
Petit retour plaisant de la part d'Affleck avec Air, success story à l'américaine sur les origines de la mythique Air Jordan. Dedans il y a tout ce qu'il faut en terme de feel good movie et d'entreprenariat inspirant lié à une histoire vraie (comme King Richard l'an dernier) pour créer un film intéressant et plaisant.
Néanmoins, même si c'est bien écrit, on passe à côte d'un potentiel sous-texte vis-à-vis de ce récit condistant à faire du profit sur l'image d'un joueur. Air a des allures d'hagiographie par moments, sans réellement explorer plus en profondeur les rouages corporates (j'aurai aimé qu'on détaille la conception de la chaussure plutôt que de montrer firect le résultat). Des petits détails qui l'empêchent d'accéder au niveau supérieur et c'est bien dommage.
Je comprends aussi que Ben Affleck n'ait pas voulu un jeune acteur pour incarner Jordan (car tu peux pas faire un fake du plus grand athlète de l'Histoire) mais le placer en hors-champ à chaque fois et sans dialogue crée un certain décalage (et là encore une certaine dichotomie d'intention).
Heureusement, le cast est super (Matt Damon, Chris Tucker et Chris Messina en tête), même Affleck reste le plus en retrait dans l'incarnation du PDG excentrique qu'il est censé représenter.
La fabrication est carrée, avec une chouette photo de Richardson...mais j'aurai préféré un tournage pelloche pour emuler les 80's plutot que le numérique (du chipotage !).
Pour le reste on ne s'ennuie pas et il y a de belles joutes verbales parfois écrites comme dans un Sorkin..mais sans son génie non plus.
Bref sympathique tout de même
6.5/10

Pas terrible du tout pour moi par contre (

)car c'est un film qui ne sait jamais trouver son ton (ou réussir ses ruptures de ton) malgré quelques éléments interessants (la relation abusive avec Dracula au centre), un Nicolas Cage parfait qu'on apprécie voir cabotiner (mais on le voit pas assez à mon goût, il est relégué au 3e plan alors que sa relation avec Renfield devrait être centrale) et quelques ruptures de ton et autres effusions gores sympathiques.
Paradoxalement le tout reste quand même assez timide en l'état (alors qu'on est sur du R), et il faudra juste un arrachage de membres pour s'en servir d'armes de poing pour voir où Renfield aurait pu aller si la bride créative était lâchée.
Hoult et Awkwafina ont de bons moments, mais pareil leur relation et leur lien semble survolé, et les bad guys du film.autres que Dracula prennent trop de place au détriment de ce dernier.
Dommage mais c'est un nouvel échec de Chris McKay selon moi
2/5

pour ma part, c'est dans le haut du panier des adaptations live-Disney...mais bon cet argument ne veut rien dire tant La Petite Sirène tombe globalement dans les mêmes pièges que les précédents (avec toutefois quelques mini-qualités en +).
Tout d'abord, Rob Marshall a l'habitude des comédies musicales, et cela se ressent a quelques moments. De l'autre, je trouve le film techniquement réussi (visuellement/artistiquement par contre ça oscille entre le chaud et le froid..),que ce soit l'animation d'Eureka/Sébastien/polochon ou bien Ursula (jusque dans le climax qui est très fidèle sans paraître cheap comme dans Aladdin 2019).
Le souci vient donc des séquences sous-marines dans le Royaume des Sirènes, repris tel quel, sauf que sorti d'un film d'animation, on se retrouve avec du décorum vide et sans vie, seulement peuplé d'une petite famille de sirènes benetton (clairement, voir Javier Bardem assis sur son rocher dans une "salle vide" entouré de 2 gardes qui servent à rien fait bizarre). Heureusement, ces passages ne sont pas majoritaires, et passé le cringe du premier quart d'heures la suite est de meilleure tenue.
Le casting est plutôt bon : Halle Bailey est surprenante en bien, campant une Ariel différente certes, mais globalement fidèle au tempérament de l'ancienne version. De plus, il faut avouer que vocalement, elle a des capacités assez impressionnantes (bien plus que n'importe quel acteur de remake-live par le passé). l'alchimie fonctionne avec Jonah Hauer-King (qui ressemble comme 2 gouttes d'eau au Prince Eric par contre), et McCarthy est aussi parfaitement employée en Ursula.
Niveau musiques pas de surprises,c'est les mêmes (avec de nouveaux arrangements), mais avec 2 nouvelles chansons (dont une où on sent clairement que c'est du Lin-Manuel Miranda tant on reconnait sa patte kinétique et moderne).
Daveed Diggs et Awkwafina parviennent à amener un soupçon d'humanité à leurs avatars animaliers, malgré le fait que là encore le film a la nageoire entre 2 chaises, ne voulant pas faire trop réaliste ni trop cartoon (résultat, ça manque de personnalité).
La partie terrestre a été développée et rallongée (permettant de voir cette fois un setting uchronique caribéen), et tout ce qui est filmé en dur est plus beau (car c'est Dion Beebe à la photo).
Pour le reste, pas de surprise, ça reste du 3/5 pour moi car de base ce genre de film ne sert pas à autre chose que se replonger dans leurs œuvres mères...mais c'est bien mieux incarné que les lives de La Belle et la Bête, Alice, Peter Pan, Pinocchio, Roi Lion, Mulan etc !
Si j'ai quelques réserves sur l'angle choisi pour dresser la fin de l'ère coloniale française à Madagascar, Robin Campillo signe ici son film le mieux mis en scène ! En usant de ses souvenirs d'enfance, il fait de l'Île Rouge une coming-of-age story à l'approche sensorielle, jonglant entre personnages enfants (imaginant des aventures de Fantomette qui font un pont thématique avec la face cachée de leur vie au cadre idyllique), les parents (Nadia Teresckiewic et Quim Guttierez portent le film, en couple empli de non-dits qui bat de l'aile) et de manière fugace un regard sur la population malgache reprenant peu à peu son emprise sur son île (aussi grande en superficie que la France comme précisé au début).
Campillo place son regard au sein de la base militaire et auprès des familles, mais semble justement pleinement s'intéresser aux malgaches que lors de son épilogue (réussi ceci dit), là où faire de la place de manière plus régulière pour son ultime personnage central aurait permis un liant supplémentaire selon moi.
Quoi qu'il en soit, un nouveau film réussi, qui aurait pu être encore meilleur si la cellule familiale avait pris moins de place !
7/10