
Pareil
Envoie-le au Cahiers. Je parie cher qu’ils le publieront. Mais faut se dépêcher car ils bouclent le numéro de mars (si ce n’est déjà fait).
Peut-être l'as tu déjà vue, mais il aborde plusieurs films de Kubrick dans cette vidéo. Il ne consacre certes pas autant de temps à chaque film que dans le cadre d'une Gêne, mais il traite quand même assez longuement de sa filmographie : https://www.youtube.com/live/bfrw1LKfh0 ... glWvUVTDB9JanosValuska a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 00:01Pas faux (sur Kubrick)Tyra a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 21:18Bon Dieu mais c'est l'inverse !JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46
Concernant le fait que Begaudeau serait plus intéressant lorsqu'il défonce des films, pas d'accord non plus. Je le trouve même assez besogneux et ennuyeux quand il évoque des films qui en théorie ne sont pas pour lui. Catastrophique sur Avatar et The Fabelmans par exemple. Plus intéressant quand il égratigne des classiques américains style Shining (évidemment car il n'aime pas Kubrick) ou Heat, sans doute car il a le recul, c'est plus simple.
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De toute façon concernant Kubrick, Bégaudeau est tout simplement dépassé par plus matérialiste que lui, ce qui le laisse sur le carreau. Ce qui me permet d'apporter un peu de mon grain de sel au débat : si Bégaudeau aime Haneke, Oslundt, ou Lanthimos, c'est parce que ces derniers sont, contrairement à Kubrick, des moralistes, qui demandent constamment au spectateur de se positionner sur les situations qu'ils voient, de se projeter (que ferais je à la place de ce type ?), qui jouent sur leur inconfort, leur mauvaise conscience. Considérations qui n'existent pas il me semble chez Kubrick, chez qui le libre arbitre et donc la morale n'existent pas. D'où le fait que FB se trouve démuni devant Kubrick qu'il trouve pontifiant (et en choisissant de parler de Shinning, il choisit sciemment le film le plus caricaturable) , alors qu'il s'agit d'un cinéaste profondément humain.
Mais je prends beaucoup de plaisir à écouter les podcast de Bégaudeau, parce qu'il fait penser. Avec ou contre lui, finalement c'est secondaire.Je serais curieux de l'entendre longuement sur un autre que Shining, tiens.
En tout cas, on sera au moins d'accord sur ta dernière phrase.
Pareil, il peut m'agacer aussi ici ou là. Mais qu'importe, il fait penser, oui, c'est l'essentiel.
Oui, enfin Bégaudeau me fait rire quand il dit (dans le podcast de Pauvres créatures) que misanthrope ne veut pas dire grand chose. Tiens tiens, ça ne veut rien dire parce que ça m’arrangeB-Lyndon a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 13:15 J'ai même plus besoin de dire quoique ce soit sur La Zone d'interêt : Bégaudeau y dit, mot pour mot, tout le bien que je pense du film.
Sur le cinéma "hanekien" qu'il défend mordicus, je ne le suivrai peut-être pas, mais il a le mérite de déjouer tous les réflexes critiques et bêtement moralisateurs (pas moraux, car la morale c'est autre chose) qui dézingue ce cinéma là depuis des années : cinéma froid, cynique, etc. Regardons les films ! Je crois que ces réflexes habitent toute une génération qui a découvert le cinéma avec les Cahiers de Delorme, et je suis très content que des mecs comme Bégaudeau nous sortent de ça, parce que c'était quand même une revue habituée aux procès d'intention et au copinage le plus crasseux. Je le vois notamment avec Ceylan : pas sûr que si Delorme sévissait encore, je n'aurai eu les bons yeux pour voir ce que ce type est en train de faire aujourd'hui.
Merci, je prendrai le temps d'écouter, même si je sais très bien que ça va m'énerver...Mr-Orange a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 12:25Peut-être l'as tu déjà vue, mais il aborde plusieurs films de Kubrick dans cette vidéo. Il ne consacre certes pas autant de temps à chaque film que dans le cadre d'une Gêne, mais il traite quand même assez longuement de sa filmographie : https://www.youtube.com/live/bfrw1LKfh0 ... glWvUVTDB9JanosValuska a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 00:01Pas faux (sur Kubrick)Tyra a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 21:18
Bon Dieu mais c'est l'inverse !![]()
De toute façon concernant Kubrick, Bégaudeau est tout simplement dépassé par plus matérialiste que lui, ce qui le laisse sur le carreau. Ce qui me permet d'apporter un peu de mon grain de sel au débat : si Bégaudeau aime Haneke, Oslundt, ou Lanthimos, c'est parce que ces derniers sont, contrairement à Kubrick, des moralistes, qui demandent constamment au spectateur de se positionner sur les situations qu'ils voient, de se projeter (que ferais je à la place de ce type ?), qui jouent sur leur inconfort, leur mauvaise conscience. Considérations qui n'existent pas il me semble chez Kubrick, chez qui le libre arbitre et donc la morale n'existent pas. D'où le fait que FB se trouve démuni devant Kubrick qu'il trouve pontifiant (et en choisissant de parler de Shinning, il choisit sciemment le film le plus caricaturable) , alors qu'il s'agit d'un cinéaste profondément humain.
Mais je prends beaucoup de plaisir à écouter les podcast de Bégaudeau, parce qu'il fait penser. Avec ou contre lui, finalement c'est secondaire.Je serais curieux de l'entendre longuement sur un autre que Shining, tiens.
En tout cas, on sera au moins d'accord sur ta dernière phrase.
Pareil, il peut m'agacer aussi ici ou là. Mais qu'importe, il fait penser, oui, c'est l'essentiel.
sokol a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 14:19Oui, enfin Bégaudeau me fait rire quand il dit (dans le podcast de Pauvres créatures) que misanthrope ne veut pas dire grand chose. Tiens tiens, ça ne veut rien dire parce que ça m’arrangeB-Lyndon a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 13:15 J'ai même plus besoin de dire quoique ce soit sur La Zone d'interêt : Bégaudeau y dit, mot pour mot, tout le bien que je pense du film.
Sur le cinéma "hanekien" qu'il défend mordicus, je ne le suivrai peut-être pas, mais il a le mérite de déjouer tous les réflexes critiques et bêtement moralisateurs (pas moraux, car la morale c'est autre chose) qui dézingue ce cinéma là depuis des années : cinéma froid, cynique, etc. Regardons les films ! Je crois que ces réflexes habitent toute une génération qui a découvert le cinéma avec les Cahiers de Delorme, et je suis très content que des mecs comme Bégaudeau nous sortent de ça, parce que c'était quand même une revue habituée aux procès d'intention et au copinage le plus crasseux. Je le vois notamment avec Ceylan : pas sûr que si Delorme sévissait encore, je n'aurai eu les bons yeux pour voir ce que ce type est en train de faire aujourd'hui.
Oui, on a vu les dernier films de Haneke (Amour, Happy end). On a bien ouvert les yeux : l’horreur quoi. Or il dit que “Happy end” est un chef d’œuvre.
Non mais et puis quoi encore ?!
Quant à Ceylan, force est de constater que, une fois qu’il a eu sa Palme, il est revenu à son cinéma (les deux derniers films sont splendides oui), mais les Cahiers y sont pour rien par rapport à ce qu’il a fait entre 2010 et 2015 (“Palme d’Or mon beau souci”), je me demande même si cela ne l’a pas aidé un peu pour se remettre sur le bon chemin (et c’est tant mieux, bien sûr !)
Bien sûr qu’il ne fallait pas rompre ! C’est exactement ce que j’ai appelé : du Straub pour les nuls. Ou : c’est tout à fait ça que je voulais dire quand j’ai répondu à [mention]B-Lyndon[/mention] en lui disant que j’aurais adoré si ça restait entièrement un film-concept (que Glezer ne sortait pas de son protocole - je te cite). Or, comme je disais au début des débats, c'est la mode en ce moment : prenons juste un peu (un peu, pas beaucoup quand même car, faut pas que le spectateur s'ennuie) d’un "ancien style de cinéma" (des Straub, en occurrence) car ça fera original.
C’est ce que Begaudeau n’a pas aimé non plus mais il n’a pas de couilles pour dire : non, ça c’est du formalisme arty, point. À la place, il dit : le travaille du son ne m’intéresse pas. Facile, je fais le snobe quand ça m’arrangecyborg a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 02:58 A cette faiblesse de choix et ce positionnement approximatif, Glazer semblent répondre avec une foule d'effets lourdingues, tant sonores que visuels (les 3 écrans monochromes rouge, noir, blanc, les scènes de rêves etc...) cherchant à nous confirmer le sérieux arty de son projet.
Parfait ! Tout est ditcyborg a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 02:58 Une seule scène me semble au final véritablement notable - et bouleversante - à l'intérieur de la maison familial des Hoss, autour d'un personnage lui aussi sous-exploité, la grand mère/mère de Mme Hoss, seul personnage du film faisant preuve d'une évolution morale.
…
Enchainement d'actions d'une violence absolue, génie de concision d'effets, d'actions-réactions, d'échelles, toute la problématique du film me semble pouvoir tenir en ces quelques instants de cinéma. Car, oui, La Zone d’Intérêt, n'en aurait peut-être été que meilleure ramassée sur une trentaine de minutes.
Je sais bien qu’il faut comparer ce qui est comparable et je sais bien que je vais être immonde mais Leni Riefenstahl aussi avait du cinéma plein les doigts, c’est un fait.
Je sais bien, puisque c’était le cas de Godard ou Kiarostami (ils savaient regarder mais pas forcément aimer) tandis que de Ford, Minelli, Demy, Tsai, etc savaient regarder ET aimer aussi. Ne pas (forcément) aimer les gens est une chose, être misanthrope voir les détester, en est une autre.
A nouveau, les faits te donnent tort : il va partout où il est invité, dans les podcasts les plus amateurs, sur twitch ou autres, avec du son dégueulasse souventsokol a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 09:39Oui, mais c’est dans ce sens que je le disais : ça le gonfle qu’il fasse ça gratuitement pour des gens ‘qui ne le méritent pas’Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 18:41 de l'autre c'est probablement lié au fait qu'il adore qu'on l'adore, et faire ce genre d'exercice gonfle l'égo.
Je parlais uniquement de son podcast (car là, il n’est pas interviewé). Là c’est son produit. Mais… gratuitTamponn Destartinn a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 16:00
A nouveau, les faits te donnent tort : il va partout où il est invité, dans les podcasts les plus amateurs, sur twitch ou autres, avec du son dégueulasse souvent
Bref : tout ça gratuitement ! et sans mépris pour les gens qui l'invitent alors qu'ils sont objectivement pas "à son niveau", ne serais-ce de reconnaissance.
Lanthimos je connais mal, je vais rester sur Ostlund.sokol a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 15:56Je sais bien qu’il faut comparer ce qui est comparable et je sais bien que je vais être immonde mais Leni Riefenstahl aussi avait du cinéma plein les doigts, c’est un fait.
Je sais bien, puisque c’était le cas de Godard ou Kiarostami (ils savaient regarder mais pas forcément aimer) tandis que de Ford, Minelli, Demy, Tsai, etc savaient regarder ET aimer aussi. Ne pas (forcément) aimer les gens est une chose, être misanthrope voir les détester, en est une autre.
Lanthimos surtout, il est grave
Je ne peux que confirmer : je lui avais envoyé un lien d'un de mes courts d'étudiant il y a quelques années, il avait vu le film, et m'avait répondu de façon très précise, en prenant le temps, et sans jamais me prendre de haut. La très grande classe.Tamponn Destartinn a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 16:00A nouveau, les faits te donnent tort : il va partout où il est invité, dans les podcasts les plus amateurs, sur twitch ou autres, avec du son dégueulasse souventsokol a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 09:39Oui, mais c’est dans ce sens que je le disais : ça le gonfle qu’il fasse ça gratuitement pour des gens ‘qui ne le méritent pas’Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 18:41 de l'autre c'est probablement lié au fait qu'il adore qu'on l'adore, et faire ce genre d'exercice gonfle l'égo.
Bref : tout ça gratuitement ! et sans mépris pour les gens qui l'invitent alors qu'ils sont objectivement pas "à son niveau", ne serais-ce de reconnaissance.
J’ai plutôt aimé Sans filtre. D’ailleurs, tu évoque la première partie qui est carrément top
Je pense que c’est exactement comme si il est interviewé (d’ailleurs, tu lui as demandé un avis).B-Lyndon a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 17:26 Je ne peux que confirmer : je lui avais envoyé un lien d'un de mes courts d'étudiant il y a quelques années, il avait vu le film, et m'avait répondu de façon très précise, en prenant le temps, et sans jamais me prendre de haut. La très grande classe.
Souvent ce genre de mecs répondent plutôt par le mépris, ou par un "je suis débordé" qui veut dire la même chose. Et Bégaudeau fait plein de trucs, donc elle aurait été crédible, l'excuse.![]()
Je ne pense pas qu'Ostlund soit misanthrope. C'est plutôt un cinéaste qui aime nous mettre face à nos propres tares (mais qui sont aussi les siennes quelque part). Et même s'il a dérivé un peu ces derniers temps en s'attaquant à des sujets un peu plus faciles et avec un peu plus de cynisme, le fond reste de placer ses personnages dans des situations de la vie de tous les jours et de confronter le spectateur à son propre positionnement par rapport à ces situations assez classiques (le vol du portefeuille de The square, les vacances en famille de Snow therapy, le voyage en bus de Happy Sweden...).
Je ne pense pas non plus. A vrai dire, je pensais comme Sokol lorsque je n'avais vu que The Square, mais Sans Filtre m'apparaît comme le contraire d'un film misanthrope. La partie sur l'île dépeint littéralement la possibilité d'une entente et d'une cohésion des hommes, presque primitive, une fois qu'ils sont dépouillés de leur statut et de leurs oripeaux sociaux.yhi a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 20:32Je ne pense pas qu'Ostlund soit misanthrope. C'est plutôt un cinéaste qui aime nous mettre face à nos propres tares (mais qui sont aussi les siennes quelque part). Et même s'il a dérivé un peu ces derniers temps en s'attaquant à des sujets un peu plus faciles et avec un peu plus de cynisme, le fond reste de placer ses personnages dans des situations de la vie de tous les jours et de confronter le spectateur à son propre positionnement par rapport à ces situations assez classiques (le vol du portefeuille de The square, les vacances en famille de Snow therapy, le voyage en bus de Happy Sweden...).
Je ne sais pas si je dirais que c'est un cinéaste scientifique, mais c'est en tout cas un cinéaste analytique (cf Incident bancaire aussi qui est sur de la reconstitution quasi-scientifique aussi en effet). S'il y a malaise, ce n'est pas parce que le film est misanthrope, au contraire, je le vois comme une sorte d'avertissement sur mes propres comportements potentiels. Ce que je trouve assez humain de la part du cinéaste finalement. Et si scène dégueulasse il y a (je ne me rappelle plus trop de Snow therapy malheureusement) il me semble que ce sont des choix de mise en scène qui épousent le point de vue d'un personnage à un moment donné. Et je pense qu'Ostlund ne se place jamais vraiment d'un côté ou de l'autre.
Oui, ils ont un courrier des lecteurs de plus en plus mis en valeurcyborg a écrit : ↑sam. 24 févr. 2024 16:47 @sokol merci c'est gentil
Mais bon, les Cahiers, haha c'est la deuxième fois que tu me suggères ça (l'autre étant pour le RAZ début d'année), mais quoi, ils ont un courrier des lecteurs ?
Je ne suis même pas abonné, ça les ferait bien marrer de recevoir mon texte de nul part non ?
Et puis je n'ai pas la prétention d'être diffusé...
Mea culpa mais ça prouve que à la sortie du film, en 2014, je n'étais pas encore capable de voir que le problème principale ne venait pas de la fin, comme j'ai écrit, mais tout simplement du début, c'est à dire du plot du film, le point de vue de la fin n’étant que sa conséquence logique :
Mais attends, c'est un film de T.D ???groil_groil a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 14:52 Quelle joie de voir le premier film de mon ami Frédéric Rosset - et éminent membre d'ALED puis de ce beau forum- après des débuts en tant que scénariste et showrunner pour la télévision (Irresponsable, Les 7 Vies de Léa, participation à 10%).
Ben ouais notre ami Tamponnsokol a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 15:08Mais attends, c'est un film de T.D ???groil_groil a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 14:52 Quelle joie de voir le premier film de mon ami Frédéric Rosset - et éminent membre d'ALED puis de ce beau forum- après des débuts en tant que scénariste et showrunner pour la télévision (Irresponsable, Les 7 Vies de Léa, participation à 10%).
Mais pourquoi il ne dit rien ??? (je peux le voir sur youtube apparemment !!
)
Si, et plus je pense au film plus je le trouve dégueulasse (je ne reverrai jamais et je fais tout pour l'oubliersokol a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 15:01 @groil_groil![]()
Comme tu es par ci : quant à "Snow Therapy" (je viens de voir sur le top 2015 que tu l'as vu), le plot du film ne t'avait pas choqué ? (toi qui est, très justement, si vigilant en ce qui concerne les films sur les rapports parents/enfants). Merci
Ah ben voilà ! Et je trouve inadmissible de ma part de ne pas avoir vu ça à l'époque (d'où mon mea culpa aujourd’hui).groil_groil a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 15:38 Si, et plus je pense au film plus je le trouve dégueulasse (je ne reverrai jamais et je fais tout pour l'oublier)
Voilà une preuve supplémentaire qui prouve que, tout comme moi, en s'occupant de la fin du film, tu as approuvé sans te rendre compte le plot du film (un père qui abandonne ses génitures devant un danger, pour sauver uniquement son cul). Il fallait le faire quand même (mais c'est ça en fait la force et le danger du cinéma : on peut faire passer la pilule parce que "c'est le réel" (or, c'est tout sauf le réel).cyborg a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 16:14 J'ai mis longtemps à comprendre la dernière scène. Je ne voyais pas son but, je ne comprenais pas ce soudain décrochage stylistique dans les dernières minutes. Et puis en y resongeant, et parcourant ce que vous avez dit ici, j'ai saisit que le point essentiel est dans la prise de la cigarette par le père. J'ai lu ici que en prenant la cigarette et en avouant à son fils qu'il fume, le père fait un pas en avant vers la liberté, vers la vérité. Je pense que c'est précisément l'inverse qui se joue ici. En effet on ne voit absolument jamais le père fumer à travers le film, ni aucun signe indicateur de son tabagisme ou d'un désir de cacher cela à ses enfants. Le père nous aurait il donc menti également à nous durant tout le film ? Cela n'a pas tellement de sens. Je pense que le père n'a absolument jamais fumé et qu'en acceptant cette cigarette que lui tend cet homme un peu balourd qui avance à côté de lui, le père retombe dans le cliché masculin ou il s'était enfermé, voulant ainsi -et peut être même inconsciement- reconquérir son image de mâle dominant longtemps véhiculé par l'industrie du tabac. Je pense que cette fin n'est donc pas particulièrement lumineuse et que le couple est loin d'être sorti d'affaire Bon il est temps de sortir de cette analyse Le film est bon mais son vrai plus c'est avant tout son humour. Un humour omniprésent et très noir, basé sur le personnage du père, baudruche et pantin incarnant le machisme courtois qui domine de nos jours. Je pense que c'est ce traitement d'un tel sujet qui permet au film d'échapper au carcan film nordique/film Hanekien ou il aurait pu s'enfermer et qui lui donne un véritable intérêt.
Ce n’est peut être pas le sujet mais c’est la prémisse principale du film sur laquelle se construit tout le reste ! Du moment que cette action est inacceptable/inenvisageable, comment parler de la suite ?? Elle est inévitablement faussée, immorale (donc inévitablement misanthrope). La misanthropie ne tombe pas du ciel, ni dans la vie réelle ni dans une œuvre d’art. Ou alors, l’éthique n’existe pas (ou comme dirait Deleuze, "l'éthique c'est ce qui nous arrive" or, ça, ne peut arriver).
sokol a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 23:09
Ce n’est peut être pas le sujet mais c’est la prémisse principale du film sur laquelle se construit tout le reste ! Du moment que cette action est inacceptable/inenvisageable, comment parler de la suite ?? Elle est inévitablement faussée, immorale (donc inévitablement misanthrope). La misanthropie ne tombe pas du ciel, ni dans la vie réelle ni dans une œuvre d’art. Ou alors, l’éthique n’existe pas (ou comme dirait Deleuze, "l'éthique c'est ce qui nous arrive" or, ça, ne peut arriver).
len' a écrit : ↑mar. 27 févr. 2024 15:09sokol a écrit : ↑lun. 26 févr. 2024 23:09
Ce n’est peut être pas le sujet mais c’est la prémisse principale du film sur laquelle se construit tout le reste ! Du moment que cette action est inacceptable/inenvisageable, comment parler de la suite ?? Elle est inévitablement faussée, immorale (donc inévitablement misanthrope). La misanthropie ne tombe pas du ciel, ni dans la vie réelle ni dans une œuvre d’art. Ou alors, l’éthique n’existe pas (ou comme dirait Deleuze, "l'éthique c'est ce qui nous arrive" or, ça, ne peut arriver).
C'est un gros mot misanthrope ? En tout cas, pour Ostlund, ça me paraît étrange. Misanthrope me paraît être un mot trop extrême pour ce qu'il fait. Il aime apparemment la provocation mais ne provoque rien du tout, ses films sont finalement assez neutres, plutôt bien intégrés (il y a un gros public pour ça), un peu comme Lanthimos. Après, c'est pas désagréable, ils m'ont jamais énervé, ça se laisse regarder l'après-midi en mangeant un yaourt.
En fait, le mot misanthrope ne suffit pas, quand on déteste profondément il arrive aussi qu'on aime profondément. Je pense à Pialat, il est l'un et l'autre, ça dépasse la raison qui voudrait qu'on soit comme ci ou comme ça. C'est d'ailleurs intéressant de voir ce qui se passe quand Ostlund reçoit la palme et quand c'est Pialat qui la reçoit. Pour Ostlund, c'est comme s'il venait de gagner aux JO, il est content, le public est content, c'est la fête (pourquoi on est là déjà ?). Pialat reçoit la palme, il envoie chier tout le monde et retourne chez lui pour penser à d'autres films.
L'un est peut-être plus gentil que l'autre, je ne sais pas, mais je les mets dans le même sac parce qu'ils utilisent tous les deux des procédés comme une fin en soi. On trouve dans Snow therapy ce qu'on trouve dans les autres films d'Ostlund, c'est exactement la même chose, le procédé et rien d'autre. J'ai vraiment du mal à voir ça comme du cinéma, ce qui explique peut-être pourquoi tout ce qu'ils peuvent mettre dans leurs films ne me heurte pas.Mr-Orange a écrit : ↑mar. 27 févr. 2024 16:40
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C'est la limite d'Ostlund : non qu'il soit puant, mais il est inoffensif, et c'est pas les litres de gerbes et les caricatures de bourgeois qui vont rendre son cinéma plus trouble, ou plus méchant. Après, je n'ai pas vu Snow Therapy. S'agissant de Sans filtre, je maintiens ce que j'ai dit : je trouve ce film plutôt optimiste sur l'humain, qui apparaît fondamentalement bon une fois qu'il est désancré socialement.
Je ne mettrais pas Ostlund et Lanthimos dans la même catégorie. Outre ce qu'il montre de ses personnages, le deuxième a un rapport plus dégueulasse avec le spectateur, veut à tout prix le malmener, lui donner le vertige ("Farrell se tranchera les yeux, ne se tranchera pas les yeux ? Tu paniques hein, spectateur", "le lapin que tu vois, elle va l'écrabouiller avec son talon ou pas ? Ca te fait chier, l'attente de son sort hein ?").
C'est d'ailleurs plus dans le rapport aux spectateurs, qu'aux personnages, que s'apprécie le caractère misanthrope d'un cinéaste. Tant dans l'étude de ses personnages que dans son rapport avec le spectateur, Ostlund me semble assez gentil (terme qui le sauve et le remet à sa place en même temps).
Le problème est que je ne sais regarder un film en mangeant un yaourt
Ça, j'ai pas compris mais les films de Pialat étaient tout sauf misanthropes
Tiens tiens, l'homme serait bon s'il est désancré socialement
et c'est vraiment intéressant car, contrairement aux Gènes, il peut être au moins coincé par des questions comme celle (je crois que c'est la première des question que les spectateurs ont posé) et qui le cite (en disant à deux reprises, mais séparément, la même chose sur Haneke ET Kubrick) à savoir : ils seraient des cinéastes qui avant tous veulent impressionner le spectateur (or, il adore Haneke et pas du tout KubrickMr-Orange a écrit : ↑ven. 23 févr. 2024 12:25 Peut-être l'as tu déjà vue, mais il aborde plusieurs films de Kubrick dans cette vidéo. Il ne consacre certes pas autant de temps à chaque film que dans le cadre d'une Gêne, mais il traite quand même assez longuement de sa filmographie : https://www.youtube.com/live/bfrw1LKfh0 ... glWvUVTDB9
Voilà, on y est, on peut même dire : la misanthropie dans le cinéma c'est lors que le metteur en scène veut juste impressionner son spectateur. Bien sur, pour arriver à cela, il faut bien partir d'une base narrative : la violence inexplicable chez Kubrick (Orange mécanique), une action inacceptable/inenvisageable chez Otlund (Snow Therapy) etc.Mr-Orange a écrit : ↑mar. 27 févr. 2024 16:40Je ne mettrais pas Ostlund et Lanthimos dans la même catégorie. Outre ce qu'il montre de ses personnages, le deuxième a un rapport plus dégueulasse avec le spectateur, veut à tout prix le malmener, lui donner le vertige ("Farrell se tranchera les yeux, ne se tranchera pas les yeux ? Tu paniques hein, spectateur", "le lapin que tu vois, elle va l'écrabouiller avec son talon ou pas ? Ça te fait chier, l'attente de son sort hein ?").
C'est d'ailleurs plus dans le rapport aux spectateurs, qu'aux personnages, que s'apprécie le caractère misanthrope d'un cinéaste. Tant dans l'étude de ses personnages que dans son rapport avec le spectateur, Ostlund me semble assez gentil (terme qui le sauve et le remet à sa place en même temps).
Bien sur que c'est le même cinéma. Et, être gentil au cinéma... ça ne veut rien dire (déjà le terme...len' a écrit : ↑mar. 27 févr. 2024 19:46 L'un est peut-être plus gentil que l'autre, je ne sais pas, mais je les mets dans le même sac parce qu'ils utilisent tous les deux des procédés comme une fin en soi. On trouve dans Snow therapy ce qu'on trouve dans les autres films d'Ostlund, c'est exactement la même chose, le procédé et rien d'autre. J'ai vraiment du mal à voir ça comme du cinéma, ce qui explique peut-être pourquoi tout ce qu'ils peuvent mettre dans leurs films ne me heurte pas.
C'est très ironiquement que j'employais le terme.sokol a écrit : ↑mer. 28 févr. 2024 10:21Bien sur que c'est le même cinéma. Et, être gentil au cinéma... ça ne veut rien dire (déjà le terme...len' a écrit : ↑mar. 27 févr. 2024 19:46 L'un est peut-être plus gentil que l'autre, je ne sais pas, mais je les mets dans le même sac parce qu'ils utilisent tous les deux des procédés comme une fin en soi. On trouve dans Snow therapy ce qu'on trouve dans les autres films d'Ostlund, c'est exactement la même chose, le procédé et rien d'autre. J'ai vraiment du mal à voir ça comme du cinéma, ce qui explique peut-être pourquoi tout ce qu'ils peuvent mettre dans leurs films ne me heurte pas.)
Si on va sur ce terrain là : tout cinéaste veut impressionner le spectateur, au sens où il veut lui donner des impressions, le marquer. Mais j'imagine que vous considérez que Kubrick ou Haneke "passent en force". Mais on peut dire ça déjà de Welles, de Hitchcock...sokol a écrit : ↑mer. 28 févr. 2024 10:15
et c'est vraiment intéressant car, contrairement aux Gènes, il peut être au moins coincé par des questions comme celle (je crois que c'est la première des question que les spectateurs ont posé) et qui le cite (en disant à deux reprises, mais séparément, la même chose sur Haneke ET Kubrick) à savoir : ils seraient des cinéastes qui avant tous veulent impressionner le spectateur (or, il adore Haneke et pas du tout Kubrick).
Ton texte donne sacrément envie du film (le deuxième film du réalisateur aussi, voire plus) ! Merci pour le lien et la découverte.cyborg a écrit : ↑jeu. 29 févr. 2024 01:35 Bon les petits copains, il se trouve que Thampu a été rénové et présenté à Cannes Classic en 2022 et qu'il est dispo GRATOS et en HD sur Youtube (tout comme d'autres films du même réalisateur).
Si certains ont envie (je l'espère), le voici donc à porté de clic : https://youtu.be/R-0l8mL_70Q?si=MGmuilJ7G0qmtcO4
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