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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 28 juin 2023 17:38
par Pale
[youtube]zdDN_mflfSY[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 28 juin 2023 19:28
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 28 juin 2023 20:14
par Pale
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Des affiches moches pour les personnages :

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 29 juin 2023 16:33
par Pale
EL a aimé Indiana Jones et le Cadran de la Destinée (3,5 étoiles) :

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C’est le grand retour de l’aventurier parmi les aventuriers : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée débarque en salles après avoir affolé la Croisette lors du Festival de Cannes 2023. Pour ce nouvel épisode, Steven Spielberg laisse les manettes à James Mangold, auparavant réalisateur de Copland et Le Mans 66 (entre autres). Si Harrison Ford est évidemment de retour sous le chapeau iconique, il est accompagné dans cette nouvelle histoire par Phoebe Waller-Bridge, la star de Fleabag, tandis que Mads Mikkelsen endosse le rôle du grand méchant. Une conclusion en beauté ou le volet de trop ?

INDIANA DJEUNS


S’attaquer à poursuivre une saga aussi culte que celle d’Indiana Jones, notamment lorsqu’elle n’a pas encore été usée jusqu’à la corde et galvaudée au point de Star Wars, c’est marcher sur un fil tendu entre héritage à respecter et renouveau à inventer. D’autant plus pour quelqu’un comme James Mangold, devenu calife à la place du calife, qui se doit d’être fidèle au style de Spielberg qui a fait le succès de la saga, mais qui est lui-même un excellent metteur en scène à la patte affirmée.

C’est donc sans surprise qu’Indiana Jones et le Cadran de la Destinée joue et abuse de la nostalgie, et prouve que le récit peine à se réinventer au-delà de ses propres poncifs. Les méchants sont des nazis comme dans le premier et le troisième volet, et tout l’enjeu sera de courir plus vite qu’eux pour atteindre un énième artefact historique, jusqu’à une confrontation finale qui pose un pied dans le fantastique. On connaît la musique.

D’ailleurs, le film met en scène sa propre nostalgie et appuie sur le fameux rajeunissement (plus ou moins réussi) d’Harrison Ford pour la séquence d’ouverture : le plan de découverte du personnage, toujours important dans les films de la saga, reste longtemps sur son visage recréé numériquement, une lampe de poche braquée dessus, et semble dire au spectateur “regardez ce qu’on arrive à faire” plutôt que de s’occuper d’iconiser Jones comme dans les précédents volets.

À cela s’ajoutent un discours général sur le passé, l’héritage historique ou familial, et un petit paquet de références émouvantes (quoiqu’un peu faciles) aux anciens films. Pourtant, ce cinquième opus n’est pas du tout qu’un come-back formaté qui sent la naphtaline, car malgré ses défauts (dont beaucoup sont, de toute manière, inhérents à la saga), Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est une continuation cohérente et efficace aux aventures de notre prof d’archéologie préféré.

DIGNEMENT JONES

Certaines séquences ont un potentiel trop peu exploité et s’avèrent décevantes, comme la scène de plongée qui effleure à peine tout ce qu’elle aurait pu avoir de stressant, d’effrayant et d’esthétique (merci à Antonio Banderas de s'être déplacé pour si peu), ou encore la scène de poursuite en voiture, trop longue et artificielle. Qu'est-ce que cette histoire d'ex-mafieux vient faire là, à part parasiter le récit sous couvert de le dynamiser, sans aucune logique ni crédibilité ? La séquence, qui est en elle-même le ventre mou du film, n'en est que plus maladroite.

Néanmoins, d’autres moments parfaitement exécutés ont de quoi intégrer la liste des séquences cultes de la saga. La scène de la course-poursuite à cheval dans une parade pacifiste en plein centre-ville, par exemple, est aussi haletante que belle à voir, et d’une symbolique puissante pour le personnage vieillissant de Ford qui apparaît comme un cowboy sorti d’un western au milieu de combats modernes auxquels il n’appartient plus.

À retenir également : la séquence d’introduction, toujours importante dans les films de la saga et qui ne démérite ici pas, avec une scène de poursuite, de bagarre et de manigances au rythme enlevé. Le tout se passe dans (et sur) un train, dont la configuration particulière de l’enchaînement de wagons est utilisée comme un décor presque vivant. Oui, des trains dans Indiana Jones, on en a déjà vu... Mais qu’est-ce que ça reste plaisant quand c’est bien fait !

Par ailleurs, le nouvel atout majeur de la galaxie Jones est sans aucun doute Helena Shaw, la filleule sortie du chapeau et incarnée par la piquante et charismatique Phoebe Waller-Bridge. L’écriture d’Helena et de sa relation amour-haine avec Jones est beaucoup plus réussie et savoureuse que ce qui avait été fait autour du personnage de Mutt dans Le Crâne de Cristal, et Helena agit efficacement comme un rappel de ce qu’était Jones dans sa jeunesse, maintenant qu’il porte un regard mûr sur sa vie passée. À tel point que l’on souhaiterait presque que la saga continue pour elle.

ILS VÉCURENT HEUREUX

Mais le vrai coup de maître du film réside dans ses dernières séquences (qui seront ici spoilées le moins possible). À travers une grosse prise de risque qui ne plaira sûrement pas à tout le monde, le récit offre la meilleure résolution possible à l’arc de Jones qui court depuis cinq films : son obsession parfois égoïste pour la réalité matérielle de l’Histoire et de ses artefacts. À force de courir après la dimension mystique du passé, le professeur va en connaître une démythification étonnante, qui donnera un sens à toutes ses aventures passées.

À toujours flirter avec le fantastique, Jones franchit ici un pas décisif qui le fait passer de l’autre côté de la barrière, et si ce dernier segment pèche un peu par des CGI d’une qualité trop pauvres par rapport à leur intention, le point magistral et logique qu’il apporte à la longue histoire d’amour entre Jones et surnaturel vaut le coup. Comme souvent dans les films de la saga, le discours est un poil maladroit, un poil épais, et la mise en scène peine à donner la même prestance aux éléments fantastiques qu’à son héros. Mais, dans l’ensemble, l’enthousiasme est tel qu’il conquiert le spectateur malgré tout.

Et comme dans les précédents films de la saga aussi, l’idée qui est réellement au cœur du film et révélée à la fin semble évidente : est que ce n’est pas réellement ni le fantastique ni l’Histoire qui comptent dans la vie. Et Jones, en tant que papy râleur gentiment dépassé par son époque (la musique des Beatles, tout ça), a aussi le droit de trouver de la beauté dans un quotidien sans aventures. Et pour ce faire, l’histoire familiale (certes un peu facile mais émouvante quand même) qui se dessine en filigrane de l’action l'aidera elle aussi à trouver le repos.

En somme, Indiana Jones et le Cadran de la Destinée referme les portes de la saga avec une excellente compréhension et progression des thématiques fondamentales des films et de leur personnage central. Pas un chef-d'œuvre, et pas mal de défauts à signaler (oui, comme dans les précédents), mais un film tout à fait à la hauteur de son héritage. Mangold parvient haut la main à reprendre le flambeau de Spielberg en respectant l’esprit tout en faisant valoir son propre savoir-faire. Une conclusion réussie et méritée pour l’aventurier au chapeau.

Un volet (sans doute final) qui fait honneur à ses prédécesseurs, en souffrant de défauts semblables mais en rendant surtout hommage comme il se doit aux meilleurs moments de la saga, et en offrant à son héros la meilleure conclusion possible. Des prises de risque, des maladresses, des clins d'oeil trop appuyés... mais le tout avec une certaine intelligence, et dans l'enthousiasme général qui caractérise les aventures du professeur Jones.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... jLOH_ebRNo

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 29 juin 2023 16:43
par Pale
Le box-office français de la semaine :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... lSfEvq37yA

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 29 juin 2023 16:44
par Pale
Le réalisateur de Prey et Cloverfield Lane rejoint la saison finale de Stranger Things

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Dan Trachtenberg rejoint la production de la cinquième saison.

Après la signature de Linda Hamilton, la saison finale de Stranger Things prend une nouvelle dimension cinématographique. Dan Trachtenberg, réalisateur de films de science-fiction populaires comme 10 Cloverfield Lane, mais aussi Prey, le préquel de Predator, vient d'être engagé pour diriger un épisode de cette cinquième saison. On ne sait pas encore lequel. Le grand final ?

Dan Trachtenberg est déjà passé par le petit écran, puisqu'il avait signé le pilote mémorable de The Boys pour Prime Video.

Sa signature prouve que la production continue à Hawkins, même si le tournage de Stranger Things est officiellement en pause en raison de la grève de scénaristes. Les Duffer Brothers ont expliqué il y a quelques jours :

"L'écriture ne s'arrête pas lorsque le tournage commence. Nous nous réjouissions de commencer la production avec notre incroyable distribution et notre équipe, mais ce n'est pas possible pendant cette grève. Nous espérons qu'un accord équitable sera bientôt conclu (entre les studios et le syndicat des scénaristes) afin que nous puissions tous retourner au travail. Jusque-là, on se met en attente."


https://www.premiere.fr/Series/News-Ser ... e68mJS2Dlg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 29 juin 2023 18:41
par Pale
Un second trailer qui arrive comme ça sans prévenir :

[youtube]_YUzQa_1RCE[/youtube]

[youtube]Iz865hwcZ-E[/youtube]

[youtube]e-_NMJ1JIbk[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 29 juin 2023 19:19
par Pale
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[youtube]rBUYCbf3r4U[/youtube]

Un trailer assez intense.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 30 juin 2023 16:04
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 30 juin 2023 17:16
par ClintReborn
Pale a écrit : ven. 30 juin 2023 16:04 Image
:saint:

Wow il font la promo d'un trailer dans le but de faire venir les spectateurs voir un autre film :ouch: :lol: Je ne sais pas si c'est du désespoir de la part du service marketing :lol:

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Posté : ven. 30 juin 2023 18:48
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 2 juil. 2023 08:15
par Pale
ClintReborn a écrit : ven. 30 juin 2023 17:16
Pale a écrit : ven. 30 juin 2023 16:04 Image
:saint:

Wow il font la promo d'un trailer dans le but de faire venir les spectateurs voir un autre film :ouch: :lol: Je ne sais pas si c'est du désespoir de la part du service marketing :lol:
:lol: C'est pas nouveau pourtant.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 2 juil. 2023 18:16
par Pale
Vu ces derniers jours :

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Excellente comédie signée John Landis. Le film est une parodie de western tout en étant un beau hommage au cinéma. Le trio d'acteurs est hilarant.

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Très bon film de survie. Probablement tourné avec un budget riquiqui, le film se montre extrêmement tendu et anxiogène.

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J'ai adoré, on retrouve véritablement la magie d'Indy. Déjà l'intro condense le meilleur d'Indy et la suite de l'aventure n'en reste pas moins grandiose avec comme point d'orgue une fin complètement délirante. J'étais comme un gosse à certains moments, comme quand je découvrais les premiers épisodes à l'époque.

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Un thriller judiciaire plutôt bien emballé et servi par une immense prestation de Anthony Hopkins mais le tout est quand même grandement tiré par les cheveux.

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Je découvre ce film avec Schwarzy et je l'ai trouvé assez jubilatoire. Ce film d'action signé Kim Jee-Woon a des allures de western des temps modernes. C'est jouissif, bourrin et bien rythmé (en particulier la première partie menée tambour battant).

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Mon plus gros coup de cœur dans cette liste. C'est hilarant, émouvant, dynamique, spectaculaire et graphiquement merveilleux. Même la bande-originale est sublime. Je me suis pris une belle claque devant ce film d'animation.

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Un bon petit film d'animation Dreamworks. C'est très sympa, il y a de bonnes idées mais on est très loin des perles du studio.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 2 juil. 2023 18:29
par Pale
Mon programme ciné du week-end prochain :

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Bon en vrai ce ne sont pas des films que j'ai vraiment envie de voir donc ce sera selon mon humeur et ma motivation mais il y a peu de chance que j'y aille :D

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Posté : dim. 2 juil. 2023 21:17
par ClintReborn
Eastwood vient de débuté le tournage de son dernier film à Savannah :
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Posté : lun. 3 juil. 2023 16:27
par Pale

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Posté : lun. 3 juil. 2023 16:57
par Pale
Des images de Rebel Moon :

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 3 juil. 2023 17:51
par Pale
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Posté : mer. 5 juil. 2023 16:05
par Pale
[youtube]EP34Yoxs3FQ[/youtube]

Le teaser était mieux.

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Posté : mer. 5 juil. 2023 16:25
par Pale
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Posté : mer. 5 juil. 2023 18:37
par Pale
Netflix a (vraiment) trouvé sa réalisatrice pour son remake du Monde de Narnia

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Le fameux reboot de la franchise du Monde de Narnia par Netflix a trouvé sa réalisatrice pour de bon, et pour une fois, c'est une bien bonne idée.

Cela fait désormais plusieurs années que le géant du SVoD a annoncé vouloir s'essayer à un remake de l'oeuvre littéraire de C. S. Lewis. Tant et si bien qu'en 2018, la plateforme s'est offert les droits des sept livres du Monde de Narnia. Et puis après tout, ce n'est plus un secret pour personne : le monde merveilleux d'Hollywood s'est (re)découvert un penchant certain pour les excavations de franchises déjà exploitées depuis quelques années.

On pense notamment aux prochains reboots d'Harry Potter, Twilight, et Percy Jackson, au prequel à venir de la saga Hunger Games, ou encore, des mille deux cent soixante réadaptations en prises de vue réelles des classiques Disney. Pour revenir à Narnia toutefois, le projet s'est fait plutôt discret au département des nouvelles... jusqu'à récemment.

COME ON LUCY LET'S GO PARTY

En novembre dernier, deux ans après que Douglas Gresham (le producteur exécutif de la trilogie initiale, mais aussi des deux prochains films) ait confié ses inquiétudes relatives au statut du projet, Netflix avait laissé entendre avoir potentiellement trouvé la réalisatrice adéquate. Et coup de chance, cette dernière a plutôt le vent en poupe ces derniers temps. De fait, on ne fera pas à Greta Gerwig l'offense de trop la présenter.

Présentement en concurrence directe avec l'autre gros nom du moment, Christopher Nolan, la cinéaste derrière le très attendu Barbie a capté l'attention du New Yorker, lequel lui a consacré un long article, et promptement confirmé que oui, oui, Gewig serait bien à la direction des deux films.

Avec sa patte distincte et son goût prononcé pour les personnages féminins multifacettes (encore un peu trop rares au sein du paysage audiovisuel actuel), la réalisatrice procèderait grâce à Narnia à sa première incursion dans le monde très lucratif des franchises et autres sagas. Coup de chance pour Lucy et Susan Pevensie, donc.

Certes, on ne sait pas trop comment faire mieux que le premier opus dirigé par Andrew Adamson en 2005 (par ailleurs, la légende raconte que l'ami Antoine Desrues pleure chaque jour sur la quasi-perfection des VFX du film par rapport à ceux plus récemment proposés par Marvel et compagnie, mais passons). Mais avec Gerwig aux commandes, le projet a déjà quelque chose de prometteur.

Pour en savoir plus, il s'agira néanmoins de patienter jusqu'à ce que Netflix daigne en dévoiler davantage. De notre côté, on s'en va allumer un cierge pour garantir le retour de Tilda.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... GdNCOdnGkQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 08:28
par Pale
Une nouvelle image de Cillian Murphy dans Oppenheimer :

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 17:25
par Pale
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[youtube]gaGEmMCGLBU[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 18:00
par Pale
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[youtube]QF-oyCwaArU[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 23:40
par Pale
EL a aimé Mission: Impossible – Dead Reckoning Partie 1 (3,5 étoiles) :

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Après le carton salvateur de Top Gun : Maverick, le “Tom Cruise movie” et sa méthodologie du “tout est fait pour de vrai” semblent encore plus puissants qu’auparavant. De quoi faire de Mission : Impossible 7 – Dead Reckoning l’un des mastodontes de l’été, au point où Paramount mise sur deux parties pour conclure (temporairement ?) les aventures d’Ethan Hunt sous la houlette de Christopher McQuarrie. Pari réussi ?

TOM CRUISE CONTRE LES MACHINES


On ne dira jamais assez à quel point la saga Mission : Impossible est à part dans le paysage hollywoodien. Malgré sa cannibalisation évidente par Tom Cruise, elle s'est démarquée par la diversité de cinéastes à sa tête (De Palma, Woo, Abrams, Bird), et par leur manière d’avoir dynamité les acquis de la série originelle des années 60.

Chacun y a apporté son style, ainsi que son bagage cinéphile, de sorte à faire de ce socle d’espionnage et d’action un retour boosté aux hormones aux classiques du suspense, de Fritz Lang à Hitchcock. Il y a d’ailleurs un paradoxe amusant à voir les films se reposer autant sur des gadgets et autres machines à masques, pour mieux les rendre hors-service le moment venu. La technologie est bien utile pour l’imaginaire de la franchise et certaines de ses idées situationnelles, mais le corps actant (de Cruise) prédomine toujours dans le sauvetage du monde.

Cette tension permanente entre classicisme et modernité est à la fois fascinante, et bien utile à la légende que se façonne la star. À soixante ans, Tom Cruise s’impose en dernier dinosaure d’un cinéma de divertissement exigeant et artisanal, où l’absence – survendue – d’effets visuels numériques mettrait en avant la vérité d’une performance physique sans artifices, et de cascades “à l’ancienne”. En bref, ramener l’humain (ou plutôt le surhumain) dans la machine du blockbuster, ce qui était déjà au cœur de Top Gun : Maverick, par cette résistance des pilotes de chasse à leur remplacement par des drones.

Le premier attrait de Mission : Impossible 7 est d’aller encore plus loin dans cette démarche, en opposant cette fois Ethan Hunt à l’Entité, une intelligence artificielle surpuissante que les divers états du monde espèrent contrôler. L’idée peut prêter à sourire. Elle est pourtant très maline, et confirme l’importance de l’association entre Tom Cruise et Christopher McQuarrie. On pourrait regretter que le cinéaste ait brisé depuis Fallout la logique inaugurale de la saga dans sa variété de têtes pensantes, mais son rapport privilégié avec l’acteur n’est pas seulement au service de son image.

Évidemment, le réalisateur et scénariste sait penser le moindre plan pour iconiser sa star scientologue, qui est désormais entourée par une équipe loyale et solide. Pour autant, ce serait omettre les talents d’artisan de ce chef de bord, toujours à la recherche de la formule chimique parfaite pour ses diverses séquences d’action. L’œil dans le rétro, mais le pied sur l’accélérateur, McQuarrie exploite Mission : Impossible comme un terrain d’expérimentation et de réécriture, et assume de se confronter à des référents toujours plus hétéroclites et prestigieux, tout en y ajoutant l’ingrédient qui change tout.

VIEIL HOLLYWOOD

Si Rogue Nation citait explicitement L’Homme qui en savait trop, Dead Reckoning va piocher tour à tour du côté de Lawrence d’Arabie ou du Mécano de la Générale, et fait de son antagoniste numérique le grain de sable de cette machine bien huilée. Pour sûr, à l’heure des blockbusters algorithmiques qui pensent aux études de marché avant de penser à leur histoire, la présence d’une IA dans Mission : Impossible a tout de la note d’intention thématique de la franchise, qui déifie au passage Tom Cruise comme ultime rempart face à la désincarnation hollywoodienne.

La démarche est loin d’être finaude, et confine par instants au ridicule, mais qu’importe. La mégalomanie de Cruise fait aussi partie du plaisir de la saga, et Dead Reckoning a la bonne idée de se servir de cette base ingrate pour construire son intrigue. Là où les autres épisodes nous ont habitués à des transitions abruptes et à des scènes d’exposition obligatoires entre chaque scène d’action, ce septième volet réussit quelque chose de nouveau : être un objet filmique plus harmonieux, et une proposition théorique plus fascinante que jamais.

McQuarrie amène la franchise dans une voie métatextuelle, sans pour autant se complaire dans l’introspection que supposerait ce grand final en deux parties. Face à la menace inattaquable et globalisée de l’Entité, le réalisateur constate à quel point le genre du film d’espionnage a été profondément changé (voire gâché) par l’ultra-surveillance. Comment mettre en scène le risque, le suspense ou la satisfaction de la réussite quand les bases de données du monde entier peuvent vous retrouver en quelques secondes ?

Malgré sa dimension globe-trotter qui navigue entre Abou Dhabi, l’Italie et l’Autriche, le long-métrage ne laisse aucun répit à ses personnages, constamment supplantés par cette IA qui anticipe le scénario et ses possibles embranchements. Mission : Impossible en devient plus stratégique et désespéré, si bien que ses morceaux de bravoure sont approchés avec ce parasitage en tête.

MISSION À MOITIÉ ACCEPTÉE

Depuis ses débuts, les films se démarquent par leurs enjeux temporels, comptes à rebours et autres catastrophes imminentes qui sculptent les enjeux d’une scène dans une direction claire. Ajoutez à cela le mouvement instigué par les décors (ici le chaos resserré d’un aéroport bondé, le labyrinthe des rues étroites de Venise ou la linéarité d’un train), et il est passionnant de voir Ethan Hunt se débattre et improviser face à ces règles édictées par la mise en scène.

Sauf que Dead Reckoning ne peut plus se permettre de faire gagner son héros à la dernière seconde pour nous donner les mains moites. Si McQuarrie se montre toujours aussi virtuose pour composer avec Cruise de beaux moments de frisson (la course-poursuite à Rome), le cœur émotionnel de ses séquences passe par la nécessité de l’échec, qui en dit finalement bien plus sur l’identité trouble d’Ethan Hunt que ses succès.

Même lorsqu’il arrive trop tard, l’abandon est devenu inenvisageable pour ce héros jusqu’au-boutiste, prêt à sacrifier sa vie pour celle de ses amis, et par extension du monde entier. Hunt impose au récit sa folie, celle d’un homme tellement prêt à tout qu’il défie la fatalité de l’algorithme dans un élan presque psychopathe. L'idée en dit long sur Tom Cruise lui-même, et se traduit à merveille dans des set-pieces qui rebattent leurs cartes, au point où cette surenchère teste son propre stade de saturation.

Ce trop-plein représente néanmoins la limite principale du film, qui cherche à transcender ses acquis jusqu’à en oublier une sobriété parfois plus spectaculaire. La fameuse chute libre en moto (mise en valeur par la promotion) fait son petit effet, mais semble précipitée et forcée au chausse-pied dans l’énergie du climax. Sans doute à cause de sa nature de “première moitié”, ce Mission : Impossible retient certains de ses coups, et n’évite pas la surabondance de personnages secondaires inutiles ou mal introduits, en prévision de son final.

La saga n’a jamais brillé pour cette donnée, et Dead Reckoning enfonce le clou par des arcs narratifs décevants, en particulier en ce qui concerne Ilsa (Rebecca Ferguson) et ses nouveaux méchants (pauvre Pom Klementieff, si sous-exploitée). Et en même temps, le simple fait que ces défauts soient aisément pardonnables reflète la force de frappe de Mission : Impossible. Rien n’arrête Tom Cruise et sa boulimie de grand spectacle, et ce duo s’impose toujours plus comme un cocon rassurant de multiplexe. Et l’une des rares valeurs sûres de l'été.

Dead Reckoning n’a pas forcément l’épure de ses prédécesseurs ni la pétaradante gradation de leurs scènes d’action. Mais Christopher McQuarrie profite de son double blockbuster pour en faire un fascinant objet théorique, où Tom Cruise se cherche en dernier rempart d’un classicisme hollywoodien mourant.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... SlcVNhc5YI

Une critique plus mitigée (2,5 étoiles) :

"Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Mission : Impossible 7 compile toutes les pires tendances de la saga avec une intrigue digne de Fast & Furious, un traitement des personnages aussi comique que dans Mission : Impossible 2, et surtout un cruel manque de rythme. A vouloir se réinventer, Cruise et McQuarrie ont cassé le moule."

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 23:43
par Pale
Le box-office français de la semaine :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... f7IFudCrXg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 23:49
par Pale
Mission : Impossible 7 : un nouveau sommet pour la saga [critique]

https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... YyK2eqX7d8

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 6 juil. 2023 23:52
par Pale
Xavier Dolan prend sa retraite : "L’art est inutile, et se consacrer au cinéma une perte de temps"

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"Je n'ai plus l'envie ni la force, presque personne ne voit ce que je fais", se lamente le réalisateur québécois.

En début d’année, Xavier Dolan confiait à Première son envie de s’éloigner du cinéma. "Je n’ai pas envie d’en faire, d’en écrire, d’en réaliser, d’en promouvoir. De porter un projet à bout de bras durant deux ans (…) calculer ce que je vais porter à une première, ce que je vais dire dans une interview, comme je vais m’habiller pour une couverture… Ça ne me fait plus envie. Ça ne m’intéresse plus."

Le cinéaste québécois nous présentait alors sa première série télé, La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, projet dans lequel il s’était énormément investi, signant la mise en scène, l’écriture et le montage des 5 épisodes, tout en tenant un rôle important à l’écran. "Avec cette série, j’ai tout donné, dans la passion et l’intensité. Ça m’a un peu desséché", nous expliquait le réalisateur de Juste la fin du monde.

Six mois plus tard, Xavier Dolan n’a pas retrouvé le goût du 7e art, loin de là. Alors que sa série est lancée en Espagne, il a donné quelques interviews à la presse locale, et ce qui pouvait ressembler à un raz le bol passager apparait désormais comme un rejet total du cinéma et de tout ce qui va avec. A seulement 34 ans, le prodige qui présentait son tout premier long-métrage, J’ai tué à ma mère, en 2009 au Festival de Cannes, à tout juste 20 ans, se dit totalement désabusé et annonce sa retraite :

"Je renonce au cinéma et à la réalisation", lâche-t-il dans les colonnes d’El Pais. "Je n’ai plus l’envie ni la force de m’investir deux ans dans un projet pour qu’ensuite presque personne ne le voit. J’y mets trop de passion pour subir ces déceptions. Ca m’amène à me demander si mon cinéma est mauvais alors que je sais que ce n’est pas le cas."

Dans un autre entretien accordé à El Mundo, on comprend même que Dolan en est arrivé à vomir le cinéma, et la création en général. Rattrapé par le réel et consterné par l’état du monde (il craint une guerre civile et déplore la remontée de l’homophobie), il ne veut plus entendre parler de fiction :

"Je ne comprends pas à quoi ça sert de s’efforcer à raconter des histoires pendant que le monde s’écroule autour de nous. L’art est inutile, et se consacrer au cinéma une perte de temps. Je réfléchis à ce à quoi consiste mon travail et je me vois écrire, tourner, monter, dans le processus de post-production… Puis je voyage à travers le monde pour raconter ce que j’ai tourné, monté et post-produit… On fait comme si on avait le temps mais s’il y a bien quelque chose que nous n’avons pas, c’est le temps."

Comme il l’avait expliqué à Première, Dolan a été touché par l’échec de ses deux précédents films (Ma vie avec John F. Donovan et Matthias et Maxime), mais cette première expérience sur le petit écran semblait lui avoir ouvert de nouvelles perspectives ("Si ça se trouve, je suis moins un réalisateur de films qu’un showrunner") Sauf que La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé (disponible en France sur Canal Plus) n’a pas non plus eu l’impact escompté, malgré ses réelles qualité.

Xavier Dolan retrouvera peut-être la foi, d’ici quelques mois ou quelques années, comme tous ces artistes qui partent à la retraite puis reviennent une fois qu’ils se sont ressourcés. Mais pour l’heure, il a d'autres préoccupations : "Je vais construire une maison où je me réfugierai avec mes amis et je vais regarder le monde brûler".


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... 6W5GCMYlb4

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Posté : dim. 9 juil. 2023 09:41
par Pale
:hello: Un petit mot rapide sur les derniers films vus :

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:D Si on fait abstraction du dessin-animé ça passe en étant très indulgent. Disons que c'est un film d'action ultra basique et que l'évolution du héros compile tous les clichés du genre mais il y a quand même quelques scènes qui sauvent un peu l'ensemble.

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Un soir où j'étais fatigué, j'ai lancé Scary Movie 3. Il y a bien sûr quelques scènes qui font rire mais c'est devenu tellement archaïque. En plus on sent la galère des créateurs pour tenter de faire cohabiter l'intrigue de Le Cercle avec celle de Signes mais ça devient un immense n'importe quoi à la longue.

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C'est en me rendant sur la fiche IMDB de Body Double (noté 6,8) que j'ai découvert La Fièvre au corps (noté 7,4) dans les suggestions. Bon alors le film n'arrive pas au petit orteil du De Palma mais ça reste un bon thriller datant du début des années 80. Le début est un peu long mais l'intrigue devient de plus en plus intéressante et bien ficelée au fur et à mesure.

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J'ai adoré ce film qui me réconcilie avec Guy Ritchie après la déception provoquée par Operation Fortune. Là aussi ça met un peu de temps à véritablement démarrer mais ensuite l'histoire et la prestation des deux acteurs principaux prennent bien aux tripes.

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C'est un film qui ne manque pas de charme grâce à sa direction artistique mais comme je le redoutais, il y a une certaine mollesse au niveau de l'intrigue et du rythme qui rend le film un peu soporifique. Cela dit ce n'est pas un mauvais moment pour autant.

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Pas mal, un film qui rappelle Rebelles dans la manière d'ancrer son histoire criminelle dans une vieille France. Il y a des facilités et c'est parfois tiré par les cheveux mais c'est une bonne comédie bien rythmée (en particulier la première partie qui est très drôle).

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Gangsters par alliance en version française. Là aussi c'est un film que j'ai regardé sur un coup de tête en ne m'attendant absolument à rien (d'autant plus que les critiques américaines ne sont pas tendres) mais j'avoue avoir passé un excellent moment, l'humour du film a fonctionné sur moi et certaines scènes m'ont franchement fait graver marrer :D

J'ai aussi revu en salle Indiana Jones et le Cadran de la Destinée et mon avis reste le même, on retrouve la magie d'Indy et ça fait plaisir.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 9 juil. 2023 09:52
par Pale
À partir de demain je serai absent jusqu'au 19 juillet, mon programme ciné à mon retour :

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Peut-être :

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En VOD :

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 11 juil. 2023 22:27
par NaughtyDog
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Beaucoup aimé cet épisode, qui se hisse tout en haut de la saga avec le 4 et 5 selon moi.

Après un Fallout certes impressionnant mais au scénar famélique (victime d'un debut de prod précipité avec 30 pages de script seulement), McQuarrie dynamise la franchise avec un retour vers l'espionnage plus accentué, en mode techno-thriller à la Tom Clancy.

Et passé un élément scenaristique surprenant sur le papier à la Watch Dogs, ce Dead Reckoning Part 1 offre de beaux enjeux où tous les protagonostes du récit exercent un jeu de dupes pour se payer la part du cadeau. Une manière de brouiller les pistes et d'offrir de bons akours en terme de perso. Esai campe un antagoniste avec du poids, épaulée d'une henchwoman tout à fait badass en la personne de Pom Klementieff.

Un coté Bondien qui se ressent un peu plus, mais c'est toujours story driven et pas seulement "Tom Cruise fait ses cascades"

L'emphase sur l'action est là mais supporte avant tout le récit (où aucun perso n'est safe ce qui est réjouissant).

On retiendra une excellente poursuite à Rome (menotté au volant pour plus de fun), un segment vénitien avec du gravitas, et un impeccable climax sur l'Orient Express qui s'impose comme le plus flamboyant de la saga à mes yeux (Uncharted 2-vibe).

Meme Lorne Balfe offre une partition plus inspirée, et Hayley Atwell incarne un superbe ajout (en tant que voleuse initialement exterieure à l'IMF mzis qui se verra impliquée).

Je regrette seulement une mise en place de l'intrigue un chouilla poussive, quelques raccourcis/deus ex machina (rien d'intolérable)...mais encore une fois Mission Impossible s'installe comme la franchise Hollywoodienne la plus qualitative et constante.

C'est vraiment bon

7.5/10

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Après avoir vu ce fameux Oppenheimer en 70mm : très bon !
Alors clairement c'est à la fois un film très différent dans la carrière de Nolan (on peut le mettre à côté d'un First Man de Chazelle), mais aussi complètement dans son style.
C'est également son film le plus dense, et les 3h sont pour ma part tout à fait justifiées tant il y a d'informations à digérer et de personnages impliqués (grosso modo 5-6 centraux et une vingtaine globalement).

Avec ce film, Christopher Nolan embrasse clairement les films de l'Âge d'Or Hollywoodien : du biopic opulent à la reconstitution d'époque exemplaire et au casting all-star.
Un classicisme global où on explore la vie d'une figure historique importante (son œuvre, les retombées politico-médiatiques et l'impact de son entourage), mais évidemment avec la patine de Nolan (la première heure opère sur 3 timelines différentes, tandis que la dernière heure sur 2 avec autant de points de vue).

Et si cette structure peut paraître complexe sur le papier (ou dans l'amorce du récit), le tout fait finalement sens (le récit aurait été complètement imbuvable si narré chronologiquement) tout comme l'usage du noir et blanc (minoritaire) pour aborder un point de vue extérieur à celui de Robert Oppenheimer.

Passé cela, oui c'est pas empli d'émotion, oui je trouve que ça manque de respiration (notamment la première partie qui nous présente extrêmement succinctement la rencontre des 2 femmes de la vie du personnage) et d'un caractère plus dilué.
Mais de l'autre, Oppenheimer fait office de vraie étude de personnage vis-à-vis de son protagoniste, ce qui en fait donc aisément un des meilleurs personnages de toute la filmo de Nolan.

Ce dernier citait Lawrence d'Arabie et JFK comme influences..et il y a de cela c'est vrai (pour l'étude complexe de figure historique et le caractère procédural final avec la main-mise du gouvernement sur l'affaire).
C'est donc régulièrement passionnant, érudit, et très bien interprété par absolument tous les acteurs (mes favoris étant Benny Safdie, Matt Damon, Emily Blunt ou même un Gary Oldman excellent dans une seule séquence).
Cillian Murphy montre encore toute sa minéralité et bouffe l'écran à chaque plan.
Niveau persos féminins c'est un peu trop en retrait je trouve et
Florence Pugh est comme d'hab (excellente), mais finalement trop peu présente pour durablement impacter le personnage à mon goût (elle a son importance au sein du récit néanmoins).
Blunt aurait pu tomber dans le cliché de l'épouse sur le carreau qui gueule sur son mari, mais gagne en épaisseur dans la 2nde partie (là aussi réhaussée par un acting sans faille).

Je ne vais pas trop m'attarder sur le reste, mais outre un montage habile, une photo d'extrême qualité d'Hoytema et un sound design impressionnant, il faut de nouveau saluer Ludwig Goransson qui livre probablement la BO de l'année, et facilement l'OST la plus riche de la filmographie de Nolan ! Il y a de tout,que ce soit de l'orchestral (piano, violon..) ou de l’électronique (un peu comme Tenet) et il me tarde de la réécouter.

Pour le reste, si ce n'est clairement pas un chef-d'oeuvre selon moi de par les quelques tares énoncées, c'est pour moi un pari bien réussi (c'est revigorant de voir ce genre de film fait aujourd'hui) et un très bon film tout simplement !

8/10

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:16
par Pale
:hello: Retour du soleil.

Non ce topic ne sombrera pas :D

Une petite mise à jour de l'actu s'impose :

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[youtube]OAZWXUkrjPc[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:18
par Pale
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[youtube]otNh9bTjXWg[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:20
par Pale
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[youtube]HurjfO_TDlQ[/youtube]

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:23
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:26
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 09:38
par Pale
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Posté : mer. 19 juil. 2023 09:54
par Pale
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Posté : mer. 19 juil. 2023 10:02
par Pale
Les premiers avis sur le dernier film de Miyazaki sont là

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Comment vivez-vous ? d'Hayao Miyazaki est l'un des films les plus mystérieux de ces dernières années et les premiers avis sont tombés.

Alors que le maître de l'animation japonaise avait annoncé sa retraite en 2013 avec Le Vent se Lève, on avait appris quelques années plus tard qu'Hayao Miyazaki était déjà de retour au travail, avec un film inspiré du roman d'apprentissage Comment Vivez-Vous de Genzaburo Yoshino. Ce qui s'annonce peut-être comme l'oeuvre finale du réalisateur, qui a plus de 80 ans, est donc l'un des projets les plus attendus des amateurs d'animation.

Et pourtant, le producteur Toshio Suzuki a opté pour une stratégie promotionnelle assez inédite : à part une unique affiche, sur laquelle on voit l'oeil d'une étrange créature aviaire, aucune image n'a été dévoilée. Si c'est une approche très risquée vis-à-vis de sa performance au box-office – peu de gens étaient au courant de la sortie imminente du film – elle a le mérite de conserver tout le mystère pour les spectateurs. C'est donc avec une curiosité sans bornes que les fans de Ghibli se sont précipités dans les salles. Après cette sortie dans les salles japonaises au démarrage solide, les premiers retours de critiques présents le jour de sa sortie, ce 14 juillet 2023, sont tombés.

« ...IL FAUT TENTER DE VIVRE».

« Le film est souvent bien trop prévisible. Dès le début, l'arc narratif du héros, Mahito, est évident. En revanche, tout le reste ne l'est pas : on n'a jamais vu un monde comme celui que traverse ici Mahito, même dans les précédents films de Miyazaki. Des océans avec des poissons monstrueux, des villes remplies de perroquets mangeurs d'hommes, impossible de prédire où le film va nous emmener ou qui Mahito va rencontrer [...]

Chaque image de ce film est une oeuvre d'art en soi. On pourrait regarder ce film 100 fois et encore découvrir de nouvelles choses à l'arrière-plan de n'importe quelle scène. C'est un tour de force d'animation inédit, on n' a rien vu de tel ces dix dernières années. Même si ce n'est pas le plus grand film de Miyazaki, il reste excellent, et deviendra sûrement un classique dans les décennies à venir. »
Richard Eisenbeis, Anime News Network

« Je n'exagère pas en affirmant que c'est l'une des meilleures oeuvres du studio au niveau de l'animation et de la narration. En revanche, ceux qui ne sont pas fans de Ghibli pourraient bien être perdus par le rythme étourdissant des scènes du film. Si le studio a produit des oeuvres fantastiques facilement comprises par les enfants, on a ici enfin le droit à un film qui requiert du temps et de la réflexion. Il est donc tout naturel que les premiers spectateurs aient été confus, ou dépassés par la beauté visuelle à l'écran. » Takeshi Terashima, Eiga Channel

« Thématiquement, comme dans Kiki la petite sorcière ou Le Voyage de Chihiro, Comment vivez-vous ? est une histoire d'apprentissage, dans laquelle un enfant doit dépasser son égoïsme et apprendre à vivre avec autrui. Le film est rempli des obsessions caractéristiques de Miyazaki, de ses excentricités et de ses inquiétudes. On retrouve les délices visuels habituels : des créatures mignonnes, mais étranges, des plats très appétissants et des envolées défiant toute gravité. Toutes ces scènes sont principalement dessinées à la main, et bougent avec la fluidité et le sens du poids typique du travail du maître de l'animation. » Matt Schley, BBC

« Sans surprise, Comment vivez-vous ? est stupéfiant techniquement. Presque entièrement basé sur l'animation de personnages, le film bénéficie aussi d'une direction artistique riche et variée, influencée par les précédentes oeuvres de Miyazaki, mais aussi par l'histoire de l'art occidentale. S'il est simple de chanter les louanges des qualités visuelles du film, il est en revanche plus difficile d'apprécier le film narrativement. En effet, Comment vivez-vous ? se divise en deux parties bien distinctes.

La première est un film d'horreur fantastique, qui rappelle le Labyrinthe de Pan. Exceptionnel dans la filmographie de Miyazaki, c'est un acte d'ouverture lent, perturbant et remarquablement maîtrisé. Puis, on se dirige peu à peu vers un conte de fées merveilleux, plus classique et attendu pour un Miyazaki [...] L'un des aspects les plus marquants du film, mais aussi peut-être ce qui le rend plus difficile à regarder pour certains, c'est sa lenteur. L'émerveillement est toujours là, mais c'est bien plus contemplatif que d'ordinaire. »
Matteo Watzky, Full Frontal

« Ce qui distingue Comment vivez-vous ? des autres Miyazaki, c'est le ton gothique, et le rythme particulièrement langoureux. Le film démarre vraiment au bout de 45 minutes. Je n'ai jamais vu un film Ghibli qui paraît si distant, presque aigre. Certaines séquences sont même assez rebutantes, c'est sûrement le Miyazaki le moins accessible. Si son penchant pour l'immonde et le visqueux est ici sans bornes, il en va de même pour son sens d'une beauté céleste et surnaturelle.

Il a eu le droit de faire un film comme il le voulait. Résultat : une série de séquences étonnantes et de créatures à la fois loufoques et effrayantes. Il y a plus de plaines fantomatiques, d'immeubles couverts de mousse, de couloirs sombres et indéfinissables qu'auparavant [...] Imaginez les images touchantes et iconiques qu'on retrouve quatre ou cinq fois dans chacun de ses précédents films, et multipliez ça par dix. »
Noah Oskow, Unseen Japan

Dans l'ensemble, les retours sont donc très positifs. Comme d'habitude, c'est la qualité de l'animation, la créativité des décors et des créatures fantastiques et la musique de Joe Hisaishi qui ont impressionné. En revanche, le scénario et sa lenteur ont été reçus avec plus d'appréhension. C'était déjà l'un des reproches assénés au précédent film du réalisateur, Le Vent se Lève. On reste toutefois très curieux de découvrir les aspects les plus sombres de cette oeuvre.

Car si l'horreur n'est pas la veine la plus explorée par Miyazaki, la plupart de ces films sont parsemés de créatures très inquiétantes, allant des ômus à No-face en passant par les démons singes de Princesse Mononoké. On ne sait pas encore quand on pourra voir Comment vivez-vous ? en France. Aux États-Unis, ce sera dès la fin de l'année 2023. On peut donc espérer une date de sortie similaire de notre côté de l'Atlantique.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... ZXRXTjNLkY

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 10:05
par Pale
Oppenheimer : les premiers avis sur la bombe de Christopher Nolan sont là

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Les premiers avis sur Oppenheimer de Christopher Nolan sont là et le film s'annonce sensationnel.

L'été s'annonce très chaud dans les salles. Avec un calendrier surchargé, c'est un véritable carambolage de sorties auquel on assiste pour cette période propice aux blockbusters américains. Et si Tom Cruise risque de tout emporter sur son passage avec l'excellent Mission : Impossible – Dead Reckoning (Partie 1), le retour de Christopher Nolan après le mindfuck Tenet pourrait bien lui faire de l'ombre.

Double évènement de l'été puisqu'Oppenheimer sort le même jour que Barbie, le film sur le père de la bombe atomique interprété par Cillian Murphy s'annonce comme un spectacle intense et viscéral. Ainsi, même si Oppenheimer ne contient aucun plan CGI, il devrait en revanche réserver son lot d'émotions fortes, ce que les premiers avis laissent penser. Revue de tweets.

« Oppenheimer est peut-être le meilleur film de Nolan, et je suis un immense fan du réalisateur. Je l'ai vu deux fois. Une mise en scène immersive absolument irréprochable. Cillian Murphy a un rôle à la hauteur de son talent. Et j'adore ce que [Robert] Downey Jr. a fait, il exige toute votre attention. » Josh Horowitz - Happy Sad Confused

« Je suis tiraillé entre l'envie de rester très évasif sur Oppenheimer et celle de sortir du film pour dire que c'est un coup de poing qui a ouvert mon cerveau en deux comme un noyau atomique, me laissant en larmes pendant tout le générique de fin comme si je ne savais plus où je me trouvais. » Robbie Collin - The Telegraph

« Oppenheimer est incroyable. Le mot qui me revient sans cesse en tête est "redoutable". Un drame historique au niveau de détail fou et au rythme implacable, qui monte inlassablement en puissance jusqu'à ce que Nolan assène le coup final d'une manière aussi belle que déchirante. » Bilge Ebiri - Vulture

« Oppenheimer de Christopher Nolan est fantastique, ambitieux et audacieux, avec des performances grisantes et un rythme incroyable qui prend aux tripes. C'est une expérience de cinéma à la fois sereinement intime et féroce. Voyez-le en IMAX 70mm pour l'une vos meilleures séances de 2023. » Erik Davis - Fandango

« J'étais sceptique, mais Oppenheimer ne m'a pas quitté depuis que je l'ai vu. Oui, il dure 3 heures, mais comme un film de Scorsese dure 3 heures. Et les 20 dernières minutes (clairement la raison pour laquelle Emily Blunt a accepté le rôle) closent les trois axes narratifs pour mener à une conclusion vraiment émouvante. » Gregory Ellwood - The Playlist

« J'ai été abasourdi par Oppenheimer. C'est une étude de personnage à l'ampleur énorme, avec une sublime performance de Cillian Murphy. C'est un drame historique épique où l'on reconnait immédiatement la patte de Nolan : la tension, la structure, l'ampleur, un sound design saisissant et des images marquantes. Wow. » Matt Maytum - Total Film

« Oppenheimer de Christopher Nolan est incroyable. On pourrait débattre des heures de chaque aspect du film, de la brillante distribution à l'incroyable travail de Hoyte Van Hoytema en passant par la narration de Nolan. On ne voit pas passer les 3 heures du film. À voir en IMAX 70mm si vous le pouvez. » Steven Weintraub - Collider

« Oppenheimer est tellement puissant. Le jeu parfait de Cillian Murphy en route pour les Oscars est d'un autre niveau. Chaque membre de la distribution est au sommet de son art. Le film monstre de Christopher Nolan est juste remarquable et le travail de Hoyte Van Hoytema pour porter à l'écran sa vision est à couper le souffle.

Il n'y a pas de gras dans Oppenheimer. Le film est long mais le rythme de cette histoire dense est parfait. C'est dur de distinguer une performance en particulier mais [Robert] Downey Jr. et [Alden] Ehrenreich sont indécemment bons et témoignent d'une pure alchimie ensemble. Le travail sur le son, la musique et la direction artistique sont irréprochables. »
Simon Thompson - Variety

La prudence est bien sûr toujours de mise concernant les premiers avis américains, toujours friands d'hyperboles et d'avis dithyrambiques. Pourtant, il est difficile de ne pas s'enthousiasmer pour un film qui s'annonce particulièrement intense. Depuis qu'il est déchargé du poids de sa trilogie Dark Knight, Christopher Nolan a mené sa carrière dans une direction qui force le respect. Et à la manière des expérimentations sensorielles à la limite de l'abstraction de Dunkerque, et complètement unique dans le paysage cinématographique de ce genre de budget, Oppenheimer semblerait délivrer une expérience exigeante et radicale.

On devrait retrouver la narration non linéaire chère au réalisateur, et le travail général de l'équipe, devant et derrière la caméra, semble au diapason, avec une mention spéciale au retour de Robert Downey Jr. dans un rôle à la hauteur de son talent, après une décennie passée devant les fonds verts de Marvel. On est certainement impatient d'enfin découvrir la nouvelle oeuvre de Christopher Nolan. Oppenheimer sort sur les écrans français le 19 juillet 2023, le même jour que Barbie avec Margot Robbie.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... zc4NpEvoZ8

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 10:07
par Pale
Barbie : les premiers avis sur le délire avec Margot Robbie sont là

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Au milieu d'un été chargé en sorties, Barbie avec Margot Robbie va bientôt investir les salles et les premiers avis vantent un film intelligent et délirant.

Le mois de juillet s'annonce aussi chaud que surprenant cette année pour les gros budgets américains au cinéma. Alors que The Flash et Transformers ont été d'énormes bides et qu'Indiana Jones 5 a réalisé un démarrage catastrophique aux États-Unis, les prochains rouleaux compresseurs de l'été auront fort à faire pour renverser une tendance inquiétante pour Hollywood.

Et parmi les favoris de la saison, Oppenheimer de Nolan pourrait se faire atomiser par Barbie au box-office. Grâce à un concept satirique pour le moins intrigant et une campagne promotionnelle savamment orchestrée, le film réalisé et coécrit par Greta Gerwig pourrait donc bien créer la surprise. Les chanceux qui ont pu assister à l'avant-première à Los Angeles semblent en tout cas confirmer la réussite du délire Mattel. Revue de tweets.

« Barbie m'a vraiment déconcerté, de la meilleure manière possible. C'est drôle, extravagant et très intelligent. Greta Gerwig réalise un Grand Chelem. La performance de Margot Robbie est excellente, et Ryan Gosling et Simu Liu assurent le spectacle ! Toute la distribution est géniale ! » Joseph Deckelmeier - Screen Rant

« Barbie est malin et sincère, et tout simplement drôle. Ryan Gosling vole la vedette dans chacune de ses scènes et est responsable de la majorité des rires. La performance émouvante de Margot Robbie quant à elle risque de vous faire verser une larme. Bien que j'ai apprécié la majorité du film, le scénario, en revanche, souffre par moment de sa générosité. » Sharronda Williams - Pay or Wait

« Le savoir-faire du film est incroyable, particulièrement en ce qui concerne les costumes. Et le travail sur la direction artistique contribue massivement à créer le sentiment que ces Barbies sont bien réelles. Leurs maisons de poupée et leurs univers prennent vie. J'ai plus de réserves concernant l'histoire. Le film fait honneur au parcours de la Barbie de Margot Robbie, mais les arcs narratifs, assez importants, des autres personnages auraient mérité plus de temps à l'écran. » Perri Nemiroff - Collider

« Je ne peux officiellement pas quitter Twitter avant de vous dire que Barbie est pour le moment mon film favori de l'année. Greta Gerwig a réussi à dépasser mes attentes. Elle est parvenue à magnifiquement traiter le positif et le négatif autour de la figure de Barbie. Ryan Gosling mérite une nomination aux Oscars, je suis sérieuse ! » Jamie Jirak - Comic Book

« Le film Barbie est parfait. Greta Gerwig livre un commentaire plein de nuances sur ce que cela signifie d'être une femme dans une merveilleuse farce remplie de magie et de fous rires. Toute la distribution est brillante, mais plus particulièrement Margot Robbie et Ryan Gosling qui sont nés pour ces rôles. » Katcy Stephan - Variety

« J'en dirai plus le moment venu, mais je dois quand même dire que je n'en reviens pas que Greta Gerwig ait réussi à livrer un tel film. » Kyle Buchanan -The New York Times

Comme les bandes-annonces le laissaient suggérer, Greta Gerwig semble avoir réussi à livrer un film surprenant, surtout compte tenu de son improbable sujet. Les amateurs de Crazy, Stupid, Love ou The Nice Guys le savait probablement déjà, mais Ryan Gosling confirmerait tout son talent comique avec ce film et livrerait une prestation mémorable.

Fait plus surprenant, beaucoup ont loué l'émotion du jeu de Margot Robbie. Cela confirmerait cependant que le film, à travers une satire enlevée, devrait bien explorer avec intelligence et nuance nombre de thématiques passionnantes. Greta Gerwig aurait donc réussi son pari pour le moins insolite. Et pour se faire une idée, il ne faudra plus patienter encore très longtemps, Barbie arrive dans les salles françaises le 19 juillet 2023, le même jour qu'Oppenheimer de Christopher Nolan.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... cVGL0LF9DQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 12:11
par BoBleMexicain
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Prequel de Charlie et la chocolaterie
[youtube]eglhzwE8NUo[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 22:12
par Pale
EL a aimé Barbie (3,5 étoiles) :

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Après des années de développement chaotique, l’adaptation de Barbie, la célèbre poupée de Mattel, débarque enfin sur les écrans. Et derrière l’étonnant bulldozer, la proposition a eu de quoi titiller lorsque Greta Gerwig (Lady Bird, Les Filles du docteur March) a hérité du projet, promettant un regard féministe et réflexif dans un écrin de comédie délirante. Résultat, la présence délicieuse de Margot Robbie et de Ryan Gosling, ainsi qu’un matraquage promo turbo-bourrin, ont fait de cet étrange objet pop l’un des films les plus attendus de l’année. Mais le film réussit-il à dépasser cette alléchante poudre aux yeux ?

PINK LADY


Les premières minutes de Barbie sont à la fois tout ce qu’on espérait du long-métrage de Greta Gerwig, mais aussi son principal cheval de Troie. La joie béate qui émane de Barbieland est hautement communicative et stimule l’œil par sa créativité visuelle emballée dans son artificialité rose bonbon. Avec ses maisons de rêve sans murs, les mouvements impossibles des corps et un comique de répétition savoureux (les salutations interminables), la cinéaste s’amuse de son monde de plastique et de sa transposition d’un imaginaire enfantin en taille réelle.

Avec ses multiples travellings et ses compositions grouillantes, elle emplit ce pur espace de cinéma, et en tire une fantasmagorie à l’esthétisme flamboyant, quelque part entre Jacques Demy et Jacques Tati. Si cette superficialité enivrante fait son office pendant une bonne vingtaine de minutes, c’est parce que Gerwig a conscience de tenir le spectateur à la merci de ses paillettes et de ses couleurs vives, comme des enfants en attente d'une dose de sucre.

Et puis, tout déraille. Derrière le vernis et les sourires Colgate, la “Barbie stéréotypée” de Margot Robbie se met à avoir des pensées morbides, ses talons osent toucher le sol, et de la cellulite apparaît sur ses jambes. La voilà contrainte de partir dans le monde réel, afin de retrouver l’enfant qui pervertit cet univers idéal.

Certes, Greta Gerwig se contente d’une structure narrative assez évidente de “fish out of water”, qui mixerait ici The Truman Show, Last Action Hero et Toy Story. Sauf qu’elle tire de cette potentielle déception une nécessité, qui affirme l’identité du film. Barbie ne peut se contenter d’être une utopie féministe autour du jouet de Mattel et de sa réinvention permanente, qui a appris avec le temps à représenter des femmes indépendantes et entreprenantes, ici docteures, écrivaines, scientifiques ou même présidentes.

La bulle cinématographique rassurante que déploie la réalisatrice, renforcée par la nostalgie doudou de la marque, a le devoir de se raccrocher au réel et d’affronter les contradictions de son existence. Oui, la création de Ruth Handler a une valeur féministe, comme le reflète la malicieuse parodie inaugurale de 2001 : L’Odyssée de l’espace. Les petites filles ont pu arrêter de “jouer les mamans” avec des poupons, et s’imaginer un futur de femme. Mais ce serait omettre à quel point Barbie symbolise un idéal féminin inatteignable et demeure une bimbo asservie au regard masculin.

LIFE IN PLASTIC, IT’S FEMINIST

Or, Greta Gerwig embrasse ce jeu d’équilibriste, quitte à se perdre dans les situations de son deuxième acte. Il lui faut le temps et l’espace pour asséner toutes les subtilités de sa thèse, et ce didactisme lourdaud plombe par instants l’énergie candide du long-métrage. D’un autre côté, celui-ci n’en est que plus passionnant et honnête dans sa nature d’objet pop, conscient de son inévitable nature de pub géante pour Mattel. Il serait trop simple de simplement égratigner la promesse factice du jouet, qui aurait “résolu tous les problèmes du féminisme”.

Là où La Grande Aventure Lego prônait une forme de libération au travers des briques danoises et de l’imagination qu’elles libèrent, Barbie prend à bras le corps l’hypocrisie d’un progressisme masqué derrière sa dimension capitaliste. Cela n’enlève en rien sa raison d’être, mais la cinéaste constate de quelle façon les combats actuels contre l’inégalité sont transformés en appels à la consommation... au sein même d’une œuvre qui se doit de rapporter de l’argent à ses investisseurs.

Le conte philosophique dans lequel s’engage la réalisatrice prend alors une tournure à la fois belle et surprenante, où elle oppose l’idée de Barbie (l’abstraction) à l’individu qui incarne le jouet ou le manipule (le concret). Le concept dépassera toujours ses créateurs, et sera toujours au service d’une corporation peu attentive à l’image qu’elle renvoie aux femmes, et plus généralement aux normes de genre. Pour autant, cela ne veut pas dire que la poupée n’a pas de valeur subversive. Elle en acquiert au contact de celles et ceux qui décident d’y projeter leurs propres espoirs, ainsi que leurs doutes et leurs insécurités. Pour détourner Simone de Beauvoir, Barbie ne naît pas féministe. Elle le devient.

C’est de cette façon qu’après des élans comiques et satiriques bien sentis, le film cueille par une émotion inattendue lorsque Barbie se découvre des sensations impossibles à définir, et toute la complexité d’une conscience de soi et de son corps. Il est juste dommage que Gerwig n’aille pas plus loin avec ces sentiments en quête de mots, alors que de nombreux personnages secondaires sous-développés (à commencer par ce duo mère-fille prometteur) sont censés aider l’héroïne dans sa quête initiatique.

On sent d’ailleurs l’envie profonde du film de recouvrir tout le spectre de ses problématiques sociales et sociétales. Même si ce trop-plein s’accorde aisément avec le dégueulis rose du monde de Barbie, le récit mené tambour battant cale en cours de route, et laisse sur le bas-côté certaines de ses meilleures idées (comme ce PDG de Mattel à côté de la plaque interprété par Will Ferrell).

WHO RUN THE WORLD ?

Cependant, le cheval de Troie initial se révèle d’autant plus imparable dans ces baisses de régime, qu’on les pardonne face à la vigueur de l’ensemble. Greta Gerwig façonne de minute en minute une comédie irrésistible, qui doit beaucoup au charisme de ses comédiens. Outre sa brochette de talents plus ou moins décoratifs (Emma Mackey, Kate McKinnon, Michael Cera, Simu Liu...), Margot Robbie a plus que jamais l’occasion de briller, et ce dans tous les registres. Sa Barbie s’incarne et se complexifie de scène en scène, jusqu’à devenir cette allégorie à la fois idéalisée et imparfaite.

Reste que Ryan Gosling est vraiment celui qui tire son épingle du jeu. Sa vision de Ken en éternel second pathétique offre au film ses moments les plus hilarants. L’auto-dérision de l’acteur est aussi réjouissante que son tempo comique (“I just... beach”), et confirme après The Nice Guys à quel point on le sous-estime dans le domaine.

Ce tirage de couverture peut être perçu comme un aveu d’échec, mais il permet à sa réalisatrice de déconstruire une masculinité toxique et risible. Comme Barbie, Ken doit apprendre à exister au-delà du carcan patriarcal qui le réduit à sa propre caricature. Le duo compose bien les deux faces d’une même pièce, non pas en tant que “copain-copine”, mais en tant que clichés hétéronormés se cherchant une individualité.

Et d’individualité, il en est bien question dans Barbie, à la fois dans la direction prise par sa narration (et son joli final) et dans la démarche globale du long-métrage, qui s’affranchit le plus possible des prérequis de son univers et des codes attendus par sa nature de blockbuster. Greta Gerwig n’arrive pas totalement à transformer l’essai, mais il est indéniable que son film est unique dans son jusqu’au-boutisme.

Derrière la fable féministe et l’auto-critique bien huilée de la marque, Greta Gerwig parvient à faire gripper la machine, et embrasse les contradictions de cet étrange projet. Barbie interroge un progressisme parasité par sa récupération libérale et consumériste, sans pour autant baisser les bras. Un objet pop plus complexe qu’il n’y paraît, sublimé par ses acteurs.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... 6HKqQDKFrA

D'autres avis dont 2 très mitigés :

"Cette immersion dans le monde kitsch et factice de Barbie est plus acide que sucrée. Du fait de sa démarche ouvertement féministe, le film avait cependant autant à dire qu'à montrer, amenant fatalement quelques déséquilibres et maladresses contradictoires. Mais pas de quoi entacher la sincérité de Margot Robbie et Greta Gerwig."

"Barbie barbante dans un bel exercice d'autosatisfaction pseudo malin, qui crame toutes ses bonnes idées en 10 minutes avant de tourner en rond (sur Ryan Gosling) jusqu'à l'overdose de clins d'œil vides. Tant de talents et de pognon, et si peu d'imagination et timing comique."

"Sous ses discours féministes didactiques, le film tombe dans les écueils sexistes les plus enfantins puisque Ken finit par devenir le cœur de l'histoire, l'humour n'échoit qu'aux personnages masculins et les questions de représentation n'empiètent jamais sur la blondeur suprême d'une trop lisse Margot Robbie. Et, en plus, c'est même pas très drôle."

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 22:17
par Pale
Oppenheimer est le plus grand film du siècle pour ce réalisateur (et ce n'est pas Nolan)

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Oppenheimer de Christopher Nolan a eu son petit effet sur ce réalisateur et scénariste culte.

Cela devrait être l'un des évènements majeurs de l'année 2023 au cinéma : Christopher Nolan a fait son grand retour après son départ tonitruant de Warner avec la bombe Oppenheimer. Et comme à chacun de ses films, le réalisateur n'a pas fait les choses à moitié et devrait proposer un spectacle radical dans le petit monde en déroute du blockbuster américain.

Et après que l'auteur du livre ait donné son avis sur le film de Nolan, et des premières critiques entièrement conquises, c'est au tour d'un scénariste absolument culte de dire tout le bien qu'il a pensé d'Oppenheimer, au point de le décrire comme le film le plus important du siècle.

Paul Schrader, le réalisateur de Hardcore, Sur le chemin de la réception ou récemment de Master Gardener (et également scénariste de Taxi Driver de Martin Scorsese entre autres), a assisté à l'avant-première new-yorkaise d'Oppenheimer, et a partagé son amour du film sur Facebook, comme il a l'habitude de le faire à chaque visionnage :

« Le meilleur et le film le plus important du siècle. Si vous devez voir un seul film cette année au cinéma, c'est bien Oppenheimer. Je ne suis pas une groupie de Nolan, mais ce film est une véritable déflagration. »

Le co-scénariste de Raging Bull ou encore de Légitime violence (l'un des films préférés de Quentin Tarantino) a donc rejoint la longue liste de critiques subjuguées par la proposition de Christopher Nolan. Au vu du sujet du film, il est facile de comprendre pourquoi Paul Schrader, célèbre observateur des violences névrotiques des mythes américains, a pu être conquis, et confirmerait que Nolan semble avoir proposé le film le plus radical et exigeant de sa superbe carrière.

Christopher Nolan a donc ouvert le bal pour tenter de redorer le blason du grand spectacle américain, terni par quelques énormes flops super-héroïques, avant que Martin Scorsese, Ridley Scott, Denis Villeneuve ou encore David Fincher ne sortent leurs films à l'automne. On espère en tout cas que le film sur le père de la bombe atomique tiendra toutes ses promesses. Et pour le découvrir, rien de plus simple, Oppenheimer est dans toutes les salles françaises depuis ce 19 juillet 2023, face à un certain Barbie.


https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... tMDEs8l36s

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 19 juil. 2023 22:22
par Pale
EL a adoré Oppenheimer (4,5 étoiles) :

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Après l'échec relatif de Tenet en 2020 en pleine pandémie, Christopher Nolan a décidé de quitter son studio de coeur, Warner, à cause d'une mésentente. Avec un nouveau studio (Universal), le cinéaste a donc trouvé le moyen parfait de réaliser une oeuvre hors-norme : Oppenheimer. En effet, cette adaptation faramineuse (3h) du bouquin Robert Oppenheimer - Triomphe et tragédie d'un génie de Kai Bird et Martin J. Sherwin a été tourné dans une combinaison IMAX 70mm et 65mm, mêlant couleur et noir & blanc (du jamais vu en IMAX), est mené par un casting dantesque (Cillian Murphy, Robert Downey Jr., Matt Damon, Emily Blunt...) et se révèle un pari prodigieux. Attention légers spoilers !

SAINTE TRINITY


Christopher Nolan aime régulièrement prendre le contrepied de l'industrie afin de concevoir le cinéma, le spectacle hollywoodien, autrement que le tout-venant. Ainsi, il s'oblige à éviter au maximum l'utilisation des CGI dans chacun de ses projets et se refuse à tenir un peu trop par la main les spectateurs durant leur visionnage (à l'instar du fameux "N'essayez pas de comprendre, ressentez le" de Tenet) quitte à les laisser maîtres de l'interprétation finale (Inception). Dans la continuité, la manière dont ses films sont promus ne reflète pas forcément les films en question.

Si Dunkerque a été présenté comme un film de guerre, il s'agissait surtout d'une expérience ultra-sensorielle sur le temps, loin des prérequis du genre. Dans la même idée, Interstellar a largement été comparé à 2001, l'Odyssée de l'espace durant sa promotion, et l'on pouvait s'attendre à ce que les robots soient des traîtres (comme HAL 9000) avant de comprendre qu'ils seraient, au contraire, les plus fidèles alliés des héros. Quant à Tenet, même si sa promotion reposait largement sur l'explosion d'un véritable Boeing sur le tournage, la scène en question occultait quasi-totalement l'utilisation de l'avion pour se concentrer sur l'élément central du film, la machine à inversion, et sa révélation.

De facto, Oppenheimer ne déroge donc pas à la règle. Indiscutablement, le film a été vendu sur la reconstitution de l'explosion d'une bombe nucléaire sans CGI, au point même de laisser fantasmer le public que le cinéaste jusqu'au-boutiste ait réellement utilisé une bombe A pour son film. S'il n'a pas été jusque là (évidemment), cette explosion était la promesse d'une séquence tonitruante au cinéma. Sauf que, sans surprise, Nolan déjoue les attentes lors de la séquence. Loin de la déflagration assourdissante attendue, l'explosion de la bombe se déroule dans un silence hypnotisant, capturée par une simple succession de plans fixes.

Une explosion observée à la fois hors du temps et à la croisée de toutes les temporalités, puisqu'elle représente un point de bascule éternel de notre existence, bousculant le sort de l'humanité. Bien sûr, la scène est la plus spectaculaire du film, mais finalement, c'est surtout la manière dont Robert Oppenheimer (Cillian Murphy exceptionnel) observe la beauté et horreur simultanée de l'événement qui lui donne toute sa puissance. Et c'est logique, car dans Oppenheimer, la véritable ambition de Nolan n'est pas de représenter l'explosion de cette bombe, mais plutôt de décrire l'implosion intérieure de son créateur.

BE OPPIE

À l'image du titre, Robert Oppenheimer est en effet au coeur des préoccupations de Christopher Nolan plus encore que la bombe (le film ne s'appelle pas Projet Manhattan ou Trinity). Dans le dossier de presse, Christopher Nolan explique d'ailleurs avoir écrit le scénario d'Oppenheimer à la première personne pour permettre aux spectateurs "d'accompagner Oppenheimer tout au long de son périple". Et au visionnage, le résultat est terriblement captivant et impressionnant.

Non pas que le récit soit raconté à la première personne (Oppenheimer n'est pas, à proprement parler, le narrateur), mais le film nous plonge littéralement dans l'esprit du scientifique dès ses premières secondes. Souvenirs qui le hantent, images de décompositions subatomiques, de tempêtes moléculaires, hallucinations horrifiques... Oppenheimer nous embarque dans l'intimité la plus viscérale du génie de la physique quantique. Le moyen parfait pour mieux ressentir ses émotions, ses doutes, sa perception de la réalité et plus encore sa vision du monde, Nolan capturant toute la beauté et fatalité de son héros.

Si Oppenheimer démarre comme un biopic possiblement classique, il se transforme ainsi assez rapidement. Derrière la fresque historique incroyablement riche, on jongle en permanence entre le film de guerre, le film de casse, le film d'aventure, voire le western lors des sublimes passages à chevaux dans les plaines du Nouveau-Mexique. Mais plus encore, Nolan fissure le genre du biopic en réalisant une course contre la montre intense dans la guerre contre les nazis et surtout un thriller psychologique muant en véritable labyrinthe introspectif, à la fois cauchemardesque et lyrique.

Il s'agit d'ailleurs probablement du film le plus expérimental du Britannique (une scène de sexe fantasmée, les conséquences d'un bombardement cauchemardé, les arrières-plans tremblant...) notamment à travers son dispositif. Christopher Nolan et son chef opérateur Hoyte van Hoytema relèvent en effet un défi exceptionnel avec Oppenheimer : réaliser une épopée intime avec de l'IMAX, soit les plus grosses caméras du monde. Un choix culotté qui vient pleinement ancrer le spectateur dans l'histoire et l'univers du film, la caméra scrutant avec une intensité croissante (et une qualité folle) les visages de sa galerie de personnages, dont Oppenheimer.

AMERICAN PROMETHEUS

D'où la naissance d'un énorme morceau de cinéma et d'une oeuvre hors-norme dans la carrière de Christopher Nolan. Car si l'on peut rapprocher son douzième film d'Interstellar pour l'ampleur de son histoire au service d'une tragédie intime et à Dunkerque pour sa sensorialité, Oppenheimer se distingue très largement de tout ce qu'a pu faire le Britannique jusqu'ici. En particulier, il s'agit du film le plus bavard de sa filmographie et il doit donc énormément à son casting.

Avec une ribambelle de stars, on pouvait craindre une triste compilation de caméos de luxe. Heureusement, il n'en est rien. Les célébrités permettent au contraire de s'approprier plus rapidement le récit, d'assimiler plus facilement les nombreux personnages qui déferlent sur l'écran grâce à leurs visages connus et identifiables.

Parmi les personnages secondaires majeurs, Emily Blunt (dans la peau de Kitty, la femme d'Oppenheimer) et Florence Pugh en Jean Tatlock (une des amantes et compagnes d'Oppenheimer) livrent des performances très solides, notamment la première lors d'une scène d'interrogatoire jubilatoire.

Cependant, le film tourne surtout autour de la dualité entre Robert Oppenheimer et Lewis Strauss, laissant forcément une place prépondérante à Cillian Murphy et Robert Downey Jr.. Bien sûr, Cillian Murphy donne vie au coeur émotionnel-psychologique du film dans un jeu sans épate et loin des standards du biopic, préférant s'imprégner de la sensibilité, et des convictions intimes d'Oppenheimer plutôt que de simplement le singer. Toutefois, c'est probablement Robert Downey Jr. qui marque le plus les esprits dans ce rôle ambigu, voire machiavélique, enfin à la hauteur de son talent (porté disparu depuis son arrivée dans le MCU en 2008).

TAMBOUM BATTANT

S'éloignant totalement des précédents films de Nolan, toute l'action de Oppenheimer se trouve ainsi dans les échanges incessants des personnages, leurs remises en question, leurs troubles... Il faut concrètement imaginer un mélange de la densité de JFK d'Oliver Stone avec la fougue d'un film sorkinien, où la parole est la véritable arme des personnages, magnifiée, accentuée, par la mise en scène de Christopher Nolan et le montage de Jennifer Lame.

Autant dire que c'est un film à la cadence infernale, qui nous aspire dès ses premières secondes dans son déluge d'idées, d'informations, de personnages, d'époques... Et progressivement, les intentions de Christopher Nolan se font alors plus précises : raconter l'histoire de la bombe bien sûr, explorer l'esprit de Robert Oppenheimer évidemment, mais aussi expérimenter le retentissement de cette création à travers le temps.

En résulte, un spectacle d'une incroyable harmonie visuelle, sonore et musicale (la partition de Ludwig Göransson est une merveille) où Christopher Nolan joue avec le temps et les perspectives comme jamais auparavant. Si le cinéaste nous a habitués à des narrations non linéaires (Memento, Dunkerque), il trouve ici une nouvelle forme d'abstraction narrative. L'histoire d'Oppenheimer est complexe et riche en oscillant constamment entre les perspectives, la couleur et le noir et blanc, les époques (des années 20 aux années 60)... et pourtant, elle ne nous prend jamais par la main.

L'ensemble est tellement pensé, cohérent, lié à chaque instant, que le récit n'en a pas besoin, et conserve une fluidité déconcertante. Dans un geste de cinéma aussi ambitieux qu'audacieux, Nolan édifie une fusion perpétuelle de l'espace-temps, où tout se mêle sans discontinuité durant trois heures jusqu'à pleinement s'ancrer dans notre présent et notre futur.

HOW I LEARNED TO WORRY AND HATE THE BOMB

En combinant la richesse littéraire de l'ouvrage de Kai Bird et Martin J. Sherwin à sa créativité artistique, Christopher Nolan dresse assurément une fresque historique majeure, pamphlet à charge contre les États-Unis de l'époque. Son épopée dénonce avec hargne la violente paranoïa des autorités américaines envers les communistes avec le Maccarthysme ("Le peuple [américain] semble pris d'hystérie collective, comme une compulsion à se définir en fonction de la menace soviétique" comme le dit si bien le livre).

Et cette critique des États-Unis se reflète parfaitement dans le traitement subi par Oppenheimer (génie érigé en héros avant d'être repoussé, renié et de devenir une sorte de paria). Mais plus encore, Nolan porte une réflexion glaçante sur les dilemmes moraux humains et la tragédie de l'humanité qui, malgré des connaissances scientifiques de plus en plus importantes (fission et fusion atomique), semble désespérément inapte à percer son propre mystère. L'humain semble condamné à ne pas s'entendre, à ne pas se comprendre dans Oppenheimer.

De quoi en faire l'oeuvre la plus pessimiste d'un Christopher Nolan de plus en plus préoccupé par l'avenir du monde. Dans Interstellar, la crise écologique venait sceller le sort de notre planète quand Tenet évoquait déjà la crainte de voir une arme nucléaire tomber entre de mauvaises mains (habituel chez Nolan) et provoquer la fin du monde. Une peur évidente qui fait encore du chemin dans Oppenheimer, dont le pouvoir de résonance avec notre présent est manifeste.

À l'heure de la guerre en Ukraine et de la menace atomique régulièrement agitée par Vladimir Poutine, le monde semble bel et bien au bord du gouffre (en 2023, il reste 90 secondes avant l'apocalypse selon l'horloge de la fin du monde imaginée par le Bulletin of the Atomic Scientists fondé par un certain Albert Einstein). Un précipice dont les fondations se retrouvent englobées avec maestria dans Oppenheimer, en faisant une expérience immanquable de cinéma et d'Histoire, rien que ça.

Christopher Nolan défie la physique du cinéma avec Oppenheimer, oeuvre sensorielle à la richesse obsédante et la beauté époustouflante.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... 8qPIkPUtZE

Un avis plus mitigé (3 étoiles) :

"Un film dirigé comme un morceau de musique (de Ludwig Göransson) de 3h, où les rares silences sont des déflagrations. C'est chargé de sens et de sons du début à la fin, jusqu'à l'overdose, notamment dans la narration, la gestion des personnages secondaires et la finalité de ce récit-biopic. "

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 20 juil. 2023 08:34
par Pale
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[youtube]yEddsSwweyE[/youtube]

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 20 juil. 2023 19:03
par Pale
[youtube]GgKmhDaVo48[/youtube]

Ça a l'air tout mou et à aucun moment on ressent un sentiment de vitesse. Nul doute que le film sur la F1 de Joseph Kosinski sera d'un tout autre niveau.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 20 juil. 2023 19:12
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 21 juil. 2023 01:34
par Pale
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Vu et j'en suis ressorti très déçu. C'est très en dessous de mes attentes. Pour moi c'est le moins bon des MI réalisés par Christopher McQuarrie et un des moins bons de la saga. Cet épisode ressemble à une caricature de film d'espionnage avec son intrigue à la Pirates des Caraïbes où tout le monde veut sans cesse doubler tout le monde. Les dialogues deviennent également redondants à la longue, je n'en pouvais plus d'entendre les mots "clés" et "entité". Les états d'âme de Tom Cruise ressemblent maintenant à un épisode des Feux de l'amour avec l'acteur qui nous sort une moue pas possible pour exprimer son tiraillement profond mais voilà on a compris maintenant. Ensuite ce qui me gêne aussi, c'est que cet épisode est totalement dénué de vie, les personnages évoluent dans des décors désespérément vides (on parle quand même de Rome et Venise, même dans mon village il y a plus de chance de croiser quelqu'un en soirée que dans MI7). C'est là qu'on voit que le Covid a fait mal au film et que ça a certainement fait grimper le budget car malgré le côté "dur" que les gens aiment bien vanter pour faire genre, je le trouve pas plus impressionnant que ça. La poursuite à Rome de Fast X écrase celle de MI7 et la scène du train de Indy est infiniment plus punchy que celle de MI7. Ah et les gens qui s'excitent également sur la présence de l'IA en grand méchant ont certainement oublié ce film sorti 14 ans plus tôt :

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Le traitement de l'IA était plus pertinent et l'intrigue beaucoup plus machiavélique que MI7. Le méchant qu'on sort d'un chapeau (comme Momoa dans Fast X mais dans le cadre de cette saga ça passe crème) est nase. Bref après je ne peux pas qualifier le film de merde absolue car il y a quand même des bonnes choses (j'avoue avoir pris beaucoup de plaisir devant la scène de l'aéroport) mais bon ça reste une petite douche froide me concernant.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 21 juil. 2023 10:17
par Pale
:hot: