Titane, de Julia Ducournau

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Cinq ans après Grave, Julia Ducournau revient avec un Titane qui promet d'être assez dérangeant et clivant au vu de son trailer.
Le film sera en Sélection officielle à Cannes et sortira en salles, si tout va bien, le 14 juillet !




Pour ma part, la hype est fortement présente.

[Breaking the Bat]

Ça a l'air totalement barré ! Je suis curieux et hypé aussi !!!

[Gekko]

J'ai pas aimé Grave, mais celui là me tente !

[NaughtyDog]

Grave était sympa, mais un tantinet survendu alors qu'il réinventait rien et reprenait pas mal de choses du cinoche d'horreur des 30 dernières années

mais pour un premier film c'est quand même bien carré, hâte de voir Titane demain matin pour voir si Ducournau transforme l'essai ! !

[NaughtyDog]

Après son premier film Grave (qui ne réinventait rien et restait plus sage que ses influences, mais se révélait carré), Ducournau revient avec Titane


Un ptit coup de boule viscéral où se cotoie l'huile de moteur, le sang et toute sorte de fluide

Ce qui marque d'entrée de jeu c'est que la réalisatrice est en totale possession de ses moyens, et livre un drame humain plongeant là encore une fois vers le cinéma de genre (Crash de Cronenberg et Christine de Carpenter en sont les 2 plus grosses influences, on retrouve même une séquence du 1er impliquant une voiture).


D'entrée de jeu le spectateur est présenté à la protagoniste Alexia (Agathe Rousselle qui fait office de vraie révélation), danseuse pour des salons de tuning, et arborant une plaque de métal en titane dans le crâne suite à un accident dans son enfance. Très vite, le métrage va rentrer dans le lard (après une superbe séquence en plan-séquence) à base de meurtres graphiques.

Là où la première partie (quasi parfaite) enchaine les moments de malaise et bruts de décoffrage (le travail sur le son est tout à fait admirable), Titane se mue ensuite en un autre film. Moins percutant malheureusement, mais plus sensible et touchant au moment où Vincent Lindon débarque (dont la carrure impressionnante laisse in fine transparaitre la sensibilité à fleur de peau du perso).


S'ensuit donc un drame à la trame et aux enjeux un peu plus balisés, là où la 1e partie se voulait surprenante, violente et insaisissable. Un constat qui ne pèse pas bien lourd heureusement vu les irruptions du body horror et le travail sur les chairs de la réalisatrice.


Car en fin de compte l'exploit de Titane n'est pas tant dans sa finalité scénaristique, mais sur la propension de Ducournau à emballer des morceaux filmiques qui nous parlent avant tout aux tripes (et ce jusqu'à un final àla portée fantastique purement Cronenbergienne).


Autre point notable : Titane renverse et bouscule les codes de représentation et de sexe. Sans trop en dire, la métamorphose doit encore une fois à Agathe Rousselle, convoquant à la fois ce qu'il y a de féminin et de purement masculin dans son personnage.


Enfin, il faut saluer la photographie de Rubens Impens et l'excellente BO de Rone, proposant au total une symbiose parfaite avec le rendu organique de la mise en scène de Ducournau.


En bref, Titane est un tremplin pour sa réalisatrice,qui certes ne s'affranchit pas encore totalement de ses influences, mais compte désormais comme une des cinéastes de genre les plus intéressantes et frontales qui soient actuellement !


7.5/10 donc 4/5

[Breaking the Bat]

En bien ou en mal, le film ne laissera personne indifférent ! C'est la force du cinéma de Ducournau : elle cherche toujours à faire du cinéma, à proposer quelque chose de nouveau !

Plus abouti et, pour ma part, moins péteux que Grave, Titane avance en terrain connu. La réalisatrice ressort ses influences (Cronenberg et Carpenter) et les digère de bien belle manière, y ajoutant sa patte et des thématiques qui lui sont propres. Il n'y a pas que le corps et les sévices et transformations de ce dernier, il y a la question du sexe, du genre, du masculin, du féminin... Au milieu de cette violence on retrouve un duo de comédiens au top, dont la révélation Agathe Rousselle, même si le vétéran Vincent Lindon n'a rien à lui envier !

Pas le choc attendu pour ma part, mais un film carré, irréprochable sur de nombreux points même si, au fond, il ne réinvente rien. Mais dans le cinéma actuel, et surtout le cinéma français, inutile de bouder une telle proposition !

Hâte de voir ce que proposera la réalisatrice pour son 3e long !

Note 3/5

[ConFucKamus]

N'ayant pas vu Grave (pas mon style mais il a l'air très bien fait), je vais tenter celui-ci ce week-end je pense.
De toute manière, c'est ça F&F9 ou Mystère à St Tropez...Paye ton choix

[NaughtyDog]

La Palme !!!

alors c'estpas le meilleur film de la Sélection (perso je l'aurai donnée au Joachim Trier voire au Audiard) mais ça démérite pas

Titane est facilement le plus osé et singulier, en plus du + coup de poing

et 2e Palme de l'histoire pour une femme, 9e palme française, et du film de genre quoi !

le CNC va ptet se bouger !

[ConFucKamus]

La Palme !!!

alors c'estpas le meilleur film de la Sélection (perso je l'aurai donnée au Joachim Trier voire au Audiard) mais ça démérite pas

Titane est facilement le plus osé et singulier, en plus du + coup de poing

et 2e Palme de l'histoire pour une femme, 9e palme française, et du film de genre quoi !

le CNC va ptet se bouger !

Je suis à la fois ravi et en même temps déçu

Ravi parce que c'est un film qui échappe un peu à un palmarès bien souvent axé politique ou sur des films d'appartements nombrilistes.
Déçu parce que le film ne me paraît pas complètement abouti. Perso, j'aurais trouvé plus jouissif et mérité de le donner à Benedetta qui m'a bien fait marrer et dont l'insolence aurait fait du bien à Cannes.

[NaughtyDog]

Benedetta il lui manque une vraie facture visuelle cependant, mais ça aurait pas démérité

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Je devais y aller hier après midi, mais j'ai été pris d'une crise de flemmite aiguë.
J'irai dans la semaine, mais après avoir vu Annette !

J'avais vraiment bien aimé Grave et ça me fait plaisir que ce type de production puisse accéder à de tels prix dans tous les cas.

[Breaking the Bat]

Idem, pas le genre de film que je voyais avec la Palme d'Or mais à travers ce sacre, c'est récompensé un genre et surtout un cinéma qui ose ! Et ça, ça fait grave plaisir !!!

[Gekko]

[Gekko]

Et bien, c'est pas terrible.
Pourtant, le film commence bien, mais au bout d'une demi-heure, le script part en vrille, les évènements et personnages semblent peu crédibles.
Visuellement c'est bon, l'histoire l'est beaucoup moins.
Par moment, j'ai eu l’impression de voir du Cronenberg low cost...

[aureliagreen]

Je l'avais manqué lors de sa sortie cinéma, j'ai du attendre qu'il passe à la télévision, mais la vision en vaut la peine. On peut être rebuté par le style très froid de la réalisatrice, très bien adapté cependant à ce type de récit, mais on ne peut pas rester indifférent à cette œuvre.
Si on a un sens de l'humour caustique, on peut dire que si on a vu Grave, alors Titane, c'est du Ducournau sans surprise. Car elle est en train de creuser son sillon de réalisatrice dont on attend qu'elle en mette plein la figure du spectateur, en insufflant une grande puissance dans l'illustration de l'anormalité et de la déformation/transformation du corps autant que de la personnalité, acquérant ainsi l'image d'une Cronenberg française. Après Grave, elle nous offre un nouveau portrait de femme plongée dans une profonde maladie mentale, qui interroge sur le problème de l'identité (ce qui semble en effet devenir une marque de fabrique chez elle), et condamne à une fuite dans l'ultra-violence, jusqu'à ne plus pouvoir espérer de rédemption. Et ne nous ménage pas les scènes très dures, tant psychologiquement que physiquement, et gores parfois. Ce portrait de tueuse en série est, toujours comme dans Grave, servie par une actrice exceptionnelle (à noter que Garance Marillier fait une apparition), magnifique dans sa peinture d'une déchéance tenant autant de la démesure que d'une fuite pitoyable vers une perte sinon un déni d'identité, le tout sans espoir de retour. Loin de toute vision romantique du transsexualisme et des autres troubles de la personnalité. À cela s'oppose la superbe prestation d'un Vincent Lindon, qui se spécialise lui aussi dans les rôles de détruits de la vie, dans ce personnage de pompier traumatisé et incapable de faire face à la réalité de la perte d'un enfant, se réfugiant lui aussi dans le déni, tant psychologique que physique ; s'il ne va pas aussi loin que le personnage principal, il est lui aussi une illustration d'une volonté de transformer son corps, n'hésitant pas à recourir au dopage pour contrer les effets du vieillissement. Empli donc de déchirures, il ne peut donc pas vraiment être de secours pour la tueuse qui se fait passer pour son fils.

Ce mélange explosif retourne le spectateur, dommage cependant qu'il soit gâché par une énorme invraisemblance scénaristique. Jamais un enfant disparu depuis des années et brusquement "retrouvé" ne serait traité aussi cavalièrement par la police. Loin de le retourner à son père présumé, et puis c'est tout, ils enquêteraient de près sur ses aléas ; et bien sûr, ils le feraient tout de suite examiner par un médecin, surtout vu son état (et non, ils n'auraient pas besoin de demander à son père l'autorisation de faire un test ADN, car on serait dans le cadre d'une enquête criminelle). Apprécier l'histoire impose donc de suspendre sa crédulité.