La Zone d'intérêt (Jonathan Glazer, 2024).
Film vu en avant-première hier soir.
Je n'avais lu que la critique de @NaughtyDog, qui avait attisé ma curiosité, mais je ne m'attendais pas à être autant chamboulé.
C'est simple : La Zone d'intérêt se présente d'ores et déjà comme l'un des meilleurs films de 2023-2024, voire des années 2020 tout court.
Fort d'une mise en scène mettant intelligemment à distance l'horreur indescriptible et imprescriptible de la Shoah, le film suit le quotidien idyllique d'une famille allemande vivant à quelques mètres d'un des pires génocides de l'histoire humaine. Soyez cependant rassurés : de nombreuses coupures et ellipses intempestives empêchent de trop entrer en empathie avec ces personnages incarnant la banalité du mal et l'extrême inhumanité des hauts dignitaires nazis, du côté desquels le réalisateur choisit de nous placer.
L'utilisation du hors-champ et le pouvoir de suggestion qui l'accompagne auront rarement été aussi puissants et pertinents qu'ici. L'épilogue, brillamment exécuté, est parfaitement cohérent avec cette intention de réalisation, qui refuse et réfute toute esthétisation et banalisation de l'Holocauste, en plus de contenir une symbolique très forte .
En continuant de questionner la folie et l'apathie qui se sont emparées du peuple allemand durant cette période, La Zone d'intérêt ne laissera personne indifférent.
Bonjour,
Ce film semble en effet avoir été un tour de force dans la représentation d'un sujet aussi délicat et poignant. La façon dont le film équilibre la distanciation avec l'horreur, tout en offrant un regard critique sur la banalité du mal, est remarquable. Ce que vous dites sur l'utilisation du hors-champ et la puissance de la suggestion m'a particulièrement interpellé. Dans notre ère dominée par les médias sociaux, où tout est souvent montré et sur-expliqué, notamment sur des plateformes comme Twitter ici, il est rafraîchissant de voir un réalisateur choisir la retenue et la suggestion pour traiter un sujet aussi grave.
Ce film semble en effet avoir été un tour de force dans la représentation d'un sujet aussi délicat et poignant. La façon dont le film équilibre la distanciation avec l'horreur, tout en offrant un regard critique sur la banalité du mal, est remarquable. Ce que vous dites sur l'utilisation du hors-champ et la puissance de la suggestion m'a particulièrement interpellé. Dans notre ère dominée par les médias sociaux, où tout est souvent montré et sur-expliqué, notamment sur des plateformes comme Twitter ici, il est rafraîchissant de voir un réalisateur choisir la retenue et la suggestion pour traiter un sujet aussi grave.
Modifié en dernier par Franck24 le lun. 4 mars 2024 14:31, modifié 1 fois.
- NaughtyDog
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L'ai vu 2 fois à Cannes et m'en duis tjs pas remis
Un des plus grands films des 10-15 dernieres années
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J'en ressors.
Pas aussi convaincu que vous, mais il est évident que le film va marquer les esprits, indépendamment de l'avis de chacun.
J'avais également un problème sur l'approche très léchée, répétitive sur Under The Skin. Il est aussi à l'œuvre ici.
Je laisse reposer un peu.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Vu aujourd'hui en salles, j'ai adoré. Je me suis pris une belle claque, qui ne partira pas de sitôt.
J'ai été surpris, la salle était bien fournie, de gens de tout âges. En plus le film est en allemand (comme c'est Glazer à la barre, je croyais naïvement qu'il était tourné en anglais, je n'ai pas regardé les trailers). Donc sous-titré, pas le genre de chose appréciée ici.
Pour ma part, étrangement il m'a un peu évoqué mon enfance... J'ai grandi dans une maison de cadre proprette, à deux pas d'une usine pétrochimique. Loin de moi l'idée de mettre la pétrochimie et la Shoah sur le même plan, mais j'ai retrouvé des choses similaires. L'insouciance des enfants à ce qui se passe, les "cadeaux" de l'entreprise, les mauvaises odeurs certains jours, le bruit de fond qui finit par devenir inaudible, les balades au milieu de retenues d'eau souillées par les effluents, la vue sur les cheminées (j'avais vu sur une torchère depuis ma chambre).
Donc j'ai trouvé ce portrait cru particulièrement réaliste.
La plongée dans la famille Höss est saisissante. Avec notamment cette matrone ignoble incarnée par l'excellente Sandra Hüller. Et la psychologie de ces gens, pour qui la vie de déportés ne vaut rien, et qui ne se préoccupent que de choses superficielles. Mais c'est beaucoup plus intelligent qu'une simple critique de l'élite nazie.
C'est une vision clinique de l'intérieur (ou plutôt de l'extérieur ?) sur l'une des machines de mort les plus terrifiantes jamais mis en place par l'Humanité. La photographie naturelle, et ce jardin paradisiaque, tranchent totalement avec ce qui passe de l'autre côté des clôtures. Glazer a laissé de nombreux détails funestes en arrière-plan (ces trains qui déboulent sans arrêt !). Et évidemment, le montage sonore est génial. Laissant deviner des cris, des tirs, de la souffrance... bref l'industrie de la mort. Rien que ce montage sonore vaut le coup d'être découvert en salles.
Avec en prime des idées de mise en scène assez géniales par moment. Dont, mentionnée plus haut,
J'avoue aussi qu'à un moment, j'ai rigolé... seul dans la salle. Je ne sais pas si c'était volontaire, mais il y a une réplique qui pour moi est de l'humour noir ou absurde. Peut-être que le reste du public était trop sonné ? Ou alors c'est l'allemand, je parle un peu la langue, donc j'étais moins fixé sur les sous-titres ?
Bref, un bonne claque qui secoue autant qu'elle fait froid dans le doc. Peut-être le meilleur film que j'ai vu en salles depuis une bonne dizaine d'années.
J'ai été surpris, la salle était bien fournie, de gens de tout âges. En plus le film est en allemand (comme c'est Glazer à la barre, je croyais naïvement qu'il était tourné en anglais, je n'ai pas regardé les trailers). Donc sous-titré, pas le genre de chose appréciée ici.
Je pense que tu as raison. Impossible de rester indifférent à un tel film, mais les appréciations vont beaucoup différer.ConFucKamus a écrit : ↑dim. 4 févr. 2024 20:38Pas aussi convaincu que vous, mais il est évident que le film va marquer les esprits, indépendamment de l'avis de chacun.
Pour ma part, étrangement il m'a un peu évoqué mon enfance... J'ai grandi dans une maison de cadre proprette, à deux pas d'une usine pétrochimique. Loin de moi l'idée de mettre la pétrochimie et la Shoah sur le même plan, mais j'ai retrouvé des choses similaires. L'insouciance des enfants à ce qui se passe, les "cadeaux" de l'entreprise, les mauvaises odeurs certains jours, le bruit de fond qui finit par devenir inaudible, les balades au milieu de retenues d'eau souillées par les effluents, la vue sur les cheminées (j'avais vu sur une torchère depuis ma chambre).
Donc j'ai trouvé ce portrait cru particulièrement réaliste.
La plongée dans la famille Höss est saisissante. Avec notamment cette matrone ignoble incarnée par l'excellente Sandra Hüller. Et la psychologie de ces gens, pour qui la vie de déportés ne vaut rien, et qui ne se préoccupent que de choses superficielles. Mais c'est beaucoup plus intelligent qu'une simple critique de l'élite nazie.
C'est une vision clinique de l'intérieur (ou plutôt de l'extérieur ?) sur l'une des machines de mort les plus terrifiantes jamais mis en place par l'Humanité. La photographie naturelle, et ce jardin paradisiaque, tranchent totalement avec ce qui passe de l'autre côté des clôtures. Glazer a laissé de nombreux détails funestes en arrière-plan (ces trains qui déboulent sans arrêt !). Et évidemment, le montage sonore est génial. Laissant deviner des cris, des tirs, de la souffrance... bref l'industrie de la mort. Rien que ce montage sonore vaut le coup d'être découvert en salles.
Avec en prime des idées de mise en scène assez géniales par moment. Dont, mentionnée plus haut,
J'avoue aussi qu'à un moment, j'ai rigolé... seul dans la salle. Je ne sais pas si c'était volontaire, mais il y a une réplique qui pour moi est de l'humour noir ou absurde. Peut-être que le reste du public était trop sonné ? Ou alors c'est l'allemand, je parle un peu la langue, donc j'étais moins fixé sur les sous-titres ?
Bref, un bonne claque qui secoue autant qu'elle fait froid dans le doc. Peut-être le meilleur film que j'ai vu en salles depuis une bonne dizaine d'années.
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Un film qui ne laisserait personne indifférent. Après, ça passera ou ça cassera chez beaucoup je pense !
Je fais parti de celles et ceux qui ont particulièrement accrochés. Glazer, cinéaste décidemment bien trop rare, frappe un grand coup et, avec toute l'affection que j'ai pour Anatomie d'une chute, c'était Palme d'Or direct pour Zone of Interest !
Comment traiter la Shoah sur grand écran ? Comment montrer l'horreur ? Peut-on le montrer ? Et qu'est-ce qu'on a pas déjà vu sur le sujet finalement ? Pour un évènement inscrit à jamais dans l'inconscient collectif de chacun, le choix du hors champ tenait de l'idée de génie. On aperçoit, on entend, on devine... et on imagine tout le reste. Comme dans bien des films, la force de ce qu'on ne voit pas est bien plus forte, malsaine, dérangeante et effrayante que ce que l'on nous montre. Un sentiment peut-être encore plus fort pour les personnes qui, comme moi (il y a 1 an et demi, donc c'est encore assez frais), on visité Auschwitz.
Voir le camp à travers le regard totalement déshumanisé de la famille Höss, c'est quelque chose. La banalisation du mal, le fait qu'on s'habitue à tout, y compris au pire... Christian Friedel et Sandra Hüller sont glaçants. Elle peut-être même encore plus que lui. Beaucoup de scènes reste en tête, notamment grâce à cette caméra très peu mobile, cet enchaînement de plans fixes au cadre juste parfait. Plus que l'image, c'est vraiment le travail sur le son qui est extraordinaire. Les coups de feu, les cris de détresse, les ordres qu'on hurle, le vrombissement des fours. Jusqu'à même je crois . Très très fort.
Je ne sais quoi dire de plus, à J+2 de la séance, j'ai encore du mal à poser des mots sur le film. Reste que c'est un sacré morceau, une sacrée proposition de cinéma et qu'elle en dit long sur l'être humain et du parallèle qu'on peut y dresser dans nos sociétés actuelles. Le plus glaçant est peut-être bien là.
Je fais parti de celles et ceux qui ont particulièrement accrochés. Glazer, cinéaste décidemment bien trop rare, frappe un grand coup et, avec toute l'affection que j'ai pour Anatomie d'une chute, c'était Palme d'Or direct pour Zone of Interest !
Comment traiter la Shoah sur grand écran ? Comment montrer l'horreur ? Peut-on le montrer ? Et qu'est-ce qu'on a pas déjà vu sur le sujet finalement ? Pour un évènement inscrit à jamais dans l'inconscient collectif de chacun, le choix du hors champ tenait de l'idée de génie. On aperçoit, on entend, on devine... et on imagine tout le reste. Comme dans bien des films, la force de ce qu'on ne voit pas est bien plus forte, malsaine, dérangeante et effrayante que ce que l'on nous montre. Un sentiment peut-être encore plus fort pour les personnes qui, comme moi (il y a 1 an et demi, donc c'est encore assez frais), on visité Auschwitz.
Voir le camp à travers le regard totalement déshumanisé de la famille Höss, c'est quelque chose. La banalisation du mal, le fait qu'on s'habitue à tout, y compris au pire... Christian Friedel et Sandra Hüller sont glaçants. Elle peut-être même encore plus que lui. Beaucoup de scènes reste en tête, notamment grâce à cette caméra très peu mobile, cet enchaînement de plans fixes au cadre juste parfait. Plus que l'image, c'est vraiment le travail sur le son qui est extraordinaire. Les coups de feu, les cris de détresse, les ordres qu'on hurle, le vrombissement des fours. Jusqu'à même je crois . Très très fort.
Je ne sais quoi dire de plus, à J+2 de la séance, j'ai encore du mal à poser des mots sur le film. Reste que c'est un sacré morceau, une sacrée proposition de cinéma et qu'elle en dit long sur l'être humain et du parallèle qu'on peut y dresser dans nos sociétés actuelles. Le plus glaçant est peut-être bien là.
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Vu une 3e fois (donc premiere fois ddpuis Cannes)
Alors le choc de mon 1er visionnage restera indélébile (surtout qu'on ne savait pas ce qu'était le film) mais pour moi c'est meme constat : plus grand film de ses 10 derniéres annees
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Je ressors du film.
Pas beaucoup de mots me viennent sinon que c'est à voir... et surtout A ENTENDRE.
Je craqué au moment des aspirateurs.
Mais oui... trés certainement le meilleur film que j'ai vu sur ce sujet.
Pas beaucoup de mots me viennent sinon que c'est à voir... et surtout A ENTENDRE.
Je craqué au moment des aspirateurs.
Mais oui... trés certainement le meilleur film que j'ai vu sur ce sujet.
Rachel Mcadams = Random Bonasse de Sherlock Holmes.
MisterM 06/02/2024
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J'ai trop trop hâte d'avoir le temps d'y aller.
Sachant que je suis volontairement resté vierge de toute image et du synopsis pour me garder au maximum la surprise.
J'avais déjà pris une belle claque avec Under The Skin à l'époque.
Je parcoure vos avis en diagonale express pour en savoir le moins possible.
Sachant que je suis volontairement resté vierge de toute image et du synopsis pour me garder au maximum la surprise.
J'avais déjà pris une belle claque avec Under The Skin à l'époque.
Je parcoure vos avis en diagonale express pour en savoir le moins possible.
IdemNext a écrit : ↑lun. 5 févr. 2024 21:53J'ai trop trop hâte d'avoir le temps d'y aller.
Sachant que je suis volontairement resté vierge de toute image et du synopsis pour me garder au maximum la surprise.
J'avais déjà pris une belle claque avec Under The Skin à l'époque.
Je parcoure vos avis en diagonale express pour en savoir le moins possible.
Mais oui bordel ! Et pourtant c'est une scène toute simple en apparence. Mais sa juxtaposition avec le reste, et le montage sonore (là encore) la rend incroyable...
Je pense qu'intérieurement, à ce moment j'étais dans l'état de ton avatar !
- Zefurin
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@Redzing
Ah mais c'est insoutenable !
ET ÇA DIT TOUT ! MAIS TOUT !
L'asceptisation. Nettoyons l'insupportable !
Je pleurais. Je pouvais plus regarder.
En fait c'est incroyablement méta : c'est pas un film sur l'horreur de ce qui se passe (toujours... en ce moment) mais sur le narratif qu'on a dessus.
L'aspirateur... putain...
J'ai besoin de regarder une connerie pour me remonter le moral. Alien ou Mulholland Drive... ça fera l'affaire.
Ah mais c'est insoutenable !
ET ÇA DIT TOUT ! MAIS TOUT !
L'asceptisation. Nettoyons l'insupportable !
Je pleurais. Je pouvais plus regarder.
En fait c'est incroyablement méta : c'est pas un film sur l'horreur de ce qui se passe (toujours... en ce moment) mais sur le narratif qu'on a dessus.
L'aspirateur... putain...
J'ai besoin de regarder une connerie pour me remonter le moral. Alien ou Mulholland Drive... ça fera l'affaire.
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MisterM 06/02/2024
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En fait j'ai trouvé génial qu'une scène aussi simple puisse avoir autant de degré de lectures...
Dire que j'ai regardé Shazam 2 peu avant... J'aurai du le garder pour après...
- Zefurin
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@Redzing
Exactement. Un super coup de génie ces 5 dernières minutes. J'ai même noté un truc sur les sens : la façon dont les 5 sens sont colmatés... ou pas.
A la rigueur va voir Aquaman 2 : c'est exactement le genre de merde à regarder après ça... POUR ENCORE PLUS ILLUSTRER CE QUE LE FILM DENONCE
Quel film...
Mais quel film...
Exactement. Un super coup de génie ces 5 dernières minutes. J'ai même noté un truc sur les sens : la façon dont les 5 sens sont colmatés... ou pas.
A la rigueur va voir Aquaman 2 : c'est exactement le genre de merde à regarder après ça... POUR ENCORE PLUS ILLUSTRER CE QUE LE FILM DENONCE
Quel film...
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MisterM 06/02/2024
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Le film est numéro 1 de la semaine au box office français
https://www.jpbox-office.com/v9_tophebd ... idsem=2823
Certes, ce n'est "que" 240 000 entrées, et il n'y a pas trop de concurrence, mais quand même ! Pour ce sujet c'est incroyable. Il a d'ailleurs dépassé Argylle.
https://www.jpbox-office.com/v9_tophebd ... idsem=2823
Certes, ce n'est "que" 240 000 entrées, et il n'y a pas trop de concurrence, mais quand même ! Pour ce sujet c'est incroyable. Il a d'ailleurs dépassé Argylle.
- Zefurin
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J'ai ce film dans la tête... tout le temps.
J'arrive pas à penser à autre chose.
J'ai cru qu'écrire ma critique sur Sens Critique allait me permettre de faire un deuil ou quelque chose... mais j'y arrive pas.
Même la nourriture me donne la gerbe maintenant.
Putain...
Comment c'est possible un film comme ça ?
J'arrive pas à penser à autre chose.
J'ai cru qu'écrire ma critique sur Sens Critique allait me permettre de faire un deuil ou quelque chose... mais j'y arrive pas.
Même la nourriture me donne la gerbe maintenant.
Putain...
Comment c'est possible un film comme ça ?
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MisterM 06/02/2024
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La France que l'on aime.Redzing a écrit : ↑ven. 9 févr. 2024 00:16Le film est numéro 1 de la semaine au box office français
https://www.jpbox-office.com/v9_tophebd ... idsem=2823
Certes, ce n'est "que" 240 000 entrées, et il n'y a pas trop de concurrence, mais quand même ! Pour ce sujet c'est incroyable. Il a d'ailleurs dépassé Argylle.
J'ai aussi eu ce sentiment après ma séance… Sauf qu'il m'a suffit d'un bon repas pour tout de suite me sentir mieux.
Les étrangers n'aiment pas trop complimenter les Français qui ont déjà le melon, mais mine de rien, à l'international, le public FR est connu pour ses goûts disons "raffinés" en matière de cinéma. (c'est aussi parce qu'on n'exporte pas trop nos comédies qui tachent, genre Dubosc, Michael Youn & cie )
Beaucoup de classiques ou de bons films qui ont été boudés aux USA ou ailleurs ont reçu un très bon accueil public en France. Récemment (Babylon) ou pas (Il était une fois dans l'Ouest, Barry Lyndon).
Je me rappelle d'ailleurs d'une remarque de Tarantino en séance de clôture du festival Lumière de Lyon, en arrivant dans la salle bondée "non mais là il y a 5000 personnes qui sont venus pour regarder un film un dimanche après-midi. Y'a qu'en France qu'on voit ça !"
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Pour le cinéma, le public français a une réputation qui ne date pas d'hier. Je veux pas être chauvin... mais j'avoue que ça m'a toujours rendu fier.
Je pense surtout à Woody Allen et John Carpenter qui ont toujours vu la France comme le pays chez qui leurs films ont trouvé leur public.
J'aurais adoré que Carpenter viennent tourner en France.
D'ailleurs, les spectateurs français sont tellement respectueux envers les cinéastes que même les pires y trouvent consécration : il me semble que l'idolâtrie pour les nanar est un truc initialement né en France.
Enfin... il me semble.
Je pense surtout à Woody Allen et John Carpenter qui ont toujours vu la France comme le pays chez qui leurs films ont trouvé leur public.
J'aurais adoré que Carpenter viennent tourner en France.
D'ailleurs, les spectateurs français sont tellement respectueux envers les cinéastes que même les pires y trouvent consécration : il me semble que l'idolâtrie pour les nanar est un truc initialement né en France.
Enfin... il me semble.
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MisterM 06/02/2024
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Je me suis posé la question...
Car justement le terme nanar n'existe pas en anglais. On parle de "so bad it's good" ou de "junk", qui sont des termes très dépréciatifs. Il n'y a pas cette bienveillance que l'on retrouve chez Nanarland par exemple. Ca devient très vite cynique (pour les productions) ou méchants (pour les spectateur).
Les nanars que j'ai vu ré-édité en DvD ou BR aux USA et en UK sont vendus comme des films bis ou chelous, mais pas vraiment comme du nanar.
Alors qu'il y a des supports FR clairement vendus comme tels.
- Zefurin
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Exact.Redzing a écrit : ↑ven. 9 févr. 2024 15:39Car justement le terme nanar n'existe pas en anglais. On parle de "so bad it's good" ou de "junk", qui sont des termes très dépréciatifs. Il n'y a pas cette bienveillance que l'on retrouve chez Nanarland par exemple. Ca devient très vite cynique (pour les productions) ou méchants (pour les spectateur).
Et c'est surtout qu'on utilise deux termes : Nanars et Navets pour vraiment différencier les deux types.
Navet pour un film juste très mauvais.
Nanars pour un film mauvais ayant trouvé une réhabilitation pour le fun. En fait, un nanar, c'est un navet qui est devenu comestible.
Ca doit peut-être venir de notre tendance a vraiment vouloir tout classer... administrer et foutre des étiquettes sur tout et n'importe quoi. Même la médiocrité.
Genre même la médiocrité a ses nuances qu'il est important de notifier !
Un peu comme les fromages : ils puent... mais différemment
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MisterM 06/02/2024
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Un des meilleurs exemple de cette mentalité reste encore Besson, que beaucoup considèrent encore comme un auteur alors qu'aux USA, ce n'est qu'un réalisateur de blockbusters parmi d'autres.
- Zefurin
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Tout à fait.
Miroir inversé assez flagrant.
Quand un Américain fait de la comédie/dramatique sociale à la Française... il trouve son publique en France.
Quand un Français fait dans le Blockbuster gros budget à l'américaine.... il y trouve pas son public.
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MisterM 06/02/2024
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https://www.humanite.fr/culture-et-savo ... l-bruttman
Le type à l'air tellement pédant et premier degré...
Le type à l'air tellement pédant et premier degré...
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Mouais… C’est de moins en moins vrai cette réputation de la France qui aime le cinéma. Autant le système dont on bénéficie pour soutenir le cinéma et la culture est l’un des meilleurs du monde, autant je trouve que le grand public apprécie / respecte de moins en moins les auteurs. Woody Allen, tu regardes ses derniers films, c’est pas des cartons (faut dire que c’est un cinéaste assez paresseux quand même c’est peut-être aussi dû à ça).Zefurin a écrit : ↑ven. 9 févr. 2024 15:05Pour le cinéma, le public français a une réputation qui ne date pas d'hier. Je veux pas être chauvin... mais j'avoue que ça m'a toujours rendu fier.
Je pense surtout à Woody Allen et John Carpenter qui ont toujours vu la France comme le pays chez qui leurs films ont trouvé leur public.
J'aurais adoré que Carpenter viennent tourner en France.
D'ailleurs, les spectateurs français sont tellement respectueux envers les cinéastes que même les pires y trouvent consécration : il me semble que l'idolâtrie pour les nanar est un truc initialement né en France.
Enfin... il me semble.
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@Kahled
À 88 ans Woody Allen n'est plus tout jeune non plus.
Et puis depuis les années 70... il a du avoir une moyenne de 1 film par an... donc faut pas lui retirer cette productivité.
Mais je suis d'accord avec cette idée qu'il a peut-être beaucoup compensé cette énorme productivité par une redondance de beaucoup de ses films. Et puis ses derniers... ben c'est un peu comme Spielberg... c'est un peu le pilote automatique.
Les années 2000 avec Match Point et Vicky Christina Barcelona sont un peu sa dernière grande décennie.
Et la France n'est pas toujours tendre sur le long terme avec les auteurs. Je trouve qu'on reste (ou alors plutôt les critiques) trés snob.
À 88 ans Woody Allen n'est plus tout jeune non plus.
Et puis depuis les années 70... il a du avoir une moyenne de 1 film par an... donc faut pas lui retirer cette productivité.
Mais je suis d'accord avec cette idée qu'il a peut-être beaucoup compensé cette énorme productivité par une redondance de beaucoup de ses films. Et puis ses derniers... ben c'est un peu comme Spielberg... c'est un peu le pilote automatique.
Les années 2000 avec Match Point et Vicky Christina Barcelona sont un peu sa dernière grande décennie.
Et la France n'est pas toujours tendre sur le long terme avec les auteurs. Je trouve qu'on reste (ou alors plutôt les critiques) trés snob.
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Je suis moins d’accord pour Spielberg. Il est arrivé à une telle maîtrise de son art que, forcément, il ne surprend plus beaucoup. On sait qu’il a du talent et chaque film vient nous le prouver. Par contre, je retiens à chaque fois quelque chose quand il en sort un. Sa version de West Side Story et Pentagon Papers sont à mes yeux des sommets de mise en scène par exemple.Zefurin a écrit : ↑sam. 10 févr. 2024 12:39@Kahled
À 88 ans Woody Allen n'est plus tout jeune non plus.
Et puis depuis les années 70... il a du avoir une moyenne de 1 film par an... donc faut pas lui retirer cette productivité.
Mais je suis d'accord avec cette idée qu'il a peut-être beaucoup compensé cette énorme productivité par une redondance de beaucoup de ses films. Et puis ses derniers... ben c'est un peu comme Spielberg... c'est un peu le pilote automatique.
Les années 2000 avec Match Point et Vicky Christina Barcelona sont un peu sa dernière grande décennie.
Et la France n'est pas toujours tendre sur le long terme avec les auteurs. Je trouve qu'on reste (ou alors plutôt les critiques) trés snob.
Quant à la fréquence des réalisations, de manière générale, je pense qu’un cinéaste doit espacer la durée entre deux films. Le piège quand on tourne beaucoup c’est de se lasser du cinéaste parce qu’au bout d’un moment on ne peut pas prendre le temps de travailler et approfondir un projet comme il se doit si on adopte un rythme de tournage ultra-productiviste. J’ai cité Woody Allen mais un cinéaste comme Quentin Dupieux me fait le même effet. Je n’arrive pas à accueillir ses films comme des événements, il tourne beaucoup, ses films se ressemblent tous et au bout d’un moment je trouve juste qu’il s’agit d’un cinéaste fainéant (ça semble contradictoire avec le rythme de tournage adopté mais je parle du fond, Quentin Dupieux ne me surprend pas beaucoup et comme ses films sont ultra-courts en plus, j’ai juste l’impression qu’il s’empresse de tourner pour passer au suivant sans creuser davantage ses films…).
J’ai zappé les trois derniers pour cette raison (même si Yannick me tente de plus en plus).
Sinon, les critiques professionnels (je pense au Cahiers du cinéma par exemple) sont dans leur rôle en faisant preuve d’exigence (quitte à être un peu snob parfois). Par contre, le grand public français je pense qu’il s’en fout des Woody Allen et John Carpenter aujourd’hui (surtout que le second ne tourne plus malheureusement). A mon avis, la cinéphile telle qu’on la connaît ici est assez minoritaire… La surconsommation des images y est pour quelque chose à mon avis (il faudrait réfléchir à la question).
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J'aurais du mal à conclure sur ce que tu dis car en fin de compte je trouve qu'il y a pas tellement de bonne ou de mauvaise méthode sinon celle qui convient le mieux au cinéaste.
S'il faut 2-3 ans à Spielberg pour réaliser un film solide et appliqué (je mets de côté ma lassitude de son style... car ce qui me manque chez lui, désormais, c'est de la surprise) c'est tout à son honneur.
Et s'il faut 6 mois à Dupieux pour faire un film... ben why not. Mais Dupieux ne recherche peut-être pas la même chose que Spielberg. Et vice versa. Tu vois je vois plus Dupieux comme un type qui expérimente des trucs : un film = une idée. Donc même si c'est une idée de merde ou si l'idée est bonne mais mal exploitée... ben il ose quelque chose de curieux.
C'est vrai Dupieux à l'air de privilégier la quantité à la qualité... mais par contre à défaut de qualité, il y a de l'originalité à chaque fois. Et ça ça peut faire la différence à une époque où beaucoup se plaignent de voir des films qui se ressemblent.
Et je pense que maintenant c'est un peu ce que recherche en tant que spectateur : du cinéma différent.
Étant moi-même critique de BD pour un magazine, je suis un peu schizophrène sur la profession.
Autant le côté snob et verbeux des critiques qui font dans l'emphase pour être élogieux ou descendre une oeuvre m'exaspère... il n'empêche que les critiques s'addressent aux spectateurs pour les guider.
- là c'est de la merde, pas besoin de dépenser 14 balles pour ça
- là c'est de la bonne cam'
- là c'est bien à condition d'aimer ça...
Parce que voilà... y a tellement de films qui sortent qu'un novice peut se retrouver paumé.
Après... moi le premier... je trouve que même la critique la plus joliment écrite du monde ne vaudra pas le moindre copec à côté du film le plus MAUVAIS de l'histoire du cinéma. Genre un film comme Coco (de Gad Elmaleh) qui est juste... INFÂME... ben malgré ça je respecte le fait que l'humoriste ben il a accompli son projet.
C'est à chier sur tous les plans... on peut regretter l'argent injectée dans ce bouson qui aurait pu être mieux dépensé (le critique pourra se faire plaisir à dire ça)... mais en soit le cinéaste ben il a terminé son film et il a été diffusé. Y a quelque chose et il a eu le courage de proposer un tel truc.
Donc oui on est d'accord : ils sont dans leur rôle en étant exigent... car c'est là, selon moi, leur seul droit : être exigent et l'écrire. Mais c'est tout.
S'il faut 2-3 ans à Spielberg pour réaliser un film solide et appliqué (je mets de côté ma lassitude de son style... car ce qui me manque chez lui, désormais, c'est de la surprise) c'est tout à son honneur.
Et s'il faut 6 mois à Dupieux pour faire un film... ben why not. Mais Dupieux ne recherche peut-être pas la même chose que Spielberg. Et vice versa. Tu vois je vois plus Dupieux comme un type qui expérimente des trucs : un film = une idée. Donc même si c'est une idée de merde ou si l'idée est bonne mais mal exploitée... ben il ose quelque chose de curieux.
C'est vrai Dupieux à l'air de privilégier la quantité à la qualité... mais par contre à défaut de qualité, il y a de l'originalité à chaque fois. Et ça ça peut faire la différence à une époque où beaucoup se plaignent de voir des films qui se ressemblent.
Et je pense que maintenant c'est un peu ce que recherche en tant que spectateur : du cinéma différent.
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Autant le côté snob et verbeux des critiques qui font dans l'emphase pour être élogieux ou descendre une oeuvre m'exaspère... il n'empêche que les critiques s'addressent aux spectateurs pour les guider.
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- là c'est bien à condition d'aimer ça...
Parce que voilà... y a tellement de films qui sortent qu'un novice peut se retrouver paumé.
Après... moi le premier... je trouve que même la critique la plus joliment écrite du monde ne vaudra pas le moindre copec à côté du film le plus MAUVAIS de l'histoire du cinéma. Genre un film comme Coco (de Gad Elmaleh) qui est juste... INFÂME... ben malgré ça je respecte le fait que l'humoriste ben il a accompli son projet.
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Donc oui on est d'accord : ils sont dans leur rôle en étant exigent... car c'est là, selon moi, leur seul droit : être exigent et l'écrire. Mais c'est tout.
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J'ajouterais aussi la scène où Höss vient voir sa jument pour lui dire aurevoir.
J'ai trouvé ça drôlement noir rétrospectivement à la scène où il annonce à sa femme qu'il doit partir (sur le ponton au bord de la rivière)... une scène pleine de distance (ils ne se prennent même pas la main ni ne s'enlacent...).
On parle souvent de nazis qui ont plus d'affection pour des animaux que pour leurs proches (comme Hitler qui aurait été un maître très affectueux envers sa chienne)
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@Zefurin Sans compter qu'Höss et sa femme font chambre à part. Il y a donc une très forte connotation/symbolique (homo)érotique dans son attachement à sa jument.
Probablement la même qui fait croire à Ken que le patriarcat a à voir avec le fait de monter à cheval dans le film Barbie.
Probablement la même qui fait croire à Ken que le patriarcat a à voir avec le fait de monter à cheval dans le film Barbie.
Pourquoi ? Il est parfaitement dans son rôle d'historien, l'article est très intéressant, son seul problème est son titre assez putassier.Prisoner a écrit : ↑ven. 9 févr. 2024 20:25https://www.humanite.fr/culture-et-savo ... l-bruttman
Le type à l'air tellement pédant et premier degré...
Le travail mérite toujours qu'on le respecte mais, artistiquement, il n'a aucune valeur en tant que tel. Je ne pourrais pas en citer (je n'en lis jamais) mais je suis persuadé à 100% qu'un paquet de critiques valent plus qu'une daube (et je ne citerai pas Coco non plus car je ne l'ai pas vu et ne le verrai jamais ).Zefurin a écrit : ↑lun. 12 févr. 2024 11:23Après... moi le premier... je trouve que même la critique la plus joliment écrite du monde ne vaudra pas le moindre copec à côté du film le plus MAUVAIS de l'histoire du cinéma. Genre un film comme Coco (de Gad Elmaleh) qui est juste... INFÂME... ben malgré ça je respecte le fait que l'humoriste ben il a accompli son projet.
C'est à chier sur tous les plans... on peut regretter l'argent injectée dans ce bouson qui aurait pu être mieux dépensé (le critique pourra se faire plaisir à dire ça)... mais en soit le cinéaste ben il a terminé son film et il a été diffusé. Y a quelque chose et il a eu le courage de proposer un tel truc.
Pour revenir au film, il est indéniablement passionnant mais c'est aussi ce qui le limite : le dispositif est tellement froid et intellectuel qu'il ne laisse pas beaucoup de place à l'émotion en ce qui me concerne. La dernière scène, qui en a secoué plus d'un j'ai l'impression, m'a seulement laissé avec un gros point d'interrogation sur les intentions de Glazer (pas du tout convaincu par les interprétations lues ici). En fait j'ai suivi le film avec un effort de concentration constant pour saisir le sens de chaque scène, et pourtant je sais pertinemment qu'un foultitude de détails m'ont échappé (après la séance on m'a fait remarquer le sang sur la botte en train d'être lavée). Je n'ai pas non plus vécu les quelques "touches d'humour noir" de la sorte, ça s'apparenterait plus à des coups de massues savamment distillés pour provoquer une réaction d'horreur face à la dissonance cognitive des Höss.
Après, un film a-t-il besoin d'émouvoir pour être réussi ? Qui pleure devant un Kubrick ? La démonstration de Glazer est limpide, glaçante et cherche surtout à construire un parallèle avec notre propre apathie contemporaine.
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Et c'est à ne jamais regarder.
Faut juste regarder la répartition des note sur sens critique : le centre de la Gaussienne des avis n'est même pas sur l'échelle de notation (elle devrait se trouver vers la note 0 ou -1).
Alors t'es peut-être pas convaincu par les interprétations qu'on a pu faire de la fin, moi et @Redzing (qui a vraiment ressenti les choses comme moi) n'avons pas forcément pu comprendre autre chose que ça.MisterM a écrit : ↑dim. 25 févr. 2024 10:36Pour revenir au film, il est indéniablement passionnant mais c'est aussi ce qui le limite : le dispositif est tellement froid et intellectuel qu'il ne laisse pas beaucoup de place à l'émotion en ce qui me concerne. La dernière scène, qui en a secoué plus d'un j'ai l'impression, m'a seulement laissé avec un gros point d'interrogation sur les intentions de Glazer (pas du tout convaincu par les interprétations lues ici). En fait j'ai suivi le film avec un effort de concentration constant pour saisir le sens de chaque scène, et pourtant je sais pertinemment qu'un foultitude de détails m'ont échappé (après la séance on m'a fait remarquer le sang sur la botte en train d'être lavée). Je n'ai pas non plus vécu les quelques "touches d'humour noir" de la sorte, ça s'apparenterait plus à des coups de massues savamment distillés pour provoquer une réaction d'horreur face à la dissonance cognitive des Höss.
En fait le film pour moi parle du narratif qu'on a sur les sujets graves de l'histoire. La Shoah... n'est qu'un exemple choisi pour le film.
Ce moment où on voit le tas de petites chaussures derrière une vitre... j'ai immédiatement pensé : "Les nazis mettaient des murs suffisamment haut pour ne pas voir, nous on met des vitres bien propre pour bien voir... mais ça n'ira pas au-delà."
Ca m'a un peu rappelé ce film que Cannes avait récompensé : The Square de Ruben Östlund qui appuie bien le caractère hors sol de la société intellectuel et amoureuse des arts mais qui, lorsque confronté véritablement à la pauvreté et la réalité de la misère, est complètement à côté de la plaque car habitué à un narratif (artistique et esthétique) qui ne donne qu'une idée de la chose...
Et bien la Zone d'Intérêt m'a fait ressentir un truc similaire.Oui votre misère est touchante. Quelle horreur. Tenez, prenez une pièce... maintenant éloignez-vous vous faites peur aux enfants. Plus loin, s'il vous plait parce que maintenant ça sent...
Comme si on arrangeait le narratif de la Shoah pour mieux le raconter.
La fin du film m'a fait littéralement craquer mais pas forcément à cause de la tristesse... en fait c'est surtout que ça me donnait la gerbe. J'avais envie de prendre une batte de baseball et de bousiller les aspirateurs, bousiller les vitre et faire sauter ce four crématoire. Car le musée, le mémorial donne l'impression d'une expo.On en fait un film ? Mettez la musique de John Williams, ça sera beau et tragique !
On en fait un livre ? Faites-en de la poésie ! Mettez des figures de style marquantes ! Faites résonner le verbe !
On en fait une BD ? Faites-en un dessin fort et figuratif : et soignez bien ces cadrages.
Regardez bien là : ressentez la tristesse devant ses petites chaussures d'enfant : COMME SI C'ETAIT UNE OEUVRE D'ART.
Alors qu'on devrait jamais en faire une oeuvre d'art.
Ca devrait pas juste faire pleurer ou émouvoir (parce que du coup ça supposerait une forme d'émotion qu'on trouverait belle à ressentir)... en fait ça devrait dégouter, horrifier, être insupportable... ça devrait foutre la gerbe.
Ben voilà, t'as tout dit !
Ah oui et est-ce que tu as compris le passage sur les fleurs (le film fait à un moment un montage avec des vus en gros plan des fleurs du jardin)?
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Ah mais oui ! Tu illustres parfaitement ce que je disais sur les détails qu'on ne voit pas en un seul visionnage !Zefurin a écrit : ↑dim. 25 févr. 2024 22:32Ce moment où on voit le tas de petites chaussures derrière une vitre... j'ai immédiatement pensé : "Les nazis mettaient des murs suffisamment haut pour ne pas voir, nous on met des vitres bien propre pour bien voir... mais ça n'ira pas au-delà."
Ca m'a un peu rappelé ce film que Cannes avait récompensé : The Square de Ruben Östlund qui appuie bien le caractère hors sol de la société intellectuel et amoureuse des arts mais qui, lorsque confronté véritablement à la pauvreté et la réalité de la misère, est complètement à côté de la plaque car habitué à un narratif (artistique et esthétique) qui ne donne qu'une idée de la chose...
Je dois confesser que la scène des cendres m'avait un peu agacé, car dans ma logique de maraîcher, où cet engrais doit être utilisé avec parcimonie, elles venaient du poêle (qu'on voyait quelques scènes avant) qui en produit plus qu'il n'en faut pour un jardin. Mais forcément le film nous incite à penser que ces cendres viendraient du four crématoire ce que j'ai trouvé malhonnête... bref j'ai pris ça beaucoup trop au premier degré en oubliant que c'est un film métaphorique et pas du tout historique ! Alors que pourtant, cette utilisation des restes des victimes comme engrais (mais agricole) a bien eu lieu dans l'Allemagne nazie.
Même chose en voyant la femme de ménage nettoyer le four crématoire, je me suis dit que c'était de la saleté laissée par les visiteurs alors que c'est filmé lourdement comme pour dire que c'étaient des cendres. Sauf que là je trouve que j'ai un peu raison.
Si c'est le cas, alors Glazer est à côté de la plaque selon moi. Ce sont beaucoup de classes d'élèves qu'on emmène toucher du doigt la réalité des camps. Certes, le "tourisme concentrationnaire" est une dérive qui peut mettre mal à l'aise, mais il y a une nécessité éducative dans ces musées, au même titre qu'un Mémorial de Caen par exemple, qui expose aussi des objets/photos issus de la Shoah. En faire une critique de la consommation artistique moderne, ce serait, à l'inverse, faire preuve d'un immense cynisme intellectualisant, justement pour alimenter une oeuvre d'art (ce film lui-même).
Après c'est très juste quand tu compares les vitres et les murs du camp, les deux sont filmés pareil, de même que les femmes de ménage sont filmées comme les jardinières qui "nettoient" les parterres de fleurs... mais que veut dire Glazer avec ce parallèle ? pas clair pour moi. Peut-être un simple constat de notre incapacité à appréhender un tel niveau d'horreur, qu'une séparation est donc inévitable ?
Je me permets cette remarque purement formelle parce qu'il y avait eu le débat sur l'expression "du coup", mais "faire sens" n'est pas français (et vraiment horrible à lire ou à entendre )
Je reconnais ma culpabilité...
Néanmoins, circonstance atténuante : je vis maintenant depuis presque 3 ans au Royaume-Uni, et même si j'essaie de faire attention, les anglicismes déteignent sur mon français, à l'oral et à l'écrit (I hope this makes sense). Le pire c'est quand je dois présenter en français des slides en anglais...
Mais bon, normalement retour en France à l'été !
Et je rappelle que certains sont plus coupables que moi, j'en vois qui utilisent "du coup" un message sur deux. Je ne cite pas de noms, une recherche par texte permettra de trouver les coupables !
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Du coup... ça fait de moi un coupable ?
@MisterM
En fait, c'est un peu la zone d'ombre que j'ai vis à vis de ça : je n'y suis pas allé. Et je me jure également d'y consacrer une journée la prochaine fois que le boulot me donne l'occasion d'aller sur un site de production là-bas (ma boite a une usine de prod' à 20 minutes d'Auschwitz...). Justement pour voir à quoi ça ressemble.MisterM a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 12:21Ce sont beaucoup de classes d'élèves qu'on emmène toucher du doigt la réalité des camps. Certes, le "tourisme concentrationnaire" est une dérive qui peut mettre mal à l'aise, mais il y a une nécessité éducative dans ces musées, au même titre qu'un Mémorial de Caen par exemple, qui expose aussi des objets/photos issus de la Shoah.
Mais question : quand tu dis "toucher du doigt la réalité des camps", ça veut dire quoi ?
Ils font porter une tenue de déportés aux visiteurs ?
Ils te font toucher les petites chaussures d'enfants ?
Ils te font t'allonger dans des lits de baraquements de prisonniers ?
En fait ma question c'est : est-ce que le "toucher" fait vraiment partie de l'expérience quand tu visites le mémorial ?
Parce que pour moi, le film m'a vraiment interrogé sur la façon même dont on raconte les histoires et les sens qu'on sollicite pour ça : la vue et l'ouïe... mais trés rarement les autres sens (toucher, odorat et gout). Et justement dans le film, il y a ces sens qui entrent en jeu : le toucher avec la scène de la cendre qui envahit la réivière et qu'il faut vite nettoyer, l'odorat avec la mère qui n'arrive pas à se reposer dans son transat à cause de l'odeur et le gout... pour la scène où Höss vomit.
Je ne sais pas si c'était volontaire que je ressente tout ça en voyant le film.
Mais c'est peut-être en ça que le film m'est apparu si... impressionnant.
Parce que le niveau de lecture sur le scène de fin... mais moi... il a littéralement explosé.
La guerre en Ukraine, le conflit Israelo-Pelestinien, les Ouïghour, le Vietnam, Verdun, La tombe du Soldat inconnu, Hiroshima et Nagazaki... j'ai eu une sorte de haut le coeur car j'y ait vu une sorte de représentation visuelle sur "Comment parle-t-on de l'horreur à ceux qui ne l'ont pas connu ? Comment la présente-t-on ? Comment s'y prend-on pour intéresser les gens à ce sujet ?"
La Shoah n'est que l'exemple que choisi le film.
Et ça m'amène forcément à me demander : à quoi servent ces mémorial ?
A ce qu'on oublie pas ?
Mais pourtant ça continue... on recommence éternellement le même acte.
Donc question : le narratif qu'on utilise pour remémorer au public les choses... réussit-il vraiment son objectif ?
Pour moi... le film dit que non... et je suis tenté de l'y croire.
Il faut peut-être quelque chose d'autre.
Solliciter tous nos sens à la chose ? Voir le mémorial, entendre les cris des gens, toucher les petites chaussures des enfants, reproduire la fumée des fours pour avoir l'odeur... et susciter la gerbe qu'un tel lieu devrait susciter.
Et là... ton traumatisme... tu l'ancres vraiment dans l'inconscient collectif ?
Tout ça... le film m'a littéralement amené à m'interroger sur ça.
Car peut-être que l'apathie et la lassitude qu'on peut avoir quand on regarde les informations font qu'on s'en désintéresse... et que l'apathie est peut-être la pire chose à ressentir.
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Ca me fait penser que j'avais parlé des "du coup" à des amis le mois dernier, parmi eux il y en avait un qui les mitraillait plus vite qu'une kalash, on a essayé de discuter en les évitant, il a dû tenir 15 secondes et moi guère davantage (c'est tellement pratique en toutes circonstances).
Ah non non, je disais "toucher" au sens figuré. C'est à dire qu'on se retrouve dans les murs réels, avec des objets authentiques, qui rendent concret ce qu'on évoque uniquement à travers des livres ou des photos.Zefurin a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 14:20Mais question : quand tu dis "toucher du doigt la réalité des camps", ça veut dire quoi ?
Ils font porter une tenue de déportés aux visiteurs ?
Ils te font toucher les petites chaussures d'enfants ?
Ils te font t'allonger dans des lits de baraquements de prisonniers ?
En fait ma question c'est : est-ce que le "toucher" fait vraiment partie de l'expérience quand tu visites le mémorial ?
Enfin je dis ça, je n'y suis jamais allé non plus. Mais je pense que ça aide certainement à réaliser l'existence de l'évènement. Car une fois que tu y es physiquement, tu es en contact avec une réalité irréfutable, alors que le film qu'on te passe en salle de classe reste abstrait et ne sert à rien s'il n'a pas ton attention.
Ce sont d'ailleurs d'excellentes questions que tu poses, et j'aurais envie d'être de ton avis un peu pessimiste malheureusement : la mémoire collective finit toujours par se perdre, malgré les efforts réalisés pour la conserver. Elle dure vraiment tant que la génération des enfants, qui ont été marqués par le traumatisme de leurs parents, perdure. Ensuite, ça devient vraiment abstrait, intellectualisé. Puis le cycle se reproduit, sous une forme nouvelle. Il ne faudrait surtout pas croire qu'il ne pourra jamais plus y avoir de camps en Europe...
Ce qui ne peut pas dire qu'il faut baisser les bras, car plus on retarde l'oubli, plus on retarde le retour de la barbarie, ou on l'atténue.
Au sujet de ton spoiler,
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- The Square récompensé en 2017
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- Sans Filtres récompensé en 2022
- La Zone d'intérêt récompensé en 2023
Ces films sont différents et pourtant ils ont vocation à appuyer là où ça fait mal à la classe moyenne ou bobo... car ils attaquent en soit l'émotion d'apparat qu'on aurait face à différent sujets : la misère, les clivage sociaux ou la guerre.
Ce sont des films où on n'en sort pas indemne... et j'aime ça.
Je dirais en tout cas que Cannes récompense pas mal en ce moment les films qui dérangent la zone de confort des classes moyennes.MisterM a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 17:35Ce sont d'ailleurs d'excellentes questions que tu poses, et j'aurais envie d'être de ton avis un peu pessimiste malheureusement : la mémoire collective finit toujours par se perdre, malgré les efforts réalisés pour la conserver. Elle dure vraiment tant que la génération des enfants, qui ont été marqués par le traumatisme de leurs parents, perdure. Ensuite, ça devient vraiment abstrait, intellectualisé. Puis le cycle se reproduit, sous une forme nouvelle. Il ne faudrait surtout pas croire qu'il ne pourra jamais plus y avoir de camps en Europe...
Ce qui ne peut pas dire qu'il faut baisser les bras, car plus on retarde l'oubli, plus on retarde le retour de la barbarie, ou on l'atténue.
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Ces films sont différents et pourtant ils ont vocation à appuyer là où ça fait mal à la classe moyenne ou bobo... car ils attaquent en soit l'émotion d'apparat qu'on aurait face à différent sujets : la misère, les clivage sociaux ou la guerre.
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C'est vrai. Mais La Zone d'intérêt n'a pas eu la palme, contrairement aux autres. Et je suis assez dubitatif du choix de Sans filtre, un bon film, réjouissant, mais pas au niveau.Zefurin a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 17:57Je dirais en tout cas que Cannes récompense pas mal en ce moment les films qui dérangent la zone de confort des classes moyennes.
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A défaut d'avoir la palme d'or, La zone d'intéret a eu le grand prix... ce qui est une trés bonne récompense aussi. Et puis bon, même si j'ai (un poil) moins aimé L'Anatomie d'Une Chute... je comprends pk ce dernier a obtenu la palme :
Mais oui je suis d'accord avec toi : Sans Filtre est pas du tout au niveau par rapport aux trois autres films. (C'est surtout qu'il est nettement moins subtile que les autres).
Mais oui je suis d'accord avec toi : Sans Filtre est pas du tout au niveau par rapport aux trois autres films. (C'est surtout qu'il est nettement moins subtile que les autres).
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C'est bien à ça que sert la Palme Dog
(qui a sans surprise été remportée par Anatomie d'une Chute)
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Je connaissais pas cette récompense...
Putain les gars... si j'étais pas sur Allo-Le-G... je serai très certainement passé à côté de cette info pendant toute mon existence.
On a créé une récompense pour les chiens acteurs... le monde est beau finalement.
L'équivalent félin existe ?
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Ça m'avait échappé en voyant le film, mais maintenant que j'ai ce rapprochement en tête, je pense que cela doit être compris métaphoriquement, et que cette intention est délibérée (il n'est pas clair dans ta remarque si tu le vois ainsi). L'engrais utilisé à cette occasion ne provient certes pas des victimes, mais cette scène sert à faire un lien avec ce qui se passe dans le camp, car elle nous rappelle que les victimes du camp ont vraiment servi à fabriquer des engrais. Et qu'une horreur potentielle peut se trouver derrière les gestes les plus anodins. Ce qui établit d'ailleurs un autre lien avec le sujet général du film, que l'abomination se cache derrière une vie apparemment bucolique autour de ce qui est en réalité un camp de la mort.MisterM a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 12:21Je dois confesser que la scène des cendres m'avait un peu agacé, car dans ma logique de maraîcher, où cet engrais doit être utilisé avec parcimonie, elles venaient du poêle (qu'on voyait quelques scènes avant) qui en produit plus qu'il n'en faut pour un jardin. Mais forcément le film nous incite à penser que ces cendres viendraient du four crématoire ce que j'ai trouvé malhonnête... bref j'ai pris ça beaucoup trop au premier degré en oubliant que c'est un film métaphorique et pas du tout historique ! Alors que pourtant, cette utilisation des restes des victimes comme engrais (mais agricole) a bien eu lieu dans l'Allemagne nazie.
Ce n'est pas très clair pour moi non plus, mais je pense que là encore, il veut exprimer que près de 80 ans après l'arrêt de fonctionnement du camp, les mêmes gestes banaux autour ce de lieu de torture et de mort (car même à l'arrêt, c'est ce qu'il demeure) président à la destinée de ceux qui vivent autour et en dedans.MisterM a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 12:21Après c'est très juste quand tu compares les vitres et les murs du camp, les deux sont filmés pareil, de même que les femmes de ménage sont filmées comme les jardinières qui "nettoient" les parterres de fleurs... mais que veut dire Glazer avec ce parallèle ? pas clair pour moi. Peut-être un simple constat de notre incapacité à appréhender un tel niveau d'horreur, qu'une séparation est donc inévitable ?
Par contre, je ne suis pas sûr du tout qu'il ait voulu adresser une critique envers l'exploitation moderne de ce site ; car après tout, par-delà l'aspect commercial et touristique, elle permet en effet d'éduquer le public, ou même aux visiteurs de ressentir directement le poids de l'histoire du lieu, ce qui n'est pas une mauvaise chose.