Killers Of The Flower Moon - Martin Scorsese (2023)

[Tulio]

Voir un film de quatre heures au cinéma, peu importe le réalisateur ou le sujet, j'y vais à reculons.

Ça ne m'est d'ailleurs arrivé qu'une seule fois, pour An Elephant Sitting Still : 3h54 au compteur avec une entracte au milieu. Encore une fois, il est humainement impossible d'exiger du public qu'il reste concentré exclusivement sur le film pendant autant de temps, sans compter les soucis de vessie.

[Kahled]

Ça dépend des films en vrai. Et surtout du rythme qu’ils adoptent. Les films de Leone, par exemple, ont beau être très longs, je suis capable de les regarder d’une traite et sans m’emmerder tant c’est systématiquement fluide et limpide. La concentration pour moi n’est pas spécialement une affaire de durée mais de construction filmique et narrative. Je me suis plus emmerdé en manquant de concentration devant certains films d’1h30 que devant d’autres films de 3h00.

Pareil pour An Elephant Sitting Still d’ailleurs tiens.

Sa construction par blocs de temps massifs qui filment les croisement et errements de ses personnages m’a totalement fasciné et le film, du haut de ses 3h54, ne m’a jamais paru indigeste, plus le film se déployait et plus j’étais alerte, j’en aurais bien repris encore.

Pour Scorsese, autant j’adore le cinéaste (Casino est un de mes films préférés de tous les temps et le sommet de sa filmographie à mes yeux), autant je trouve qu’il ne maîtrise pas toujours pleinement le rythme de ses films. The Irishman, que j’ai quand même aimé, montrait clairement les limites qu’il peut avoir, surtout quand c’est associé à la formule Netflix qui donne carte blanche à ses réalisateurs (ce qui est louable a priori) mais sans s’intéresser à ce qu’ils pondent (ce qui l’est moins a posteriori). J’ai souvenir de tout un chapitre sur un meurtrier mafieux (je ne me rappelle plus les détails, c’est dire si j’ai trouvé ce passage marquant) qui aurait pu facilement être squizé de mémoire tant il s’écartait de la trame principale et alourdissait l’ensemble de l’intrigue sans rien lui apporter.

Et quant à Quentin Dupieux, pour moi il essaie surtout de justifier sa paresse avec sa citation.

Alors j’aime certains de ses films mais la nonchalance générale et le je-m’en-foutisme avec lequel il investit généralement ses réalisations me laisse souvent circonspect.

Son problème c’est qu’il ne comprend pas que, parfois, pour créer un sentiment d’étrangeté qui crée un trouble sur le spectateur, il faut aussi investir sur la durée. J’ai laissé tomber ses derniers films pour cette raison (Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser). Même si j’avais bien apprécié Mandibules (le dernier que j’ai vu de lui), de manière générale il me donne la sensation de me faire escroquer au cinéma (Au poste, Le Daim, Wrong et même Wrong Cops que j’avais apprécié mais qui me laisse aujourd’hui un sentiment de vide).

[Kahled]

Sinon challenge que je lance : regarder Le Tango de Satan d’une seule traite. Si on est capable de faire ça, on est capable de tout voir quelle que soit la durée du film.

[NaughtyDog]

Rebondissement : le film dure en fait 3h26 !

[Prisoner]

Rebondissement : le film dure en fait 3h26 !

Comme le film ne marchera pas au cinéma car trop long, ils lui ont dit de couper dans le film. La version ciné sera bancale alors que le cut dans 10 ans sera une tuerie et cartonnera en stream et en Blu Ray 4k.

[Kahled]

Rebondissement : le film dure en fait 3h26 !

Comme le film ne marchera pas au cinéma car trop long, ils lui ont dit de couper dans le film. La version ciné sera bancale alors que le cut dans 10 ans sera une tuerie et cartonnera en stream et en Blu Ray 4k.

En tout cas, s’il y a bien une version longue, elle devrait sortir sur Apple d’ici 2 ans.

Mais j’ai des doutes. Pas sûr que ce soit le genre de Scorsese de proposer des films en plusieurs versions.

3h26, c’est déjà bien long, et pas sûr qu’une version de 30 minutes en plus améliore le film (ça peut même être l’inverse).

[Prisoner]

Rebondissement : le film dure en fait 3h26 !

Comme le film ne marchera pas au cinéma car trop long, ils lui ont dit de couper dans le film. La version ciné sera bancale alors que le cut dans 10 ans sera une tuerie et cartonnera en stream et en Blu Ray 4k.

En tout cas, s’il y a bien une version longue, elle devrait sortir sur Apple d’ici 2 ans.

Mais j’ai des doutes. Pas sûr que ce soit le genre de Scorsese de proposer des films en plusieurs versions.

3h26, c’est déjà bien long, et pas sûr qu’une version de 30 minutes en plus améliore le film (ça peut même être l’inverse).

Bon on, ma version courte était de 2h30. Mais quand même

[ConFucKamus]

Rebondissement : le film dure en fait 3h26 !

Un peu moins rédhibitoire, c'est certain.

[PierrotDameron]

[Gekko]

Par réflexe, je dirai "bof", puis suffit de se rappeler que Tom Cruise avait été doublé par Yvan Attal, et c'était plutôt pas mal.

[NaughtyDog]

Trailer Jeudi !

bon je matterai pas les images vu que normalement je vois le film samedi

[Gekko]

[Next]

Superbe !

[Breaking the Bat]

Tape dans le fond Marty !!!

[Tulio]

Ça fait du bien de voir d'aussi belles images de cinéma après avoir commenté celles de Fast X.

[NaughtyDog]

Pas le masterpiece espéré (j'y ai cru pdt 40 minutes où Scorsese semble partir sur les traces de Cimino), mais un excellent Scorsese tout de même.

Ça manque d'une vraie fibre emotionnelle vue le sujet, et finalement le métrage se mue progressivement en film de gangster (imaginez un Casino en 1920 quoi) centré sur un DiCaprio à contre-courant (un perso complexe, à la fois naïf et pathétique)

8.5/10

[Prisoner]

Pas le masterpiece espéré (j'y ai cru pdt 40 minutes où Scorsese semble partir sur les traces de Cimino), mais un excellent Scorsese tout de même.

Ça manque d'une vraie fibre emotionnelle vue le sujet, et finalement le métrage se mue progressivement en film de gangster (imaginez un Casino en 1920 quoi) centré sur un DiCaprio à contre-courant (un perso complexe, à la fois naïf et pathétique)

8.5/10

Alors 6,5 a Indy où tu sembles plus enthousiaste et 8,5 a Scorsese alors que tu sembles mi figue mi raison

[NaughtyDog]

Non mais attends je vais developper, mais Indy 5 j'en attendais rien (ça reste un bon divertissement) et le Scorsese que j'attendais comme le Messie

Mais bon Killers of the Flower Moon c'est un sacré morceau de cinéma egalement

[ConFucKamus]

Non mais attends je vais developper, mais Indy 5 j'en attendais rien (ça reste un bon divertissement) et le Scorsese que j'attendais comme le Messie

Mais bon Killers of the Flower Moon c'est un sacré morceau de cinéma egalement

Une question pour toi :

Le personnage de Jesse Plemmons occupe une bonne place ou il est relégué aux coulisses ?

[Prisoner]

Non mais attends je vais developper, mais Indy 5 j'en attendais rien (ça reste un bon divertissement) et le Scorsese que j'attendais comme le Messie

Mais bon Killers of the Flower Moon c'est un sacré morceau de cinéma egalement

T'inquiète je taquine. Moi de toute façon, Scorsese+DiCaprio, j'y vais a l'aveugle

[Kahled]

Non mais attends je vais developper, mais Indy 5 j'en attendais rien (ça reste un bon divertissement) et le Scorsese que j'attendais comme le Messie

Mais bon Killers of the Flower Moon c'est un sacré morceau de cinéma egalement

Une question pour toi :

Le personnage de Jesse Plemmons occupe une bonne place ou il est relégué aux coulisses ?

Ah je me posais la même question !

Mais il me semble que son rôle devait être occupé par DiCaprio à la base (avant que ne lui soit attribué celui qu’il tient aujourd’hui dans le film).

Donc a priori, je dirais qu’il occupe une bonne place.

[NaughtyDog]

Un excellent film de Scorsese, même si pas le chef-d’œuvre espéré !

Cela commence comme du Cimino (La Porte du Paradis) de manière assez grandiose (les 40 premières minutes sont parfaites, présentant cet Oklahoma où le peuple Osage est la communauté la plus riche du monde de par la découverte de pétrole sur leurs terres) avant que progressivement le film se mue en film de gangster à la Casino.

En terme de fabrication, c'est impeccable, et c'est un plaisir assez immense d'admirer un film d'époque ample avec une vraie reconstitution. La photo de Rodrigo Prieto est souvent superbe (avec de vraies fulgurances comme la découverte du gisement lors de l'intro, un plan de feu vu à travers une vitre et plein d'autres) et malgré ses 3h30, impossible de s'ennuyer ou de trouver de vrai ventre mou (la magie du montage parfait de Thelma Schoonmaker).


Le tout est porté par un casting d'ultra talent : DiCaprio signe une des meilleures performances de sa carrière, en individu dominé par son oncle qui va virer vers le pathétique ; un De Niro en Parrain capitaliste au sourire et à la bonhommie cachant l'individu le plus vil qui soit ; et une Lily Gladstone qui brille de 1000 feux.


Et autre fait surprenant : Killers of the Flower Moon offre une vraie représentation et une voix au peuple amérindien, quia été dépossédé de ses richesses par l'homme blanc, et la 1e partie du métrage est relativement poignante à ce niveau,alors que la mort touche progressivement l'ensemble de cette population (superbe manière de montrer le temps qui passe : on débute comme un western où l'homme blanc est minoritaire, avant que la banlieue pavillonnaire et l'industrialisation s'immisce pour que le peuple Osage fuit les rues).


Il sera donc dommage de voir que la 2nde partie place toujours son curseur sur le personnage de DiCaprio (et de De Niro), en délaissant Gladstone (qui aurait dû s'affirmer comme la protagoniste finale). Un rapport de force assez déséquilibré intervient donc vers la conclusion globale (chose qui était parfaitement obtenue lors de la 1e moîtié).

La mécanique "à la Scorsese" du rise & fall semblera donc plutôt connue (Goodfellas, Casino, Wolf of Wall Street), avec quelques notes d'humour très bien amenées, mais réhaussées par le contexte global et l'histoire contée.

Scorsese a même la superbe idée d'un épilogue qui questionne aussi la manière de conter les histoires au début du siècle dernier. J'aurai aimé une fibre émotionnelle plus marquante cependant.


Mais qu'importe, si Killers of the Flower Moon n'est pas un masterpiece ni même un des plus grands Scorsese, cela reste un excellent cru qu'on savoure comme jamais. Du vrai cinéma !


4,5/5

PS : le perso de Jesse Plemons intervient au bout de 2h de film je dirai

[julien03300]

merci d'éviter les spoils.....


surtout que le film ne sort pas avant octobre chez nous.

[BoBleMexicain]

merci d'éviter les spoils.....


surtout que le film ne sort pas avant octobre chez nous.

c'est quoi ce plan .... on sort un film a Cannes pour les salles en octobre ..
s il est finalisé pour le festival , il l'est pour nous aussi non ?
on se croirait revenu en arrière de 30 ans ...

[Next]

merci d'éviter les spoils.....


surtout que le film ne sort pas avant octobre chez nous.

c'est quoi ce plan .... on sort un film a Cannes pour les salles en octobre ..
s il est finalisé pour le festival , il l'est pour nous aussi non ?
on se croirait revenu en arrière de 30 ans ...

Ou juste un an. C'est à peu près toujours comme ça avec une partie de la Sélection.
Rien que l'an dernier la Palme d'Or ne sortait que fin septembre, Armageddon Time en fin d'année
Tu as même encore certains films de l'an passé qui sont sortis il y a moins d'un mois, comme Burning Days ou War Pony. Qu'il faudrait que j'aille voir d'ailleurs...

En réalité c'est surtout les films hors compétition qu'on voit très rapidement. Le reste s'éparpille tout au long de l'année selon les stratégies commerciales et distributions parfois plus compliquées à organiser (pour les "petits").

[Ragounet]

Et puis s'il était sorti en même temps que sa présentation à Cannes, il aurait probablement du faire une croix sur les Golden Globes et Oscars...Or le film de Scorsese a été calibré pour les Oscars (grande fresque US...).

Les Oscars ne récompensent pas les films sortis 10/12 mois en arrière il me semble.

On voit l'importance du Festival de Cannes dans le « game » des festivals pour le monde du cinéma, notamment américain, il est clairement au dessus des autres. Même si à un moment, on se posait la question de son avenir, confronté notamment par la concurrence des Toronto, Venise...

Si Apple/Paramount choisissent Cannes pour la première mondiale et bien en amont de sa sortie, c'est pas anodin.

Par contre, pourquoi “hors compétition” ? Décision du festival ? De la production ? En commun ?

A la lecture des premiers retours, il a tout pour être primé.

Peut-être parce que c'est une trop grosse machine ? Trop commercial (marrant quand on connaît les difficultés rencontrées par Scorsese pour monter ses films) ? Pas assez dans le « style cannois » (comprendre les films des frères Dardennes par ex.) ?

C'est vrai qu'un à moment, on disait qu'être auréolé d'une Palme d'or pour certains films, cela pouvait s'apparenter à un boulet...notamment aux États-Unis.

Dans l'ensemble, les films hors compétition sont des films pas suffisamment qualitatifs pour prétendre à la sélection (comme Indiana Jones en 2023, Le Cinquième élément en 1997) et cette année, je m'étonne de voir 2 film HC, Jeanne du Barry et le Scorsese, qui auraient largement pu y prétendre...

[BoBleMexicain]

ya 46 ans ...et rien depuis

[Pile-Poil]

Critique dithyrambique du Figaro : Que vaut Killers of the Flower Moon, le nouveau film de Scorsese présenté à Cannes ?

[Gekko]

[ConFucKamus]

J'aime, j'aime, j'aime

J'étais prudent avant la 1ère BA, il s'agissait pas de gâcher le plaisir aux nombreux spectateurs qui n'avaient pas lu le livre.

Mais j'aime cette manière de nous dire : les coupables ? Bah vous les avez là. Mais on va plutôt aller un cran plus loin dans l'ignominie.

Bien joué, je m'attends à un truc bien sale et duquel on ressort en vrac.

[NaughtyDog]

Alors on en ressort pas necessairement en vrac

Mais le ton plus leger de ce trailer est plus representatif de celui du teaser par contre

[Pile-Poil]

Niveau mise en scène, ça a l’air juste ÉNORME.

[NaughtyDog]

On dirait une affiche de DTV mais vous y trompez pas c'est de l'excellent Scorsese (je sais toujours pas si je le mets dans mon Top 10 du cineaste ceci dit)

[Xsmooth]

L'affiche est un peu inspiré mais bon osef.
C'est quoi ton top 10 @NaughtyDog ?

[NaughtyDog]

L'affiche est un peu inspiré mais bon osef.
C'est quoi ton top 10 @NaughtyDog ?

Mon top 10 Scorsese (sans Killers)
1) Raging Bull
2) Taxi Driver
3) Les Affranchis
4) Silence
5) Le Loup de Wall Street
6) Casino
7) After Hours
8) Aviator
9) Les Infiltrés
10) La Valse des Pantins

Grosso modo Killers of the Flower Moon sera sans doute 8e (verrai ça lors d'un second visionnage)

[NaughtyDog]

[fanstade]

J'y crois de plus en plus à ce film

[Xsmooth]

Excellent cette bande annonce finale.
L'hypothèse d'un report semble s'éloigner de jour en jour et c'est tant mieux.

[Tulio]

Et moi qui croyais qu'Oppenheimer serait la meilleure reconstitution historique sortie cette année, Scorsese vient de placer la barre encore plus haut !

En levant le voile sur une page oubliée de l'histoire des États-Unis, entre la fin du Far West traditionnel et la ruée vers l'or noir, Scorsese livre avec Killers of the Flower Moon un poignant plaidoyer en faveur du peuple amérindien en dénonçant l'indifférence et la déshumanisation dont ceux-ci furent victimes (comme le dit l'un d'entre eux, la vie d'un Osage valait moins que celle d'un chien en ce temps-là). En résulte un western crépusculaire respectueux de l'héritage amérindien, et un devoir de mémoire reconnaissant les crimes commis contre les Osages en vue de s'approprier le pétrole découvert sur la terre de leurs ancêtres. Ou comment traiter en trois heures trente ce qui était expédié dans deux cases de Tintin en Amérique !

On sait que Scorsese tourne ses films comme un véritable chef d'orchestre, et ce dernier ne déroge pas à la règle : les scènes s'enchaînent toutes de manière rythmée et fluide, à l'instar d'une partition musicale que l'on feuillette à toute vitesse, si bien que l'on ne s'ennuie jamais et que j'avais les yeux rivés sur l'écran pendant les trois heures trente qu'a duré la séance. Scorsese parvient à faire accepter au spectateur ce rythme long, lent et lancinant sans jamais que ce ne soit une corvée à supporter, et crée une atmosphère à la fois calme et contemplative à travers des plans larges de toute beauté.

Leonardo DiCaprio campe quant à lui un protagoniste trouble et ambigu, dont on n'est jamais tout à fait sûr du degré d'implication dans cette affaire risquant quand même de coûter la vie à son épouse, jusqu'à son ultime confrontation avec cette dernière. Détail anodin mais amusant : DiCaprio porte tout au long du film une prothèse dentaire qui le fait ressembler au Marlon Brando maquillé du Parrain, ce qui est parfois distrayant !

Cette histoire tragique, qui nécessitait tout le génie de Scorsese pour être racontée, aurait pu rester dans les annales et les mémoires comme un simple fait divers (pour reprendre les termes employés par l'orchestrateur du complot contre les Osages) si ce dernier n'en avait pas fait une fresque captivante de bout en bout, qui atteint une certaine puissance émotionnelle lors de son final procédural, et que je n'hésiterais pas à qualifier de petit chef-d'oeuvre.

Le film est d'ailleurs doté d'un épilogue sous la forme d'une émission radiophonique, qui n'est pas sans rappeler l'introduction des Dix Commandements mettant en scène Cecil B. DeMille. Scorsese s'inscrit ainsi dans la lignée des plus grandes légendes hollywoodiennes, et il aurait bien tort de s'en priver !

Quelle belle année pour le cinéma les amis !

[ConFucKamus]

Ma séance débute dans 10 min

Et dire qu'il reste encore The Killer à découvrir !!!

[BoBleMexicain]

Le Loup de Wall Street 100 000 000 $ 116 900 694 $ 3 009 494 entrées 392 000 694 $
Silence 40 000 000 $ 7 100 177 $ 334 050 entrées 23 737 523 $

que peut on reprocher a une filmo pareille
une machine a cash
je connais pas le budget du dernier mais étonnant que Hugo Cabret ait couté si cher ( et soit son film le plus cher d'ailleurs )

[Genla]

200 millions.

Ça va être un flop monumental à la "Silence" malheureusement.

Jamais il va réussir a se rentabiliser via le ciné.

[ConFucKamus]

Fini

Du Scorsese dans une veine pas si éloignée de Irishman, dans le sens où le cinéaste dilate son intrigue sciemment et ôte tout le panache ou l'effervescence

qui pouvaient caractériser (en partie) certains de ses plus beaux coups d'éclats (Affranchis, Casino, Le Loup de Wall Street).

La mort rôde, elle est sèche et banale. Elle s'insinue pendant tout le film comme un poison, d'où la longueur de ce nouveau film.

Je l'ai trouvé même un peu trop long. Voilà c'est dit. Irishman m'a semblé moins long.

Par contre, superbe travail d'adaptation. Le bouquin (génial) était une enquête colossale condensée en 300 pages. Ici, elle n'occupera qu'un tiers du film (le dernier).

Scorsese préfère regarder les hommes tomber, notamment Ernest, sous l'emprise d'un oncle au bras long machiavélique.

De Niro trouve un très grand rôle là, je ne l'avais pas vu aussi malfaisant depuis une paye.

DiCaprio surprend dans une partie pas évidente et même ingrate. Avec sa mâchoire proéminente, son rôle ambigu entre l'irresponsable, le benêt et le salaud

Lily Gladstone...que dire à part Elle a un visage expressif mais ce qu'il exprime est toujours très délicat.

Je retiens pas mal d'images du dernier acte, ce regard hébété de DiCaprio après sa dernière entrevue avec Mollie, et le final "radiophonique" très surprenant, amusant puis

soudain émouvant et glaçant. Une manière frappante de rappeler combien une page sombre d'histoire peut être aussi aisément (et criminellement) balayée, survolée

ou trivialisée.

[Breaking the Bat]

Vu hier soir et gros kiff ! Dans le top de Marty depuis les années 2000 et une large préférence comparé à son Irishman.

Une fresque criminelle autant qu'un drame, qui raconte une page peu vertueuse de l'histoire américaine. Avec autant de sujets la table, Scorsese ne pouvait que se retrouver sur son terrain de jeu idéal. Je vais pas tirer à la ligne mais c'était très très bon. Je vais peut-être tiquer sur quelques bricoles car j'ai terminé la lecture du livre juste avant de voir le film. De ce fait l'aspect enquête est moins poussé tout comme le contexte du FBI à l'époque (qui devait s'acheter une légitimité) passe un peu à la trappe. Pour la longueur du film, elle a une vraie utilité et il y a juste une ou deux scènes où je me suis dit qu'il aurait fallu couper avant. Sinon le film est d'une richesse et d'une fluidité à toute épreuve. Faut dire que malgré ses 80 balais, Marty est au sommet de son art et il régale !
Pour le reste : bonheur. Déjà le matériau de base est d'une richesse folle, une histoire tragique, qui s'insuffle comme un long poison tout au long du film. Car il faut le dire, hormis Mollie, les personnages principaux sont des ordures sans nom et la plupart se prennent pour des bienfaiteurs qui pensent faire le bien alors qu'ils ne répandent que le mal autour d'eux. Les films de ce genre où ça tape davantage sur la responsabilité des Blancs plutôt que sur les Indiens, c'est toujours rare et donc, ça fait du bien de regarder un peu sous le tapis. Et en le faisant sans concession.
DiCaprio est génial dans un rôle qu'il n'avait encore jamais joué, un benêt un peu con, totalement écrasé par la figure de son oncle (De Niro extra, meilleure perf' du film pour moi), tiraillé entre l'amour maladroit qu'il porte à sa femme et sa propre cupidité. Comme évoqué partout, Gladstone est une révélation, dans un jeu assez en retenue mais dont le visage veut dire tellement de choses. Actrice à suivre de très près !
Gros point aussi pour la BO de Robbie Robertson qui colle parfaitement à l'ambiance. Je pense que le duo Walter Hill / Ry Cooder ne l'aurait pas renier !

Pas un chef d'œuvre pour ma part, mais un futur classique en devenir !

[Tulio]

Vos retours font plaisirs à lire ! J'ai pour ma part qualifié le film de chef-d'oeuvre parce que je ne trouve tout simplement rien à lui redire.

Lily Gladstone est effectivement LA révélation du film. Celle-ci sera sûrement nommée (et récompensée) lors des prochains Oscars, et ce sera mérité !

Par contre, j'ai du mal à croire que DiCaprio devait initialement interpréter le personnage de Jesse Plemons, vu le peu de temps où il apparaît à l'écran. Se pourrait-il que le scénario ait été remanié afin d'accorder davantage de place au personnage d'Ernest, au point d'en faire le protagoniste ? Car faire du détective le personnage principal aurait radicalement changé l'orientation du film, et que je doute que DiCaprio se serait contenté d'un rôle aussi mince dans un Scorsese compte-tenu de leurs collaborations passées. J'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucune information sur une éventuelle réécriture.

Peut-être que vous (qui avez lu le livre dont le film est adapté) pourriez m'éclairer à ce sujet ?

[NaughtyDog]

Ca vous a pas trop dérangé qu'en terme de point de vue on abandonne Molly et les Osage en 2e partie ?

[ConFucKamus]

Par contre, j'ai du mal à croire que DiCaprio devait initialement interpréter le personnage de Jesse Plemons, vu le peu de temps où il apparaît à l'écran. Se pourrait-il que le scénario ait été remanié afin d'accorder davantage de place au personnage d'Ernest, au point d'en faire le protagoniste ? Car faire du détective le personnage principal aurait radicalement changé l'orientation du film, et que je doute que DiCaprio se serait contenté d'un rôle aussi mince dans un Scorsese compte-tenu de leurs collaborations passées. J'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucune information sur une éventuelle réécriture.

Peut-être que vous (qui avez lu le livre dont le film est adapté) pourriez m'éclairer à ce sujet ?

Scorsese a confié qu'il a rapidement compris qu'une adaptation trop fidèle manquerait le coche. Pour lui, le cœur du film devait être centré sur la relation entre les Osages et leurs assassins.

https://variety.com/2023/film/news/leon ... 235727659/

Adapté plus littéralement, on avait un film-dossier (de très très haute volée) Et le personnage de Tom White aurait effectivement eu une place bien plus importante.
J'insiste sur le personnage car en le lisant je me suis dit "putain, un vrai héros dans le sens le plus pur". Un peu frustré que Jesse Plemmons n'ait pas plus de scènes, car il le tient bien.

Mais je comprends l'idée de Scorsese. Ça rejoint un peu Irishman, observer ces hommes simples, veules s'enferrer tout seuls par cupidité, bêtise ou inconscience (dans le cas de Ernest/DiCaprio, c'est brumeux).
Mais j'ai trouvé le film trop long, comparé au précédent Scorsese qui atteint pourtant les 3h30 aussi.

Irishman rebondit avec l'arrivée de Pacino qui électrise l'intrigue ce qui rend le dernier acte encore plus mortifère et pathétique.
Là, je dirais que le cœur du film - la deuxième heure - est trop étendue. Le FBI et Tom White rappliquent trop tard à mon goût.
Mais la dernière heure est belle, j'aime cette lente descente aux enfers pour Ernest.

[ConFucKamus]

Ca vous a pas trop dérangé qu'en terme de point de vue on abandonne Molly et les Osage en 2e partie ?

Un peu oui. Mais de manière générale, je trouve que Scorsese tirait trop sur cette deuxième heure. Ça déséquilibre le film, à mon sens,

Parce qu'au moment où le FBI se pointe, je me disais "enfin, les choses bougent"

[Redzing]

Vu hier soir (enfin dans la nuit...), du grand Scorsese !

Je ne détaille pas, beaucoup de choses ont déjà été dites ici. Je soulignerai quand même les prestations des acteurs :
- DiCaprio énorme en benêt manipulé par son oncle, qui a un personnage extrêmement intéressant et ambigu. On a du mal à voir à quel point il est manipulé, et à quel point il est sincère avec la femme qu'il aime
- De Niro, qui incarne le patriarche faussement rassurant, s'avérant vite être une raclure de première. Ca fait longtemps que je n'avais pas vu une bonne prestation de De Niro, ça fait plaisir !
- Lily Gladstone, révélation du film, dont la prestation à la fois posée et rayonnante donne un vrai corps à l'ensemble. Je souhaite à l'actrice de voir sa carrière décoller !
- Jesse Plemons, très bon mais pas assez présent à mon goût
- Des petits rôles très appréciables pour Bendran Fraser (!) et John Lithgow.
- Un caméo étonnant de Scorsese, sans doute un hommage (élégant) à Cecil B. Demille dans The 10 Commandments.. Accessoirement, cela serait une très belle porte de sortie si sa carrière s'arrêtait là.

La longueur est le point noir du film. Il faut quand même digérer les 3h26. Mais perso je ne me suis jamais ennuyé, malgré des conditions de visionnage pas idéale (séance terminée à 1h du matin après une journée pas facile !).
Thelma Schoonmaker est toujours aussi efficace. Même si l'intrigue est posée, les informations sont bien distillées, on a des personnages/faits importants présentés par des montages parallèles télescopiques : j'aurai du mal à recommander un bon moment pour aller se soulager la vessie (d'ailleurs la mienne a tenue, fort heureusement !)

Bref, 2023 est décidément un excellent millésime !

[Tulio]

Ca vous a pas trop dérangé qu'en terme de point de vue on abandonne Molly et les Osage en 2e partie ?

Un peu, mais vu que Mollie passe la deuxième partie du film affaiblie et alitée, je ne vois pas ce que Scorsese aurait pu lui faire faire.

Son dernier échange avec Ernest, et la puissance émotionnelle dégagée par celui-ci, me suffisent et me satisfont amplement.

Adapté plus littéralement, on avait un film-dossier (de très très haute volée) Et le personnage de Tom White aurait effectivement eu une place bien plus importante.

Ce qui explique pourquoi DiCaprio devait initialement l'interpréter. Le changement de personnage me paraît plus clair désormais.

- Un caméo étonnant de Scorsese, sans doute un hommage (élégant) à Cecil B. Demille dans The 10 Commandments..

Je ne suis donc pas le seul à avoir repéré cette allusion !