Pensez-vous que le niveau du public à baissé au cinéma ?

Venez donner votre avis sur les films à l'affiche ou en provenance des plateformes SVOD, mais aussi réagir à l'actualité du 7ème Art (annonces, trailers, etc...)
Répondre
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

un question sensible et qui fera peut etre réagir..
sans forcément designer de films bien précis..et quand on voit le flop de certains longs métrages et le succés d autres
est ce qu on peut dire que le public méprise une certaine forme de cinéma pour en adorer sans aucunes conditions une autre?
est ce que une certaine forme de qualité ou de lenteur des films est clairement repoussé? et une certaine forme d humour pas toujours très fin est glorifié?

il faut de tout pour faire un monde...mais on à l impression d assister à un nivellement par le bas
Avatar du membre
Next
Administrateur du site
Messages : 8821
Enregistré le : mar. 14 juil. 2020 10:30

On parle je suppose ici plus des blockbusters qu'autre chose, du moins de la qualité moyenne des films qui tapent le haut du boxoffice annuel dans le monde.
Mais pour moi c'est la proposition faite au spectateur qui a baissé en qualité plus que l'inverse.
Je suis persuadé que si on lui proposait aujourd'hui des blockbusters qualitatifs à la Jurassic Park (premier du nom), Retour vers le Futur, The Dark Knight, les premiers Indy ou les premiers Star Wars, cela cartonnerait toujours.
Et on le voit bien encore récemment avec des propositions décalées comme Joker ou même Dune qui fera un score très honorable en se montrant bien moins "facile" que les gros budgets proposés autour et dans un contexte qui reste très incertain.

Je pense foncièrement que le public dans sa majorité n'a jamais été de nature hyper curieuse en ce qui concerne l'Art sous toutes ses formes et qu'il regarde et écoute majoritairement ce qu'on lui propose et met en avant.
Et d'ailleurs les aspects marketing ont beaucoup évolué avec le temps et ont affiné leurs techniques pour attirer aussi. Rien que l'aspect sériel du MCU est une méthode jamais vue sur grand écran dans le passé mais diablement efficace en terme de fidélisation. Personne n'a envie de louper un épisode après 15 ans de films et c'est bien normal.

Aussi il fut un temps où Hollywood prônait une certaine forme de créativité et cherchait aussi à dépasser les limites techniques pour proposer du neuf.
Aujourd'hui, on a techniquement atteint un pallier beaucoup moins challengeant et les productions ont compris que ce n'est pas (et n'a probablement jamais été) une nécessité de jouer la créativité. Et vu les sommes en jeu, le choix est vite fait de leur point de vue entre proposer le minimum nécessaire ou prendre des risques qu'ils peuvent de toute façon quand même inclure dans des productions plus modestes et moins dépendantes du succès.

Mais ça je pense que c'est malgré tout cyclique. Il arrivera nécessairement un jour où les gens se lasseront des super-héros comme ils se sont lassés des cowboys après 20 ans de succès et redites.
Et le système de remake/reboot n'est pas un puit sans fond non plus. Donc il arrivera un moment où il faudra chercher de la nouveauté et/ou adapter de nouvelles œuvres littéraires (ce n'est pas ce qui manque).

Pour finir, n'oublions pas que globalement et contraintes Covid exceptées, le Cinéma n'a jamais autant attiré et de monde et n'a jamais été aussi diversifié dans le monde qu'à notre époque.
Forcément plus tu attires de monde, plus tu attires des brebis galeuses sans que la proportion ne change forcément. C'est juste mathématique.
Avatar du membre
Redzing
Messages : 2175
Enregistré le : mar. 8 sept. 2020 14:34

Au-delà de l'éternel débat "est-ce que c'est le public qui a des goût de daube, ou est-ce la faute des distributeurs qui lui font manger uniquement de la daube ?", je suis persuadé que la qualité moyenne des blockbusters et des grosses productions a baissé ces 15 dernières années.
Je vois au moins trois raisons à cela :

1. Nous ne vivons pas dans une époque qui favorise la créativité et l'innovation. Rentabiliser un film est de plus en plus risqué, et les financiers n'aiment pas le risque. Les produits sont donc de plus en formatés, encadrés, faisant appel à des choses connues. Le MCU en est l'illustration flagrante.
Quand je vois les notes que je mets, sur près de 4000 films vus, dont plus de 700 sur la décennie 2010, mon dernier 10/10 date des années 2000. Et j'ai attribué quelques 9/10 aux années 2010.
Et je revois régulièrement des films des années 90 que je n'avais pas vu depuis mon adolescence, je suis souvent frappé par la fraicheur et l'inventivité qui s'en dégage.

2. Le cinéma vieillit, et le grand public s'intéresse peu à son histoire. Très difficile aujourd'hui de prendre au hasard un spectateur de 25 ans ou moins qui a vu un Hitchock ou un Kubrick, ou des chefs-d'oeuvre ayant (re)définit le cinéma et sortis avant 1980. Au mieux il aura vu des classiques du divertissement des années 80 (Retour vers le Futur, Indiana Jones...). Et encore, ça peut nous paraître délirant, mais je croise pas mal de jeunes de 20 ans qui ne connaissent que vaguement Indiana Jones.
Sans ces références maîtresses, comment ces spectateurs peuvent-ils réellement apprécier les films tels qu'ils sont ?
C'est comme si on emmène quelqu'un toute la semaine au fast food. Si cette personne n'a jamais mangé dans un restaurant étoilé, elle n'a aucun idée de ce qu'est la vraie gastronomie. Mais cela demande un effort de découvrir la vraie gastronomie.

3. La culture du zapping. On n'a jamais eu accès à autant de films en même temps ! Marché vidéo matériel (dont occasion), VOD, streaming, sorties cinéma, pirtage... Tout est propice au binge watching, tout est maintenant "vite vu, vite oublié".
Quand je discute avec des non cinéphiles, très peu de films récents les ont marqué, mais ils s'en fichent ! Ils sont contents car ils attendent la saison 46 de la série machin, ou les 15 sorties Netflix du mois...
Cela explique aussi le point n°2 : avec toutes ses sorties, comment prendre le temps de s'intéresser aux classiques ? Le confinement a permis un peu de cela (les critiques youtubes faisaient des rétrospectives par exemple), mais cela s'est limité essentiellement à des cinéphiles.

Bon peut-être que je suis grincheux, et que les critiques des années 80 disaient la même chose de Retour vers le Futur ou Star Wars, et du marché vidéo. Et peut-être que dans 20 ans, la génération qui aura grandi avec le MCU érigera cette décénnie 2010 comme un âge d'or du divertissement.
Mais je trouve cela triste !
Avatar du membre
Breaking the Bat
Messages : 1757
Enregistré le : lun. 31 août 2020 21:19
Localisation : Caen
Contact :

Question intéressante !
J'aurais tendance à dire que oui. Il y a une perte, et qu'au final c'est une autre conséquence de ce que l'on observe dans la société actuelle. On est tous à se dire, enfin pour certains, que : Tout était mieux avant ! On est bien dans une société qui se casse la gueule, et sur plein de choses. Tout ce que je vais dire est purement subjectif, bien-sûr !

Déjà pour le cinéma, la politique d'Hollywood, on sait bien que tout le système a tendance à fonctionner par cycle... Je suis un grand nostalgique du Nouvel Hollywood. Le Hollywood d'aujourd'hui s'adapte à son époque, à son public. Mais notre société actuelle est régit par le libéralisme, les réseaux sociaux et surtout ce sentiment d'immédiateté et de consommation. Qu'est-ce que Marvel ? Du divertissement à l'état brut. Du cinéma consommable qui rapporte et enrichit les actionnaires comme jamais. Car la mutation de la société a fait que les producteurs sont devenus des banquiers. Ils ne soucient plus de produire un bon film, un film qui restera. Ils veulent juste que le film rapporte, même si c'est de la merde. On en a un exemple flagrant avec Venom. Et ce système est entretenu par le public qui est friand de ça. Ce qui fait que la roue continue de tourner. Et qu'on va se retrouver avec des Venom x10 avec au milieu, de temps en temps, un Dune ou un Tenet. Peu importe la qualité finale, on est sur du blockbuster "d'auteurs" !

Hollywood est je pense, d'une certaine façon, déconnecté maintenant ou de plus en plus, de ce qui faisait son essence à la base. Car les décideurs l'ont pervertis. Je vais faire un parallèle avec un cas que je connais bien : le journalisme. J'ai fais des études pour bosser comme journaliste ciné. Pendant 1 an et demi, j'ai travaillé comme journaliste pigiste pour Studio Ciné Live puis pendant un an pour L'Express au service culture. Les deux titres appartenaient au même groupe qui était en plein rachat au moment où je suis arrivé. Tous les titres du groupent L'Express ont été racheté par Patrick Drahi, le mec qui tient SFR (dans le top 10 des plus grosses fortunes de France). Déjà le type est à peine venu dans les locaux, il a délégué. Et ceux qu'il a délégué ne savaient même pas quel jour paraissait le titre en presse. C'est dire l'intérêt qu'ils portent à leurs futurs journaux. Et bien-sûr, l'objectif est de faire du chiffre. Pas de l'information dans le cas présent, mais du chiffre. Ces mecs là, comme Bolloré qui a massacré Canal, gèrent un journal comme ils gèrent une entreprise. Alors il faut réduire la masse salariale, déjà d'une. Supprimer les titres qu'on ne lit plus assez (adieu Studio Ciné Live) et mettre l'accent sur ce qui marche, favoriser les articles putes à clic. Un journaliste va devoir sortir cinq sujets là où il en traitait un seul avant. Car il faut du rendement. Le public consomme. Est-ce que l'article en question, est-ce que l'info en sera meilleure ? Non, car les journalistes, la plus grande majorité d'entre eux, n'ont plus le temps de creuser correctement un sujet. Et donc de sortir une info qui compte vraiment ! Et est-ce qu'ils ont le droit de gueuler ? De se plaindre ? De dire que le système part en couilles ? Oui. Mais on leur fera clairement comprendre qu'ils peuvent prendre la porte car 100 personnes attendent pour reprendre le poste !

Les conditions de travail, le fait de rester précaire durant des années, l'évolution du métier qui n'en devient plus un, tout cela a fait que j'ai fais une croix à regret sur le journalisme et mes ambitions de journaliste ciné. Aujourd'hui je suis en transition et je me retrouve dans l'éducation nationale. Et là, en voyant nos jeunes (je bosse en lycée), je peux observer "le public". Déjà le système scolaire se casse la gueule. Niveau plus faible, élèves plus dissipés et si peu intéressés, si peu curieux. Ils ne s'intéressent à rien. Ou si peu. Dès que c'est pas du potin ou que ça ne se trouve pas sur snapchat et autre. Le désintérêt est total. J'ai lancé un ciné club pendant deux ans où je leur passai un film par semaine. Des classiques, des documentaires, des sorties récentes. Ça allait de The Thing, à American History X en passant par 1917. En leur parlant des films, en quoi ils étaient importants, pour une raison ou une autre. À ces séances, je n'ai jamais eu plus de dix gamins. C'est un lycée de 1 200 élèves !
Et comme évoqué dans un précédent message, beaucoup n'ont pas la curiosité de voir ce qu'il s'est passé avant, de voir des films fondateurs. Ils se construisent avec ce qui ce fait de plus consommable en ce moment, ce qui sera le plus marqueté , le plus mis en avant sur les réseaux... Autant d'éléments d'un système qui se mord la queue et tire tout le monde vers le bas !

Et Hollywood pour y revenir, s'adapte à ça, et en terme de rendement, l'entretient. Encore heureux que le cinéma indépendant arrive à tenir. Que le public est parfois un réflexe salutaire envers un film. Ou que parfois, dans ce système très formaté, un ovni émerge. Ce n'est pas forcément le plus marquant mais j'ai adoré les parallèles qu'a dressé Ford Vs Ferrari entre l'univers automobile et le système Hollywoodien actuel. Le #Chef de Jon Favreau est aussi pertinent sur la place de réalisateur à l'heure actuelle à travers ce portrait d'un chef cuistot qui sent sa créativité brimée par son patron.

Il y a encore tellement d'éléments à prendre en compte. On vit dans une époque anxiogène, dans un monde qui se casse la gueule socialement, politiquement, économiquement où couve des guerres d'un autre genre, un climat et un environnement qui partent en couilles sans que les grands décideurs ne fassent quoi que ce soit car ils ne voient pas plus loin que le bout de leur mandat... Sans compter cette bien pensance, ce politiquement correct, ce féminisme exacerbé et souvent à côté de ses pompes qui n'aident en rien. Surtout pas à Hollywood. On fait des films ou des séries en fonction des threads Twitter, en prenant bien en compte de ne froisser personne, aucune association, aucune sexualité etc etc etc... Alors qu'en coulisses tout cela reste d'une hypocrisie spectaculaire !
Reste le plaisir d'une bonne surprise, de redécouvrir des vieux films qu'on a raté et qui font un bien fou. Et d'attendre qu'Hollywood connaisse sa prochaine mue. Même si ça ne sera pas pour tout de suite...
"- Tu fumes après l'amour ?
- J'en sais rien baby, j'ai jamais regardé !"
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

Merci beaucoup Next, Redzing et Breaking the Bat :) vous avez super bien resumé la question
et vos messages sont très intéressants a lire ;)
je ne pourrais ajouter grande chose vu que vous avez beaucoup synthétisé de maniére pertinente.
Juste deux trois points

On sent souvent un mépris generationnel de la part des ados ou des jeunes adultes pour des films des decennies précedentes
surtout celles des années , ces films etant qualifiés de ringards,depassés, lents,bref toute la panoplie....
la c est vraiment un conflit de generations..celle du zapping outrancier et celle d une certaine stabilité..je ne cherche pas à opposer les deux
mais à juste constater que les gouts sont beaucoup trop opposés pour s harmoniser...

Je crois que ce n est pas seulement la jeunesse qui n est curieuse de rien..les adultes aussi sont en grande partie responsables
du marasme ambiant presque anti culturelle..et meme finalement anti passé..les gens refusent de voir qu il y a eu des decennies
avant..c est meme presque un present pathologique dans le sens ou c est le moment instantané qui compte et rien d autre..
la derniere serie à la mode..le film ou il y a le plus d explosions..la star qui à le plus fait parler d elle sur twitter..ou snpachat...
du consommable mais rien derriére..

le cinéma fonctionne par cycle..mais on vraiment l impression qu une certaine qualité est ostracisé et meprise..
la zone de confort visuel...et le seul element qui compte...quand on voit qu il y a des jeunes qui ne connaissent Indiana jones.;
on se rend compte du fossé enorme...
c est pour ça que des films comme le dernier duel se plantent au box office et des venom 2 triomphent..parceque le public ne veut
que du jettable qui ne lui demandent aucun effort et qui satisfait son envie de fun à peu de frais..
et oui effectivement le niveau à vraiment chuté..je n exonere pas du tout les spectacteurs qui aiment la médiocrite...on à les films qu on mérite finalement...

encore merci de vos messages ;)
Avatar du membre
Next
Administrateur du site
Messages : 8821
Enregistré le : mar. 14 juil. 2020 10:30

Mothra2000 a écrit : lun. 25 oct. 2021 18:33 On sent souvent un mépris generationnel de la part des ados ou des jeunes adultes pour des films des decennies précedentes
surtout celles des années , ces films etant qualifiés de ringards,depassés, lents,bref toute la panoplie....
la c est vraiment un conflit de generations..celle du zapping outrancier et celle d une certaine stabilité..je ne cherche pas à opposer les deux
mais à juste constater que les gouts sont beaucoup trop opposés pour s harmoniser...
Je ne pense pas que ce soit uniquement une question de goût.

En cinéma comme en musique (ou d'autres formes d'Art je suppose aussi mais je vais rester dans ce que je maîtrise le mieux), je pense qu'il y a peu d'œuvres capables de traverser les générations sans prendre de ride.
Dont les thèmes, l'image, les sons ou tout ce que l'on veut ne sont pas ancrés dans une époque ou une mode.

Et quand on ajoute à ça la profusion toujours plus grande de contenus neufs qui arrivent à portée de main chaque jour, cela devient forcément un réel effort pour un novice de s'intéresser aux œuvres passées.
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

Next ;oui c est vrai..la trop grande quantité de films et de séries fait qu il faut une énorme motivation pour les jeunes à s interesser au passé du cinéma...
Ce qui se comprend...
Il y a un film auquel je pense...alien de Ridley Scott.. je trouve qu il traverse bien les époques..ça pourrait être une bonne initiation à une certaine jeunesse..bon après le rythme lent peut rebuter certains..
Après certains tableaux traversent les époques et sont toujours aussi fascinants..comme le Guernica de Picasso...toutefois ce n est pas si répandu.. .
Plus on s éloigne d une époque pour les fills et plus ils semblent difficile aux nouvelles générations de s y interesser
Avatar du membre
Next
Administrateur du site
Messages : 8821
Enregistré le : mar. 14 juil. 2020 10:30

Mothra2000 a écrit : lun. 25 oct. 2021 19:29 Il y a un film auquel je pense...alien de Ridley Scott.. je trouve qu il traverse bien les époques..
Oui et non. Pour moi effectivement qui ai grandi avec, il ne vieillit pas trop.
Pour un jeune qui le découvre aujourd'hui :
- il va pas mal voir le comédien dans son costume en latex
- et les effets du film ont tellement été pompé et repompé dans tous les sens dans des films avec lesquels lui a grandi, que ça ne lui fera pas le même effet.
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

Next:effectivement...
Difficile de trouver un film qui traversait les époques..j
Je vais y réfléchir
Avatar du membre
Redzing
Messages : 2175
Enregistré le : mar. 8 sept. 2020 14:34

Next a écrit : lun. 25 oct. 2021 23:47 les effets du film ont tellement été pompé et repompé dans tous les sens dans des films avec lesquels lui a grandi, que ça ne lui fera pas le même effet.
C'est souvent le problème avec les gens qui ne s'intéressent pas trop aux classiques. Ils les voient beaucoup trop tard, et ont d'abord vu toutes les imitations.
Une amie qui est allergique au cinéma d'avant 1980 a eu ce problème avec Blade Runner, qu'elle n'a vu qu'il y a quelques années. Non seulement elle n'avait pas les codes dont Blade Runner s'inspire (film noir...) mais en plus la plupart des thématiques lui paraissaient anecdotiques (alors que parler de film noir et SF, ou de manipulation génétique en 1982, c'était carrément innovant !).

Les films qui traversent le mieux le temps sont peut-être les classiques populaires multi-rediffusés. Tout le monde les connait donc personne n'ose vraiment les copier, et plusieurs générations ont grandi avec.
Les De Funès par exemple, avec Rabbi Jacob qui est encore très moderne (et culotté) dans son propos.
Ca reste d'ailleurs une référence pour le public moderne, qui fustige souvent les comédies françaises balourdes qui sortent par paquet de dix chaque année, et les comparent à des classiques de la comédie (qui font encore des cartons d'audience à la TV).
Avatar du membre
Next
Administrateur du site
Messages : 8821
Enregistré le : mar. 14 juil. 2020 10:30

Redzing a écrit : mar. 26 oct. 2021 12:51Une amie qui est allergique au cinéma d'avant 1980 a eu ce problème avec Blade Runner, qu'elle n'a vu qu'il y a quelques années. Non seulement elle n'avait pas les codes dont Blade Runner s'inspire (film noir...) mais en plus la plupart des thématiques lui paraissaient anecdotiques (alors que parler de film noir et SF, ou de manipulation génétique en 1982, c'était carrément innovant !).
Oui et ça n'a rien d'évident de switcher son esprit pour se replacer dans le contexte de l'époque du film (surtout quand tu ne l'as pas vécu). C'est nécessairement un frein pour pas mal de gens.
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

On est forcément plongé dans son époque et les références qui vont avec...
Par exemple "le monstre des temps perdus "un film de 1953...et bien indépendamment de sa qualité...c est un film qui n est pas facile à regarder,avec des personnages très stéréotypés...le militaire beau gosse toujours bien coiffé..et qui va trouver réponse à tout..la jeune assistante belle qui va bien sur tomber sous le charme du héros...le vieux scientifique plein de sagesse..les militaires incompétents...
Et la manière de parler de l époque parfois lourde...
Cela marchait à l époque parceque le public était totalement en phase avec les personnages et l histoire très calibrée pour une période bien précise...
Pas facile parfois de ressentir ce qu on ressenti les spectateurs des années 50
Avatar du membre
Breaking the Bat
Messages : 1757
Enregistré le : lun. 31 août 2020 21:19
Localisation : Caen
Contact :

Comme évoqué plus haut, on est aussi avec un public qui "grandit" avec un autre type de cinéma. Je pense aussi que certains films qu'on voit dans notre enfance nous marque aussi quelque part. À même pas douze ans, j'avais déjà vu E.T, Rencontre du 3e type, Dents de la Mer, Silence des Agneaux et la plupart des westerns de Leone. Et même si je ne comprenais pas tout ce que je voyais, j'ai eu une vraie fascination pour chacun de ces films et pour différentes raisons !

Mais je prends l'exemple d'ami(e)s qui ne sont pas plus cinéphiles que ça et qui sont plus jeunes que moi, un film avec des effets spéciaux plus cheep, ça passe pas. Ça va les empêcher d'apprécier un film comme Les Dents de la Mer car le requin est bidon. Pour eux, autre constat : un film des années 90 est déjà "un vieux film". Alors imaginez un western spaghetti ou un Hitchcock... Alors que pour moi, un Aliens c'est pas vieux, un Sorcerer c'est pas vieux, un Il était une fois dans l'Ouest c'est pas vieux !
"- Tu fumes après l'amour ?
- J'en sais rien baby, j'ai jamais regardé !"
Avatar du membre
Mothra2000
Messages : 3636
Enregistré le : lun. 31 août 2020 15:59

Oui tout a fait...c est vraiment générationnel..
A 7 ans j avais vu la planète des singes et très marqué par le film...dont sa fin..sûrement la meilleure de tous les temps pour moi...
Le king Kong de 76...la aussi.. beaucoup impressionné par toute l ambiance...a 7 ans aussi..ce qui m a donné goût aux monstres géants
Les dents de la mer.. 8 ans et terrifié par le requin...
Ces grands films ne peuvent pas émouvoir des personnes qui ont grandi dans un monde très différent..avec des mètres étalons cinématographiques très éloignés....
Pas forcément mieux ou pire.. mais étrangers pour eux..
D ou leurs mépris parfois pour des films qui pour nous sont cultes et irremplaçables...
Sinon vive dune 😉et dune 2
Répondre