La Zone d'intérêt (Jonathan Glazer, 2024).

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Pale
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robinne a écrit : mer. 28 févr. 2024 12:44
Redzing a écrit : mar. 27 févr. 2024 11:34 C'est bien à ça que sert la Palme Dog :D
(qui a sans surprise été remportée par Anatomie d'une Chute)
C'est sûr que ce n'est pas Slava (le chien jouant Dilla dans La zone d'intérêt) qui méritait le prix.
Quelle prestation insupportable, presque hystérique.
Tu t'es sérieusement dit cela en regardant le film ? :D
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robinne
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Pale a écrit : mer. 28 févr. 2024 21:56
robinne a écrit : mer. 28 févr. 2024 12:44
Redzing a écrit : mar. 27 févr. 2024 11:34 C'est bien à ça que sert la Palme Dog :D
(qui a sans surprise été remportée par Anatomie d'une Chute)
C'est sûr que ce n'est pas Slava (le chien jouant Dilla dans La zone d'intérêt) qui méritait le prix.
Quelle prestation insupportable, presque hystérique.
Tu t'es sérieusement dit cela en regardant le film ? :D
Bien évidemment ^^
En revanche, j'ai bien regardé le chien, car il a un second rôle important ;)
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aureliagreen a écrit : mer. 28 févr. 2024 21:40 Ça m'avait échappé en voyant le film, mais maintenant que j'ai ce rapprochement en tête, je pense que cela doit être compris métaphoriquement, et que cette intention est délibérée (il n'est pas clair dans ta remarque si tu le vois ainsi).
Si si je suis d'accord, les remarques de Zefurin m'ont convaincu sur ce point. En raison de sa mise en scène très réaliste, on peut avoir tendance à oublier que ce film est un conte, une métaphore et pas du tout une retranscription de la réalité. Dans ce sens, on est bien censé comprendre que ce sont des cendres du four crématoire qui sont utilisées dans ces parterres, même s'il est peu probable (sauf anecdote sinistre que j'ignorerais) que ç'eut été le cas dans le jardin des Höss (mais bel et bien dans les champs et parcs publics allemands :sweat: ).
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robinne a écrit : jeu. 29 févr. 2024 08:54
Pale a écrit : mer. 28 févr. 2024 21:56
robinne a écrit : mer. 28 févr. 2024 12:44
C'est sûr que ce n'est pas Slava (le chien jouant Dilla dans La zone d'intérêt) qui méritait le prix.
Quelle prestation insupportable, presque hystérique.
Tu t'es sérieusement dit cela en regardant le film ? :D
Bien évidemment ^^
En revanche, j'ai bien regardé le chien, car il a un second rôle important ;)
A un moment, il suit son maitre avec quelques regards jetés, son jeu est un peu trop stéréotypé !
Il y a bien un brin de spontanéité quand il s'en va en courant dans la seconde partie du jardin mais c'est insuffisant.
"Le plus important est toujours de se faire rire soi-même." bewyder
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MisterM a écrit : jeu. 29 févr. 2024 12:17 même s'il est peu probable (sauf anecdote sinistre que j'ignorerais) que ç'eut été le cas dans le jardin des Höss (mais bel et bien dans les champs et parcs publics allemands :sweat: ).
Pourquoi pas. Récupération facilitée, achat d'engrais en moins, ça aurait fait une petite économie !
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bewyder a écrit : jeu. 29 févr. 2024 15:38
A un moment, il suit son maitre avec quelques regards jetés, son jeu est un peu trop stéréotypé !
Il y a bien un brin de spontanéité quand il s'en va en courant dans la seconde partie du jardin mais c'est insuffisant.
Je te trouve un poil sévère.
Peut-être aussi que la direction d'acteur ne laissait pas beaucoup de liberté à Slava pour exprimer son jeu.
So jeu en seconde partie plus spontanée, certes, mais peut-être voulue par les besoins scénaristiques à montrer Höss comme un maître offrant à son chien plus de liberté qu'à des humains... et dans ce cas, ce que tu appelles spontanéité n'est en fait qu'une décision d'acting pour les besoins de la scène...
Pour moi, Slava a rempli son cahier des charges d'acting et on ne peut décemment pas lui reprocher d'interpréter des stéréotypes qu'un cinéaste comme Glazer lui impose de jouer.

C'est le problème avec les cinéastes cliniques et pointilleux : ça dépasse pas et ça laisse peu d'opportunité aux acteurs d'improviser (et donc pas de spontanéïté).

C'est curieux parce que Anatomie d'un chute est l'exact opposé : les acteurs ont l'air vraiment d'avoir énormément de liberté dans leurs jeux... donc tout y parait spontané... et pourtant, les plan sont trés rapprochés, presque cloisonné par des profondeur de champ trés limitées.
Zone d'intérêt est film principalement filmé en focale courte (donc grande profondeur de champ)... par contre, les acteurs ont l'air d'avoir un jeu millimétré au poil de cul près...
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bewyder a écrit : jeu. 29 févr. 2024 15:41 Pourquoi pas. Récupération facilitée, achat d'engrais en moins, ça aurait fait une petite économie !
Il faut bien. Le zyklon B c'est pas donné. :o
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Redzing a écrit : lun. 5 févr. 2024 00:26 Pour ma part, étrangement il m'a un peu évoqué mon enfance... J'ai grandi dans une maison de cadre proprette, à deux pas d'une usine pétrochimique. Loin de moi l'idée de mettre la pétrochimie et la Shoah sur le même plan, mais j'ai retrouvé des choses similaires. L'insouciance des enfants à ce qui se passe, les "cadeaux" de l'entreprise, les mauvaises odeurs certains jours, le bruit de fond qui finit par devenir inaudible, les balades au milieu de retenues d'eau souillées par les effluents, la vue sur les cheminées (j'avais vu sur une torchère depuis ma chambre). :hehe:
Donc j'ai trouvé ce portrait cru particulièrement réaliste.
Oui, réaliste. Et parfaitement historique. Une différence avec cette situation de ton enfance, c'est que toi tu subissais, tandis que Hoess était le responsable de ce qui se passait. Et sa femme pouvait aussi être considérée comme impliquée, car parfaitement au courant et aidant son mari au quotidien. Mais tous les deux menant une vie apparemment normale, à côté de cette violence cachée dont ils étaient responsables.
Redzing a écrit : lun. 5 févr. 2024 00:26 J'avoue aussi qu'à un moment, j'ai rigolé... seul dans la salle. :o Je ne sais pas si c'était volontaire, mais il y a une réplique qui pour moi est de l'humour noir ou absurde. Peut-être que le reste du public était trop sonné ? Ou alors c'est l'allemand, je parle un peu la langue, donc j'étais moins fixé sur les sous-titres ?
Quand Höss téléphone à sa femme lors de la réception, et qu'il lui dit grosso modo "je me fais chier, j'ai réfléchi à comment s'y prendre si je devais gazer la salle de réception" :D
Si on peut voir cela comme un exemple d'humour très noir, je pense qu'il y a là une autre illustration de cette banalité du mal. Car cette réflexion de Höss montre qu'il était totalement englouti par sa tâche, qu'il y était tellement dévoué que c'était devenu une chose parfaitement naturelle pour lui. Gazer des gens lui était tellement habituel qu'il ne pouvait plus s'empêcher d'y penser, dans chaque situation dans laquelle il se trouvait.
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Enfin vu le film hier, en ayant soigneusement évité depuis toutes ces semaines la moindre image. Je savais tout au plus que cela évoquait le quotidien de la famille d'un officier nazi sans réellement connaître le contexte précis. Et quel choc bordel. Ce son qui me hante depuis 24h (et malgré le fait que j'ai vu 3 autres films depuis)...

Il faut savoir que j'aime énormément Under The Skin qui, 10 ans après sa sortie, a certaines images et séquences qui m'accompagnent encore et toujours. Sans que je ne l'aie jamais revu en entier d'ailleurs. Et aussi que, bien que je n'aie pas vu Sexy Beast son premier long, j'aime et suis son travail depuis ses clips pour Radiohead de la fin des années 90 (la grande époque des clips avec lui, Gondry, Cunningham, Jonze,...)

Une journée après l'avoir vu, il m'est encore un peu compliqué d'en parler. Tout n'est pas encore digéré, mais j'ai vraiment la sensation d'avoir vu un chef d'œuvre comme je n'en ai pas vu depuis longtemps.

Son travail sur la façon avec laquelle l'humain se donne les capacités de banaliser le plus atroce a raisonné d'autant plus en moi que je ne pouvais m'empêcher tout du long de faire un parallèle avec la situation actuelle à Gaza (quand même bien même les histoires et raisons sont différentes). Les fenêtres de la maison de cette famille n'étaient en sorte pour moi rien d'autre que les écrans de ma télé, mes PC, mon téléphone... Nous passons le plus clair de notre temps à voir, entendre, savoir... Tout en profitant de nos petites vies plus ou moins tranquilles. Evidemment, nous ne sommes pour la plupart pas des connards de la pire espèce comme ceux à l'écran qui représentent un extrême, mais cela reste comme ça que j'ai ressenti le film au premier abord.

Le Mal est profond (jusque dans la terre ici) et je m'en sentais un peu coupable en un sens en regardant La Zone d'Intérêt. Encore plus quand la mise en scène me rappelait que je commençais à m'habituer à ce fond sonore continuellement horrible.

Si le travail sur le son est probablement la plus grande réussite de La Zone d'Intérêt, son choix de filmer l'ensemble de façon parfois quasi documentaire, faisant oublier la présence de la caméra posée dans un coin de pièce, est aussi parfaitement judicieux. C'est certes très "froid" dans l'absolu, et pourtant cela me procure plus d'émotions et un effet coup de poing que n'importe quoi d'autre.

J'y reviendrai sûrement plus à froid et après vous avoir lu. Là c'est compliqué. :D

:star: :star: :star: :star: :star:
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Zefurin
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Next a écrit : sam. 2 mars 2024 20:09 Enfin vu le film hier, en ayant soigneusement évité depuis toutes ces semaines la moindre image. Je savais tout au plus que cela évoquait le quotidien de la famille d'un officier nazi sans réellement connaître le contexte précis. Et quel choc bordel. Ce son qui me hante depuis 24h (et malgré le fait que j'ai vu 3 autres films depuis)...

Il faut savoir que j'aime énormément Under The Skin qui, 10 ans après sa sortie, a certaines images et séquences qui m'accompagnent encore et toujours. Sans que je ne l'aie jamais revu en entier d'ailleurs. Et aussi que, bien que je n'aie pas vu Sexy Beast son premier long, j'aime et suis son travail depuis ses clips pour Radiohead de la fin des années 90 (la grande époque des clips avec lui, Gondry, Cunningham, Jonze,...)

Une journée après l'avoir vu, il m'est encore un peu compliqué d'en parler. Tout n'est pas encore digéré, mais j'ai vraiment la sensation d'avoir vu un chef d'œuvre comme je n'en ai pas vu depuis longtemps.

Son travail sur la façon avec laquelle l'humain se donne les capacités de banaliser le plus atroce a raisonné d'autant plus en moi que je ne pouvais m'empêcher tout du long de faire un parallèle avec la situation actuelle à Gaza (quand même bien même les histoires et raisons sont différentes). Les fenêtres de la maison de cette famille n'étaient en sorte pour moi rien d'autre que les écrans de ma télé, mes PC, mon téléphone... Nous passons le plus clair de notre temps à voir, entendre, savoir... Tout en profitant de nos petites vies plus ou moins tranquilles. Evidemment, nous ne sommes pour la plupart pas des connards de la pire espèce comme ceux à l'écran qui représentent un extrême, mais cela reste comme ça que j'ai ressenti le film au premier abord.

Le Mal est profond (jusque dans la terre ici) et je m'en sentais un peu coupable en un sens en regardant La Zone d'Intérêt. Encore plus quand la mise en scène me rappelait que je commençais à m'habituer à ce fond sonore continuellement horrible.

Si le travail sur le son est probablement la plus grande réussite de La Zone d'Intérêt, son choix de filmer l'ensemble de façon parfois quasi documentaire, faisant oublier la présence de la caméra posée dans un coin de pièce, est aussi parfaitement judicieux. C'est certes très "froid" dans l'absolu, et pourtant cela me procure plus d'émotions et un effet coup de poing que n'importe quoi d'autre.

J'y reviendrai sûrement plus à froid et après vous avoir lu. Là c'est compliqué. :D

:star: :star: :star: :star: :star:
Bienvenu au club des traumatisés ! :rofl:

La Zone d'Intérêt est le genre de film duquel on ne ressort pas indemne... et oui... cet écho que l'on fait entre nous et les nazi que l'on voit dans le film glace le sang.
Je me suis un peu renseigné sur Rudolf Höss (le personnage principal) qui a vraiment existé. Il se trouve que pendant le procès de Nuremberg, il a été interrogé par des psychiatres et ces derniers ont été dérouté car ils ont découvert un homme dans toute sa banalité, soucieux de faire le travail qu'on lui disait de faire.

L'essayiste Tzvetan Todorov disait :
« La lecture du livre de Höss provoque chaque fois en moi un fort malaise. [...] Dès que je lis ou recopie de telles phrases, je sens monter en moi quelque chose comme une nausée. Aucun des autres livres dont je parle ici ne me donne cette impression aussi fortement. À quoi est-elle due ? Sans doute à la conjonction de plusieurs facteurs : l'énormité du crime ; l'absence de véritables regrets de la part de l'auteur ; et tout ce par quoi il m'incite à m'identifier à lui et à partager sa manière de voir. […] En lisant, j'accepte de partager avec lui ce rôle de voyeur de la mort, et je m'en sens sali. »
Je pense que la Zone d'Intérêt a pour objectif de faire ressentir ça...
Et c'est foutrement réussi.
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Zefurin a écrit : sam. 2 mars 2024 22:58 Je me suis un peu renseigné sur Rudolf Höss (le personnage principal) qui a vraiment existé. Il se trouve que pendant le procès de Nuremberg, il a été interrogé par des psychiatres et ces derniers ont été dérouté car ils ont découvert un homme dans toute sa banalité, soucieux de faire le travail qu'on lui disait de faire.
Je regardais aussi des éléments sur cet atroce bonhomme. Et du coup là où je me disais qu'en réalité la baraque devait quand même être un peu plus éloignée du camp, je suis tombé sur un article du Dailymail de l'an passé avec plein de photos du lieu et je me rends compte à quel point en fait c'était quasi totalement ça. Que la baraque était à côté du crématorium, sur un coin du camp.

J'ai même vu une photo des gosses sur le petit toboggan de la piscine dans un autre article. :sweat:
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[mention]Next[/mention] Enchaîner Dune 2 et The Zone of Interest, pas mal, tu n'as peur de rien ! :lol:
Si je l'avais fait, j'aurai eu le 2ème dans la tête pendant tout mon visionnage de Dune 2...
Zefurin a écrit : sam. 2 mars 2024 22:58 Je me suis un peu renseigné sur Rudolf Höss (le personnage principal) qui a vraiment existé. Il se trouve que pendant le procès de Nuremberg, il a été interrogé par des psychiatres et ces derniers ont été dérouté car ils ont découvert un homme dans toute sa banalité, soucieux de faire le travail qu'on lui disait de faire.
J'ai lu le livre de l'un de ces psychiatres il y a 2 ans. Ou plus exactement, une retranscription des entretiens qu'il avait eu en huis-clos avec toutes les grandes figures nazies accusées à Nuremberg (Donitz, Göring, Rudolf Hess, Jodl, Keitel, Speer...).
Rudolf Höss sortait complètement du lot. Là où les autres cherchaient à minimiser, nier, voire enjoliver ("non mais en fait, je désobéissais au Fuhrer en cachette"), ou à défendre leurs actions par patriotisme, Höss assumait totalement son carnage, voire le défendait froidement.
Comme l'aurait fait un producteur de saucisse après la faillite de son entreprise. Glaçant. :scared:

Sa représentation dans le film m'a paru en adéquation complète avec ce que j'avais pu lire sur lui en amont !
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Zefurin
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[mention]Redzing[/mention]
Si t'as lu un de ces bouquins, tu pourras peut-être confirmer : j'ai cru lire quelque part que la perception de Höss était tellement étrange que parfois, lorsqu'un juif qui était dans la file indienne en route pour le crématorium tentait de s'échapper et qu'un garde l'interceptait violemment, Höss était capable d'aller réprimander le garde pour son comportement puis d'aller voir le blessé, de l'envoyer à l'infirmerie pour soigner ses blessures, puis de le remmettre dans la file d'attente.
Est ce que ce genre d'anecdote est avérée dans les bouquins ?
Redzing a écrit : dim. 3 mars 2024 00:32 Comme l'aurait fait un producteur de saucisse après la faillite de son entreprise. Glaçant. :scared:
J'imagine tellement le dialogue :
"On n'avait un rendement vraiment efficace. On a fait de bons recrutement et aucune pénurie de matière première qui arrivait en temps et en heure.
Par contre, on ignorait que la concurrence faisait déjà mieux : quand les soviétiques sont arrivés, on a découvert que leurs goulag étaient mieux pensés. On aurait gagné à suivre des séminaires de formation chez eux."
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Zefurin a écrit : dim. 3 mars 2024 00:38 Si t'as lu un de ces bouquins, tu pourras peut-être confirmer : j'ai cru lire quelque part que la perception de Höss était tellement étrange que parfois, lorsqu'un juif qui était dans la file indienne en route pour le crématorium tentait de s'échapper et qu'un garde l'interceptait violemment, Höss était capable d'aller réprimander le garde pour son comportement puis d'aller voir le blessé, de l'envoyer à l'infirmerie pour soigner ses blessures, puis de le remmettre dans la file d'attente.
Est ce que ce genre d'anecdote est avérée dans les bouquins ?
Je n'ai pas le souvenir de ce type d'anecdotes. La conversation était plus "macroscopique". C'était au début des procès, à ce moment Hoss était considéré comme témoin, pas encore accusé, l'idée était de brosser quelque chose d'assez général.
Mais j'ai le souvenir d'avoir lu tout le passage avec Hoss (environ 20/30 pages) dans une salle d'attente de clinique de maternité. Bonjour le décalage... :hehe:
Zefurin a écrit : dim. 3 mars 2024 00:38 J'imagine tellement le dialogue :
"On n'avait un rendement vraiment efficace. On a fait de bons recrutement et aucune pénurie de matière première qui arrivait en temps et en heure.
Par contre, on ignorait que la concurrence faisait déjà mieux : quand les soviétiques sont arrivés, on a découvert que leurs goulag étaient mieux pensés. On aurait gagné à suivre des séminaires de formation chez eux."
Je ne crois pas qu'il a abordé les soviétiques, mais dans le type de conversation, oui c'était à peu près de ce niveau... Du genre à challenger les estimations de juifs exterminés, simplement dans un souci d'exactitude, pas pour sauver sa peau. Et à parler des problèmes logistiques.
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[mention]Redzing[/mention]
Merci pour toutes ces précisions. :jap:
En tout cas, le film m'a clairement convaincu d'aller sur place pour me faire ma propre opinion de la chose.

Y a un endroit qui m'avait récemment choqué par le décalage entre le ressenti et la signification réelle du lieu : l'an dernier, j'étais allé au Mexique et donc forcément, j'étais allé voir le site le plus touristique du pays : Chichen Itza et sa pyramide Maya absolument magnifique (j'en avais presque les larmes aux yeux... j'ai eu l'impression d'un syndrome de Stendhal).
Et puis alors que je prenais des photos de chaque aspect du site... j'entends le guide qui dit : "A 300 mètres dans cette direction il y a un cénote dans lequel les archéologues ont retrouvé des centaines d'ossements... on suspecte les sacrifices humains de s'y être déroulé. On a retrouvé des ossements d'enfants. Et là bas, ces structures abritait des crânes des vainqueur du jeu de balle : on les tuait lorsqu'ils gagnaient leur match."

Et là j'en ai eu froid dans le dos. Je savais que les Aztèques et les Mayas faisaient ça, mais être sur place, et voir cette beauté architecturale et artistique mêlée à une société qui organisait des sacrifices systématiques... c'est un contraste assez saisissant.

Contrairement à Chichen Itza, Aushwitz doit avoir la cohérence d'être esthétiquement aussi moche que ce qui s'y est passé.
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Redzing a écrit : dim. 3 mars 2024 00:32 @Next Enchaîner Dune 2 et The Zone of Interest, pas mal, tu n'as peur de rien ! :lol:
Si je l'avais fait, j'aurai eu le 2ème dans la tête pendant tout mon visionnage de Dune 2...
Techniquement je pense que c'est Daaaaaali! passé après La Zone d'Intérêt et Dune 2 qui a pâti de tout ça. :D
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Je pense que c'est le matin idéal pour préciser que je ne m'en suis toujours pas remis. :o

*cris et sons de mitraillettes dans la tête*
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Dans un monde parfait Glazer aurait aussi chopé meilleur film
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NaughtyDog a écrit : lun. 11 mars 2024 13:37 Dans un monde parfait Glazer aurait aussi chopé meilleur film
Dans un monde parfait, son film n'aurait pas eu besoin d'être réalisé.
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Ah ça a vraiment existé l'Holocauste ? :D
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NaughtyDog a écrit : lun. 11 mars 2024 16:08 Ah ça a vraiment existé l'Holocauste ? :D
Dans un monde parfait, y aurait pas eu d'holocauste. :envers:
Pas d'holocauste, pas de film dessus.
Pas de film dessus... pas de film dessus :D .
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NaughtyDog a écrit : lun. 11 mars 2024 13:37 Dans un monde parfait Glazer aurait aussi chopé meilleur film
Yep. :jap:
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NaughtyDog a écrit : lun. 11 mars 2024 16:08 Ah ça a vraiment existé l'Holocauste ? :D
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Vu et déçu.
Je m'attendais à autre chose que d'assister au quotidien plan plan d'une famille de nazis qui habite à proximité d'un camp de concentration.
Les 2/3 du film c'est ça, ok j'ai saisi le contraste mais ils pouvaient pas raconter des choses ou montrer des situations plus intéressantes ou impactantes ? Les personnages n'en parlons pas, tellement ils sont "osef".
Visuellement ça tue, mais le scénario n'est pas ouf, je trouve.

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Gekko a écrit : lun. 6 janv. 2025 22:13Je m'attendais à autre chose que d'assister au quotidien plan plan d'une famille de nazis qui habite à proximité d'un camp de concentration.
L'intention du film étant justement de montrer la banalité du mal, je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement...

Je te trouve souvent dur avec les bons films, et indulgent avec les mauvais. :D
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Gekko a écrit : lun. 6 janv. 2025 22:13 Vu et déçu.
Je m'attendais à autre chose que d'assister au quotidien plan plan d'une famille de nazis qui habite à proximité d'un camp de concentration.
Les 2/3 du film c'est ça, ok j'ai saisi le contraste mais ils pouvaient pas raconter des choses ou montrer des situations plus intéressantes ou impactantes ? Les personnages n'en parlons pas, tellement ils sont "osef".
Visuellement ça tue, mais le scénario n'est pas ouf, je trouve.

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Arf, dommage que le film ne t'ait pas plus touché. Justement, j'ai trouvé le côté banal/osef des personnages encore plus... dérangeant, ce qui fait qu'on identifie presque leur quotidien... au notre.

Quand je repense à ce film, il m'évoque un côté un peu "David Lynch" dans sa façon de toucher un neurone sensible qui faisait partie de mon subconscient. Sans oublier la musique...

Mais effectivement, j'ai des gens dans mon entourage qui n'ont pas été réceptif à ce film.
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Zefurin a écrit : mar. 7 janv. 2025 10:48
Gekko a écrit : lun. 6 janv. 2025 22:13 Vu et déçu.
Je m'attendais à autre chose que d'assister au quotidien plan plan d'une famille de nazis qui habite à proximité d'un camp de concentration.
Les 2/3 du film c'est ça, ok j'ai saisi le contraste mais ils pouvaient pas raconter des choses ou montrer des situations plus intéressantes ou impactantes ? Les personnages n'en parlons pas, tellement ils sont "osef".
Visuellement ça tue, mais le scénario n'est pas ouf, je trouve.

:star: :star: :star: :passtar: :passtar:
Arf, dommage que le film ne t'ait pas plus touché. Justement, j'ai trouvé le côté banal/osef des personnages encore plus... dérangeant, ce qui fait qu'on identifie presque leur quotidien... au notre.

Quand je repense à ce film, il m'évoque un côté un peu "David Lynch" dans sa façon de toucher un neurone sensible qui faisait partie de mon subconscient. Sans oublier la musique...

Mais effectivement, j'ai des gens dans mon entourage qui n'ont pas été réceptif à ce film.
Au-delà du côté "banal" qui ne va pas marcher chez tout le monde, les conditions de visionnage vont aussi beaucoup jouer dans l'appréciation future du film je pense.
Je suis persuadé que je n'aurais pas ressenti le même choc en regardant le film dans mon canapé, régulièrement distrait par mon téléphone, le quotidien et/ou avec un matos sonore moins immergeant (encore que ça chez moi ça va :saint: ).

J'avais la sensation en salle d'être en quelque sorte pris en otage dans ce massacre hors champ à l'époque. Une espèce de lobotomisation sonore aussi inquiétante que fascinante (avec ce design sonore très dur à supporter en premier lieu mais auquel notre cerveau finit presque par s'habituer dans la dernière demi-heure) que seul la séance en salle peut vraiment procurer.
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Zefurin
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Next a écrit : mar. 7 janv. 2025 10:57
J'avais la sensation en salle d'être en quelque sorte pris en otage dans ce massacre hors champ à l'époque. Une espèce de lobotomisation sonore aussi inquiétante que fascinante (avec ce design sonore très dur à supporter en premier lieu mais auquel notre cerveau finit presque par s'habituer dans la dernière demi-heure) que seul la séance en salle peut vraiment procurer.
OUI complètement ! Au cinéma, c'était trés... huit clos... :scared:
J'avais regardé vos retours et suivi le conseil d'une amie et je me suis dit : "bon ok, ça a l'air d'être un film expérience donc... PREMIER RANG" et y avait genre 7-8 personnes dans la salle. Et ce qui est incroyable, c'est que personne n'a levé son cul pendant tout le générique de fin. Je crois que personne n'osait. :wut:
Et quand le silence c'est enfin installé dans la salle, y a un mec derrière qui a lâché : "Putain, c'était glaçant."

Et tout le monde dans la salle on l'a regardé blême puis on s'est tous regardé et on a tous acquiescé silencieusement. Y avait comme une sorte de connexion psychique entre tous les spectateurs dans la salle et je voyais dans le regard des autres (quand on se tenait la prte pour quitter la salle) que l'expérience avait été particulière.

Mais c'est vrai... Zone of Interest... c'est vraiment une expérience à privilégier au cinéma.
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Redzing
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Zefurin a écrit : mar. 7 janv. 2025 11:18 Mais c'est vrai... Zone of Interest... c'est vraiment une expérience à privilégier au cinéma.
Oui complètement ! Rien que pour le montage sonore.
C'est le genre de film qui perd une étoile si on le voit chez soi...
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MisterM
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J'ai vécu exactement la même chose que vous, un sentiment presque religieux, sacré dans la salle qui n'osait pas bouger, ou très lentement, durant le générique. C'est un exemple édifiant de l'impact de la salle de cinéma (et du collectif) sur l'expérience de cinéma.
Tulio a écrit : mar. 7 janv. 2025 10:45 Je te trouve souvent dur avec les bons films, et indulgent avec les mauvais. :D
Plutôt indulgent avec les divertissements. :D Car j'ai le sentiment que c'est surtout cela que Gekko recherche dans le cinéma, l'aspect divertissement en général (qu'il peut trouver dans des films qui n'en sont pas stricto sensus, c'est aussi un appréciateur de la qualité artisanale). Donc on peut comprendre qu'il mette une note relativement moyenne à un film encore plus sec qu'un Haneke, et encore 6/10 c'est plutôt bon pour moi. :saint:
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Gekko
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Tulio a écrit : mar. 7 janv. 2025 10:45
Gekko a écrit : lun. 6 janv. 2025 22:13Je m'attendais à autre chose que d'assister au quotidien plan plan d'une famille de nazis qui habite à proximité d'un camp de concentration.
L'intention du film étant justement de montrer la banalité du mal, je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement...

Je te trouve souvent dur avec les bons films, et indulgent avec les mauvais. :D
Ok, mais c'était pas possible de faire la même chose avec des "péripéties" et des dialogues moins chiants ?

Je passe mon tour sur la dernière remarque.
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Gekko a écrit : mar. 7 janv. 2025 21:13 Ok, mais c'était pas possible de faire la même chose avec des "péripéties" et des dialogues moins chiants ?
Non, surtout pas, je pense que ça aurait beaucoup affadi la perception de cette banalité du mal. Il n'y a rien qui puisse dépasser en la matière la morne et triviale réalité de cette discussion entre Hoess et les deux technocrates qui viennent lui présenter des moyens d'améliorer le rendement de ses chambres à gaz, lorsqu'ils évoquent les avantages et inconvénients des différents parcours en train possibles pour venir à Auschwitz, par exemple. Mais peut-être que ce n'est simplement pas ton genre de film.
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C'est pas le bon exemple, ce que j'ai trouvé chiant c'était les moments familiaux, des poncifs et banalités (à plusieurs reprises je me suis demandé quand est-ce qu'on allait passer le stade de l'introduction/mise en place). Sous prétexte que ce sont des nazis et que ça fait contraste avec ce qui se passe à côté, on droit trouver ça "passionnant" et/ou glaçant à suivre ?
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Gekko a écrit : mar. 7 janv. 2025 22:23 C'est pas le bon exemple, ce que j'ai trouvé chiant c'était les moments familiaux, des poncifs et banalités (à plusieurs reprises je me suis demandé quand est-ce qu'on allait passer le stade de l'introduction/mise en place). Sous prétexte que ce sont des nazis et que ça fait contraste avec ce qui se passe à côté, on droit trouver ça "passionnant" et/ou glaçant à suivre ?
C'est radical, mais oui c'est justement tout le concept, et tout ce qui fait la puissance du métrage à mon sens. Il n'a justement pas besoin d'être "passionnant" au sens narratif du terme.
Le reste nous est aussi raconté, mais uniquement par le travail du hors champ et du design sonore, véritable "personnage" à part entière du film.
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Gekko a écrit : mar. 7 janv. 2025 22:23 C'est pas le bon exemple, ce que j'ai trouvé chiant c'était les moments familiaux, des poncifs et banalités (à plusieurs reprises je me suis demandé quand est-ce qu'on allait passer le stade de l'introduction/mise en place). Sous prétexte que ce sont des nazis et que ça fait contraste avec ce qui se passe à côté, on droit trouver ça "passionnant" et/ou glaçant à suivre ?
Pour ma part ces moments on fortement raisonné en moi. Au-delà de la forme (montage sonore, ambiance de salle, contre-champ...), je pense qu'il y avait 3 raisons :
- le contraste de nazis +++ qui vivent une vie tranquillou de pacha juste à côté de la pire industrie de la mort de l'Histoire de l'Humanité
- ils profitent clairement de la situation, ça passe par de nombreux détails. Les enfants qui jouent avec une dent en or, la femme qui récupère des manteaux de fourrure... pour y trouver un rouge à lèvre. Les cendres versées dans le jardin. Tout cela sans aucune once de remord.
- à titre purement personnel, cela m'a rappelé mon enfance, toute proportion gardée. J'ai grandi dans une cité de cadres juste à côté d'une usine chimique. Dans une jolie maison, beau jardin, avec vue de ma chambre la torchère, les bruits que l'on n'entendait plus, et les mauvais jours des odeurs nauséabondes. Le directeur vivait avec sa petite famille dans une belle et grande maison, avec une vie qui rappelle beaucoup de ce que l'on voit à l'écran (toute proportion gardée évidemment, je ne compare pas la Shoah à l'industrie chimique). J'ai vraiment revu une vision cauchemardesque de mon enfance.
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Zefurin
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Gekko a écrit : mar. 7 janv. 2025 22:23 C'est pas le bon exemple, ce que j'ai trouvé chiant c'était les moments familiaux, des poncifs et banalités (à plusieurs reprises je me suis demandé quand est-ce qu'on allait passer le stade de l'introduction/mise en place). Sous prétexte que ce sont des nazis et que ça fait contraste avec ce qui se passe à côté, on droit trouver ça "passionnant" et/ou glaçant à suivre ?
En fait le véritable truc glaçant dans ces scènes... ce sont finalement les similitudes que l'on peut ressentir avec nos propres vies. @Redzing parle effectivement de son vécu personnel... mais je crois qu'on a tous un moment une sorte de ressenti où on choisi d'ignorer quelque chose qui est dramatique et qui arrive pourtant à côté de nous.
Moi c'est quelque chose qui m'a vraiment révulsé après ce film parce que je me suis rendu compte qu'on côtoie chaque jour des choses... qui devraient sans arrêt nous indigner.

Dans le film La Zone d'Intérêt, on voit le truc et on se dit "Put*** mais ces nazis sont des monstres qui ne ressentent plus rien devant l'horreur qui est devant eux !"
Mais en à un moment... tu peux commencer à établir un lien avec toi et un comportement.

Moi je pensais surtout à la misère que tu peux voir chaque jour dans la rue quand tu croises un SDF ou un mendiant... où parfois, je me rend compte que je détourne le regard. Il ou elle me dit "bonjour" dans l'espoir que je daigne tourner la tête pour lui répondre, mais je ne le fais pas parce que je sais qu'en faisant celà... je vais engager une conversations qui pourrait m'amener à me séparer d'une pièce. :scared:
Alors que putain... c'est qu'une pièce pour moi et ce mec vit chaque jour une situation que je ne voudrais pas même connaître ne serait-ce qu'une seule minute. J'arrête parce que rien que le faire d'écrire ça... ça me met le cafard. :(

Mais toujours est-il que le côté "chiant" de ce côté quotidien ydillique des nazis... est bien en fait il est là non seulement pour appuyer le contraste... mais également appuyer les œillères avec lesquelles ils regardent le monde.
Et du coup t'amener à te poser la question : et toi... regardes-tu le monde avec des oeillères aussi ? :??:
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Le film est tellement magnétique que je trouve ça impossible de le trouver "chiant"
Une des nombreuses prouesses de ce masterpiece absolu
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Le film de la décennie chope le César du meilleur film étranger (logique)
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NaughtyDog a écrit : ven. 28 févr. 2025 21:43 Le film de la décennie chope le César du meilleur film étranger (logique)
Mille fois mérité. On devrait lui redonner tous les ans. :o :love:

Et le discours (prononcé indirectement ici vu qu'il n'était pas là) de Jonathan Glazer fait mouche encore une fois. Merci à lui.
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Next a écrit : ven. 28 févr. 2025 21:53
NaughtyDog a écrit : ven. 28 févr. 2025 21:43 Le film de la décennie chope le César du meilleur film étranger (logique)
Mille fois mérité. On devrait lui redonner tous les ans. :o :love:

Et le discours (prononcé indirectement ici vu qu'il n'était pas là) de Jonathan Glazer fait mouche encore une fois. Merci à lui.
Si ça ne tenait qu'à moi, j'imposerai la diffusion de ce film dans une salle de cinéma de façon régulière. Mon oncle et ma cousine l'ont vu tardivement sur petit écran... et l'effet est moindre :(

Il sera diffusé dans une salle à L'Isle-Adam en Mars.
http://www.cinemaleconti.com/film/270759/
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Zefurin a écrit : ven. 28 févr. 2025 22:04
Next a écrit : ven. 28 févr. 2025 21:53
NaughtyDog a écrit : ven. 28 févr. 2025 21:43 Le film de la décennie chope le César du meilleur film étranger (logique)
Mille fois mérité. On devrait lui redonner tous les ans. :o :love:

Et le discours (prononcé indirectement ici vu qu'il n'était pas là) de Jonathan Glazer fait mouche encore une fois. Merci à lui.
Si ça ne tenait qu'à moi, j'imposerai la diffusion de ce film dans une salle de cinéma de façon régulière. Mon oncle et ma cousine l'ont vu tardivement sur petit écran... et l'effet est moindre :(

Il sera diffusé dans une salle à L'Isle-Adam en Mars.
http://www.cinemaleconti.com/film/270759/
J'ai le blu ray (pour les bonus) mais les 3 fois où je l'ai vu c'était au cinéma

Un peu comme Gravity 3D, 2001 en 70mm ou bien Un Grand voyage vers la nuit, ce sont des experiences trip massives pour un petit écran
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Je ne sais pas si je l'aurais choisi, mais c'est tout de même mérité !

Et en prime, le discours de Glazer est parfait.
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
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