Non, t’es pas le seul. Mais force est de constater que on ressent la même confusion devant la filmographie de, commençant par John Ford, passant par Ozu, Mizoguchi ou Rohmer (oui oui, comme il est français, c’est un peu plus facile pour nous mais je parie cher que pour un cinéphile coréen, c’est le même problème’) et finissant par Hong Sang-soo aujourd’hui. Wang Kar-wai y fait partie.
Confus les récits de Ford, Mizoguchi, Rohmer ? On dirait que tu me fais une blague.

Il n'y a pas plus clair et limpide que ces cinéastes (si on parle en terme de récit)
Mais attention, je ne critique pas les cinéastes dont les récits sont flous. Je dis juste que chez Wong Kar Wai, ça ne produit pas grand chose d'autre que de la confusion, un sentiment qu'on me cache quelque chose.
Je pense que le fait de ne pas être contemporain aux films de ce ‘genre’ de cinéaste peut être un petit problème quand même. La preuve : ta liste est bizarre : tu as vu quand 2046 ?? C’est un bien mauvais WKK, c’est une caricature de ce qu’il avait fait jusque là. Ça ne m’étonnerait pas une seule seconde que, si tu le revois, tu dirait beurk.
C'est possible, je vais prendre le risque (pour régler un peu mon rapport à ce cinéaste).
Sa période année 90 est brillante. C’était un des 3-4 meilleurs cinéastes de cette décennie (avec Kiarostami ou HSS par ex). De surcroît, Godard n’excellait pas trop durant ces années-là donc il y avait de la place sur le podium.
Godard dans les années 90 fait
Allemagne année neuf zéro, Nouvelle vague, Histoire(s) du cinéma, Je vous salue Sarajevo...Petite décennie oui (à mon sens une des plus belles)
Ce que j’aime bien chez WKK c’est qu’il ne fait plus de films aujourd’hui et c’est un bon signe qui prouve que sa période 90 était excellente.
Qu’est ce qui t’as gêné dans «Les anges déchus » ? Bon, tu était de mauvaise humeur mais il n’est ni meilleur ni pire que «Chunking express » par ex (tiens, je les confond un peu mais on s’en tape et c’est carrément un bon signe). Ou «As tears go by ». Et je viens de constater que je les mets tous ses films des années 90 en ex æquo. Tu m’étonne Sokol ! (ça y est, je commence à parler à la 3e personne) : ils se valent tous. Donc soit on les aime soit on les déteste. Ou, peut être, on peut les détester (ou aimer) dans un premier temps puis, l’inverse. Mais pour revenir à ce que je disais plus haut, c’est un phénomène qu’on rencontre dans l’œuvre d’autres cinéastes, sûr.
Bah tu vois là aussi je suis pas d'accord. Justement ce que je note dans les films de Wong Kar Wai c'est que chaque film est un prototype de mise en scène différent. Les grands angles flous des
Anges déchus n'ont pas grand chose à voir avec la nervosité de la caméra portée de
Chungking Express, ou les travellings élégants d'
In the mood for love, etc. J'ai trouvé la mise en scène insupportable sur ce film là, ajouté au fait que je comprenais rien à ce qu'on me racontait, une certaine violence stylisée bien dégueue, une musique de merde et des personnages inintéressants, bref, je me suis barré au bout d'une heure, ce qui m'arrive jamais.
« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »