également ADORE le passage avec Kiriko : la découpe du poisson tout particulièrement ou alors le diner alors que Mahito dort sous la table.
Et puis la scène avec les bandelettes de papiers... elle est belle, triste, terrifiante... quand le gamin commence à hurler "maman"... c'est déchirant.
Et même la scène d'adieu entre Mahito et Himi m'a arraché une larme. Arrivé à te faire éprouver le deuil et la joie en même temps c'est pas donné à tout le monde... et Myazaki le fait sans soucis.
Je le place moi aussi sans soucis devant le Château Ambulant (que je trouve assez surestimé... bien qu'étant un très grand film d'animation)
Mais j'ai également ADORE le passage avec Kiriko : la découpe du poisson tout particulièrement ou alors le diner alors que Mahito dort sous la table.
Et puis la scène avec les bandelettes de papiers... elle est belle, triste, terrifiante... quand le gamin commence à hurler "maman"... c'est déchirant.
Et même la scène d'adieu entre Mahito et Himi m'a arraché une larme. Arrivé à te faire éprouver le deuil et la joie en même temps c'est pas donné à tout le monde... et Myazaki le fait sans soucis.
Je le place moi aussi sans soucis devant le Château Ambulant (que je trouve assez surestimé... bien qu'étant un très grand film d'animation)
Le Château ambulant ne tient pas bien son scénario vers la fin, mais il reste à peu près logique. Ici, on passe d'un point à l'autre sans quasiment jamais rien reprendre de l'étape précédente, comme si Miyazaki n'a même pas cherché à concevoir une narration. Bien sûr, les scènes prises indépendamment sont fascinantes, mais ça m'a laissé froid émotionnellement. D'autant plus que le protagoniste rencontre directement sa mère mais ne réagit absolument pas, sauf à la fin où il confirme qu'il avait bien capté qui elle était.
Enfin je ne veux pas avoir l'air de défoncer le film, j'ai beaucoup apprécié mais ça me semble un Miyazaki un peu bancal malgré ses fulgurances, comparé au Vent se lève par exemple.
Et comme dit plus bas, il cartonnera automatiquement au Japon et c'est ce qui compte vraiment commercialement parlant.
N'ayant pas vu Le Vent se lève, je ne saurais dire si ce que j'ai vu s'en rapproche thématiquement ou esthétiquement, même si je me doute qu'il y aura une continuité.
j'ai cru qu'il s'agissait d'un nouveau projet du maître japonais. 
J'imagine que c'est le genre de folie que seul un cinéaste comme Miyazaki peut se permettre.
