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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 12 août 2025 18:46
par Wickaël
Pale a écrit : mar. 12 août 2025 18:11 Alien : Earth : une régénération terrifiante, intelligente et passionnante (critique)

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Si dans l’espace, personne ne vous entend crier, qu’en est-il sur Terre ? Oui, la série Alien fait peur, mais pas que ! Une passionnante réflexion SF se cache derrière les créatures. À voir sur Disney Plus.

Noah Hawley métamorphe le Xénomorphe !

Avec Alien : Earth, le créateur s’attaque à l’un des monuments de la science-fiction horrifique, et le fait avec la même audace qui avait marqué son Fargo — hommage virtuose et réinvention de l’univers des frères Coen — puis son Legion, relecture psychédélique et anti-conventionnelle de l’univers X-Men, loin des tropismes marveliens. Ici encore, il impose son style, rigoureux, réfléchi, ancré dans une vision et un sens des personnages rares.

Dans Alien : Earth, l'histoire se déroule en l'an 2120. La Terre a entamé sa conquête des étoiles, et la science n'en finit plus de progresser. Si bien qu'on trouve désormais des cyborgs (des humains augmentés) ou des Synthétiques (des androïdes) au sein de la population. Mais cette course au progrès a eu un coût : les démocraties se sont effondrées laissant place à une ploutocratie corporatiste. En clair, 5 grosses compagnies de la Tech se partagent désormais le pouvoir sur Terre et dirigent les peuples. Il n'y a plus de citoyens. Que des salariés, avec des contrats à respecter, un travail à effectuer, en échange d'une vie plus ou moins confortable. Parmi ces entreprises, la Weyland-Yutani Corporation - bien connue des fans de la saga - a entrepris une mission spatiale pour ramener sur Terre des organismes extraterrestres à exploiter. Mauvaise idée. Les espèces collectées s'échappent, provoquant le crash du vaisseau sur notre planète. Evidemment, il y a un Xénomorphe dans le lot...

Pour donner du corps à Alien : Earth, Hawley ne se contente pas de rejouer les partitions connues. Le showrunner s’intéresse autant à la créature reptilienne — légende absolue du 7e art, prédateur parfait et hôte cauchemardesque — qu’au monde qui l’entoure. Il creuse le sous-texte politique et social de la franchise : un futur dévoré par le corporatisme, où la vie humaine ne pèse rien face au profit. Fidèle à la culture SF, il pose mille questions sur l’avenir et sur l’humanité, sans jamais prétendre apporter de réponses définitives. Ridley Scott, figure tutélaire de la saga, n’a été consulté qu’à titre purement symbolique. Le maître a pu donner son avis, mais cette vision, c'est bien celle de Hawley.

Avec ses 8 épisodes, Alien : Earth a le temps d’installer un nouveau décor, et surtout des personnages passionnants, à commencer par Wendy, jouée par une Sydney Chandler au regard hypnotique ou l'affreux Boy Kavalier - le garçon génie de la tech qui titille astucieusement les figures à la Elon Musk. Ce format long permet d’aller plus loin que la tension brute d’un Alien : Romulus (dernier volet cinéma, sorti en 2024). Là où le film jouait la carte de la survie pure et dure, Alien: Earth explore la lutte des classes, le désespoir d’une humanité broyée par les multinationales.

L’idée maîtresse d'Alien : Earth, presque subversive pour la franchise, c’est donc de ramener l’action à notre niveau. Pour la première fois, un Alien se joue intégralement sur Terre. Et si, dans l’espace, personne ne vous entend crier, qu’en est-il ici-bas ? Pas d'inquiétude à avoir. Noah Hawley assume pleinement l’héritage horrifique de la franchise. Les Xénomorphes y sont omniprésents, au moins aussi terrifiants qu'à l'époque. Mais ils sont rejoints - en bonus - par d’autres abominations venues d’ailleurs, tout aussi glaçantes. Mention spéciale à cette créature oculaire hyper-intelligente, qui s'installe dans l'orbite de son hôte pour mieux en prendre le contrôle... Avec son budget colossal avoisinant les 250 millions de dollars estimés, Hawley a eu les moyens de ses ambitions XXL. Il réussit à régénérer la saga, en mêlant effroi viscéral et réflexion sociale. Peut-être ce que la franchise a fait de mieux depuis James Cameron.


https://www.premiere.fr/Series/News-Ser ... Km2sk4EiQg
Vivement demain ! :hot:

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 12 août 2025 20:04
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 12 août 2025 20:43
par robinne
Pale a écrit : mar. 12 août 2025 17:43 Image
Timothée Chalamet commence à se faire une sacrée filmographie :ouch:

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 13 août 2025 16:35
par Pale
Red Sonja : premiers avis pour le retour de la guerrière et c’est pas si catastrophique

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La guerrière ultra-badass Red Sonja arrive enfin au cinéma dans son film Red Sonja après des années d’attente. Revue de presse.

La vie est pleine de surprises et de rebondissements, et le film Red Sonja peut largement en attester. Alors que le personnage culte de comics apparaissait dans le film Kalidor en 1985 (sous les traits de Brigitte Nielsen), elle n’avait pas eu le droit pour autant à son adaptation au cinéma. De quoi donner des idées à Robert Rodriguez en 2008, se lançant dans l’aventure avec Rose McGowan pour incarner la guerrière. Le début d’une longue gestation qui aura vu les réalisateurs se succédés à la barre en vain (ainsi que les interprètes).

Finalement, en 2022, après quatorze ans de turbulences, Red Sonja a débuté son tournage avec M.J. Bassett à la réalisation (un choix… audacieux vu le pedigree : Silent Hill : Revelation 3D) et Matilda Lutz (excellente dans Revenge) en Red Sonja. La première image a vite été dévoilée… mais il a fallu attendre juillet 2025 pour découvrir la bande-annonce, soit un petit mois avant sa sortie aux États-Unis, ce 15 août (pour une journée). Les premières critiques commencent à tomber et, étonnamment, ce n’est pas si pire. Revue de presse.

« Un nouveau film d’aventure fantastique centré sur le personnage emblématique de la guerrière n’avait pas grand-chose à offrir, étant donné que la version de 1985, avec Brigitte Nielsen et Arnold Schwarzenegger, n’est pas vraiment appréciée, même par les fans du genre. Il est d’autant plus décevant que la version de M.J. Bassett soit si médiocre, surtout quand on sait que sa star, Matilda Lutz, s’est montrée si impressionnante dans Revenge, dans un rôle tout aussi exigeant physiquement et tout aussi dénudé. […]

Ce Red Sonja mérite d’être félicité pour avoir incorporé des thèmes féministes et même écologiques dans son mélange de monde fantastique, mais cela ne suffit pas à compenser le côté ringard et, pire, l’ennui provoqué par la longueur de l’ensemble. […] Inutile de préciser que toute tentative de profondeur psychologique y est vouée à l’échec. »
The Hollywood Reporter

« Red Sonja est superbe. Plusieurs excellents décors transportent le public à l’ère hyborienne. Les couleurs sont éclatantes et les créatures sont superbement conçues. Les scènes de combat sont également excellentes. C’est un film divertissant qui offre enfin à Sonja l’adaptation qu’elle mérite. » AIPT

« L’action elle-même est assez sanglante et bien mise en scène, même si on ne peut s’empêcher de remarquer que la plupart de ces scènes sont éphémères, ce qui est évidemment lié aux contraintes budgétaires. Mais avec ce budget apparemment limité, Bassett fait tout ce qu’elle peut pour tirer parti du scénario ambitieux de Tasha Huo. C’est particulièrement vrai dans ce qui aurait pu être un simple film d’épée et de sorcellerie de série B. L’histoire parvient à pimenter les choses en subvertissant certaines attentes au fil du film. » Casey Movie Mania

« L’époque exige-t-elle un Braveheart féminin ? Je n’en suis pas sûr, mais c’est à peu près ce que nous avons avec Red Sonja de M.J. Bassett. […] Ce nouveau Red Sonja n’a pas grand-chose à voir avec le film précédent [Kalidor], ni avec Marvel, qui a perdu les droits sur le personnage dans les années 1990 – et en tant que sorte de parabole écoféministe, il n’aurait probablement pas non plus gagné l’approbation du célèbre Robert E. Howard [le créateur du personnage de comics, ndlr] réactionnaire et intolérant.

À vrai dire, il n’y a rien ici qui n’ait été fait au moins cent fois mieux dans Furiosa de George Miller, construits de manière similaire à certains égards, en particulier la façon dont l’héroïne opprimée et le méchant vantard se révèlent liés par le destin de l’un et l’autre. »
The Sidney Morning Herald

« La reprise du classique des années 80 de Nielsen utilise les effets spéciaux et les flashbacks avec un peu trop de générosité, mais on y trouve par moments une touche d’esprit dans un scénario par ailleurs maladroit. […] Les scènes d’action – qui ont fait le succès de la Sonja originale […] – sont ici un peu plus mécaniques. Mais quelqu’un, quelque part, a dû retravailler un peu le scénario, car de temps à autre, une réplique assez spirituelle surgit de nulle part, avant que le dialogue ne retombe dans un pseudo-langage médiéval. » The Guardian

Voilà qui rend intrigant car, si les critiques sont globalement négatives (hormis une franchement enthousiaste), on sent à leur lecture que l’équipe du film semble avoir fait tout son possible pour faire honneur à la guerrière (ou au moins tenté de la moderniser). Et vu les conditions de production de Red Sonja, c’est déjà une belle volonté, si l’on en croit la plupart des critiques. Aux États-Unis, le film sera diffusé au cinéma le 15 août pour une journée, avant de débarquer en VOD le 29 août. En France, le film n’a aucune date de sortie pour le moment.


https://www.ecranlarge.com/films/news/r ... QJG6Z9dqiw

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 13 août 2025 16:42
par Pale
EL n'a pas trop aimé Karate Kid : Legends (2 étoiles) :

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Calé quelques mois à peine après la fin de la série Cobra Kai, Karate Kid : Legends a déçu au box-office américain, emporté par le raz de marée Lilo & Stitch. Le reboot-sequel-crossover réalisé par Jonathan Entwistle, avec Jackie Chan, Ralph Macchio et le jeune élève Ben Wang, retente sa chance un mois plus tard en France, le 13 août 2025. Dommage qu’il retienne à ce point ses coups.

STRIKE FIRST


Annoncé juste après la saison 5, il est évident que Karate Kid : Legends est censé prolonger le succès impressionnant de Cobra Kai, qui s’est terminée quelques mois auparavant sur Netflix. D’où l’embauche de Ralph Macchio, à la fois jeune héros de l’original et visage identifié de la série signée Josh Heald et Jon Hurwitz. Autant prévenir tout de suite : contrairement à ce qu’affirme la promotion, l’acteur n’apparait que très peu. Jackie Chan, importé du remake de 2010, s’en sort un peu mieux. Mais les deux personnages sont secondaires.

Le vrai héros de l’histoire, c’est Li Fong, joué par le jeune comédie Ben Wang. Sa mère ne voit pas d’un bon œil sa pratique assidue du Kung-Fu et les deux émigrent à New York, où elle le défend de chercher des noises. C’est sans compter sur des méchants très méchants, une jeune fille à impressionner et des problèmes d’argent à résoudre. Les ingrédients sont tous là, mais les scénaristes Rob Lieber et Anthony Tambakis donnent l’impression d’avoir un peu changé la recette.

Car cette fois, l’élève devient le maître et c’est Li qui est chargé d’enseigner ses capacités martiales à un boxeur à la retraite. Un moyen habile de vaguement renouveler la dynamique au cœur de cette increvable saga dans un environnement new-yorkais profondément multiculturel. La relation entre Li et Victor (Joshua Jackson) est de loin l’élément le plus réussi : le paternalisme habituel laisse place à une relation d’osmose qui aurait pu être touchante… si le film ne l’abandonnait pas dès qu’il en avait l’occasion.

DU VIEUX AVEC DU NEUF

Les quelques bonnes idées du premiers acte cachent très mal la véritable ambition du film : se vautrer dans la nostalgie facile sans trop se fouler. Très vite, Ben Wang devient un énième sous-Daniel LaRusso qui fait face à un énième sous-Johnny Lawrence dans une énième confrontation morale caricaturale. N’ayant en fait rien à raconter à part « c’était mieux avant », cet énième volet prétend donc retrouver la douce naïveté contagieuse qui a fait la popularité de Cobra Kai.

La série avait glorieusement jump the shark (expression américaine désignant le moment où la télévision vire au n’importe quoi) pour proposer un soap opera bancal, mais divertissant. Contrairement à elle, le long-métrage n’ose jamais s’amuser avec les codes d’une franchise pourtant surexploitée depuis maintenant 40 ans. Venu justement de la télévision, Jonathan Entwistle se contente de transposer les conventions visuelles du feel-good movie des années 1980 dans une esthétique plus contemporaine. Enfin, il essaie.

Karate Kid : Legends se voudrait régressif, il est plutôt ringard. Il voudrait restituer l’efficacité des premiers films du genre, il en restitue surtout l’artificialité. Peu généreux en scènes d’action et n’ayant que faire de la singularité de ses personnages, il multiplie les montages musicaux à l’ancienne (mais avec une bande originale des années 2000), les flash-backs sur-explicatifs et les gimmicks. Difficile donc de s’attacher à qui que ce soit dans ce produit tout lisse et dépourvu de la moindre aspérité. Au moins, en 1984, ils avaient des coupes de cheveux rigolotes.

LE PETIT TOURNOI

Puis vient le dernier tiers du film et tout le monde cesse de faire semblant. Les scénaristes nous ressortent un tournoi quelconque se déroulant aux quatre coins de la ville et où le grand méchant peut tabasser l’arbitre à sa guise sans qu’on lui enlève sa licence. Le boxeur déchu disparaît au profit de la vieille garde, incarnée par un Macchio toujours aussi mauvais acteur et un Jackie Chan qui passe le film à s’inviter chez les gens sans leur consentement.

Sauf que le temps est forcément compté. Donc c’est le moment d’appuyer sur le champignon et de refaire tout Karate Kid en trente minutes top chrono. Coups spéciaux super importants, séances d’entrainement loufoques et autres discours de motivation s’enchainent à toute vitesse, au détriment des bastons dont les chorégraphies sont pourtant plutôt honnêtes. C’est tout juste si on ne discerne pas un exécutif de Sony cocher les cases sur son petit guide de la nostalgie hollywoodienne.

À la fois suite, reboot et legacyquel selon le terme marketing que vous préférez, Karate Kid : Legends est effectivement le produit typique d’une culture pop obsédée par son passé, qui évacue ses quelques bonnes idées pour mieux afficher le rétroviseur en cinémascope. Quitte à rendre les franchises concernées tristement stériles. Ils s’en souviennent, pour qu’on n’ait pas à le faire.

À force de nous gaver de Madeleines de Proust, la saga Karate Kid a fini par nous en écœurer. D’autant que celle-ci est saturée d’arômes artificiels.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... PfN515Hsgg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 13 août 2025 16:46
par Pale
Terminator vs IA : James Cameron galère à écrire la suite de la saga et la raison fait peur

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James Cameron est censé travailler sur un nouveau Terminator, mais il a peur de voir la réalité dépasser la (science) fiction.

Entre la préparation d’Avatar 4 et la réalisation du terrible Ghosts of Hiroshima, James Cameron est très affairé. D’autant plus qu’à tout ça s’ajoute un potentiel nouveau film Terminator (cette saga est décidément aussi coriace que le T-800) qu’il est chargé d’écrire. Mais le cinéaste semble avoir du mal à avancer sur ce projet. Et ce n’est pas seulement parce que son agenda est extrêmement chargé.

Alors qu’il a les yeux rivés sur le pire de notre histoire (l’utilisation de l’arme nucléaire sur le Japon), l’actualité n’aide guère le réalisateur à ne pas broyer du noir. Les progrès de l’IA et leur possible utilisation par l’armée ne font que rendre l’avenir plus incertain… et toujours plus proche de celui qui était imaginé dans Terminator, en 1984. Ainsi, James Cameron commence à douter. Comment écrire de la SF pertinente en 2025 ?

Habituellement, le réalisateur de Titanic évite de parler du prochain Terminator (annoncé depuis 2023). Ce nouveau volet est encore mystérieux et rien n’a été vraiment révélé dessus jusqu’à maintenant. On ne sait d’ailleurs pas s’il s’agit d’une suite directe, un spin-off ou un reboot. En revanche, lors d’une récente interview accordée à CNN (relayée par The Playlist ce 11 août), James Cameron a brièvement évoqué ses soucis actuels avec l’écriture du film :

« Je suis à un stade où j’ai du mal à écrire de la science-fiction. J’ai pour mission d’écrire une nouvelle histoire de Terminator. Mais je n’ai pas réussi à aller très loin, car je ne sais pas quoi dire qui ne sera pas dépassé par les événements. Nous vivons actuellement à l’âge de la science-fiction. »

En 2022, James Cameron avait expliqué au micro de Smartless podcast que s’il devait faire un nouveau Terminator, celui-ci serait « davantage centré sur l’IA« . Aujourd’hui, ce parti pris est toujours très à propos, mais paraît aussi bien plus complexe à assumer. L’évolution des intelligences artificielles est tellement rapide qu’il est difficile d’en parler efficacement sans avoir l’air complètement largué.

Sans compter que James Cameron est assez pessimiste sur le sujet. Pour lui, le premier Terminator est déjà une fable prophétique qui avait presque tout dit en 1984. C’est du moins ce qu’il expliquait lors d’une interview avec CTV News, en 2023.

« Je vous avais prévenus en 1984. Et vous n’avez pas écouté. […] Je pense que la militarisation des IA est le plus gros danger. Je pense qu’on va assister à l’équivalent d’une course aux armements nucléaires, mais avec l’IA. Si on n’en conçoit pas, les autres pays vont en concevoir à coup sûr, et ça va être l’escalade. »

Une réflexion qui, à cette époque, reliait déjà James Cameron au sujet de l’arme nucléaire et qui éclaire un peu d’avantages ses obsessions du moment. Et en effet, on ne peut pas nier le lien qui existe entre IA et bombe atomique (c’était bien tout le sujet de Terminator). Dans un cas comme dans l’autre, la science sans conscience ne sera que ruine du monde. Enfin, que vous partagiez ou non les anxiétés du cinéaste, l’avenir de la saga Terminator, lui, reste toujours sombre.


https://www.ecranlarge.com/films/news/t ... NZ9Qq097Gw

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 13 août 2025 16:53
par Pale
EL a aimé Together (3,5 étoiles) :

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L’été fait les yeux doux aux fans d’horreur. Après le très bon Bring Her Back sorti le 30 juillet et le non moins réussi Évanouis (Weapons) le 6 août, voilà Together, avec Dave Franco et Alison Brie bloqués dans une histoire d’amour cauchemardesque – ce qui est d’autant plus croustillant qu’ils sont réellement en couple. Écrit et réalisé par Michael Shanks, c’est à ne pas rater au cinéma le 13 août.

QUI SE RESSEMBLE S’ASSEMBLE


Pas étonnant qu’il y ait une sérieuse affaire de plagiat qui entache la sortie de Together, le réalisateur et scénariste Patrick Henry Phelan voyant un peu trop de ressemblances avec son film Better Half sorti discrètement en 2023 : l’idée est géniale. Et pour toute personne qui a été d’un côté ou de l’autre d’une relation trop fusionnelle (trop collés l’un à l’autre) ou trop déséquilibrée (l’un plus collant que l’autre), c’est la version délicieusement cauchemardesque de la (co)dépendance, ce monstre intime.

Comme dans toute parfaite histoire hollywoodienne, le réalisateur et scénariste Michael Shanks avait attiré l’attention de l’industrie avec un court-métrage (Rebooted, l’histoire d’un squelette en stop-motion mis au chômage) et un scénario (Hotel Hotel Hotel Hotel, l’histoire d’un homme qui se réveille dans une chambre et doit collaborer avec des doubles de lui dans un WTF à la Inception). Et tout a changé avec une rencontre : Dave Franco et Alison Brie.

Amateur d’horreur puisqu’il l’avait notamment dirigée dans The Rental, le couple à la ville a immédiatement signé pour jouer le couple à l’écran de Together. Ils ont même été plus loin puisqu’ils en sont producteurs et ont ainsi apporté leurs propres idées notamment dans les dialogues, ou pour faire du personnage du voisin un homme plutôt qu’une femme. Et ils ont bien fait de s’y jeter à corps perdu.

Y ALLER FRANCO

La première partie de Together est simple, efficace, et c’est la meilleure. D’abord parce que le point de (nouveau) départ de ce couple bancal est un terreau fertile pour le chaos qui va suivre. Tout est plié en quelques scènes : elle a passé des années à attendre que la carrière de son copain musicien décolle en ville, et c’est désormais à son tour de dicter le tempo du couple en s’installant à la campagne pour sa carrière. Et quand elle le demande en mariage devant tous leurs amis, l’hésitation du futur époux ouvre la porte à tout un tas de doutes ; lesquels seront encore plus grinçants quand, une fois dans la jolie petite maison paumée près de la forêt, c’est lui qui commence à avoir du mal à vivre sans elle.

La mise en place du cauchemar est elle aussi parfaitement réglée. Disparition mystérieuse dans le coin, totems louches dans les arbres, grotte ésotérique dans les bois : Michael Shanks place habilement les pièces d’un puzzle qui sera familier pour toute personne un minimum habituée au genre. Il suffit d’une paire de jambes gluantes, de deux chiens surexcités et de quelques rats pour donner envie de s’installer confortablement dans son siège afin d’observer avec sadisme le couple glisser inexorablement dans l’horreur.

Et les premières étapes ne déçoivent pas. Entre une douche sportive en solo, un passage acrobatique dans les toilettes en duo et un petit flashback parental tétanisant, Together sème vite le chaos et le malaise. Le film a surtout la bonne idée d’entremêler les cauchemars, en superposant les monstres de la fiction (les forces invisibles qui réarrangent la relation) et ceux de la réalité (les crises d’angoisse et dépression, qui font la même chose). C’est là que le film trouve son plus bel équilibre.

Beaucoup moins servie par le scénario, Alison Brie disparaît vite derrière Dave Franco, le vrai moteur à combustion de l’histoire. L’acteur a rarement eu l’opportunité de briller ailleurs que dans les rires, même si son second rôle marquant dans Love Lies Bleeding l’année dernière était un premier signal en ce sens. Rien de comparable à Together néanmoins, où il sue et s’use dans plusieurs scènes intenses et impressionnantes où il montre qu’il en a sous le capot.

AVEC DES SCIES ON REFAIT LE MONDE

Les règles de ce petit jeu d’attraction-fusion semblent légèrement floues ? Pas grave, Michael Shanks fait diversion avec suffisamment d’effets pour que la magie horrifique opère, avec en point d’orgue une scène qui tente l’improbable mélange entre le Cirque du Soleil du body-horror et le film d’exorcisme. Difficile d’aller plus loin dans le concept de Together, qui doit pourtant continuer après ça.

C’est là que le bât blesse. Après ce point de non-retour, le film semble avoir peur d’aller au bout de ses idées, ou en tout cas plus loin que les évidences. Le sang aurait été une option logique et bienvenue, avec une scène de scie parfaite pour franchir un cap. Mais le choix d’une ellipse mi-amusante mi-énervante montre bien que Michael Shanks n’est pas intéressé par ça.

Privé de cette option, Together n’à plus qu’à s’accrocher à l’amusant folklore qui se révèle dans la dernière partie, avec quelques bonnes idées et images qui donnent une dimension fantasmagorique à ce petit monde. Mais c’est finalement une simple toile de fond pour décorer la dernière ligne droite, qui fait presque machine arrière dans le cauchemar pour se recentrer, voire s’enfermer dans son idée initiale. Ne reste alors plus qu’à sourire face à la meilleure utilisation d’un tube des Spice Girls, en acceptant le film tel qu’il est – plutôt que tout ce qu’il aurait pu devenir à partir de cette idée magique.

Le film est moins génial que l’idée mais Together s’en sort avec les honneurs, surtout dans sa première partie qui vibre au rythme de l’excellent Dave Franco.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... ZLlJM7qCwg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 13 août 2025 17:03
par Pale

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Posté : mer. 13 août 2025 17:11
par Pale
Nobody 2 : une suite poussive [critique]

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Malgré l’abattage de Bob Odenkirk, cette comédie d’action souffre d’un scénario trop poussif et attendu pour justifier l’existence de ce deuxième volet.

C’est en 2021 qu’on a fait la connaissance d’Hutch Mansell, monsieur tout-le-monde perdu dans le triptyque métro-boulot-dodo et vu comme un loser par sa famille avant qu’une tentative de cambriolage ne le fasse vriller et réveille en lui des instincts violents et des compétences létales insoupçonnées. Un divertissement efficace - bien que tirant à la ligne - grâce à Bob Odenkirk (Better Call Saul) génial dans un contre-emploi à la Jason Statham.

60 millions de recettes mondiales plus tard (pour un budget de 16), Nobody connaît donc une suite où la patte John Wick se renforce à la production (Chad Stahelski y a rejoint David Leitch), où le réalisateur change (Timo Tjahjanto à la place d’Ilia Naïchouller) et où ils se sont cette fois-ci mis à quatre au scénario (Bob Odenkirk lui- même, Aaron Rabin et Ulmair Aleem rejoignant Derek Koslstad… un des créateurs de la franchise John Wick).

On y retrouve Hutch qui, quatre ans après sa malencontreuse altercation avec la mafia russe, doit toujours 30 millions de dollars à la redoutable organisation qu’il tente de rembourser en enchainant les contrats d’une liste de criminels à abattre. Quelque peu surmené, il part en vacances, à la demande de sa femme, avec toute sa famille (ses enfants, son père) dans un parc d’attraction de l’Arkansas, où il avait ses habitudes gamin. Un lieu de détente et de loisirs où évidemment rien ne va se passer comme prévu, convoquant ses qualités en bourre-pifs et maniements de flingue.

Et on a beau chercher, on peine à comprendre pourquoi il a fallu quatre scénaristes pour trousser une intrigue aussi convenue aux rebondissements attendus et incapables d’apporter une quelconque originalité par rapport au premier volet. Evidemment, la mise en scène des bastons et des fusillades à gogo se révèle d’une indéniable efficacité. Evidemment, Bob Odenkirk est une fois encore irrésistible et la nouvelle venue de la bande, Sharon Stone, s’en donne à cœur joie dans le rôle de la Méchante qui ne connaît aucune limite pour faire régner la terreur. Mais cela ne suffit à faire de cette suite autre chose qu’un copier-coller fainéant du premier Nobody.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... DaCYx7hENw

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Posté : jeu. 14 août 2025 17:39
par Pale




N'ayant pas vu la première partie, je n'ai pas regardé le trailer.

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Posté : jeu. 14 août 2025 17:41
par Pale
Pale a écrit : mer. 13 août 2025 17:03
En VOST :


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Posté : jeu. 14 août 2025 17:50
par Pale
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Posté : jeu. 14 août 2025 18:12
par Pale
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Posté : jeu. 14 août 2025 18:30
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : jeu. 14 août 2025 19:25
par Wickaël
J'ai maté les 2 premiers épisodes de Alien: Earth hier soir. Vraiment sympa, pas de quoi sauter au plafond mais hâte de voir la suite. Et je viens de découvrir que l'héroïne de la série n'est autre que la fille de Kyle Chandler (Super 8, King Kong, Godzilla II...)

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Posté : ven. 15 août 2025 00:09
par Pale
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Posté : ven. 15 août 2025 08:16
par robinne
Wickaël a écrit : jeu. 14 août 2025 19:25 [...] Kyle Chandler (Super 8, King Kong, Godzilla II...)
J'avoue que je le connais plus pour ses rôles dans les séries, dont Friday Night Lights ( :hot: ) et Demain à la Une (souvenir "d'enfance").

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Posté : ven. 15 août 2025 08:44
par Kit
robinne a écrit : ven. 15 août 2025 08:16
Wickaël a écrit : jeu. 14 août 2025 19:25 [...] Kyle Chandler (Super 8, King Kong, Godzilla II...)
J'avoue que je le connais plus pour ses rôles dans les séries, dont Friday Night Lights ( :hot: ) et Demain à la Une (souvenir "d'enfance").
:plusone: pour moi avec Demain à la Une

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Posté : ven. 15 août 2025 08:59
par Pale
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Posté : ven. 15 août 2025 19:41
par Miamsolo
Kit a écrit : ven. 15 août 2025 08:44
robinne a écrit : ven. 15 août 2025 08:16
Wickaël a écrit : jeu. 14 août 2025 19:25 [...] Kyle Chandler (Super 8, King Kong, Godzilla II...)
J'avoue que je le connais plus pour ses rôles dans les séries, dont Friday Night Lights ( :hot: ) et Demain à la Une (souvenir "d'enfance").
:plusone: pour moi avec Demain à la Une
Pareil, Demain à la Une c'est une série que j'aimerais tellement revoir, mais elle n'existe pas en DVD (jamais sortie à ce jour), je sais qu'on pouvait la voir sur la plateforme de streaming de TF1, mais je pense que ça a été retiré depuis :cry:

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Posté : ven. 15 août 2025 21:21
par robinne
Pale a écrit : ven. 15 août 2025 08:59 Image
Sacrée ressemblance :ouch:

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Posté : ven. 15 août 2025 21:22
par robinne
Miamsolo a écrit : ven. 15 août 2025 19:41
Kit a écrit : ven. 15 août 2025 08:44
robinne a écrit : ven. 15 août 2025 08:16

J'avoue que je le connais plus pour ses rôles dans les séries, dont Friday Night Lights ( :hot: ) et Demain à la Une (souvenir "d'enfance").
:plusone: pour moi avec Demain à la Une
Pareil, Demain à la Une c'est une série que j'aimerais tellement revoir, mais elle n'existe pas en DVD (jamais sortie à ce jour), je sais qu'on pouvait la voir sur la plateforme de streaming de TF1, mais je pense que ça a été retiré depuis :cry:
Jamais sortie en support physique ?
@maxwell39 peut peut-être nous expliquer pourquoi :o

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 17 août 2025 10:27
par Miamsolo
robinne a écrit : ven. 15 août 2025 21:22
Miamsolo a écrit : ven. 15 août 2025 19:41
Kit a écrit : ven. 15 août 2025 08:44

:plusone: pour moi avec Demain à la Une
Pareil, Demain à la Une c'est une série que j'aimerais tellement revoir, mais elle n'existe pas en DVD (jamais sortie à ce jour), je sais qu'on pouvait la voir sur la plateforme de streaming de TF1, mais je pense que ça a été retiré depuis :cry:
Jamais sortie en support physique ?
@maxwell39 peut peut-être nous expliquer pourquoi :o
Jamais, dans mes souvenirs, seule la 1ère saison a eu droit à une sortie en support physique, mais uniquement aux USA.

Une autre série que j'aurai aimé revoir mais qui n'existe pas non plus en support physique, c'est Boston Public, avec Chi McBride :(

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 17 août 2025 17:34
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : dim. 17 août 2025 17:40
par Kit
Ana de Armas je la trouve très jolie sur les photos mais j'ai eu l'occasion de la voir en zappant sur l'émission Quotidien où je l'ai trouvée superbe, lumineuse, son sourire atteignant son regard et les photos ne lui rendent pas assez justice

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Posté : lun. 18 août 2025 00:01
par Pale
Vu :

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Jonathan Majors joue ici un culturiste qui fait vraiment de très gros sacrifices pour tenter de percer dans la discipline mais le gars possède aussi de gros problèmes mentaux et des accès de violence et à force d'échecs et de solitude, il va plonger (et en l’occurrence nous faire plonger également) dans un véritable gouffre de noirceur. La prestation de Majors est exceptionnelle et il y a dans Magazine Dreams des scènes de tension et de malaise assez impressionnantes.

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J'apprécie énormément Luca Guadagnino mais je craignais un peu le pire durant la première partie de Queer. Malgré des plans de toute beauté, les pérégrinations de Daniel Craig qui va d'un bar à un autre dans une ville du Mexique me faisaient un peu chier. La suite du film change considérablement la donne. Les personnages vont voyager dans une Amérique du Sud que j'ai trouvé un peu fantasmée mais visuellement c'est un régal et le film va carrément se muer dans sa dernière partie en trip sensoriel et psychédélique. Au final j'ai adoré ce film.

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Rien de nouveau sous le soleil au niveau de l'histoire (comme un énième Statham), je pense que le premier est un peu plus sombre (j'avais apprécié mais je n'en ai plus beaucoup de souvenirs à part quelques scènes comme celle du bus dont aucune scène ici ne lui arrive à la cheville) mais ça reste sympa dans l'ensemble. Bonne petite comédie d'action qui fait le taf avec un cadre plutôt fun, à savoir un village de vacances avec parc aquatique et fête foraine.

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Comédie romantique/dramatique aussi drôle que émouvante et dans l'ère du temps avec Dakota Johnsson qui est ici absolument sublimissime. C'est vraiment une des actrices les plus magnifiques du moment à mes yeux. Bref merveilleuse surprise, je m'attendais pas à apprécier autant.

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Je pourrais sortir exactement la même critique que pour Nobody 2. Il n'y a absolument rien d'original ou de nouveau à l'horizon et c'est un peu trop vite expédié à mon gout mais ça reste un agréable divertissement.

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Excellent film. La principale force de Together c'est bien évidemment les deux acteurs principaux. Le fait qu'ils soient en couple dans la vraie vie apporte une véritable justesse et authenticité aux personnages qu'ils jouent ici. Il y a des petites facilités ici et là (comme cette manière de vouloir apporter des explications) mais dans l'ensemble ça tient bien en haleine et les scènes chocs se succèdent à un rythme assez effréné.

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J'étais moyennement chaud à l'idée de regarder ce film mais le charme opère directement. Derrière tout cet humour un peu scabreux, il y a également une certaine sensibilité et profondeur que j'ai apprécié. Excellent moment qui passe à la vitesse de la lumière.

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Posté : lun. 18 août 2025 00:15
par Pale
Mon programme ciné du week-end prochain :

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Peut-être :

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En VOD :

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Posté : lun. 18 août 2025 00:57
par Pale
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Posté : lun. 18 août 2025 00:59
par Pale
Sur le tournage de The Adventures of Cliff Booth :

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Posté : lun. 18 août 2025 12:04
par Kit
bon anniversaire à

Daniela Lumbroso 64 ans animatrice télé et radio
Alexandre Pesle 61 ans Caméra café
Edward Norton 56 ans American History X, L'Incroyable Hulk
Christian Slater 56 ans Le Nom de la rose, Entretien avec un vampire, Broken Arrow
Mizuo Peck 48 ans saga La Nuit au musée

avec un peu de retard hier
Sean Penn 65 ans
David Conrad 58 ans Ghost Whisperer
Donnie Wahlberg 56 ans Blue Bloods

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Posté : lun. 18 août 2025 16:20
par Pale
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Posté : lun. 18 août 2025 16:43
par Pale
Pulp Fiction : Uma Thurman a eu le rôle grâce à un énorme coup de bluff (et c’est marrant)

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Pulp Fiction aurait pu se faire sans Uma Thurman, mais l’actrice a pu compter sur l’audace de son agent pour obtenir le rôle iconique.

Quand on pense à Uma Thurman, on pense en premier lieu à Pulp Fiction et Kill Bill. Les puristes citeront aussi Bienvenue à Gattaca ou Les Liaisons dangereuses, tandis que les plus médisants évoqueront ses rôles plus… questionnables. Comment oublier son apparence dans la peau de Poison Ivy dans Batman et Robin (qui a subi de telles critiques que son scénariste ne s’en est jamais remis) ? Ou même son rôle de Méduse dans le Percy Jackson de Chris Columbus ?

Heureusement, l’actrice a pu compter sur Quentin Tarantino et Lars von Trier (Nymphomaniac, The House that Jack Built) pour la faire jouer dans de grands films. Mais la comédienne a failli passer à côté de l’un de ses personnages les plus emblématiques : Quentin Tarantino n’avait absolument pas prévu de la rencontrer au moment de choisir son actrice pour le rôle de Mia Wallace. Grâce à un agent particulièrement audacieux et à un coup de bluff presque trop gros pour passer, Uma Thurman a décroché le rôle de sa vie.

Lors d’une séance de questions-réponses dans le cadre des 120 ans de Variety, le producteur Lawrence Bender a dévoilé la manière dont Uma Thurman a eu son rôle dans Pulp Fiction, et ça semble tout droit sorti d’un film sur l’American Dream :

« Le rôle qui a été le plus dur à caster pour Quentin, c’était celui d’Uma. Et il a été piégé par l’agent de l’actrice. Il faut savoir qu’énormément de gens ont candidaté pour le rôle, mais c’était le seul personnage pour lequel il n’avait pas encore d’idée précise en tête. Alors il voyait tous types d’actrices, y compris des stars.

L’agent d’Uma a appelé le manager de Tarantino, en disant : « Je vous appelle pour le rendez-vous dont nous avions parlé ». Plus tard, Tarantino a dit « On n’a jamais parlé de ça », mais il n’a pas voulu décevoir l’actrice. Ils ont discuté très longtemps, et quand ils sont sortis, c’était très clair, on le voyait dans ses yeux : il avait trouvé la bonne personne. »


Parmi les autres actrices rencontrées par Tarantino pour incarner Mia Wallace, il y avait un paquet de comédiennes bien plus connues que la jeune Uma Thurman (qui sortait d’ailleurs du très critiqué Even Cowgirls Get the Blues de Gus Van Sant, pour lequel elle avait été nommée aux Razzies en tant que pire actrice).

La protagoniste aurait ainsi pu être interprétée par Michelle Pfeiffer, Meg Ryan, ou encore Rosanna Arquette. Mais Tarantino n’a pas voulu lâcher Uma Thurman d’une semelle, convaincu qu’elle serait parfaite dans le rôle. Et ce choix a particulièrement payé pour les deux, propulsant leurs carrières bien au-delà de ce qu’ils pouvaient imaginer.


https://www.ecranlarge.com/films/news/p ... XrrskwzFOg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 16:57
par Pale
EL a moyennement apprécié Nobody 2 (2,5 étoiles) :

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En 2021, Bob Odenkirk a rejoint le club des simili-John Wick avec Nobody, produit par David Leitch (producteur et co-réalisateur non crédité de John Wick) et écrit par Derek Kolstad (scénariste des trois premiers John Wick). En 2025, Hutch Mansell est toujours une machine à tuer en crise existentielle dans Nobody 2 avec Connie Nielsen, Christopher Lloyd, Sharon Stone, RZA et Colin Hanks. Mais même l’arrivée du réalisateur Timo Tjahjanto (The Night Comes for Us) n’a pas réussi à raviver la flamme. Au cinéma le 13 août 2025. ATTENTION : SPOILERS !

DADDY COOL


Nobody était un parfait prototype du sous-John Wick, le film ayant fait appel à plusieurs artisans de la saga avec Keanu Reeves et repris la même recette, jusqu’au cambriolage qui réveille la machine à tuer endormie de Bob Odenkirk. De quoi nous offrir un divertissement sans temps mort et assez bien emballé, mais tout à fait convenu. Nobody 2 nous épargne heureusement les néons et la baston en boîte de nuit (deux cases cruciales du cahier des charges de John Wick), mais recycle un autre motif de la franchise Lionsgate en rajoutant des chiens à l’intrigue – sans utilité aucune, ça va de soi.

Pour le reste, la suite est tout aussi ramassée et attendue que le film de 2021. On note toutefois les séquences d’action plus nerveuses que chirurgicales, et la violence un poil plus débridée et méchante par rapport au précédent volet. La présence derrière la caméra de Timo Tjahjanto, le réalisateur du barbare The Night Comes for Us et du sanguin L’Ombre Rebelle, y sûrement pour quelque chose, même s’il est assez décevant de le voir autant dans la retenue par rapport à ses autres travaux.

Le film plante bien quelques grains de folie furieuse, mais ne leur laisse jamais le temps de germer, à l’image de ce combat au katana coincé entre le « trop » et le « pas assez » qui devient affreusement gênant malgré le potentiel. Le fait de délocaliser l’action dans un complexe touristique défraichi fait parfois son effet, principalement dans le climax qui s’amuse avec son environnement décalé (toboggan aquatique, piscine à boules, palais des glaces).

La déflagration perd cependant en puissance à cause de l’humour programmatique omniprésent, qui repose principalement sur un même ressort : Hutch veut désamorcer la situation, mais dégoupille la seconde d’après. Mais bon, on nous explique que c’est sa nature, et qu’il n’y peut pas grand-chose…

NOBODY’S PERFECT

Certes, tout est forcément prétexte à vider des chargeurs, briser des os et faire cracher quelques dents. Mais il est assez inconfortable que le film se complaise autant dans l’autodéfense viriliste, nous assénant que la violence c’est mal, sauf quand c’est nécessaire. On pourrait aussi résumer ça au fameux adage « Si tu veux la paix, prépare la guerre« , repris dans John Wick : Parabellum.

Sauf qu’il n’est pas question d’un tueur à gages mort de l’intérieur, mais d’un père de famille qui a des responsabilités, ce sur quoi le scénario insiste particulièrement. Même le personnage de Connie Nielsen lui répète juste avant la bataille finale… avant de demander à « son homme » de « régler tout ça« .

Pourtant, l’histoire commence sur une prise de conscience, ou ce qui y ressemble : la violence de Hutch déteint sur son fils, ce qui est présenté comme un problème (là où on lui reprochait de ne pas l’être assez au début du premier film). Mais après le réveil en mode Terminator, il n’est pas question d’assagir le protagoniste, de le mettre face à ses fautes et ses lacunes en tant que père. Au contraire même, puisque la vengeance et l’escalade de violence permettent finalement de ressouder la petite famille et de rallumer la flamme de son couple.

De même, on ne saura jamais pourquoi son fils a un coquard à l’œil. La transmission de la violence et des schémas toxiques de génération en génération n’est donc jamais réellement abordée ou alors à peine effleurée le temps d’une scène complaisante assez lunaire. Même la relation pourtant très mince entre Henry (John Ortiz) et son fils tend vers ce sujet sur lequel le scénario ferme paradoxalement les yeux. Si c’est une intention d’écriture, on en cherche encore le sens.

BOB ODENKICK

Tout le monde n’a peut-être pas envie de disserter sur les représentations problématiques de la violence, surtout masculine, dans le cinéma d’action, mais, même en tant que simple divertissement, le film tire surtout à côté de la cible. Malgré le fait que quatre personnes ont planché sur le scénario (Derek Kolstad et Aaron Rabin étant les seuls crédités), la suite n’a rien à offrir de plus, sinon une constante impression de déjà-vu qui n’est d’ailleurs pas qu’une impression.

Des personnages à la structure du scénario, rien ou presque n’a bougé. Nobody 2 recrache la même scène d’introduction dans la salle d’interrogatoire et la même conclusion. Hutch se sent encore comme un raté à la routine trop installée et sa famille s’éloigne toujours de lui. De nouveau, il s’en prend sans le savoir à quelqu’un d’affilié à une organisation criminelle et se retrouve avec ladite organisation criminelle sur le dos.

Il fait ensuite le ménage avec l’aide de son frère Harry et de son père David, brûle des palettes de billets et place des pièges façon Maman j’ai raté l’avion. Même l’ordre des événements n’a pas vraiment changé.

Il y a bien Sharon Stone qui aurait pu ajouter un peu de nouveauté et de fraicheur à l’ensemble. Mais son personnage mi-glacial, mi-excentrique, avec toutou et femmes de mains anonymes pour compléter la panoplie, semble être une parodie qui ne s’assume jamais pleinement. Cette scène de danse psychotique de 10 secondes pour preuve. Et difficile de ne pas repenser à son rôle de méchante dans le Catwoman de Pitoff. C’est d’ailleurs sur cette comparaison peu flatteuse qu’on s’arrêtera.

Si vous avez vu le premier Nobody, alors vous avez déjà vu plus de la moitié de Nobody 2, et ce n’est pas le reste de cette suite qui aura de quoi surprendre.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... PmCF6Z9jmg

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Posté : lun. 18 août 2025 17:08
par Pale
Alpha : stupéfiant, choc et... émouvant [critique]

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Après Titane, Ducournau revient avec un body horror sur une maladie qui transforme les corps en marbre. Evitant les pièges du cinéma à message, elle offre une descente onirique dans la douleur des traumas.

Julia Ducournau abandonne la provocation frontale de ses précédents films pour explorer des territoires plus profonds. Au milieu des années 80, dans une ville de province, une mystérieuse maladie transforme progressivement les corps en statues de marbre. L'adolescente Alpha (Mélissa Boros, regard de feu) voit débarquer dans sa vie son oncle toxicomane Amin (Tahar Rahim, magistral), tandis que sa mère médecin (Golshifteh Farahani) tente de sauver les malades face à l'indifférence générale…

De ces prémisses cronenbergiennes, la cinéaste tire son film vers une émotion inattendue. Les corps marbrés deviennent des statues vivantes, filmées avec une délicatesse et même une tendresse inouïes. Une scène montre Amin, peau craquelée, tandis qu'Alpha trace des constellations entre ses taches sanguines. "C'est plus joli comme ça". Tout est là, résumant le geste de Ducournau qui transfigure l'horreur en beauté. Mais la cinéaste évite les pièges du cinéma à message, offrant plutôt une descente onirique dans la douleur des traumas. Pour preuve, cette virée nocturne hallucinée entre l'oncle et la nièce, baignée de lumière bleue électrique qui structure le dernier acte du film.

Plus qu'un film concept, Alpha est d'abord une histoire d'amour, multiple. Celui d'une sœur pour son frère junkie, celui d'une ado pour cet oncle qu'elle découvre, ou celui plus furtif d'un prof pour son amant statufié. Mais c'est aussi une histoire de fantômes - ceux qui nous empoisonnent ou nous font grandir, ceux qu'on tait et qui réapparaissent. Film sur la peur de perdre ceux qu'on aime, sur les corps qui nous trahissent, sur les traumas qu'on transmet, Alpha résonne fort.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... jR_3RIPJcA

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Posté : lun. 18 août 2025 17:13
par Pale
Le plus grand regret de Leonardo DiCaprio, "c’est de ne pas avoir fait Boogie Nights"

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L'acteur corrige ses erreurs du passé et jouera finalement dans le prochain Paul Thomas Anderson, Une Bataille après l'autre, qui sortira à la rentrée.

Leonardo DiCaprio et Paul Thomas Anderson, c'est l'histoire d'un rendez-vous manqué.

Il y a 30 ans, Leo refusait Boogie Nights (1997). Ce qu’il considère aujourd’hui comme son plus grand regret de carrière. Dans une interview pour Esquire, il raconte qu'à l'époque, il était déjà engagé sur Titanic, rôle qui le propulsera au rang de star planétaire.

"Je vais le dire : mon plus grand regret est de ne pas avoir fait Boogie Nights. C’était un film majeur de ma génération… un chef-d’œuvre. Je ne peux pas imaginer quelqu’un d’autre que Mark [Wahlberg] dedans, mais quand je l’ai vu, j’ai su que j’étais passé à côté de quelque chose".

Anderson avait repéré le jeune acteur après The Basketball Diaries (1995). Refusant le rôle, DiCaprio lui avait recommandé de considérer Mark Wahlberg, son partenaire de jeu sur ce film. La suite appartient à l’histoire du cinéma.

Trois décennies plus tard, les deux hommes se retrouvent enfin sur un projet commun. Paul Thomas Anderson a enfin dirigé Leonardo DiCaprio dans Une Bataille après l'autre, qui sortira au cinéma en France le 24 septembre prochain.

"Pourquoi ça nous a pris autant de temps de bosser ensemble ?", s'interroge le cinéaste. Son acteur répond : "J’avais envie de travailler avec toi depuis une vingtaine d’années. Cette histoire personnelle, en lien avec notre époque, et ce personnage d’homme usé cherchant une vie normale avec sa fille… ça m’a parlé immédiatement."


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... 40OLSEEuYw

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Posté : lun. 18 août 2025 17:15
par Pale
Le box-office français de la semaine passée ^^ :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... wL7S4gj5bg

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Posté : lun. 18 août 2025 17:16
par Pale
Angelina Jolie va retrouver le réalisateur de Mr. and Mrs. Smith

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Elle jouera une espionne dans le prochain thriller de Doug Liman.

Angelina Jolie va retrouver Doug Liman, le réalisateur qui lui avait donné ses meilleures scènes d'action dans Mr. and Mrs. Smith.

Le cinéaste à qui l'on doit aussi le premier Jason Bourne et Edge of Tomorrow, va signer un nouveau thriller d’espionnage intitulé The Initiative. Un projet qui promet haute tension, action intense et coups tordus.

Selon The Hollywood Reporter, Universal est sur le point de conclure un accord pour produire le film, écrit par F. Scott Frazier (xXx: Reactivated).

Présenté comme "Training Day dans l’univers de l’espionnage", le récit suivra Bright, une espionne de haut vol jouée par Angelina Jolie, qui opère en marge des règles, et Charlie, un jeune agent qu’elle prend sous son aile. Très vite, celui-ci se demande si sa mentor veut l’éliminer… ou sauver le monde par tous les moyens. Le tournage devrait débuter au premier trimestre 2026.

Récemment vue dans Maria (où elle incarnait la soprano Maria Callas) et dans Les Éternels de Marvel, Angelina Jolie sera bientôt à l’affiche de Couture d’Alice Winocour et de l’adaptation du roman Anxious People.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... p0m-8e--Pg

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 17:19
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 18:15
par Pale
Un trailer qui ne manque pas d'intensité et d'originalité de Keeper :


Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 18:25
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 22:03
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : lun. 18 août 2025 22:13
par Pale
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Film de science-fiction minimaliste que j'ai adoré pour sa représentation du futur assez conforme à ce que j'imagine, inutile de dire que c'est très pessimiste. A noter que c'est le premier film de Fleur Fortuné, cinéaste et artiste visuelle française. Bref c'est un sacré premier film et qui, avec un rythme lancinant et une économie de moyen, retourne et stimule pas mal le cerveau.

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Posté : mar. 19 août 2025 19:43
par Pale
EL a beaucoup aimé Valeur sentimentale (4 étoiles) :

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Après le triomphe mérité de Julie (en 12 chapitres) qui l’a emmené jusqu’aux Oscars, Joachim Trier est reparti de Cannes avec le Grand Prix pour son nouveau film : Valeur sentimentale. Le réalisateur norvégien s’est imposé petit à petit à Cannes depuis Oslo, 31 août, et continue de creuser un sillon aux inspirations bergmaniennes assumées. Avec son dernier-né, on pouvait craindre que l’artiste se repose un peu trop sur ses lauriers, entre sa caméra sensible, son rapport à une intimité au bord du gouffre, et la délicatesse de sa direction d’acteurs (Renate Reinsve, Stellan Skarsgård, Inga Ibsdotter Lilleaas, Elle Fanning). Il y a de tout ça, mais remodelé avec une densité folle. En salles le 20 août.

BIJOUX (ET TRAUMAS) DE FAMILLE


Dans ses premières minutes, Valeur sentimentale n’est pas sans rappeler l’incompris Here de Robert Zemeckis. Au travers d’une vieille rédaction de Nora (Renate Reinsve), qui personnifie la grande maison de son enfance, on retrace pratiquement un siècle d’existence de sa famille dans cette bâtisse qui a encapsulé les joies et les tristesses de plusieurs générations. Le film démarre ainsi sur le dernier vide en date de l’édifice : la mort de la mère de Nora et de sa sœur Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas). À cette funeste occasion, le père des deux femmes (Stellan Skarsgård) essaie maladroitement de revenir dans leur vie.

Réalisateur de renom malgré une carrière en stand-by, il veut réaliser un film dans la maison familiale pour en raconter indirectement l’histoire, tout en voulant impliquer Nora dans un mélange d’introspection et de rédemption malvenue. De quoi rouvrir les plaies béantes d’un lieu lui-même marqué par une souffrance, représentée par une fissure dans ses fondations, qui l’affaisse inexorablement au fil du temps.

L’idée pourrait sembler lourdement symbolique, mais Joachim Trier sait ce qu’il fait. Alors que la beauté de sa photographie en 35mm donne une patine aérienne et pastel à son univers visuel, tout est question d’équilibre entre l’onirisme sous-entendu par ses situations et le retour concret du réel, marqué par des coupures abruptes au noir. Le concept de foyer y est perçu comme un chaos fragile, autant par le cinéaste que ses personnages, conscients du poids symbolique de leur maison de famille et de l’électricité contenue entre ses murs.

C’est dans ce flottement que réside la beauté du film, où il n’est pas juste question de voir un artiste vieillissant opérer une forme de mise en abyme de sa vie sur le scénario qu’il a en tête depuis longtemps. Au contraire, Gustav Borg ne cesse de répéter que son projet (tournant autour des envies suicidaires d’une jeune maman) ne parle pas de sa propre mère, qui s’est pourtant pendue entre ces quatre murs quand il était jeune.

DE PÈRE EN FILLES

Les époques se confondent, mais les traumas restent et se partagent, alors que Nora, actrice de théâtre confirmée, refuse le rôle principal. Cela n’empêche pas pour autant le retour de son père absent de réveiller les cicatrices du passé, posant sans cesse la question des motivations de Gustav. Cherche-t-il à comprendre l’acte de sa mère au travers de son film ? À se reconnecter avec Nora et sa sœur Agnès via son art ? Ou espère-t-il le pardon ?

Au-delà du brio d’une écriture qui fait des protagonistes les faces changeantes d’un Rubik’s cube passionnant à analyser (Trier s’est une nouvelle fois associé avec son co-scénariste Eskil Vogt), tout se repose sur la matière même des plans et du montage, où chaque coupe et chaque raccord donnent à percevoir une rupture ou un rapprochement dans ces relations humaines complexes. On relèvera la beauté de certains champs-contrechamps (surtout vers la fin), qui portent en eux la puissance du non-dit et des regards.

On savait Joachim Trier brillant directeur d’acteurs, mais Valeur sentimentale passe encore au stade supérieur, justement parce que ses personnages essaient perpétuellement d’être dans la performance, d’analyser leurs émotions et celles des autres, pour mieux se planter dans les grandes largeurs. Le cinéaste en tire un humour noir efficace, ainsi qu’une psychologisation artistique aux accents hitchcockiens. Suite au refus de Nora de jouer dans son film, Gustav se tourne vers la star américaine Rachel Kemp (Elle Fanning), qu’il tente de remodeler comme un Pygmalion malhabile.

Dans cette valse des sentiments, l’appel de l’abîme finit par révéler à son trio familial ce qu’ils sont réellement. Difficile de penser qu’on pourra voir plus émouvant cette année que cette discussion à cœur ouvert entre Nora et Agnès sur leur rôle de sœur, et les différences et regrets qui émaillent leur vie respective (Agnès a délaissé l’actorat, et a préféré fonder une famille).

Renate Reinsve confirme le talent magnétique qui était le sien dans Julie (en 12 chapitres). Stellan Skarsgård, plus charismatique que jamais, rappelle à quel point il est un comédien intense, et Inga Ibsdotter Lilleaas s’impose comme une révélation. Trois grandes performances, au service d’un film puissant sur la difficulté de communiquer, de s’écouter soi-même et d’écouter les autres.

Joachim Trier façonne dans cette maisonnée un microcosme dont la puissance des émotions laisse poindre une beauté universelle. C’est merveilleusement écrit, mis en scène et interprété.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... UM0kIGiE6Q

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Posté : mar. 19 août 2025 19:48
par Pale
Caught Stealing : premiers avis sur le délire punk avec Matt Smith et Austin Bultler

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Les premiers avis sur Caught Stealing, le nouveau film de Darren Aronofsky avec Matt Smith et Austin Butler, sont tombés.

Trois ans après le drame The Whale, mené par Brendan Fraser (lauréat de l’Oscar du meilleur acteur), Darren Aronofsky va bientôt faire son retour au cinéma avec Caught Stealing. Après les histoires de destins brisés, de folie grimpante et de descente aux enfers, le réalisateur derrière Requiem for a Dream et Black Swan va ainsi s’essayer à l’humour noir avec une proposition a priori plus déjantée que les précédentes. Toutefois, il est toujours question de malmener un protagoniste, en l’occurrence Hank Thompson, joué par Austin Butler.

Celui-ci a une petite amie, Yvonne, et travaille dans un bar miteux de New York. Un jour, son voisin punk (supplément iroquoise jaune) lui demande de s’occuper de son chat, et à partir de là, tout dégénère. Hank croise en effet la route de mafieux qui le prennent pour quelqu’un d’autre et l’obligent à lutter pour sa vie.

Le reste du casting comprend Zoë Kravitz, Bad Bunny, Vincent D’Onofrio, Liev Schreiber et Regina King. Le film, par ailleurs écrit par Charlie Huston (Gotham, Powers), sortira le 27 août, mais les premiers avis de la presse américaine sont déjà tombés. Revue de presse.

« Caught Stealing est un shot d’adrénaline. Chaque fois que je pensais savoir où ça allait, un autre rebondissement sournois (mais toujours justifié par l’intrigue) arrivait. J’ai haleté. J’ai grimacé. J’ai ri aux éclats. Ces fusils de Tchekhov ont-ils bouclé la boucle dans le troisième acte ? Mention spéciale au Lower East Side. » ScreenRant

« Je suis heureux d’annoncer que Caught Stealing est génial et mérite qu’on voie obligatoirement la bande-annonce avant chaque foutu film cette année. Austin Butler continue de prouver qu’il est une star et Aronofsky se laisse enfin aller en s’amusant en tant que conteur. » Collider

« Caught Stealing est un film policier extrêmement divertissant, plein de rebondissements. C’est sans doute le film d’Aronofsky qui plaît le plus au grand public. Austin Butler et Zoë Kravitz sont tous deux fantastiques, mais ils sont peut-être le couple de cinéma le plus malchanceux depuis Clarence et Alabama dans True Romance [Christian Slater et Patricia Arquette dans le film de Tony Scott]. Matt Smith vole la vedette. » Comicbook.com

« Caught Stealing est l’un des meilleurs films de l’année. Un thriller haletant qui me rappelle les thrillers indépendants classiques réalisés l’année où se déroule l’action (en 1998). Austin Butler a tout pour lui. » JoBlo.com

« Caught Stealing de Darren Aronosky est meilleur que je ne l’avais imaginé. Si Austin Butler brille dans ce thriller noir et tortueux, ce sont les autres acteurs qui tirent le meilleur parti de leurs rôles, notamment Zoe Kravitz et Regina King. C’est un rôle dans lequel King s’éclate vraiment. » BlackFilmandTV.com

Ces premiers retours sont donc plutôt encourageants, même s’il faut les prendre avec toutes les pincettes nécessaires. Austin Butler continue en tout cas sa percée à Hollywood après Dune 2, Elvis, et dernièrement Eddington, le dernier long-métrage d’Ari Aster. L’acteur sera aussi à l’affiche prochainement de Enemies, un autre thriller criminel avec Jeremy Allen White et Anna Sawai.

Caught Stealing sortira le 27 août prochain dans les salles françaises.


https://www.ecranlarge.com/films/news/c ... PcEi0mrGWw

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 19 août 2025 20:03
par Pale
EL n'a pas trop aimé Alpha (2 étoiles) :

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Il y a des films qui ont plus de pression que d’autres. En seulement deux longs-métrages, Julia Ducournau est devenue un nom important du paysage cinématographique français, d’autant plus en étant l’une des rares représentantes d’un cinéma de genre hexagonal sans concession. En 2016, Grave avait fait sensation à la Semaine de la critique de Cannes, où les avis dithyrambiques (et les malaises de certains) en ont fait un phénomène des festivals mondiaux. En 2021, c’était la consécration ultime et inattendue puisque Titane est reparti avec la Palme d’or, catapultant au passage sa réalisatrice comme une autrice sur laquelle il faudrait définitivement compter. Un poids sur les épaules conséquent, qui explique peut-être en partie pourquoi Alpha, en salles le 20 août, est une immense déception.

ALPHA (TRÈS) BÊTA


Lors d’une soirée entre ados un peu trop arrosée, Alpha (Mélissa Boros), 13 ans, reçoit un tatouage d’une aiguille douteuse. Pas de chance, son histoire se déroule dans un monde à l’allure apocalyptique, où les gens infectés par une mystérieuse maladie se transforment petit à petit en statues de marbre. Alpha craint d’être contaminée, et ne peut que stresser aux côtés de sa mère médecin (Golshifteh Farahani).

Si le long-métrage choisit comme élan principal de son tempo l’attente des résultats d’examen de la jeune fille, il rajoute une seconde intrigue : le retour dans le foyer familial de l’oncle d’Alpha (Tahar Rahim, dans sa meilleure copie du Joker de Joaquin Phoenix), ancien camé que sa sœur essaie de protéger de ses démons.

Concrètement, Alpha est une métaphore sur le sida, que Julia Ducournau aborde de manière à la fois détournée et profondément personnelle, puisqu’elle avait l’âge de son héroïne au moment de cette crise sanitaire majeure, qui a tué et ostracisé de nombreuses personnes par méconnaissance et désinformation.

Sur le papier, on pourrait s’intéresser à la dimension cyclique que voudrait y mettre la cinéaste en creux de ce symbole. En ayant cette image, pour le coup très jolie, de corps malades qui meurent en se pétrifiant de façon inexorable, il y aussi un contraste explicite entre la stagnation, la mise en pause de la société, et le mouvement plein de vie de la génération que représente Alpha, une nouvelle fois abandonnée par les adultes. Cette pétrification du système, c’est autant la gestion catastrophique de la crise du sida que les autres crises sanitaires qui n’ont fait qu’en répéter les erreurs, à commencer par celle du Covid.

Malheureusement, tout cet aspect théorique tombe dans son propre piège. Alpha voudrait évoquer les limites de la communication face à une telle panique sociétale, et la manière dont elles affectent la population au sens large, au même titre que l’intimité des familles, comme celle que Golshifteh Farahani essaie, en tant que mère célibataire, de recomposer avec sa fille et son frère. Non sans paradoxe, ce manque de dialogue concerne directement la structure du film, incapable de faire communiquer ses intrigues et ses partis-pris, complexifiés par des détours sibyllins.

Il y a en particulier l’entremêlement de deux temporalités que la réalisatrice voudrait au début garder flou pour tromper le spectateur. Pourquoi alors mettre des indices aussi grossiers que le changement de coupe de cheveux de Golshifteh Farahani, et une scission dans l’étalonnage qui fait exister le présent dans un gris métallisé et bleuté, et le passé dans un sépia jaune pipi.

MAUVAIS SANG

À partir de là, la toile de symboles du long-métrage voudrait esquisser les thèmes qui entourent son sujet, de la froideur d’un système médical dépassé à l’acharnement thérapeutique. Malheureusement, ce fourre-tout ne sait pas choisir entre son réalisme poétique et ses élans plus naturalistes. Passé son trio de tête, le reste des personnages secondaires n’a jamais l’occasion d’exister (pauvre Emma Mackey, limitée à de la figuration de luxe), et le worldbuilding prémâché de l’ensemble ne cherche même pas à cacher sa seule nature allégorique.

Et c’est au fond ce qui agace le plus avec Alpha, qui souffre du syndrome d’un cinéma de genre qu’il faudrait « anoblir » en inversant les priorités. Ce n’est plus le concept fantastique et son développement au premier degré qui permet d’y sous-tendre des métaphores. Au contraire, le manque de confiance dans le dispositif narratif amène à penser au sens et aux symboles avant l’histoire censée les porter, comme si les artistes se croyaient plus malins que leur sujet (et dans le cas présent, il suffit de citer Mauvais sang de Leos Carax comme modèle bien supérieur).

Ironiquement, pour une cinéaste qu’on a toujours comparée à David Cronenberg pour son goût (et renouveau) du body-horror, Julia Ducournau semble avoir condensé en trois films la trajectoire de son mentor de cinéma. Beaucoup reprochent à Cronenberg la scission claire entre les deux parties de sa carrière : celle qui a permis à un cinéma B et punk de hanter leur époque de questionnements philosophiques profonds, et celle marquée par un intellectualisme plus frontal, et par extension moins subtil, malgré l’absence de prothèses de mouches ou de têtes explosées.

La surprise que fut Grave tenait à cet équilibre, qui partait d’un contexte réel et savamment reconstitué (les écoles de vétérinaire) pour y ajouter au fur et à mesure les pièces de son puzzle extraordinaire et gore, qui gagnait dès lors une valeur et un effet choc au cœur de ce contexte. Cette épure était déjà moins évidente dans Titane, un peu trop fier de sa structure en deux parties qui s’amusait à détourner son programme originel, entre Crash et le film de serial killer. Mais au moins, il y avait une direction et la compréhension de ses codes.

GRAVE DOMMAGE

Avec Alpha, Julia Ducournau met la charrue avant les bœufs, au point d’être déjà sa propre version d’un Cronenberg vieillissant, alors qu’on attendait de sa fougue et de son succès un semblant de révolution (on précisera qu’on aime beaucoup le cinéma récent du maître canadien, qui en a encore sous la pédale).

Le plus décevant, c’est de voir au travers de cette maladresse et de ces couches artificielles de complexité les traces de la logique thématique de son autrice. Le body horror de Julia Ducournau observe autant la perfection du corps et de son fonctionnement que l’horreur qui y est liée, un dégoût ancré dans cette chair, dans les gênes qu’on se partage.

La famille, c’est l’image même de cette contamination, de ces malédictions très concrètes qui se transmettent de génération en génération. La tragédie qui intéresse Ducournau depuis Grave, c’est de voir comment les membres sains de ces cellules familiales (et le mot est même amusant dans ce contexte) ne peuvent que devenir à leur tour des cellules contaminées.

C’est toute la question d’un amour toxique, d’un lien du sang qui finit par créer des interdépendances et des cannibalisations des individus. Alpha avait tout pour prolonger ces pistes de réflexion, mais reste au stade de la note d’intention surfaite pour dossier de présentation. Quel dommage.

Confus et mal construit, Alpha fait sombrer Julia Ducournau dans le cliché du cinéma de genre soi-disant « élevé », qui choisit la posture au détriment de la sincérité et de l’émotion. Il reste des traces de la cinéaste de Grave et Titane, mais elles sont perdues dans ce grand fourre-tout décevant.


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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 19 août 2025 20:14
par Pale
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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mar. 19 août 2025 20:18
par Pale

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 20 août 2025 03:10
par Kit
bon anniversaire à
John Noble 77 ans Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi, séries Fringe, Elementary
Amy Adams 51 ans :love2:
Andrew Garfield 42 ans The Amazing Spider-Man

Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 20 août 2025 17:16
par Pale
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Zack Snyder a enfin réussi à lancer la production de The Last Photograph, un film indépendant qu’il essaie de réaliser depuis les années 2000.

Entre le projet de saga Army of the Dead (qui n’a eu droit qu’à un spin-off, Army of Thieves) et le méga-space opera Rebel Moon, Zack Snyder a essayé de se refaire une santé du côté de Netflix après ses déboires avec Warner et DC. Au-delà des limites artistiques de ces deux propositions, le N rouge n’a pas été gagnant en produisant ces blockbusters coûteux, dont l’attrait s’est rapidement tari.

Même si Snyder envisage des suites à Rebel Moon 2 (qu’il a déjà écrites), le cinéaste aurait bien besoin de revenir à une échelle plus petite de production, avec plus de contraintes financières pour resserrer ses scénarios et ses durées de film (d’autant que depuis Army of the Dead, il s’est spécialisé dans les reshoots faits à peu de frais dans son jardin). Et justement, plutôt que d’avoir un autre chèque en blanc de Netflix, Snyder s’est tourné vers un projet de cœur, plus indépendant, qu’il essaie de monter depuis près de 20 ans : The Last Photograph.

Si Zack Snyder est lui-même à l’origine de ce film (il aura d’ailleurs un crédit pour l’histoire), le résultat sera bien différent de ce qu’il aurait pu être au début des années 2010, où Christian Bale et Sean Penn y étaient rattachés, avant que le cinéaste n’accepte de se tourner vers Man of Steel. The Last Photograph devait à la base se dérouler en Afghanistan dans un contexte militaire, mais prendra désormais place en Amérique du Sud. On y suivra un ancien agent de la DEA (l’agence fédérale chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis), contraint de retourner dans les montagnes à la recherche de sa nièce et son neveu, kidnappés après l’assassinat de leurs parents diplomates.

Il fait alors appel à l’aide d’un photographe de guerre junkie, qui s’avère être le seul à avoir vu le visage des tueurs. Le duo va alors se lancer dans un voyage initiatique, de plus en plus éloigné de la civilisation, où le surréalisme va autant frapper que les fantômes de leur passé. Un peu de Triple frontière, beaucoup du Sorcerer de William Friedkin, il faut avouer que le combo fait plutôt envie.

Snyder a déjà sélectionné ses deux acteurs principaux. Il y a d’abord Stuart Martin, qui gravite autour de l’univers du réalisateur depuis Army of Thieves et les deux Rebel Moon (il y incarnait Den). Ensuite, il y a Fra Fee, qui incarnait le régent Balisarius dans Rebel Moon. Globalement, le réalisateur s’est entouré de collaborateurs de confiance, puisque le scénario est signé par Kurt Johnstad (300, Rebel Moon) et la bande originale sera prise en charge par Hans Zimmer (qui avait fait les BO de Man of Steel et Batman v Superman), accompagné de Steven Doar et Omer Benyamin.

Le film devrait commencer son tournage dès cette fin de mois d’août, et enchaînera en novembre en Islande, en Colombie et à Los Angeles. Quand on y réfléchit, Zack Snyder est un cas particulier à Hollywood, un auteur de blockbusters qui n’est finalement que très peu passé par la case du film indépendant ou à moyen budget. Dès 300, son deuxième long-métrage, il est entré dans la cour des gros studios, pour ne plus la quitter. Dans un communiqué officiel, le cinéaste n’a pas manqué de marquer cette différence de production :

« L’idée de prendre la caméra à la main et de faire simplement un film intime est très attrayante. The Last Photograph est une méditation sur la vie et la mort, qui embrasse certaines des épreuves de ma propre vie, et qui explore ces idées à travers l’image. »

En ce qui concerne les épreuves vécues par Snyder, nul doute qu’il fait en partie référence au suicide de sa fille Autumn, événement tragique qui l’avait incité à quitter la production déjà compliquée de Justice League (il lui rend d’ailleurs hommage dans le Snyder Cut).

Pour le moment, The Last Photograph n’a pas de studio derrière lui. Une rareté pour Snyder, surtout que Netflix ne s’est pour l’instant pas proposé, peut-être à cause des déceptions que furent les deux Rebel Moon en termes d’audience.


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Le Cercle des profileurs disparus

Posté : mer. 20 août 2025 17:24
par Pale
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