Beaucoup aimé cet épisode, qui se hisse tout en haut de la saga avec le 4 et 5 selon moi.
Après un Fallout certes impressionnant mais au scénar famélique (victime d'un debut de prod précipité avec 30 pages de script seulement), McQuarrie dynamise la franchise avec un retour vers l'espionnage plus accentué, en mode techno-thriller à la Tom Clancy.
Et passé un élément scenaristique surprenant sur le papier à la Watch Dogs, ce Dead Reckoning Part 1 offre de beaux enjeux où tous les protagonostes du récit exercent un jeu de dupes pour se payer la part du cadeau. Une manière de brouiller les pistes et d'offrir de bons akours en terme de perso. Esai campe un antagoniste avec du poids, épaulée d'une henchwoman tout à fait badass en la personne de Pom Klementieff.
Un coté Bondien qui se ressent un peu plus, mais c'est toujours story driven et pas seulement "Tom Cruise fait ses cascades"
L'emphase sur l'action est là mais supporte avant tout le récit (où aucun perso n'est safe ce qui est réjouissant).
On retiendra une excellente poursuite à Rome (menotté au volant pour plus de fun), un segment vénitien avec du gravitas, et un impeccable climax sur l'Orient Express qui s'impose comme le plus flamboyant de la saga à mes yeux (Uncharted 2-vibe).
Meme Lorne Balfe offre une partition plus inspirée, et Hayley Atwell incarne un superbe ajout (en tant que voleuse initialement exterieure à l'IMF mzis qui se verra impliquée).
Je regrette seulement une mise en place de l'intrigue un chouilla poussive, quelques raccourcis/deus ex machina (rien d'intolérable)...mais encore une fois Mission Impossible s'installe comme la franchise Hollywoodienne la plus qualitative et constante.
C'est vraiment bon
7.5/10
Après avoir vu ce fameux Oppenheimer en 70mm : très bon !
Alors clairement c'est à la fois un film très différent dans la carrière de Nolan (on peut le mettre à côté d'un First Man de Chazelle), mais aussi complètement dans son style.
C'est également son film le plus dense, et les 3h sont pour ma part tout à fait justifiées tant il y a d'informations à digérer et de personnages impliqués (grosso modo 5-6 centraux et une vingtaine globalement).
Avec ce film, Christopher Nolan embrasse clairement les films de l'Âge d'Or Hollywoodien : du biopic opulent à la reconstitution d'époque exemplaire et au casting all-star.
Un classicisme global où on explore la vie d'une figure historique importante (son œuvre, les retombées politico-médiatiques et l'impact de son entourage), mais évidemment avec la patine de Nolan (la première heure opère sur 3 timelines différentes, tandis que la dernière heure sur 2 avec autant de points de vue).
Et si cette structure peut paraître complexe sur le papier (ou dans l'amorce du récit), le tout fait finalement sens (le récit aurait été complètement imbuvable si narré chronologiquement) tout comme l'usage du noir et blanc (minoritaire) pour aborder un point de vue extérieur à celui de Robert Oppenheimer.
Passé cela, oui c'est pas empli d'émotion, oui je trouve que ça manque de respiration (notamment la première partie qui nous présente extrêmement succinctement la rencontre des 2 femmes de la vie du personnage) et d'un caractère plus dilué.
Mais de l'autre, Oppenheimer fait office de vraie étude de personnage vis-à-vis de son protagoniste, ce qui en fait donc aisément un des meilleurs personnages de toute la filmo de Nolan.
Ce dernier citait Lawrence d'Arabie et JFK comme influences..et il y a de cela c'est vrai (pour l'étude complexe de figure historique et le caractère procédural final avec la main-mise du gouvernement sur l'affaire).
C'est donc régulièrement passionnant, érudit, et très bien interprété par absolument tous les acteurs (mes favoris étant Benny Safdie, Matt Damon, Emily Blunt ou même un Gary Oldman excellent dans une seule séquence).
Cillian Murphy montre encore toute sa minéralité et bouffe l'écran à chaque plan.
Niveau persos féminins c'est un peu trop en retrait je trouve et
Florence Pugh est comme d'hab (excellente), mais finalement trop peu présente pour durablement impacter le personnage à mon goût (elle a son importance au sein du récit néanmoins).
Blunt aurait pu tomber dans le cliché de l'épouse sur le carreau qui gueule sur son mari, mais gagne en épaisseur dans la 2nde partie (là aussi réhaussée par un acting sans faille).
Je ne vais pas trop m'attarder sur le reste, mais outre un montage habile, une photo d'extrême qualité d'Hoytema et un sound design impressionnant, il faut de nouveau saluer Ludwig Goransson qui livre probablement la BO de l'année, et facilement l'OST la plus riche de la filmographie de Nolan ! Il y a de tout,que ce soit de l'orchestral (piano, violon..) ou de l’électronique (un peu comme Tenet) et il me tarde de la réécouter.
Pour le reste, si ce n'est clairement pas un chef-d'oeuvre selon moi de par les quelques tares énoncées, c'est pour moi un pari bien réussi (c'est revigorant de voir ce genre de film fait aujourd'hui) et un très bon film tout simplement !
8/10