au cinéma elle a tourné 2 fois avec Fernandel dans La Cuisine au beurre et Heureux qui comme Ulysse
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89vel ... 9l%C3%A9na


Je l'ai vu jeudi car il repassait aussi en salle par chez moi. Il y a des choses intéressantes notamment les vues de la sphère sociale comme régie par du transactionnel autour de deux éléments : sexe et argent. Mais au final, j'ai trouvé ça un peu barbant voire même un peu vulgaire au bout du compte, tout étant ramené à la question monétaire (qui est d'ailleurs le titre même du film, le 12000 représentant une somme à accumuler autour duquel tient l'enjeu).
Elle était présente avant la projection du film tu veux dire ?
Bégaudeau dit exactement la même chose dans son (désormais fini) podcast.sokol a écrit : ↑mar. 10 juin 2025 15:13 J'ai revu hier sur ARTE REPLAY "Les misérables" de Ladj Ly :
Et à la fin, une question m’est venue : ce film a-t-il quelque chose en commun avec les œuvres des frères Dardenne, pourtant si différentes au premier abord ?
C’est précisément ce revisionnage qui m’a aidé à réaliser la chose suivante :
À l’époque, j’avais bien, voir beaucoup aimé "Les Misérables", tout en sentant confusément que, au fond de moi, des réserves subsistaient : effectivement, c’est un film qu’on peut soit aimer, soit accueillir sans réel avis lors du premier visionnage. Mais au second, impossible de rester neutre : il oblige à prendre position. Et je crois que c’est aussi le cas des films des frères Dardenne — aussi différents soient-ils de celui de Ladj Ly : au premier visionnage, leurs films peuvent soit être aimés, soit laissés sans véritable avis (je pense qu’il est difficile de les rejeter d’emblée).
Si je devais résumer en une phrase la raison de ce rapport presque étrange, ce serait la suivante : ce ne sont pas des films « dérangeants », c’est-à-dire politiques, mais des films qui, en apparence (mais seulement en apparence !), ne prennent pas parti. Exactement comme celui de Ladj, qui a passé son temps à dire après la sortie du film qu’il n’arrivait pas à prendre parti — or c’est faux : en filmant quasiment uniquement des policiers en difficulté, il avait déjà pris parti.
C’est-à-dire :
« Les Misérables », comme « La Haine » (et, mine de rien, comme les films des frères Dardenne !), ne représentent pas vraiment un corps social : il n’y a ni école, ni lieu de travail, rien — juste des « cas ». Par conséquent, c’est un cinéma implicite, mais non explicite. Ce sont des films républicains — pour reprendre le terme souvent utilisé par les politiques, qui semblent s’y accrocher — mais pas des films politiques. Qu’ils mettent en scène les pauvres ou des policiers en difficulté ne change rien : on peut très bien filmer des bourgeois et réaliser un grand film politique.
Tout cela me fait mieux comprendre que le cinéma social ne peut pas exister ; le cinéma politique, oui. Et qui dit politique dit poétique, et c’est sans doute pour cela que Kaurismäki (tout l’inverse des frères Dardenne au cinéma) a fait ce qu’il a fait.
Venez me contredire ! Vive la dispute cinématographique, disait Godard![]()
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Non, ils ont dit qu’ils arrêtaient dans le podcast consacré au Serra. Je me rappelle plus trop des raisons (l’une d’elles étant que l’acolyte de Bégaudeau n’arrivait plus à s’y retrouver en termes de temps et de moyens je crois).
Je ne connaissais même pas l’existence de cette série, mais je constate qu’elle adopte ouvertement le point de vue de la police. C’est précisément ce que Ladj Ly aurait dû faire. "Le Petit Lieutenant" de Xavier Beauvois en est un très bel exemple : ce film offrait une représentation claire d’un corps social bien défini, celui de la police au travail. Point barre.Kahled a écrit : ↑mar. 10 juin 2025 17:06
Sinon, tout pareil en fait. J’avais vu le film à l’époque et j’avais beaucoup aimé parce qu’il se trouve que j’avais découvert la série "Sur Écoute" quelques mois avant. Et le film m’y a fait penser. Sur plein d’aspects. Mais en fait, le film n’a pas la rigueur politique de cette série, c’est évident. Et, pour le coup, c’est peut-être dû aussi à son format (Sur écoute n’aurait pas pu exister autrement qu’en série).
Sur Écoute adopte le point de vue de la police ET le point de vue des dealers ET le point des hommes politiques ET le point de vue des enseignants ET le point de vue des journalistes.sokol a écrit : ↑mer. 11 juin 2025 09:54Je ne connaissais même pas l’existence de cette série, mais je constate qu’elle adopte ouvertement le point de vue de la police. C’est précisément ce que Ladj Ly aurait dû faire. "Le Petit Lieutenant" de Xavier Beauvois en est un très bel exemple : ce film offrait une représentation claire d’un corps social bien défini, celui de la police au travail. Point barre.Kahled a écrit : ↑mar. 10 juin 2025 17:06
Sinon, tout pareil en fait. J’avais vu le film à l’époque et j’avais beaucoup aimé parce qu’il se trouve que j’avais découvert la série "Sur Écoute" quelques mois avant. Et le film m’y a fait penser. Sur plein d’aspects. Mais en fait, le film n’a pas la rigueur politique de cette série, c’est évident. Et, pour le coup, c’est peut-être dû aussi à son format (Sur écoute n’aurait pas pu exister autrement qu’en série).
À la place, Ladj Ly a réalisé un film centré sur des « cas », et c’est justement ce qui me permet de le rapprocher du cinéma des frères Dardenne — un cinéma, lui aussi, fondé autour de « cas ». Cela démontre que, peu importe la forme (si les frères belges proposent un cinéma rigoureux, sans musique, "Bressonien" etc etc, Ladj Ly adopte une approche plus "hollywoodienne", tout comme un certain Jacques Audiard avec son "Dheepan" !). Il n’en reste pas moins que le fond est le même.
Et si je pousse mon raisonnement jusqu’au bout, cela démontre que ni les frères Dardenne, ni Ladj Ly ne proposent une forme véritablement cinématographique (comme c'est le cas de films tel que "Dernier maquis" de RAZ, " "Les bruits de Recife" de KMF, "De bruit et de fureur" de JCB etc) dans la mesure où le fond demeure, en définitive, creux.
Cela me fait penser à Esterno Notte, le dernier film de Marco Bellocchio, sorti en France sous forme de série — alors qu’en Italie, il est sorti comme un film de fiction de 5h30 ! Cela prouve bien que certaines séries sont si proches d’un long métrage (c’est sans doute le cas de Sur écoute) qu’il ne faut pas les négliger.Kahled a écrit : ↑mer. 11 juin 2025 10:44
Chaque saison (il y en a 5) étant consacrée à un corps de métier mais sans oublier le reste.
C’est précisément pour ça que je parlais de son format. Celui-ci permet une cartographie précise de TOUS les strates du corps social. Je sais que t’aime pas les séries, mais si je ne devais t’en recommander qu’une ça serait celle-ci.
Sur Écoute c’est du Godard (je dis ça en ne trollant qu’à moitié).![]()
Une raison de plus pour que je le regardeTamponn Destartinn a écrit : ↑mer. 11 juin 2025 12:27 Là où tu n'as pas tort, c'est que Sur Ecoute (The Wire) est une série qui plait beaucoup à ceux qui n'aiment pas les séries habituellement.
elle avait dit quoi ? Mercigroil_groil a écrit : ↑jeu. 19 juin 2025 16:28
même si celle d'Akerman elle-même est assez étonnante et que je ne partage pas forcément son point de vue,
et comment !!groil_groil a écrit : ↑jeu. 19 juin 2025 16:28 et qui anticipe même la saison 3 de Twin Peaks avec près de 100 ans d'avance.
Salut Sokol.sokol a écrit : ↑jeu. 19 juin 2025 16:45elle avait dit quoi ? Mercigroil_groil a écrit : ↑jeu. 19 juin 2025 16:28
même si celle d'Akerman elle-même est assez étonnante et que je ne partage pas forcément son point de vue,![]()
groil_groil a écrit : ↑jeu. 19 juin 2025 17:21
Salut Sokol.
Elle dit qu'au deuxième client, elle prend du plaisir, elle a un orgasme. Et que c'est ça qui la dérègle, dans la dernière partie du film, elle renverse du lait, les gestes mécaniques ne sont plus les mêmes la mécaniques s'enraille. Elle dit aussi qu'elle tue le mec n°3 parce qu'elle a pris du plaisir avec le précédent et que ça a cassé sa routine, que ça ne peut plus être comme avant
Oui, terrible surcotage.groil_groil a écrit : ↑ven. 20 juin 2025 12:09
Mouaif... ça se regarde, mais c'est clairement un film qui a été survendu, qu'on a déjà vu mille fois et qui n'a pas de grande personnalité (alors qu'il fait mine d'en avoir), une sorte de cliché de premier film d'auteur à la française, qui fait mine de filmer les gens de la campagne mais qui n'intéresse que les gens de la ville. Bref, rien de nouveau sous le soleil... Quant au César du Meilleur Espoir Féminin, c'est assez incompréhensible qu'il soit allé à la gamine de ce film tant elle ne joue rien du tout, et que son rôle n'est vraiment pas intéressant.
La seule à avoir fait aussi bien, c’est Nadège Trébal dans "12 mille". Tout simplement parce qu’elle joue elle-même le rôle. Tout comme Akerman.groil_groil a écrit : ↑lun. 23 juin 2025 10:05 Cette scène d'amour finale de quasi 20 minutes non interrompues, Kechiche peut vraiment aller se rhabiller.
groil_groil a écrit : ↑lun. 23 juin 2025 10:05Et sa fille lui répond par les images qu'elle nous donne à voir.
Dans quel film ??
Si seulement tu appliquais ce regard aux films des frères Dardenne — surtout les trois ou quatre derniers. C’est exactement la même mécanique à l’œuvre, mais portée par une certaine maestria au bout de 10 films. Ce soir, d’ailleurs, je vais photographier un article des Cahiers sur leur dernier film. Je ne l’avais jamais lu, car il ne figurait pas dans la rubrique "Films du mois", mais dans les pages consacrées aux œuvres présentées à Cannes cette année — je suis tombé dessus par pur hasard, il y a quelques jours.B-Lyndon a écrit : ↑mer. 2 juil. 2025 17:06 Il ne s'agit pas de dire que cette issue n'est pas réaliste (elle l'est) mais qu'elle manque de courage et trahit son personnage. Et ma thèse est que le film s'est enfermé là-dedans en faisant primer la mécanique implacable et verrouillée de son scénario, au lieu de regarder plus patiemment son personnage vivre et, donc, échapper aux carcans.
Sachant que le metteur en scène était coscénariste avec feu Cantet (qui devait réaliser le film), ça doit être vraiment le cas flagrant de l'absence de ce que Luc Moullet appelait l'écriture cinématographique (la manière même dont un cinéaste agence les éléments purement cinématographiques : le cadre, le montage, la durée, le mouvement de caméra, le son, les ellipses, la mise en scène, la structure du récit, ...).Campillo a dû se contenter du fait d’être coscénariste. Or comme disait Moullet, le vrai langage du cinéma passe par la mise en scène, non par le récit.B-Lyndon a écrit : ↑mer. 2 juil. 2025 17:06Le film ne fait pleinement confiance à sa mise en scène que quelques moments, le reste du temps les coups de force scénaristes font loi, et ça se sent à l’image : les champs contrechamps sont peu habités, mal rythmés, ça circule pas, les acteurs en roue libre transforment le beau mystère du film en soupe sentimentaliste.
sokol a écrit : ↑jeu. 3 juil. 2025 13:06 @B-Lyndon![]()
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je n'ai pas vu le film mais c'est "comme si"
Si seulement tu appliquais ce regard aux films des frères Dardenne — surtout les trois ou quatre derniers. C’est exactement la même mécanique à l’œuvre, mais portée par une certaine maestria au bout de 10 films. Ce soir, d’ailleurs, je vais photographier un article des Cahiers sur leur dernier film. Je ne l’avais jamais lu, car il ne figurait pas dans la rubrique "Films du mois", mais dans les pages consacrées aux œuvres présentées à Cannes cette année — je suis tombé dessus par pur hasard, il y a quelques jours.B-Lyndon a écrit : ↑mer. 2 juil. 2025 17:06 Il ne s'agit pas de dire que cette issue n'est pas réaliste (elle l'est) mais qu'elle manque de courage et trahit son personnage. Et ma thèse est que le film s'est enfermé là-dedans en faisant primer la mécanique implacable et verrouillée de son scénario, au lieu de regarder plus patiemment son personnage vivre et, donc, échapper aux carcans.
C’est toujours la même chose, au fond : tout est affaire de scénario. Même dans "L’Histoire de Souleymane" : scénario, mon beau souci…
Sachant que le metteur en scène était quo-scénariste avec feu Cantet (qui devait réaliser le film), ça doit être vraiment le cas flagrant de l'absence de ce que Luc Moullet appelait l'écriture cinématographique (la manière même dont un cinéaste agence les éléments purement cinématographiques : le cadre, le montage, la durée, le mouvement de caméra, le son, les ellipses, la mise en scène, la structure du récit, ...). Ou comme disait Moullet, le vrai langage du cinéma passe par la mise en scène, non par le récit.B-Lyndon a écrit : ↑mer. 2 juil. 2025 17:06Le film ne fait pleinement confiance à sa mise en scène que quelques moments, le reste du temps les coups de force scénaristes font loi, et ça se sent à l’image : les champs contrechamps sont peu habités, mal rythmés, ça circule pas, les acteurs en roue libre transforment le beau mystère du film en soupe sentimentaliste.
Moi non plus, je ne dis pas que l’issue des films des Dardenne n’est pas réaliste, mais si on fait du cinéma pour en arriver là, ce n’est pas la peine. (Il me tarde de rentrer pour t’envoyer le papier des Cahiers — car je trouve inutile de répéter la même chose.)B-Lyndon a écrit : ↑jeu. 3 juil. 2025 14:16 Et j'applique la même logique : je ne dis pas qu'Enzo devait faire un choix forcément différent (je m'applique à dire que la fin est réaliste, et on peut être réaliste au cinéma) mais que la faiblesse de la mise en scène ne propose pas un regard sur lui qui échappe aux carcans scénaristiques.
Pas une seule seconde !! Oui, elle meure épuisée d'avoir sans cesse tout sacrifié à ceux qu'elle aimait mais, comme elle dit, "Pas de deuil mais de la joie comme si j'allais vers la gloire" : elle expose sa toute puissance dans son enterrement !
Je suis absolument pas d'accord avec ça. Viscéralement pas. En arriver là, c'est à dire ? Il faudrait quoi, imposer le happy-end ?sokol a écrit : ↑jeu. 3 juil. 2025 14:27Moi non plus, je ne dis pas que l’issue des films des Dardenne n’est pas réaliste, mais si on fait du cinéma pour en arriver là, ce n’est pas la peine. (Il me tarde de rentrer pour t’envoyer le papier des Cahiers — car je trouve inutile de répéter la même chose.)B-Lyndon a écrit : ↑jeu. 3 juil. 2025 14:16 Et j'applique la même logique : je ne dis pas qu'Enzo devait faire un choix forcément différent (je m'applique à dire que la fin est réaliste, et on peut être réaliste au cinéma) mais que la faiblesse de la mise en scène ne propose pas un regard sur lui qui échappe aux carcans scénaristiques.
Oui ! Et en quoi est-ce différent des personnages des Dardenne qui luttent, se battent, restent vivants jusqu'au bout, chantent, courent, s'aiment...?
Mais tu ne trouves pas qu’il y a une sacrée différence entre l’enterrement d’Annie (que tu as très justement évoqué) et celui de Lokita ??? (lors de ce dernier, on entend d’ailleurs : “Eh bien, si Lokita avait eu des papiers, elle ne serait pas morte" Je voulais sortir de la salle à ce moment-là précisément, mais c’était la fin du film
Pas du tout : certainement pas un happy end ! (tu vois que tu parles scénario ??