Le petit guide allogéen de l'Horreur

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Megalomaniac (2022, dispo en exclu pour le moment sur Shadowz)

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Une belle claque en provenance de Belgique ! :scared:

Le pitch prend pour point de départ la réalité en s'appropriant l'affaire du dépeceur de Mons, affaire de serial killer ayant fait 5 victimes à la fin des années 90 et qui n'a jusqu'ici pas été élucidé.
Parti de là, le scénario ne fait pas mystère de l'identité du tueur, mais suit ses deux enfants de nos jours. Lui, l'aîné des deux, a vu son père agir et a décidé d'embrasser l'héritage de son père et de reproduire le même schéma meurtrier. Elle, subit totalement la vie, et semble tenter de s'en sortir dans une société qui fait pourtant tout pour la pousser au crime.

Autant le dire tout de suite, Megalomaniac est un film glauque, étouffant. Pour ne pas dire assez malsain. La violence y est vraiment brutale, qu'elle soit physique ou psychologique. Et le tableau dépeint est d'une noirceur assez absolue.
Il vaut mieux donc être prêt avant de lancer le visionnage.

Outre son ambiance pesante très réussie, la grande force du long métrage tient dans son casting de "gueules" et dans leur interprétation absolument excellente. A commencer par Eline Schumacher, dont c'était je crois le premier long métrage et qui impressionne par sa palette de jeu et d'émotion.

Durant une grosse et demi, on est vraiment dans la contemplation du Mal, sans qu'aucun échappatoire ou once d'espoir ne nous soit offert pour souffler.
Karim Ouelhaj nous propose une oeuvre radicale, de fait pas à mettre entre toutes les mains, mais qui a franchement fonctionné sur moi dans son ambition de déstabiliser et gêner le spectateur. Malgré des décors volontairement austères et à peu près toujours délabrés, il propose tout de même de belles idées et plans ici et là. Pour mieux nous plonger dans les abîmes.

:star: :star: :star: :star: :passtar:
aureliagreen
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Je viens de voir deux fois #No Filter, une bonne claque qui surfe sur les possibilités de l'horreur nouvelle génération, liée à internet et à ses innombrables possibilités de manipulation. Ce fil qui joue sur le ressorts d'une intrigue bien construite, dont les morceaux se collent peu à peu, en se tenant à distance soigneuse de l'horreur facile à la James Wan, parvient à surprendre, en reprenant des thèmes proches de la hantise et de la possession assez classiques, mais auxquels le cadre virtuel offre des possibilités démultipliées. Le personnage principal, influenceuse égocentrique et obsessionnelle (pléonasme), qui tombe sous la coupe d'une entité maléfique qu'elle et son mentor ont très imprudemment ramenée avec eux lors d'un de leurs périples, est manifestement le miroir d'une génération hyper-narcissique, qui en prend évidemment pour son grade. Cette prise de possession elle-même étant visiblement la métaphore de ce narcissisme, hors de tout contrôle, qui finit par la dévorer.
Modifié en dernier par aureliagreen le lun. 6 nov. 2023 22:17, modifié 1 fois.
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Gekko
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Jeepers Creepers: Reborn (2022)

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:demistar: :passtar: :passtar: :passtar: :passtar:

Plus sérieusement, je suis déjà pas un grand fan de la trilogie: je trouve le second opus fun et c'est tout.
Mais alors là on tient un sacré étron.
Visuellement hideux (ils ne sont pas fichus de filmer dans une forêt la nuit, alors on a du fond vert bien dégueulasse), scénario et personnages débiles, et même le Creeper est ridicule dans sa façon de se mouvoir, sans oublier son maquillage bien cheapos.
"On peut manger tous les champignons !
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"
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Le Dernier Voyage de Demeter (2023, André Øvredal)

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Sur le papier, il y avait tout pour un film de genre vraiment sympathique : un réalisateur pas mauvais, une histoire rebattue mais toujours efficace, un casting plutôt correct et une figure mythique de la littérature et du cinéma, ici dans une version plutôt bestiale.
Mais il ne suffit pas toujours d'avoir les bons ingrédients pour réussir sa recette, il faut aussi savoir doser.

Il y a quelques belles images, même si le numérique se voit souvent trop. Mais globalement c'est long, chiant parce que trop bavard et jamais stressant ou flippant.
Dans la forme, ça prend la forme d'un survival façon Alien sur un bateau, avec une créature féroce qui élimine les passagers un à un. En gros, chaque nuit un ou deux passager se retrouve sur le pont et va se faire charcuter en somme. Et le jour, les survivants ont des réactions toujours plus débiles face à la situation chaque matin plus inquiétante.

Côté Dracula, André Øvredal fait le choix de nous montrer très vite son monstre face caméra. Mais du coup il n'y a jamais le moindre suspens dans tout ça. Lors des scènes d'exécution, notre bon vampire joue à cache-cache sans raison particulière si ce n'est pondre des jump scares jamais réussis, avant de prendre son repas puis retourne se cacher discrètement on ne sait trop comment.

Restent quelques choix plus ou moins risqués et appréciables (le sort du gosse, c'est pas si souvent qu'on ose à Hollywood ces derniers temps) mais trop peu pour tenir la route au global. Et le pire, c'est que ça aimerait déjà anticiper une éventuelle suite...

Bref, une bonne idée transformée trop engoncée dans son produit hollywoodien bas de gamme.

:star: :star: :passtar: :passtar: :passtar:
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aureliagreen a écrit :
ven. 11 août 2023 22:03
Je viens de voir La main (Talk to me) de Danny et Michael PHILIPPOU, c'est peut-être le film fantastique à voir de l'été. Bien sanglant par moments, angoissant par son suspense autour de séances de spiritisme peu orthodoxes, et par ses allures de gouffre qui aspire progressivement un personnage principal incapable de réaliser ce qui se joue autour d'elle, jouant aussi sur de brèves allées et venues sur des images de style infernal, et porté par une flopée d'acteur(rice)s peu connues mais très efficaces de par leur sobriété, sobriété qui imprègne d'ailleurs l'ensemble du film, loin des "jump scares" qui infestent tout un pan du cinéma d'horreur actuel, un petit joyau d'épouvante tant d'ambiance que graphique. Qui réussit à boucler la boucle scénaristique en faisant de l'héroïne partie même ce ce qu'elle cherchait à explorer avec réticence.
Effectivement une jolie réussite que La Main.

Pour commencer par le principal défaut, c'est le côté un peu balisé de l'histoire. Malgré son gimmick original, le déroulé reste un peu trop classique et prévisible dans son délire de possession / malédiction.

Sauf qu'à côté de tout ça, c'est fait avec un vrai talent de la part de ces deux youtubeurs australiens. Le concept est bon, efficace et parfaitement mis en valeur par une mise en scène intéressante et inventive.

La galerie de personnages n'est pas très attachante mais foncièrement crédible et les relations entre les deux le sont tout autant, ce qui rend l'ensemble d'autant plus efficace. Le tout sous un récit métaphorique de l'addiction (d'où le fait qu'ils soient peu appréciables au global).

On n'est pas franchement dans un film à jump scares, mais pour autant "Talk to Me" (bien meilleur titre que la VF) impose son lot d'images assez chocs, notamment sur une scène de possession vraiment assez violente en milieu de métrage.

Comme tu le dis, le film boucle bien la boucle, mais son concept lui permet la déclinaison quasi infinie. Donc nulle doute qu'avec le succès au rendez-vous, on va avoir à faire avec une tentative de franchise.
Et le fait est que le prequel du film est déjà tourné (en même temps que le premier ? ), suivra le personnage Duckett vu à deux reprises dans le film et a été mis en boite à travers les réseaux sociaux et smartphones façon "Missing".

:star: :star: :star: :demistar: :passtar:
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Je viens de voir Inside de Bishal DUTTA (It lives inside), un curieux film d'horreur. Non par son sujet, une malédiction/entité qui suit un groupe d'immigrés dans sa nouvelle demeure, assez banal mais par son propos. Il prend le parti du refus d'une intégration étroite d'un cercle d'immigrés indiens, un discours vraiment inhabituel aux USA, où il est traditionnel de rejeter tout ce qui peut faire obstacle à la pleine et entière acceptation de l'American way of life. Il est vrai que les auteurs sont d'origine indienne, une situation de plus en plus fréquente dans ce pays. Ils n'ont pas peur non plus d'égratigner le conservatisme social de la société indienne. Cependant, si on peut apprécier l'audace de leur approche, elle est parfois un peu lourde vers la fin par son insistance. On ne peut pas manquer de remarquer que la seule victime mortelle de l'entité est un blanc, sympathique au demeurant, mais qui représentait l'attachement du personnage principal à son nouveau mode de vie. Même son père, dont on pouvait s'attendre qu'il serait l'autre mort de l'histoire parce que c'est par sa volonté de chercher fortune à l'étranger que tout est arrivé (et pas plus sympathique que ça), s'en sort. Sinon, d'un pur point de vue horreur, le monstre est beaucoup plus inquiétant vers le début du film, quand il est invisible, ses manifestations pouvant faire penser à Planète interdite, rapprochement qui s'opère aussi au niveau de la métaphore, car il symbolise la part sombre de "l'héroïne" décidée à détruire ce qui menace sa nouvelle vie. Vers la fin, les péripéties deviennent plus prévisibles, on sent que là ne réside pas l'intention première des scénaristes et réalisateur.
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J'ai vu il y a peu au cinéma La maison du mal de Samuel BODIN (Cobweb), un film dont on disait pas mal de bien, mais qui m'a un peu déconcerté. L'ambiance de hantise, autour d'un lieu présenté progressivement comme maudit, est bonne, la tension est palpable, sa montée gérée de façon angoissante, et débouche sur une vraie surprise quant à la nature de la menace ; et du côté des acteurs, Woody Norman s'en sort plutôt bien dans un rôle difficile d'enfant doublement brimé, vulnérable et instable en raison de cette position malaisée s'il en est ; Lizzy Caplan faisant un de ces personnages tourmentés dans lesquels elle est à l'aise, toujours sur sur la corde raide, Antony Starr incarnant lui un psychorigide, qui peut paraître décalé, mais dont le comportement sert simplement à indiquer qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche avec ces deux parents. Mais le point de départ du récit pêche par son invraisemblance. En effet, comment cette sœur mutante, malformée et mortelle, a-t'elle pu survivre enfermée dans ces murs depuis tant d'années ? Et comment les parents pouvaient-ils penser que jamais leur fils n'entrerait en contact avec elle, sachant qu'elle vivait dans les cloisons attenantes à sa chambre? En bref, j'ai plutôt l'impression que Bodin s'est livré à un exercice de style, sans se soucier de cohérence. Ce qui nuit à son film, en dépit de ses qualités intrinsèques.
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Je viens de regarder Acide avec Guillaume CANET, un long-métrage qui marie le film-catastrophe et l'horreur sans avoir froid aux yeux. On peut s'étonner des scènes aussi tranchantes sur un sujet de catastrophe écologique. Si la menace dépeinte est clairement exagérée, le mince vernis de vraisemblance dont se pare le scénario ne résistant pas à l'examen, cela n'est pas gênant, car le but de la métaphore est très clair. En même temps, il s'agit d'une œuvre autour d'une famille dysfonctionnelle, plombée par un père obsédé par ses actes de militance sociale et de plus incapable de trouver satisfaction en son sein, plongeant sa fille dans une dérive psychologique. Il ne pense même qu'à briser un peu plus cette cellule familiale en s'embarquant dans une quête folle d'une femme étrangère (qui ne semble même pas vraiment vouloir de lui), alors que la catastrophe bat son plein autour d'eux. La métaphore de l'auto-destruction à grande échelle de l'humanité se double donc de celle de ce personnage, qui incarne les troubles d'une société qui n'est bonne qu'à se détruire et à détruire son environnement et sa propre civilisation. Il est logique qu'alors même que les deux personnages principaux ont enfin rejoint un abri, après que la quête folle du père se soit arrêtée de force, l'histoire se termine sans happy end.
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aureliagreen a écrit :
jeu. 5 oct. 2023 22:08
J'ai vu il y a peu au cinéma La maison du mal de Samuel BODIN (Cobweb), un film dont on disait pas mal de bien, mais qui m'a un peu déconcerté. L'ambiance de hantise, autour d'un lieu présenté progressivement comme maudit, est bonne, la tension est palpable, sa montée gérée de façon angoissante, et débouche sur une vraie surprise quant à la nature de la menace ; et du côté des acteurs, Woody Norman s'en sort plutôt bien dans un rôle difficile d'enfant doublement brimé, vulnérable et instable en raison de cette position malaisée s'il en est ; Lizzy Caplan faisant un de ces personnages tourmentés dans lesquels elle est à l'aise, toujours sur sur la corde raide, Antony Starr incarnant lui un psychorigide, qui peut paraître décalé, mais dont le comportement sert simplement à indiquer qu'il y a vraiment quelque chose qui cloche avec ces deux parents. Mais le point de départ du récit pêche par son invraisemblance. En effet, comment cette sœur mutante, malformée et mortelle, a-t'elle pu survivre enfermée dans ces murs depuis tant d'années ? Et comment les parents pouvaient-ils penser que jamais leur fils n'entrerait en contact avec elle, sachant qu'elle vivait dans les cloisons attenantes à sa chambre? En bref, j'ai plutôt l'impression que Bodin s'est livré à un exercice de style, sans se soucier de cohérence. Ce qui nuit à son film, en dépit de ses qualités intrinsèques.
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Il manque effectivement une certaine rigueur dans l'écriture de ce film entre un postulat qui peine à être crédible et des personnages assez caricaturaux.
Pour autant grâce à sa réalisation assez classieuse (jolis plans, bonne photo et une ambiance pesante), ce Cobweb / La Maison du Mal (encore une trad foireuse qui ne rend pas justice au contenu du film), le film a quand même un certain effet sur moi dans l'ensemble... Jusqu'à malheureusement les toutes dernières secondes avant le générique que je trouve assez ridicules. Une scène qui jure complètement avec tout le reste, autant sur le rythme de montage que dans l'esprit.

En fait, ces derniers instants me laissent penser que pas mal de matière a été coupé au montage, dont certains plans réutilisés un peu à l'arrache sur ce final.

:star: :star: :star: :passtar: :passtar: (j'hésite avec 5/10)
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La Nonne 2

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Malgré son succès commercial, le premier film était globalement mauvais. De l'horreur très mainstream à destination d'ados qui n'ont rien vu d'autre que les films de James Wan.
Avec tout au plus la scène du tableau qui marquait un peu les esprits.

Pour ce second volet, James Wan a rappelé son pote réalisateur du troisième film Conjuring.... Etrange vu que ce dernier n'était pas tellement au niveau.
Et ça ne loupe pas : cette suite de l'histoire de Valak est encore moins réussie que l'essai de 2018.

On est vraiment dans l'effet "attraction" plus que film. De la surenchère dans tout, le budget semblant assez large pour se permettre pas mal de folies... Sauf que tout est agencé n'importe comment et en dépit du bon sens. A commencer par le comportement de Valak et tout ce qui l'entoure.
Pendant les deux tiers du film, l'occasion lui est donné, vu ses pouvoirs immenses présentées, de tuer 1000x fois tout le monde. Sauf qu'en fait Valak préfère jouer à cache-cache et aux jump scares inoffensifs la plupart du temps, en prenant soin de laisser le temps aux gentils protagonistes de filer (hormis 2-3 victimes qui ne servent à rien pour le scénario). Quitte à le faire en s'éloignant de son but par moment, sans aucune raison logique.

Bref, visuellement il y a deux-trois choses pas moches, notamment la scène du screen ci-dessus, mais déjà éventée dans les trailers et finalement simple variation du tableau du premier film. Au-delà de ça, c'est juste mauvais. Et ne contient aucun personnage vraiment attachant.

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aureliagreen
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Je viens de voir Le règne animal, ce film fantastique dont on parlait tant ces derniers mois. J'ai été laissé sur une impression aussi bizarre que le récit, qui semble partir dans de nombreuses directions tout en cumulant les références. Et est clairement lourd de sens, même si celui-ci n'est pas facile à appréhender au premier abord.

S'il s'agit d'une métaphore des minorités diverses, ou de la démence sénile, elle est sans doute trop forte. Même si la référence à la situation en Norvège, où on traiterait les choses de façon plus ouverte (et autant vouée à l'échec, sans doute) vient un peu se moquer de la façon dont ce pays a pris l'habitude de traiter les minorités. Mais le traitement du fils qui se comporte dès le début de façon un peu neuneu, bien avant que on ne découvre qu'il est à son tour atteint, en adolescent abruti par les écrans en quelque sorte, fonctionne bien de ce point de vue. Mieux vaut y voir une vengeance de la nature envers l'humanité, à l'image de nombreux autres films de contaminés. Une humanité condamnée à dévoluer, en quelque sorte, vers l'état qu'elle déteste le plus. On peut y voir par là aussi une référence aux comics Marvel, surtout à la période qui précédait House of M, pleine de mutants monstrueux aux traits souvent lycanthropiques.
Le réalisateur a lui-même fait référence à L'île du Docteur Moreau, et notamment l'adaptation d'Alan Taylor de 1978, notamment par le biais de la nécessité d'assurer une coexistence entre des formes différentes (et certainement, certains des humanimaux de la scène de fuite dans la forêt d'Émile vers la fin semblent clairement s'y référer). Mais cette scène de la forêt semble justement exclure toute possibilité de coexistence, les humanimaux ne pouvant rejoindre leur hasardeux "éden" qu'en s'écartant de l'humanité, sinon ils sont condamnés à finir entre sujets domestiqués, de laboratoire ou enfermés en centres (zoologiques). Sont-ils condamnés tous à finir complètement animaux ? Le sort de la mère d'Émile le suggère.
Il reste que l'histoire tourne toute entière autour de personnages socialement handicapés, et notamment un père libertin en déni complet de la situation et son fils déjà mentionné, adolescent boutonneux qui ressemble tellement à un drogué qu'il n'est pas important qu'il le soit vraiment ou pas. La tentative timide de liaison de François Marindaze avec une gendarme (deux caractères manifestement non assortis) est elle aussi un échec de plus, tout comme celle d'Émile de s'intégrer au sein de son lycée (empli de personnages dysfonctionnels et/ou dépassés par la situation, tant bien qu'ils s'efforcent d'y faire face). Il semble bien que le propos du film soit de conter une série d'échecs, celui de cette famille dysfonctionnelle n'en étant qu'un de plus au sein d'une société décomposée, qui tente de sauver une apparence de normalité en se voilant les yeux face à une situation qui la menace toute entière.
S'il peut paraître au premier abord inabouti, à force de trop vouloir embrasser, le propos de Thomas Caillet et de Pauline Munier est cependant cohérent.
14/20
Modifié en dernier par aureliagreen le mar. 23 janv. 2024 22:35, modifié 2 fois.
aureliagreen
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Je viens de regarder sur Canal + le tout récent Beshenstvo (titre "français" flemmard de The rage) de Dimitry Dyashenko, film d'horreur russe sorti directement à la télévision chez nous.
Il déroule en parallèle deux trames, la principale, qui tombe en sommeil un certain moment après avoir fourni l'ouverture. Et celle qui voit un père désespéré, mais semble-t'il peu recommandable, car il est recherché par la police (pour un motif qui ne sera jamais précisé), essayer de sevrer son fils drogué à l'héroïne en l'isolant dans une demeure de campagne. Entraînant par là collision avec son frère, puis au moment où les deux récits se croisent dramatiquement, avec un policier et un garde-chasse local. Débouchant sur un huis-clos dans une cabane en pleine forêt au milieu des montagnes (dans l'Oural ?), face à des loups puis un ours, tous infectés et déchaînés. Combinant home invasion et film de survie avec le thriller familial, campant le cadre d'une société russe rurale dans sa crudité, avec ses personnages très bruts de décoffrage, autant dire que c'est une œuvre très efficace, aussi bien du point de vue de la réalisation, de l'interprétation, de l'usage du cadre sauvage que des effets spéciaux. Les interactions entre les protagonistes et les carnassiers enragés sont très efficaces, notamment avec l'ours. Le film n'hésite pas à verser dans la violence crue et gore, aussi bien que dans une violence psychologique sans concessions du côté de la relation entre le père et son fils, c'est un long-métrage pour un public très averti.
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Gekko
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Si c'est réussi, je vais probablement y jeter un oeil alors, car l'affiche m'avait déjà intrigué:

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Saw X

Je comprends la volonté, pour redonner envie aux spectateurs, de remettre Tobin Bell en Jigsaw sur le devant de la scène. Mais en faire le quasi (anti)héros était-il vraiment nécessaire ?
Vraiment la fausse bonne idée par essence je trouve. On se retrouve avec un film où on n'a d'empathie ni pour les pseudo-gentils qui restent des psychopathes avant tout, ni pour les méchants encore plus méchants que le méchant historique.

Et donc on les regarde s'entretuer à coup de pièges tous moins inventifs les uns que les autres (on a clairement fait le tour de la question) et on s'en fout royalement en fait.
Sans compter que le film se place tôt dans la timeline Saw, mais avec des acteurs vieillissants, donc ça ne colle pas des masses.

Le pire dans tout ça, c'est que ce n'est même pas aussi nanardesque que Spirale, du coup je ne me marrais pas spécialement. :(
J'imagine que le retour à une formule plus classique fera plaisir à quelques fans malgré tout. Mais que c'est fade... (et mal joué).

:star: :passtar: :passtar: :passtar: :passtar:

Deadware

Mélange de found footage et de concept à la "Host", "Unfriended", "Missing", Deadware nous place sur l'écran d'un PC de la fin des années 90, au sein duquel on voit le chat vidéo entre deux amis qui se sont perdus de vie, se racontent un peu leur vie et de fil en aiguille vont se retrouver à jouer en ligne à un petit jeu d'horreur à énigmes.

Le concept est plutôt marrant au départ et même presque original en fait. Le problème, c'est que le résultat est bien cheap. En soi le film n'a pas spécialement besoin de budget, mais l'exécution est souvent peu crédible. Même la retranscription des mouvements de la souris à l'écran on n'y croit pas trop tant elle est peu naturelle et ça casse l'immersion.
Puis c'est globalement sans surprise dans le déroulé, ce qui ne compense rien.

Ca reste une petite prod sans prétention, donc je suis plus indulgent.

:star: :star: :passtar: :passtar: :passtar:
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ConFucKamus
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Deux petits podcast de Mr Bobine sur le thème de l'horreur

Le premier consacré aux traumas enfantins liés au cinéma en compagnie de :
Julien Pavageau et Yoan Orszulik du collectif Le ciné-club de Mr Bobine
Mylène Da Sylva, co-fondatrice de la S’Horrorité
Matthieu Broussolle, qui anime la chaîne Le coin du Bis
Marie Casabonne, présidente de l'association Panic! Cinéma et animatrice de la rubrique Monster Squad (au sein de Capture Mag)
Benjamin Patinaud, aka bolchegeek




Et le deuxième autour des grosses frayeurs des adultes
Toujours en compagnie de Julien Pavageau et Yoan Orszulik mais aussi :
Judith Beauvallet, fondatrice de la chaine DemoisellesdHorreur et rédactrice au sein d'Écran Large
Lumi, fondatrice de la chaîne YouTube @VIDEODROMESC
Victor Norek alias Le cinématographeur

"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
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Gekko a écrit :
sam. 28 oct. 2023 03:41
Si c'est réussi, je vais probablement y jeter un oeil alors, car l'affiche m'avait déjà intrigué:

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J'ai trouvé ce film passable à assez moyen, c'est trivial et de façade dans son exposition, le froid n'est que peu exploité et ressenti, les attaques animales sont disparates et presque annexes, la rage est juste "montrée", les FX sont parfois gênants.
D'autant que nous ne sommes pas si proche du cadre d'un film de survie dans une cabane.
On avait au moins, dans Territoire des loups, un vrai cadre et un vrai univers animal, carnassier.
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Pale a écrit :
lun. 31 juil. 2023 19:39
Mais tu vas quand même regarder Pearl ?
Voilà, j'ai vu Pearl :D

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Et je n'ai pas trouvé ça mieux. :cry:
On s'intéresse au contexte pour coller à X mais c'est à mon sens montré trop simplement, la restitution d'époque est largement moins développée et n'a que peu d'intérêt au delà du contexte familial (bien sûr, on comprend la difficulté de la période...) et on se retrouve juste avec ce personnage aux réactions extrêmes, empli de rêves et de frustrations colériques.
Comme dans X, il y a quelques moments malaisants mais les séquences horrifiques sont médiocres et les gores sans attraits, pour le genre.
Je vais peut-être paraître dur mais Mia Goth semble porter la niaiserie très naturellement. Quelque soit son rôle (difficile à juger de manière positive...).
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Un autre film avec des excités de la boucherie :

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Désinhibition des sens par un virus, rendant le malade non coupable de ses actes, pour une course effrénée contre le pouvoir et les dérives en entreprise. Sorte de film jeu vidéo, dans lequel il faut passer les niveaux, bien barré, un peu trash.
Fun au début, un peu relou et répétitif sur la durée…
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J'ai vu le récent (2022) Men d'Alex Garland, un film d'horreur inhabituel par son thème en cette époque. À l'instar de films comme The lighthouse et Terre maudite, il joue sur l'incertitude quant à la réalité des événements vécus par le personnage principal Harper (Jessie Buckley), de façon croissante car au départ il est certain qu'elle est confrontée à des incidents bizarres, lorsqu'elle rencontre le clochard nu et inquiétant dans les bois ; mais ensuite, après une montée d'angoisse vraiment prégnante lorsqu'elle se retrouve seule et vulnérable dans sa maison de campagne où elle espérait retrouver le calme (très bonne réalisation de Garland, utilisant certains procédés déjà vus mais souvent oubliés ces dernières années), elle subit un vrai déchaînement d'apparitions et agressions (ou d'hallucinations), qui nous amène à douter de la vraie nature de ce qui se passe vraiment.
D'autant que le récit tourne autour de la tentative de la victime de surmonter un traumatisme violent, celui de la perte de son mari suite à son suicide, suicide dont elle a des raisons de se sentir en partie responsable. Et qu'elle est donc fragile psychologiquement. On ne peut guère trancher si elle est victime d'une crise de panique, déclenchée par son état émotionnel, rendu encore plus aigu par la rencontre incongrue avec ce vagabond un peu dérangé, ou si cet état fragile a attiré des forces surnaturelles profitant de sa vulnérabilité. Cependant, la spécificité de ce film n'est pas là : elle est qu'en cette période post-MeToo, il met en scène une femme qui sort d'une relation difficile avec son mari décédé, de qui elle a subi une fois seulement de la violence physique, mais auquel elle avait infligé une situation relevant d'une forme de harcèlement psychologique. Son désarroi venant apparemment seulement de ce qu'elle n'arrivait pas à faire face aux problèmes psychologiques de son époux. Toute l'épreuve, vraiment effrayante, qu'elle subit dans cette maison retirée, s'apparentant à un processus de guérison de ce sentiment de culpabilité.

Ce film, donc, est réellement terrifiant. Après, en raison tant de sa construction que de son thème et de son approche, en contrepied du mouvement MeToo, qui lui donnent un caractère très tranché voire provocateur, beaucoup le verront comme à prendre ou à laisser.
15/20
aureliagreen
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Into the Deep de Kate Cox est un de ces films qui mettent aux prises différents protagonistes sur un petit bateau, dans la lignée d'un Calme blanc. À ce ci près qu'il se déroule dans une ambiance post-MeToo, et on aura bien sûr droit comme méchant de l'histoire à un beau garçon qui emmène des jeunes femmes sur son voilier afin de les droguer afin de les prendre en photos nues sans les prévenir voire de les violer. L'histoire pourrait se tenir, en dépit de son manque d'originalité, mais il y a diverses invraisemblances (Jess ne s'étonne pas de ce que Lexie ne demande pas à être ramenée sur la côte, et est-il vraiment crédible qu'un changement de teinte et de coiffure suffise pour que Ben ne reconnaisse pas Lexi ?). Surtout, à l'image de Cecilia Kass dans le récent Invisible Man, le film montre une vengeance brutale d'une victime à la "œil pour œil", sans vraiment s'en distancier. La fin aurait pu corriger cette impression en la faisant mourir et en laissant Jess comme seule survivante,, mais elle cède à une facilité vraiment trop invraisemblable. Un film d'un goût douteux au final.
aureliagreen
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Nocebo de Lorcan FINNEGAN est un film surprenant à bien des égards. Pas tellement par son sujet, une vengeance de sorcière, mais par les relations plus subtiles qu'à l'habitude entre les protagonistes. L'identité et le rôle de chacune sont dévoilés progressivement, ainsi que les enjeux, tout se mettant en place vers la fin après que le le film ait disséminé des indices sur toute sa longueur. Le scénario use aussi assez bien du folklore philippin, associé depuis la vogue des guérisseurs de ce même pays à une image assez négative de charlatanisme, qui peut jouer sur la perception qu'a le spectateur de la qualité réelle de la guérisseuse Diana. Des relations subtiles, je disais plus haut, au point qu'on doute des intentions réelles de cette dernière, qui semble plutôt amicale au départ, et cherchait peut-être vraiment une solution différente au conflit qui l'opposait à son employeuse victime. Tout comme cette dernière est en touches subtiles elle aussi, créatrice de mode workaholic et ambitieuse qui se retrouve face à une crise de conscience qui semble l'avoir rendue vulnérable aux sorts de Diana. Inhabituel aussi est le cadre général du récit, mettant le milieu branché et raffiné des grandes marques occidentales de vêtement face à la réalité sèche des conditions dans lesquelles ses produits sont fabriqués. L'histoire est adroitement mise en place, distillant ses doses d'inquiétude, la révélation progressive des enjeux les exacerbant jusqu'au climax, la conclusion (les pouvoirs de Diana passant à la propre fille de son ennemie/victime) prenant encore une fois à contrepied. La prestation d'Eva Green, comme à son habitude, sert très bien ce récit, mais celles de Chai Foncier et de Billie Gadsdon ne lui cèdent pas grand-chose et aident à donner toute la force nécessaire à ce face-face.
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Avec Cocaine Bear d'Elizabeth BANKS, cela fait deux fois en trois semaines que je regarde un film avec un ours rendu fou. Mais à la différence de Beshentsvo, ce film joue ouvertement la carte de la comédie dramatique. Le comportement de l'ours alterne ainsi entre horreur brute, très premier degré, et comique de situation, et ses performances sont complètement irréalistes, tenant franchement du dessin animé de Tex Avery. Les relations entre les personnages humains relèvent aussi d'un mélange de gravité et de légèreté, jouant sur le contraste entre une situation mettant en scène des criminels et policiers qui doivent résoudre un problème délicat et une mère de famille à la recherche d'enfants disparus, et leur caractère de bras cassés en général à côté de la plaque. Générant là encore comiques de situation à foison. La satire d'horreur est un genre très difficile, et Elizabeth Banks se sort plutôt bien de l'exercice, en surfant sur les invraisemblances amenées là à dessein. On appréciera Keri Russell pour sa prestation à contre-emploi, Alden Ehrenreich dans la lignée de celle de Ave, César !, et une pensée pour Ray Liotta dans un de ses derniers rôles, en trafiquant cave.
aureliagreen
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Samhain (You are not my mother) de Kate DOLAN est un de ces films fantastiques irlandais dans la lignée de The hole in the ground et The hallow, qui reprennent de vieux thèmes de la mythologie féérique (au premier plan desquels encore et toujours le changelin) placés dans un contexte moderne réaliste et terre-à-terre. Les acteurs, tous locaux sont très sobres et sans fioriture, à l'image du récit, qui s'agrémente de diverses paraboles sociales, et décide de s'inscrire habilement dans les contexte des célébrations annuelles de Halloween (à l'origine Samhain), et de la découverte par les protagonistes de ses anciennes racines dans le cadre d'activités para-scolaires. Parmi les diverses métaphores, on pourra en discerner d'assez manifestes sur la possession comme symbole de la dépression, ou comme parallèle avec la déviance de certaines adolescentes, encore plus effrayantes que le simulacre qui pourchasse la principale protagoniste. Commençant comme un drame familial, puis évoluant vers le film d'angoisse, ce long-métrage finit comme un vrai film d'horreur, finissant d'une façon un peu inattendue sur une note d'optimisme.
aureliagreen
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ven. 27 janv. 2023 12:03
Sans surprise, M3GAN n'est qu'une plus que médiocre variation autour de l'idée popularisée avec Chucky et du premier film Child's Play

Il en reprend la majeure partie de la trame, avec la poupée qui devient la meilleure amie de l'enfant puis une menace progressive envers ceux qui l'entoure, d'abord en guise de "protection" puis de mal plus global.
Le tout en jouant la carte de la modernisation. La poupée se mue robot prototype androïde, la magie noire est remplacée par une IA qui chante du David Guetta (véridique) et fait sa danse TikTok déjà vue dans le trailer sans raison contextuelle logique (d'ailleurs vous avez vu 90% de ce qu'il y a à voir sur 1h40 dans le trailer).

Il en ressort un film peu crédible
.....
Bref, circulez il n'y a rien à voir. Même ado j'aurais trouvé ça naze.

Edit : en fait je n'y pense qu'après coup, mais c'est encore plus calqué sur l'idée du remake de Child's Play qui donnait déjà la part belle au principe d'IA.
Et en fait, même si c'était pas fou, je crois que c'était mieux.
Je te trouve bien sévère à son sujet, car même si le principe de base est très proche de Chucky (la version récente), ce film ne fait pas que recycler de vieilles histoires avec un habillage robotique, il met au centre de son discours le sujet même du robot domestique intelligent, et surtout de ses relations avec les concepteurs et avec sa "famille". L'idée de la tante qui perfectionne sa machine dans son laboratoire plus ou moins en cachette est une ellipse narrative, mais elle aide à mettre en évidence que seuls ceux qui n'assument pas leurs tâches familiales et préfèrent faire passer leurs ambitions et leur obsession de l'innovation en premier sont intéressées à développer de telles "entités", qui les déchargent de leurs devoirs. S'agissant-là de son principal sujet, et même si la charge contre l'intelligence artificielle "évolutive" est classique dans ses procédés scénaristiques (tout le monde sait bien à l'avance que la présence d'une I.A. serviable en développement signifie qu'il faut s'attendre à la voir dérailler), MЗGAN atteint assez bien son but, ces procédés étant bien maniés par Gérard Johnstone en dépit de leur prévisibilité. Le scénario n'est certes pas très horrifique, jouant plutôt sur l'angoisse, mais la prévisibilité même du danger posé par Mɜgan rend l'histoire assez angoissante, et même déjà vues, les questions posées sont bonnes.
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Pale a écrit :
lun. 31 juil. 2023 19:39
bewyder a écrit :
ven. 28 juil. 2023 17:43
Next a écrit :
lun. 10 juil. 2023 22:46
#No_Filter (2022)
J'ai pris soin de l'éviter, celui-là :lol:

Convaincu par les critiques, j'aurais finalement pu me passer de "X" également :(

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Le côté rétro, visuel et musical, est vraiment sympa, la réal et le cast sont bons...
Ca a son petit lot de gore, forcément, et on a bien une ou deux scènes qui "dérangent"...
...mais le scénar est bidon, les situations sont nazes, rien ne met vraiment mal à l'aise, rien n'amène angoisse ou effroi, on n'est jamais surpris, ça n'a aucun effet.
Bref, c'est nul.
Mais tu vas quand même regarder Pearl ?

Perso je trouve que cet hommage au ciné d'antan (sans compter que ça aborde plein de thèmes plus contemporains comme l'envie d'accéder à la célébrité) est très bon et peut-être que tu le réévalueras après avoir vu Pearl justement :D

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Enfin rattrapé Pearl ce matin.
Je suis assez partagé. Le film est plutôt bon, Mia Goth en premier lieu (ce dernier plan interminable j'adore :lol: et le fameux monologue aussi excellent quelques instants plus tôt) et la retranscription du glauque vaut le détour.

J'aime la dissonance volontaire entre les deux films, aussi différents que liés, et ça me rend d'autant plus curieux de voir ce que proposera le troisième opus.

En même temps, j'ai trouvé ça un peu trop convenu, sans la moindre surprise de bout en bout. Et presque pas suffisamment violent ni subversif ou trash pour coller à la folie latente de son héroïne. Il manque quelque chose pour passer du bon moment au très bon film.
Je vois bien la volonté de montrer cet univers coloré, chatoyant se déliter petit à petit (comme un certain plat en fil rouge), mais justement j'ai la sensation qu'il ne va pas suffisamment loin dans l'idée.

:star: :star: :star: :passtar: :passtar:
bewyder
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Ce weekend, j'ai regardé deux films au concept de base qui aurait pu tirer vers le suspense tendu horrifique/angoissant :

Midnight Silence
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ou une sourde poursuivie par un tueur.

et

See for me
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ou une aveugle et une aide visuelle par appli, face à des cambrioleurs.


J'y ai cru mais non... Nada, n'y cherchez pas le genre, c'est bien trop consensuel...
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J'ai vu il y a quelques semaines Une virée mortelle (Wrecker) de Micheal BAFARO, un remake de Duel de Spielberg qui n'a pas sa maîtrise légendaire, mais qui en dépit d'une trame très proche du premier, et donc sans vraie surprise, est regardable. Il faut accepter les prémices, consistant en mettre l'intrigue au goût du jour en remplaçant le personnage du conducteur joué par Dennis Weaver par un couple de deux femmes, très proches amies, donnant à cette histoire de tueur en série motorisée une tonalité de harcèlement et obsession sexuelle, un tueur en série classique donc, là où le script du premier sous-entendait que le meurtrier sur roues était, de façon lui atypique, indifférent au sexe de ses victimes (mais sans qu'il y ait aucune scène gore ou de nudité de plus que dans l'original).

Si la scène du restoroute suit d'assez près celle de son modèle (en l'adaptant simplement à la nature différente des personnages), elle passe moins bien car les mentalités ne sont plus les mêmes 40 ans plus tard (les poursuivies iraient de nos jours vraisemblablement directement avertir la patronne du restaurant). Ensuite, il n'y a pas contrairement à ce qu'on a pu en dire de vraies incohérences dans la conduite des victimes ; il est difficile de semer un véhicule même lent dans une route sinueuse, même avec une voiture très rapide, la conductrice n'est de plus clairement pas une foudre de guerre, et dès que la route devient facile le camion est tout de suite distancé, il faut un moment pour que les harcelées comprennent l'acharnement de leur poursuivant et qu'il profitera de tout relâchement pour les coller à nouveau (toutes choses d'ailleurs déjà présentes dans le modèle). Après, comme déjà dit, il est certain qu'il n'y a plus les surprises de 1973, les tours utilisés par le scénario sont déjà sinon dans tous du moins dans la plupart des esprits. Il parvient néanmoins à se démarquer en jouant sur les différences de départ, surtout le fait que le poursuivi est remplacé par deux poursuivies, résultant sur un twist (et tranchant sur l'issue la plus fréquente des films d'horreurs, en faisant mourir une des deux femmes, là où habituellement ne meurent plus que des hommes).
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Thanksgiving (Eli Roth :gore: )

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Le nouveau slasher du fan de gore Eli Roth est basé sur sa propre fausse bande annonce de 2007 dans Grindhouse et reprend d'ailleurs quasi trait pour trait certaines des scènes alors entrevues.

J'ai passé un plutôt bon moment devant ce Thanksgiving malgré certains défauts un peu agaçants. A commencer par un montage qui ne rend pas justice à l'ensemble, écourtant un peu trop certaines mises à mort dans la première moitié du récit, laissant peu de temps aux personnages de se rendre attachants et ne s'épargnant pas quelques faux raccords un peu trop visibles.

Pour autant, ça commence vraiment fort avec cette scène d'introduction horriblement drôle et délirante se déroulant durant l'ouverture du Black Friday. Pour le coup, elle est méchamment grossière, réussie et augurait du meilleur pour le reste du film.

Dommage que la suite rentre beaucoup plus dans le cadre d'un slasher classique de la fin des années 90 dans sa forme : le groupe de teenagers aux caractères et réactions débiles, les exécutions d'abord un peu éloignées du groupe puis qui se rapprochent doucement de l'héroïne et le classique jeu de whodunnit (que Eli Roth spoile lui-même dès le premier plan techniquement si l'on réfléchit bien via le petit hommage à l'intro de Halloween).

On manque d'attrait pour les différents protagonistes, comparé à Scream pour rester sur le mètre étalon le plus récent et certains disparaissent d'ailleurs un peu trop vite au gré des besoins. Si bien qu'on les oublie plus qu'autre chose.

Le véritable élément différenciant dans tout ça, c'est Eli Roth. Puisqu'il insuffle dans à Thanksgiving son amour pour le gore et le trash (mais outrancier donc en fait plutôt drôle). De fait certaines mises à morts sont tout de même savoureuses, même si malheureusement je me souvenais de certaines teasées en 2007, ce qui casse un peu la surprise (je pense ici notamment à la scène du trampoline).

Je dois dire que ça rend l'ensemble plutôt savoureux finalement, même si comme souvent dans le genre, le soufflé retombe dès lors que l'identité du tueur est confirmée.

Le concept est posé, hyper référencé mais qui trouve un peu sa propre voie, le film a été rentable sur son exploitation (sans faire vraiment de bruit non plus) et il y a largement de quoi aller encore plus loin dans une éventuelle suite. Je dis banco si ça arrive (avec un réalisateur adapté).

:star: :star: :star: :passtar: :passtar: (une demi étoile juste pour la scène d'intro sinon c'était la moyenne)
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Le récent (2022) long-métrage australien Carnifex de Sean Lahiff est un film d'angoisse qui mêle un thème classique de survival en pleine forêt face à une créature féroce, à une déclinaison cryptozoologique et dans une optique écologiste. Le cadre, situé dans l'outback australien suite à d'énormes feux de forêt, met en scène des défenseurs de la nature au service des autorités locales de l'environnement préoccupés par la survie d'espèces menacées, et se retrouvent face à une menace paradoxale, qui ne se révèle que très progressivement, en la forme d'une espèce considérée comme disparue depuis 50 000 ans, et certainement originale, un Thylacoleo. Ce marsupial carnivore, en dépit de son nom, ressemblait beaucoup plus à un croisement entre un ours et un grand lémurien ou un mégathère fossile d'Amérique du Sud qu'à un lion. Menace paradoxale parce que les employés écologistes se préoccupent des espèces menacées, et celle-ci, du fait même qu'elle soit restée cachée si longtemps, en fait certainement partie, alors qu'elle essaye de les pourchasser. Cependant, si certaines scènes sont vraiment réussies, notamment celle où la conservationniste Bailey est recouverte par la patte du marsupial fossile tout juste redécouvert, ainsi que la révélation finale de la créature, plutôt réussie, ce film a un scénario vraiment trop mince, avec peu de péripéties, et de là un rythme lent, qui ne parvient vraiment à s'animer que tardivement. De plus, comme Black Water : Abyss, il tombe dans le travers de ne faire mourir que des hommes et épargne les deux femmes du script.
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Vu hier, Wedding Nightmare, 2019, revenu dessus car j'avais bien aimé la mine décalée de Samara Weaving dans Mayhem notamment.

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★★½
Intrigant et distrayant par sa mise en situation, il tombe malheureusement dans la lassitude et l'idiotie convenue, jusqu'au final qui ne me plait pas vraiment, avec quelques exubérances pas forcément marquantes.
Pour un survival avec une femme contre ses pourchasseurs, à titre perso, j'avais bien plus accroché de bout en bout You're next.
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Outre Vermines ★★½ pour lequel je suis un peu à contre courant, on dirait ^^, vu :

Blood
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★★★
Revisite d'un grand mythe du fantastique et du cinéma, assez différente dans son idée, peut-être un peu convenu dans son traitement. Cela dit, l'ambiance et les acteurs sont convaincants.
Les effets sur les yeux auraient mérité d'être un peu plus subtils.
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J'ai regardé avant-hier Initiation de John BERARDO (2020), qui m'est tout de suite apparu comme un film de la lignée MeToo. Il est bien interprété, pas trop mal réalisé, même si les effets sont déjà vus, avec plein de références (Scream évidemment et tout le toutim), mais se démarque de ses prédécesseurs par les motivations du tueur, qui renvoient donc à ce contexte féministe et anti-harcèlement sexuel. Mais le scénario pêche entre autres par là, notamment en prenant le parti de ne pas faire mourir de femmes tout en présentant en nombre des morts d'hommes atroces ; en commun avec certains autres films d'horreur récents, on est en droit de se demander si on n'a pas affaire là à une nouvelle forme de sexisme bien comme il faut. Je disais entre autres, parce qu'il présente aussi d'autres faiblesses. Notamment, certaines scènes sont incohérentes, à moins d'imaginer qu'il y ait plusieurs tueurs. Peut-être faut-il y voir l'explication de la fin volontairement confuse, sans qu'on sache trop s'il faut simplement y voir une illustration de la façon dont tant les victimes que les médias appréhendent la situation, ou si elle essaie de suggérer que l'intrigue impliquait plusieurs intervenants et qu'on n'a pas toutes les réponses. Il serait bien de penser que la deuxième solution soit la bonne, mais hélas il se peut aussi que le scénario ait été mal écrit.

Je suis donc resté très circonspect, tant au sujet de l'intrigue que de la signification à apporter au film (qui se veut clairement à message).
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Avec Les crimes du futur, David Cronenberg surprend quelque peu en ce qu'il fait justement un film typique de ce qu'on connaît de lui, alors que depuis de nombreuses années il avait délaissé la science-fiction viscérale au profit de divers essais dans le domaine du drame psychologique (A dangerous method, Cosmopolis, Maps to the stars etc...). Retour aux sources donc, avec ce film qui explore les obsessions de l'auteur pour les transformations du corps humain, contrôlées ou non, et la répulsion qu'elles peuvent entraîner. L'intrigue reprend donc les thèmes transhumanistes et les peurs associées devant les manipulations démentes menées par divers apprentis sorciers, si courantes dans ses premiers films. Avec toujours cette esthétique dérangeante, ne pouvant s'empêcher de donner au "cocon" de transformation organique des appendices mécaniques en forme d'os. Autant le dire, le spectateur ressentira le profond malaise qui déchire la mère du mutant, aussi bien que révulsion devant les travaux "artistiques" avant-gardistes du personnage de Saul Tanser (Viggo Mortensen). De même qu'il sentira une grande réserve devant l'enthousiasme du public branché qui assiste en direct aux expériences de ce dernier, une métaphore évidente de l'obsession quelque peu malsaine qu'une certaine jeunesse wokiste peut ressentir pour toutes les identités "alternatives", faisant ressentir que son attirance pour un certain vide identitaire cache en fait mal le vide qui est en elle.
Cette fable au ton tragique et inquiet sur les obsessions transhumaniste et post-humaniste de notre époque, filmée avec l'habituelle approche intellectuelle de son réalisateur (et jouant ainsi sur une mise en abîme ironique entre ce qu'elle entend dénoncer et son propre ton, habituelle comme d'habitude chez Cronenberg) est sans doute un peu trop sophistiquée pour elle, et elle aura ainsi du mal à trouver son public. On appréciera cependant le jeu de Viggo Mortensen, et la réunion (sans doute délibérée quand on connaît le sens de la provocation de Cronenberg) de deux des actrices les plus haïes de la nouvelle génération, Kristen Stewart et Léa Seydoux, qui continuent à engranger les rôles sophistiqués à Hollywood au grand dam de leurs détracteurs.
bewyder
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aureliagreen a écrit :
sam. 9 mars 2024 22:43
Avec Les crimes du futur, David Cronenberg surprend quelque peu en ce qu'il fait justement un film typique de ce qu'on connaît de lui, alors que depuis de nombreuses années il avait délaissé la science-fiction viscérale au profit de divers essais dans le domaine du drame psychologique (A dangerous method, Cosmopolis, Maps to the stars etc...). Retour aux sources donc, avec ce film qui explore les obsessions de l'auteur pour les transformations du corps humain, contrôlées ou non, et la répulsion qu'elles peuvent entraîner. L'intrigue reprend donc les thèmes transhumanistes et les peurs associées devant les manipulations démentes menées par divers apprentis sorciers, si courantes dans ses premiers films. Avec toujours cette esthétique dérangeante, ne pouvant s'empêcher de donner au "cocon" de transformation organique des appendices mécaniques en forme d'os. Autant le dire, le spectateur ressentira le profond malaise qui déchire la mère du mutant, aussi bien que révulsion devant les travaux "artistiques" avant-gardistes du personnage de Saul Tanser (Viggo Mortensen). De même qu'il sentira une grande réserve devant l'enthousiasme du public branché qui assiste en direct aux expériences de ce dernier, une métaphore évidente de l'obsession quelque peu malsaine qu'une certaine jeunesse wokiste peut ressentir pour toutes les identités "alternatives", faisant ressentir que son attirance pour un certain vide identitaire cache en fait mal le vide qui est en elle.
Cette fable au ton tragique et inquiet sur les obsessions transhumaniste et post-humaniste de notre époque, filmée avec l'habituelle approche intellectuelle de son réalisateur (et jouant ainsi sur une mise en abîme ironique entre ce qu'elle entend dénoncer et son propre ton, habituelle comme d'habitude chez Cronenberg) est sans doute un peu trop sophistiquée pour elle, et elle aura ainsi du mal à trouver son public. On appréciera cependant le jeu de Viggo Mortensen, et la réunion (sans doute délibérée quand on connaît le sens de la provocation de Cronenberg) de deux des actrices les plus haïes de la nouvelle génération, Kristen Stewart et Léa Seydoux, qui continuent à engranger les rôles sophistiqués à Hollywood au grand dam de leurs détracteurs.
Mais quelle est ton appréciation globale ?





Vu Sisu : de l'or et du sang ★★½

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Un survival trash, à la poursuite de l'or.
Rude visuellement mais bourré de facilités scénaristiques, de trucs abusés et de trucs visibles et évidents lors du visionnage mais pas vus et passés outre par les personnages, dans une bande son, un style et un chapitrage peu adaptés... ou simplement pas assez poussés pour atteindre du Tarantino dans l'approche et l'adhésion (même si on ne doit pas le prendre au premier degré).
Les personnages non anglophones parlant anglais avec accent entre eux est toujours horribles de nos jours.
Se regarde sans plus d'intérêt, le trash seul ne fait pas tout.
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bewyder a écrit :
lun. 11 mars 2024 13:39
aureliagreen a écrit :
sam. 9 mars 2024 22:43
Avec Les crimes du futur, David Cronenberg surprend quelque peu en ce qu'il fait justement un film typique de ce qu'on connaît de lui, alors que depuis de nombreuses années il avait délaissé la science-fiction viscérale au profit de divers essais dans le domaine du drame psychologique (A dangerous method, Cosmopolis, Maps to the stars etc...).
......
Mais quelle est ton appréciation globale ?
Désolé, c'est vrai que je n'ai pas été très clair : pour moi, c'est un essai creusé et au discours fort, qui parvient à bien faire ressentir les intentions de son auteur. Mais il est certainement à ne pas mettre entre toutes les mains, avec son côté un peu élitiste qui peut irriter (en plus des opinions même relayées par ce discours).
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Je viens de regarder La niña de la comunión de Victor GARCIA, un film d'horreur espagnol qui a l'originalité de se placer à la fin des années 80, dans l'atmosphère stricte d'une petite ville des environs de Tarragone. La reconstitution d'ambiance est plutôt réussie, avec la peinture des conflits de valeur qui émaillent le quotidien de cette bourgade de province, ainsi que les difficultés qui déchirent la vie familiale des personnages principaux. L'interprétation est à cet égard excellente, notamment celle des deux actrices principales Carla Campra et Aina Quiñones. Cependant, l'intrigue proprement fantastique, à base de poupée maudite (référence sans doute trop évidente à Annabelle) et de fantôme d'une victime tenant à répandre sa vengeance (voir The woman in black) est peu originale, ainsi que la révélation du sort qu'elle a connu (à la mode). Certaines des pures scènes de terreur à base d'un cauchemar répété sont cependant vraiment réussies, et le film est plutôt plus agréable à regarder que nombre de films d'horreur récents.
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Next a écrit :
dim. 3 sept. 2023 00:29
Le Dernier Voyage de Demeter (2023, André Øvredal)
Sur le papier, il y avait tout pour un film de genre vraiment sympathique : un réalisateur pas mauvais, une histoire rebattue mais toujours efficace, un casting plutôt correct et une figure mythique de la littérature et du cinéma, ici dans une version plutôt bestiale.
Mais il ne suffit pas toujours d'avoir les bons ingrédients pour réussir sa recette, il faut aussi savoir doser.

Il y a quelques belles images, même si le numérique se voit souvent trop. Mais globalement c'est long, chiant parce que trop bavard et jamais stressant ou flippant.
Dans la forme, ça prend la forme d'un survival façon Alien sur un bateau, avec une créature féroce qui élimine les passagers un à un. En gros, chaque nuit un ou deux passager se retrouve sur le pont et va se faire charcuter en somme. Et le jour, les survivants ont des réactions toujours plus débiles face à la situation chaque matin plus inquiétante.

Côté Dracula, André Øvredal fait le choix de nous montrer très vite son monstre face caméra. Mais du coup il n'y a jamais le moindre suspens dans tout ça. Lors des scènes d'exécution, notre bon vampire joue à cache-cache sans raison particulière si ce n'est pondre des jump scares jamais réussis, avant de prendre son repas puis retourne se cacher discrètement on ne sait trop comment.

Restent quelques choix plus ou moins risqués et appréciables (le sort du gosse, c'est pas si souvent qu'on ose à Hollywood ces derniers temps) mais trop peu pour tenir la route au global. Et le pire, c'est que ça aimerait déjà anticiper une éventuelle suite...

Bref, une bonne idée transformée trop engoncée dans son produit hollywoodien bas de gamme.
Assez d'accord avec ce que tu en dis, si ce n'est que la révélation de Dracula se fait plus progressivement que ce que tu suggères. Cependant, pour l'amateur de fantastique qui connaît ses classiques, il ne peut pas vraiment y avoir de surprise. De plus, là où Øvredal tombe vraiment dans ce hollywoodien bas de gamme, c'est quand il reprend certains clichés qui n'ont pas lieu d'être dans ce qui se veut une adaptation d'un aspect certes mineur du roman de Bram Stoker, mais qui se doit néanmoins de lui être fidèle (comme pourrait être suggérée qu'est là l'intention des auteurs par le fait que l'iconographie retenue pour Dracula semble renvoyer à la version de Coppola, une des plus fidèles dans la forme). Ainsi, non, les vampires ne brulent pas au soleil ; et la jeune roumaine ne peut pas être devenue vampire (et comment se met-elle brusquement à parler un anglais très correct plus tôt dans le film ?). Bref, une œuvre quelque peu gâchée par ses facilités pour plaire à un public moderne peu exigeant (et qui se croit en plus souvent plus malin que tout le monde car il saurait tout des mythes fantastiques, alors qu'il en est ignorant jusqu'au bout des ongles).
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Next a écrit :
lun. 18 sept. 2023 09:18
aureliagreen a écrit :
ven. 11 août 2023 22:03
Je viens de voir La main (Talk to me) de Danny et Michael PHILIPPOU, c'est peut-être le film fantastique à voir de l'été. Bien sanglant par moments, angoissant par son suspense autour de séances de spiritisme peu orthodoxes, et par ses allures de gouffre qui aspire progressivement un personnage principal incapable de réaliser ce qui se joue autour d'elle, jouant aussi sur de brèves allées et venues sur des images de style infernal, et porté par une flopée d'acteur(rice)s peu connues mais très efficaces de par leur sobriété, sobriété qui imprègne d'ailleurs l'ensemble du film, loin des "jump scares" qui infestent tout un pan du cinéma d'horreur actuel, un petit joyau d'épouvante tant d'ambiance que graphique. Qui réussit à boucler la boucle scénaristique en faisant de l'héroïne partie même ce ce qu'elle cherchait à explorer avec réticence.
Effectivement une jolie réussite que La Main.

Pour commencer par le principal défaut, c'est le côté un peu balisé de l'histoire. Malgré son gimmick original, le déroulé reste un peu trop classique et prévisible dans son délire de possession / malédiction.

Sauf qu'à côté de tout ça, c'est fait avec un vrai talent de la part de ces deux youtubeurs australiens. Le concept est bon, efficace et parfaitement mis en valeur par une mise en scène intéressante et inventive.

La galerie de personnages n'est pas très attachante mais foncièrement crédible et les relations entre les deux le sont tout autant, ce qui rend l'ensemble d'autant plus efficace. Le tout sous un récit métaphorique de l'addiction (d'où le fait qu'ils soient peu appréciables au global).

On n'est pas franchement dans un film à jump scares, mais pour autant "Talk to Me" (bien meilleur titre que la VF) impose son lot d'images assez chocs, notamment sur une scène de possession vraiment assez violente en milieu de métrage.

Comme tu le dis, le film boucle bien la boucle, mais son concept lui permet la déclinaison quasi infinie. Donc nulle doute qu'avec le succès au rendez-vous, on va avoir à faire avec une tentative de franchise.
Et le fait est que le prequel du film est déjà tourné (en même temps que le premier ? ), suivra le personnage Duckett vu à deux reprises dans le film et a été mis en boite à travers les réseaux sociaux et smartphones façon "Missing".

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Vu La main hier, plutôt d'accord avec tout ce qui est dit, j'ai d'ailleurs été assez surpris des qualités cinématographiques du film ! On est dans le haut du panier pour le genre.
Reste que, effectivement, c'est pas mal balisé et classique dans son récit. La trame, jusqu'à sa tournure finale, rappelle aussi Smile.
J'ai trouvé le truc un peu long à la détente dans sa première partie et un peu moins surprenant dans son dernier tiers.
Taisant grossièrement les origines (ainsi que les liens amicaux/familiaux), la chose est envoyée un peu comme un cheveu sur la soupe, on sent cette volonté dès le départ de nous promettre un prequel à venir (et je n'aime pas trop le ressentir...).
Mais film assez sympa.
"Le plus important est toujours de se faire rire soi-même." bewyder
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