Vrai bonheur que de retrouver Lynne Ramsay et la rugosité de sa mise en scène coup-de-poing. Die, my Love bénéficie donc énormément de son talent de cinéaste pour dépeindre ce récit versant dans l'horreur psychologique : Jennifer Lawrence et Robert Pattinson incarnent un heureux couple qui va emmenager dans une maison isolée en pleine campagne. Et alors que les 2 tourtereaux viennent d'accueillir leur premier enfant...un heureux évènement qui tourne à la tragédie étant donné qu'il va être synsonyme d'une dépression post-partum extrême.
Extrême est le mot car Die, my Love pousse les potards à fond dès son intro où le sound design abrasif est conçu pour agresser le spectateur, et mieux accompagner le personnage de Grace dans une torpeur autodestructrice.
Jennifer Lawrence lâche les chevaux dans une performance animale autant qu'une réelle mise à nue. Dommage donc que passée une première partie subjugante (la photo est sublime par ailleurs), l'écriture soit au marteau-piqueur, peinant à renouveler la descente aux enfers de ce couple complètement toxique.
Un acte manqué en somme, mais malgré ce sentiment d'inachevé (notamment le personnage de Lakeith Stanfeld injustement bazardé à mi-parcours), Die, my Love conserve cet aspect frondeur et peu aimable, pétri d'une envie de cinéma à chaque seconde.
3/5

Premier film d'Akinola Davies, et premier film nigérien sélectionné à Cannes, My Father's Shadow se veut un exutoire autobiographique pour son auteur, qui a vécu enfant la bascule du Nigéria vers la dictature en 1993. Pour autant, toute cette rension politique fait figure de second plan dans ce film avant tout centré entre 2 frères et leur père (impeccable Sope Dirisu), alors que ce dernier est condamné par la maladie.
Une virée dans Lagos qui perd souvent son focus à mon sens au gré des rencontres, mais qui conserve un aspect résolument touchant.
3/5