House of Gucci - Ridley Scott (2021)
Interview de Scott dans Le Point où il chante notamment les louanges de Villeneuve : La tragicomédie « Gucci » selon Ridley Scott
Même si le film n'est pas exempt de reproches, j'ai passé un bon moment et trouvé l'ensemble assez solide, intéressant à suivre et porté par d'excellentes performances.
Gaga impressionne, Al Pacino fidèle à lui même, Driver tout en subtilité. Seul Jared Leto m'a paru complètement à côté de la plaque, que ce soit le maquillage outrancier, le look, les blagues, le personnage est totalement raté. Je comprends l'idée d'en faire l'objet comique du film, mais ça provoque plus le malaise qu'autre chose. Dommage car le personnage réussi à être touchant par moment, surtout pour sa relation avec son père.
Il y a également un rythme quelque peu en dent de scie avec des moments de flottement, mais l'ensemble est plutôt bien tenu et la durée du film ne m'a pas paru surfaite.
J'ai aimé la photo qui évolue au fil du temps, et la production design (décors, costumes...) au top, comme toujours.
A l'image de The Last Duel qui se refusait d être épique (anti-chevalerie), House of Gucci se refuse d'être flamboyant ou clinquant. Alors que la famille Gucci se définit ainsi. Une approche étonnante et une mise en scène bien plus réfléchi que ce que l'on pourrait penser.
Un film qui ne me parait pas si éloigné de Cartel (dans les intentions), mais avec une forme et structure plus classique, differente.
7/10
Gaga impressionne, Al Pacino fidèle à lui même, Driver tout en subtilité. Seul Jared Leto m'a paru complètement à côté de la plaque, que ce soit le maquillage outrancier, le look, les blagues, le personnage est totalement raté. Je comprends l'idée d'en faire l'objet comique du film, mais ça provoque plus le malaise qu'autre chose. Dommage car le personnage réussi à être touchant par moment, surtout pour sa relation avec son père.
Il y a également un rythme quelque peu en dent de scie avec des moments de flottement, mais l'ensemble est plutôt bien tenu et la durée du film ne m'a pas paru surfaite.
J'ai aimé la photo qui évolue au fil du temps, et la production design (décors, costumes...) au top, comme toujours.
A l'image de The Last Duel qui se refusait d être épique (anti-chevalerie), House of Gucci se refuse d'être flamboyant ou clinquant. Alors que la famille Gucci se définit ainsi. Une approche étonnante et une mise en scène bien plus réfléchi que ce que l'on pourrait penser.
Un film qui ne me parait pas si éloigné de Cartel (dans les intentions), mais avec une forme et structure plus classique, differente.
7/10
J’étais en train de me demander pourquoi ce n’était plus Pietro Scalia qui montait les films de Scott et, en consultant sa fiche IMDb, je me suis rendu compte que son dernier film en tant que monteur était Solo: A Star Wars Story en 2018. Depuis, plus rien. Curieux pour un gars avec une telle filmographie, dont 11 films de Scott au compteur.
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ConFucKamus
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Hélas, mon cher @Xsmooth , je ne peux hélas te suivre sur ce nouvel opus signé par notre éternel Ridley.
Non pas que le film se plante à tous les niveaux, loin de là.
Les acteurs sont impeccables. Mention spécial du grand Al Pacino. Cette classe et cette énergie, c'est dingue ! Adam Driver m'a beaucoup touché aussi, justement parce qu'il reste toujours en retenue.
Pas facile avec ces partenaires, un monstre de jeu (Pacino) ou de vraies esthètes du cabotinage incontrôlé.
Pour ma part, et curieusement, Jared Leto m'a plutôt amusé dans ce numéro over-the-top où il parvient à rendre son personnage de bouffon pathétique presque touchant. Toujours sur la ligne, il assume d'aller vers quelque chose
de gênant en permanence.
Je ne trouve pas que ça détonne, ça fait même écho avec la prestation de L. Gaga qui est sur le même registre. Sauf qu'elle a évidemment plus de place et donc peu faire passer quelques petite nuances.
La longueur est déraisonnable parce que Scott veut tout raconter. Sauf que tout n'est pas sujet à la comédie (), et finalement la place accordée à certaines parties me parait inutile.
Un Scorsese aurait probablement dynamité tout cela avec une narration qui aurait raccourci la première heure à 30 minutes, relégué Paolo à dix minutes mais les plus essentielles, etc...
Je comprends tout à fait que Scott ne pouvait se résoudre à occulter tout ce qui le passionnait, mais à un moment donné le rythme en pâtit. Il faut choisir. Ou alors le format mini-série en 4-5 épisodes de 45 min aurait pu coller.
C'est curieux venant de lui, qui prend soin d'étudier ce point avec minutie. Ses films ne donnent jamais l'impression de traîner.
Non pas que le film se plante à tous les niveaux, loin de là.
Les acteurs sont impeccables. Mention spécial du grand Al Pacino. Cette classe et cette énergie, c'est dingue ! Adam Driver m'a beaucoup touché aussi, justement parce qu'il reste toujours en retenue.
Pas facile avec ces partenaires, un monstre de jeu (Pacino) ou de vraies esthètes du cabotinage incontrôlé.
Pour ma part, et curieusement, Jared Leto m'a plutôt amusé dans ce numéro over-the-top où il parvient à rendre son personnage de bouffon pathétique presque touchant. Toujours sur la ligne, il assume d'aller vers quelque chose
de gênant en permanence.
Je ne trouve pas que ça détonne, ça fait même écho avec la prestation de L. Gaga qui est sur le même registre. Sauf qu'elle a évidemment plus de place et donc peu faire passer quelques petite nuances.
La longueur est déraisonnable parce que Scott veut tout raconter. Sauf que tout n'est pas sujet à la comédie (), et finalement la place accordée à certaines parties me parait inutile.
Un Scorsese aurait probablement dynamité tout cela avec une narration qui aurait raccourci la première heure à 30 minutes, relégué Paolo à dix minutes mais les plus essentielles, etc...
Je comprends tout à fait que Scott ne pouvait se résoudre à occulter tout ce qui le passionnait, mais à un moment donné le rythme en pâtit. Il faut choisir. Ou alors le format mini-série en 4-5 épisodes de 45 min aurait pu coller.
C'est curieux venant de lui, qui prend soin d'étudier ce point avec minutie. Ses films ne donnent jamais l'impression de traîner.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Mon @ConFucKamus je me doutais que le film ne ferait pas l'unanimité et comme à mon habitude je serai le seul à voir la lumière 
Je ne partage pas ton avis ou l'avis général sur la densité du film, House of Gucci porte bien son nom, il s'intéresse à la chute, la décadence et la destruction d'une famille. Consumée par l'argent, le pouvoir, la possession. Dans la finalité, chaque personnage est pathétique, et c'est très certainement ce qui a attiré Scott à s'intéresser à cet empire. Je pensais que le film lorgnerait davantage sur Scorsese également (Loup de Wall Street par exemple), mais ici, point de glorification ou de personnages cool. HoG n'est ni un film de mafieux, ni une comédie, il s'agit d'une satire. Donc aucune scène ne m'a paru gratuite ou de trop, peut être certaines manquent de rythme oui, mais elle contribue à rendre l'œuvre plus complète.
(Au passage le dernier Scorsese était bien plus chaotique et inutilement long).
Pour Leto j'ai vraiment eu beaucoup de mal, il est embarrassant à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Gaga, au contraire, est vraiment surprenante, aussi à l'aise dans la comédie que lorsqu'elle doit jouer des moments plus dramatiques, je l'ai trouvé métamorphosée et avec une présence et un charisme indéniable.
J'en parlerai surement plus tard mais j'ai aimé le jeu de manipulation et le fait que personnage de Patrizia est le grain de sable qui va détruire cette famille et nuire à chacun des personnages.
Je ne partage pas ton avis ou l'avis général sur la densité du film, House of Gucci porte bien son nom, il s'intéresse à la chute, la décadence et la destruction d'une famille. Consumée par l'argent, le pouvoir, la possession. Dans la finalité, chaque personnage est pathétique, et c'est très certainement ce qui a attiré Scott à s'intéresser à cet empire. Je pensais que le film lorgnerait davantage sur Scorsese également (Loup de Wall Street par exemple), mais ici, point de glorification ou de personnages cool. HoG n'est ni un film de mafieux, ni une comédie, il s'agit d'une satire. Donc aucune scène ne m'a paru gratuite ou de trop, peut être certaines manquent de rythme oui, mais elle contribue à rendre l'œuvre plus complète.
(Au passage le dernier Scorsese était bien plus chaotique et inutilement long).
Pour Leto j'ai vraiment eu beaucoup de mal, il est embarrassant à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Gaga, au contraire, est vraiment surprenante, aussi à l'aise dans la comédie que lorsqu'elle doit jouer des moments plus dramatiques, je l'ai trouvé métamorphosée et avec une présence et un charisme indéniable.
J'en parlerai surement plus tard mais j'ai aimé le jeu de manipulation et le fait que personnage de Patrizia est le grain de sable qui va détruire cette famille et nuire à chacun des personnages.
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ConFucKamus
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- Enregistré le : lun. 31 août 2020 12:17
@Xsmooth
Je lui mets quand même la moyenne parce l'intention de Scott est rigolote (des personnages bigger than life ramenés à un cadre très "réaliste") et que les thèmes sont là.
Mais oui gros problème de rythme et d'orchestration. Sincèrement, tout ce qu'il veut montrer est sur le papier passionnant.
-> Patrizia qui veut s'élever socialement
-> Maurizio qui veut exister par lui-même
-> Aldo qui cherche à maintenir le nom à flot (à coups de manœuvres commerciales cyniques)
-> Paolo qui veut être reconnu et aimé
-> La famille qui implose de l'intérieur
Il y a tout ça et je peux pas lui enlever. Mais ça ne fonctionne pas, en tout cas pas en totalité. Scott y est peu trop timide.
Là où je pense que le ton d'une tragédie ou d'une satire aurait du être dominant, avec des petites touches plus noires (dans le cadre d'une farce) ou sardoniques (si on se place dans un angle dramatique).
Il tente les deux registres mais ça ne prend pas sur la durée à min avis, hélas.
Je trouve que Leto est au contraire l'un des rares éléments qui apportent le rire, par sa prestation complètement hallucinée.
Franchement, il fallait oser aller à ce point dans l'outrance.
Mais c'est un petit homme pathétique qui se rêve grand et veut se faire passer pour un cador d'où l'excès permanent. Pour moi, ça colle.
Et puis là, le film y va plein pot. Sa dégaine qui va toujours plus loin dans le ridicule (finir avec ce survet' de beauf intégral, je me disais "NAAAAAN ! Mais c'est O-DIEUX !!" )
Je peux comprendre qu'on trouve Irishman long. Plus je le vois, plus je l'aime personnellement. Je le trouve plus intéressant et profond qu'un Casino.
La désacralisation complète car ramenée à un histoire humaine, où des hommes comprennent leur nature de simples pions, dans une partie qui les dépasse. Il y a quelque chose de drôle, pathétique et finalement touchant là-dedans.
De Niro comme Pesci n'ont rien de monstres exubérants et clinquants, juste des types qui font leur boulot. Pas pour rien qu'ils prennent en grippe Joe Gallo, Tony Pro et Fitzimmons qui plastronnent et se la jouent grosses stars.
C'est marrant, je viens de réaliser que l'acteur qui joue l'avocat des Gucci est interprété par Jack Huston, qui jouait Robert Kennedy dans la fresque de Scorsese. J'arrivais pas à remettre son visage.
Je lui mets quand même la moyenne parce l'intention de Scott est rigolote (des personnages bigger than life ramenés à un cadre très "réaliste") et que les thèmes sont là.
Mais oui gros problème de rythme et d'orchestration. Sincèrement, tout ce qu'il veut montrer est sur le papier passionnant.
-> Patrizia qui veut s'élever socialement
-> Maurizio qui veut exister par lui-même
-> Aldo qui cherche à maintenir le nom à flot (à coups de manœuvres commerciales cyniques)
-> Paolo qui veut être reconnu et aimé
-> La famille qui implose de l'intérieur
Il y a tout ça et je peux pas lui enlever. Mais ça ne fonctionne pas, en tout cas pas en totalité. Scott y est peu trop timide.
Là où je pense que le ton d'une tragédie ou d'une satire aurait du être dominant, avec des petites touches plus noires (dans le cadre d'une farce) ou sardoniques (si on se place dans un angle dramatique).
Il tente les deux registres mais ça ne prend pas sur la durée à min avis, hélas.
Je trouve que Leto est au contraire l'un des rares éléments qui apportent le rire, par sa prestation complètement hallucinée.
Franchement, il fallait oser aller à ce point dans l'outrance.
Mais c'est un petit homme pathétique qui se rêve grand et veut se faire passer pour un cador d'où l'excès permanent. Pour moi, ça colle.Et puis là, le film y va plein pot. Sa dégaine qui va toujours plus loin dans le ridicule (finir avec ce survet' de beauf intégral, je me disais "NAAAAAN ! Mais c'est O-DIEUX !!"
)Je peux comprendre qu'on trouve Irishman long. Plus je le vois, plus je l'aime personnellement. Je le trouve plus intéressant et profond qu'un Casino.
La désacralisation complète car ramenée à un histoire humaine, où des hommes comprennent leur nature de simples pions, dans une partie qui les dépasse. Il y a quelque chose de drôle, pathétique et finalement touchant là-dedans.
De Niro comme Pesci n'ont rien de monstres exubérants et clinquants, juste des types qui font leur boulot. Pas pour rien qu'ils prennent en grippe Joe Gallo, Tony Pro et Fitzimmons qui plastronnent et se la jouent grosses stars.
C'est marrant, je viens de réaliser que l'acteur qui joue l'avocat des Gucci est interprété par Jack Huston, qui jouait Robert Kennedy dans la fresque de Scorsese. J'arrivais pas à remettre son visage.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
En tout cas, sans surprise à mon sens, House of Gucci est parti pour faire en 1 semaine quasiment les entrées que The Last Duel a fait en 2 en France. Ce qui le promet un score correct en fin de parcours je pense, à moins d'un bouche à oreille vraiment négatif.
Une promo rondement menée. Rien que le fait que TF1 ait diffusé, avec succès, "A Star is Born" dimanche dernier n'est pas anodin.
Une promo rondement menée. Rien que le fait que TF1 ait diffusé, avec succès, "A Star is Born" dimanche dernier n'est pas anodin.
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Zefurin
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- Localisation : Voie Lactée - Système Solaire - Paris 17
Et bien... mon avis rejoins celui de @Xsmooth .
House of Gucci est typiquement le genre de film que je n'attendais pas ou que je ne pensais pas aller voir... et bien... j'ai bien fait d'y aller.
Je passe trés vite sur le jeu des acteurs : il culmine, Lady Gaga et Adam Driver portent le film avec une aisance dramatique incroyable. Non seulement leurs personnages sont attachants (alors que l'affiche du film laisse suspecter une famille de requins... ce sont au contraire des gens très crédibles). Ils sont explosifs dans certaines phases, trés sobres dans d'autres... le sobre côtoie l'excentrique mais sans jamais se caricaturer. La seule raison pour laquelle on pourrait trouver que certains personnages sont "too much"... c'est parce que selon moi le spectateur perd de vue... que les personnages sont des Italiens (des gens que je trouve généralement très émotifs) joués par des anglophones (qui parlent une langue relativement neutre). Et du coup l'ensemble détonne... mais Lady gaga, Pacino, Jared Leto et Jeremy Irons (l'être le plus classe de notre espèce humaine) donnent corps à cette famille de Milanais avec beaucoup de naturel... et je serai tout à fait disposé à croire que les véritables personnes décrites dans ce film ont été comme ça.
Mais au-delà de cette direction d'acteur que je trouve impressionnante, j'y ai surtout trouvé un Ridley Scott trés à l'aise narrativement.
L'intrigue se suit sans anicroche. Le montage est fluide, limpide... c'est pas hachuré, on est pas perdu (j'aurais pu faire une pause pipi de 5-10 minutes... je n'aurais pas été paumé). Les 2 heures 30 passent sans problème.
Le film est peut-être un peu long pour ce qu'il raconte. L'histoire est franchement déjà vu : une histoire de famille de riches qui s'entre-déchirent à coup d'argent, d'héritage, de divorce... mais on s'intéresse car au-delà du fait qu'il s'agissent de gestionnaires d'une marque de luxe que d'aucun trouverait mauvais goût (moi le premier... le milieu de la mode ne m'intéressant ABSOLUMENT PAS)... on se sent curieusement trés proche et compréhensive de cette famille dont on finit par s'attacher à chaque membre.
Et enfin... la raison pour laquelle je plébiscite cette histoire qui est simple et racontée de façon trés classique... c'est parce que Scott a du coup le temps et le talent de nous montrer un peu cette Italie des années 70 et 80. Ces costumes, cette musique, ces voitures... bref... cette époque d'insouciance où classe et décadence populaire frappaient tout aussi bien les classes moyennes que les classe bourgeoises. L'Italie de ces années là est superbement mise en image... on s'y croirait, et en ressortant de la salle, j'avais presque envie de prendr eun billet d'avion pour aller à Milan (qui est une belle ville n'en déplaise à ce que beaucoup de gens en disent).
J'ai trouvé que House of Gucci est le film auquel Tout l'Argent du Monde aurait mieux fait de ressembler.
C'est un film qui ne paie pas de mine, les personnages et les acteurs sont au must de leur forme en se donnant à 200% et on passe un bon moment.
C'est pas le film de l'année, mais c'est pas ce que je lui demande. Il m'a fait ressentir de la peine et de la sympathie pour des personnages que j'aurais 1000 raisons de trouver indécents. Alors qu'en fait... ce ne sont que des humains.
Pour moi, le seul gros défaut du film, c'est qu'il est trop long pour ce qu'il raconte... et que l'histoire... ben... comme c'est une histoire vraie... elle a la sobriété d'une véritable histoire. Rien de rocambolesque, juste une famille qui se déchire. On voit venir les crises sans s'étonner... bref... le film n'est pas choquant et les coups de théâtre n'en sont pas vraiment. Donc pas beaucoup de folie narrative ou de montage alambiqué. Mais finalement... pour Ridley Scott, ça vaut mieux... car il n'a jamais su raconter des histoire complexes. Car le film est long... mais il est homogène.
7/10
Et je comprend tout à fait ce que tu veux dire au sujet de Scorcese (dont le sujet aurait fortement intéressé le réalisateur)... c'est un film Scorcésien réalisé par Ridley Scott... et bien, je trouve ça trés itnéressant car Scott y met touche froide poignante qui n'essaie pas de se prétendre indigeste.
VOILA !
House of Gucci est un film digeste et qui n'essaie pas de péter plus haut que son cul... et dans lequel chaque élément (les acteurs principalement) se donne à 200%.
House of Gucci est typiquement le genre de film que je n'attendais pas ou que je ne pensais pas aller voir... et bien... j'ai bien fait d'y aller.
Je passe trés vite sur le jeu des acteurs : il culmine, Lady Gaga et Adam Driver portent le film avec une aisance dramatique incroyable. Non seulement leurs personnages sont attachants (alors que l'affiche du film laisse suspecter une famille de requins... ce sont au contraire des gens très crédibles). Ils sont explosifs dans certaines phases, trés sobres dans d'autres... le sobre côtoie l'excentrique mais sans jamais se caricaturer. La seule raison pour laquelle on pourrait trouver que certains personnages sont "too much"... c'est parce que selon moi le spectateur perd de vue... que les personnages sont des Italiens (des gens que je trouve généralement très émotifs) joués par des anglophones (qui parlent une langue relativement neutre). Et du coup l'ensemble détonne... mais Lady gaga, Pacino, Jared Leto et Jeremy Irons (l'être le plus classe de notre espèce humaine) donnent corps à cette famille de Milanais avec beaucoup de naturel... et je serai tout à fait disposé à croire que les véritables personnes décrites dans ce film ont été comme ça.
Mais au-delà de cette direction d'acteur que je trouve impressionnante, j'y ai surtout trouvé un Ridley Scott trés à l'aise narrativement.
L'intrigue se suit sans anicroche. Le montage est fluide, limpide... c'est pas hachuré, on est pas perdu (j'aurais pu faire une pause pipi de 5-10 minutes... je n'aurais pas été paumé). Les 2 heures 30 passent sans problème.
Le film est peut-être un peu long pour ce qu'il raconte. L'histoire est franchement déjà vu : une histoire de famille de riches qui s'entre-déchirent à coup d'argent, d'héritage, de divorce... mais on s'intéresse car au-delà du fait qu'il s'agissent de gestionnaires d'une marque de luxe que d'aucun trouverait mauvais goût (moi le premier... le milieu de la mode ne m'intéressant ABSOLUMENT PAS)... on se sent curieusement trés proche et compréhensive de cette famille dont on finit par s'attacher à chaque membre.
Et enfin... la raison pour laquelle je plébiscite cette histoire qui est simple et racontée de façon trés classique... c'est parce que Scott a du coup le temps et le talent de nous montrer un peu cette Italie des années 70 et 80. Ces costumes, cette musique, ces voitures... bref... cette époque d'insouciance où classe et décadence populaire frappaient tout aussi bien les classes moyennes que les classe bourgeoises. L'Italie de ces années là est superbement mise en image... on s'y croirait, et en ressortant de la salle, j'avais presque envie de prendr eun billet d'avion pour aller à Milan (qui est une belle ville n'en déplaise à ce que beaucoup de gens en disent).
J'ai trouvé que House of Gucci est le film auquel Tout l'Argent du Monde aurait mieux fait de ressembler.
C'est un film qui ne paie pas de mine, les personnages et les acteurs sont au must de leur forme en se donnant à 200% et on passe un bon moment.
C'est pas le film de l'année, mais c'est pas ce que je lui demande. Il m'a fait ressentir de la peine et de la sympathie pour des personnages que j'aurais 1000 raisons de trouver indécents. Alors qu'en fait... ce ne sont que des humains.
Pour moi, le seul gros défaut du film, c'est qu'il est trop long pour ce qu'il raconte... et que l'histoire... ben... comme c'est une histoire vraie... elle a la sobriété d'une véritable histoire. Rien de rocambolesque, juste une famille qui se déchire. On voit venir les crises sans s'étonner... bref... le film n'est pas choquant et les coups de théâtre n'en sont pas vraiment. Donc pas beaucoup de folie narrative ou de montage alambiqué. Mais finalement... pour Ridley Scott, ça vaut mieux... car il n'a jamais su raconter des histoire complexes. Car le film est long... mais il est homogène.
7/10
Et je comprend tout à fait ce que tu veux dire au sujet de Scorcese (dont le sujet aurait fortement intéressé le réalisateur)... c'est un film Scorcésien réalisé par Ridley Scott... et bien, je trouve ça trés itnéressant car Scott y met touche froide poignante qui n'essaie pas de se prétendre indigeste.
VOILA !
House of Gucci est un film digeste et qui n'essaie pas de péter plus haut que son cul... et dans lequel chaque élément (les acteurs principalement) se donne à 200%.
Rachel Mcadams = Random Bonasse de Sherlock Holmes.
MisterM 06/02/2024
MisterM 06/02/2024
@Pile-Poil Certainement un choix de sa part, je vois mal un mec avec un tel CV rester sur la touche aussi longtemps. Peut être qu'on le reverra bientôt avec Scott. Quoiqu'il semble apprécier sa collaboration avec Claire Simpson, et elle le lui rend plutôt bien.
@ConFucKamus J'entends tes arguments mais pour ma part la durée du film m'a semblé justifiée et l'intrigue, bien que dense, bien dosée. Aucun personnage n'est mis de côté (même le pire...) et aucune séquence hors de propos. Ce qui est déroutant, c'est que Scott ne fait pas dans le suspense haletant, comme le souligne @Zefurin il ne cache jamais le voyage et sa finalité, il déroule son récit avec confiance et aplomb, se reposant entièrement sur ses personnages et la tragédie qui en découle. Le film vieillit bien dans ma tête, c'est un objet à la fois très classique mais aussi bizarre de par ses ruptures de tons, ses personnages riches en couleurs, une ambiance à la fois chaude et froide.
Concernant The Irishman, que je n'ai vu qu'une fois, je me rappelle d'un film extrêmement long sans coup d'éclat, parfois embarrassant ou peu inspiré en terme de direction, qui commençait à réellement captiver dans sa toute dernière partie. Bien vu pour Jack Huston, que j'ai trouvé au passage excellent du HoG.
Et en vrac deux trois trucs que j'ai apprécié dans Gucci :
- Le retour de la cigarette au premier plan.
- Les costumes et look sont dingues, chaque décennie y est admirablement retranscrite, Scott n'a même pas besoin de dater son film.
- La transition entre la
Point Box Office :
- Après deux jours d'exploitation aux US, le film est à 7.6M$ et devrait finir le weekend vers les 20M/23M$. Très beau démarrage pour un drame R.
- Premier jour assez solide en france et il est passé en tête sur Jeudi. Peut être un 250k/300k pour sa première semaine.
@ConFucKamus J'entends tes arguments mais pour ma part la durée du film m'a semblé justifiée et l'intrigue, bien que dense, bien dosée. Aucun personnage n'est mis de côté (même le pire...) et aucune séquence hors de propos. Ce qui est déroutant, c'est que Scott ne fait pas dans le suspense haletant, comme le souligne @Zefurin il ne cache jamais le voyage et sa finalité, il déroule son récit avec confiance et aplomb, se reposant entièrement sur ses personnages et la tragédie qui en découle. Le film vieillit bien dans ma tête, c'est un objet à la fois très classique mais aussi bizarre de par ses ruptures de tons, ses personnages riches en couleurs, une ambiance à la fois chaude et froide.
Concernant The Irishman, que je n'ai vu qu'une fois, je me rappelle d'un film extrêmement long sans coup d'éclat, parfois embarrassant ou peu inspiré en terme de direction, qui commençait à réellement captiver dans sa toute dernière partie. Bien vu pour Jack Huston, que j'ai trouvé au passage excellent du HoG.
Et en vrac deux trois trucs que j'ai apprécié dans Gucci :
- Le retour de la cigarette au premier plan.
- Les costumes et look sont dingues, chaque décennie y est admirablement retranscrite, Scott n'a même pas besoin de dater son film.
- La transition entre la
Point Box Office :
- Après deux jours d'exploitation aux US, le film est à 7.6M$ et devrait finir le weekend vers les 20M/23M$. Très beau démarrage pour un drame R.
- Premier jour assez solide en france et il est passé en tête sur Jeudi. Peut être un 250k/300k pour sa première semaine.
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ConFucKamus
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- Enregistré le : lun. 31 août 2020 12:17
Oui, c'est un moment très amusant. Et qui synthétise l'approche de Scott dans ses films autour du crime (The Counselor, Tout l'argent du monde) : quelque chose de très "tue-l'amour" si je peux direXsmooth a écrit : ↑ven. 26 nov. 2021 21:14Et en vrac deux trois trucs que j'ai apprécié dans Gucci :
- Le retour de la cigarette au premier plan.
- Les costumes et look sont dingues, chaque décennie y est admirablement retranscrite, Scott n'a même pas besoin de dater son film.
- La transition entre la
Point Box Office :
- Après deux jours d'exploitation aux US, le film est à 7.6M$ et devrait finir le weekend vers les 20M/23M$. Très beau démarrage pour un drame R.
- Premier jour assez solide en france et il est passé en tête sur Jeudi. Peut être un 250k/300k pour sa première semaine.
Bonne nouvelle pour le BO. Après l'échec cruel de The Last Duel, voilà qui va donner du baume au cœur de Ridley Scott.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Interview passionnante!
En vrac ça parle :
- House of Gucci forcément (il revient sur le choix de Jared Leto, la non présence de Robert de Niro, les passages en n&b du film)
- Tarantino et son choix d'arrêter à 10 films. La difficulté de la double étiquette réalisateur/scénariste.
- Les Duellistes qu'il a revu récemment sur Netflix. Les critiques assassines sur ce film ou Blade Runner.
- Du director's Cut de Kingdom Of Heaven
- Des versions longues de Gucci et The Last Duel existent et pourraient bien sortir un jour, car plus facile à voir à la maison que dans une salle de cinéma. Il précise qu'il ne s'agit pas de director's cut.
- La genèse et tournage de The Last Duel. Que l'interruption du tournage lui a permis de monter le film et de travailler le script de Gucci.
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ConFucKamus
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Passionnante, c'est le mot.
Ridley "Fucking" Scott (il l'aime ce mot !). Toujours aussi franc du collier et piquant !
L'interviewer qui montre son ticket vieux de 20 ans pour la séance de Gladiator ! Je faisais ça aussi mais une mauvaise conservation (usure naturelle du papier, de l'encre + humidité) m'ont poussé à jeter une centaine de places.
J'ai repris la collection depuis l'acquisition de ma carte illimitée
Ah ah parmi les films préférés des 3 critiques, l'un a jeté son dévolu Les Associés, tout en admettant qu'il soit moins génial que Blade Runner ou Alien
Je dois le voir vite alors !
J'aime beaucoup l'anecdote sur Pauline Kael (journaliste au New Yorker) qui a démonté Blade Runner sur 4 colonnes.
J'aime toujours l' ironie à voir l'un des films préférés de tonton Fincher démoli par celle qui allait servir de source à son Mank (que je trouve personnellement fabuleux).
Après, et c'est tout le génie de Fincher, il se base dessus mais n'en tire pas vraiment le même point de vue.
Ridley "Fucking" Scott (il l'aime ce mot !). Toujours aussi franc du collier et piquant !
L'interviewer qui montre son ticket vieux de 20 ans pour la séance de Gladiator ! Je faisais ça aussi mais une mauvaise conservation (usure naturelle du papier, de l'encre + humidité) m'ont poussé à jeter une centaine de places.
J'ai repris la collection depuis l'acquisition de ma carte illimitée
Ah ah parmi les films préférés des 3 critiques, l'un a jeté son dévolu Les Associés, tout en admettant qu'il soit moins génial que Blade Runner ou Alien
Je dois le voir vite alors !
J'aime beaucoup l'anecdote sur Pauline Kael (journaliste au New Yorker) qui a démonté Blade Runner sur 4 colonnes.
J'aime toujours l' ironie à voir l'un des films préférés de tonton Fincher démoli par celle qui allait servir de source à son Mank (que je trouve personnellement fabuleux).
Après, et c'est tout le génie de Fincher, il se base dessus mais n'en tire pas vraiment le même point de vue.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Ridley Scott: The Master of Digression
Blague à part, merci pour la vidéo.
Intéressant, en fait, même s’il a tendance à se répéter avec le temps.
Disons que pour quelqu’un qui a découvert Scott dans les années 2000 et notamment grâce à Internet, ça passe.
Mais quand on lu ses interviews publiées dans les magazines spécialisés (vous savez, ces trucs imprimés sur du papier glacé qu’on achetait chez le buraliste) dans les années 80 et 90, on se rend compte qu’il disait déjà l’essentiel à cette époque. Sans parler de ses premiers commentaires audio qui figuraient déjà sur les LaserDiscs NTSC de G.I. Jane et Thelma & Louise, soit fin des années 90. D’ailleurs, je pense que la meilleure source d’information concernant son travail, ce sont ses commentaires audio. Et les making-of quand ils sont bien faits, comme pour Matchstick Men. Je pense aussi à la discussion passionnante qu’il a avec Kevin Reynolds et qui figure dans les suppléments du DVD de The Duellists.
Vu !
J'ai eu la chance d'aller à Milan il y a plusieurs années (très joli ville au passage). En me baladant dans "le carré de la mode" (= le coin des stylistes), je me suis arrêté devant une vitrine que j'ai immédiatement trouvé hideuse, ronflante, pompeuse, et vulgaire. J'ai regardé le nom de la marque : Gucci.
Entre ça et le fait que, comme beaucoup de gens, j'ai un profond mépris pour l'univers de la mode, j'étais conquis à la base par un film se payant leur tête !
Alors House of Gucci est en fait une sorte de mélange entre un drame familial et une satire. Sur l'aspect drame familial, il y a d'ailleurs énormément de similitudes avec le mètre-étalon dans le genre "la famille s'auto-détruit" : The Godfather (1 et 2).
Maurizio Gucci = Michael Corleone, le fils que ne veut pas se mêler aux affaires de la famille, et préfère exister par lui-même, mais qui va être contraint à en prendre les rennes.
Rodolfo Gucci = Vito Corleone, le chef qui a imposé son style, mais qui est sur le déclin et ne veut pas faire changer le business familial.
Aldo Gucci = Sonny Corleone, le bras droit à grande gueule qui a moins de scrupule que son père (Vito) / frère (Rodolfo).
Paolo Gucci = Freddo Corleone, l'incapable qui embarrasse tout le monde .
Domenico de Sole = Tom Hagen, l'avocat "fixer" de la famille, qui reste fidèle à Vito / Rodolfo puis à Michael / Maurizio, dans une certaine mesure.
Paola = Appollonia, la parenthèse de bonheur insouciant
Patricia Reggiani = les ennemis qui infiltrent la famille Corleone pour en récupérer le pouvoir, consciemment ou non (Carlo, Solozzo...).
La différence est qu'ici, c'est une histoire vraie !
Clairement, la partie drame familial n'est pas toujours bien gérée, avec des ellipses ou des éléments mise de côtés de manière étrange. Mais c'est fait de manière très pro, et l'on ne s'ennuie jamais, notamment grâce aux acteurs (j'y reviendrai).
Par contre je me suis éclaté sur le volet satirique ! Ridley Scott est particulièrement misanthrope depuis quelques années, et il s'en donne une fois de plus à coeur joie. Un peu comme dans The Counselor où une bande de crapule se faisaient avoir par une femme ambitieuse, c'est ici une bande de joyeux couillons qui vont s'entre-dévorer à cause d'une femme qui sème la discorde en prétendant réconcilier la famille. La mise en scène est clinquante à souhait, utilisant des musiques de l'époque, et se paye la tête de l'image que l'on peut se faire de cette univers italien prétentieux et déconnecté des réalités.
Côté acteurs, Lady Gaga s'est impliquée dans son perso de "veuve noire" et ça se voit. Adam Driver est excellent dans ce jeune homme peu sûr de lui, qui s'affirme en devenant ce qu'il ne voulait précisément pas être à la base. J'ai retrouvé avec grand plaisir Jeremy Irons, qui enfin ne se limite pas à cachetonner dans un rôle lambda de mentor.
J'ai bien aimé le côté m'as-tu-vu/vieux beau d'Al Pacino (ça va bien avec son âge et son jeu). Quant à Jared Leto qui a fait couler tant d'encre, j'ai beaucoup aimé. Oui il est over-the-top, oui ses scènes sont malaisantes, mais pour moi cela rajoute à l'embarras que provoque le personnage chez... tout le monde !
Ajoutons que tout le monde parle avec un accent italien à couper au couteau. On est clairement dans le foutage de gueule des Gucci à ce niveau !
J'ai eu la chance d'aller à Milan il y a plusieurs années (très joli ville au passage). En me baladant dans "le carré de la mode" (= le coin des stylistes), je me suis arrêté devant une vitrine que j'ai immédiatement trouvé hideuse, ronflante, pompeuse, et vulgaire. J'ai regardé le nom de la marque : Gucci.
Entre ça et le fait que, comme beaucoup de gens, j'ai un profond mépris pour l'univers de la mode, j'étais conquis à la base par un film se payant leur tête !
Alors House of Gucci est en fait une sorte de mélange entre un drame familial et une satire. Sur l'aspect drame familial, il y a d'ailleurs énormément de similitudes avec le mètre-étalon dans le genre "la famille s'auto-détruit" : The Godfather (1 et 2).
Maurizio Gucci = Michael Corleone, le fils que ne veut pas se mêler aux affaires de la famille, et préfère exister par lui-même, mais qui va être contraint à en prendre les rennes.
Rodolfo Gucci = Vito Corleone, le chef qui a imposé son style, mais qui est sur le déclin et ne veut pas faire changer le business familial.
Aldo Gucci = Sonny Corleone, le bras droit à grande gueule qui a moins de scrupule que son père (Vito) / frère (Rodolfo).
Paolo Gucci = Freddo Corleone, l'incapable qui embarrasse tout le monde .
Domenico de Sole = Tom Hagen, l'avocat "fixer" de la famille, qui reste fidèle à Vito / Rodolfo puis à Michael / Maurizio, dans une certaine mesure.
Paola = Appollonia, la parenthèse de bonheur insouciant
Patricia Reggiani = les ennemis qui infiltrent la famille Corleone pour en récupérer le pouvoir, consciemment ou non (Carlo, Solozzo...).
La différence est qu'ici, c'est une histoire vraie !
Clairement, la partie drame familial n'est pas toujours bien gérée, avec des ellipses ou des éléments mise de côtés de manière étrange. Mais c'est fait de manière très pro, et l'on ne s'ennuie jamais, notamment grâce aux acteurs (j'y reviendrai).
Par contre je me suis éclaté sur le volet satirique ! Ridley Scott est particulièrement misanthrope depuis quelques années, et il s'en donne une fois de plus à coeur joie. Un peu comme dans The Counselor où une bande de crapule se faisaient avoir par une femme ambitieuse, c'est ici une bande de joyeux couillons qui vont s'entre-dévorer à cause d'une femme qui sème la discorde en prétendant réconcilier la famille. La mise en scène est clinquante à souhait, utilisant des musiques de l'époque, et se paye la tête de l'image que l'on peut se faire de cette univers italien prétentieux et déconnecté des réalités.
Côté acteurs, Lady Gaga s'est impliquée dans son perso de "veuve noire" et ça se voit. Adam Driver est excellent dans ce jeune homme peu sûr de lui, qui s'affirme en devenant ce qu'il ne voulait précisément pas être à la base. J'ai retrouvé avec grand plaisir Jeremy Irons, qui enfin ne se limite pas à cachetonner dans un rôle lambda de mentor.
J'ai bien aimé le côté m'as-tu-vu/vieux beau d'Al Pacino (ça va bien avec son âge et son jeu). Quant à Jared Leto qui a fait couler tant d'encre, j'ai beaucoup aimé. Oui il est over-the-top, oui ses scènes sont malaisantes, mais pour moi cela rajoute à l'embarras que provoque le personnage chez... tout le monde !
Ajoutons que tout le monde parle avec un accent italien à couper au couteau. On est clairement dans le foutage de gueule des Gucci à ce niveau !
Vu en fin de journée.
Un film dont les principales qualités se concentrent pour moi autour des performances d'acteurs.
Ils sont tous vraiment bons, et pour moi en particulier Al Pacino, Adam Driver et le clivant Jared Leto.
Gaga est également bien dans son rôle, mais pour moi la composition reste moindre et plus facile par rapport à ce qu'elle a déjà fait artistiquement dans le passé. Très bonne idée de la caster là en tout cas, d'autant plus qu'elle partage une réelle ressemblance physique avec Patrizia.
Là où je reste beaucoup plus mesuré, c'est sur les choix narratifs. Le film a énormément de choses à raconter. Trop pour un seul film en réalité et il fallait nécessairement faire des choix. Et j'ai régulièrement eu la sensation que le film ne s'attarde que rarement sur ce que je trouvais le plus intéressant et j'ai ressenti de fait une forme de frustration progressive au fil des nombreuses ellipses.
Dès le départ et à cause de la façon très sommaire de l'amener, j'ai eu du mal à croire au couple Maurizio / Patrizia. Trop simple, trop rapide, trop évident et avec des intentions trop claires pour que ça fonctionne à l'écran tel quel pour moi. Et le film élude ensuite trop facilement certaines périodes difficiles pour se concentrer sur la farce familiale, à l'image du départ vers St-Moritz que je trouve bâclé.
Scott donne tout sur la farce, quitte à d'ailleurs caricaturer les personnages par rapport à la réalité.
Formellement, c'est ok. Rien de très marquant à mon sens en terme de mise en scène. L'idée étant de toute façon de laisser le plus de place possible aux performances oscarisables du casting 5 étoiles.
Je retiendrai tout de même certaines scènes et dialogues. J'ai adoré par exemple le court passage sur les contrefaçons et la réaction d'Aldo sur le sujet. Ou l'échange parfait entre Paolo et Rodolfo. Mais au total, ce ne sont pas des scènes parmi celles qui importent le plus donc c'est un peu dommage.
Un film dont les principales qualités se concentrent pour moi autour des performances d'acteurs.
Ils sont tous vraiment bons, et pour moi en particulier Al Pacino, Adam Driver et le clivant Jared Leto.
Gaga est également bien dans son rôle, mais pour moi la composition reste moindre et plus facile par rapport à ce qu'elle a déjà fait artistiquement dans le passé. Très bonne idée de la caster là en tout cas, d'autant plus qu'elle partage une réelle ressemblance physique avec Patrizia.
Là où je reste beaucoup plus mesuré, c'est sur les choix narratifs. Le film a énormément de choses à raconter. Trop pour un seul film en réalité et il fallait nécessairement faire des choix. Et j'ai régulièrement eu la sensation que le film ne s'attarde que rarement sur ce que je trouvais le plus intéressant et j'ai ressenti de fait une forme de frustration progressive au fil des nombreuses ellipses.
Dès le départ et à cause de la façon très sommaire de l'amener, j'ai eu du mal à croire au couple Maurizio / Patrizia. Trop simple, trop rapide, trop évident et avec des intentions trop claires pour que ça fonctionne à l'écran tel quel pour moi. Et le film élude ensuite trop facilement certaines périodes difficiles pour se concentrer sur la farce familiale, à l'image du départ vers St-Moritz que je trouve bâclé.
Scott donne tout sur la farce, quitte à d'ailleurs caricaturer les personnages par rapport à la réalité.
Formellement, c'est ok. Rien de très marquant à mon sens en terme de mise en scène. L'idée étant de toute façon de laisser le plus de place possible aux performances oscarisables du casting 5 étoiles.
Je retiendrai tout de même certaines scènes et dialogues. J'ai adoré par exemple le court passage sur les contrefaçons et la réaction d'Aldo sur le sujet. Ou l'échange parfait entre Paolo et Rodolfo. Mais au total, ce ne sont pas des scènes parmi celles qui importent le plus donc c'est un peu dommage.
@Next
Du coup je partage assez ton avis.
House of Gucci reprend d'ailleurs deux caractéristiques principales du cinéma de Ridley Scott depuis 2010 : la misanthropie et le problèmes de narration. S'il on excepte The Last Duel (que je n'ai pas encore vu) et The Martian (qui est un joli contre-pied à tout le reste de la décennie de Ridley Scott), tous ses films depuis 2010 ont des problèmes quand il s'agit de raconter une histoire.
Ellipses étranges, éléments narratifs sous-employés voire laissés de côté, dialogues pompeux... Tous n'ont pas spécifiquement tous ces problèmes, mais on a l'impression que Ridley Scott est intéressé uniquement par le tournage de ses films, que les scénarios ne sont pas assez travaillés, et que le montage est fait à la légère.
Quant à sa misanthropie, c'est quitte ou double. Ca marche très bien quand il s'agit de critiquer une élite déconnectée (House of Gucci, All the Money in the World), mais beaucoup moins bien quand il s'agit de s'attacher à des protagonistes (l'équipage complètement stupide et incompétent de Covenant, le gamin kidnappé dans All the Money in the World...).
Du coup je partage assez ton avis.
House of Gucci reprend d'ailleurs deux caractéristiques principales du cinéma de Ridley Scott depuis 2010 : la misanthropie et le problèmes de narration. S'il on excepte The Last Duel (que je n'ai pas encore vu) et The Martian (qui est un joli contre-pied à tout le reste de la décennie de Ridley Scott), tous ses films depuis 2010 ont des problèmes quand il s'agit de raconter une histoire.
Ellipses étranges, éléments narratifs sous-employés voire laissés de côté, dialogues pompeux... Tous n'ont pas spécifiquement tous ces problèmes, mais on a l'impression que Ridley Scott est intéressé uniquement par le tournage de ses films, que les scénarios ne sont pas assez travaillés, et que le montage est fait à la légère.
Quant à sa misanthropie, c'est quitte ou double. Ca marche très bien quand il s'agit de critiquer une élite déconnectée (House of Gucci, All the Money in the World), mais beaucoup moins bien quand il s'agit de s'attacher à des protagonistes (l'équipage complètement stupide et incompétent de Covenant, le gamin kidnappé dans All the Money in the World...).
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NaughtyDog
- Messages : 2104
- Enregistré le : lun. 26 oct. 2020 12:34
- Localisation : Paris
Le probleme je trouve c'est qu'ici Scott semble ne pas du tout kiffey ce qu'il raconte, et ne semble avoir aucun interet à dépeindre un tant soit peu le milieu de la mode convenablement
C'est gris, c'est terne, c'est plat
Heureusement y a le cast, mais outre le scenar boursouflé, pour moi Scott était pas du tout la personne indiquée pour un tel film
C'est gris, c'est terne, c'est plat
Heureusement y a le cast, mais outre le scenar boursouflé, pour moi Scott était pas du tout la personne indiquée pour un tel film
Fincher-addict, Cameron-sexuel, Cuaron-gourmet
Comme quoi, Ridley Scott est parfaitement capable de concilier succès critique et succès commercial. Pour cela, il lui faut juste sortir deux films coup sur coup.
Sinon, les héritiers Gucci veulent porter plainte contre le film House of Gucci.
P.-S. : Je ne savais même pas que l’on pouvait porter plainte contre une œuvre.
C'est un ratio qui me va très bien
Napoleon dans un an et Gladiator quelques mois après.
Il a répondu à la famille Gucci
et sur Jared Leto“The people that were writing from the family to us at the onset were alarmingly insulting, saying that Al Pacino did not represent physically Aldo Gucci in any shape or form,” Scott said. “And yet, frankly, how could they be better represented than by Al Pacino? Excuse me! You probably have the best actors in the world, you should be so fucking lucky.”
84 ans“I think a lot of it is comedic,” he added. “Certainly for the first two acts. Jared Leto, there’s not a lot of information about [his character] Paolo, but there are pictures of Paolo and that’s exactly what Paolo looks like. We found the pictures and Jared did what he did and dressed the way Paolo dressed. There’s not a lot of Paolo on camera talking. And so that had to be, to a certain extent, imagined, but clearly Paolo was a very colorful and flamboyant man.”
“The flamboyance of Paolo was quite nicely captured,” Scott concluded. “And how could that be offensive? We paid attention to not getting too overt if we can avoid it.”
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ConFucKamus
- Messages : 2722
- Enregistré le : lun. 31 août 2020 12:17
Je n'ai qu'une chose à direXsmooth a écrit : ↑mar. 30 nov. 2021 20:01Il a répondu à la famille Gucciet sur Jared Leto“The people that were writing from the family to us at the onset were alarmingly insulting, saying that Al Pacino did not represent physically Aldo Gucci in any shape or form,” Scott said. “And yet, frankly, how could they be better represented than by Al Pacino? Excuse me! You probably have the best actors in the world, you should be so fucking lucky.”
84 ans“The flamboyance of Paolo was quite nicely captured,” Scott concluded. “And how could that be offensive? We paid attention to not getting too overt if we can avoid it.”
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"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Le film a pris la tête du BO US depuis 2 jours, symboliquement c'est cool.
293k entrées pour sa première semaine France, ce n'est pas ouf mais bon il finira au moins vers les 800k.
Gaga commence déjà à recevoir des nominations pour sa performance.
293k entrées pour sa première semaine France, ce n'est pas ouf mais bon il finira au moins vers les 800k.
Gaga commence déjà à recevoir des nominations pour sa performance.
Le film fait un score pas dégueu:
Domestic (44.1%)
$41,032,121
International (55.9%)
$51,990,000
Worldwide
$93,022,121
Domestic (44.1%)
$41,032,121
International (55.9%)
$51,990,000
Worldwide
$93,022,121
"On peut manger tous les champignons !
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"