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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 16 mai 2025 20:28
par Wickaël
Pale a écrit : ven. 16 mai 2025 19:59 T'as aimé Ravage et Balle perdue 3 ?
Oui, le film de Gareth Evans est bien violent et hyper bien rythmé, pas le temps de s'ennuyer. Mais du même réal je préfère quand même les 2 The Raid, que je me suis également refait récemment.

Pour BP3 je trouve que ça conclut très bien la trilogie, même si je m'atttendais à un peu plus de folie niveau action, qui reste quand même de haut niveau. J'ai du mal à préférer un opus en particulier sur les 3 tant je les trouve tous au même niveau. Bon par contre la coiffure d'Alban Lenoir c'est juste pas possible :lol:

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 16 mai 2025 22:02
par Miamsolo
Pale a écrit : ven. 16 mai 2025 18:14 Image

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C'est drôle, j'ai revu La Guerre des Rose le week-end dernier, et j'étais surpris qu'un remake n'avait pas encore été fait. Et là, quelques jours plus tard, je découvre donc qu'une nouvelle version va sortir :lol:

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : ven. 16 mai 2025 23:33
par Pale
Wickaël a écrit : ven. 16 mai 2025 20:28 Bon par contre la coiffure d'Alban Lenoir c'est juste pas possible :lol:
Il a une évolution un peu à la Daryl de The Walking Dead :D

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 01:57
par NaughtyDog
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L'inconnu de la grande arche pourrait faire penser à The Brutalist (on retrouve même un passage à Carrare), mais le postulat est tout autre : montrer comment un architecte danois sorti de l'anonymat a élaboré la Grande Arche de la Défense sous l'impulsion de Mitterrand. Incarné par un Claes Bang absolument formidable, le personnage devra malheureusement faire face à des résistances provenant de ses collaborateurs (Xavier Dolan et Swann Arlaud y sont très bons), mais surtout en lien avec la bascule du pouvoir ayant lieu sous Jupé.
Tantôt drôle tantôt amer, Stephane Demoustier livre son meilleur film, et illustre à merveille comment la créativité peut être salie par les ingérences administratives, politiques et publiques

3.5/5

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Pour moi c'est simple : Eddington est le meilleur film d'Ari Aster ! Un pur western coenien à la sauce Rockstar, où Joaquin Phoenix (son meilleur rôle depuis quelques années) campe le shérif d'une petite ville du Nouveau-Mexique qui s'oppose au maire (Pedro Pascal). La cause ? Son refus de porter le masque lors de l'épidémie Covid en 2020 !
Un canevas qui pourrait paraître saugrenue, mais qui peu à peu déroule une toile narrative à combustion lente dans laquelle Phoenix va rapidement perdre la raison.
Un Chute Libre sauce MAGA en somme, où Aster convoque l'imagerie du western pour mieux disséquer l'Americana moderne (on se croirait dans GTA vu comment tout y passe !) et l'absurdité qui anime les mouvements sociaux du pays.
C'est absolument hilarant (jusque dans un Austin Butler parfait en gourou de secte sur Internet et Emma Stone en épouse conspirationniste), régulièrement ultra maîtrisé niveau mise en scène (et superbe photo de Darius Khondji) et sacrément jubilatoire dans son dernier tiers.
Inutile de trop en dévoiler, mais c'est du Aster pas aimable qui livre son Do The Right Thing de sale gosse !

4/5

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 07:51
par robinne
NaughtyDog a écrit : sam. 17 mai 2025 01:57 Image
Pour moi c'est simple : Eddington est le meilleur film d'Ari Aster ! Un pur western coenien à la sauce Rockstar, où Joaquin Phoenix (son meilleur rôle depuis quelques années) campe le shérif d'une petite ville du Nouveau-Mexique qui s'oppose au maire (Pedro Pascal). La cause ? Son refus de porter le masque lors de l'épidémie Covid en 2020 !
Un canevas qui pourrait paraître saugrenue, mais qui peu à peu déroule une toile narrative à combustion lente dans laquelle Phoenix va rapidement perdre la raison.
Un Chute Libre sauce MAGA en somme, où Aster convoque l'imagerie du western pour mieux disséquer l'Americana moderne (on se croirait dans GTA vu comment tout y passe !) et l'absurdité qui anime les mouvements sociaux du pays.
C'est absolument hilarant (jusque dans un Austin Butler parfait en gourou de secte sur Internet et Emma Stone en épouse conspirationniste), régulièrement ultra maîtrisé niveau mise en scène (et superbe photo de Darius Khondji) et sacrément jubilatoire dans son dernier tiers.
Inutile de trop en dévoiler, mais c'est du Aster pas aimable qui livre son Do The Right Thing de sale gosse !

4/5
Palme d'or :o

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 10:35
par Wickaël
Ce soir je mate A Working Man, le dernier Statham, comme d'habitude avec ce dernier je m'attends pas à un chef d'œuvre, juste passer un bon moment avec de bonnes bastons.

Et demain j'ai prévu de revoir La Revanche des Sith, qui fêtera ses 20 ans (sortie en France le 18 mai 2005).

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 13:34
par NaughtyDog
robinne a écrit : sam. 17 mai 2025 07:51
NaughtyDog a écrit : sam. 17 mai 2025 01:57 Image
Pour moi c'est simple : Eddington est le meilleur film d'Ari Aster ! Un pur western coenien à la sauce Rockstar, où Joaquin Phoenix (son meilleur rôle depuis quelques années) campe le shérif d'une petite ville du Nouveau-Mexique qui s'oppose au maire (Pedro Pascal). La cause ? Son refus de porter le masque lors de l'épidémie Covid en 2020 !
Un canevas qui pourrait paraître saugrenue, mais qui peu à peu déroule une toile narrative à combustion lente dans laquelle Phoenix va rapidement perdre la raison.
Un Chute Libre sauce MAGA en somme, où Aster convoque l'imagerie du western pour mieux disséquer l'Americana moderne (on se croirait dans GTA vu comment tout y passe !) et l'absurdité qui anime les mouvements sociaux du pays.
C'est absolument hilarant (jusque dans un Austin Butler parfait en gourou de secte sur Internet et Emma Stone en épouse conspirationniste), régulièrement ultra maîtrisé niveau mise en scène (et superbe photo de Darius Khondji) et sacrément jubilatoire dans son dernier tiers.
Inutile de trop en dévoiler, mais c'est du Aster pas aimable qui livre son Do The Right Thing de sale gosse !

4/5
Palme d'or :o
C'est trop clivant pour une Palme je pense ahah mais bon on est encore au début de la Compet'

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 13:43
par NaughtyDog
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Gros coup de coeur que ce 3e long-métrage d'Hafsia Herzi ! La Petite Dernière pourrait faire penser au cinéma de Kechiche (La Vie d'Adèle) avec ce récit d'émancipation queer. Mais en mettant le focus sur une musulmane pratiquante renfermée sur elle-même qui s'interdit d'aimer tel qu'elle le voudrait, le film trouve sa singularité. Herzi accouche d'ailleurs d'une mise en scène étonnante de maîtrise et de maturité : constemment contrôlée mais captant les regards, non-dits, le mouvement des corps et la dimension charnelle sans voyeurisme.
Le regard est toujours à fleur de peau, entre rugosité et tendresse.
Et même l'actrice Nadia Melliti est une sacrée révélation, véhiculant l'émotion requise malgré le caractère renfermé de son personnage.
Bref une très bonne pioche avec du coeur !

4/5

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 17:42
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : sam. 17 mai 2025 21:32
par NaughtyDog
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Après Plan 75, Chie Hayakawa revient ce Renoir conservant sa patte : un récit du coping et du deuil du point de vue d'une enfant ! Sauf que c'est tellement lénifiant et timoré en mise en scène que le tout manque d'emphase. C'est dommage car la photo est léchée et l'interprétation de Yui Suzuki amène progressivement un peu d'émotion. Ça reste pas terrible à mon humble avis
2/5

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Richard Linklater retrace la naissance de La Nouvelle Vague via la genèse d'À Bout de Souffle. Et c'est une réussite même si on a parfois affaire à un récit sans autre point de vue que de se centrer sur un Jean-Luc Godard admirablement incarné par Guillaume Malbeck ! Et à ce titre, le casting et la direction d'acteurs est absolument d'enfer, via des comédiens de ralent ressemblant globalement à Belmondo, Truffaut, Seberg, Melville, Varda, Chabrol et j'en passe.
C'est drôle, super dans sa reconstitution d'époque et complètement ludique.
3.5/5

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 00:41
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 08:20
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Dangerous Animals, le film de requins sanglant avec un serial killer

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de revenir sur Dangerous Animals, film d’horreur porté par Jai Courtney, et présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Un film de requins à Cannes ? Difficile à croire et pourtant, Dangerous Animals est bien une pure série B décomplexée, qui transforme des humains en pâté pour gros poissons. C’est présenté à la Quinzaine des cinéastes, et on avoue avoir un peu de mal à comprendre pourquoi.

De quoi ça parle ? Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…

Et ça vaut quoi ? Entendons-nous bien : en amateurs de films de genre et de déviances cinéphiles, on ne peut qu’être ravis de voir le Festival de Cannes décloisonner ici et là certaines sélections, bien qu’on soit habitué à ses pires biais. L’animation a encore peu de place dans la compétition, et le cinéma fantastique, d’horreur ou d’action est souvent réduit aux séances de minuit, toujours prêtes à balancer fièrement la dernière daube « phénomène » venue de Corée (on ne s’est toujours pas remis de Project Silence).

Dès lors, la présence de Dangerous Animals à la Quinzaine des cinéastes avait de quoi réjouir et inquiéter. Sean Byrne (rien à voir avec un certain comédien adepte des morts à l’écran) signe là une série B qui ne s’excuse de rien, comme le prouve dès les premières minutes le cabotinage de Jai Courtney (de loin son meilleur rôle), serial killer psychopathe dont l’accent australien à couper au couteau n’est rien face à sa lubie : kidnapper des gens pour les transformer en quatre heures pour requins.

Pour être clair, dans l’univers souvent fauché et putassier du film de squales, Dangerous Animals s’impose dans le haut du panier. Même si certaines incrustations numériques de requins laissent à désirer, la mise en scène de Byrne affiche une certaine élégance, et surtout une ampleur dans sa tension, renforcée entre autres lors de ces plans larges qui isolent son menaçant bateau au milieu de l’océan.

Et pourtant, au moment où une surfeuse renfrognée et solitaire (Hassie Harrison) se fait capturer par le bad guy, le film évolue sur des rails plutôt confortables, très fier de son modèle de final girl persévérante. Byrne voudrait faire de son héroïne un personnage complexe, hanté par son passé dans des familles d’accueil, et dont la méfiance naturelle envers les autres en fait paradoxalement une cible privilégiée pour les tarés en tous genres.

Tout comme son tortionnaire, la protagoniste s’exile d’un monde qui n’a plus rien à lui offrir, et se sent ainsi plus connectée à la poésie de l’eau et à sa magnificence. C’est loin d’être fin, et le propos féministe ne réinvente pas la roue après des décennies de survivantes de serial killers.

C’est même tout le paradoxe du film, à la fois conscient de la modernité qu’il voudrait afficher et de son amusement devant ses clichés les plus éculés. Ce qui pose une question : que vient faire ce film à Cannes ? Ou plutôt, pourquoi cette série B plutôt qu’une autre ? C’est parfois le problème de ce genre de festivités, dont le positionnement des films influe inévitablement sur leur réception.

Dans le cas de Dangerous Animals, on peut le voir de deux manières. D’une part, il y a l’intérêt de son concept, finalement plus pertinent quand il abandonne son héroïne au profit de son antagoniste contradictoire. S’il est le premier à affirmer que la dangerosité des requins a toujours été exagérée, le comportement des humains à leur égard a en quelque sorte manufacturé leur goût pour la viande de surfeur. Pour autant, ses observations ne l’empêchent pas de projeter dans sa prédation masculine, toxique et meurtrière celle d’un ordre animal incompris ou fantasmé, une loi du talion surfaite qui serait essentielle à l’équilibre du monde.

Mais d’autre part, il y a sa position de film de genre typiquement cannois, jamais trop extrême ou trop gore (même si on retiendra quelques contretemps dans l’horreur assez efficaces, comme la découverte tardive d’un cadavre grignoté). En bref, le film parfait pour festivaliers qui veulent s’encanailler, tout en s’autopersuadant de la profondeur d’une dimension métatextuelle moins maline qu’il y paraît. Cannes, et la Quinzaine en particulier, a pu réussir à conjuguer ces éléments par le passé (on pense aux séances hypnotiques de Mandy avec Nicolas Cage). Dangerous Animals semble, pour sa part, rattrapé par un certain opportunisme. Ça n’en fait pas un mauvais film, mais on était en droit d’attendre quelque chose de bien plus mordant.

Ça sort quand ? Le 23 juillet, grâce à The Jokers.


https://www.ecranlarge.com/films/news/c ... KChxzsMH-g

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:24
par Pale
The Odyssey : Christopher Nolan entre déjà dans l’Histoire du cinéma avec son prochain film

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Avec son nouveau film, The Odyssey, Christopher Nolan entre déjà dans l’Histoire du cinéma… grâce à l’IMAX. Explications.

Accrochez-vous, 2026 va être une année forte en émotions. Et on ne parle pas juste du service compta de Disney qui va être en ébullition avec les sorties d’Avengers : Doomsday et The Mandalorian & Grogu en mai, Toy Story 5 en juin, le remake en prise de vues réelles de Vaiana avec Dwayne Johnson et Spider-Man : Brand New Day en juillet.

En 2026, il y aura surtout les nouveaux films de quelques uns des cinéastes les plus importants et passionnants de cette ère hollywoodienne. Tout en haut du podium, sur son trône en or massif : Steven Spielberg, qui prépare un film tellement mystérieux qu’il n’a pas encore de titre officiel. Ce sera une histoire d’OVNIs avec Emily Blunt, Colin Firth et Colman Domingo, qui sortira le 10 juin 2026. Quelques mois plus tard, en octobre, c’est Jordan Peele qui sera lui aussi de retour, avec un projet encore plus cryptique puisqu’il n’y a aucune information disponible.

Et entre les deux, il y aura Christopher Nolan, qui débarque avec son nouveau film le 15 juillet 2025. Là, tout est très clair : The Odyssey sera une adaptation d’Homère, avec Matt Damon, Tom Holland, Anne Hathaway, Charlize Theron, Zendaya, Lupita Nyong’o, Robert Pattinson, Elliot Page, Mia Goth, bref la moitié de Hollywood. C’est une superproduction d’une ampleur pharaonique, avec un budget de 250 millions de dollars. Et ce sera une date dans l’Histoire du cinéma, grâce à l’IMAX.

Le titre de The Hollywood Reporter est clair :

« The Odyssey de Christopher Nolan sera le premier blockbuster tourné intégralement en caméras IMAX. »

L’article explique que la compagnie a repoussé ses limites pour répondre aux demandes du grand manitou fan de pellicule, auréolé du succès extraordinaire d’Oppenheimer en 2023 (sept Oscars dont Meilleur film et réalisateur, 975 millions de dollars au box-office pour un budget de 100 millions). 20% des recettes du film venant d’écrans IMAX, le cinéaste doit être accueilli dans l’entreprise avec un tapis rouge et des sceaux de champagne.

Et pour son 13e film, il a décidé d’aller encore plus loin : filmer l’intégralité de The Odyssey en IMAX. Et ça, ce n’est pas commun.

D’ordinaire, seules quelques séquences sont filmées avec ces caméras spéciales, pour renforcer leur aspect spectaculaire. C’est ce que Christopher Nolan avait fait sur The Dark Knight, The Dark Knight Rises, Dunkerque, Interstellar, Tenet et Oppenheimer. Même chose dans des films comme Mission : Impossible – Protocole fantôme, Star Trek Into Darkness, Star Wars : Le Réveil de la Force, Batman v Superman, First Man, Wonder Woman 1984, Nope, Mourir peut attendre ou plus récemment Sinners.

Mais pour The Odyssey, Christopher Nolan a mis IMAX au défi d’améliorer leur matériel, comme le raconte le boss Rich Gelfond :

« Chris m’a appelé et m’a dit, « Si vous trouvez un moyen de régler les problèmes, je ferai le film 100% en IMAX ». Et c’est ce qu’on fait. Il nous a forcés à repenser cette partie de notre business. »

Les problèmes en question : les caméras IMAX sont lourdes, grosses et bruyantes, et posent quelques soucis dans le traitement de la pellicule pour pouvoir visionner les images tournées au quotidien, comme le font les réalisateurs. Les nouvelles caméras IMAX sont donc bien plus silencieuses et légères, et Christopher Nolan est le premier à les utiliser pour l’instant.

Cette grande annonce de « premier blockbuster entièrement tourné en caméra IMAX » semble familière, et pour cause. Sorti en 2020, La Brigade des 800, réalisé par Hu Guan, avait encaissé plus de 460 millions au box-office mondial, quasiment intégralement en Chine (le film est sorti en France en DVD en avril 2021). Et à l’époque, le film était présenté par des médias américains tels que Forbes comme le « premier film commercial asiatique à avoir été entièrement tourné en caméras IMAX digital ».

Là est toute la différence : pellicule et « digital« . Tournés en 2017, Avengers : Infinity War et Endgame avaient été les premiers blockbusters américains tournés intégralement en IMAX digital. Ces caméras sont fréquemment utilisées sur les superproductions, comme par exemple Avatar 2, Dune : Deuxième partie, Thunderbolts* ou le prochain Superman. Elles sont bien plus légères, silencieuses et simples à utiliser, et ne posent aucun des problèmes qui gênent Christopher Nolan.

Très attaché à la pellicule, Christopher Nolan va donc encore une fois la mettre en avant dans des proportions exceptionnelles. De son côté, Rich Gelfond se gargarise de la popularité de son entreprise en parlant d’un nombre record de films estampillés IMAX en 2025, entre Sinners, Mission : Impossible – The Final Reckoning et F1 avec Brad Pitt, avant le prochain Narnia réalisé par Greta Gerwig pour Netflix. Ce dernier sera exploité au cinéma dans le cadre d’un accord spécial entre le géant du streaming et IMAX.

The Odyssey sortira au cinéma le 15 juillet 2026. Et nul doute que l’IMAX sera encore une fois un argument de vente, largement mis en avant dans la promo.


https://www.ecranlarge.com/films/news/t ... 3GGYg38Xug

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:26
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Dalloway, le Black Mirror français tout pourri sur l’IA

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de revenir sur Dalloway, le film de science-fiction d’anticipation du Français Yann Gozlan avec Cécile de France.

Après le solide Un homme idéal en 2014, le prenant Burn Out en 2017 et surtout le très efficace Boîte noire en 2020, le réalisateur Yann Gozlan avait signé un triplé plutôt très prometteur pour la suite de sa carrière. Tout du moins, c’est ce qu’on pensait avant le thriller psychologique Visions, première douche froide révélant de nombreuses failles dans son cinéma. On gardait espoir malgré tout avec son thriller d’anticipation Dalloway, présenté en séance de minuit, mais c’est au contraire un énorme raté.

De quoi ça parle ? Clarissa est une romancière en panne d’inspiration. Elle rejoint alors une résidence d’artistes à la pointe de la technologie, où elle va être assistée virtuellement par une intelligence artificielle prénommée Dalloway. Mais si l’IA est un soutien précieux au départ, Clarissa va vite éprouver un inconfort face à son comportement de plus en plus intrusif. Est-elle vraiment ici pour l’aider ?

Et ça vaut quoi ? En ce début du Festival de Cannes 2025, l’IA était évidemment au coeur du mastodonte Mission Impossible : The Final Reckoning avec son Entité antagoniste. Il faut dire que la question de l’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres, deux ans après la grève historique des scénaristes à Hollywood sur la place de l’IA dans le processus créatif et au moment où de nombreuses polémiques entourent certains films ayant utilisé l’IA générative (comme Here par exemple).

Choisir d’en faire le sujet d’un film sur une écrivaine (métier équivalent aux scénaristes) était donc une idée plutôt maligne de la part de Yann Gozlan et légitime. Dans le dossier de presse, le cinéaste explique d’ailleurs son intention clairement en disant vouloir « explorer nos angoisses et nos peurs face à l’émergence des IA génératives et conversationnelles, tout en questionnant notre dépendance à la technologie » et « sensibiliser le public à ces problématiques à travers un récit à suspense ».

Le film est en théorie une adaptation du roman Les Fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay, mais pour intégrer les données IA, Gozlan et ses deux scénaristes, Nicolas Bouvet et Thomas Kruithof, ont complètement remodeler l’histoire pour en faire le coeur de la paranoïa ambiante du récit de Dalloway (et des névroses de son héroïne). Et dans un premier temps, cela fonctionne plutôt bien. Clarissa (incarnée par Cécile de France) forme un duo efficace avec Dalloway (la voix de Mylène Farmer) qui met en place leur dynamique et leur rapport de force.

Sauf que le prémisse est la meilleure chose qui compose Dalloway. Tous les questionnements sur l’IA sont passionnants, dans l’idée, mais bien trop mal écrits pour gagner en épaisseur et sont plombés par des dialogues d’une nullité affolante pour un projet aussi imposant. Les personnages sont très mal développés et l’intrigue avance sans profondeur, se reposant quasi-exclusivement sur la parano grandissante de son héroïne. Logiquement, l’ensemble sombre donc dans une histoire sans queue ni tête.

C’est d’autant plus criant que la plus grande crainte ultime de Clarissa, vivant dans un pays/monde en dictature sanitaire, aux libertés compromises et subissant de plein fouet le dérèglement climatique (avec des journées caniculaires), reste son IA générative. Un outil invasif certes, mais dont elle peut pourtant s’échapper à son bon loisir si l’on en croit les révélations du scénario.

Bref, c’est tellement mauvais que dans ses pires moments, le film semble presque écrit par Chat GPT, un peu comme si son trio de scénaristes avait lui aussi souffert du syndrome de la page blanche touchant sa protagoniste. Ce n’est évidemment pas le cas (quoi qu’on n’était pas en coulisses), mais une chose est sûre, Dalloway ressemble à une version française de Black Mirror toute naze ou un Don’t Worry Darling français tout pourri. Autant dire que c’est une vraie déception.

Et ça sort quand ? Le 17 septembre en France grâce à Gaumont.


https://www.ecranlarge.com/films/news/d ... QjEPAcBUUA

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:31
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Eddington, le western fou, chaotique et terrifiant d’Ari Aster

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Eddington, le nouveau film d’Ari Aster, réalisateur de Hérédité et Midsommar.

Ari Aster est l’une des nouvelles coqueluches du cinéma indépendant d’horreur américain depuis Hérédité et Midsommar. Et même s’il a largement divisé avec son troisième film, Beau is Afraid, il est incontestablement le roi du malaise contemporain. Pour son quatrième long-métrage, le très attendu Eddington, il refait équipe avec Joaquin Phoenix, accompagné par Pedro Pascal, Emma Stone ou encore Austin Butler. Le parfait combo pour glaner la Palme d’or de ce Cannes 2025 ?

Attention, ce papier peut contenir de légers spoilers !

De quoi ça parle ? Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif (Joaquin Phoenix) et le maire (Pedro Pascal) met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres.

Et ça vaut quoi ? L’affiche teaser de Eddington (visible ci-dessous) reprend le diorama Sans Titre (Buffalos) de David Wojnarowicz. Selon le site de l’Art Institute of Chicago, il « illustre une méthode de chasse traditionnelle amérindienne consistant à rassembler les bisons des plaines vers des falaises, les forçant à plonger vers la mort » mais aussi une « analogie et critique acerbe » puisque « l’image incarne la tragédie de la pandémie [du Sida à l’époque, ndlr] et dresse un réquisitoire contre une nation en conflit avec elle-même ».

Impossible de ne pas comprendre le choix d’un tel visuel en ayant vu le résultat final. Toutes les intentions de Eddington se trouvaient finalement sous nos yeux, Ari Aster pensant avec malice et dans les moindres détails chacune de ses oeuvres. C’était particulièrement le cas de Beau is Afraid où les indices cachés pullulaient tout au long du périple de Beau, déjà incarné par un Joaquin Phoenix terrifié par le monde qui l’entoure.

Avec Eddington, Ari Aster continue à explorer cet horreur contemporaine, celle que nous vivons actuellement et plus spécifiquement les Etats-Unis à l’ère post-Covid. Le film commence ainsi doucement avec une satire amusante, voire hilarante, de la gestion de la pandémie dans cette petite ville du Nouveau-Mexique. Le shérif (Phoenix impérial de bout en bout) ne respecte pas la loi (il ne veut pas porter de masque, « il n’en a pas besoin » et en plus il est asthmatique), et ses conflits avec le maire, la police du comté voisin ou les habitants vont sonner le début du chaos.

Même si c’est indiscutablement le meilleur examen de la pandémie de Covid vu au cinéma, Eddington n’en reste pas moins légèrement poussif dans cette première partie. C’est souvent répétitif dans le propos, parfois même un peu barbant et à ce moment-là, Ari Aster semblait, pour la première fois de sa carrière, foncer dans un mur. C’était heureusement sans compter sa faculté à redresser la barre, prendre de court et enflammer une satire impertinente en véritable brûlot sans pitié sur l’état de l’Amérique (et du monde en général).

Difficile de décrire en seulement quelques lignes la densité de Eddington et de sa psychanalyse. Le film contient toujours les marottes d’Ari Aster, entre les « mommy issues » (voire « belle-mère issue » ici) ou sa fascination morbide pour les têtes (et corps) mutilées, mais il évoque aussi, pêle-mêle, le complotisme, le trumpisme, le racisme, le patriarcat, les agressions sexuelles, l’impact des réseaux sociaux sur la désinformation, l’endoctrinement (sous toutes ses formes), l’état catastrophique de l’offre politique (tout bords confondus) et, in fine, l’absurdité tragique de notre monde.

C’est sans doute un peu trop et certains personnages en pâtissent sévèrement (Emma Stone et Austin Butler notamment). Mais en vérité, sur les 2h30, c’est essentiel pour la montée crescendo de l’hystérie collective. Car si, dans un premier temps, le cinéaste raconte cette folie à travers une farce ultra-provocatrice, très politiquement incorrect, à l’humour noir féroce et grotesque, sa démonstration prend une tournure bien plus sombre et violente au fur et à mesure de l’enlisement progressif des personnages face à une situation devenue incontrôlable.

Le rire laisse ainsi d’abord place à l’angoisse à travers un thriller parano mortel (pas sans rappeler Pottsville, 1280 habitants de Jim Thompson) puis à la terreur dans un virage jusqu’au-boutiste hallucinant et imprévisible nous plongeant dans un jeu de massacre aux airs de western bourrin et carnage post-apo. Le geste est audacieux, intense, jubilatoire, flippant et, comme un revers de médaille, il divisera forcément (peut-être autant que Beau is Afraid, voire plus).

Pourtant, c’est aussi toute la force d’Ari Aster que de continuer à remodeler l’horreur au cinéma. Son terrain horrifique préféré n’est pas surréaliste ou fantastique, il est pleinement ancré dans notre réalité à travers nos angoisses (intimes et universelles). Il n’est plus question d’un simple mauvais rêve dont on peut se réveiller, mais d’un véritable cauchemar à ciel ouvert, avec lequel on joue (in)consciemment, qu’on observe sans broncher ou alimente volontairement. Si ça ce n’est pas de l’horreur…

Ça sort quand ? Le 16 juillet 2025 en France grâce à Metropolitan Films.


https://www.ecranlarge.com/films/news/e ... pSyx6a86lQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 08:34
par Pale
Hurry Up Tomorrow : le film avec The Weeknd se fait atomiser par la critique américaine

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Hurry Up Tomorrow n’est peut-être pas destiné à connaître le même succès que l’album du même nom, signé The Weeknd. Du moins selon la presse.

Hurry Up Tomorrow, c’est le sixième album studio du Canadien The Weeknd, devenu archi célèbre au milieu des années 2010. Sorti le 31 janvier 2025, il a, sans surprise, connu un grand succès. Mais c’est aussi le titre d’un long-métrage présenté comme un complément de ses chansons, sorti le 16 mai simultanément aux États-Unis et en France. Le film pouvait intriguer au-delà des très nombreux fans du chanteur : réalisé par Trey Edward Shults (les très remarqués It Comes at Night et Waves), il met aussi en scène les vedettes Jenna Ortega et Barry Keoghan.

Toutefois, la presse américaine (qui a pourtant réservé un très bon accueil à l’album) n’a pas du tout, mais alors pas du tout accroché à cette proposition visiblement atypique. Revue de presse saignante.

« Le but est clairement d’accompagner et promouvoir l’album sorti simultanément. Ce n’est pas un film complet et indépendant. Malheureusement, il ne laisse jamais le public oublier ce fait, ressemblant bien plus à un long clip qu’à un long-métrage. »

Collider

« C’est le genre de film où même le générique d’ouverture, qui s’étend pendant quasiment une demi-heure, est insupportable de prétention. »

The Hollywood Reporter

« Hurry Up Tomorrow a tous les symptômes de l’hubris d’une pop star qui se fait passer pour de l’honnêteté artistique, malgré les performances de Jenna Ortega et Barry Keogan, qui soutiennent le comédien en herbe. »

Variety

« Sous les lumières aveuglantes [Blinding Lights, du nom de son tube le plus connu], The Weeknd nous a appris qu’il y a toujours un noyau vide. À cet égard, le film reflète la musique. »

The New York Times

« Tomorrow est trop opaque, décousu et autocentré pour que le public retienne plus que ses ricanements. Plus tard, The Weeknd pourrait le regretter également. Une opportunité manquée.

The Guardian

« Le spectateur pourrait se surprendre à apprécier comment les éléments non visuels de la musique permettent au langage figuratif de conserver une once de mystère. Alors qu’à l’écran, il est fait pour démontrer son sens, de manière explicite et non artistique. »

IndieWire

« Hurry Up Tomorrow n’est pas atroce. Il reste à la surface, très effrayé d’aller plus loin que requis, mais il a ses moments et une certaine élégance esthétique. »

Screenrant

« Les mauvais films vont et viennent, mais Hurry Up Tomorrow présente un The Weeknd si indigent et irritant qu’il pourrait avoir des effets secondaires. La prochaine fois qu’une de ses chansons apparait dans une playlist, je pourrai appuyer sur avance rapide. J’ai passé assez de temps avec ce gars. »

Entertainment Weekly

On ne peut pas gagner à tous les coups. À noter qu’au milieu de toute cette détestation étalée sur Metacritic, le moins connu San Francisco Chronicle est le seul à soutenir de manière indéfectible le chanteur, évoquant « Le Purple Rain de la génération Euphoria. » Rien que ça. À voir comment les inconditionnels de sa musique et de la trilogie qu’il est censé clore avec cet album recevront la chose. On a un spécimen à la rédaction. On vous racontera.


https://www.ecranlarge.com/films/news/h ... esM7kGhv8g

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 08:36
par Pale
Michaël Youn de retour avec la suite de son « film culte », que vous le vouliez ou non

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Le patrimoine culturel français est en ébullition depuis l’annonce d’une suite à cette comédie française culte (si si) avec Michaël Youn.

La France des années 90 avait Bo le lavabo et La Zoubida de Vincent Lagaf’ et celle des années 2000 avait Fous ta cagoule et Parle à ma main de Fatal Bazooka (mais c’est pas un concours). Mine de rien, ce projet musical humoristique autour du rapeur fictif de Michaël Youn a eu un énorme succès, au point d’être adapté en 2010 dans un film sobrement intitulé Fatal. En plus de signer son premier long-métrage en tant que réalisateur, le comédien a repris son personnage, de son vrai-faux nom Robert Lafondue. Cette comédie a été une belle réussite au box-office avec plus de 1,2 million d’entrées.

Depuis, Michaël Youn a un peu plus rempli son CV en mettant en scène Vive la France, Divorce Club et dernièrement BDE, et a décroché plus de rôles dramatiques : La Traversée de Jérôme Cornuau, Carbone d’Olivier Marchal , Mon frère bien-aimé de Denis Malleval ou encore L’Esprit de famille de Frédéric Berthe. Toutefois, Fatal Bazooka n’a jamais vraiment disparu. Dès 2013, l’acteur disait réfléchir à une suite de Fatal, puis a annoncé le retour de Fatal Bazooka en 2020 et enchainé avec deux nouveaux morceaux J’arrive pas à danser et Le Bwerk, qui n’ont pas eu le succès de ses premiers titres.

Mais Youn compte bien ramener son chanteur sur le devant de la scène et peut-être même le familiariser à toute une nouvelle génération (ce qui n’est pas vraiment un pari gagné d’avance).

Comme l’a confirmé Michaël Youn sur les réseaux sociaux, le rappeur savoyard bling-bling, comme ne disent plus les jeunes, va officiellement faire son retour, plus de 15 ans après le premier Fatal. Cette suite sera baptisée Bazooka et sera a priori réalisée et écrite par Youn. En revanche, aucune autre information n’a été dévoilé concernant le casting, qui devait toutefois rappeler Armelle, qui jouait Heidi avec qui Fatal avait fini par se marier.

Pour ce qui est du scénario, il devrait montrer le rappeur tomber en désuétude en France après être sorti gagnant de son battle de musique contre Chris Prolls (Stéphane Rousseau). Pour tenter de relancer sa carrière, il se met donc à la recherche du featuring ultime, ce qui promet un autre lot de caméos de célébrités en tout genre.

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Aucune date n’a encore été annoncée, mais d’après l’affiche « on est sur une sortie en 2026 ». En attendant, si le cœur vous en dit, Michaël Youn est à l’affiche de la série Flashback diffusée depuis avril dernier sur TF1. Il a aussi dernièrement donné la réplique à Jean-Claude Van Damme dans le film Le Jardinier, toujours disponible sur Amazon.


https://www.ecranlarge.com/films/news/m ... -qP8hMdqdQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 08:39
par Pale
Rambo ENCORE de retour : un nouveau film se prépare… mais sans Stallone

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John Rambo fera encore son retour dans un nouveau film, mais sans Sylvester Stallone, puisqu’il s’agira d’un prequel pendant la guerre du Vietnam.

Même si la série Tulsa King a donné un rebond à la carrière de Sylvester Stallone, la légende de l’Étalon Italien continue de s’éroder. Les franchises qui ont fait sa gloire sortent de son giron, à commencer par Rocky (dont l’acteur n’a jamais obtenu les droits). Creed et Michael B. Jordan ont pris le relai, si bien qu’il est aujourd’hui question de mettre en place un Creed-verse, l’idée étant d’en faire une franchise pratiquement indépendante de son aînée. Une série spin-off baptisée Delphi a ainsi été annoncé il y a peu, tandis qu’un quatrième Creed est toujours dans les tuyaux.

Après Rocky, c’est donc l’autre saga jusqu’ici indissociable de l’acteur qui va s’émanciper de lui. John Rambo, icône du cinéma d’action née en 1982, va bientôt faire son retour, mais sans Stallone.

Comme l’a rapporté Deadline, un sixième film Rambo se prépare, six ans après le médiocre Rambo : Last Blood, qui s’était par ailleurs cassé les dents au box-office en plus d’avoir été éventré par la critique. Ce nouveau projet sera présenté au marché du film de Cannes, où se tient le Festival, pour trouver un distributeur. Pour rappel, le dernier volet avait été distribué aux États-Unis par Lionsgate, décidément toujours dans les bons coups.

Pour l’instant, le projet est titré John Rambo. En France, c’est déjà le titre du quatrième volet de 2008, qui s’appelle simplement Rambo en version originale, tandis que Rambo est le titre français du premier film (First Blood, en anglais). Il va donc falloir se creuser un tout petit peu les méninges pour différencier ce volet des autres.

L’histoire se déroulera dans le passé, durant la guerre du Vietnam, avant que John Rambo devienne le héros de guerre qu’on connait et rentre aux États-Unis. Le scénario a été confié au duo Rory Haines et Sohrab Noshirvani, qui ont coécrit Black Adam et Désigné coupable.

Là où le projet devient vraiment intéressant, c’est avec l’annonce de Jalmari Helander à la réalisation. On doit notamment à ce cinéaste finlandais le film Sisu : de l’or et du sang, une série B redoutable où un simili Rambo increvable charcute des nazis avec une hargne qui n’a rien à envier à celle du béret vert.

Côté casting, aucune annonce n’a encore été faite. Mais nul doute que celui qui prendra le relai de Sylvester Stallone aura fort à faire pour s’imposer auprès du public. Quant à Stallone, Deadline a précisé qu’il aurait été mis au courant qu’un nouveau Rambo se préparait, mais n’est a priori pas impliqué dans la production. Il n’est pas non plus prévu qu’il fasse un caméo, même si la porte reste apparemment ouverte.

En revanche, il sera bien de retour dans la saison 3 de Tulsa King, qui pourrait sortir sur Paramount+ à la fin de l’année.


https://www.ecranlarge.com/films/news/r ... yJ11ZSI4PQ

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:41
par Pale
Kristen Stewart de retour chez les vampires : le casting de Flesh of the Gods s’agrandit

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Panos Cosmatos revient aux affaires fantastiques horrifiques avec Flesh of the Gods, un film de vampires se déroulant dans les années 80 avec Kristen Stewart et Oscar Isaac. Une nouvelle actrice vient de rejoindre le casting du film.

Quiconque a survécu aux délires psychédéliques de Mandy, qui avait rendu fou le Festival de Cannes 2018, ou au trip SF sous acide de Beyond the Black Rainbow sait que Panos Cosmatos n’aime pas caresser le spectateur dans le sens du poil, préférant arracher les rétines du public avec un cinéma baroque et halluciné volontairement clivant. Mais depuis ledit Mandy sorti en 2018, le cinéaste se faisait rare. Le voilà qui revient avec Flesh of the Gods, une relecture du mythe du vampire.

Le film, produit par XYZ Films, se déroulera dans le Los Angeles des années 80. On y suivra un couple de bourgeois décadents, Raoul et Alex (Oscar Isaac et Kristen Stewart), qui quittent leur gratte-ciel doré chaque nuit pour plonger dans un monde nocturne borderline de la mégapole californienne. Leur vie bascule lorsqu’ils rencontrent une femme énigmatique, qui va les entraîner dans un ballet surréaliste d’érotisme et sang. Et on sait désormais qui incarnera cette étrange créature.

L’information a été révélée par Deadline : Elizabeth Olsen a rejoint le casting de Flesh of the Gods, où elle incarnera la mystérieuse jeune femme qui amènera Oscar Isaac et Kristen Stewart à glisser dans le monde des vampires. L’actrice qui a prêté ses traits à la Sorcière Rouge dans le MCU revient donc au thriller barré, genre qui a justement été sa porte d’entrée sur grand écran avec Martha Marcy May Marlene (2011 tout de même) et Red Lights de Rodrigo Cortés (2012).

On note au passage que Flesh of the Gods marque aussi un retour au genre vampirique pour Kristen Stewart, plus d’une décennie après la saga Twilight. Quant à Oscar Isaac, il semble désormais avoir son rond de serviette à la table des acteurs polymorphes d’Hollywood, capable de passer d’un Moon Knight bancal à un Cosmatos hallucinatoire sans broncher.

Panos Cosmatos sera derrière la caméra et on retrouvera Andrew Kevin Walker, le scénariste de 8 mm et de Seven, à l’écriture. Pour le moment, Flesh of the Gods n’a pas de date de sortie officielle. Dans le même temps, Cosmatos travaille sur un projet de SF intitulé Nekrokosm. De son côté, Elizabeth Olsen est actuellement à l’affiche de L’Évaluation, disponible sur Amazon Prime Video. Elle fera aussi partie du casting de la série Seven Sisters et du Eternity de David Freyne.

Quant à Oscar Isaac, il double Jesus (oui oui) dans le film d’animation The King of Kings, et a une foule de projets en cours, dont le Frankenstein de Guillermo del Toro (ou il sera le savant obsédé par la résurrection), Behemoth ! de Tony Gilroy, et a priori, il sera Solid Snake dans l’adaptation live du jeu vidéo Metal Gear Solid. Et on attend toujours une date de diffusion en France pour Love Me (sorti le 31 janvier aux États-Unis) avec Kristen Stewart et Steven Yeun, où le duo d’acteurs jouent deux IA qui tombent amoureuses.


https://www.ecranlarge.com/films/news/f ... Hg8HH3khow

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:44
par Pale
Après Longlegs et The Monkey, premier teaser de 1 HEURE pour le mystérieux film d’horreur Keeper

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Amateurs de promotion cryptique et bizarroïde, jetez-vous sur le teaser de Keeper, le nouveau film d’Osgood Perkins (Longlegs, The Monkey).

On ne l’arrête plus. Génétiquement prédisposé au cinéma d’horreur, Osgood Perkins, fils d’Anthony « Psychose » Perkins, est devenu un véritable stakhanoviste du genre. Il avait pourtant démarré en douceur avec les très minimalistes February et I Am the Pretty Thing That Lives in the House. En 2020, il a fait un peu plus parler de lui avec sa version atmosphérique de Hansel et Gretel, Gretel et Hansel.

Mais c’est l’énorme succès de Longlegs qui a lancé la machine. Le film avec Maika Monroe et Nicolas Cage est sorti en 2024, l’adaptation de Stephen King The Monkey en 2025, et il prépare déjà la sortie de Keeper en… octobre 2025.

Un rythme très soutenu… aux antipodes donc de ce premier teaser. Dans les équipes marketing hollywoodiennes, la mode est décidément aux boucles de vidéo interminables et cryptiques puisque Warner nous avait déjà fait le coup il y a quelques semaines avec le très attendu Weapons. Rassurez-vous, cette fois, il y a quelques jump scares à se mettre sous la dent.



Dans cette vidéo de 66 minutes et 6 secondes (clin d’œil) intitulée « It has no end » (« ça n’a pas de fin »), une jeune femme gratte une feuille de papier avec un stylo. Toutes les 10 minutes environ, à commencer par la sixième (clin d’œil), une fugace image nous tire de notre léthargie. On peut principalement apercevoir des cris, ainsi qu’une cabane dans les bois. À noter que les timecodes précis des inserts pourraient correspondre à des versets de la Bible, bien qu’ils n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres.

Une promotion atypique organisée bien sûr par le distributeur Neon, roi du marketing viral et du cinéma indépendant américain. Et pour cause : dans la foulée de la diffusion du teaser, The Hollywood Reporter a annoncé que Perkins avait signé un contrat d’exclusivité avec Neon, via la firme qu’il vient de créer, Phobos.

Leur partenariat coule de source : c’est ensemble qu’ils avaient grimpé aux cimes du box-office avec Longlegs (près de 130 millions au box-office mondial), puis dans une moindre mesure avec The Monkey (pas loin des 70 millions). Il s’agit à ce jour des deux meilleurs démarrages du distributeur, qui a pourtant sorti les quatre dernières Palmes d’or !

Neon et Oz Perkins vont probablement miser sur la formule qui a fait leur succès : des budgets limités (10 millions de dollars pour Longlegs, 11 millions pour The Monkey), des ambiances décalées et une bonne dose de violence. Concernant Keeper, tout reste encore très mystérieux.

On sait que le rôle principal est tenu par Tatiana Maslany, actrice prolifique ayant notamment incarné She-Hulk dans la série Marvel, et qui avait surtout l’un des rôles principaux de The Monkey. Elle sera accompagnée par Rossif Sutherland, un autre nepo-baby vu dans Possessor chez Neon, Tess Degenstein, Erin Boyes et d’autres.

Le « voyage sombre d’Osgood Perkins » sortira donc dans les salles américaines en octobre 2025. Pas encore de date pour la France.


https://www.ecranlarge.com/films/news/k ... dSZY6V8Zgg

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:50
par Pale
La critique de Dangerous Animals sur Cinemateaser :

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Sur l’échelle allant de SHARKNADO aux DENTS DE LA MER, DANGEROUS ANIMALS se distingue par des effets numériques très propres. Pas de Bruce, mais de la frousse.

C’est souvent ce qui gâche un « film de requin », ce sous-genre florissant depuis 50 ans et la sortie des DENTS DE LA MER de Steven Spielberg : les effets numériques. Aujourd’hui, on ne pourrait plus utiliser d’animatronique old school, ni repousser l’arrivée du requin pour cause de défaillance technique, sous peine d’être taxé de copier la tarte tatin du chef. Alors, le succès d’un « film de requin » passe par la crédibilité de ses monstres, ni trop petits, ni trop gros, pas franchement anthropomorphisés mais calculateurs quand même, numériques mais réalistes. Et c’est là où DANGEROUS ANIMALS excelle : chaque apparition d’un requin fout les jetons parce que le soin apporté par la palette graphique le permet. Il y en a bien sûr des vrais, filmés en milieu naturel, sous les angles les plus spectaculaires, mais dès qu’ils sont jouants, et donc recréés, ils sont bluffants. Rien d’autre que les paresses d’écriture ne nous sortira donc du film. Plutôt propre, l’histoire fonctionne quand même davantage sur la violence (suffisamment graphique pour satisfaire les fans de gore) que sur la tension, assez convenue. Il n’y a pas vraiment de suspense sur le sort réservé à cette héroïne surfeuse, débrouillarde, qu’un coup d’un soir, surfeur lui aussi, tente de retrouver, flairant l’accident – sa mini-enquête pour courir à son secours a tendance à plomber le rythme du film, d’autant qu’elle a des relents de bluette cul-cul. L’accident en question, c’est le kidnapping de la jeune femme par un psychopathe qui, sous couvert de proposer à des touristes de s’approcher des requins dans une cage immergée, finit par les jeter en pâture aux « poissons » et tout filmer façon snuff-movie. Mais Zephyr, athlétique, indépendante, smart, ne va pas se laisser faire, ce qui va d’autant plus titiller le méchant marin Tucker, pervers à souhait. Peu connu pour sa finesse mais célèbre pour sa puissance physique et son énergie, Jai Courtney endosse le rôle comme une seconde peau, avec ce qu’il faut d’extravagance pour amuser et incarne son personnage d’une manière très premier degré qui fait froid dans le dos. Voilà un acteur qui sait exactement dans quel film il joue. « Qui de l’homme ou du requin est le plus dangereux prédateur ? », demande cette série B d’horreur certes peu novatrice mais réussie. Que le cinéma invente encore des méchants si colorés et qu’il parvienne toujours à surprendre avec un genre si galvaudé, ce sera le miracle de cet été.


https://cinemateaser.com/chroniques/can ... 1mbmdywlFA

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Posté : dim. 18 mai 2025 08:58
par Pale
Cannes 2025 – Eddington : Joaquin Phoenix dans un portrait enragé de l’Amérique contemporaine

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Avec son premier film en compétition à Cannes, virtuose, éreintant et passionnant, Ari Aster confirme sa place unique dans le cinéma américain d’aujourd’hui.

Après les triomphes d’Hérédité et de Midsommar, Ari Aster a commencé à prendre ses distances avec le genre de l’horreur, sans doute par peur d’être enfermé dans une case ou encombré par des étiquettes – principalement la redoutable étiquette "elevated horror". Beau is afraid, son troisième long, odyssée psychanalytique de trois heures, brouillait sérieusement les pistes, entre comédie noire, film-trip et cartoon psyché. "Mais qui est vraiment Ari Aster ?" était l’une des centaines de questions qu’on se posait en sortant de la salle.

Eddington confirme en tout cas qu’avec lui, l’horreur n’est jamais loin – si on entend par horreur des visions de cauchemar, de la violence qui prend aux tripes, des sueurs froides, un sentiment de hantise et de sidération, et l’impression de s’enfoncer dans un bad trip plus poisseux à chaque pas. Le cauchemar, ici, c’est celui de l’Amérique en déliquescence des années 2020 – de mai 2020, très précisément, en plein cœur de la pandémie de Covid et au moment d’une nouvelle flambée du mouvement Black Lives Matter, en réaction au meurtre de George Floyd. Le film se déroule dans une bourgade du Nouveau-Mexique, qui sert de métonymie microscopique (ridiculement microscopique) à l’Amérique entière. Et l'idée est de nous plonger dans un shaker explosif condensant tous les maux, défauts et obsessions maboules de l’époque, au cas où notre dose quotidienne d’infos en continu et de doomscrolling ne suffirait pas.

Toute la population US la plus hystérisée, politiquement énervée, ou juste totalement paumée, est donc là : conspirationnistes, activistes antifa, gourous illuminés, victimes de violences sexuelles, influenceurs, jeunesse woke révoltée, communautés chauffées à blanc par le racisme systémique, citoyens qui ne "contractent" plus, clodos délirants, sur fond de mentions du docteur Fauci et de l’éditorialiste MAGA Tucker Carlson. Une monstrueuse parade convoquée via une myriade d’écrans d’ordinateurs et de smartphones, des cadres dans le cadre qui donne à Eddington son aspect agressif et patraque. Une idée reçue dit que ce ne serait pas intéressant de filmer des gens le nez dans leur téléphone (raison pour laquelle les trois quarts des films US se déroulent au XXème siècle). Pas intéressant ? Quand Ari Aster et le directeur photo Darius Khondji s’y collent, ça le devient.

Le film s’attache au parcours d’un shérif au bout du rouleau, Joe Cross (Joaquin Phoenix, toujours très bon devant la caméra d’Aster) sur le point de partir en vrilles politico-psychotiques. Parce qu’il refuse de porter un masque à cause de son asthme, et qu’il est devenu une micro-star des réseaux après avoir aidé un autre citoyen sans masque à faire ses courses à la supérette du coin, Joe décide de briguer le poste de maire contre l’édile actuel (Pedro Pascal), qui soutient le big business gouvernemental. Entre eux, il y a la femme de Cross, Louise (Emma Stone, toujours partante une expérience zinzin), artiste malheureuse souffrant d’un mal indicible.

Voilà pour le point de départ, qui ne donne qu’une idée très vague de la dimension hallucinée que va bientôt prendre l’affaire. Assez tortueux et insaisissable dans sa mise en place, très grinçant dans son humour noir qui semble renvoyer dos à dos toutes les parties de l’Amérique fracturée, Eddington va se mettre à faire preuve d’une maestria formelle ahurissante dans son troisième acte, quand il plonge pour de bon dans la nuit noire et s’emploie à faire ressentir concrètement, physiquement, ce qu’est la désorientation (politique, morale, existentielle), le brouillage des repères et de la perception, le sentiment de désagrégation du réel, et le plancher des vaches qui se dérobe soudain sous nos pieds.

On parle de vaches car le cadre est celui du western ancestral, d’une Amérique immémoriale et que le protagoniste est looké comme un cowboy. Mais on est bien dans le monde d’après No Country For Old Men, un cran plus loin encore que les Coen dans la noirceur et la panique. Une mention de John Ford à la fin du film, et avant ça la visite expresse et dévastatrice d’un musée dédié à l’histoire de l’Ouest, confirme l’ambition d’Aster de s’inscrire dans le cadre du "grand roman américain" – un genre (de cinéma) en soi. Son roman à lui, nourri de postmodernisme, est raturé, abrasif, éreintant, clairement pas fait pour plaire à tout le monde, mais absolument unique en son genre. Qui est Ari Aster, bon sang ? Grand cinéaste américain, tiens, voilà un rôle qui lui va bien.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... SI9DlFt5PQ

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Posté : dim. 18 mai 2025 09:06
par Pale
Après La Passion du Christ, Mel Gibson annonce La Résurrection du Christ

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Le film va de l'avant avec Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus.

Vingt ans après le carton de La Passion du Christ (2004), Mel Gibson revient avec une suite très attendue, désormais officiellement baptisée La Résurrection du Christ.

Le titre, longtemps murmuré dans les couloirs d’Hollywood, est enfin confirmé… accompagné d’un logo flambant neuf, dévoilé dans ce court teaser.



Cette Passion du Christ 2 est annoncée "prochainement" sans plus de précision sur la date.

Mais Mel Gibson a laissé entendre que le tournage pourrait commencer l’an prochain. En tout cas, les choses semblent se concrétiser pour le cinéaste, qui a enfin trouvé un partenaire pour financer son film. Lionsgate rejoint Icon Productions (de Gibson et Brucey Davey) pour monter cette suite.

Toujours à la réalisation, Mel Gibson mettra en scène Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus, dont la résurrection miraculeuse sera au cœur du récit. Le cinéaste oscarisé a coécrit non pas un, mais deux scénarios pour ce projet.

Pour mémoire, La Passion du Christ racontait les dernières heures de la vie de Jésus, sa crucifixion, et mettait en scène Maia Morgenstern dans le rôle de Marie, Monica Bellucci en Marie-Madeleine, Francesco De Vito en Pierre, ou encore Luca Lionello en Judas.

Malgré des critiques partagées, le film avait été un immense succès au box-office, avec plus de 612 millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget estimé à 30 millions. Soit le plus gros succès de la carrière de Gibson, et de très loin !


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... uezfI1GqAQ

En espérant une résurrection de Mel Gibson du même niveau que Tu ne tueras point.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 09:43
par Pale
Vu :

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J'ai appris l'existence de ce film il y a peu de temps et j'avoue avoir été très impressionné. Mélange de thriller, de drame et de psychanalyse, Sous le silence m'a captivé. Le film est doté d'une intensité qui ne fait que s'accroitre au fur et à mesure. Les acteurs sont super bons, mention spéciale à Vincent Kartheiser qui m'a bluffé. L'acteur rejoindra quelques années plus tard la série Mad Men.

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J'ai fait abstraction de toutes les polémiques et l'injustice critique dont le film a fait l'objet (je suis certain que si le film était sorti tel quel il y a 15 ans avant l'influence actuelle des réseaux, la réception aurait été différente) et en vrai j'ai trouvé ça très bien, le film a même réussi à me faire vibrer à certains moments ^^ Le film dispose d'une touche de modernité plutôt bienvenue. Bref je ne le trouve pas plus honteux que la plupart des adaptations Disney, je le préfère même largement au Roi Lion version live.

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Un scénario à la Bullet Train mais puissance 1000 niveau action. Je me suis régalé devant ce Fight Or Flight, un pur kif d'à peine 1h40. Dans ce genre de film, le scénario est souvent limité mais il y a toujours des petites révélations sympas qui s'ajoutent au fur et à mesure. Les scènes d'action sont énormes et elles ne font que s'amplifier jusqu'à un final délirant à coups de tronçonneuse. Josh Harnett est méga bon dans le film et il m'a bien fait rire.

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 10:03
par robinne
Pale a écrit : dim. 18 mai 2025 09:06 Après La Passion du Christ, Mel Gibson annonce La Résurrection du Christ

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Le film va de l'avant avec Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus.

Vingt ans après le carton de La Passion du Christ (2004), Mel Gibson revient avec une suite très attendue, désormais officiellement baptisée La Résurrection du Christ.

Le titre, longtemps murmuré dans les couloirs d’Hollywood, est enfin confirmé… accompagné d’un logo flambant neuf, dévoilé dans ce court teaser.



Cette Passion du Christ 2 est annoncée "prochainement" sans plus de précision sur la date.

Mais Mel Gibson a laissé entendre que le tournage pourrait commencer l’an prochain. En tout cas, les choses semblent se concrétiser pour le cinéaste, qui a enfin trouvé un partenaire pour financer son film. Lionsgate rejoint Icon Productions (de Gibson et Brucey Davey) pour monter cette suite.

Toujours à la réalisation, Mel Gibson mettra en scène Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus, dont la résurrection miraculeuse sera au cœur du récit. Le cinéaste oscarisé a coécrit non pas un, mais deux scénarios pour ce projet.

Pour mémoire, La Passion du Christ racontait les dernières heures de la vie de Jésus, sa crucifixion, et mettait en scène Maia Morgenstern dans le rôle de Marie, Monica Bellucci en Marie-Madeleine, Francesco De Vito en Pierre, ou encore Luca Lionello en Judas.

Malgré des critiques partagées, le film avait été un immense succès au box-office, avec plus de 612 millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget estimé à 30 millions. Soit le plus gros succès de la carrière de Gibson, et de très loin !


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... uezfI1GqAQ

En espérant une résurrection de Mel Gibson du même niveau que Tu ne tueras point.
:D

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 19:39
par Pale
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Je vais directement répondre à la plus grande question : Est-ce que la scène d'ouverture est spectaculaire ? Un grand oui (d'autant plus que j'ai vu le film en IMAX), Destination Finale Bloodlines nous rejoue La Tour infernale en l'espace de 10 minutes, le gore en plus et c'est très impressionnant. Ensuite le schéma reste bien évidemment classique à la différence que la mort ne s'en prend pas à une bande d'amis mais à une famille dont les membres y passent les uns après les autres. Les réalisateurs s'amusent à étirer les scènes qui précèdent chaque mort et c'est plutôt savoureux et tendu. Je pense que j'aurais toujours une préférence pour le premier épisode mais ce Destination Finale Bloodlines reste très bon et très violent.

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Nomis (Night Hunter en VO) est un thriller doté d'un casting impressionnant : Henry Cavill, Alexandra Daddario, Ben Kingsley, Stanley Tucci ou encore Nathan Fillion. Malheureusement ça n'en fait pas un bon film pour autant, on est dans un True Detective du pauvre. Ça se mate mais ça ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 19:57
par Pale
Le week-end prochain je pars à Venise donc mon programme ciné pour le week-end d'après :

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Peut-être :

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En VOST :

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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 18 mai 2025 20:13
par Pale
robinne a écrit : dim. 18 mai 2025 10:03
Pale a écrit : dim. 18 mai 2025 09:06 Après La Passion du Christ, Mel Gibson annonce La Résurrection du Christ

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Le film va de l'avant avec Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus.

Vingt ans après le carton de La Passion du Christ (2004), Mel Gibson revient avec une suite très attendue, désormais officiellement baptisée La Résurrection du Christ.

Le titre, longtemps murmuré dans les couloirs d’Hollywood, est enfin confirmé… accompagné d’un logo flambant neuf, dévoilé dans ce court teaser.



Cette Passion du Christ 2 est annoncée "prochainement" sans plus de précision sur la date.

Mais Mel Gibson a laissé entendre que le tournage pourrait commencer l’an prochain. En tout cas, les choses semblent se concrétiser pour le cinéaste, qui a enfin trouvé un partenaire pour financer son film. Lionsgate rejoint Icon Productions (de Gibson et Brucey Davey) pour monter cette suite.

Toujours à la réalisation, Mel Gibson mettra en scène Jim Caviezel de retour dans le rôle de Jésus, dont la résurrection miraculeuse sera au cœur du récit. Le cinéaste oscarisé a coécrit non pas un, mais deux scénarios pour ce projet.

Pour mémoire, La Passion du Christ racontait les dernières heures de la vie de Jésus, sa crucifixion, et mettait en scène Maia Morgenstern dans le rôle de Marie, Monica Bellucci en Marie-Madeleine, Francesco De Vito en Pierre, ou encore Luca Lionello en Judas.

Malgré des critiques partagées, le film avait été un immense succès au box-office, avec plus de 612 millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget estimé à 30 millions. Soit le plus gros succès de la carrière de Gibson, et de très loin !


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... uezfI1GqAQ

En espérant une résurrection de Mel Gibson du même niveau que Tu ne tueras point.
:D
:lol:

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 17:41
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 18:39
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 19:39
par Pale
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Épique.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 21:40
par NaughtyDog
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Vrai bonheur que de retrouver Lynne Ramsay et la rugosité de sa mise en scène coup-de-poing. Die, my Love bénéficie donc énormément de son talent de cinéaste pour dépeindre ce récit versant dans l'horreur psychologique : Jennifer Lawrence et Robert Pattinson incarnent un heureux couple qui va emmenager dans une maison isolée en pleine campagne. Et alors que les 2 tourtereaux viennent d'accueillir leur premier enfant...un heureux évènement qui tourne à la tragédie étant donné qu'il va être synsonyme d'une dépression post-partum extrême.
Extrême est le mot car Die, my Love pousse les potards à fond dès son intro où le sound design abrasif est conçu pour agresser le spectateur, et mieux accompagner le personnage de Grace dans une torpeur autodestructrice.
Jennifer Lawrence lâche les chevaux dans une performance animale autant qu'une réelle mise à nue. Dommage donc que passée une première partie subjugante (la photo est sublime par ailleurs), l'écriture soit au marteau-piqueur, peinant à renouveler la descente aux enfers de ce couple complètement toxique.
Un acte manqué en somme, mais malgré ce sentiment d'inachevé (notamment le personnage de Lakeith Stanfeld injustement bazardé à mi-parcours), Die, my Love conserve cet aspect frondeur et peu aimable, pétri d'une envie de cinéma à chaque seconde.

3/5


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Premier film d'Akinola Davies, et premier film nigérien sélectionné à Cannes, My Father's Shadow se veut un exutoire autobiographique pour son auteur, qui a vécu enfant la bascule du Nigéria vers la dictature en 1993. Pour autant, toute cette rension politique fait figure de second plan dans ce film avant tout centré entre 2 frères et leur père (impeccable Sope Dirisu), alors que ce dernier est condamné par la maladie.
Une virée dans Lagos qui perd souvent son focus à mon sens au gré des rencontres, mais qui conserve un aspect résolument touchant.

3/5

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 22:30
par Wickaël

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 23:11
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 19 mai 2025 23:13
par Pale


Ce nouveau Jurassic World a l'air de bien déboîter.

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 07:05
par Wickaël
Pale a écrit : lun. 19 mai 2025 19:39 Image



Épique.
J'attends plus ce film que Badlands :D

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 10:28
par Pale
Wickaël a écrit : mar. 20 mai 2025 07:05
Pale a écrit : lun. 19 mai 2025 19:39 Image



Épique.
J'attends plus ce film que Badlands :D
Idem.


Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 16:44
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 16:45
par Pale



Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:23
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:31
par Pale
EL n'a pas trop aimé Lilo & Stitch (2 étoiles) :

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Lilo & Stitch est une des marques Disney les plus étendues : un Classique sorti en 2002 et le seul à avoir eu du succès dans les années 2000, suivi de trois autres longs-métrages, trois séries télé dont une japonaise et une chinoise, et désormais un remake en prise de vues réelles porté par la jeune Maia Kealoha, Sydney Agudong, Zach Galifianakis et Billy Magnussen. S’il prête de nouveau sa voix à Stitch, Chris Sanders (qui a co-réalisé le film original avec Dean DeBlois) a cédé la place au réalisateur Dean Fleischer Camp, à qui on doit aussi le film Marcel le coquillage (avec ses chaussures). Cette énième déception signée Disney est à découvrir en salles à partir du 21 mai.

ATTENTION : PETITS SPOILERS !

OHANA SIGNIFIE RAS-LE-BOL


Tels qu’ils sont faits, les remakes en prise de vues réelles de Disney semblent être une impasse artistique, doublée d’une impasse critique. À chaque nouvelle marchandise jetée en rayon, les mêmes critiques et arguments ressortent, si bien qu’il devient vraiment difficile, sinon impossible de les juger comme des œuvres à part entière.

À chaque fois, le produit est défectueux, mais c’est toute l’usine qui a un défaut de fabrication. Tout ce qu’on a pu dire sur Aladdin, La Belle et la Bête, Le Roi Lion, La Petite Sirène ou Blanche-Neige s’applique donc à Lilo & Stitch. Mais parce qu’il ne s’agirait pas de sous-estimer l’appétit de l’ogre, ce film fait partie des pires de son espèce.

Plus qu’aucun autre encore, le remake du Classique de 2002 est une redite opportuniste et feignante. Dès la promotion (qui a tardé à montrer des images du long-métrage), on comprenait bien que Disney voulait vendre Stitch la peluche, et pas Lilo & Stitch le film. Autrement, Lilo apparaitrait en entier sur les affiches… De fait, on ne pouvait pas s’attendre à grand-chose de plus qu’une publicité géante vaguement maquillée en film pour vendre des babioles et faire les poches d’un public nostalgique.

Si ce n’était pas le cas, la remake aurait une quelconque plus-value par rapport à l’original, mais même le tournage à Hawaï en extérieur n’en est pas une. Trop de séquences sont inexplicablement ternes et tristes (la session de surf, la balade en mini-voiture), tandis que les paysages paradisiaques et verdoyants sont à peine explorés. Concrètement, si Lilo & Stitch est timide niveau couleur et lumière, quel film ramènera un peu de vie et de gaité à l’écran ?

Quant à la culture locale, si le casting principal comprend plusieurs acteurs hawaïens (Sydney Agudong, Maia Kealoha, Kaipo Dudoit, Tia Carrere), celle-ci aurait mérité d’avoir plus de place, ne serait-ce qu’avec une démonstration de Hula de plus de 10 secondes.

LILO & BAS

Dans l’ensemble, Lilo & Stitch est un autre copier-coller du film de Chris Sanders et Dean DeBlois (qui a d’ailleurs propagé le virus des remakes chez DreamWorks avec le prochain Dragons). La version de 2025 reprend la même structure narrative, cite les mêmes passages et refait les mêmes gags, parfois à la réplique près. Plus généralement, elle singe le dynamisme et le tempo comique propre à l’animation, mais au risque de se répéter : ce qui fonctionne en animation ne fonctionne pas forcément en prise de vues réelles, et inversement.

Surtout que Lilo est maintenant jouée par une vraie petite fille de six ans. Elle n’a donc pas son débit effréné et ne peut pas proposer les mêmes ruptures de ton comiques. Sans ses répliques savoureuses ni ses passions pour Elvis et la photographie, elle est une enfant moins extravagante avec une personnalité moins affirmée et indomptable, ce qui rend le tout forcément moins drôle et rythmé.

Par contre, quand les scènes du film original sont trop difficiles à décalquer, le remake se contente de les évincer ou d’y passer le moins de temps possible, ce qui le rend assez radin en action et spectacle. C’est le cas pour la séquence d’ouverture dans l’espace qui parait encore plus expéditive ou bien le climax, beaucoup plus sage, sans volcan ni réelle course poursuite.

D’autres choix d’adaptation sont incompréhensibles. Le scénario décide de retirer Gantu du récit pour le remplacer en partie par Jumba, mais s’il vire un personnage dispensable, c’est pour en rajouter d’autres encore plus encombrants… On parle de l’assistante sociale jouée par Tia Carrere (alias Sydney Fox, l’aventurière) mais aussi de Tutu, la vieille dame jouée par Amy Hill, qui incarnait l’autre vieille dame avec son tuyau d’arrosage dans le premier film.

Non seulement l’actrice n’a pas grand-chose à jouer, mais le fait d’avoir une telle figure maternelle dans les parages fait perdre à l’histoire pas mal de ces enjeux dramatiques en allégeant la charge mentale de Nani, forcément moins isolée et submergée. En revanche, le fait de la réinstaller dans son rôle de grande sœur et d’effacer celui de mère de substitution est un des rares élans de tendresse propres au remake.

UN TRAVAIL DE SOUILLON

Pour le reste, on ne s’intéresse pas vraiment à Nani, ou alors juste en surface. Pour creuser un peu son personnage, le scénario invente une micro sous-intrigue censée, in fine, lui permettre de s’émanciper et de prendre son indépendance (Tutu étant là pour récupérer la garde de Lilo). Mais il s’agit plus d’un prétexte pour justifier le sauvetage de Stitch que d’un réel parti-pris scénaristique.

Enfin, il manque à l’écriture de la finesse et de la pertinence. S’il reste abordable, la charge émotionnelle parait moins évidente et les sentiments moins intelligibles pour le jeune public (à qui est d’abord destiné le film).

Un exemple : la nouvelle version supprime le parallèle entre Stitch et Le Vilain Petit Canard, alors que la superposition de leurs deux histoires était un moyen très simple et efficace d’expliquer le parcours émotionnel de l’extraterrestre. Il est particulièrement dommage d’avoir charcuté le passage nocturne dans la forêt, moment pivot du récit où Stitch se rend compte de sa propre solitude et du fait qu’il en souffre.

De même pour le rôle que joue Souillon, la « poupée » de Lilo qui est presque entièrement éclipsée du remake alors qu’elle en disait énormément sur la personnalité de la fillette, sa solitude et le rejet qu’elle subit des autres (notamment au détour d’une scène, quand Lilo veut jouer avec les autres petites filles).

Mais on commence à avoir l’habitude des remakes qui aseptisent les moments forts des Classiques… Nul doute qu’on aura droit à la même mayonnaise avec Vaïana, attendu pour juillet 2026.

En 2023, on hésitait entre Peter Pan & Wendy et La Petite Sirène pour les pires films de l’année. En 2025, on hésitera donc entre Blanche-Neige et Lilo & Stitch.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... gyiZd1PRvQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:35
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Highest 2 Lowest, l’énorme nanar de Spike Lee avec Denzel Washington

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Highest 2 Lowest, le faux thriller de kidnapping et vrai nanar de Spike Lee avec Denzel Washington.

En 2021, Spike Lee était sur la Croisette en tant que président du jury, remettant de ses mains la Palme d’or à Titane de Julia Ducournau. Ils étaient chacun au firmament. Quatre ans plus tard, les deux cinéastes sont logiquement de retour sur la Croisette et hasard (ou non) du calendrier, ils ont présenté gravi les marches du Palais le même soir ce 19 mai : la Française en compétition avec Alpha et l’Américain en hors-compétition avec Highest 2 Lowest. C’est ce dernier qui nous intéresse particulièrement ici en tant que remake contemporain de Entre le ciel et l’enfer d’Akira Kurosawa.

De quoi ça parle ? Un magnat de la musique, réputé pour avoir « les meilleures oreilles de la profession », est la cible d’une demande de rançon pour libérer son fils kidnappé. Il est confronté à un dilemme moral, entre vie et mort.

Et c’est comment ? Il ne donnait pas envie ce pitch ? Denzel Washington qui reprend le rôle culte de Toshiro Mifune dans Entre le ciel et l’enfer pour en incarner une version contemporaine plongée dans un New York grouillant, le tout sur fond de kidnapping, rançon, courses-poursuites, filatures et jeu de dupes, voilà qui promettait de très belles choses. D’autant plus avec Spike Lee, cinéaste ayant suffisamment filmé la grosse pomme dans sa carrière pour la rendre aussi luxurieuse qu’inquiétante.

Le teaser annonçait d’ailleurs la tension à venir, notamment avec le long monologue de Denzel Washington. Avec ses mots sur l’éthique, l’argent, le succès, l’échec et l’amour, on pouvait s’attendre à une histoire mouvementée, où justice et criminalité, intégrité et corruption, ordre et chaos, se percuteraient à travers des personnages ambigus. Et alors des questions : jusqu’où ira-t-il pour sauver son propre enfant ? Et serait-il prêt à aller aussi loin pour l’enfant d’un autre, celui d’une personne qu’il aime ?

Ce programme alléchant est bien présent dans Highest 2 Lowest mais en arrière-plan de l’arrière-plan, caché sous les intentions dissimulées de Spike Lee : réaliser un remake à sa sauce, loin du chef d’oeuvre de Kurosawa. Dans l’idée, pourquoi pas ? À quoi bon refaire un chef d’oeuvre quand on peut se contenter de le revoir encore et encore ? C’est sans doute ce qui à animer Spike Lee à concrétiser sa variante complètement décomplexée, pour le meilleur et pour le pire.

Dès son générique d’ouverture planant au-dessus de New York sur le Oh, What a Beautiful Mornin’ de Gordon MacRae, Spike Lee annonce presque la couleur. Le thriller tendu espéré va s’effacer au profit d’une ironie faussement « mordante », laissant carrément place à un style camp, volontairement grotesque. Le début d’un grand-guignol interminable, où le duo d’amis Spike Lee et Denzel Washington se jette sans sourciller dans un festival de roue libre.

Entre des dialogues catastrophiques, des répliques risibles (« meilleures oreilles du monde, mais coeur de pierre ») et des situations absolument lunaires, dont une où le personnage de Denzel Washington demande de l’aide à des portraits de James Baldwin, Stevie Wonder ou encore Jimi Hendrix, c’est un enchainement presque légendaire de ridicule. Et quand, en plus, l’ensemble est accompagné par une bande-originale insupportable signée Howard Drossin, c’est un calvaire interminable qui se joue sous nos yeux ébahis.

La scène du du métro (reprenant celle du train chez Kurosawa donc) en est le plus gros symbole, toute tension étant sabotée par cette musique envahissante, couplée à une course-poursuite sans queue ni tête, largement entachée par une mise en scène d’une platitude affligeante. Bien sûr, voir la gravité des dilemmes se percuter à cette bouffonerie tient au coeur même du genre camp (l’appart A24 amusant). Sauf que Spike Lee se plante lamentablement, les spectateurs riant avant tout de son film plutôt que de ses personnages (hormis peut-être le flic blanc de la troupe).

Et malheureusement, ce n’est pas un simili propos sur la musique dans les derniers instants qui permet de redresser la barre, tant cette ode à l’artisanat, à l’art pour l’art, loin des mannes financières, est bien trop maigre pour raviver un film plus proche de l’enfer que du septième ciel.

Et ça sort quand ? Le 5 septembre sur Apple TV+ en France.


https://www.ecranlarge.com/films/news/h ... tDA6cv0NyQ

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:37
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Alpha, l’énorme déception de Julia Ducournau après Titane

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler d‘Alpha, le nouveau film tant attendu de Julia Ducournau, après sa Palme d’or pour Titane.

Il y a des films qui ont plus de pression que d’autres à Cannes. En seulement deux longs-métrages, Julia Ducournau est devenue un nom important du paysage cinématographique français, d’autant plus en étant l’une des rares représentantes d’un cinéma de genre hexagonal sans concession. En 2016, Grave avait fait sensation à la Semaine de la critique, où les avis dithyrambiques (et les malaises de certains) en ont fait un phénomène des festivals mondiaux.

Et en 2021, c’était la consécration ultime et inattendue. Titane repartait de la compétition officielle avec la Palme d’or, catapultant au passage sa réalisatrice comme une autrice sur laquelle il faudra définitivement compter. On notera d’ailleurs que la réception de Titane a ouvert une voie dans la sélection de Thierry Frémaux, qui a donné à des films de genre comme The Substance un tremplin important. Alpha, le troisième film de Julia Ducournau, de nouveau présente en compétition, a donc un certain poids sur ses épaules.

De quoi ça parle ? Alpha, 13 ans, est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l’école avec un tatouage sur le bras.

Et ça vaut quoi ? La première chose qu’il faut accepter avec Alpha, c’est que son teaser mystérieux à voir ci-dessus cherche à vendre ce que le film n’est pas. Oubliez les explosions de violence insoutenables de Grave et de Titane, puisque le troisième film de Julia Ducournau s’assume comme son plus cérébral et symbolique. D’ailleurs, pour ceux qui voudraient se préserver de toute information sur son concept véritable, on vous déconseille la lecture qui suit.

Concrètement, Alpha est une métaphore sur le sida, dans un monde aux airs apocalyptiques où les gens infectés par une mystérieuse maladie se transforment petit à petit en êtres de marbre. Visuellement, l’idée surprend autant qu’elle convainc, bien qu’il faille attendre un certain moment pour comprendre où le récit nous emmène.

En réalité, Julia Ducournau nous mène tout du long sur une fausse piste, en faisant de son personnage éponyme (Mélissa Boros) la fausse héroïne de cette histoire, alors qu’un tatouage reçu abruptement lors d’une soirée pousse tout le monde à croire qu’elle est contaminée par le fameux virus. Sa mère (Golshifteh Farahani), paniquée, doit néanmoins attendre patiemment les résultats d’analyse, au moment même où elle accepte dans son foyer le retour de son frère Amin (Tahar Rahim, dont la transformation physique reste impressionnante), ancien camé qu’elle essaie de protéger de ses démons.

Ajoutez à ça une double temporalité qui brouille ses traces (sauf dans l’étalonnage…), et vous avez là un scénario sibyllin pour pas grand-chose, si ce n’est peut-être pour cacher l’évidence qui entoure son motif principal. En métamorphosant les défunts en statues, Ducournau évoque une stagnation, une boucle dans laquelle s’enferme le personnage de Golshifteh Farahani, incapable d’envisager le départ de ceux qu’elle aime, et par extension son deuil.

A partir de là, la toile de symboles du long-métrage voudrait esquisser les thèmes qui entourent son sujet, de la froideur d’un système médical dépassé à l’acharnement thérapeutique. Malheureusement, ce fourre-tout ne sait pas choisir entre son réalisme poétique et ses élans plus naturalistes. Passé son trio de tête, le reste des personnages secondaires n’a jamais l’occasion d’exister (pauvre Emma Mackey, limitée à de la figuration de luxe), et le worldbuilding prémâché de l’ensemble ne cherche même pas à cacher sa seule nature allégorique.

Et c’est au fond ce qui agace le plus avec Alpha, qui tombe dans le piège d’un cinéma de genre qu’il faudrait « anoblir » en inversant les priorités. Ce n’est plus le concept fantastique et son développement au premier degré qui permet d’y sous-tendre des métaphores. Au contraire, le manque de confiance dans le dispositif narratif amène à penser au sens et aux symboles avant l’histoire censée les porter, comme si les artistes se croyaient plus malins que leur sujet (et dans le cas présent, il suffit de citer Mauvais sang de Leos Carax comme modèle bien supérieur).

Ironiquement, pour une cinéaste qu’on a toujours comparée à David Cronenberg pour son goût (et renouveau) du body-horror, Julia Ducournau semble avoir condensé en trois films la trajectoire de son mentor de cinéma. Beaucoup reprochent à Cronenberg la scission claire entre les deux parties de sa carrière : celle qui a permis à un cinéma B et punk de hanter leur époque de questionnements philosophiques profonds, et la seconde, marquée par un intellectualisme plus frontal, et par extension moins subtil, malgré l’absence de prothèses de mouches ou de têtes explosées.

La surprise que fut Grave tenait à cet équilibre, qui partait d’un contexte réel et savamment reconstitué (les écoles de vétérinaire) pour y ajouter au fur et à mesure les pièces de son puzzle extraordinaire et gore, qui gagnait dès lors une valeur et un effet choc au cœur de ce contexte. Cette épure était déjà moins évidente dans Titane, un peu trop fier de sa structure en deux parties qui s’amusait à détourner son programme originel, entre Crash et le film de serial killer. Mais au moins, il y avait un programme et la compréhension de ses codes.

Avec Alpha, Julia Ducournau met la charrue avant les bœufs, au point d’être déjà sa propre version d’un Cronenberg vieillissant, alors qu’on attendait de sa fougue et de son succès un semblant de révolution (on précisera qu’on aime beaucoup le cinéma récent du maître canadien, qui en a encore sous la pédale). On pourrait bien sûr mettre cette déception sur le compte de la diffusion d’Alpha à Cannes, qui ne peut éviter la comparaison avec les films précédents de la réalisatrice, sans parler de sa dimension nébuleuse, pas facile à appréhender après 4 projections dans la journée, même avec une intraveineuse de café.

Il y a bien sûr des métaphores qui ont dû nous échapper dans ce court texte à chaud, mais il y a aussi une réalité plus simple : à force de valoriser son aspect théorique et conceptuel, Alpha peine à procurer la moindre émotion, alors que ses éléments mélodramatiques s’y prêtent. On reconnaitra au moins à Ducournau la consistance de ses thèmes filmiques, qui se croisent entre ses trois longs-métrages. L’attraction et la répulsion du corps sont avant tout une question de génétique, perçue par la cinéaste comme une merveille scientifique concrète et une malédiction métaphorique. Nous voilà toujours raccrochés à notre famille, à la chair de la chair et ses biais, à une forme d’inné qui constituait autant le twist final de Grave (les parents eux aussi cannibales) que le rapport compliqué à la maternité dans Titane.

Problème, Julia Ducournau troque ici ses idées visuelles pour des dialogues patauds et des gros plans sur les larmes de Golshifteh Farahani. Peut-être qu’à tête reposée, Alpha saura dévoiler quelques clés de lecture intéressantes, mais le constat est sans appel pour nous : il s’agit d’une des plus grosses déceptions de la compétition 2025.

Et ça sort quand ? Le 20 août 2025, grâce à Diaphana.


https://www.ecranlarge.com/films/news/c ... uPflO2jbKw

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Posté : mar. 20 mai 2025 19:43
par Pale
Mission : Impossible dans les abysses : Tom Cruise replonge pour un blockbuster horrifique

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Après Mission : Impossible 8 – The Final Reckoning, Tom Cruise devrait bien enchaîner avec Deeper, un gros film d’action aquatique avec une part d’horrifique. Et il aurait trouvé son actrice.

Ça fait une quinzaine d’années que Tom Cruise est accaparé par la saga Mission : Impossible, depuis que le succès du quatrième épisode, Protocole fantôme en 2011, a effacé la déception commerciale de Mission : Impossible 3 en 2006. Au milieu de ces séances de grimpette, de sprint et de baston, il a pris le temps de tourner quelques autres films, avec de l’action (Jack Reacher et sa suite), de la science-fiction (Oblivion et Edge of Tomorrow), et des choses qu’on préfère ne pas qualifier (Rock Forever, La Momie, Barry Seal). Mais Mission : Impossible ressortait quasiment toujours vainqueur dans le cœur du public.

Ce sera peut-être bientôt différent vu ce que Tom Cruise prépare pour les prochaines années. En septembre 2026, il y aura Judy, d’Alejandro González Iñárritu (21 grammes, The Revenant, Birdman), où il jouera l’homme le plus puissant du monde qui se lance dans une… mission effrénée pour prouver qu’il est le sauveur de l’humanité, avant que le désastre qu’il a déclenché ne détruise tout. Et à l’horizon, il y a toujours ce projet fou de film réellement tourné dans l’espace, en collaboration avec SpaceX, et réalisé par Doug Liman.

Entre les deux, c’est justement avec le réalisateur d’Edge of Tomorrow et Barry Seal qu’il veut tourner Deeper, un film d’aventure, de science-fiction et d’horreur aquatique. Et ce projet remonte dans la liste des priorités puisque Tom Cruise a trouvé l’actrice qui lui donnera la réplique.

A l’avant-première londonienne de Mission : Impossible – The Final Reckoning, Tom Cruise a donné son avis sur Ballerina, le spin-off de John Wick. Et il a dit que le film était excellent. Normal : c’est Ana de Armas qui devrait l’accompagner dans les abysses de Deeper.

Selon Deadline, l’actrice vue dans Blade Runner 2049, À couteaux tirés ou encore le James Bond Mourir peut attendre, et qui avait nommée aux Oscars pour Blonde, a été choisie pour lui donner la réplique dans cette superproduction à 200 millions de dollars. Le duo aurait même commencé à s’entraîner en vue du tournage.

Deeper racontera l’histoire d’un astronaute qui tombe sur une « force terrifiante » alors qu’il plonge dans les abysses encore inexplorée. De quoi permettre à Tom Cruise de continuer ses exploits sous l’eau, après notamment sa cascade de Mission : Impossible – Rogue Nation (six minutes en apnée pour le monsieur, en tout cas c’est ce qu’ils ont raconté) et The Final Reckoning.

Le projet Deeper est ballotté dans les eaux hollywoodiennes depuis une dizaine d’années. La MGM avait mis la main sur le scénario original de Max Landis (Chronicle, Bright, Shadow in the Cloud), et avait essayé de recruter Bradley Cooper pour le premier rôle, avec le réalisateur Kornél Mundruczó (White God, La Lune de Jupiter). Plus tard, c’est Idris Elba et Baltasar Kormákur (Everest, À la dérive) qui ont été attachés au film.

Tout ça est tombé à l’eau, et il aura fallu que Tom Cruise s’y intéresse pour que les choses bougent. L’acteur continue à travailler avec sa garde rapprochée puisqu’il a choisi le réalisateur Doug Liman, qui l’avait dirigé dans Edge of Tomorrow (une autre histoire d’action et de créatures) et Barry Seal. Sans surprise, Deadline précise que son fidèle Christopher McQuarrie (réalisateur et scénariste de Jack Reacher et des Mission : Impossible depuis Rogue Nation, qui est crédité sur les scénarios de Walkyrie, La Momie, Edge of Tomorrow, Top Gun : Maverick…) serait aussi de la partie, pour retravailler le scénario de Deeper.

Tom Cruise aurait décidé de faire de Deeper sa priorité, et ça a du sens. Puisque Mission : Impossible – The Final Reckoning est plus ou moins vendu comme le dernier de son ère (on l’a vu, mais pas de spoilers, on en reparlera plus tard), il doit désormais créer les prochains rendez-vous avec son public.

Si Judy d’Alejandro González Iñárritu semble capable de le remettre sur la route des rôles intenses et collaborations de prestige comme à la grande époque de Magnolia, Eyes Wide Shut et compagnie (on croise les doigts), Deeper a tout du méga-film qui lui permettra encore une fois de mettre en scène le surhomme qu’il veut rester au cinéma.

Et il lui faudra au moins ça pour que Deeper attire un large public, le méga-bide d’Underwater avec Kristen Stewart ayant prouvé que la formule du film de monstre aquatique n’était pas la plus simple à vendre. Et qui sait, si jamais ce Deeper est un succès extraordinaire, ça permettra peut-être à Tom Cruise de relancer l’adaptation des Montagnes hallucinées de Lovecraft avec Guillermo del Toro, produite par James Cameron. On a le droit de rêver.


https://www.ecranlarge.com/films/news/m ... tlGvAA_k3Q

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Posté : mar. 20 mai 2025 19:45
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Nouvelle Vague, le vibrant hommage de Richard Linklater à Jean-Luc Godard

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Nouvelle Vague, le film de Richard Linklater (Boyhood) sur le tournage d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard.

De Slacker à Everybody Wants Some! en passant par Rock Academy et Boyhood, on ne peut pas dire que la filmographie de Richard Linklater soit la plus simple à définir. Et pourtant, chacun de ses projets renferme une identité propre, une envie de tester, d’une manière ou d’une autre, le sens de ses images et de ses dispositifs.

Lorsqu’il a été annoncé que le réalisateur texan tournait en France (et en français) un film sur le tournage d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, ça semblait aussi jouissif que cohérent. Et c’est exactement ce qu’est Nouvelle Vague.

De quoi ça parle ? Ceci est l’histoire de Godard tournant À bout de souffle, racontée dans le style et l’esprit de Godard tournant À bout de souffle.

Et ça vaut quoi ? Toujours aussi productif et éclectique (y compris en 2024 avec le mésestimé Hit Man), Richard Linklater ne cesse d’amuser et de s’amuser. Qu’il raconte son enfance par l’animation (Apollo 10 ½), laisse ses acteurs raconter la trajectoire bouleversante d’un couple (la trilogie du Before) ou qu’il filme une vie de famille sur 12 ans (Boyhood), son goût de l’expérimentation se fait sans dogmes, d’où la nature ludique qui transparaît de ses images, même sur ses œuvres les plus mineures.

C’est bien cet état d’esprit qui fait de Nouvelle Vague une évidence dans sa filmographie. Ce faux biopic sur la production d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard cherche moins à raconter la pensée et le tournage derrière l’un des films les plus influents de l’histoire qu’à embrasser le joyeux chaos qui en fera un chef-d’œuvre.

Quand bien même Linklater joue avec le ratio 1.37 et un noir et blanc qui rappelle celui de Raoul Coutard, sa reconstitution – par ailleurs très soignée – évite de reprendre les effets d’une révolution en marche largement dénaturés depuis. D’aucuns lui reprochent le manque d’audace de sa mise en scène, alors que sa sobriété tient à une grande malice, à un jeu justement : offrir le contrechamp à certains plans mythiques, et ainsi donner une tridimensionnalité nouvelle à l’œuvre dont il raconte la genèse.

Quel intérêt aurait Linklater à reproduire les jump cuts ou les ruptures de la règle des 180 degrés d’À bout de souffle, si ce n’est pour les dévitaliser de leur substance ? C’est même tout le propos du long-métrage : à chaque citation, à chaque inspiration, Godard définit par son patchwork d’influences une ligne ténue et punk entre le plagiat et la révolution. Linklater n’a pas la prétention de bouleverser les codes établis, mais son hommage esquive la muséification d’un film intouchable et de son auteur.

L’amusement du cinéaste réside dans le bouillonnement culturel de toute une époque qu’il capte avec vigueur, que ce soit au Café de Flore ou dans les bureaux des Cahiers du cinéma. Toute la clique est là, de Truffaut à Chabrol en passant par Rivette, symboles d’une soif de nouveauté portée par une pugnacité doublée d’une douce arrogance.

Cette vivacité doit beaucoup à une direction d’acteurs incroyable, énième preuve du talent de Richard Linklater en la matière. Majoritairement composé d’inconnus sélectionnés pour leur ressemblance physique avec leur rôle, le casting ne tombe jamais dans la piètre imitation. Si Guillaume Marbeck reprend à merveille les mimiques de Jean-Luc Godard et son phrasé si génialement agaçants, Zoey Deutch bluffe le plus, tant elle se fond dans la peau de Jean Seberg. On en oublierait presque qu’on regarde une fiction, d’autant que le personnage possède certaines des plus belles scènes du film, en s’engageant dans ce tournage risqué tout en exprimant des doutes légitimes.

Là, Nouvelle Vague se montre typiquement linklaterien, et se construit sur une mise en abyme de la performance (et pas seulement des acteurs), entre celle que le réalisateur tire de ses comédiens, et celle que les personnages incarnent. Hit Man en était l’exemple le plus explicite : le cinéma de Linklater se passionne pour l’auto-mise en scène de ses protagonistes, le plaisir à opposer sa nature profonde à l’image qu’on veut renvoyer de soi.

À ce titre, Jean-Luc Godard n’a rien à envier au faux tueur à gages qu’incarnait Glen Powell, grand gamin fantasque à la limite de la bipolarité, toujours sur le fil entre le génie et l’escroc. De quoi rendre le long-métrage toujours drôle et enlevé, sans pour autant égratigner le roi de la Nouvelle Vague.

En réalité, dans cette balance permanente entre le sérieux de l’opération et son sens de l’improvisation plus ou moins ridicule, le film se pose quelques belles questions : et si À bout de souffle avait été mauvais ? Et si c’était le cas, à quoi ça aurait tenu ? Finalement, ce faux making-of rappelle moins ses modèles que le brillant Ne coupez pas ! (la version de Shin’ichirô Ueda, pas le copier-coller de Michel Hazanavicius).

En racontant les déboires d’une production horrifique fauchée, il en émergeait de la tendresse. Un tournage sera toujours un éternel bourbier, dont on ne peut ressortir grandi qu’à travers le collectif. Parfois, ça donne de gentils nanars, et parfois, par le plus grand des miracles, ça donne une œuvre immense et novatrice. Mais dans tous les cas, Richard Linklater n’en oublie pas son mantra : l’amusement.

Et ça sort quand ? Le 8 octobre 2025, grâce à ARP.


https://www.ecranlarge.com/films/news/c ... 5KOc9L0iEg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:48
par Pale
EL a aimé The Phoenician Scheme (3,5 étoiles) :

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Avec ses deux derniers films, The French Dispatch et Asteroid City, Wes Anderson n’avait pas totalement convaincu, divisant largement le public, la critique et les jurys cannois, repartant bredouille de la Croisette chaque fois. Il fait toutefois son retour en compétition pour la Palme d’or avec son douzième long-métrage : The Phoenician Scheme. Une oeuvre au casting monumental (dont Benicio Del Toro, Michael Cera, Benedict Cumberbatch, Scarlett Johansson, Bryan Cranston et la révélation Mia Threapleton) qui allie comédie, film d’espionnage, thriller, surréalisme et drame familial. Une réussite dans la pure veine du cinéaste ? En salles le 28 mai.

LE NOUVEAU SCHÉMA


Entre le découpage en rubriques du récit de The French Dispatch pastichant la sensation de feuilleter un journal et la construction meta entre réalité et fiction en chapitres d’Asteroid City, Wes Anderson avait passé un cap dans la mauvaise direction (en tout cas, pour l’auteur de ces lignes). Ces deux films étaient ainsi écrasés par le poids de leur structure narrative contraignante, pas aidés par des artifices esthétiques (ce jonglage entre couleur et noir et blanc) et des histoires alambiquées, trop denses pour leur propre bien.

Les personnages (bien trop nombreux) pâtissaient de cette richesse, gangrénée par le besoin tragique du cinéaste de toujours combler chaque moment, par sa peur évidente du vide. De quoi tristement gâcher la mélancolie de certains destins de personnages et d’abîmer la beauté de ses dernières oeuvres. On pouvait donc légitimement craindre que l’Américain conserve cette ligne avec The Phoenician Scheme, notamment lors de son introduction.

Le film raconte en effet l’histoire de Zsa-Zsa Korda, l’un des hommes les plus riches du monde et négociateurs les plus recherchés sur tous les continents. « Un capitaliste impitoyable, un industriel et un diplomate, un itinérant aux multiples passeports, mais sans adresse fixe, limité par peu de frontières et peu de règles », comme le décrit le dossier de presse et une des phrases mémorables du personnage : « Je me passe de mes droits de l’homme ».

Bref, il est sans pitié et au début du film, en couleur, il survit à la sixième tentative d’assassinat dont il est la cible après avoir vécu une énième EMI (Expérience de Mort Imminente), scène surréaliste filmée en noir et blanc, avant que le film bifurque (à nouveau en couleur) sur une réunion gouvernementale secrète dont les sujets complotent contre Zsa-Zsa Korda. Une nouvelle expérimentation stylistique qui semblait annoncer le pire des travers du réalisateur, sauf que miracle, ce n’est pas du tout le cas.

KEEP FAITH IN ANDERSON

Bien au contraire, Wes Anderson répare ses erreurs passées dans The Phoenician Scheme. Si le film va mener son anti-héros au coeur d’une longue tractation en Phénicie (d’où le titre), prêt à tout pour concrétiser le projet d’une vie, le film bifurque au fur et à mesure. Loin de conter uniquement l’histoire d’un anti-héros solitaire souhaitant sauvegarder sa mainmise, Wes Anderson va progressivement explorer son évolution intime et ses convictions grâce à sa relation renouée avec sa fille Liesl, une âme pure, attachante et déterminée.

Le voyage individuel se mue en retrouvailles personnelles, où père et fille, aux chemins distincts (voire opposées), vont voir leur destin s’entrelacer pour ne former plus qu’un. Dans un premier temps, c’est évidemment une opportunité supplémentaire pour arriver à ses fins pour l’affreux Zsa-Zsa Korda. Du moins, avant qu’il ne voit ses plans péricliter, subisse de nombreuses EMI et opère un virage à 180 degrés, à travers une rédemption progressive émouvante.

Ainsi, Wes Anderson mène de belles réflexions éthiques sur le pouvoir, la croyance et la famille qui vont changer le cours des choses. D’où un périple merveilleux à suivre, mélangeant film d’espionnage palpitant, grand film d’aventure à l’ancienne (oui il y a un côté Indiana Jones à plusieurs moments), comédie familiale et drame existentiel. Bien sûr, c’est toujours d’une grande densité (beaucoup de dialogues, un rythme imposant…) et il y a énormément d’éléments à ruminer.

Cependant, The Phoenician Scheme n’est jamais indigeste grâce à la narration plus fluide choisie par Wes Anderson. En se reposant sur une intrigue très linéaire et plus simple, Wes Anderson dompte aisément les quelques soubresauts de son récit. Il en résulte une oeuvre beaucoup plus charmante à regarder, mais aussi beaucoup plus drôle et épique.

Un vrai retour à un cinéma plus accessible (et moins prétentieux pourrait-on presque dire) qui peut en plus compter, comme toujours chez le cinéaste, sur deux atouts de poids. D’abord, une direction artistique somptueuse, nous plongeant avec joie dans les différents paysages de la Phénicie dans un savoureux mélange d’effets pratiques et spéciaux, notamment lors d’un passage dans la jungle incroyable (entre crash d’avion, sables mouvants et membre de guérillas).

Puis, tout aussi réjouissant, The Phoenician Scheme jouit d’une super bande-originale d’Alexandre Desplat. Beaucoup plus sombre sans doute une de ses meilleurs depuis longtemps. Avec en plus un défilé de stars moins caméoesque que ses précédents métrages, Wes Anderson revient donc en forme, sans doute apaisé avec ses névroses, et fait ce qu’il sait faire de mieux : raconter des histoires avec un peu d’humour, d’émotions et un style unique en son genre. Un bon cru.

Wes Anderson délaisse ses délires d’esthètes avec The Phoenician Scheme moins guindé, plus simple, et donc plus charmant, drôle et captivant.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... obAqoOO3KA

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 20 mai 2025 19:51
par Pale
EL n'a pas trop aimé A Working Man (2 étoiles) :

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Après The Beekeeper, qui n’avait pas tellement convaincu la critique en 2024, Jason Statham a refait équipe avec le réalisateur David Ayer pour A Working Man. Ce film d’action est par ailleurs produit et co-écrit par Sylvester Stallone. Sans surprise donc, il empile tous les poncifs du genre et donne un énième rôle interchangeable à Jason Statham qui continue ses Stathameries, mais toujours avec un charisme inoxydable.

UN HOMME EN COLÈRE ET AU TRAVAIL


Le postulat ne change pas : une personne en apparence ordinaire s’avère être, au choix, un ancien tueur à gages, un ancien agent de la CIA, membre des forces spéciales, Men in Black ou n’importe quel corps d’armée ou profession justifiant qu’elle se transforme en machine à tuer pour sauver ou venger une bonne âme.

Dans The Beekeeper, c’était un ancien agent d’une organisation secrète qui voulait venger une amie qui s’était suicidée après une arnaque en ligne. Dans le cas de A Working Man, il s’agit d’un ancien commando de la Royal Navy qui recherche une jeune fille enlevée par des criminels russes pour être vendue.

Autrement dit, Jason Statham marche depuis quelques temps sur les plates-bandes de Liam Neeson, qui en a fait son fond de commerce depuis le premier Taken. Le reste de la panoplie de la série B d’action neesonesque est là : Levon (c’est son nom) a une femme morte et une fille qu’il aime très fort mais ne voit pas beaucoup.

Et comme on parle de briscard qui reprend du service et cogne tous ceux sur son chemin, Sylvester Stallone a aussi son nez dans l’affaire, en tant que co-scénariste et producteur, dans la droite lignée de l’embarrassant Rambo : Last Blood et de l’insipide Homefront (avec Jason Statham en ex-agent de la DEA).

A Working Man suit donc un chemin balisé d’un bout à l’autre, sans chercher à s’en écarter. C’est un film aussi générique que son titre le laisse deviner, ni bon ni mauvais, juste de quoi garder les yeux ouverts entre les trop rares séquences d’action, qui ont le mérite d’être plutôt bien emballées, à défaut d’être inspirées.

LE BON VIEUX TEMPS

Même s’il n’a rien de bien particulier en lui-même, A Working Man donne la désagréable impression d’avoir figé le temps et même de l’avoir remonté avec son pitch ultra caricatural, ses effets de manche déjà vus mille fois ailleurs, et Jason Statham qui joue Statham, sorte d’éternelle déclination de son Frank Martin dans Le Transporteur.

Et difficile de ne pas y penser quand il croise et tue un méchant russe joué par Jason Flemyng, qui jouait déjà un méchant russe dans Le Transporteur 2 (et avec qui il a aussi joué dans Arnaque, Crimes et Botanique).

De plus, le film entretient un déséquilibre frustrant entre son premier degré plombant et les quelques éléments excentriques, du côté des personnages (la psychopathe avec le visage tatoué, les hommes de main russes tape-à-l’œil) ou des décors (la taverne du gang de bikers avec cet immense fauteuil sorti d’un Mad Max). Non pas qu’on attendait un méga-délire outrancier à la Hyper Tension, mais il est dommage que ce petit grain de folie, qui aurait pu rendre le tout plus amusant, ne germe jamais.

On espère donc que le prochain film de David Ayer, Heart of the Beast avec Brad Pitt et J.K. Simmons, aura plus à offrir avec son histoire autour… d’un ancien soldat des Forces Spéciales.

A Working Man est disponible en France depuis le 15 mai sur Amazon Prime Video

Ceux qui veulent juste voir Jason Statham faire du Jason Statham (c’est-à-dire grogner et taper les gens avec charisme) auront de quoi manger avec A Working Man. Ceux qui attendent une fulgurance de la part de l’acteur ou un tournant de carrière, faites autre chose de ces deux heures qu’on ne vous rendra jamais.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... VZqQRYxhFA

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Posté : mar. 20 mai 2025 19:52
par Pale
Cannes 2025 : on a vu Die My Love, un cauchemar psychologique radical avec Jennifer Lawrence

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Die, My Love, drame psychologique de Lynne Ramsay avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson.

La Britannique Lynne Ramsay est un pur produit cannois. Son premier court-métrage, Small Deaths, avait reçu le prix du jury du court-métrage 1996. Depuis, tous ses longs-métrages sont passés par la Croisette. Ce fut d’abord à Un Certain Regard en 1999 avec Ratcatcher, puis à la Quinzaine des cinéastes en 2002 avec Le Voyage de Morvern Callar.

Un tour de chauffe avant son arrivée en compétition pour la Palme d’or avec We Need to Talk about Kevin en 2011, A Beautiful Day en 2017 (lui valant un prix du scénario) et désormais Die, My Love avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson (et produit par Martin Scorsese).

De quoi ça parle ? Dans un coin de campagne perdu, une jeune femme, Grace (Jennifer Lawrence), lutte contre ses démons intérieurs quelques mois après être devenue mère.

Et ça vaut quoi ? Lynne Ramsay n’a jamais facilité la vie de ses protagonistes entre le pré-ado de Ratcatcher, la fausse-écrivaine du Voyage de Morvern Callar, la mère dépassée de We Need To Talk About Kevin ou l’ancien marine devenu tueurs à gages de A beautiful day. Au contraire, tous ses personnages existent dans la douleur, la souffrance, essayant désespérément de retrouver un sens plus joyeux ou un simple sentiment de stabilité, de répit, à leur vie respective.

Rien d’étonnant donc à voir l’Ecossaise adapter Crève, mon amour de l’Argentine Ariana Harwicz, suivant une héroïne instable, non pas au bord de la crise de nerfs mais en plein dedans. Dès les premières minutes, avec une brève scène de sexe torride dans une maison à l’abandon entre Grace et Jackson (Robert Pattinson), une ellipse où le couple élève son bébé, sans passion, et les images d’une forêt s’embrasant, le programme est presque planté, notamment grâce à la mise en scène de la cinéaste.

Le premier plan du film est un long plan fixe large suivant l’arrivée de Grace et Jackson dans leur nouvelle maison. Un équilibre qui suppose une certaine sérénité conjugale et un relatif apaisement. Il s’agit toutefois d’un leurre, d’une rareté, d’une quasi-anomalie au coeur du dispositif de Die, My Love. Avec une radicalité déconcertante, le film va au contraire, basculer dans une instabilité permanente pour mieux capturer, à l’état ultra-brut, tous les sentiments de son héroïne.

Entre une caméra régulièrement en gros plan, proche des corps, des visages, des émotions (sublimée par la photo de Seamus McGarvey), mais aussi un montage abrupt (incroyable travail de Toni Froschhammer) et une ambiance sonore écrasante (signée Paul Davies), Die, My Love plonge les spectateurs dans une expérience viscérale et étouffante, accentuée par le format 4:3. Et comme le tout est parfois ponctué d’éclats de violence et de morceaux musicaux inattendus, il est franchement difficile d’en ressortir indemne.

Car Lynne Ramsay livre ainsi un véritable cauchemar psychologique (et psychosexuel vu la libido débordante de Grace), une psychose où réel et hallucination fusionnent dans un feu éternel d’amour, haine, violence, douleur et démence. Mais plus encore, en nous enfonçant dans les abîmes de l’esprit torturé de Grace, la cinéaste offre une méditation harassante sur la dépression post-partum, la maternité et les injonctions contradictoires subies au quotidien par les femmes (via la société, la famille…).

De par son intensité dérangeante, sa radicalité déstabilisante et son tourbillon émotionnel, Die, My Love a d’ailleurs clairement quelque chose du jusqu’au boutiste Mother! de Darren Aronofsky. C’est d’autant plus le cas avec la présence de Jennifer Lawrence, obsédante, dans un rôle où elle se jette à corps perdu et à âme meurtrie. Elle instille tout au long du récit une sensation de malaise de plus en plus persistant, face à un Robert Pattinson exceptionnel en mari impuissant.

C’est assurément l’un des meilleurs rôles de l’actrice américaine et déjà la favorite pour un prix d’interprétation cannois. Tout du moins, si le film fait son oeuvre auprès du jury, tant sa folie, son cran et sa liberté pourraient diviser.

Et ça sort quand ? Pour l’instant, Die, My Love n’a aucun distributeur et donc aucune date de sortie.


https://www.ecranlarge.com/films/news/d ... J5E96Hnf0w

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Posté : mar. 20 mai 2025 19:58
par Pale
Cannes 2025 - Alpha : les larmes et le marbre [critique]

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Après la Palme d'or pour Titane, la cinéaste française revient à Cannes avec un film sur une étrange maladie qui transforme les corps en marbre. Un body horror délicat aussi stupéfiant qu'émouvant.

Après avoir fait bouffer de la chair humaine à une étudiante vétérinaire et après avoir montré une tueuse en série s'accoupler à une bagnole, Julia Ducournau s'attaquerait avec Alpha à une métaphore du sida. C'était ce qu'on entendait sur les marches du Palais des festivals, mais en réalité, son troisième long-métrage est plus que ça, ou autre chose ; une oeuvre surtout moins provoc et moins frontale que ses deux premiers longs.

Le postulat de départ est simple et fulgurant : dans les années 80 ou 90, une maladie transforme progressivement les corps en statues de marbre. L'adolescente Alpha (Mélissa Boros, regard de feu) voit débarquer son oncle toxicomane Amin (Tahar Rahim, écorché vif, magistral), assez mal en point. Sa mère médecin (Golshifteh Farahani) tente de sauver les malades alors que la population préfère les oublier...

A partir de ces prémisses de série B, presque cronenbergiennes, Ducournau tire son film vers une profondeur et une émotion inattendues. Les corps marbrés qu'elle filme – blancs comme neige, ou noirs comme jais – deviennent des monuments vivants. Une scène démente montre ainsi Amin, allongé dans son lit, peau craquelée comme une terre assoiffée, tandis que sa nièce trace des constellations entre ses taches sanguines. "C'est plus joli comme ça", dit-elle, résumant le geste même de Ducournau : transfigurer l'horreur en beauté.

A la sortie de la projection, on entendait les journalistes murmurer "Covid", "Sida". Pourtant, Alpha évite tous les pièges du cinéma à message. Au lieu d'un discours sur la stigmatisation, Ducournau offre une virée nocturne et hallucinée entre l'oncle et la nièce, baignée dans une lumière bleue électrique. Au lieu d'une leçon sur la tolérance, elle filme une scène de piscine d'une violence sourde, où la panique face à la contamination se transforme en brutalité pure.

Film concept alors ? Où les époques se mélangeraient, où les rêves rongeraient progressivement le réel et où les vivants se confondraient aux spectres... Alpha est d'abord une histoire d'amour – multiple, complexe, sans pathos. L'amour désespéré d'une sœur médecin pour son frère junkie. L'amour naissant d'une adolescente pour un oncle qu'elle apprend à connaître, à accepter. L'amour furtif d'un professeur (Finnegan Oldfield) pour son amant déjà statufié. La cinéaste filme d'ailleurs ces corps malades avec une tendresse inouie, jusque dans leur dégradation. Comme dans cette séquence où la mère d'Alpha prélève des particules du dos marbré de son frère, comme on caresserait une sculpture pour en sentir les aspérités. Ce geste d'amour désespéré condense toute l'ambivalence du film. Mais Alpha, c'est aussi (surtout ?) une histoire de fantômes. Ceux qui nous empoisonnent, ceux qui nous font grandir, ceux qu'on tait et qui réapparaissent...

En abandonnant les ficelles du choc, Ducournau creuse donc plus profond dans nos peurs collectives et touche des points d'émotion parfois hallucinants. Film sur la peur de perdre ceux qu'on aime, sur les corps qui nous trahissent, sur les silences coupables et les traumas qu'on se transmet (comme des maladies), son film résonne donc bien au-delà de son ancrage 80s et des maladies de l'époque. Après la férocité cannibale de Grave ou la folie mécanique, trouble et transgenre de Titane, ce film aussi pétrifié que vivant marque en tout cas l'avènement d'une cinéaste en maîtrise.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... XYmyBBJPKA

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Posté : mar. 20 mai 2025 22:46
par Pale
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