Le chemin de croix d'une jeune femme qui vient d'accoucher, qui abandonne son enfant dès la naissance et qui va tout faire pour trouver un petit boulot, tout en étant gravement malade des suites de l'accouchement, afin de rembourser une forte dette à une mafia quelconque. De Sergueï Dvortsevoï, j'avais plutôt bien aimé Tulpan, qui date déjà de 2004, et le cinéaste a visiblement surtout fait du documentaire entre ces deux films. Celui-ci est un cinéma post-Rosetta, qui en reprend tous les tics et les défauts, caméra embarquée en mouvement permanent, personnage accablé par les problèmes, et une bonne dose de misérabilisme. Malgré cela, il faut bien lui reconnaitre un certain talent de mise en scène qui fait que malgré toi, tu es emporté par l'energie du truc. Et puis, surtout, ce qu'il y a de réussi dans ce film imparfait et souvent désagréable, c'est la façon dont le cinéaste filme la Russie contemporaine. Ce pays fait peur, ne donne pas du tout envie, c'est le moindre qu'on puisse dire, mais la façon dont il est montré donne une idée qui semble s'approcher de la vérité, qui vient sans doute de son apétance pour le cinéma documentaire.
Un classique que je n'avais jamais vu. C'est pas mal, assez noir, et pas du tout consacré au procès de ces deux jeunes hommes comme je pouvais le penser en amont, mais le film retrace leur vie, leur acte abominable, la traque de la police, jusqu'à leur mort. Pas lu le Capote, mais je pense que la trajectoire du roman est la même. Bizarre sinon comment le film fait film des 50's alors qu'il sort en 1968 ! Sans faire daté pour autant on s'interroge sur les choix de Richard Brooks qui semble plus regarder du côté des films noirs de la fin des 40's / début 50's plutôt que du côté du Nouvel Hollywood qui est en train d'émerger au moment où il tourne.
J'en avais plutôt entendu du bien à l'époque, alors je l'ai vu... Alors, techniquement le film est correct, rien à dire, c'est une reconstitution crédible du début des 80's à San Francisco. Will Smith est plutôt bon acteur, et le rythme du film est maitrisé. Mais alors le fond... Le bonheur recherché qui donne son titre au film consiste à, accrochez-vous... devenir courtier en bourse ! Véridique ! Et sans le moindre second degré ou la moindre critique. Le perso se met dans la merde la plus noire, perd sa femme qui se casse, doit dormir à la rue avec son gamin, je vous en passe, dans l'unique but de devenir courtier en bourse ! Et le film s'achève lorsque il le devient ! C'est la sortie des violons, des orchestres en cascades, versez votre larmes mesdames et messieurs ! il est trader !!! Suis un écran noir où l'on nous dit que le type est devenu multimilliardaire en créant sa boite de traders. Deuxième écran noir, on nous dit qu'il est devenu encore plus riche en revendant des parts de sa boite pour des centaines de millions de dollars. En même temps qu'on devine alors que ce film s'inspire de la vie d'un type réel (dont on se branle totalement) en comprend la mort dans l'âme ce que signifie le "bonheur" à l'amércaine.
Un jeune docteur missionnaire se porte volontaire pour aller renforcer un hopital de fortune au fin fond de la jungle de Bornéo. Il va peu à peu être envouté par le "vaudou" local et perdre la raison en se perdant dans la jungle. Sur le papier ça ressemble à une adaptation libre d'Au Coeur des Ténèbres et donc à une première version d'Apocalypse Now. Mais dans les faits j'ai été assez déçu, d'autant que c'est un film dont j'attendais énormément. Il y a tout ce que j'aime : Mulligan que j'adore, Rock Hudson, un de mes acteurs préférés, le sujet, calibré pour moi, l'exotisme, et surtout Bornéo où j'ai eu la chance d'aller, et qui m'avait complètement envouté... Mais le film est très décevant. En gros on s'emmerde un peu pendant une heure trente, ça ne bouge pas, on ne profite pas assez de la région (ce n'est d'ailleurs pas filmé là-bas, et dès qu'on peut se passer de décors, on s'en passe, et la dernière demi-heure est plus intéressante, mais là pareil, pas assez de liberté de ton, une façon de filmer la perte mentale et physique dans la jungle beaucoup trop sage... Bon je suis un peu dur car j'en attendais énormément, mais ce n'est pas du tout la grosse découverte attendue.
Alors que la guerre est sur le point de s'achever et l'Allemagne de capituler, un groupe de nazis embarque dans un sous-marin afin de rejoindre l'Amérique du Sud. La maitresse de l'un d'eux étant malade, ils font monter un médecin français, qui devient le narrateur de l'histoire et qui est retenu prisionnier et embarqué de force avec eux. Le film est assez chiant, statique, et ampoulé par une voix-off omniprésente et pas fine pour deux sous.
Une jeune avocate doit défendre son conjoint devant un tribunal militaire, ce dernier étant accusé d'avoir assassiné une dizaine de personnes dans un village du Salvador durant une opération militaire. Elle est aidée par un vieux briscar aux méthodes originales. Dommage de voir Carl Franklin sombrer dans du cinéma de dimanche soir sans âme et sans saveur. Car le film est vraiment mauvais... Franklin, qui a réalisé trois grands films, a vite été aspiré par le système hollywoodien et a malheureusement perdu tout le charme et la nervosité de son cinéma d'origine. A tel point que ça doit faire 15 ans qu'il ne réalise plus que des épisodes de séries tv.
Une jeune femme capable de communiquer avec les morts, parcourt les USA avec son père, organisant des conférences devant des centaines de crédules avides d'avoir des nouvelles de leurs proches décédés. Le père est un charlatan, mais la jeune femme se découvre des vrais talents de médium. Surtout qu'elle commence même à anticiper les décès et à annoncer aux gens la mort prochaine de leurs proches, chose se produisant à chaque fois... Etonnant que je découvre ce film seulement quelques jours avec Résurrection de Daniel Petrie, tant les intrigues sont proches et tant les films communiquent bien entre eux. Celui-ci est aussi un film intéressant, Rosanna Arquette est super, et je dois dire qu'il y a une attention tout particulière au cadre et à l'image, qui sont tous deux magnifiques, chose assez rare dans un film de ce genre et pour une production hollywoodienne. Sans trop spoiler il y a sur la fin un virage purement fantastique dont on se serait bien passé et qui rend le film un peu bancal, mais ça reste une belle découverte. Pour info, ce film est totalement méconnu car sa sortie a été littéralement sabordée par son distributeur, Miramax, car Rosanna Arquette avait refusé de coucher avec Weinstein.
I like your hair.