MANK - Critiques presse et spectateurs

Venez donner votre avis sur les films à l'affiche ou en provenance des plateformes SVOD, mais aussi réagir à l'actualité du 7ème Art (annonces, trailers, etc...)
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PierrotDameron
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David Fincher éblouit la presse américaine avec Mank : les premières réactions sont excellentes

Steven Weintraub de Collider écrit : "Mank, c'est phénoménal. Tout, de la conception sonore brillante aux performances incroyables, en fait l'un des meilleurs films de 2020. Les cinéphiles vont adorer !"

Anthony Breznican, écrivain et critique à Vanity Fair, a trouvé Mank "beau et inspirant. C'est un film qui parle de se détourner de tout ce que vous savez, de tout ce qui vous soutient, lorsque vous réalisez à quel point c'est faux. C’est une chose de tout brûler. Mais c'en est une autre de rester debout au milieu des flammes".

Jazz Tangcay, critique pour Variety, trouve aussi que le film est "magnifiquement tourné. La photo d'Erik Messerschmidt est délicieusement luxuriante et les costumes de Trish Summerville sont fantastiques. C'est une fête des artisans et cette musique de Trent Reznor et Atticus Ross est glorieuse. Superbement conçu et un délice visuel. Vers les Oscars."

Mike Ryan du site Uproxx tempère de son côté : "sur le papier, Mank est un film que j'aurais dû adorer. En fait, je l'admire simplement. C'est incroyablement bien conçu, tourné, joué. Mais l'histoire m'a laissé froid. J'en sais finalement plus sur les sentiments de Mank à l'égard de la course aux gouverneurs de Californie de 1934 que sur ses sentiments envers Orson Welles..."

Eric Kohn du site IndieWire admet que "Mank est un labyrinthe particulier, une approche passionnante et imprévisible pour déconstruire l'histoire d'Hollywood dans sa propre langue. Non, vous n'obtiendrez pas une réponse définitive sur Citizen Kane. Mais vous aurez une fenêtre remarquable sur ce que tout cela signifie."

Chris Evangelista de Slash Film complète : "Cinglant, magnifique, drôle et résolument politique. Ce film ressemble et sonne comme un vieux film dans une ancienne salle de cinéma, avec un son qui semble résonner sur des murs qui ne sont pas réellement là..."

Josh Horowitz, influenceur de MTV, conclut en résumant : "C'est romantique et cynique. C'est provocateur et démodé. C’est ce que j’attendais et c’est tout à fait surprenant. C’est aussi magnifique. Et j'ai besoin de le revoir. Bravo aux Fincher, père et fils."
Modifié en dernier par PierrotDameron le sam. 31 oct. 2020 10:23, modifié 1 fois.
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Breaking the Bat
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Go David Goooooooooooooo !!!

Mine de rien, niveau films, Netflix se rattrape bien en fin d'année niveau qualité : Le diable, tout le temps ; Je veux juste en finir ; Mank ; Minuit dans l'univers !!!
"- Tu fumes après l'amour ?
- J'en sais rien baby, j'ai jamais regardé !"
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NaughtyDog
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les projos presse commençaient hier, sauf que bah elles vont pas continuer à cause de ce fucking confinement x)
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PierrotDameron
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Je suis très curieux aussi de voir Minuit dans l'univers, faut que je lui crée un sujet.
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PierrotDameron
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Quelques critiques fr :

Cinemateaser :
[...] Que ressent-on de l’homme et du cinéaste dans ces luttes d’auteurs et de démiurges ? Peu. Trop peu. Si ce n’est que David Fincher, trop souvent cantonné à une prétendue froideur que ses films ont pourtant toujours su bousculer en suscitant la sidération, s’y abandonne cette fois totalement. Au point d’apparaître définitivement similaire au protagoniste de THE GAME, qui met tout à distance depuis qu’il a vu son père mourir. Le cinéaste semble avoir oublié la leçon qu’il lui (et se) donnait : pour survivre, la nécessité du lâcher-prise.
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Première :
[...]Mank est le film d’un obsessionnel, d’un fétichiste qui semble n’avoir filmé en digital que pour mieux retravailler l’image en post- production et lui donner à l’écran le cachet old school de ses fantasmes de cette époque, jusqu’à la sensation de pellicule légèrement brûlée. Ce petit jeu pourrait être excluant pour le spectateur, malgré le feu d’artifice de scènes époustouflantes, dont chacune à elle seule donne une bonne raison de découvrir ce film toutes affaires cessantes.
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ConFucKamus
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L'avant-première vient à peine de se finir.
Plusieurs choses
- Formellement, c'est une nouvelle tuerie bien de chez Fincher
- Son film le plus sentimental et drôle
- Gary Oldman aura un Oscar, c'est certain. Son Mankiewicz est un des plus bel anti-héros qu'on puisse imaginer.
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NaughtyDog
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je l'ai vu y a plus de 2 semaines, j'ai même pas mis ma critique complète ici (bon au moins c'est dans le topic news ^^)

Disons que le film reste assez intouchable pour les prochains Oscars

si y a pas meilleur réal, meilleure production design, meilleurs costumes voire meilleur acteur et meilleur sound design je pige pas ^^
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PierrotDameron
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Je vais surement regarder ce soir, après Mando. :bounce:
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PierrotDameron
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Me suis un peu ennuyé, j'ai surtout aimé les scènes avec Lily Collins en fait.

J'ai l'impression qu'il faut déjà bien connaitre l'époque pour apprécier (moi à part Orson je connaissais personne :lol: ).

6/10
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Redzing
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J'ai vu la bête...

Film complexe, clairement fait pour les cinéphiles. Entre la peinture au vitriol mais subtile des studios, et les multiples références cinématographiques çà et là, il est sans doute difficile de rentrer dedans pour ceux qui ne s'intéressent pas au cinéma. Sans parler des nombreux parallèles avec "Citizen Kane" : je pense que ceux qui n'ont pas vu le film d'Orson Welles risquent de ne rien paner au film de Fincher... ou tout au moins de passer complètement à côté.
Ceci dit, j'aimerais bien avoir l'avis de ceux qui justement n'ont pas vu "Citizen Kane" ?

Pour autant, on est loin d'un trip élitiste. Déjà, le film est impeccable sur la forme. Les images sont sublimes, et le style évoque à merveille le cinéma des années 30/40 : couleur, éclairage, ils sont même allé jusqu'à intégrer de fausses "brûlure de cigarettes" en haut à droite de l'écran, et ils ont reproduit la texture des voix de l'époque (enregistrées en studio), c'est assez incroyable !

J'avais un peu peur de ne pas m'intéresser au protagoniste : en général les personnages alcooliques et/ou camés auto-destructeurs me laissent de marbre au cinéma. Mais ici, il y a un côté "bouffon de studio" qui cache un homme qui a de vraies valeurs morales, voire politiques, et qui méprise le reste de l'industrie. Celle-ci en prend d'ailleurs largement pour son grade, présentée comme hypocrite, ultra politisée, et à la botte de WR Hearst. Ainsi Gary Oldman, avec en prime des touches d'humour réussies, est excellent dans ce rôle et parvient à le rendre attachant.

La construction en flashbacks entre-mêlés, outre le fait qu'elle calque "Citizen Kane", apporte une subtilité et des degrés de lecture intéressants, qu'il me faudra sans doute un autre visionnage pour pleinement saisir. J'ai notamment apprécié le personnage de WR Hearst : je m'attendais à ce qu'il soit présenté comme "le méchant" qui domine tous les médias, mais c'est beaucoup plus fin que cela.
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PierrotDameron
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Redzing a écrit :
sam. 5 déc. 2020 23:10
Pour autant, on est loin d'un trip élitiste.
Complètement d'accord, ce n'est ni un film élitiste ni pédant, même s'il vise un public averti.
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NaughtyDog
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Hello les copains ^^

j'ai rédigé un article rétrospectif sur la carrière de Fincher, qui mène également aux critiques de chacun de ses films :)

j'ai fait ça avec amour, hésitez pas à en dire ce que vous en pensez ^^

http://linfotoutcourt.com/david-fincher-retrospective/
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PierrotDameron
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Je vais aller lire ça avec attention

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Zefurin
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Vu la bête.
C'est un bon film. Je ne dirais pas qu'il est sensationnel mais il arrive à captiver le spectateur avec ce personnage misanthrope particulièrement cynique et las de son environnement professionel.
On ressent tout à fait le caractère personnel de ce film pour David Fincher : son père en est l'auteur d'une part, mais également le propos acerbe vis à vis des producteurs fait qu'on comprend évidemment ce qu'en pense Fincher, à savoir, un mépris conséquent.
Le film m'a énormément fait penser à Ed Wood de Tim Burton (dans lequel il est également question d'Orson Welles) dans la forme comme dans le fond : à savoir la schizophrénie du cinéma qui doit trouver le juste milieu entre l'aspect artistique et l'aspect financier, l'intégrité d'un auteur et la ligne éditoriale de sa production. C'est à croire que tous les grands cinéastes américain doivent un jour faire leur film "Crachat sur Hollywood". Et il est amusant que Fincher, comme Burton 25 ans plus tôt, ait cédé à cette tentation (surement trés jouissive, il n'empêche) de faire son petit pamphlet au travers d'un artiste auquel il s'identifierait ou pour lequel il aurait un profond respect (il suffit de voir à quel point Fincher aime mettre en valeur le travail de ses scénaristes dans ses films).

Gary Oldman tient en tout cas une de ses meilleures performances. On jurerait qu'il soit né pour ce rôle étant donné qu'il a, de base, cette expression faciale cynique et désabusé. Tout l'ennuie. Tout le fatigue. On dirait qu'il a déjà vu l'intégralité de sa vie se dérouler sous ses yeux et qu'il est maintenant en train de la regarder se dérouler en vrai avec un profond ennuie... détaché. Ce sont des personnages très intéressants mais du coup souvent misanthrope et sans la moindre volonté à contribuer à une progrès plus grand. Vu le dernier cadrage du film, difficile de ne pas penser que Fincher et Oldman ne se soient pas tous les deux dit : "Comme ça ils se sentiront obligé de te donner l'oscar du meilleur acteur."
Mais Amanda Seyfried et Charles Dance tirent admirablement le film vers le haut.
Chaque parole de Dance est un orgasme sonore... il est sinistre et mielleux, classe et terrifiant tout à la fois. Sa scène finale avec la fable du petit singe à la fin est un moment... digne de lui.
Et Amanda... mais qu'est ce qu'elle est belle... :love: et trés bien pensée pour le casting : elle a ce visage des poupées hollywoodienne de ces années là. Nul doute que si elle avait été contemporaine à Hitchckock, ce dernier l'aurait exploitée dans tous ces films.

Je regrette juste pour Mank ce côté trés... formel dans la forme. On ne dirait pas que Fincher se soit vraiment saigné pour filmer ses scènes. Une scène trés anodine peut succéder à une autre particulièrement esthétique. Fincher n'est pas fait pour les scènes en lumière naturelle: la lumière extérieure semble être une vraie plaie pour lui car les scènes où ses personnages discutent sur le seuil de la maison où Mank écrit sont assez... plate visuellement. Alors que les scènes nocturne ou en intérieur avec des foyers de lumière... là il fait mouche : la dernière scène du dîner avec Hearst, Mank et Davies... là c'est captivant, tendu... on se demande s'il ne va pas y avoir un meurtre dans la seconde.

Bref... j'ai trouvé qu'il s'agissait là d'un "Petit Fincher".
Il fait parfaitement le job. Donne envie de revenir au cinéma... et de revoir Citizen Kane (que j'ai vu la semaine dernière pour la première fois de ma vie... il était temps :D ).
Mais c'est pas une claque comme Gone Girl ou Zodiac ou Seven.
Et pour moi Fincher, c'est un cinéaste qui donne des claques.
Mais au moins, je sens qu'il a pris du plaisir dans ce film et les acteurs aussi.

Je mettrais entre 6 et 7/10
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Pareil pour moi, bon film mais petit Fincher. Le dispositif narratif et visuel à la CK est un peu facile et attendu, le scénario très balisé et prévisible, la actor performance de Gary Oldman dans la norme habituelle... et puis toujours ce sale tic des dialogues supersoniques de Fincher qu'il faut réécouter trois fois pour comprendre. :sleep:

Bon on ne va pas cracher dans la soupe non plus, le propos est intéressant, la reconstitution splendide et c'est évidemment excellement joué et filmé. On est simplement assez loin de Gone Girl ou Social Network je trouve. L'effet Netflix sans doute.

6/10
Redzing a écrit :
sam. 5 déc. 2020 23:10
J'ai notamment apprécié le personnage de WR Hearst : je m'attendais à ce qu'il soit présenté comme "le méchant" qui domine tous les médias, mais c'est beaucoup plus fin que cela.
Oui, parce que c'est Mayer qui se prend la charge, qui elle est très loin d'être fine. :D
Je n'ai pas trouvé la représentation des personnages si subtile que ça, l'ensemble reste très manichéen. Ce qui n'est pas forcément un défaut dans un film hollywoodien.
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Oui, parce que c'est Mayer qui se prend la charge, qui elle est très loin d'être fine. :D
Je n'ai pas trouvé la représentation des personnages si subtile que ça, l'ensemble reste très manichéen. Ce qui n'est pas forcément un défaut dans un film hollywoodien.
Manichéen ?
Hearst me paraît effectivement plus complexe que l'image d'un salaud qui a piétiné ses beaux principes. Là où un Mayer est un imbuvable cynique, inculte qui essuie ses pieds
sur la concurrence ou ses opposants idéologiques. En même temps, c'est pas comme si des figures analogues existent bien.
Par contre, je trouve que Mank ou Marion sont également plus complexes. Mankievicz tel qu'il est décrit est aussi un désabusé, parfois irresponsable ou inconscient de
son laisser-aller et des conséquences perverses de son génie.
De son côté, Marion a conscience du piège dans lequel elle a accepté de tomber mais cela ne l'empêche pas de faire preuve d'affection et de lucidité par rapport à sa situation, à
Hearst et Mank. Je crois que le seul vrai personnage positif d'un bout à l'autre du film reste la femme de Mank. :D
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Zefurin
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MisterM a écrit :
mer. 9 déc. 2020 11:32
puis toujours ce sale tic des dialogues supersoniques de Fincher qu'il faut réécouter trois fois pour comprendre.
C'est un de ses mauvais tics depuis Zodiac je trouve.
Pourtant, ses anciens films comme Seven ou Fight Club sont également trés bavards, mais pas labyrinthiques et absconds lors de la première écoute.

Ca me fait penser que j'ai mis beaucoup de temps à apprécier Zodiac à cause de ça.
Son Millenium, Social Network et les séries House of Cards comme Mindhunter ont enfoncer Fincher encore plus profondément dans cet aspect à la fois négatif et positif.
Négatif car on peut facilement sortir de l'intrigue à cause de ça si y a un dialogue qui passe mal.
Positif car ça pousse à revoir le film pour en comprendre les détails... mais il faut pour celà que le film soit TRéééééS bon.

Gone Girl était admirable de limpidité. Il m'a rappelé l'époque des écritures de Fincher AVANT Zodiac.
MisterM a écrit :
mer. 9 déc. 2020 11:32
On est simplement assez loin de Gone Girl ou Social Network je trouve. L'effet Netflix sans doute.
Le film perd clairement à ne pas être au vu au cinéma. Ca c'est indéniable.
Il a toute la saveur d'un film à voir en salle obscure... et si je l'avais découvert comme ça, je pense que je l'aurais encore plus apprécié.
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ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 11:44
Hearst me paraît effectivement plus complexe que l'image d'un salaud qui a piétiné ses beaux principes. Là où un Mayer est un imbuvable cynique, inculte qui essuie ses pieds
sur la concurrence ou ses opposants idéologiques.
Oui, c'est ce que je disais en creux.
Par contre Davies ne me semble pas avoir beaucoup d'aspérités, à part son attachement à Hearst (qui participe d'ailleurs à l'humanisation de ce dernier). Et que dire d'Alexander ou Metcalf ?

Mankiewicz est le personnage principal donc il a forcément les défauts attendus dans un film hollywoodien (alcoolisme, addiction au jeu, refus de s'engager...) qu'il surmonte à la fin. Rien de très original là-dedans mais ça fait le taf.
Zefurin a écrit :
mer. 9 déc. 2020 11:48
C'est un de ses mauvais tics depuis Zodiac je trouve.
J'avais commencé à te répondre mais je me suis aperçu en lisant l'ensemble de ton message que je répétais exactement ce que tu disais. :lol: Me reste plus qu'à acquiescer à 100%. :jap:
Zefurin a écrit :
mer. 9 déc. 2020 11:48
Le film perd clairement à ne pas être au vu au cinéma. Ca c'est indéniable.
C'est toujours le cas en effet mais très honnêtement, même sur petit écran on voit que le film est moins bon qu'un Fincher habituel.
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ConFucKamus
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@MisterM
@Zefurin
Pas d'accord sur la réserve des dialogues, bien que je comprenne la critique. Notamment pour The Social Network où le débit était parfois à la limite de la frénésie.
Néanmoins, je n'échangerai pas la moins bonne scène dialoguée chez Fincher contre la meilleure scène d'action d'un blockbuster formatée. Je trouve que le réalisateur a
su redonner une puissance dévastatrice à de simples échanges. Zodiac, Mindhunter, Gone Girl, House of Cards; je prends mon pied à chaque coup.
Par contre Davies ne me semble pas avoir beaucoup d'aspérités, à part son attachement à Hearst (qui participe d'ailleurs à l'humanisation de ce dernier). Et que dire d'Alexander ou Metcalf ?
Mankiewicz est le personnage principal donc il a forcément les défauts attendus dans un film hollywoodien (alcoolisme, addiction au jeu, refus de s'engager...) qu'il surmonte à la fin. Rien de très original là-dedans mais ça fait le taf.
Marion Davies a pour moi la saveur de ces personnages de sacrifiés qui ont hélas fini par "jouer le rôle" bon gré mal gré. Comme Metcalf qui a oublié sa morale sitôt qu'on lui donne le bon poste.
Jusqu'à ce qu'il réalise ce que cet acte, aussi compréhensible que répréhensible, a pu engendrer. Mais il sera difficile de les poser en victimes, de la même manière que ce serait injuste de les poser en coupables.

Par contre, pour Mankievicz, le bilan me semble plus nuancé que cela. Je ne vois pas trop ce qu'il surmonte. Il accepte sa position de contestataire en insistant pour faire apparaître son nom au générique du film.
Mais au delà de ça, je ne vois pas bien ce qu'il surmonte. Il reste pourtant le même soiffard désabusé.
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Zefurin
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Zodiac reste pour moi le film le plus charnière de sa carrière (dans le neutre sens du terme). La première fois que j'ai vu ce film, c'était dans un avion... c'était clairement pas le visionage de film le plus sensass de ma vie de cinéphile. :lol:
Après ce film, il a adopté des réflexes narratifs qui font le sel et le poivre de ses films... mais parfois il manque de parcimonie.
Ses dialogue super rapides et abscons, sa surcharge de personnage secondaire et tertiaire qui ont une incidence plus ou moins grande dans l'intrigue mais qui font qu'on a 20 voir 30 personnages a identifier (nom, prénom, profession, fonction) pour comprendre les articulations de l'intrigue, des personnages encore plus froids, et inexpressifs... mais encore plus austères (donc un poil moins attachant que des Sommerset ou des Tyler ou des Marla).

Quand j'avais vu Social network et Millenium... j'avais compris que Fincher il resterait globalement dans cette optique.

Gone Girl... le film a tellement coupé court avec cette habitude née depuis 2006 que je ne m'en suis toujours pas remis. Je sais pas ce qui s'est passé sur ce film, mais on dirait que Fincher s'est dit : "Celui-ci... il va être spécial. Je vais revenir sur une intrigue avec 2 personnage principaux, et 3-4 personnages secondaires/tertiaires vraiment importants, et c'est parti pour le truc le plus démoniaque de la décennie."

Du coup, Mank... j'ai retrouvé un peu de Social Network (pour le côté personnage principal qui se fait plus d'ennemis que d'amis), un peu de Benjamin Button (pour le côté biopic), un peu de Millénium (pour le côté type qui paie pas de mine qui s'isole pour accomplir un travail qui va faire toute sa carrière)... avec un côté Ed Wood.
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ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 12:22
Pas d'accord sur la réserve des dialogues, bien que je comprenne la critique. Notamment pour The Social Network où le débit était parfois à la limite de la frénésie.
Néanmoins, je n'échangerai pas la moins bonne scène dialoguée chez Fincher contre la meilleure scène d'action d'un blockbuster formatée. Je trouve que le réalisateur a
su redonner une puissance dévastatrice à de simples échanges. Zodiac, Mindhunter, Gone Girl, House of Cards; je prends mon pied à chaque coup.
C'est d'une qualité indéniable, je le reconnais.
Et Fincher, Nolan et Martin Campbell (avec son Casino Royale) ont beaucoup contribué à ramener la force du dialogue au premier plan dans un film. On en avait déjà parlé sur Allociné je me souviens en pensant que c'était l'un des meilleurs aspect récent du cinéma redevenu populaire. On est revenu à une plus grande maîtrise des dialogues... et parfois même à une plus grande maitrise des silences (Denis Villeneuve, James Gray...).

Et la maitrise des silences, je ne dirais pas que Fincher la maîtrise. On dirait qu'il ne peut pas s'empêcher de faire parler ses personnage non-stop. C'est foutrement bien écrit hein ? Je dis pas l'inverse. Mais ça manque de parcimonie. Parfois ça vient même rentrer en conflit avec la caractère froid qu'un de ses personnages est sensé adopter.
Le personnage de Hearst par exemple avec Dance... parfois je le trouve étonnamment bavard alors que Charle Dance et la stature de son personnage... donne l'impression d'un homme de glace à qui il faudrait foutre une punaise dans les fesses pour en arracher un son.
Y a un langage corporel et silencieux qui échappe encore à Fincher. Et je trouve que pour un film noir et blanc (la transition du cinéma muet au cinéma parlant n'est pas loin de l'époque où il situe son film), il aurait pu faire un petit effort sur ce point.
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@Zefurin
Zodiac reste pour moi le film le plus charnière de sa carrière (dans le neutre sens du terme). La première fois que j'ai vu ce film, c'était dans un avion... c'était clairement pas le visionage de film le plus sensass de ma vie de cinéphile. :lol:
HONTE À TOI ! :lol:
D'ailleurs, j'aurais adoré vivre Mank en salles. Il y a un tel travail au niveau technique que je conserve une frustration à ce niveau.

Je comprends cette impression de froideur en comparaison de Seven ou Fight Club où les personnages semblent plus chaleureux, empathiques ou délurés. Après, Zodiac est mon préféré parce que j'ai l'impression
d'y découvrir quelque chose à chaque visionnage. Depuis Zodiac, j'ai plutôt l'impression que D. Fincher a pris goût au fait d'obliger son spectateur a bien accrocher sa ceinture parce qu'il ne va pas freiner
(bien que Zodiac demeure un film misant aussi sur la langueur).

Gone Girl ressort un peu de ce type de thriller/biopics avec une bonne grosse masse d'informations à retenir, c'est vrai. Le film est un chef-d'œuvre sur tous les plans. Tordu, malin, édifiant. Et c'est bien que
Fincher prenne une autre voie. Dans une récente interview, il admettait vouloir casser un peu les habitudes. Hâte de voir son prochain, dans ce cas.

Je remarque que Fincher ou à un moindre degré Nolan (quoiqu'il reste exigeant aussi) réclament un niveau de concentration plus élevé que beaucoup de leurs confrères. À mon goût, ils misent sur un investissement
que les spectateurs n'ont pas souvent l'habitude d'avoir. Ils te filent les clés, il y a pas de pièges à proprement parler, tout est là. C'est juste qu'il y a beaucoup à voir.
Gone Girl obéit à cette logique mais il se montre moins chargé, je suis d'accord. Ce qui ne le rend pas moins réussi, loin de là.
Mais Zodiac et Seven restent mes préférés. Gone Girl est juste derrière avec The Social Network.
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Oh oui... honte à moi. :D
De toute façon, dans les avions, on ne devrait diffuser que des films pourris ou qui font flop au BO. Ca forcerait les passagers à dormir ET par conséquent, ça les empêcherai de se plaindre pendant 72 heures qu'ils ne se sont toujours pas remis du décalage horaire. :lol:
ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 12:49
Mais Zodiac et Seven restent mes préférés. Gone Girl est juste derrière avec The Social Network.
Je suis d'accord avec ces 4 là qui sont le haut du panier.
Je mettrais juste Seven et Gone Girl d'abord puis Zodiac et Social Network.
Et ces 4 là ont une replay value démentielle. (surtout Zodiac, c'est vrai)

Ravi de voir que tu ne mettes pas Fight Club dans le haut du panier (un film que je n'ai jamais réussi a pleinement apprécier alors que je reconnais qu'il est un film qui ne coche quasimment la case d'aucun genre... ce qui est hallucinant).

Mais Mank, je le mettrais un peu avec les Panic Room ou les Benjamin Button. On passe un bon moment. Et s'il passe à la TV, aucun problème à le regarder.
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Ravi de voir que tu ne mettes pas Fight Club dans le haut du panier (un film que je n'ai jamais réussi a pleinement apprécier alors que je reconnais qu'il est un film qui ne coche quasimment la case d'aucun genre... ce qui est hallucinant).
Je vais te briser le cœur peut-être mais je le tiens en très très haute estime. Un autre chef-d'œuvre pour moi. Mais je suis moins attaché, peut être par sa nature insaisissable, je ne sais pas.
Mais je l'adore
Mon Top Fincher ce serait
1- Zodiac
2- Seven
3- Gone Girl
4- The Social Network
5- Fight Club
6 Mank
7- Millenium
8- Benjamin Button
9- Panic Room
10 -The Game
11- Alien 3

Après je signalerai aimablement qu'entre le 3ème et le 6ème je mets la même note, mais je mettrai le 3ème peut-être plus souvent que le 6ème dans le lecteur :D

J'ai revu Panic Room le mois dernier. La précision de la direction artistique, des plans et les audaces formalistes me laissent baba devant. Après, c'est du script ficelé pour le samedi soir sans prise de tête.
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ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 12:22
Néanmoins, je n'échangerai pas la moins bonne scène dialoguée chez Fincher contre la meilleure scène d'action d'un blockbuster formatée.
C'est marrant que tu dises cela car le MCU a exactement le même problème de dialogues artificiellement rushés. Vu qu'on ne lui pardonne rien, je ne vois pas pourquoi on le ferait pour Fincher. :D
ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 12:22
Par contre, pour Mankievicz, le bilan me semble plus nuancé que cela. Je ne vois pas trop ce qu'il surmonte. Il accepte sa position de contestataire en insistant pour faire apparaître son nom au générique du film.
Mais au delà de ça, je ne vois pas bien ce qu'il surmonte
Qu'y a-t-il d'autre à surmonter (l'alcoolisme n'est qu'un symptome qui culmine dans l'esclandre avec Hearst) ? Tu viens littéralement de résumer son arc narratif. :saint: Pendant tout le film Mank n'est que le "bouffon de la Cour" qui amuse Hearst, pas un contestataire mais un cynique qui utilise l'humour comme parachute au lieu d'assumer ses idées (il ne s'engage pas pour Sinclair, au contraire il continue à bosser pour le studio qui fait de la propagande mensongère). D'ailleurs, la plupart des personnages, notamment Davies et Metcalf, sont là pour lui montrer la voie à suivre (ou ne pas suivre), au-delà ils n'ont pas vraiment d'existence ou d'arc narratif propre.

Fincher avait dit il y a quelques années combien le formatage hollywoodien lui pesait, je suis donc un peu surpris par son Mank qui en coche beaucoup de cases.
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Non mais la relation que j'ai avec Fight Club c'est un peu comme celle que j'aurais avec un film de Kubrick : je sais que c'est un chef d'œuvre, mais le coup de foudre ne veut pas avoir lieu (alors que pourtant il a eu lieu avec Edward Norton).

Mank je le mettrais sur le même level que Millenium et Button. Je les aimerai autant tous les 3. Des petits Fincher... des bons films en somme.
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ConFucKamus a écrit :
mer. 9 déc. 2020 13:15
Ravi de voir que tu ne mettes pas Fight Club dans le haut du panier (un film que je n'ai jamais réussi a pleinement apprécier alors que je reconnais qu'il est un film qui ne coche quasimment la case d'aucun genre... ce qui est hallucinant).
Je vais te briser le cœur peut-être mais je le tiens en très très haute estime. Un autre chef-d'œuvre pour moi. Mais je suis moins attaché, peut être par sa nature insaisissable, je ne sais pas.
Mais je l'adore
Mon Top Fincher ce serait
1- Zodiac
2- Seven
3- Gone Girl
4- The Social Network
5- Fight Club
6 Mank
7- Millenium
8- Benjamin Button
9- Panic Room
10 -The Game
11- Alien 3

Après je signalerai aimablement qu'entre le 3ème et le 6ème je mets la même note, mais je mettrai le 3ème peut-être plus souvent que le 6ème dans le lecteur :D

J'ai revu Panic Room le mois dernier. La précision de la direction artistique, des plans et les audaces formalistes me laissent baba devant. Après, c'est du script ficelé pour le samedi soir sans prise de tête.

perso :

1. Se7en
2. Gone Girl
3. The Social Network
4. Fight Club
5. Zodiac
6. Mank
7. The Girl with the Dragon Tattoo
8. Benjamin Button
9. The Game
10. Panic Room
11. Alien 3

les 4 premiers tiennent dans un mouchoir de poche (4 chef-d'oeuvres)
Zodiac est excellent, mais :
- comme le dit Fincher, un format de mini-série aurait été encore plus adéquat
- sur le même terrain Memories of Murder lui met une vitesse

tout le reste est soit très bon, soit bon (Panic Room), soit fascinant et bancal (Alien 3)
Fincher-addict, Cameron-sexuel, Cuaron-gourmet
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ConFucKamus
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Les effets visuels du film décryptés
http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... id-Fincher
Une fois n'est pas coutume, ils sont ici parfaitement utilisés et pour 90% d'entre-eux, indétectables.
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