Le Cercle des profileurs disparus

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Pale
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Le fiasco français de Cannes 2025 ? Alpha se fait démonter par la critique, 4 ans après Titane

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4 ans après Titane et sa Palme d’or révolutionnaire, Julia Ducournau revient sur la Croisette avec Alpha. Les premiers avis sur ce troisième long-métrage très attendu sont là.

C’est le défi de beaucoup d’artistes qui font une entrée particulièrement fracassante sur le devant de la scène avec une œuvre marquante : comment se maintenir au niveau après son premier film ? Comment entretenir le style qui a plu tout en restant authentique dans sa démarche ? Comment continuer à plaire sans chercher à plaire ? Après Grave, Titane avait su se faire sa place sur la Croisette au point de décrocher la Palme, au sein d’un Festival de Cannes pourtant très frileux en matière d’horreur.

C’était à la fois un pas de géant pour la reconnaissance critique du cinéma de genre et pour la place des femmes derrière la caméra (Ducournau étant seulement, à l’époque, la deuxième réalisatrice palmée dans toute l’histoire du festival, presque 30 ans après Jane Campion et sa Leçon de Piano). Évidemment qu’après un coup pareil, le prochain Ducournau, Alpha, était très attendu. Et les premiers avis cannois sur le film porté par Tahar Rahim et Golshifteh Farahani sont là.

« Déçu par le 3e long de Ducournau. L’univers est toujours aussi singulier, vaste et puissant. Mais j’ai vu 3 films en 1: l’histoire de trauma familial; le virus en référence au sida; l’éveil sexuel de l’héroïne. Et les 3 s’entremêlent assez mal à mon sens»
Rafael Wolf

« Le scénario de Ducournau est génial, mais sans ses acteurs principaux, le film n’aurait pas du tout eu le même impact. »
Therese Lacson – Collider

« Alors que la famille d’Alpha devient de plus en plus isolée, l’ambition du film s’élargit. S’il faut peut-être un peu de temps pour s’habituer au rythme, l’émotion qui finit par en ressortir vaut largement le coup d’être patient. »
Chase Hutchinson – TheWrap

« Dans son très attendu troisième long-métrage, quatre ans après la palme «Titane», la cinéaste tire la corde de son fétichisme doloriste, exploitant au passage les ravages des épidémies de sida et d’héroïne. Nul. »
Didier Péron et Olivier Lamm – Libération

« La réalisatrice de “Grave” et de “Titane” imagine un monde où la famille devient une drogue dure. Mais ses excès gore, qui nous avaient autrefois séduits, servent hélas un scénario facile, dégoulinant de pathos. »
Jacques Morice – Télérama

« La narration sans aucun second degré, follement et inexplicablement alambiquée, ne parvient pas à masquer le fait que rien n’est convaincant et que tout est poussif. Chaque réplique de chaque scène a le curseur de l’émotion poussé au maximum et réussit quand même à paraître redondant. »
Peter Bradshaw – The Guardian

« ALPHA, c’est Julia Ducournau qui cède au syndrome ONLY GOD FORGIVES : après un maxi succès, se croire capable de gérer une roue libre, et se fourvoyer dans un récit sans queue ni tête, d’où tout producteur ou avis extérieur semble avoir été évacué
Et encore, OGF, au moins, c’était beau… »

Emmanuel Raspiengeas

« Et le premier film réellement ridicule, hystérique, inutile et terriblement prétentieux de la compétition cannoise de 2025 vient de France, de la part de Julia Ducournau ! Quand on veut utiliser la Septième Symphonie de Beethoven, mieux vaut être au niveau. »
Agnes C. Poirier

« C’est à mes yeux une catastrophe industrielle Alpha, un ratage de proportions épiques. Rien ne va. La mise en scène, la direction d’acteurs, la photo, le son, les dialogues, la structure, la musique… Tout est mauvais. J’aimais Titane et assez Grave), et n’y suis pas allé pour haïr, au contraire. »
JeanJacky

Les premiers retours venus de Cannes sont donc majoritairement virulents, malgré quelques exceptions. Beaucoup soulignent l’écriture foutraque et pompeuse ainsi qu’une exagération d’artifices censés provoquer l’émotion. Mais la réception d’un film peut être très différente entre son parcours en festivals et son parcours en salles, et tout n’est pas fini pour Alpha. D’autant qu’il faut bien se faire son propre avis, et que les films mal reçus lors de leur sortie, mais devenus cultes par la suite, sont légion. Alors, personne n’est à l’abri d’aimer Alpha, disons simplement que ce n’est pas gagné d’avance.

Alpha arrivera en sortie nationale dans les salles françaises le 20 août 2025.


https://www.ecranlarge.com/films/news/f ... 0A25HDJZqg
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Pale
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Le titre français n'est pas génial et concernant le film en lui-même, ça ressemble très fort à du Guy Ritchie à ses débuts ^^
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Pale
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Pour le plaisir des yeux :

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Kit
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Pale a écrit : mer. 21 mai 2025 19:26 Pour le plaisir des yeux :

:hello: je plussoie :) , un petit quelque chose de Monica Bellucci plus jeune
:love:
Vosg'patt de cœur
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robinne
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Pale a écrit : mer. 21 mai 2025 19:20 Le titre français n'est pas génial et concernant le film en lui-même, ça ressemble très fort à du Guy Ritchie à ses débuts ^^
ah...
Pas très original du coup :sweat:
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Pale
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Pale
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Cannes 2025 : on a vu Splitsville, la meilleure comédie de l’année (oui déjà) avec Dakota Johnson

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Splitsville, une comédie hilarante sur le couple avec Dakota Johnson.

En 2021, au retour du Covid, Thierry Fremaux a créé une nouvelle section pour le Festival de Cannes intitulée Cannes Première. Le moyen pour le délégué général de sélectionner des films, à la fois pour leurs qualités, les empêcher de finir dans un autre festival (Venise en tête) et surtout gagner la confiance de certains cinéastes qui pourraient craindre un accueil trop sévère en compétition. Car à Cannes Première, aucune pression, il s’agit d’une sélection sans remise de prix et simplement prestigieuse.

Ces dernières années, on y a donc aperçu Gaspar Noé, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Rodrigo Sorogoyen, Dominik Moll (avec La nuit du 12), Takeshi Kitano ou encore Leos Carax. Pour cette édition 2025, les gros noms sont au rendez-vous avec Lav Diaz et sa fresque contemplative Magellan, Kirill Serebrennikov avec La disparition de Josef Mengele, Hlynur Palmason avec l’expérimental L’amour qu’il nous reste ou Michael Angelo Covino avec Splitsville, une comédie folle avec Dakota Johnson.

De quoi ça parle ? Lorsqu’Ashley lui demande le divorce, Carey se réfugie chez ses amis Julie et Paul pour chercher du réconfort. Il est stupéfait d’apprendre que pour ses amis la recette du bonheur est un mariage libre. Une révélation qui va bouleverser leurs relations et semer le chaos dans leurs vies…

Et c’est comment ? Michael Angelo Covino s’était fait remarquer à Cannes en 2019 dans la section Un Certain Regard avec The Climb. Le film était reparti avec le prix Coup de cœur du Jury et c’était mérité tant le film de l’Italien était une petite pépite tragicomique. Avec une mise en scène savante pour un premier film, il y mêlait habilement un humour de situation à une réflexion plus délicate sur la virilité teintée d’une jolie mélancolie. On était donc forcément curieux de découvrir son deuxième long-métrage, Splitsville, et on a eu raison de ne pas passer à côté.

Splitsville est probablement, et on pèse nos mots, l‘une des meilleures comédies de l’année, si ce n’est déjà la meilleure, et plus globalement, un des meilleurs films de 2025 au cinéma. Dès sa première séquence, se déroulant sur une voix rapide à l’intérieur d’une voiture, le film parvient à créer une dynamique qui infusera tout le reste du film.

Le mieux est de ne pas trop révéler ce que contient exactement l’introduction, mais c’est un modèle de comédie parfaite. Un enchaînement astucieux de comique de situation, élevé par une surenchère rocambolesque extrêmement bien cadencée, jusqu’à un renversement complet des attendus où les fous rires deviennent jaunes. Une scène hilarante qui sera la première d’une longue liste, incluant notamment une baston cartoonesque en diable entre aïkido, catch, baseball, aquarium et lance-flammes fait maison (pour en dire le moins).

C’est ça la force du cinéma de Covino, sa capacité à jouer avec l’humour (noir, cynique, classique, burlesque, cartoonesque) pour en faire un déclencheur d’émotions. Dans Splitsville, encore une fois, c’est un ressort plus particulièrement intime. L’humour peut dissimuler les sentiments des personnages, refléter leurs angoisses, amortir leur tristesse, créer une joie pérenne, un apaisement éphémère… pour ce quatuor en pleine introspection amoureuse, amicale, parentale et existentielle.

Et c’est d’autant plus réussi que Covino parvient toujours à trouver le bon plan, le bon cadre et le bon tempo pour filmer ses séquences et créer le rire (ou la mélancolie) souhaité en fonction des situations. Un vrai atout puisque vu l’écriture mordante de son film – dont il est co-scénariste avec Kyle Marvin –, Covino pourrait largement s’en contenter pour amuser les spectateurs. Mais au contraire, l’Italien tente par tous les moyens d’ennoblir son scénario avec sa mise en scène.

Que cela passe par le hors-champ (une table bancale, une paire de chaussures…), le ralenti (une scène d’arrivée à l’école) ou des longs plans-séquences (une de ses marques de fabrique), le cinéaste use de tout son talent de réalisateur pour créer un décalage, une surprise, chez les spectateurs. Et quand en plus, il vient chercher le meilleur de ses comédiens, ici Dakota Johnson, Adria Arjona (Andor) ou encore Kyle Marvin (le duo artistique de Covino), avec des répliques tordantes (cheval, mentalisme), difficile de bouder son plaisir. Une très grande comédie, à voir impérativement en salles pour l’expérience collective.

Et ça sort quand ? Pour l’instant, Metropolitan Films n’a indiqué aucune date de sortie officielle en France.


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NaughtyDog
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Petit bonbon que ce retour de Sylvain Chomet avec ce biopic romanesque et romancé de Marcel Pagnol. L'animation est à nouveau de toute beauté (le réal a toujours son style inimitable), la structure narrative plus classique que dans Les Triplettes de Belleville ou L'Illusionniste, mais c'est dans la poésie globale, sa sincérité et son caractère doux-amer que le film convainc. Bref un pur plaisir !

3.5/5

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Amélie et la métaphysique des tubes est encore un exemple de la richesse du cinéma d'animation français. Un récit personnel centré sur un épisode d'enfance en pleine expatriation au Japon. Un choc culturel traité avec douceur et surtout une bonne dose de réalisme magique pour mieux épouser le regard d'une enfant de 3 ans. De plus l'animation pastel est de toute beauté !

3.5/5
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Pale
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Dwayne a envie de sortir de sa zone de confort.
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Savoureux petit jeu de massacre que ce film, où divers personnes se retrouvant dans un PMU aux aurores vont devoir trouver une dolution après que le gagnant d'un ticket de loterie se fasse tuer par inadvertance. Un huis-clos au rythme bien géré, avec un cast réussi (en particulier Lucie Zhang et Pio Marmaï) et qui offre en plus un petit commentaire social sur la lutte des classes qui entre en adéquation avec le propos du film.
On est pas sur un niveau Tarantinesque ni sur une claque de mise en scène, mais voilà un film-concept qui ne dévie pas de sa ligne directrice

3/5
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Une des meilleures adaptations JV en live qu'on ai vu : Exit 8 est une transposition assez littérale du matériau de base (un passager du metro tente de s'échapper d'un couloir surnaturel qui est en boucle infinie), si bien qu'on retrouve les mêmes anomalies (l'homme qui marche, les objets du décor qui bougent, le couloir qui s'inonde..) et un schéma narratif qui ne dévie pas franchement de sa feuille de route à mi-parcours. Pourtant Genki Kawamura (producteur de Kore-eda, Hosoda, Shinkai..) renouvelle sa mise en scène (utilisation de la vue subjectif, de plans-séquences amples pour jouer avec le hors-cadre) et le point de vue pour offrir un petit traitement cathartique central. Rien d'exceptionnel (Silent Hill l'a déjà fait etc) mais ça a le mérite de conter quelque chose. Pas mal in fine

3/5
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Pale a écrit : jeu. 22 mai 2025 11:03 Cannes 2025 : on a vu Splitsville, la meilleure comédie de l’année (oui déjà) avec Dakota Johnson

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Splitsville, une comédie hilarante sur le couple avec Dakota Johnson.

En 2021, au retour du Covid, Thierry Fremaux a créé une nouvelle section pour le Festival de Cannes intitulée Cannes Première. Le moyen pour le délégué général de sélectionner des films, à la fois pour leurs qualités, les empêcher de finir dans un autre festival (Venise en tête) et surtout gagner la confiance de certains cinéastes qui pourraient craindre un accueil trop sévère en compétition. Car à Cannes Première, aucune pression, il s’agit d’une sélection sans remise de prix et simplement prestigieuse.

Ces dernières années, on y a donc aperçu Gaspar Noé, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Rodrigo Sorogoyen, Dominik Moll (avec La nuit du 12), Takeshi Kitano ou encore Leos Carax. Pour cette édition 2025, les gros noms sont au rendez-vous avec Lav Diaz et sa fresque contemplative Magellan, Kirill Serebrennikov avec La disparition de Josef Mengele, Hlynur Palmason avec l’expérimental L’amour qu’il nous reste ou Michael Angelo Covino avec Splitsville, une comédie folle avec Dakota Johnson.

De quoi ça parle ? Lorsqu’Ashley lui demande le divorce, Carey se réfugie chez ses amis Julie et Paul pour chercher du réconfort. Il est stupéfait d’apprendre que pour ses amis la recette du bonheur est un mariage libre. Une révélation qui va bouleverser leurs relations et semer le chaos dans leurs vies…

Et c’est comment ? Michael Angelo Covino s’était fait remarquer à Cannes en 2019 dans la section Un Certain Regard avec The Climb. Le film était reparti avec le prix Coup de cœur du Jury et c’était mérité tant le film de l’Italien était une petite pépite tragicomique. Avec une mise en scène savante pour un premier film, il y mêlait habilement un humour de situation à une réflexion plus délicate sur la virilité teintée d’une jolie mélancolie. On était donc forcément curieux de découvrir son deuxième long-métrage, Splitsville, et on a eu raison de ne pas passer à côté.

Splitsville est probablement, et on pèse nos mots, l‘une des meilleures comédies de l’année, si ce n’est déjà la meilleure, et plus globalement, un des meilleurs films de 2025 au cinéma. Dès sa première séquence, se déroulant sur une voix rapide à l’intérieur d’une voiture, le film parvient à créer une dynamique qui infusera tout le reste du film.

Le mieux est de ne pas trop révéler ce que contient exactement l’introduction, mais c’est un modèle de comédie parfaite. Un enchaînement astucieux de comique de situation, élevé par une surenchère rocambolesque extrêmement bien cadencée, jusqu’à un renversement complet des attendus où les fous rires deviennent jaunes. Une scène hilarante qui sera la première d’une longue liste, incluant notamment une baston cartoonesque en diable entre aïkido, catch, baseball, aquarium et lance-flammes fait maison (pour en dire le moins).

C’est ça la force du cinéma de Covino, sa capacité à jouer avec l’humour (noir, cynique, classique, burlesque, cartoonesque) pour en faire un déclencheur d’émotions. Dans Splitsville, encore une fois, c’est un ressort plus particulièrement intime. L’humour peut dissimuler les sentiments des personnages, refléter leurs angoisses, amortir leur tristesse, créer une joie pérenne, un apaisement éphémère… pour ce quatuor en pleine introspection amoureuse, amicale, parentale et existentielle.

Et c’est d’autant plus réussi que Covino parvient toujours à trouver le bon plan, le bon cadre et le bon tempo pour filmer ses séquences et créer le rire (ou la mélancolie) souhaité en fonction des situations. Un vrai atout puisque vu l’écriture mordante de son film – dont il est co-scénariste avec Kyle Marvin –, Covino pourrait largement s’en contenter pour amuser les spectateurs. Mais au contraire, l’Italien tente par tous les moyens d’ennoblir son scénario avec sa mise en scène.

Que cela passe par le hors-champ (une table bancale, une paire de chaussures…), le ralenti (une scène d’arrivée à l’école) ou des longs plans-séquences (une de ses marques de fabrique), le cinéaste use de tout son talent de réalisateur pour créer un décalage, une surprise, chez les spectateurs. Et quand en plus, il vient chercher le meilleur de ses comédiens, ici Dakota Johnson, Adria Arjona (Andor) ou encore Kyle Marvin (le duo artistique de Covino), avec des répliques tordantes (cheval, mentalisme), difficile de bouder son plaisir. Une très grande comédie, à voir impérativement en salles pour l’expérience collective.

Et ça sort quand ? Pour l’instant, Metropolitan Films n’a indiqué aucune date de sortie officielle en France.


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Seum immense de l'avoir loupé, j'ai vu un film de merde à la place x)
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Pale
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NaughtyDog a écrit : jeu. 22 mai 2025 15:25
Pale a écrit : jeu. 22 mai 2025 11:03 Cannes 2025 : on a vu Splitsville, la meilleure comédie de l’année (oui déjà) avec Dakota Johnson

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Splitsville, une comédie hilarante sur le couple avec Dakota Johnson.

En 2021, au retour du Covid, Thierry Fremaux a créé une nouvelle section pour le Festival de Cannes intitulée Cannes Première. Le moyen pour le délégué général de sélectionner des films, à la fois pour leurs qualités, les empêcher de finir dans un autre festival (Venise en tête) et surtout gagner la confiance de certains cinéastes qui pourraient craindre un accueil trop sévère en compétition. Car à Cannes Première, aucune pression, il s’agit d’une sélection sans remise de prix et simplement prestigieuse.

Ces dernières années, on y a donc aperçu Gaspar Noé, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Rodrigo Sorogoyen, Dominik Moll (avec La nuit du 12), Takeshi Kitano ou encore Leos Carax. Pour cette édition 2025, les gros noms sont au rendez-vous avec Lav Diaz et sa fresque contemplative Magellan, Kirill Serebrennikov avec La disparition de Josef Mengele, Hlynur Palmason avec l’expérimental L’amour qu’il nous reste ou Michael Angelo Covino avec Splitsville, une comédie folle avec Dakota Johnson.

De quoi ça parle ? Lorsqu’Ashley lui demande le divorce, Carey se réfugie chez ses amis Julie et Paul pour chercher du réconfort. Il est stupéfait d’apprendre que pour ses amis la recette du bonheur est un mariage libre. Une révélation qui va bouleverser leurs relations et semer le chaos dans leurs vies…

Et c’est comment ? Michael Angelo Covino s’était fait remarquer à Cannes en 2019 dans la section Un Certain Regard avec The Climb. Le film était reparti avec le prix Coup de cœur du Jury et c’était mérité tant le film de l’Italien était une petite pépite tragicomique. Avec une mise en scène savante pour un premier film, il y mêlait habilement un humour de situation à une réflexion plus délicate sur la virilité teintée d’une jolie mélancolie. On était donc forcément curieux de découvrir son deuxième long-métrage, Splitsville, et on a eu raison de ne pas passer à côté.

Splitsville est probablement, et on pèse nos mots, l‘une des meilleures comédies de l’année, si ce n’est déjà la meilleure, et plus globalement, un des meilleurs films de 2025 au cinéma. Dès sa première séquence, se déroulant sur une voix rapide à l’intérieur d’une voiture, le film parvient à créer une dynamique qui infusera tout le reste du film.

Le mieux est de ne pas trop révéler ce que contient exactement l’introduction, mais c’est un modèle de comédie parfaite. Un enchaînement astucieux de comique de situation, élevé par une surenchère rocambolesque extrêmement bien cadencée, jusqu’à un renversement complet des attendus où les fous rires deviennent jaunes. Une scène hilarante qui sera la première d’une longue liste, incluant notamment une baston cartoonesque en diable entre aïkido, catch, baseball, aquarium et lance-flammes fait maison (pour en dire le moins).

C’est ça la force du cinéma de Covino, sa capacité à jouer avec l’humour (noir, cynique, classique, burlesque, cartoonesque) pour en faire un déclencheur d’émotions. Dans Splitsville, encore une fois, c’est un ressort plus particulièrement intime. L’humour peut dissimuler les sentiments des personnages, refléter leurs angoisses, amortir leur tristesse, créer une joie pérenne, un apaisement éphémère… pour ce quatuor en pleine introspection amoureuse, amicale, parentale et existentielle.

Et c’est d’autant plus réussi que Covino parvient toujours à trouver le bon plan, le bon cadre et le bon tempo pour filmer ses séquences et créer le rire (ou la mélancolie) souhaité en fonction des situations. Un vrai atout puisque vu l’écriture mordante de son film – dont il est co-scénariste avec Kyle Marvin –, Covino pourrait largement s’en contenter pour amuser les spectateurs. Mais au contraire, l’Italien tente par tous les moyens d’ennoblir son scénario avec sa mise en scène.

Que cela passe par le hors-champ (une table bancale, une paire de chaussures…), le ralenti (une scène d’arrivée à l’école) ou des longs plans-séquences (une de ses marques de fabrique), le cinéaste use de tout son talent de réalisateur pour créer un décalage, une surprise, chez les spectateurs. Et quand en plus, il vient chercher le meilleur de ses comédiens, ici Dakota Johnson, Adria Arjona (Andor) ou encore Kyle Marvin (le duo artistique de Covino), avec des répliques tordantes (cheval, mentalisme), difficile de bouder son plaisir. Une très grande comédie, à voir impérativement en salles pour l’expérience collective.

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Si tu devais faire un classement des films vus à Cannes, ça donnerait quoi ?
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Mélodrame dans lequel Meg Ryan interprète une alcoolique. L'histoire traite des conséquences de son alcoolisme ainsi que sa période de sevrage sur son couple et sa vie de famille. C'est un mélodrame hollywoodien dans toute sa splendeur et dont certaines scènes ne m'ont pas laissé insensible. C'est un peu long dans sa seconde partie mais très bon film malgré tout et c'est la première fois que Meg Ryan me touche autant.

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Très bon film même si je suis un peu dubitatif concernant le choix de Nicholas Hoult en leader suprémaciste, pour moi l'acteur est aussi crédible que François Civil en gangster dans L'Amour ouf ( :lol: ). Mais voilà ça reste un très bon thriller doté d'une mise en scène solide et offrant son lot de scènes bien tendues.

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J'ai apprécié même si je m'attendais à mieux. C'est mignon mais un peu soporifique. Cela dit les 10/15 dernières minutes élèvent l'ensemble, ce final ne m'a pas laissé insensible.
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Retour de Joachim Trier, et retour gagnant avec ce Sentimental Value au casting royal (Stellan Skarsgård, Renate Reinsve, Elle Fanning..) et à la mise encore plus travaillée que dans Julie (en 12 chapitres).
Débutant en présentant une comédienne de théâtre en proie au doute (séquence hilarante), le film bifurque alors en comédie dramatique au sein d'une famille de cinéma. Alors que le patriarche (Stellan en réalisateur à succès désireux de réaliser un ultime long-métrage personnel) renoue le contact avec ses 2 filles, Sentimental Value se veut une exploration de cette dynamique père-fille brisée, tandis que le scénario intra-diégétique va servir de catharsis pour tout le monde.
On regrettera cependant une seconde partie du film plus attendue en terme de trajectoire (jusqu'à sa finalité) qui l'empêche de renouveler le coup d'éclat précédent du réalisateur.
Cependant, la mise en scène est toujours maîtrisée, proposant par instants une vraie compréhension de toute la généalogie passée au sein de la maison familiale. Mais outre un casting au summet (Renate et Stellan en tête), on est là devant du vrai cinéma où la captation des regards supplante n'importe quel verbiage inutile. Du bon donc !

3.5/5

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Le réel problème d'Alpha est qu'il est à la fois généreux dans ce qu'il énonce d'idées...mais ne les exploite pas de manière congruente. Pourtant il s'agit selon Julia Ducournau de son film le plus personnel, ancrant son récit en 1990 à l'heure où une mystérieuse maladie incurable (et transmissible via le sang ou le sexe) change inexorablement les contaminés en simili-momies de marbre.
Bref, on est dans du Charles Burns (Black Hole), alors que le récit se concentre sur la jeune Alpha (Melissa Boros est une jolie révélation), qui va craindre elle-même l'infection après s'être fait un tatouage en soirée. Au même instant, sa mère médecin (Golshifteh Farahani est toujours aussi bonne dans son jeu) accueille dans leur foyer l'oncle toxico Amin (un Tahar Rahim anorexique à la The Machinist), lui-même atteint du fameux virus.
Et si la métaphore du SIDA n'était pas évidente, Ducournau centre son récit sur les affres de l'adolescence (très bonne séquence à la piscine renvoyant à Carrie)...avant de changer de paradigme à mi-chemin.
2 timelines, exploitation d'un soupçon de folklore kabyle (la réalisatrice use de son bagage ethnique pour une séquence familiale incarnée)
Ducournau oscille le chaud et le froid, capable d'offrir une belle scène de fin métaphorique baignée dans des volutes de sable rouge, mais aussi une séquence terne en boîte de nuit.
Autre problème : Ducournau fait un peu marche arrière niveau viscéralité pour un récit malgré ces fameuses transformations. Le cadre hospitalier est vite inexploité, le cadre scolaire évacué à mi-parcours.
Alpha a une sincérité, propose, mais manque le curseur émotionnel, une mise en scène moins surlignée et un développement satisfaisant de ses fils rouges narratifs

2/5 ou 2.5/5
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Le voilà le grand film de Cannes 2025 : après Un Grand Voyage vers la Nuit, Bi Gan revient une odyssée onirique semi-anthologique, où une "réalisatrice/maquilleuse" (Shu Qi) découvre les vestiges d'un androïde (Jackson Yee) dont la capacité à rêver sera l'occasion de plonger dans 5 rêves. 5 mini-histoires retraçant un siècle de cinéma : de l'expressionnisme des années 20 (avec une goule à la Murnau), un récit de gangster sur fond de guerre civile des années 30, une discussion avec un fantôme dans un temple des 60's, une relation filiale dans les 80's pour devenir magicien, et un monumental plan-séquence de 40 minutes en 1999 sur fond de romance vampirique.
C'est Bi Gan donc la mise en scène est absolument divine, se renouvelant sans cesse et proposant des morceaux de cinéma jamais vus. En intimant de se reconnecter à nos sens (chaque segment est centré sur l'un d'eux), Resurrection fait parfois penser à Dreams de Kurosawa, mais avec sa propre patine.
2h40 qu'on ne voit pas passer : manque juste un fil rouge émotionnel à la Millenium Actress pour parler de chef-d'oeuvre..mais le tout embrasse l'excellence !

4.5/5
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Pale a écrit : jeu. 22 mai 2025 16:42
NaughtyDog a écrit : jeu. 22 mai 2025 15:25
Pale a écrit : jeu. 22 mai 2025 11:03 Cannes 2025 : on a vu Splitsville, la meilleure comédie de l’année (oui déjà) avec Dakota Johnson

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Splitsville, une comédie hilarante sur le couple avec Dakota Johnson.

En 2021, au retour du Covid, Thierry Fremaux a créé une nouvelle section pour le Festival de Cannes intitulée Cannes Première. Le moyen pour le délégué général de sélectionner des films, à la fois pour leurs qualités, les empêcher de finir dans un autre festival (Venise en tête) et surtout gagner la confiance de certains cinéastes qui pourraient craindre un accueil trop sévère en compétition. Car à Cannes Première, aucune pression, il s’agit d’une sélection sans remise de prix et simplement prestigieuse.

Ces dernières années, on y a donc aperçu Gaspar Noé, Andrea Arnold, Kornel Mundruczo, Arnaud Desplechin, Olivier Assayas, Rodrigo Sorogoyen, Dominik Moll (avec La nuit du 12), Takeshi Kitano ou encore Leos Carax. Pour cette édition 2025, les gros noms sont au rendez-vous avec Lav Diaz et sa fresque contemplative Magellan, Kirill Serebrennikov avec La disparition de Josef Mengele, Hlynur Palmason avec l’expérimental L’amour qu’il nous reste ou Michael Angelo Covino avec Splitsville, une comédie folle avec Dakota Johnson.

De quoi ça parle ? Lorsqu’Ashley lui demande le divorce, Carey se réfugie chez ses amis Julie et Paul pour chercher du réconfort. Il est stupéfait d’apprendre que pour ses amis la recette du bonheur est un mariage libre. Une révélation qui va bouleverser leurs relations et semer le chaos dans leurs vies…

Et c’est comment ? Michael Angelo Covino s’était fait remarquer à Cannes en 2019 dans la section Un Certain Regard avec The Climb. Le film était reparti avec le prix Coup de cœur du Jury et c’était mérité tant le film de l’Italien était une petite pépite tragicomique. Avec une mise en scène savante pour un premier film, il y mêlait habilement un humour de situation à une réflexion plus délicate sur la virilité teintée d’une jolie mélancolie. On était donc forcément curieux de découvrir son deuxième long-métrage, Splitsville, et on a eu raison de ne pas passer à côté.

Splitsville est probablement, et on pèse nos mots, l‘une des meilleures comédies de l’année, si ce n’est déjà la meilleure, et plus globalement, un des meilleurs films de 2025 au cinéma. Dès sa première séquence, se déroulant sur une voix rapide à l’intérieur d’une voiture, le film parvient à créer une dynamique qui infusera tout le reste du film.

Le mieux est de ne pas trop révéler ce que contient exactement l’introduction, mais c’est un modèle de comédie parfaite. Un enchaînement astucieux de comique de situation, élevé par une surenchère rocambolesque extrêmement bien cadencée, jusqu’à un renversement complet des attendus où les fous rires deviennent jaunes. Une scène hilarante qui sera la première d’une longue liste, incluant notamment une baston cartoonesque en diable entre aïkido, catch, baseball, aquarium et lance-flammes fait maison (pour en dire le moins).

C’est ça la force du cinéma de Covino, sa capacité à jouer avec l’humour (noir, cynique, classique, burlesque, cartoonesque) pour en faire un déclencheur d’émotions. Dans Splitsville, encore une fois, c’est un ressort plus particulièrement intime. L’humour peut dissimuler les sentiments des personnages, refléter leurs angoisses, amortir leur tristesse, créer une joie pérenne, un apaisement éphémère… pour ce quatuor en pleine introspection amoureuse, amicale, parentale et existentielle.

Et c’est d’autant plus réussi que Covino parvient toujours à trouver le bon plan, le bon cadre et le bon tempo pour filmer ses séquences et créer le rire (ou la mélancolie) souhaité en fonction des situations. Un vrai atout puisque vu l’écriture mordante de son film – dont il est co-scénariste avec Kyle Marvin –, Covino pourrait largement s’en contenter pour amuser les spectateurs. Mais au contraire, l’Italien tente par tous les moyens d’ennoblir son scénario avec sa mise en scène.

Que cela passe par le hors-champ (une table bancale, une paire de chaussures…), le ralenti (une scène d’arrivée à l’école) ou des longs plans-séquences (une de ses marques de fabrique), le cinéaste use de tout son talent de réalisateur pour créer un décalage, une surprise, chez les spectateurs. Et quand en plus, il vient chercher le meilleur de ses comédiens, ici Dakota Johnson, Adria Arjona (Andor) ou encore Kyle Marvin (le duo artistique de Covino), avec des répliques tordantes (cheval, mentalisme), difficile de bouder son plaisir. Une très grande comédie, à voir impérativement en salles pour l’expérience collective.

Et ça sort quand ? Pour l’instant, Metropolitan Films n’a indiqué aucune date de sortie officielle en France.


https://www.ecranlarge.com/films/news/s ... HRdD7gkhKQ
Seum immense de l'avoir loupé, j'ai vu un film de merde à la place x)
Si tu devais faire un classement des films vus à Cannes, ça donnerait quoi ?
1. Resurrection
2. Eddington
3. La Petite Dernière
4. Valeur Sentimentale
5. Sirat
6. Un Simple Accident
7. Nouvelle Vague
8. Marcel et Monsieur Pagnol
9. Amélie et la métaphysique des tubes
10. Dossier 137
11. L'inconnu de la grande arche
12. Die, my Love
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NaughtyDog
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Après La Loi de Téhéran et l'excellent Leïla et ses frères, Saeed Roustaee revient avec un drame plus intime et désenchanté encore. Woman and Child est un récit en 2 temps : présentant d'abord une infirmière mère d'un enfant brillant (mais turbulent), avant que cette unité familiale ne soit peu à peu détruite par un funèste évènement.
Et même si le tout pourrait tomber dans les travers du mélodrame, Roustaee renverse la balance avec une quête de justice face à un patriarcat iranien insidieux.
La mise en scène est toujours aussi fluide d'intelligence, le casting impeccable, mais la trame suit in fine un petit programme (pas déplaisant) qui manque de mordant malgré une excellente scène finale.

3/5
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Le film Elden Ring arrive avec un réalisateur qui divise, et c’est évidemment ultra casse-gueule

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FromSoftware et Bandai Namco se sont associés à A24 pour adapter l’univers impitoyable du jeu vidéo culte Elden Ring au cinéma.

Lors de sa sortie en février 2022, l’incroyable Elden Ring s’est imposé immédiatement comme un monument du jeu vidéo. Fruit de la collaboration entre Hidetaka Miyazaki et George R. R. Martin pour la conception du lore, le jeu en monde ouvert a redéfini les standards du genre, prônant l’exigence et le dépassement de soi plutôt que l’assistanat. Avec plus de 30 millions d’exemplaires vendus à travers le monde, le titre de FromSoftware a séduit un large public malgré son approche radicale du game design.

Le succès ne s’est pas arrêté là. En juin 2024, l’extension Shadow of the Erdtree a confirmé l’engouement des joueurs en atteignant les cinq millions de ventes en seulement trois jours. Alors que le spin-off multijoueur Elden Ring : Nightreign est attendu pour 2025, FromSoftware et A24 ont confirmé l’existence d’un projet d’adaptation cinématographique d’Elden Ring, avec un réalisateur qui ne fait pas l’unanimité.

L’annonce de cette adaptation a de quoi surprendre. La mythologie d’Elden Ring est si dense, son monde si vaste et sa narration si cryptique qu’on imagine mal comment le jeu pourrait devenir un long-métrage. Selon les informations de Variety, pour cette mission impossible, A24 et FromSoftware ont choisi Alex Garland, et c’est peut-être là que l’espoir d’une adaptation réussie apparaît.

Alex Garland a fait ses premiers pas derrière la caméra avec les œuvres de SF introspectives et très marquées visuellement Ex Machina et Annihilation, avant d’embrasser le domaine de l’horreur psychologique avec Men. Avec ses deux derniers films, Civil War et Warfare, il s’est attaqué à un cinéma brutal et âpre. Avant de devenir réalisateur, il avait signé les scénarios de 28 jours plus tard et de Sunshine.

Un profil de touche-à-tout polymorphe, qui, en plus, n’est pas novice dans la sphère jeu vidéo, puisqu’il a co-signé le scénario d’Enslaved : Odyssey to The West, et a été crédité comme superviseur scénaristique de DmC : Devil May Cry.

Sur le papier, il pourrait donc bien être l‘homme providentiel capable d’adapter le colossal Elden Ring à l’écran. Dans un communiqué de presse officiel, la société Bandai Namco, éditeur de FromSoftware, s’est montrée très enthousiaste à l’idée de voir le jeu en monde ouvert devenir un long-métrage.

« Nous sommes ravis d’annoncer que Bandai Namco Entertainment Inc. et A24 s’associent au scénariste et réalisateur Alex Garland pour donner vie à Elden Ring, le célèbre jeu vidéo de FromSoftware Inc., dans une adaptation en film live-action. Nous sommes véritablement enthousiastes à l’idée de faire découvrir l’univers d’Elden Ring aux fans sous une nouvelle forme, en dehors du jeu. Restez à l’écoute. Le chemin ne fait que commencer. »

Reste à savoir comment le film abordera les éléments clés du jeu : la quête du Sans-éclat, les demi-dieux corrompus, le Cercle d’Elden brisé… Autant de composantes qui, si elles fonctionnent à merveille dans le médium jeu vidéo, semble totalement incompatible avec un passage sur grand écran.

Pour le moment, aucun acteur n’a été associé au projet de film Elden Ring, et celui-ci n’a aucune date de sortie officielle. On ne sait d’ailleurs pas s’il s’agit d’un seul et unique film, ou s’il s’agit du premier d’une saga (ce qui ne nous étonnerait pas).


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Cannes 2025 : on a vu Resurrection, un incroyable chef d’oeuvre SF et rêve de cinéma ultime

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de parler de Resurrection, film de science-fiction unique de Bi Gan.

Avant même son arrivée sur la Croisette, Resurrection avait une réputation immense et un mythe se créait déjà autour de lui. Chacun se demandait si le film serait terminé à temps et surtout, s’il passerait sans trop d’encombre la validation de la censure chinoise. Jusqu’au bout, on aura pu douter puisque le film a été ajouté à la sélection en toute dernière minute, le 8 mai en fin d’après-midi, veille de l’ouverture de la billetterie et seulement cinq jours avant le début des festivités cannoises.

Le troisième film de Bi Gan (après Kaili Blues en 2015 et Un grand voyage vers la nuit, passé par Un Certain Regard en 2018) a donc été présenté en compétition pour la Palme d’or dans une ambiance survoltée avant la séance. Mais est-ce que la hype était justifiée ?

De quoi ça parle ? Dans un futur post-apocalyptique, les humains n’ont plus le droit de rêver. Des rebelles appelés « rêvoleurs » transgressent les règles et sont pourchassés par des agents appelés « Les grands autres ». Une agente (Shu Qi) capture l’un d’entre eux (Jackson Yee), mais elle décide, par empathie, de laisser ce simili-monstre faire un ultime rêve.

Et c’était comment ? Avec Kaili Blues en 2015, Bi Gan nous saisissait avec un plan-séquence de 41 minutes traversant le village de Kaili et faisant se chevaucher les temporalités d’un personnage retraçant son passé, présent et futur. En 2019, avec Un grand voyage vers la nuit, le Chinois réalisait un autre tour de force avec une séquence en 3D de près d’une heure, elle aussi en plan-séquence, pour permettre à son héros de basculer dans une forme de magie détachée du réel.

Avec Resurrection, seulement son troisième film, le cinéaste de 35 ans explore encore une fois la distorsion du temps et du réel, mais avec une puissance démultipliée. Parce que Resurrection n’est pas tant un film que six oeuvres en une, dont l’ambition formelle dépasse à peu près tout ce que le cinéma récent a pu faire (qu’il soit d’un calibre hollywoodien ou indépendant). Une oeuvre sensorielle où chaque chapitre évoque un des cinq sens humains à travers un labyrinthe hypnotisant nous faisant traverser près d’un siècle d’existence… et de cinéma.

Dans son prologue, le réalisateur suit ainsi Shu Qi dans sa recherche pour capturer le rêvoleur dont elle a la charge. Le début d’une plongée abyssale dans un long fantasme de cinéma, l’agente déambulant dans l’univers du muet, évoquant tour à tour Lumière, Murnau, Melies, Wiene, Zeman et d’autres, le tout dans des décors d’une beauté fascinante. Jouant avec le format du 4:3, une image volontairement âbimée et une cadence de 16 images par seconde, Bi Gan livre un morceau de cinéma absolument prodigieux.

Toute sa poésie repose toutefois dans le choix de La grande autre de ne pas tuer le Rêvoleur mais plutôt d’entrer dans ses rêves, consciente de ce qu’ils représentent vraiment. Activant ainsi un projecteur enfoui dans ses entrailles, elle va le suivre dans sa traversée du temps et du 7e art dans un voyage mémorable.

Pas certains qu’il soit nécessaire d’en dire forcément plus, mais difficile de se retenir devant la maestria de cette oeuvre hors-du-commun. Les songes défilent ainsi pendant près de 2h40, Resurrection suivant d’abord un policier à la poursuite d’un assassin qui perfore le tympan de ses victimes dans un parfait film noir des années 40, dont un hommage magnifique à La Dame de Shanghai d’Orson Welles et sa fameuse scène de la galerie des glaces (le miroir étant l’un des éléments fondateurs de toute l’oeuvre de Bi Gan).

Par la suite, on visitera un temple bouddhiste et la confrontation du rêvoleur avec un esprit, avant une histoire d’arnaque père-fille centrée sur les odeurs. Enfin et surtout, filmée dans un plan-séquence près de 40 minutes, on traversera une histoire d’amour interdite, se déroulant la nuit du Nouvel An 1999, où la crainte de la fin du monde s’abat sur un jeune voyou et une vampire avant le lever du Soleil.

Dans ce dédale d’images et de sons, accompagné par la musique de M83, les styles, les formats, les couleurs, les contrastes et les cadences varient, et à Bi Gan d’explorer tous les possibles du cinéma (entre Melville, Wong Kar Wai, Lynch, Tarkovski, les Wachowski, Carax, Coppola…).

C’est là l’absolue réussite de Resurrection que d’en faire un terrain de jeu infini. Chaque fantasme peut y devenir une sorte de réalité alternative. « Les apparences sont des illusions » dit Bouddha selon l’esprit de l’amertume dans le troisième segment, mais dépasser ses apparences est une clé pour reconnaître la nature illusoire de tout ce nous voyons et apprendre à vraiment distinguer le vrai du faux. D’où cette odyssée où notre perception du réel est mise à rude épreuve, dans des rêves où l’imaginaire n’a plus de limites.

À tel point qu’il défie les lois de la physique à l’image du cinéma, art capable de transcender n’importe quels sens, l’espace et le temps. C’est toute la force d’un plan magistral en timelapse dans le cinquième segment, un des nombreux tourbillons émotionnels du film (avec le plan final). La foule y grouille, les passages se multiplient, la nuit avance… mais L’arroseur arrosé des frères Lumières, lui, conserve sa propre temporalité, ne répondant à aucune contrainte, libre de ses mouvements et, in fine, éternel.

Bien sûr, ce film-fleuve énigmatique devrait perdre plus d’un spectateur par son audace et son originalité. Et d’ailleurs, même en séance presse, nombre de confrères ont quitté la salle en cours de route. Était-ce par fatigue (la séance débutait à 22h après déjà 9 jours intenses de festival) ou par simple ennui ? Mystère. Une chose est sûre, Resurrection ne se vit pas comme un film, mais comme une expérience immersive de cinéma.

Un grand voyage qui vient d’ailleurs faire mentir une des devinettes de son quatrième segment. Une jeune fille y demande à son père (le rêvoleur) ce qu’on peut faire seul, mais pas à deux ? Il lui répond rêver. Avec Resurrection, Bi Gan prouve au contraire que le rêve peut, non seulement être une expérience solitaire, mais se vit comme une expérience collective… grâce au cinéma. Inoubliable.

Et ça sort quand ? Aucune date de sortie n’a été annoncée par le distributeur Les Films du Losange.


https://www.ecranlarge.com/films/news/r ... LFWhQ1_8mg
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Le teaser est magnifique :

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Michael Bay va réaliser un film de chiotte avec des robots : on dirait une blague, mais pas du tout

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Le grand maître des explosions et des blockbusters démesurés, Michael Bay, s’apprête à adapter au cinéma un phénomène YouTube devenu viral, une histoire de toilettes absurde et malaisante. Une annonce qui semble être une parodie, mais qui est bel et bien réelle.

Depuis la sortie du très bon Ambulance en 2021, Michael Bay n’a pas réalisé de film, mais il est loin d’être inactif. Le réalisateur est impliqué dans plusieurs projets en tant que producteur, dont le documentaire We Are Storror, une collaboration avec le collectif de parkour Storror, avec lequel il avait déjà travaillé sur 6 Underground.

Il a également annoncé une adaptation du jeu vidéo culte OutRun, avec Sydney Sweeney en tête d’affiche. Et maintenant, le voilà qui se lance dans un projet qu’on qualifiera, de façon très polie, de « pour le moins inattendu » : l’adaptation cinématographique d’une série YouTube devenue virale mettant en scène des toilettes chantantes. Et ce n’est pas un poisson d’avril.

Le très sérieux site Forbes a confirmé ce qu’on a cru être une blague au départ, Michael Bay va réaliser l’adaptation cinématographique du phénomène viral Skibidi Toilet. Créée en 2023 par le réalisateur géorgien Alexey Gerasimov, la série Skibidi Toilet a connu un retentissement mondial. Diffusée sur la chaîne YouTube DaFuq!?Boom!, elle met en scène une guerre absurde entre des toilettes à tête humaine et des humanoïdes équipés d’appareils électroniques à la place de la tête.

Avec plus de 43 millions d’abonnés et plus de 17 milliards de vues, la série a captivé la génération Alpha, ces enfants nés après 2010, grâce à son humour absurde et son esthétique unique, malaisante au possible. Au-delà de son apparence absurde à laquelle s’arrête la plupart des spectateurs, Skibidi Toilet est en fait une satire tordue de notre société.

La guerre entre les toilettes chantantes et les humanoïdes à tête d’appareil électronique reflète une lutte menée par l’être humain entre l’absurdité de son existence et la technologie omniprésente. Ou alors c’est peut-être juste une série débile qui a pour but de polluer les tympans du public avec l’atroce chanson Dom Dom Yes Yes (souvent attribuée à Timmy Trumpet, mais en réalité produite par Biser King). La vérité est sans doute à mi-chemin entre ces deux pôles.

Avec l’implication de Michael Bay à la réalisation du long-métrage et de la société de production Invisible Narratives d’Adam Goodman, Skibidi Toilet pourrait bien devenir l’un des éléments de pop-culture capable devenir une franchise majeure dans les années à venir. C’est en tout cas ce que Adam Goodman a déclaré à Variety.

« [Michael Bay] est en train de construire quelque chose qui pourrait devenir le prochain Transformers ou un univers à la Marvel ».

L’adaptation de Skibidi Toilet s’inscrit en réalité dans une tendance plus large : celle des phénomènes YouTube transformés en œuvres cinématographiques. Après des années à mépriser les contenus internet jugés trop amateurs ou trop éphémères, Hollywood semble désormais prêt à capitaliser sur leur viralité pour s’assurer une rentabilité maximale.

Il est certain que le succès du film Five Night at Freddy’s est dû au fait que des millions de jeunes spectateurs ont regardé les vidéos YouTube de créateurs de contenu faites à partir du jeu. Dans un autre genre, The Backrooms, univers cauchemardesque né d’un simple post sur 4chan, transformé en série de vidéos terrifiantes sur YouTube, va devenir un film produit par A24 et réalisé par Kane Parsons, le jeune prodige de 17 ans à l’origine du projet.

Ces récits nés du web, souvent bricolés avec peu de moyens mais une forte identité visuelle, séduisent les studios à la recherche de nouvelles franchises et de publics jeunes. Après la littérature, les comics, les animes, et les jeux vidéo, Hollywood a identifié un nouveau pipeline, et il est évident qu’on n’a pas fini de voir des centaines de concepts YouTube/Tik Tok et autres débarquer sur petits et grands écrans.

Pour l’heure, aucun nom d’acteur n’a été associé au projet de film Skibidi Toilet. Le film de Michael Bay n’a encore aucune fenêtre de sortie.


https://www.ecranlarge.com/films/news/m ... MqArqeG5Sw
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Cannes 2025 : on a vu Valeur sentimentale, le coup de cœur bouleversant du Festival

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Ecran Large est de retour sur la Croisette pour le Festival de Cannes 2025. Et c’est l’heure de revenir sur Valeur sentimentale, le nouveau film de Joachim Trier avec Renate Reinsve, Elle Fanning et Stellan Skarsgård.

Après le triomphe mérité de Julie (en 12 chapitres) qui l’a emmené jusqu’aux Oscars, Joachim Trier espère sans doute transformer l’essai. Le réalisateur norvégien s’est imposé petit à petit à Cannes depuis Oslo, 31 août, et continue de creuser un sillon aux inspirations bergmaniennes assumées.

Avec Valeur sentimentale, on pouvait craindre que l’artiste se repose un peu trop sur ses lauriers, entre sa caméra sensible, son rapport à une intimité au bord du gouffre, et la délicatesse de sa direction d’acteurs. Il y a de tout ça dans son nouveau film, mais remodelé avec une densité folle. Retour sur l’un de nos coups de cœur de la compétition.

De quoi ça parle ? Agnès et Nora voient leur père débarquer après de longues années d’absence. Réalisateur de renom, il propose à Nora, comédienne de théâtre, de jouer dans son prochain film, mais elle refuse avec défiance. Il propose alors le rôle à une jeune star hollywoodienne, ravivant des souvenirs de famille douloureux.

Et ça vaut quoi ? Dans ses premières minutes, Valeur sentimentale n’est pas sans rappeler l’incompris Here de Robert Zemeckis. Au travers d’une vieille rédaction de Nora, qui personnifie la grande maison de son enfance, on retrace pratiquement un siècle d’existence de sa famille dans cette bâtisse qui a encapsulé les joies et les tristesses de plusieurs générations. Le lieu est lui-même marqué par une souffrance, représentée par une fissure dans ses fondations, qui l’affaisse inexorablement au fil du temps.

L’idée pourrait sembler lourdement symbolique, mais Joachim Trier sait ce qu’il fait. Alors que la beauté de sa photographie en 35mm donne une patine aérienne et pastel à son univers visuel, tout est question d’équilibre entre l’onirisme sous-entendu par ses situations et le retour concret du réel, marqué par des coupures abruptes au noir. Le concept de foyer y est perçu comme un chaos fragile, autant par le cinéaste que ses personnages, conscients du poids symbolique de leur maison de famille et de l’électricité contenue entre ses murs.

C’est dans ce flottement que réside la beauté du film, où il n’est pas juste question de voir un artiste vieillissant (Stellan Skarsgård) opérer une forme de mise en abyme de sa vie sur le scénario qu’il a en tête depuis longtemps. Au contraire, Gustav Borg ne cesse de répéter que son projet (tournant autour des envies suicidaires d’une jeune maman) ne parle pas de sa propre mère, qui s’est pourtant pendue quand il était jeune.

Les époques se confondent, mais les traumas restent et se partagent, alors que Nora (Renate Reinsve), actrice de théâtre confirmée, refuse le rôle principal. Cela n’empêche pas pour autant le retour de son père absent de réveiller les cicatrices du passé, posant sans cesse la question des motivations de Gustav. Cherche-t-il à comprendre l’acte de sa mère au travers de son film ? À se reconnecter avec Nora et sa sœur Agnès (Inga Ibsdotter Lilleaas) via son art ? Ou espère-t-il le pardon ?

Au-delà du brio d’une écriture qui fait des protagonistes les faces changeantes d’un Rubik’s cube passionnant à analyser (Trier s’est une nouvelle fois associé avec son co-scénariste Eskil Vogt), tout se repose sur la matière même des plans et du montage, où chaque coupe et chaque raccord donnent à percevoir une rupture ou un rapprochement dans ces relations humaines complexes. On relèvera la beauté de certains champs-contrechamps (surtout vers la fin), qui portent en eux la puissance du non-dit et des regards.

On savait Joachim Trier brillant directeur d’acteurs, mais Valeur sentimentale passe encore au stade supérieur, justement parce que ses personnages essaient perpétuellement d’être dans la performance, d’analyser leurs émotions et celles des autres, pour mieux se planter dans les grandes largeurs. Le cinéaste en tire un humour noir efficace, ainsi qu’une psychologisation artistique aux accents hitchcockiens. Suite au refus de Nora de jouer dans son film, Gustav se tourne vers la star américaine Rachel Kemp (Elle Fanning), qu’il tente de remodeler comme un Pygmalion maladroit.

Dans cette valse des sentiments, l’appel de l’abîme finit par révéler à son trio familial ce qu’ils sont réellement. Difficile de penser qu’on pourra voir plus émouvant lors de ce Festival de Cannes que cette discussion à cœur ouvert entre Nora et Agnès sur leur rôle de sœur, et les différences et regrets qui émaillent leur vie respective (Agnès a délaissé l’actorat, et a préféré fonder une famille).

Renate Reinsve confirme le talent magnétique qui était le sien dans Julie (en 12 chapitres). Stellan Skarsgård, plus charismatique que jamais, rappelle à quel point il est un comédien intense, et Inga Ibsdotter Lilleaas s’impose comme une révélation. Des prix d’interprétation ne seraient pas volés, mais on espère que le génie narratif de Joachim Trier sera récompensé d’une autre manière.

Et ça sort quand ? Le 20 août, grâce à Memento.


https://www.ecranlarge.com/films/news/v ... k79Vc9zq7Q
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Je pars quelques jours, je vous dis à mercredi ou jeudi :hello:
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Pale a écrit : ven. 23 mai 2025 21:57 Je pars quelques jours, je vous dis à mercredi ou jeudi :hello:
Bon séjour :hello:
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Oui c'est un retour en force :D

Et WOUAH je découvre tous ces nouveaux smileys :lol: :ten:
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Les news qui m'ont le plus interpellé :

Fountain of Youth : le sous-Uncharted d’Apple TV se fait détruire par la critique américaine

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Fountain of Youth, c’est le méga-blockbuster d’aventure censé étoffer l’offre d’Apple TV+. À en croire la critique américaine, il ne fait pourtant pas forcément honneur à leur catalogue.

Le prolifique Guy Ritchie (quasiment un film par an depuis 2019 et la sortie de son Aladdin, tout de même) avait un casting plus que prestigieux sous la main pour son Fountain of Youth : John Krasinski, Natalie Portman, Domhnall Gleeson, Eiza González… Il faut dire qu’Apple et Skydance, spécialisé dans les superproductions depuis les années 2010, lui ont alloué un budget digne des majors hollywoodiennes : 180 millions de dollars. De quoi donner un gros coup de projecteur sur la plateforme de SVoD Apple TV+, gigantesque trou noir financier depuis son lancement, apparemment.

C’était sans compter sur la critique américaine, qui a globalement peu goûté à cette histoire de voleurs partant à la recherche de la légendaire fontaine de Jouvence. Petite revue de presse.

« Étant donné tous les éléments impliqués, on devrait s’éclater devant Fountain of Youth. Le fait que ça n’arrive pas est la vraie déception. »

Empire

« C’est un film tout à fait regardable qui semble conçu pour assurer le divertissement pendant deux heures un samedi après-midi pluvieux. »

Collider

« Fountain of Youth peut sembler superficiellement dynamique, et cinématographiquement, il fait clairement de son mieux pour faire croire qu’il est un peu vigoureux. Mais c’est juste un plat sans la moindre valeur énergétique, qui ne nourrit pas et qui va juste ironiquement vous faire perdre de précieuses minutes de votre vie. »

The Playlist

« Malheureusement, il y a un étrange manque d’urgence dans le film. Les caractérisations sont plates, les dialogues qui se voudraient malicieux provoquent rarement le rire et les séquences d’action s’élèvent rarement au-delà du satisfaisant. »

Entertainment Weekly

« Pour passer le temps, Fountain of Youth fait le boulot, mais quiconque voudrait voir une exploration plus profonde de la recherche de la vie éternelle le trouvera à peine plus insignifiant qu’une montre en panne. »

Variety

« Cette contrefaçon d’Indiana Jones est incroyablement bâclée »

The Times

« J’envisagerais sérieusement de me couper un doigt si ça m’évitait de passer deux heures seul dans une pièce avec le protagoniste de John Krasinski. »

The Wrap

« Parfois confus, souvent alambiqué, mais quand même globalement divertissant. Il est dommage que cette aventure lustrée à gros budget […] n’existe qu’en streaming sur Apple TV+. »

IndieWire

« C’est le type de divertissement stupide et lisse taillé sur mesure pour le streaming, même si ses grandes séquences d’action et ses beaux décors rendraient bien sur grand écran. »

The Hollywood Reporter

La plupart des textes décrivent grosso modo un verre d’eau tiède, comme notre propre critique d’ailleurs. Une réception pas vraiment à la hauteur du budget faramineux, mais pas aussi catastrophique que certains direct-to-streaming surfriqués récents comme Red Notice ou Electric States côté Netflix, qui s’étaient fait dézinguer à vue par la quasi-intégralité de la presse américaine. Comme quoi, tout est une question d’échelle.

Fountain of Youth est disponible depuis le 23 mai 2025 sur Apple TV+.


https://www.ecranlarge.com/films/news/f ... KRrSRWY_lA

EL n'a d'ailleurs pas trop aimé (2 étoiles) :

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Que se passe t-il quand Apple TV+ essaye de faire son propre Indiana Jones ou Uncharted, avec le réalisateur Guy Ritchie (Snatch, The Gentlemen), et John Krasinski et Natalie Portman ? Ça donne Fountain of Youth, où un frère et une sœur aventuriers partent sur les traces de la vie éternelle. Que vaut cette superproduction, disponible depuis le 23 mai ? Notre critique, avec de très légers spoilers.

UNCHARTIÈDE


Qu’est-ce qui pouvait mal se passer en filant 180 millions de dollars au réalisateur de Sherlock Holmes, Le Roi Arthur : La légende d’Excalibur et Aladdin, pour qu’il emballe un ersatz d’Uncharted ? Beaucoup de choses, surtout avec le scénario de James Vanderbilt (Scream 5 et 6, White House Down, The Amazing Spider-Man 2) qui n’y va pas de main morte pour ressembler à une copie des copies de copie.

En pleine démonstration de conformisme, John Krasinski ressort ainsi sa panoplie de héros viril de Michael Bay (le film 13 Hours) et Tom Clancy (la série Jack Ryan) pour incarner Luke Purdue, fils d’un chasseur de trésor disparu qui pourrait tout aussi bien s’appeler Nathan Drake vu comme ce fringant trompe-la-mort enchaîne les blagues avec son sourire Colgate. Et quand il ne saccage pas un centre ville thaïlandais en mobylette, il pille un musée à Londres, une bibliothèque en Autriche, une épave de bateau ou encore une pyramide égyptienne.

Ajoutez à ça Natalie Portman en petite sœur aventurière contrariée, Eiza González en sbire badass du Vatican (avec une apparition de Stanley Tucci dans le Conclave-verse des soutanes), Domhnall Gleeson en milliardaire louche, un môme beaucoup trop intelligent et un flic beaucoup trop bête, et vous avez un pudding qui mixe les ingrédients les plus faciles d’Indiana Jones et La Momie. Pour finalement ressembler à Indiana Jones 4 et La Momie 3.

RIQUIQUI RITCHIE

Une scène illustre merveilleusement bien le problème de Fountain of Youth, infoutu d’utiliser l’arsenal de talents et de moyens à disposition. En quête d’un indice dans cette intrigue bricolée de conneries plus ou moins digestes, comme dans tout bon film d’aventures, le frère et la sœur partent explorer les restes d’un paquebot oublié. Lequel va venir à eux pour leur éviter de faire trempette, grâce à un système de très grosses bouées magiques qui font remonter l’épave à la surface.

L’idée est aussi ridicule que réjouissante. Le duo d’aventuriers débarque dans ce décor fantasmé de film d’aventures, avec tous les avantages de l’imaginaire aquatique (c’est rouillé, c’est mystérieux, c’est magique) et d’un tournage au sec (les acteurs restent bien coiffés, peuvent se parler et se tirer dessus). Guy Ritchie avait de l’or entre les mains pour emballer une séquence folle avec cette espèce de Hollandais volant « réaliste ». Mais l’affaire est pliée en quelques minutes, après une exploration et une fusillade tellement plates que la construction de ce décor en dur pour le tournage devient aberrante.

Jusqu’au bout, Fountain of Youth alimentera cette frustration en choisissant la facilité et les sorties de secours express. Pour filmer des courses-poursuites urbaines qui ressemblent aux courses-poursuites des 3/4 des blockbusters, Guy Ritchie est là. Même chose pour les fusillades en pilotage automatique. Mais dès qu’il s’agit de réellement explorer le territoire de l’aventure, le film est nettement plus frileux.

À l’extérieur de la pyramide se joue un sous-Michael Bay, avec roquettes et mitraillettes. À l’intérieur, le film d’aventure amusant (la séance musicale et le jeu d’escaliers mortels) est vite balayé par un affreux et interminable tourbillon final de CGI, qui mérite d’être comparé à celui d’Indiana Jones 4 (sans les aliens, navré). Mais peut-être que la nonchalance formidable de Natalie Portman, qui ouvre une porte scellée depuis la nuit des temps avec une pauvre boule orange, était un signe du je-m’en-fichisme ambiant côté « aventure ».

LE VIDE ÉTERNEL

En parlant de Natalie Portman, la pauvre n’a pas pas été gâtée par ce rôle de mi-aventurière mi-maman trimballée d’une scène à l’autre en dépit du bon sens. Pas aidée par le scénario qui lui préfère clairement le héros masculin, l’actrice est incapable de trouver le bon timing comique, oscillant entre le trop (le champagne dans l’avion) et le pas assez (les conflits avec son frère, la gestion de son fiston surdoué). Les quelques efforts pour faire de Charlotte Purdue une héroïne à part entière sont maigres, et le film finit par complètement y renoncer pour en faire une observatrice et potiche dans le climax.

Reste donc John Krasinski, aussi à l’aise que son rôle est sans saveur. Mais lui a un sens évident de la comédie, et parvient à se sortir de presque n’importe quelle scène écrite avec les pieds. Il fallait au moins ça pour donner vie à ce héros au grand cœur qui est évidemment un être exceptionnellement exceptionnel, comme le prouve le final sous forte inspiration Indiana Jones 3 – l’émotion en moins, la lourdeur en plus. Tant pis si ça tombe comme un cheveu sur la soupe puisque le film n’a jamais réellement caractérisé ce Luke Purdue, malgré l’utilisation foireuse des flashbacks et visions. Et tant pis si cette conclusion héroïque rend les autres personnages encore plus fades.

Pendant ce temps, l’affreuse musique de Christopher Benstead essaye de créer le sentiment de grandeur qui manque à Fountain of Youth, en partie à cause d’un scénario-disque rayé – les héros arrivent quelque part, puis les soldats du Vatican, puis le policier, et ils se croisent et s’affrontent, et on recommence ailleurs.

Guy Ritchie, lui, fait joujou avec sa caméra. C’est parfois réussi, comme avec cette scène au début où le héros saute du train et se vautre, le tout en un mouvement astucieux. Mais c’est souvent dans le vide, comme avec ce plan qu’il reproduit plusieurs fois au-dessus d’Eiza González en pleine action, sachant que l’actrice fait désormais partie du clan Ritchie puisqu’elle a enchaîné Le Ministère de la Sale Guerre, Fountain of Youth et son prochain, In the Grey.

S’il fallait une dernière preuve que ce gros film arrive tellement en retard que sa place est dans un musée (des copies ratées), le générique de fin l’offre sur un plateau avec le tube Live Forever d’Oasis. Le clou du spectacle que Fountain of Youth visait.

Fountain of Youth, disponible sur Apple TV+ depuis le 23 mai

On ne s’attendait à rien et on est quand même déçu. Fountain of Youth avait les atouts et l’argent pour offrir une réjouissante aventure entre Uncharted et La Momie (parce qu’à ce stade, Indiana Jones est le modèle des modèles), mais tout le monde a préféré faire le service minimum.


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Harry Potter : la série HBO a trouvé ses Harry, Ron et Hermione (et on leur souhaite bon courage)

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Après les professeurs, place aux élèves : HBO dévoile enfin les acteurs qui vont incarner les trois sorciers les plus célèbre de l’histoire de la pop culture, dans la série Harry Potter.

Annoncée en avril 2023, la série Harry Potter était une évidence pour Warner. Bien que la saga dérivée Les Animaux Fantastique soit parvenue à la faire décrocher au box-office, la franchise est toujours l’une des plus populaires et lucratives du XXIe siècle. Le studio ayant désormais sa propre plateforme de streaming aux côtés de la chaîne HBO, HBO Max, il va pouvoir l’exploiter pendant encore des années, car cette adaptation colossale devrait traiter un roman par saison. Qui peut déjà s’imaginer ce qu’un tel blockbuster télévisuel rapportera en produits dérivés ?

Showrunnée par Francesca Gardiner, au cœur de nombreuses rumeurs, la série a déjà révélé la majeure partie de son casting d’adultes, à savoir John Lithgow en Albus Dumbledore, Janet McTeer en Minerva McGonagall, Paapa Essiedu en Severus Rogue, Nick Frost en Rubeus Hagrid, Paul Whitehouse en Argus Rusard et Luke Thallon en Quirinus Quirrell. Restait à dévoiler les trois jeunes acteurs qui joueront les héros et verront leur vie changée à jamais. C’est chose faite.

Un communiqué de Warner Bros. a lâché les noms. Dominic McLaughlin sera Harry Potter, Arabella Stanton sera Hermione Granger et Alastair Stout sera Ron Weasley. Évidemment, aucun d’entre eux n’est connu, d’autant qu’ils ont été sélectionnés à l’issue d’un casting gigantesque. Gardiner, ainsi que Mark Mylod (réalisateur de plusieurs épisodes et producteur exécutif) ont accompagné l’annonce d’un petit commentaire.

« Après une recherche extraordinaire menée par les directrices de casting Lucy Bevan et Emily Brockmann, nous sommes ravis d’annoncer que nous avons trouvé nos Harry, Hermione et Ron. Le talent de ces trois acteurs uniques est merveilleux et nous sommes impatients que le monde entier soit témoin de leur magie à l’écran. Nous tenons à remercier les dizaines de milliers d’enfants qui ont participé aux auditions. Ce fut un réel plaisir de découvrir la multitude de jeunes talents que nous avons au Royaume-Uni ».

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Avant d’intriguer les millions d’adorateurs de la saga de J.K. Rowling (ici productrice exécutive), cette décision a ravi les psychologues des trois heureux élus : eux aussi viennent de trouver du travail pour les décennies à venir. En effet, les comédiens en herbe (cf. la photo ci-haut) ont désormais un énorme poids médiatique et logistique sur les épaules. Les enfants engagés dans des superproductions ont parfois du mal à le supporter. Certains comédiens de la première saga ont d’ailleurs déjà évoqué dans plusieurs interviews les conséquences négatives d’une telle exposition si jeune.

Espérons donc que la production saura les protéger de ces problèmes et plus spécifiquement de la haine en ligne, si répandue aujourd’hui. La série devrait donc bientôt débuter son tournage. Aucune date de sortie n’a été avancée.


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Après The Flash, Ezra Miller va revenir en vampire pour cette superbe réalisatrice

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Loin de l’univers de super-héros DC, Ezra Miller va revenir au cinéma avec un film de vampires pour une super réalisatrice qu’il connait bien.

Après un long chemin de croix d’environ 10 ans, The Flash a signé l’arrêt de mort définitif du DCEU en 2023. Le film a été détruit par la critique, moqué par les spectateurs et a surtout fait un énorme four au box-office mondial avec seulement 271 millions de dollars récoltés (pour un budget de 200 millions, hors-marketing). Au total, The Flash a fait perdre à Warner la modique somme de 155 millions de dollars.

Depuis, l’univers de DC a été rebooté par Warner qui va relancer la franchise au cinéma avec l’événement Superman en juillet, mené par James Gunn et de nouveaux visages au casting. En revanche, on ne savait pas vraiment ce que devenait Ezra Miller, l’interprète problématique de Flash. C’est désormais de l’histoire ancienne puisque, même embourbé dans de nombreux scandales judiciaires, Ezra Miller va revenir en vampire pour une réalisatrice extrêmement talentueuse.

Avant de s’enfoncer dans les grosses machines hollywoodiennes de Warner (entre les films DC et la saga Les Animaux fantastiques) et devenir une persona non grata à peu près partout où il passe, Ezra Miller était un talent ultra prometteur. Iel s’était notamment fait remarquer en 2012 au Festival de Cannes dans We Need To Talk About Kevin grâce à sa performance dans la peau d’un adolescent emprisonné pour avoir commis une tuerie dans son lycée.

Le film avait été réalisé par Lynne Ramsay, qui était justement présente au Festival de Cannes 2025 pour présenter son sixième film : Die, My Love. Son nouveau cru est reparti bredouille, mais elle a profité d’une interview avec Los Angeles Times pour teaser son prochain projet, avec Ezra Miller donc :

« Je suis en train de faire un film de vampires. Ouais, je ne peux pas vous en dire grand-chose. Ce sera avec Ezra Miller qui était dans We Need To Talk About Kevin. Il sera le personnage principal. C’est en cours de développement. […] Et vous n’attendez pas dix ans [avant qu’il arrive]. Je n’ai pas dix ans sous la main. Je dois le faire bien plus vite que ça. »

Outra la présence d’Ezra Miller, c’est donc surtout le projet en lui-même qui est intrigant. Avec son style très particulier, extrêmement intense et parfois dérangeant, la réalisatrice pourrait livrer un film de vampire unique en son genre, violent et sanglant. Reste maintenant à patienter, puisque, même si Lynne Ramsay a assuré que le film arriverait vite, elle travaille sur trois scénarios comme elle l’a confié à LAT : « un entièrement prêt, un presque prêt et un autre en développement« .

En attendant de nouvelles informations, on espère juste qu’Ezra Miller ne prendra pas son rôle trop à cœur, au point de se préparer en suçant le sang d’innocents entre deux road trip à Hawaï. D’ici là, on pourra sans doute découvrir Die, My Love, avec Jennifer Lawrence et Robert Pattinson, au cinéma.


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EL a beaucoup aimé A Different Man (4 étoiles) :

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Entre comédie noire et thriller psychologique, A Different Man réalisé par Aaron Schimberg sort enfin en France après avoir fait le tour des festivals et des cérémonies outre-Atlantique. Porté par Sebastian Stan et Adam Pearson, le nouveau film A24 livre une relecture de la figure du double dans un récit trouble et envoûtant.

LES HOMMES IRRATIONNELS


Acteur amateur qui va de casting raté en casting raté, Edward se voit proposer un traitement révolutionnaire pour sa neurofibromatose. En parallèle, il noue une relation improbable et complexe avec Ingrid, sa nouvelle voisine de palier. C’est sur cette base relativement simple et pourtant passionnante que le cinéaste Aaron Schimberg construit A Different Man, son troisième long-métrage. Inutile de faire durer le suspense, on comprend parfaitement pourquoi le film a fait autant de bruit outre-Atlantique lors de la saison des récompenses.

Le premier acte du récit se présente sous la forme d’une comédie noire subtile et particulièrement grinçante. On est immédiatement frappés par la photographie de Wyatt Garfield (Les bêtes du Sud sauvage). Tourné en 16mm, le film adopte une esthétique organique et intimiste tout simplement saisissante. Le grain de l’image évoque bien plus le cinéma new-yorkais des années 70 que l’esthétique lissée des productions A24.

Dans la droite lignée du grand cinéma new-yorkais, l’humour de Woody Allen semble être une inspiration majeure pour Schimberg. On retrouve ainsi l’amour du quiproquo, l’arrivée bouleversante d’une femme mystérieuse, les réflexions métatextuelles sur l’art et le théâtre ainsi que le goût des dialogues cinglants et philosophiques. La recette est détournée avec une joyeuse agressivité absolument déconcertante.

L’aspect métatextuel est omniprésent dans l’écriture de Schimberg. A Different Man semble réfléchir à l’œuvre globale de son cinéaste, obnubilé par les personnages défigurés et rejetés. Le film verbalise également sa propre conception en questionnant la dimension morale de maquiller un acteur séduisant plutôt que d’aller chercher une personne souffrant réellement de la maladie traitée. Et au milieu de ce cirque amer, Adam Pearson se livre lui aussi à une réflexion semi-biographique passionnante.

EN DÉCALAGE

On pourrait décrire A Different Man comme le film de malaise par excellence. Aaron Schimberg joue constamment sur le décalage et le contre-temps. À l’image de la bande-originale particulièrement déconcertante signée Umberto Smerilli. Entre jazz, opéra et références aux classiques du cinéma italien, la partition ne cesse de nous prendre par surprise.

Il en va de même pour l’écriture qui va d’un genre à l’autre sans prévenir. Ce qui ressemble à une comédie noire assez linéaire bascule vers le thriller psychologique avec comme point de bascule une séquence de body horror saisissante. Il ne s’agit pas d’expérimenter par pur maniérisme. Le récit se tient parfaitement, tant sur le plan émotionnel que théorique. Chaque évolution vient compléter la précédente, comme si c’était une évidence.

Même au sein d’un même segment, le cinéaste américain parvient à détourner nos attentes. Il utilise ainsi le malaise comique comme moyen de réflexion avec un jusqu’au-boutisme dont peu de réalisateur sont capables. Une maîtrise particulièrement visible lors d’une séquence de sexe qui joue sur tous les tableaux. On perçoit un certain effroi, un fou rire nerveux se fait entendre et on devine également une dimension profondément tragique qui est refoulée en silence.

A Different Man s’avère particulièrement riche dans sa relecture de grandes références. Impossible de ne pas voir la présence du cinéma de Cronenberg, et ce bien au-delà des clins d’œil évidents comme cette machine à écrire qui parasite tout le récit en nous rappelant Le Festin Nu. On pense parfois à L’Opération diabolique de John Frankenheimer. En cours de route, c’est Le Double de Dostoïevski qui apparaît comme une évidence. Et le film se retrouve même à dialoguer involontairement avec The Substance dans son traitement de la dualité des corps et du fantasme. Plus qu’une série superficielle de citations, Aaron Schimberg livre un mariage de thématiques à la densité vertigineuse.

DOUBLE JE

Ce qui semble intéresser avant tout Schimberg, c’est la relecture ambiguë qu’il fait de la figure du double. Edward change de peau mais continue de lutter avec ses insécurités, son mal-être et son dégoût intérieur. À ce propos, Sebastian Stan fait un travail fabuleux pour traduire cette continuité une fois le masque tombé dans sa gestuelle et son langage corporel. Même quand il touche du doigt la vie dont il rêvait, son personnage ne peut que la sacrifier car incapable de traduire sa transformation physique en émancipation psychologique.

À l’inverse, le personnage incarné par un Adam Pearson solaire au possible vient réveiller toutes les insécurités du héros. Edward rêvait de devenir tout ce que vient incarner Oswald. Un homme différent au sens plein. Quelqu’un qui ne se laisse pas limiter à son apparence, qui jouit d’une présence magnétique naturellement fédératrice.

Dans cette analyse de la dualité et des contradictions, A Different Man s’intéresse tout particulièrement aux défauts de ses personnages. Révélée à un très large public grâce à Julie (en 12 chapitres), Renate Reinsve incarne cette fois encore une femme complexe. Ingrid est à la fois brillante et froide, empathique mais égoïste. Le récit se refuse systématiquement de porter un jugement de valeur à ses actes.

Il en va de même pour Edward. On ne peut qu’éprouver une immense empathie envers un protagoniste si sensible. Le film ne nous cache cependant rien de sa part d’ombre, sa jalousie venimeuse et sa violence intérieure. Et même Oswald, aussi lumineux soit-il, en vient à blesser ceux qu’il côtoie sans même le réaliser tant son énergie emporte tout sur son passage. Aaron Schimberg garde un œil trouble sur ses personnages. Cette complexité amorale fait de son long-métrage une réussite envoûtante qui reste en tête et grandit avec le spectateur.

Exercice stylistique à la fois brillant et déconcertant, A Different Man est porté par une écriture complexe et profonde. Ajoutons à cela des comédiens pleinement investis et nous voilà face à une très belle réussite qu’il ne faut absolument pas manquer.


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The Life of Chuck : le chef-d'œuvre de Mike Flanagan [critique]

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Mike Flanagan délaisse l'horreur pour signer son film le plus émouvant. Une réflexion sur la vie ordinaire qui se révèle extraordinaire, portée par un Tom Hiddleston méconnaissable.

Chuck Krantz danse sur un trottoir de banlieue américaine. Autour de lui, le monde s'effrite – la Californie n'a plus d'électricité, les routes se fissurent, Internet rend l'âme. Mais Chuck danse, et soudain tout s'illumine. Voilà bien du Mike Flanagan : transformer l'apocalypse en épiphanie, faire du désespoir un tremplin vers la grâce.

Avec Life of Chuck, le maître de l'horreur contemporaine (Haunting of Hill House, Doctor Sleep) opère un virage radical qui n'en est pas vraiment un. Car derrière les jumpscares de ses précédents films se cachait déjà cette obsession : comment survivre à la conscience de notre mort ? Stephen King avait exploré ce thème en écrivant cette nouvelle il y a quelques années, Flanagan l'a magnifiquement traduit à l'écran.

Le film joue cartes sur table dès son ouverture. Mystique, étrange, fantastique, il est structuré en trois actes, en ordre chronologique inversé, qui ne prendront sens qu'à la fin.
Acte un : Marty Anderson (Chiwetel Ejiofor), un enseignant, attend imperturbable la fin du monde vraisemblablement toute proche. Il remarque à la télé ou sur les immeubles des publicités mettant en scène un mystérieux Chuck... Qui est-il ? Et quel rapport avec l'Apocalypse qui se joue là ?
Acte deux : quelques mois plus tôt, le Chuck en question, un comptable très sérieux, se met à danser en pleine rue. Une jeune inconnue décide de le rejoindre...
Acte trois : Chuck est enfant. Il vit chez ses grands-parents. Sa grand-mère dépressive ne trouve la joie qu'en dansant, une passion qu'elle va transmettre à son petit-fils... Mais que cache l'étrange pièce du grenier ? Et pourquoi son grand-père est-il à ce point obsédé par les maths ?
On n'en révèlera pas plus. Il suffira de dire que Tom Hiddleston incarne ce Chuck avec une justesse bouleversante – loin du Loki facétieux, il confirme qu'il sait aussi être un acteur d'une délicatesse folle. Sa séquence de danse improvisée, filmée comme un miracle du quotidien, rivalise avec les plus beaux moments de La La Land. Mais si Hiddleston est magnétique, on sait que Flanagan maîtrise à la perfection l'art du casting choral. Chiwetel Ejiofor et Karen Gillan campent parfaitement un couple divorcé qui se retrouve face à l'effondrement, Mark Hamill surprend en patriarche juif new-yorkais, et chaque apparition des fidèles du réalisateur (Kate Siegel, Rahul Kohli) sonne juste, cette famille de cinéma qu'il s'est construite depuis des années trouvant ici un écrin idéal.

Mais c'est dans sa mise en scène que Flanagan frappe le plus fort. Chaque plan respire une mélancolie lumineuse, chaque raccord tisse une toile d'échos temporels saisissants. La photographie d'Eben Bolter caresse autant qu'elle inquiète, les Brothers Newton signent une partition qui prend aux tripes. Et le réalisateur filme la nostalgie avec une urgence viscérale. Car The Life of Chuck parle de temps qui passe et de souvenirs qui nous hantent. Flanagan aurait pu tomber dans la sensiblerie, il évite le piège grâce à une construction narrative maline et une sincérité désarmante. Quand Chuck enfant découvre les comédies musicales avec sa grand-mère, on sent pointer l'émotion facile. Et cette citation de Whitman – "Je me contredis ? Très bien, je me contredis. Je suis vaste, je contiens des multitudes" – qui nous avait laissé interdit prend tout à coup tout son sens.

Au fond, si le film est si puissant, c'est que Flanagan assume pleinement son parti pris : oui, chaque vie ordinaire recèle un univers entier. Oui, nos existences les plus banales méritent qu'on s'y attarde. Et non, ce n'est pas de la philosophie de comptoir mais une vérité criante que notre époque cynique a un peu oubliée.

Avec une grâce et une ambition folles, Flanagan livre ici une version grand public des délires mentaux de Charlie Kaufman ; un La Vie est belle pour temps d'apocalypse. Et dans une période où le cinéma mainstream semble avoir renoncé à nous émouvoir vraiment, Life of Chuck fait figure d'ovni salvateur. Un film qui ose dire que danser dans la rue peut sauver le monde et qui, mieux, réussit à nous en convaincre. Chuck est mort, nous mourrons tous. Mais le film rappelle avant tout que c'est beau d'être vivant.

Life of Chuck sortira en salles le 11 juin prochain.


https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... N23Prfu5Tg
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@Pale tu n'as pas perdu de temps pour rattraper les news :D

Et joli avatar :ten:
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Pale a écrit : jeu. 29 mai 2025 00:06 Harry Potter : la série HBO a trouvé ses Harry, Ron et Hermione (et on leur souhaite bon courage)

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Après les professeurs, place aux élèves : HBO dévoile enfin les acteurs qui vont incarner les trois sorciers les plus célèbre de l’histoire de la pop culture, dans la série Harry Potter.

Annoncée en avril 2023, la série Harry Potter était une évidence pour Warner. Bien que la saga dérivée Les Animaux Fantastique soit parvenue à la faire décrocher au box-office, la franchise est toujours l’une des plus populaires et lucratives du XXIe siècle. Le studio ayant désormais sa propre plateforme de streaming aux côtés de la chaîne HBO, HBO Max, il va pouvoir l’exploiter pendant encore des années, car cette adaptation colossale devrait traiter un roman par saison. Qui peut déjà s’imaginer ce qu’un tel blockbuster télévisuel rapportera en produits dérivés ?

Showrunnée par Francesca Gardiner, au cœur de nombreuses rumeurs, la série a déjà révélé la majeure partie de son casting d’adultes, à savoir John Lithgow en Albus Dumbledore, Janet McTeer en Minerva McGonagall, Paapa Essiedu en Severus Rogue, Nick Frost en Rubeus Hagrid, Paul Whitehouse en Argus Rusard et Luke Thallon en Quirinus Quirrell. Restait à dévoiler les trois jeunes acteurs qui joueront les héros et verront leur vie changée à jamais. C’est chose faite.

Un communiqué de Warner Bros. a lâché les noms. Dominic McLaughlin sera Harry Potter, Arabella Stanton sera Hermione Granger et Alastair Stout sera Ron Weasley. Évidemment, aucun d’entre eux n’est connu, d’autant qu’ils ont été sélectionnés à l’issue d’un casting gigantesque. Gardiner, ainsi que Mark Mylod (réalisateur de plusieurs épisodes et producteur exécutif) ont accompagné l’annonce d’un petit commentaire.

« Après une recherche extraordinaire menée par les directrices de casting Lucy Bevan et Emily Brockmann, nous sommes ravis d’annoncer que nous avons trouvé nos Harry, Hermione et Ron. Le talent de ces trois acteurs uniques est merveilleux et nous sommes impatients que le monde entier soit témoin de leur magie à l’écran. Nous tenons à remercier les dizaines de milliers d’enfants qui ont participé aux auditions. Ce fut un réel plaisir de découvrir la multitude de jeunes talents que nous avons au Royaume-Uni ».

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Avant d’intriguer les millions d’adorateurs de la saga de J.K. Rowling (ici productrice exécutive), cette décision a ravi les psychologues des trois heureux élus : eux aussi viennent de trouver du travail pour les décennies à venir. En effet, les comédiens en herbe (cf. la photo ci-haut) ont désormais un énorme poids médiatique et logistique sur les épaules. Les enfants engagés dans des superproductions ont parfois du mal à le supporter. Certains comédiens de la première saga ont d’ailleurs déjà évoqué dans plusieurs interviews les conséquences négatives d’une telle exposition si jeune.

Espérons donc que la production saura les protéger de ces problèmes et plus spécifiquement de la haine en ligne, si répandue aujourd’hui. La série devrait donc bientôt débuter son tournage. Aucune date de sortie n’a été avancée.


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Si la série est un succès ils vont être piégés dedans pendant des années... Bonjour l'angoisse quand la moindre minute et la moindre interprétation souffrira de la comparaison aux films :o :lol:
Ah ça y’est, j’viens de comprendre à quoi ça sert la canne. En fait ça sert à rien… Du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde ! (Perceval)
"Le chemin de la liberté commence la ou les croyances se meurent"
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Wickaël a écrit : ven. 30 mai 2025 07:16 @Pale tu n'as pas perdu de temps pour rattraper les news :D

Et joli avatar :ten:
Oui pas le temps de niaiser :D

Merci :D

Sinon j'ai trop aimé Venise :

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Pale a écrit : ven. 30 mai 2025 16:21 Sinon j'ai trop aimé Venise :

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Oh bah j'imagine :D
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Wickaël a écrit : ven. 30 mai 2025 16:27
Pale a écrit : ven. 30 mai 2025 16:21 Sinon j'ai trop aimé Venise :

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Oh bah j'imagine :D
Une petite dernière :

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En soirée ça claque aussi :D
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Après l’affreux Jurassic World 3, un film d’aliens qui donne presque envie d’y croire

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Après Jurassic World 1 et 3, et alors qu’il devait au départ réaliser Star Wars 9, Colin Trevorrow prépare un film d’aliens.

Selon un sondage très sérieux que nous venons d’inventer, Jurassic World 3 : Le Monde d’après et Star Wars 9 : L’Ascension de Skywalker sont parmi les pires blockbusters de ces dix dernières années. Et c’est d’autant plus beau qu’ils partagent beaucoup de défauts similaires, entre montagne de fan service et volonté lourdingue de bouquet final d’une grande saga.

Mais c’est encore plus drôle de savoir qu’il y a une personne qui sert de lien entre les deux films : Colin Trevorrow. Le réalisateur du premier Jurassic World devait réaliser Star Wars 9, et a développé sa version pendant deux ans avant d’être remercié (viré) par Disney. Il a pu se consoler rapidement puisque quelques mois après, Universal l’a réembauché pour diriger Jurassic World 3.

Trois années se sont écoulées depuis que la conclusion de cette trilogie des dinos est sortie. En années hollywoodiennes c’est une éternité, à tel point qu’Universal a déjà eu le temps de faire un Jurassic World 4, qui sortira en juillet 2025 avec une toute nouvelle équipe. Et Colin Trevorrow prépare son retour loin des franchises avec un nouveau projet qui rappelle ses débuts.

Deadline annonce que Colin Trevorrow prépare un film encore sans titre chez Paramount Pictures, avec un sujet vendeur : les aliens de la fameuse Zone 51, la légendaire base militaire secrète où le gouvernement américain aurait mené diverses expériences sur des extraterrestres et leur technologie. Et qui a donné lieu à mille théories et beaucoup de versions dans la pp culture, de X-Files à Independence Day en passant par Indiana Jones 4, Futurama, Transformers et le jeu Tomb Raider 3.

Écrit par Thomas et William Wheeler (le remake de Ghost in the Shell, la série Cursed), ce mystérieux film sera déroulera à la fin des années 80, et suivra l’équipe de journalistes de Las Vegas qui a révélé ces affaires pour la première fois.

Il y a donc un petit espoir de retrouver le Colin Trevorrow des débuts puisque bien avant de mettre un pied dans le monde des franchises, il avait commencé avec une histoire de journalistes et de science-fiction : Safety Not Guaranteed. Sorti en 2012, ce tout petit film au budget de 750 000 dollars mené par Aubrey Plaza et Mark Duplass avait attiré l’attention au Festival de Sundance, avant d’être ultra-rentabilisé au cinéma avec plus de 4 millions au box-office.

Safety Not Guaranteed a été son ticket d’entrée à Hollywood puisqu’il a enchaîné avec Jurassic World, superproduction au budget de 150-200 millions qui a encaissé 1,6 milliard au box-office. Et dix ans après, voilà Colin Trevorrow de retour avec un film qui a l’air bien plus modeste. N’oublions pas néanmoins qu’entre les Jurassic World, il a également réalisé The Book of Henry, qui n’a pas vraiment marqué les esprits.

Autre gros nom derrière ce projet sur la Zone 51 : Ryan Reynolds, qui sera producteur via sa boîte Maximum Effort (Deadpool, Adam à travers le temps, Free Guy). Ne reste plus qu’à espérer que ce sera moins décevant que The Signal, sorti en VOD en 2015 en France, et qui suivait un groupe d’étudiants explorant la Zone 51. Mais ça ne pourra pas être pire que Area 51, un found footage miteux réalisé par Oren Peli (le premier Paranormal Activity).


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EL n'a pas aimé Hurry Up Tomorrow (1,5 étoiles) :

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Oui, on arrive après la bataille, mais promis, on n’est pas seulement allé rattraper Hurry Up Tomorrow comme on ralentit devant un accident de la route. Le film musical de Trey Edward Shults avec Abel « The Weeknd » Tesfaye a reçu au mieux l’indifférence du public, et au pire des avis assassins. Il faut dire qu’entre l’absence de projections presse et sa sortie le 16 mai, en plein Festival de Cannes, le long-métrage ne s’est pas donné beaucoup de chances, renforçant bien vite sa stature de catastrophe industrielle. Cela n’a pas empêché notre vaillant spécialiste et fan revendiqué de The Weeknd, Antoine, de foncer en salles à peine rentré de la Croisette, pour comprendre ce que cache ce film censé accompagner le dernier (ultime ?) album de la pop-star.

FIN DE SEMAINE DIFFICILE


Pour donner un peu de contexte, il est important de préciser que l’auteur de ces lignes se rend tous les matins aux locaux d’Ecran Large à pied, avec un album de choix dans les oreilles. Depuis le 31 janvier 2025, Hurry Up Tomorrow a régulièrement accompagné ces trajets, si bien qu’il était compliqué de ne pas faire du lip sync dans la salle de cinéma devant le film qui en est dérivé.

Au-delà d’avoir transcendé une pop aux inspirations R’n’B dépressives, les mélodies catchy de The Weeknd – de plus en plus agrémentées de synthés acides typés 80’s – cachent une mélancolie, un regard dans le rétroviseur hanté par les traumas de l’enfance, les tortures de l’amour et les addictions. S’il est l’un des représentants les plus explicites d’une pop-music qui lève le voile sur les angoisses peu glamours de la célébrité, la persona d’Abel Tesfaye encapsule un mal-être baudelairien que sa voix sait magnifier dans des complaintes viscérales.

Mais surtout, il y a dans la musique de The Weeknd une dimension cinématographique affirmée, piochant chez Scorsese (After Hours), Blade Runner (Tears in the Rain) ou encore Carpenter (Escape From LA) des répliques et des images en accord avec un enfer urbain sur le point de cramer. Ses transitions mélodiques et sonores emportent ses derniers albums dans une narration claire, déambulations qui flirtent avec l’abîme dans les rues outrancières de Vegas (After Hours) ou dans un purgatoire radiophonique (Dawn FM).

Hurry Up Tomorrow conclut d’ailleurs cette trilogie en prenant la forme d’un opéra massif (22 titres !) et introspectif où The Weeknd fait le bilan de sa potentielle rédemption, avant d’abandonner ce nom de scène et le personnage qui y est lié. Hurry Up Tomorrow (le film) est censé illustrer cet adieu, non sans assumer ses relents mégalomaniaques.

Pourtant, on aurait presque envie de lui pardonner dans sa première partie, tant le chanteur (qui joue très mal son propre rôle) affiche une vulnérabilité totale à l’écran. La caméra lui colle aux basques, y compris pendant des concerts massifs, à la fois étourdissants et oppressants, d’où émerge le point de départ tardif de l’intrigue. Abel perd sa voix sur scène, comme lors d’un véritable live à Los Angeles en 2023 qui a poussé l’artiste à ralentir le rythme.

BLINDED BY THE MELON

Passé ce seul coup d’éclat, le long-métrage se transforme en ego-trip malaisant vampirisé par la star, à l’instar de la série The Idol (co-créée et réécrite par The Weeknd) dont il serait une version poussée à l’extrême. On s’étonne même qu’avec sa durée de presque deux heures, l’ensemble se réduise à un récit aussi basique, croisant le parcours d’Abel à celui d’une fan un peu tarée (Jenna Ortega) qui va le torturer dans une chambre d’hôtel. Prenez Showgirls et Misery, mettez-y une pointe d’Adrian Lyne tendance L’Échelle de Jacob, et vous avez la formule évidente de Hurry Up Tomorrow, ponctuée d’éternels couloirs labyrinthiques kubrickiens et de bizarreries lynchiennes de pacotille.

À la fois trop long et rushé à chaque séquence, le film fait de chaque idée un embryon de clip laissé à l’abandon, symbole d’une contradiction entre l’intention et son esthétique. On sent bien qu’Abel Tesfaye veut faire de cette œuvre complémentaire de son album un contrepoint, une déconstruction par l’image de cette figure de pop-star mal dans sa peau, craignant l’échec et ne parvenant plus à maintenir sa personnalité publique à flot. Malheureusement, la mise en scène de Trey Edward Shults (It Comes At Night, Waves) se complait dans des tics clipesques, à commencer par des travellings circulaires risibles pour matérialiser les tourments de son personnage.

Tout est déréalisé, perdu dans les méandres dans ce look MTV-arty clinquant dont il voudrait dénoncer la vacuité. Hurry Up Tomorrow n’est au fond qu’un clip interminable, un sous Winding Refn prétentieux (pléonasme) et démonstratif, rempli de changements de ratios d’images et autres effets de manche calamiteux qui demandent à être remarqués. Difficile de s’investir un tant soit peu dans le déroulé de son histoire, qui n’a de toute façon pas grand-chose d’autre à faire que de brosser l’héritage de The Weeknd dans le sens du poil.

Jenna Ortega danse et analyse devant l’intéressé son tube Blinding Lights (moment de cringe intersidéral), avant de questionner ses schémas de comportement autodestructeurs et son interdépendance émotionnelle, rattachée à cette industrie musicale qui se nourrit de la tristesse des artistes comme une sangsue. À la question « es-tu celui qui est toxique ? », on a gentiment envie de répondre « no shit, Sherlock », après plus de 15 ans à entendre The Weeknd embrasser et repousser ses démons misogynes et son gouffre affectif.

CRY FOR ME

Et c’est, au fond, la véritable tragédie derrière Hurry Up Tomorrow, qui aplatit par ses suites d’images vides de sens la complexité d’une musique en conflit permanent avec les émotions de son auteur. Paradoxalement, la teneur visuelle et cinématographique des chansons d’Abel Tesfaye perd toute nuance et toute beauté en étant transposée sur grand écran.

Preuve à l’appui avec l’un des plus beaux titres de l’album, Baptized in Fear, où le chanteur raconte une expérience de mort imminente pendant un épisode de paralysie dans une baignoire en train de se remplir. À chaque vers, la panique et les regrets soulignent la montée de l’eau, et matérialisent l’image terrifiante d’une figure noire qui attend dans l’ombre et se rapproche inexorablement.

La scène, reconstituée dans le film, est réduite à une triste illustration sans contexte, dénuée de la puissance émotionnelle et macabre de la chanson. Il en va de même pour la piste qui donne son titre au film, conclusion rédemptrice qui sert ici de pivot dramatique pataud au climax. Si la dimension égocentrique de Hurry Up Tomorrow ne pourra intéresser que les fans de The Weeknd, le projet ne réussit pourtant qu’à gâcher l’album en le pourrissant d’élans psychanalytiques débiles, jusqu’à la purification par le feu de la persona du chanteur. Triste point final (?) pour l’une des stars de la pop les plus décisives de ces dernières années.

On sait qu’un psy coûte cher, mais ça reste plus abordable qu’une autofiction mégalo à 15 millions de dollars pour exorciser ses démons.


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Un article assez drôle :

« Tout le monde était défoncé » : ce film avec Robin Williams était 100% sous cocaïne

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Le tournage de ce film oublié avec Robin Williams a apparemment carburé à autre chose qu’au café, et c’est le patron du studio de l’époque qui le dit.

Quand on pense à Robin Williams, on pense à Madame Doubtfire, Jumanji, Le Cercle des poètes disparus, Good Morning Vietnam, le génie d’Aladdin, Will Hunting ou encore Hook. Éventuellement Photo Obsession et Insomnia pour l’autre facette de sa carrière. Mais certainement pas à des tractopelles de cocaïne pour un tournage hallucinant sous le soleil de la Méditerranée, devant la caméra d’un des plus grands réalisateurs américains.

Et c’est normal, puisqu’on parle ici du Popeye réalisé par Robert Altman (M.A.S.H., Short Cuts, The Player), où Robin Williams incarne le personnage culte d’E. C. Segar face à l’excellente Shelley Duvall, parfaite en Olive. Tombée dans l’oubli sauf pour quelques âmes cinéphiles et aventurières, cette comédie musicale est restée dans les mémoires comme une curiosité.

Et l’ancien boss du studio Paramount Pictures, Barry Diller, confirme un secret de polichinelle : ça carburait à la coke et pas aux épinards sur le tournage de Popeye.

C’est ça la beauté de Hollywood. Le temps passe, les gens vieillissent, et n’en ont plus rien à foutre. La preuve avec Barry Diller, en pleine tournée promo pour ses mémoires Who Knew, où il raconte notamment son expérience en tant que patron de Paramount Pictures entre 1974 et 1984.

En dix ans, le monsieur a dû en voir passer, avec notamment les succès de Saturday Night Fever, Grease et Les Aventuriers de l’arche perdue. C’est pour ça que, lors d’une séance de questions-réponses à New York, le journaliste Anderson Cooper lui a posé une question d’intérêt public qui en dit long sur ce microcosme : sur quel tournage a-t-il vu passer le plus de cocaïne ?

À question simple, réponse simple, comme rapporté par Entertainment Weekly :

« Un tournage plein de coke ? Oh, Popeye. D’ailleurs, vous pouvez le voir. Si vous regardez Popeye, vous regardez un film qui…. pensez à la manière dont on parle de la vitesse des disques, 33 tours par minute. Voici un film qui va à 78 tours par minute. »

Le plus drôle : ce n’était pas de petites combines mais bel et bien une organisation gérée d’une main de maître durant le tournage, qui s’est étalé sur plusieurs mois début de 1980 :

« Est-ce que je le savais ? On ne pouvait pas y échapper. À l’époque, on envoyait des bobines de films dans des boîtes. Les pellicules étaient envoyées à Los Angeles chaque jour pour être traitées. Ce film a été tourné à Malte. Et on a découvert que les boîtes des bobines étaient utilisées pour acheminer la cocaïne. Tout le monde était défoncé. »

Cet amour de la poudre explique peut-être en partie le bordel du tournage de Popeye, une production jointe entre Paramount et Disney. Suite à une météo catastrophique, le film a pris des semaines de retard durant lesquelles les conflits se seraient multipliés dans l’équipe, notamment entre Robin Williams et Robert Altman. La part laissée aux improvisations, les scènes chantées en live sur le plateau, les prothèses de muscles qui ont été plus compliquées que prévu à gérer, et d’autres mauvaises surprises comme avec la pieuvre mécanique du climax : Popeye est né dans la douleur.

Sorti en 1980, le film a été descendu en flèche par la critique, et n’a pas été l’énorme succès attendu par les studios. À l’époque, Robin Williams débutait sa carrière au cinéma. Robert Altman, lui, avait déjà un paquet de succès dans sa valise, notamment avec la Palme d’or pour M.A.S.H. en 1970 et l’Ours d’or pour Buffalo Bill et les Indiens en 1976.

Depuis, Popeye a trouvé grâce aux yeux de nombreuses personnes. La plus belle preuve : Paul Thomas Anderson a repris la chanson He Needs Me de Shelley Duvall dans son magnifique Punch-Drunk Love, sorti en 2003.


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