ça veut se la jouer film d'auteur atmosphérique et minimaliste, tendance asiatique justement, et c'est juste nul, vide et creux. Consternant.
Revu pour la énième fois ce The Party à la française pour le faire découvrir aux enfants. Ils n'ont aimé que modérément, et c'est vrai que le film, contrairement aux De Funès, survit assez mal au passage du temps, et propose un humour souvent assez daté (bien que nous les vieux ne nous en rendions pas forcément compte à cause du sentiment nostalgique).
Revu aussi pour montrer aux enfants (le grand l'avait déjà vu), et oui c'est un grand film, pour tout ce qu'on sait, mais le sentiment de malaise que diffuse la scène du gamin qui tombe du 9ème étage de son immeuble est vraiment problématique et gâche un peu tout ce qu'il y a autour. Disons que je ne prête pas de mauvaises intentions à Truffaut (je comprends ce qu'il cherche à dénoncer) mais sa maladresse sur la mise en scène de cette séquence est telle qu'elle n'est pas loin de la rendre problématique.
Il y a tous les défauts propres à ce genre de cinéma fait en France, syndrome Les Rivières Pourpres, mais si on sait ce qu'on regarde et pourquoi on a envie de regarder ça, le film est plutôt prenant et bien fichu, Ledoyen impeccable en actrice de genre. Le dénouement final est sans doute un peu tiré par les cheveux (un peu beaucoup) mais il ne fiche pas le film en l'air pour autant, c'est déjà ça.
Ce n'est certes pas au niveau du 1er volet, mais cette suite tient bien la route. ça me fait penser à la suite d'Hellraiser, c'est au même niveau de qualité par rapport au 1er (enfin, le 1er Hellraiser est infiniment supérieur au 1er Candyman mais on se comprend). Dans les deux cas, Barker continue d'être impliqué dans le second (il est ici l'un de producteurs et le scénario est adapté d'une histoire à lui), et c'est sans doute pour ça que c'est encore valable.
Difficile d'aller voir un film quelques mois après avoir lu et adoré le roman dont il est l'adaptation, et pourtant le film des Larrieu (l'un de leurs plus beaux) est totalement réussi, digne, émouvant, pour ne pas dire bouleversant. Je n'y retrouve évidemment pas toute la finesse du livre de Bailly mais pas loin quand même. Surtout, l'émotion délivrée est vraiment fine, les cinéastes parviennent à nous faire pleurer sans faire de chantage à l'émotion, en utilisant aucun procédé de mise en scène putassier, et c'est suffisamment rare pour être signalé. Il faut arrêter à un moment de comparer un film avec le livre qu'il adapte, même si c'est dur, et en faisant cet effort, je constate avoir vraiment adoré le film.
Contrat rempli, pari réussi, c'est un vrai bon Alien dans la tradition et les codes créés par le premier opus. A tel point d'ailleurs qu'on dirait presque un reboot du premier film (c'est d'ailleurs la première fois que j'ai ce sentiment avec cette saga). il y a en permanence un habile jeu de référence, avec le 1er mais aussi avec les épisodes 2 et 3, sans que ce soit pour autant un film citationnel ou trop référencé, il a malgré tout son autonomie. Seul bémol, celui de (c'est une mode hollywoodienne) confier les rôles principaux à des ados, ou très jeunes adultes, lisses, propres et sans aspérité (le récent Twisters c'était la même chose). C'est sans doute pensé pour plaire au jeune public qui pourrait s'identifier plus facilement, mais généralement ça crée des personnages sans intérêt, sans passé, sans rien.
Film d'aventures d'époque plutôt réussi, qui a comme atout majeur d'être quasi intégralement tourné en décors naturels au Pérou, dans les Andes et notamment au Machu Picchu, faut avouer que ça en jette. C'est évidemment à l'ancienne, mais c'est ça qui fait son charme. A noter que c'est le film qui a inspiré à Lucas / Spielberg le personnage de Indiana Jones, Charlton Heston étant son sosie parfait avant l'heure, habillé exactement pareil, aventurier, et archéologue pilleur à la petite semaine exactement comme le personnage joué 30 ans plus tard par Harrison Ford.
Super film policier sombre d'Harold Becker (bon cinéaste sous côté), au ton assez dur, inspiré d'un fait divers, et qui rappelle parfois les Flics ne dorment pas la nuit de Fleischer (les deux sont adaptés de romans du même auteur).
Enième revisionnage (mais ça faisait tout de même longtemps) de ce chef-d'oeuvre absolu qui n'en finit pas de se bonifier avec le temps. Film absolument parfait en tous points, 10/10, je pourrais en écrire des tartines, mais je vais m'arrêter là, tout a été dit. Plus le temps passe, plus la patine le transforme en classique absolu et intemporel.
Un plutôt bon Vecchiali, en huis clos, d'après un texte de Jacques Nolot, qui joue l'un des protagonistes, mais un film vraiment problématique dans son rapport aux femmes. Le personnage joué par Brigitte Rouan se fait atrocement violer, et personne n'est condamné, ni en vrai ni par le cinéaste je veux dire. Le lendemain, les affreux mecs se retrouvent dans le bar, sur le lieu du crime, et le seul truc qu'on a à nous dire, que les personnages et le cinéaste ont à nous dire c'est : Quelle soirée... ah, quelle soirée... Oui il y a de l'amertume et de la tristesse dans le dernier plan avec la barmaid qui sort et qui hors-champ croise sans doute le regard de Rouan qui attend le bus, mais les personnages masculins, les violeurs, s'en sortent comme si de rien n'était. Impossible de laisser passer cela.
Un couple en train de se séparer, et un homme toujours amoureux, mais absolument insupportable, qui tente lors d'un dernier weekend, de sauver son couple en emmenant sa famille sur les traces de l'histoire de leur couple, ce qui s'avère un échec total. Le film hésite en permanence entre comédie grossière à la Apatow et film plus sérieux sur la désagrégation d'un couple, mais le souci c'est qu'il n'arrive jamais à trouver le point d'équilibre et qu'il échoue sur les deux tableaux. Quelques sourires parfois, qui sauvent l'ensemble du naufrage total, mais un sentiment de génance beaucoup trop fréquent, notamment dû aux nombreuses incohérences et inepties scénaristiques. (quant à la mise en scène, rien à dire, il n'y en a pas.)
Moins nul que le précédent volet, que j'avais littéralement détesté, celui-ci se regarde agréablement, du moins pendant un moment, grâce à sa mise en scène assez prenante (la première partie est très réussie). Mais le film est beaucoup trop long, le contenu beaucoup trop vide (il n'y a rien d'autre que de la course poursuite jusqu'à épuisement), et la surenchère beaucoup trop omniprésente, que l'intérêt du spectateur s'évanouit peu à peu. ça reste le meilleur après les deux premiers, mais ça ne veut pas dire grand chose.
Le Soleil, la Mer, le Coeur et les Etoiles - Marc Hurtado - 1982
L'Autre Rive - Marc Hurtado - 1984
Plongée dans le cinéma expérimental de Marc Hurtado (du duo de musique expérimentale Etant Donnés créé avec son frère Eric). Son cinéma et sa musique étant toujours intrinsèquement liés, les bandes sons devenant les albums du groupe, et les images des films illustrant les pochettes et les concerts du duo. Un cinéma expérimental, extrêmement physique, organique, mêlant des gros plans du cinéaste, visage, corps, toujours nu, sexe, en érection, éjaculant... à des images de nature, de détails, souvent en surimpressions. C'est déjà beau visuellement, mais alors associé à la musique qui n'accompagne jamais l'image, dieu merci, mais en offre une lecture nouvelle, c'est carrément envoutant.
Après l'ambitieux, baroque et réussi Poor Things, qui semblait amorcer un virage dans sa filmographie, Lanthimos revient malheureusement en arrière en proposant ce film en trois parties, très long, trop long, qui semble être un mix de Lobster et du Cerf Sacré. Original oui, mais souvent de manière vaine, provocateur oui, mais souvent de manière gratuite et puérile. En même temps c'est bien fait, très pro, et suffisamment intriguant pour avoir envie de regarder jusqu'au bout, mais plus le film avance, plus il semble se perdre et ne plus savoir ce qu'il a envie de raconter. Belle régression pour le cinéaste, quand même.
I like your hair.